Maçonnerie-carrelage

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 20 Janvier 2023
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Aile "de la belle-mère"
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Vérification faite, il n'y a pas moins de 46 centimètres de différence de hauteur entre le sol des écuries et celui de l'ancien salon de l'"aile de la belle-mère". Là aussi, le prédécesseur des années 1950 avait fait très fort :

20 janvier 2023.

20 janvier 2023.


Je suppose qu'il voulait absolument recaser là une ancienne cheminée du logis (sans doute du salon) qui avait miraculeusement survécu à l'incendie de 1884. Ces 46 centimètres n'ont toutefois pas suffi à empêcher cet animal d'étêter cette relique.

Je l'ai démontée à l'époque des dégâts des eaux à répétition, mise de côté et elle pourrait servir de nouveau quand seront supprimées les horribles boiseries actuelles du grand salon, initiative du même Charlot.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 21 Janvier 2023
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Aile "de la belle-mère"
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Sur le parement intérieur de la façade Est des écuries et sous le vieux badigeon de chaux, j'aperçois deux linteaux de bois (l'un sous la vieille lampe, l'autre une cinquantaine de centimètres en-dessous) qui doivent être les vestiges d'anciennes ouvertures :

21 janvier 2023.


Je ne les avais jamais remarqués jusqu'à ce matin.

Sur le parement extérieur et à la même hauteur, pas la moindre cicatrice en revanche :

21 janvier 2023.


On ne soulignera jamais assez la facilité des modifications d'ouvertures dans des maçonneries montées à la terre.

Ceci dit, je vais rechercher de quoi il a pu retourner. Dans mes souvenirs, d'anciennes ouvertures agricoles d'il y a une centaine d'années (comme il y en a encore sur la ferme).

P.S. (à midi) : Je retrouve la réponse dans l'étude préalable de M. MAFFRE, datée de septembre 2015 :


Il y avait donc là, outre un fenestrou d'un modèle proche des ceux encore visibles sur la ferme, une porte d'accès à une remise.

Je vais maintenant observer si les cloisons intérieures des écuries, telles que représentées sur le croquis de 1883, ont laissé la moindre trace.
Je reviens sur le plan de 1883 tiré de mes archives (en fait un crobard), exploité par Benoît MAFFRE en 2015 :


Je me suis trompé dans mes commentaires d'hier, donc les corrige :
- le linteau que j'ai retrouvé ne se trouve pas dans l'ancienne "remise" mais dans l'"écurie" limitrophe ;
- donc le mur qu'Igor finit d'abattre est peut-être celui qui, sur ce crobard, sépare cette "remise" de cette "écurie" ; ceci pourrait expliquer qu'à part dans les niches et la partie centrale, inondées de béton et de ciment dans les années 1950, ce mur ait été monté à la chaux ;
- dans cette hypothèse, ce mur, qui n'était nullement solidarisé avec les murs de façade, aurait néanmoins résulté d'un travail tardif et peu soigné, réalisé semblerait-il à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème ;
- on retiendra en tout état de cause qu'en 1883, l'horrible sortie des écuries vers l'Ouest n'avait pas été percée ;
- j'ajoute enfin que demeure inconnue la raison de la présence d'un court linteau de bois une cinquantaine de centimètres au-dessus de celui de l'ancienne porte rebouchée de l'"écurie" limitrophe de la "remise".
Excellente conversation téléphonique avec Arnaud PAQUIN. Nous sommes prêts à bondir dès que nous aurons reçu les feux verts.
A l'évidence, lorsque la porte d'entrée dans le colombier a été percée telle que nous la connaissons, il a été utilisé de vieux corbeaux, vraisemblablement de cheminée :

24 janvier 2023.

24 janvier 2023.


Il pourrait être intéressant de savoir, sinon où ils avaient été trouvés, du moins quelle était la qualité exacte de leur décor.
J'ai eu la curiosité de demander à Igor de faire sauter le joint entourant l'une des deux pierres qui avaient attiré mon attention.

La chose s'est révélée très aisée.

Le résultat est on ne peut plus clair et confirme parfaitement l'hypothèse avancée par Alexandre HOFFMANN (que je ne crois pas avoir l'honneur de connaître), hypothèse de surcroît formulée en termes tout à fait appropriés :

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.


Du coup, je me suis déplacé vers ma lithothèque pour y photographier des pierres trouvées au manoir favori, le plus souvent enfouies dans la terre,...

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

27 janvier 2023.

... et qui confortent une fois de plus l'affirmation que la Chaslerie conserve ses racines médiévales.
Les confirmations des demandes de subventions à l'Etat et à la Région pour l'"étude préalable d'ensemble" sont parties ce matin. Ce ne sont jamais que des rééditions des demandes déjà présentées en septembre dernier, si ce n'est que, à l'intention de la D.R.A.C., j'ai dû remplir un formulaire inédit supplémentaire.
La demande de subvention à la D.R.A.C. pour la "tranche A" des menuiseries extérieures du logis vient de partir, avec tous devis déjà transmis en septembre dernier, plus le nouveau formulaire inédit rempli, je l'espère, comme il convient.

Je ne vérifie pas depuis combien de temps la D.R.A.C. et moi échangeons des courriels, des devis, et diverses autres paperasses au sujet de ces menuiseries.
Mais, sans nul doute, ça doit faire plus de sept ans et le premier coup de rabot n'a toujours pas pu être donné.

J'espère qu'il pourra l'être à l'automne 2023, en temps utile pour enclencher une "tranche B" au tout début de 2024...
Je rappelle que je ne suis en rien à l'origine du raffinement consistant à distinguer entre ces deux tranches, je me borne à m'adapter aux contraintes que je subis.
La confirmation de la demande de subvention à la Région pour la restauration des menuiseries extérieures du logis est partie.

Ce n'est jamais, à peu de choses près, que la redite de la demande présentée le 26 septembre dernier aux mêmes interlocuteurs.

Il me faut encore écrire, sur le même sujet, au conseil départemental de l'Orne. Je compte le faire après-demain mais ce sera compliqué en raison de la compatibilité quelque peu perfectible entre les réglementations des différentes strates du mille-feuilles administratif.
Puisque je viens de changer d'interlocutrice au conseil départemental de l'Orne, Forence CAILLET-BARANIAK y ayant succédé à Servanne DESMOULINS-HEMERY, j'ai pensé utile de préparer, à l'intention de la première, un historique du dossier ouvert il y a bientôt dix ans dans l'espoir de restaurer les menuiseries extérieures du logis. Je m'apprête en effet à lui écrire pour solliciter un subvention et je ne pense pas inutile de lui préciser où nous en sommes de cette si importante affaire.

Cet historique se veut aussi exact et dépassionné que possible. Y transparaît néanmoins mon indignation face au comportement très désagréable et non professionnel de Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine. J'ai en revanche limité au maximum l'explicitation de mes sentiments lors de la volte-face de décembre 2017 de mon aîné. Et je n'ai dit mot des difficultés que j'ai longtemps éprouvées pour trouver, au sein de la corporation d'architectes bénéficiant d'un monopole légal selon moi mal contrôlé, un interlocuteur dont les qualités tant professionnelles qu'humaines me satisfassent ; heureusement et grâce à Arnaud PAQUIN, architecte du patrimoine, cette étape est désormais franchie pour ma plus grande satisfaction et dans l'intérêt bien compris du chantier et du monument.

Chacun pourra retirer de cet historique les conclusions qu'il voudra. Pour ma part, je relève la lourdeur, le pointillisme et souvent les absurdités de l'appareil réglementaire mis en place et appliqué par l'Etat et, pour ce qui est des autres strates du mille-feuilles administratif, la difficulté pour leurs élus d'arrêter une réglementation transparente et de s'y tenir et, surtout, les incohérences des dispositifs résultant d'une insuffisance très manifeste des efforts de coordination minimale entre les divers représentants de la "puissance publique" qui pullulent en la matière. Il paraît ainsi regrettable que, quelles que soient les qualités individuelles de ces derniers, ils semblent trop souvent se complaire dans un positionnement bureaucratique hors-sol, bien éloigné des réalités du terrain, telles que vécues au quotidien par les particuliers maîtres d'ouvrage de travaux de restauration de monuments historiques, ce qui est d'autant plus frustrant pour ces derniers qu'ils demeurent inexorablement et indiscutablement les payeurs finals.

Ceci est mon premier jet pour la première partie de cet historique, lorsqu'il était question des "tranches 1 et 2". Bien que j'aie fait très attention, il peut s'être glissé dans mon laïus des erreurs factuelles ou des oublis significatifs, ce dont je prie mes lecteurs, quels qu'ils soient, de bien vouloir m'excuser.

Comme on n'arrête pas le progrès et, ainsi qu'on le sait, alors que la moindre pièce de chêne ou de fer n'a toujours pas été façonnée pour ce programme que j'espérais lancer il y a près de dix ans, il est désormais question de "tranches A et B", sujet sur lequel je m'exprimerai prochainement :

Au fur et à mesure que j'exhume des paperasses en lien avec le sujet, je complète ma prose.

En voici l'état aujourd'hui à midi :


Qui osera contester que je suis un saint pour supporter sans broncher (ou presque) de telles avanies ?

En tout cas, j'imagine mal mon aîné capable de me succéder pour soutenir le feu roulant d'un tel siège. Qui d'ailleurs, doté d'un minimum de lucidité, accepterait de dialoguer sans relâche, pendant si longtemps et sans davantage de résultats tangibles, avec autant d'interlocuteurs aussi distingués ?

Je vous le dis : il faut être fou à lier pour entreprendre ou pour poursuivre en France la restauration d'un monument historique privé !
Heureusement pour la Chaslerie, ça ne tombe pas trop mal, tel est bien mon cas !
Enfin j'en ai fini de mon premier jet de cet historique du dossier des menuiseries extérieures du logis. Mais je n'ai pas réussi à pondre moins de sept pages.

A ma décharge - je pense que tout le monde en conviendra - la matière est particulièrement indigeste :


Bien sûr, relisant tout ceci, je me dis moi aussi : à quoi bon tant d'efforts ? Tant d'efforts pour si peu de résultats autres qu'une accumulation de paperasses supplémentaires...
Je viens de modifier ou de compléter aux deux entrées suivantes ma prose sur l'historique que l'on sait :

- Le 15 décembre 2021, la D.R.A.C. demande que soit définie une nouvelle tranche de travaux de restauration des menuiseries extérieures du logis, destinée à être substituée aux « tranches 1 et 2 » précédentes. Elle précise qu’à l’occasion de la mise en place de cette nouvelle tranche, il sera demandé par le Trésor public à Pierre-Paul FOURCADE de rembourser la part déjà réglée des subventions de l’Etat au titre des « tranches 1 et 2 » ne correspondant pas aux honoraires d’architectes du patrimoine.

- Le 30 janvier 2023, Chantal JOURDAN, députée de l’Orne intervenue auprès du maire de Domfront-en-Poiraie, informe Pierre-Paul FOURCADE que, selon cet élu, « les projets individuels menés sur le territoire » peuvent « prétendre à des subventions » au titre du « projet MORIN de développement du tourisme médiéval domfrontais ».


Il me semble que ces compléments étaient nécessaires.

P.S. (à 6 heures 30) : Ayant pris connaissance de ma prose, Carole objecte deux remarques :

- "A la lecture de la fin de ta première partie, les gens vont comprendre que tu touches plus de subventions que tu ne dépenses ;
- surtout, ils vont se dire qu'eux ne touchent pas de subventions quand ils changent leurs fenêtres."

Que pourrais-je répondre à ceci, sinon qu'il y aura toujours des cons ou même que les cons nous cernent ? Eux au moins n'ont pas à subir tous ces emmerdements sans fin ni les invraisemblables surcoûts qui les accompagnent, voire en résultent.

P.S. 2 (à 17 heures 30) : Carole insiste pour que je modifie ma rédaction du passage en question.

Voici donc ce que je prévois :

Au terme de cette première période qui s'étale, travaux administratifs préparatoires inclus, sur plus de sept ans, et sans que la moindre pièce de bois ou de fer n’ait encore été façonnée pour commencer la restauration des menuiseries extérieures en cause, Pierre-Paul FOURCADE a, sauf erreur, dépensé 26 418 € au titre des seuls frais de dossier et, certes, encaissé 29 360 € de subventions. Mais, comme on le voit à travers les chiffres suivants, toutes les subventions reçues à ce stade déjà tardif ou presque toutes ont été absorbées sans contestation possible par les seuls honoraires d’architectes du patrimoine ou d’un « assistant à maîtrise d’ouvrage » dont l’intervention a paru indispensable pour maintenir le contact avec leur corporation (et l'on ne dit rien ici des surcoûts, qui résulteront immanquablement des spectaculaires délais en cause, sur les factures à venir des artisans) :

Au moins là, on ne pourra pas dire que je ne mets pas les points sur les "i".
Je crois que j'ai trouvé une façon très simple, sans avoir à lui transmettre mon pensum historique, de saisir ma nouvelle interlocutrice au conseil départemental de l'Orne au sujet de ma troisième demande de subvention pour les menuiseries extérieures du logis.

Il me semble en effet que j'ai réussi à mettre en phase les réglementations de l'Etat, du conseil régional de Normandie et, ce qui restait encore à réaliser, du conseil départemental de l'Orne. Inutile de jouer au modeste, je pense que c'est là un vrai tour de force.

Cela m'a demandé beaucoup de travail d'imaginer cette approche très allégée mais je pense que le résultat en vaut la peine. Et, si par extraordinaire Mme CAILLET-BARANIAK ou tout autre de mes interlocuteurs souhaitait se pencher sur cet historique, il leur suffirait de se reporter ci-après.

P.S. (à 23 heures 45) : En effet, je précise que mon interlocutrice, interrogée ce matin, m'a répondu souhaiter lire ledit pensum.