Projets relatifs aux douves (6/10) :
Quatrièmement, le mur d'escarpe. Comme on le sait, ce mur borde à l'Est le terrain dénommé Pournouët. Ce Pournouët est la pièce de terre rectangulaire (130 m x 60 m) qui se trouve juste en contrebas de la terrasse du manoir.
Voici dans quel état se trouvait la douve Est au tout début de l'été 1991, c'est-à-dire abandonnée depuis longtemps, complètement envasée, des arbres et arbustes de diverses essences en ayant colonisé le mur d'escarpe ; il y avait notamment là des buis datant, à l'évidence, de l'Ancien Régime :Voici une autre photo, prise en juillet 1991, alors que les terrassiers venaient tout juste de commencer à curer les douves :On voit sur ces photos que le mur d'escarpe avait alors disparu sous la vase et la végétation.
Voici maintenant la douve Est, vue du Sud, quelques semaines plus tard, peu après le passage des terrassiers :Et la voici à la même époque, vue du Nord, c'est-à-dire du bief aval :Spectaculaire, non ? En fait, le fossé ainsi recreusé avait, à l'Est du Pournouët, environ 2,5 mètres de profondeur, ainsi que l'a constaté le géomètre-expert :Point notable, on comprend également, à l'examen minutieux de ce plan, que les bords du Pournouët se sont effondrés depuis longtemps dans les douves, et que cela représente un bon mètre supplémentaire de dénivelé, de sorte qu'il faudrait peut-être, dans le cadre de travaux de restauration de grande ampleur, rétablir le terrain du Pournouët à son niveau initial sur son bord.
Mais, trêve de plans sur la comète, je reprends le fil de ma présentation des réalités tangibles : voici encore une photo, prise à peu près du même endroit que la première ci-dessus (celle ou Walter se promène avec son grand-père). Un grand ménage avait donc été fait, moins de deux mois après l'achat du manoir !Mais la nature reprit vite ses droits. Depuis 1991, plus rien n'ayant été entrepris sur cette douve Est, elle s'est de nouveau envasée, au moins partiellement. Et des arbres se sont remis à pousser spontanément à proximité immédiate du mur.
Voici en effet une photo, prise hier, de la douve Est vue du Nord, près du bief aval :Cette photo peut être rapprochée de l'avant-dernière ci-dessus. On peut constater la rapidité du réenvasement en l'espace d'une petite vingtaine d'années. Il est vrai que, tant que les douves ne sont pas en eau, l'érosion (due notamment à la chute d'eau à l'arrivée du canal d'alimentation dans la douve Sud) ne peut que produire de tels effets.
Lors de la restauration du mur d'escarpe, il sera donc nécessaire de curer, de nouveau, cette douve.
Mais ce fameux mur d'escarpe, me direz-vous, on n'a guère fait mieux à ce stade que l'entrevoir fugitivement.
En effet. En voici donc quelques aperçus plus évocateurs. Les photos ont été prises "quand on s'promène au bord de l'eau", je veux dire de l'amont vers l'aval :
- à l'angle entre la douve Sud et la douve Est :- quelque part vers le milieu dudit mur :- un peu plus loin :- enfin, tout au Nord de la douve Est :Mais le mur d'escarpe ne se borne pas à retenir la terre du côté de la longueur du Pournouët. Il apparaît également sur sa largeur, comme on le voit à l'angle Sud-Est de la douve Nord, au moins jusqu'au pied de Bernard sur cette photo : En fait, lors des terrassements de 1991, nous avons veillé à ne pas toucher ce mur avec les engins de chantier. Il est donc resté là, bien au chaud sous la terre, comme on l'a vérifié en effectuant un sondage à un endroit choisi au hasard : Compte tenu de ce sondage, de la profondeur du fossé après restauration et de la nécessité de rebâtir un parapet au-dessus du mur, on peut estimer que la hauteur de maçonnerie à restaurer serait de 4 mètres au-dessus de la semelle de béton à prévoir. Sachant que le mur a 130 mètres de long, soit 150 mètres au moins avec les retours, on peut estimer, sur la base d'une épaisseur de 80 cm (identique à celle du mur de terrasse), que le cubage de maçonnerie du mur d'escarpe approcherait les 500 m3, soit plus de quatre fois plus que le mur de terrasse.
Donc, si j'arrive à trouver les financements nécessaires, il sera inévitable de prévoir, pour ce seul mur d'escarpe, plusieurs tranches espacées dans le temps. Au moins trois.
S'il y en avait trois, je pense qu'il serait préférable, plutôt que de remonter un tiers de la hauteur du mur sur toute sa longueur, de commencer par remonter la totalité du tiers central du mur, les tiers Nord et Sud venant ensuite.
Tel qu'il se présente aujourd'hui, il doit rester 200 m3 de pierres sur ce mur d'escarpe. Compte tenu du stock dont je dispose par ailleurs (en cours de tri, le long de la D 22, comme l'on sait), j'aurai du mal à trouver les 500 m3 en question.
Alors que, pour le mur Ouest de la douve Sud comme pour le mur de terrasse, nous avons monté une maçonnerie à double parement, peut-être serait-il suffisant ici de se contenter, au moins sur 2 à 3 mètres de haut à partir de la semelle, d'une maçonnerie à simple parement.
Il faudra en tout état de cause assurer la stabilité dans le temps de la semelle, donc donner à celle-ci une épaisseur suffisante.
Enfin, aux deux angles Nord-Est et Sud-Est du Pournouët, on pourrait imaginer de faire ressortir comme des bases d'anciennes tourelles, de manière à y aménager des belvédères, ainsi que l'avait suggéré Marc LECHIEN, le paysagiste recommandé par Nicolas GAUTIER, qui avait, dès 1991, réfléchi au futur aménagement en jardin du Pournouët. Afin de mûrir un tel projet, il semblerait judicieux de phaser le chantier comme je viens de le proposer.
P.S. du 8 novembre 2010 : Voici une photo, prise hier, à peu près sous le même angle que celle faisant apparaître, ci-dessus, Walter et son grand-père : A noter, pour la bonne compréhension de l'évolution du panorama, qu'un chêne, qui était visible à hauteur de la douve Est, a été abattu suite à la tempête de 1999.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 5 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
rédigé le Vendredi 5 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !