Je voulais mesurer la section des poutres, ce que j'avais omis de faire hier. Je suis donc retourné ce matin à la Julinière. Manque de pot, j'avais cette fois oublié le mètre-ruban. Or, comme me le disait mon père : "Quand on n'a pas de tête, il faut des jambes". J'en serai donc quitte pour revenir une 4ème fois (si je compte bien).
Le bâtiment a changé d'allure en 24 heures :J'ai pensé, cette fois, à compter les marches de l'escalier...... et j'ai même réussi à déclencher le flash de mon appareil pour vérifier son état, vu par dessous :A l'étage, "ma" cheminée a disparu pour l'essentiel, contrairement à la niche, ...... mais je l'ai retrouvée un peu plus loin :Idem pour les corniches des deux cheminées :Quant à lui, l'évier est encore en place pour quelques heures, j'ai photographié sa sortie...... de même qu'une fenêtre chanfreinée voisine dont je n'aurais hélas pas l'usage à notre manoir favori :
Bien sûr, tout cela laisse entière la question de savoir s'il est légitime de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Quelqu'un comme Nicolas GAUTIER (ancien A.B.F. de l'Orne) y est rigoureusement opposé. C'est pourquoi il m'avait dissuadé de recouvrir les dépendances de notre manoir favori avec des tuiles de récupération. Je dois reconnaître que je me suis toujours bien porté d'avoir suivi ce conseil.
Ceci dit, dans le cas d'espèce, je n'ai pas joué, du moins en première analyse, le moindre rôle moteur dans la désintégration de la Julinière. Celle-ci était décidée et l'opération bouclée entre l'agriculteur propriétaire, qui voulait faire place nette pour étendre ses stabulations, et mon démolisseur qui ne m'a démarché qu'ensuite.
On pourra objecter que mon démolisseur savait que je cherchais une cheminée pour remplacer celle de Mebzon, donc que cette information n'a pu que le conforter quand il a offert 1 000 € pour l'ensemble à l'agriculteur. Il restait encore à faire le travail, soit une semaine pour deux hommes, munis de l'engin de chantier approprié, plus le tri, plus le transport.
Je laisse chacun apprécier les responsabilités respectives dans cette affaire. Moi, je redonne une seconde vie à des matériaux ô combien négligés par leur propriétaire précédent. Et j’œuvre, comme toujours, dans l'intérêt de notre manoir favori, qui avait été saccagé en 1884 et lors de la funeste campagne de travaux des années 1950.
Donc j'attendrai sereinement le jugement de plus experts que moi, ce qui ne manque pas.
P.S. : Xavier, le démolisseur, m'a appris qu'il avait initialement pensé vendre les pierres des murs (les grès) pour la 2ème tranche de restauration d'une muraille à Avranches. Il paraît que c'est exactement la qualité qui aurait convenu. Mais cette 2ème tranche est renvoyée aux calendes grecques par manque de fonds publics. Stocker ces matériaux en attendant des jours meilleurs et, par voie de conséquence, les manipuler deux fois coûterait trop cher. Ces pierres serviront donc de remblais.
Est-ce mieux, selon vous ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
rédigé le Dimanche 5 Aout 2018
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