Logis

Mauvaise surprise, ce matin, en entrant dans la "chambre mortuaire" (c'est ainsi que j'appelle la chambre du rez-de-chaussée du bâtiment Nord, suscitant chaque fois l'indignation de Carole) : au pied du pignon Ouest, nombre de tomettes sont recouvertes de moisissures. L'hypothèse favorable est que la cire d'abeille, certes répandue là à profusion, est à l'origine de celles-ci, d'autant que, en l'état du chantier, la pièce n'est jamais aérée.

30 mai 2011, les moisissures au sol de la

Les compagnons de Sébastien LEBOISNE, le menuisier, ont commencé à poser les tasseaux nécessaires pour les boiseries de cette pièce. Ils doivent slalomer entre les fils électriques posés par deux artisans successifs, ce qui ne facilite pas les choses ; l'électricien E.J.S. est cependant passé ce matin pour leur expliquer l'écheveau :

30 mai 2012, les compagnons de Sébastien en train de poser les tasseaux dans la

De son côté, Sébastien a examiné les planches de la grande pièce du 1er étage du logis.

30 mai 2012, Sébastien LEBOISNE en train d'examiner les planches de la

Il préconise de changer toutes les planches que les vers ont touchées. Il est vrai qu'il dispose d'un stock de planches en chêne d'anciens wagons à bestiaux de la S.N.C.F. dans lequel il pourra piocher ; je suppose qu'il sera inutile de les imbiber d'ammoniac pour les patiner...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 1er Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Ferronnerie - Logis - Ferme et son fournil
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Malgré de multiples rappels, Roland FORNARI, le forgeron, n'a toujours pas achevé les travaux commencés avant Noël ni envoyé les devis demandés depuis longtemps pour les 3 grilles du 1er étage du logis. Chaque fois que je le relance, il improvise des explications plus ou moins plausibles pour tenter de justifier ses retards.

J'aimerais que ces travaux (notamment la pose de la grille du puits de la ferme) soient enfin terminés. Quant aux devis, plus tôt je les recevrai, plus vite je pourrai les mettre dans les circuits administratifs pour subvention ; l'expérience montre que cet exercice est toujours beaucoup plus compliqué que ce à quoi l'on s'attend.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 1er Juin 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Plomberie-chauffage - Menuiserie - Logis - Tour Louis XIII - Murs divers
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Carole s'impatiente de l'indisponibilité du salon. En outre, elle se déclare très réticente à l'idée que de futures planches du plafond aient servi précédemment dans un wagon à bestiaux.

De tous côtés, il me faut donc expliquer, justifier, relancer... Qui a cru que la vie de restaurateur de vieilles pierres était un long fleuve tranquille ?

Le fait est que, pour une durée indéterminée, le salon du logis demeurera inutilisable :

1er juin 2012, l'état du grand salon.

La cour n'est pas dans un meilleur état, dans l'attente du repavage de la future chaufferie :

1er juin 2012, l'état de la cour.

Mes employés et moi ne pouvons quand même pas être actifs simultanément sur tous les fronts, sans aide et sans financements supplémentaires, tout juste bons à recevoir critiques et doléances de certains visiteurs épisodiques ou, pire encore, à se faire continuellement mettre des bâtons dans les roues par divers plumitifs du secteur !

Bonjour,

Voyons si vous avez de l'humour, ôtez la veste, retroussez vos manches et mettez des bottes, cela sera plus crédible. On dirait un parisien en week-end.

Quand aux planches, méfiez-vous quand même, elles peuvent être traitées à la créosote.

Bonne journée !

N.D.L.R. : Encore un qui voudrait que je me transforme en Comte écossais, on dirait ! Je ne savais pas que j'avais tant de petits canailloux dans mon fan club ! (Car je n'ai pas "validé" certains messages, vous vous en doutez...).

Dans l'article de Wikipedia auquel vous renvoyez, il est question d'un certain Béchamp qui se trouve être un ancêtre de Carole, du côté de sa mère. Il va donc falloir que je fasse un effort pour lire ce sabir...

Sébastien LEBOISNE m'affirme toutefois que ses planches ne sont pas traitées comme les traverses de chemin de fer. Donc pas de difficulté et d'autant moins que, vérification faite, elles n'ont pas la bonne largeur pour être réemployées à la Chaslerie. Donc le débat - if any - est clos.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 4 Juin 2012
Journal du chantier - Menuiserie - Logis
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Pauvre Carole, débordée par ma "furia" restauratrice et que l'on voit ici, accompagnée de Sébastien LEBOISNE, le menuisier, en train de découvrir dans quel état je mets son salon...

4 juin 2012, scène d'après bombardement dans le grand salon.

Le fait est qu'après avoir observé chacune des planches du plafond du salon, Sébastien a conclu que toutes étaient à changer car vermoulues et il m'a montré à quel point :

4 juin 2012, Sébastien LEBOISNE en train de me montrer l'étendue des dégâts au

Plus grave, on se souvient peut-être que certaines planches étaient moins abimées que d'autres car manifestement changées il y a une cinquantaine d'années seulement, ainsi que le confirmait leur mode de sciage. En réalité, ces planches avaient alors remplacé les plus vermoulues et qui ne protégeaient plus les solives. Résultat : une fois qu'on soulève ces planches moins malades que les autres, on s'aperçoit que des solives sont à changer sans délai : il y en a 18 !

Voilà donc qui nous promet des frais supplémentaires dont je me serais volontiers passé et, bien entendu, un été sans salon ; je pense que, désormais, Carole l'a compris...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Logis
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J'ai expédié ce matin au S.D.A.P. d'Alençon, en courrier recommandé et en 4 exemplaires, le formulaire "cerfa n° 13585*1" intitulé "demande d'autorisation de travaux sur un immeuble classé au titre des monuments historiques". Ce document m'était réclamé pour commencer officiellement l'instruction de mon courrier d'il y a un mois sur la restauration de la cage d'escalier du logis de la Chaslerie.

En fait, d'après ce que je comprends, ce formulaire n'a d'autre utilité que de permettre à l'administration fiscale d'augmenter le cas échéant les bases d'imposition. Désolé pour les gabelous, mais il s'agit là de travaux ne modifiant en rien les surfaces réputées habitables dans les documents administratifs dont on nous inonde. Cette conclusion était au demeurant évidente pour quiconque aurait bien voulu se donner la peine de consulter mon précédent courrier.

Donc voilà, sur ce sujet, un mois écoulé sans grande valeur ajoutée. Je retiendrai cependant que j'ai eu tort, les procédures administratives étant ce qu'elles sont, de considérer que l'inutilité de ce formulaire, telle qu'elle m'était apparue la première fois où je l'avais eu sous les yeux, était de nature à me dispenser d'en remplir les cases à l'évidence répétitives ou redondantes.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 10 Juin 2012
Journal du chantier - Menuiserie - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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La pluie, la pluie, la pluie, tous les jours la pluie !

Malgré tous nos efforts, l'eau arrive encore à entrer dans les bâtiments. Ici, la cage d'escalier du logis, au niveau du palier après la première volée de marches :

7 juin 2012, près du Grand Oncle Paul.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 11 Juin 2012
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Electricité - Menuiserie - Logis - Ailleurs - Annonces
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Au sol de la nouvelle salle d'exposition de la ferme de Mondaye, j'ai remarqué un caillebotis qui dissimule tout en maintenant accessibles les différents tubes dont la vie moderne nous encombre. C'est un problème auquel se heurtent tous les restaurateurs de vieilles pierres. A la Chaslerie, le problème se pose dans l'immédiat pour la pièce dévastée du 1er étage du logis, là où Sébastien LEBOISNE peine, semble-t-il, à nous trouver 18 solives pour remplacer les anciennes vermoulues.

9 juin 2012, une solution astucieuse.

Je me demande cependant si cette rigole aménagée ne se transforme pas rapidement en nid à poussières et autres vermines...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 12 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Murs divers
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"Le pire n'est jamais sûr." On ne saurait donc exclure que j'aie enfin terminé de me dépatouiller avec les différentes paperasses qui m'étaient demandées pour autoriser et subventionner les travaux du mur Ouest de la douve Nord et de la cage d'escalier du logis.

Car j'ai mis dans les tuyaux ce matin :
- les chiffrages par un tiers des coûts prévisibles des travaux en question. Ouf, cela a été juste un petit peu laborieux de les obtenir...
- la lettre recommandée contenant, en 4 exemplaires, ma demande d'autorisation de travaux pour le mur Ouest de la douve Nord ; en effet, j'ai appris hier que ce document était nécessaire en l'état du dossier ; je pensais naïvement que l'autorisation de commencer ces travaux, signée par qui de droit le 16 décembre dernier, valait autorisation de ceux-ci ; mais non, les choses sont plus subtiles que cela, pour ma plus grande joie, bien entendu !

Pour la fête des pères, mes fistons m'ont offert trois excellents bouquins qui témoignent, si nécessaire, de leur souci que les travaux avancent plus vite :
- "Aide-mémoire - Mécanique des sols - Concepts - Applications" d'Yves BERTHAUD, Patrick de BUHAN et Nicolas SCHMITT chez Dunod. Il se trouve que Patrick de BUHAN, prof à l'E.N.P.C., est un de mes copains de promo de l'X ; je pourrai toujours, j'imagine, lui demander des leçons particulières...
- "Traité pratique de charpente" par E. BARBEROT, réédition d'un ouvrage de 1911, aux Editions J.C. Godefroy ;
- "Architecture et construction des escaliers en bois" par Ephrem LONGEPE, aux Editions H. VIAL.

De mon côté, j'ai profité de mon passage à Paris pour aller, boulevard Saint Germain, fureter dans les sous-sols de la librairie Eyrolles ; je me suis offert "Génie civil - Béton armé - Application de l'eurocode 2" par Ronan NICOT chez Ellipses.

On le voit, tout cela est très sérieux ! Aucune envie, en effet, de supporter des surcoûts inutiles quand je peux très bien, muni de ces manuels, concevoir et calibrer tout seul quelques travaux classiques (ici, je pense tout particulièrement aux fondations du mur d'escarpe...).

Dans un message du 9 février 2011, j'avais expliqué que j'envisageais de doter, d'une part, d'un portail le passage du mur entre la chapelle et le manoir et, d'autre part, de deux lanternes la porte d'entrée du logis.

Hier, j'ai passé commande à Roland FORNARI de ces deux lanternes. Roland me recommande de les éclairer avec des diodes luminescentes LED, ce qui, selon lui, aurait le double avantage de rendre plus discret le fil électrique et de permettre un éclairage avec de vraies chandelles lorsque l'envie m'en prendrait. Suggestion adoptée ! J'envisage de fixer ces lanternes à l'occasion des prochains travaux de restauration de la cage d'escalier du logis qui, en tout état de cause, nécessiteront l'intervention de l'électricien. Donc j'ai demandé à Roland que ces lanternes soient prêtes pour septembre prochain.

Tant que j'en étais à parler de lanternes, j'en ai commandé à Roland une troisième, destinée dans mon esprit à être fixée au-dessus du milieu du linteau de la porte d'entrée du bâtiment Nord ; on se souvient peut-être que, lors de la restauration des maçonneries de ce bâtiment, j'avais laissé pendouiller côté cour trois gaines électriques, l'une à l'emplacement que je viens de citer, les deux autres de part et d'autre de la porte. En raison de la présence d'une cloche (achetée aux enchères chez Me TOUTAIN à Vire) à gauche de cette porte, il me paraissait préférable de n'utiliser que la réservation centrale.

19 juin 2012, Roland FORNARI en train de recevoir ma commande d'une lanterne extérieure au bâtiment Nord.

Roland préconise plutôt d'implanter la lanterne à droite de la porte, en symétrie de la cloche dont il copierait le système d'accroche, ce qui me paraît une excellente idée. Topé !

Nous avons bien entendu reparlé des grilles, celle, principale, destinée au mur entre la chapelle et le manoir et celle, secondaire, destinée selon les dessins de Lucyna GAUTIER à occulter le Nord de la terrasse, entre le fournil du manoir et le mur Ouest de la douve Nord.

Pour la première, j'avais fait observer à Roland que l'épaisseur des murs entraverait l'ouverture des battants en ne leur permettant pas de tourner de plus de 90° :

Proposition initiale de Roland FORNARI pour le portail du mur entre la chapelle et le manoir.

Roland m'a proposé hier de résoudre ce problème en introduisant un cadre rigide dans le dispositif :

19 juin 2012, la contre-proposition de Roland FORNARI.

L'idée me paraît astucieuse et j'observe que, malgré le rétrécissement du passage, Bernard pourrait toujours accéder à la terrasse au volant du "John Deere". Roland a étudié le problème en détail :

19 juin 2012, détail de la contre-proposition de Roland FORNARI pour le portail du mur entre la chapelle et le manoir.

19 juin 2012, autre détail de la contre-proposition de Roland FORNARI pour le portail du mur entre la chapelle et le manoir.

Roland serait également prêt à recevoir la commande du portail du Nord de la terrasse. Là, il préconise un couronnement dans l'esprit de celui du portail principal, mais adapté au moindre statut de ce portail secondaire :

19 juin 2012, projet de couronnement du portail secondaire.

A mes yeux, tout cela ne manque pas d'élégance. Mais les devis sont très costauds... Donc, pour ce qui concerne la ferronnerie, je préfère donner la priorité à la restauration des grilles des fenêtres du 1er étage du logis. La fabrication des portails passera ensuite, si possible. Je n'abandonne cependant pas l'idée. On en reparlera donc le moment venu.

Pour les grilles du 1er étage du logis, Roland recommande, selon ses termes (dont je ne trouve pas trace sur la toile), un style "honoricus" par opposition au style "humblicus" des grilles du rez-de-chaussée. Les grilles du 1er auraient ainsi un décor intermédiaire entre le style spartiate des grilles du rez-de-chaussée et le style beaucoup plus décoratif des portails. Cela me semble une bonne idée.

P.S. : Au passage, je signale que Roland m'a appris un autre mot du vocabulaire des charpentiers. Il paraît que les planches entre solives (comme au plafond du salon du logis) s'appelent des entrevous. Adopté !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 21 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Le facteur m'apporte ce matin la notification du délai d'instruction du dossier relatif à la restauration de la cage d'escalier du logis :

Courrier du S.D.A.P. en date du 15 juin 2012.

Renseignement pris, il paraît que ce dossier serait déjà arrivé chez le T.P.G. de Basse-Normandie. J'espère que ce camarade de promo à l'E.N.A. nous répondra vite afin de nous permettre d'engager cette tranche de travaux d'une façon compatible avec les autres contraintes.

Un agent de la D.R.A.C. passera jeudi prochain à la Chaslerie afin de contrôler la qualité des maçonneries du mur Ouest de la douve Nord et de me donner quelques conseils bienvenus sur la façon de présenter mes prochains dossiers relatifs au mur d'escarpe. Dans la perspective de sa visite, il faudrait que je distraie Igor et Jonathan de leurs travaux en cours afin que nous allions sonder les éboulis au pied du mur d'escarpe pour avoir une meilleure idée de la quantité de pierres récupérables lors de futures interventions.

Roland FORNARI m'a signalé que ce fonctionnaire tenait un blog sur les châssis de fenêtre, dont il m'a vanté la qualité (blog que Guy HEDOUIN avait déjà recommandé ici). Je tâcherai de profiter de la venue de l'auteur pour lui demander conseil à propos des menuiseries du logis. Ici, je pense en particulier aux fenêtres de la pièce au-dessus du salon dont les croisées sont H.S., même si la peinture sang de boeuf tente de le dissimuler extérieurement et y arrive plutôt bien.

Fenêtre du manoir de Sainte-Croix-de-la-Cour (près de Putanges) tirée du blog d'Arnaud TIERCELIN.

Guy HEDOUIN
rédigé le Vendredi 22 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Menuiserie - Logis
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Bonjour,

Vous allez rencontrer Arnaud Tiercelin, voilà un passionné de châssis de fenêtres et de patrimoine.
J'ai eu l'occasion d'échanger quelques courriels avec lui.
Je trouve sa démarche très honorable, nous mettre à disposition ses observations pertinentes et ceci gratuitement.
Voilà qui mérite d'être souligné.
J'attends de voir vos commentaires.
Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 28 Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis - Murs divers
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Au courrier ce matin, une lettre recommandée. Comme tout un chacun, je n'aime pas recevoir ce genre de courrier qui m'annonce en général de mauvaises nouvelles (sauf de ma banque qui persiste, malgré mes demandes, à m'expédier ainsi ses nouveaux chéquiers). Cette fois-ci, c'était le courrier suivant de la D.R.A.C. :

27 juin 2012, autorisation de la D.R.A.C. de restaurer l'escalier du logis.

Donc c'est ici une bonne nouvelle. Trois remarques cependant :
- je note que la D.R.A.C. a mis 16 jours pour donner son autorisation après qu'elle a considéré que le dossier était complet ; je remercie tous ceux intervenus dans le processus de décision pour leur promptitude ;
- la D.R.A.C. assortit son autorisation d'une condition qui ne me pose, bien entendu, aucun problème ; c'est au contraire, entre autres, pour faire disparaître cette marque du malencontreux passage de mes incompétents prédécesseurs que je me suis mis en tête de restaurer la cage d'escalier du logis, ainsi que je l'avais explicité sous cet onglet de notre site favori ;
- point de plus en plus préoccupant, le courrier ne comprend toujours pas le moindre arrêté de subvention ; or, en l'état des dossiers ouverts depuis longtemps, j'en attends impatiemment trois, l'un pour le mur Ouest de la douve Nord, un autre pour cette cage d'escalier, le troisième pour l'étude préalable relative au mur d'escarpe et aux biefs des douves. J'espère que le représentant de la D.R.A.C. qui doit venir à la Chaslerie cet après-midi sera en mesure de m'en dire plus...

Bonsoir,

Voilà, voilà, j'arrive, alors cette rencontre fut-elle fructueuse ?

Avez-vous eu un interlocuteur de choix ou me trompé-je sur ses connaissances des châssis ?

Je retiens mon souffle, dépêchez-vous, on manque d'air par ici.

A l'occasion, si les châssis de fenêtres de la boulangerie ne sont pas posés, une photo d'un plan plus rapproché, me rendrait service.

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Ah ! Enfin vous voilà !

Je commence par vous répondre sur les nouveaux châssis de fenêtres de M. DUVEAU. Ils sont désormais posés. Voici ce que cela donne pour le fournil de la ferme :

28 juin 2012, le fournil de la ferme vu du Nord.

28 juin  2012, le fournil de la ferme vu du Sud.

28 juin 2012, la fenêtre de la façade Nord du fournil de la ferme.

Il reste bien sûr à jointoyer et peindre tout cela. Compte tenu du fait qu'il s'agit, à ma demande, de doubles vitrages pour ce bâtiment destiné à être occupé l'hiver, je trouve que le résultat n'est pas mauvais. Qu'en dites-vous ?

S'agissant de la visite du représentant de la D.R.A.C., j'ai trouvé qu'elle s'est achevée dans un bien meilleur climat que celui que j'avais ressenti au départ. Alors qu'il faisait une chaleur torride, mon interlocuteur a en effet préféré commencer par une réunion dans mon bureau au cours de laquelle il a souhaité passer en revue les différents dossiers en suspens. Or il est de fait que ceux-ci sont nombreux. Manifestement, ma façon de rédiger des courriels (et, sans doute, des messages sur notre site favori) n'est pas ressentie par certains fonctionnaires comme une aide à ne pas mélanger les informations dont ils ont besoin dans le cadre de leurs procédures ; il faudrait que j'en tienne compte à l'avenir. Ainsi :
- pour la restauration de la charpente et de la couverture des écuries, j'ai rappelé que je faisais en sorte de lancer ces travaux au premier semestre 2013 mais que je devais attendre que mon fils aîné ait décidé, en liaison avec l'architecte, s'il y a lieu ou non de modifier les lucarnes, d'en ajouter ou d'en enlever ; je pense que mes explications ont convaincu que le problème était pris ici à bras le corps ;
- pour les travaux du menuisier et du forgeron sur diverses fenêtres du logis et du bâtiment Nord, mon interlocuteur savait que j'avais déjà encaissé les subventions correspondantes mais ignorait si les travaux avaient été effectués ; il paraît en effet que manque à ses dossiers de suivi une certification émanant du S.D.A.P. Il a néanmoins pu se rendre compte que tous ces travaux avaient bel et bien été réalisés ;
- puis il a abordé le dossier de la cage d'escalier du logis ; après que Lucyna GAUTIER a fourni, comme on le sait et suite à la demande de la D.R.A.C., son estimation du nombre d'heures de travail de mes employés, il semble qu'il faille désormais expliciter la nature précise des travaux que ces derniers réaliseront ; ceci ne me pose pas de problème ; j'espère seulement que ce nouveau document que je vais préparer sans délai sera le dernier qui me sera réclamé avant que le dossier de demande de subvention ne puisse être déclaré complet ; il m'a semblé en tout cas qu'à l'occasion de ce dossier, mon interlocuteur avait bien compris l'économie réalisable par rapport à un devis officiel, ce qui est un point essentiel à mes yeux ;
- pour le mur Ouest de la douve Nord, mon interlocuteur a souhaité de nouveaux justificatifs sur deux points : le nombre d'heures de travail de mes employés et l'utilité du poste "aléas" dans le chiffrage de Lucyna GAUTIER (d'autant que ce dernier date quasiment de la fin du chantier) ; sur le premier point, je suis en mesure de fournir toutes explications et même de nombreuses photos confirmant la réalité des travaux effectués (qualité des fondations, double parement du montage, soin des travaux, réalité des drainages, durée précise de chaque tâche, etc...) ; sur le second point, il nous reviendra, à l'architecte et à moi, d'exposer que le poste "aléas" a été conçu comme un fourre-tout destiné à parer à l'incertitude de postes non facturés par des tiers ; donc il me semble que tout cela est un petit peu fastidieux à détailler mais que nous devrions pouvoir fournir rapidement les explications attendues ;
- pour le mur d'escarpe, j'ai exposé les démarches en cours afin de détourner le filet d'eau au fond de la douve, ce qui a sans doute rassuré mon interlocuteur sur mon souci de respecter toutes les réglementations, même extérieures à son champ de compétence. Sur le fond, mon interlocuteur a estimé que je pourrais être autorisé très rapidement à démonter le mur existant mais qu'il lui faudrait davantage d'éléments avant d'autoriser le coulage des nouvelles fondations ; c'est, d'après moi, à ce moment-là de notre entretien que l'atmosphère s'est détendue et que le dialogue est clairement devenu constructif ; j'ai en effet exposé que je répugnais à faire intervenir un cabinet d'études coûteux pour des calculs de fondations que je saurais effectuer moi-même, s'agissant d'un mur de soutènement parfaitement classique, et mon interlocuteur, lui aussi ingénieur, l'a admis ; ceci était un point crucial pour moi. A partir de là, la conversation a porté librement sur les complexités des procédures et j'ai pris bonne note des références internet d'un document établi par les conservateurs régionaux des monuments historiques pour tâcher d'éclairer le public ; j'étudierai ce document.

Voilà, je pense, l'essentiel de ce que nous nous sommes dits dans mon bureau. Nous sommes ensuite allés sur le terrain. J'ai commencé par montrer l'intérieur du bâtiment Nord et donné un aperçu de l'intérieur du logis. Mon interlocuteur a ainsi pu se rendre compte du fait, étonnant pour tout observateur sensé, que je fais passer la préservation du gros-œuvre de la Chaslerie avant le confort de ma petite famille ; à mon avis, il ne doit pas rencontrer souvent de zigotos de mon acabit ; il est même probable que tout fonctionnaire des affaires culturelles doit se réjouir du fait que, tel Bernard Palissy, je sacrifie énormément à l'intérêt du bâtiment. Mon interlocuteur a cependant noté la grande humidité de la première volée de la cage d'escalier (due, selon moi, au très brutal réchauffement de l'atmosphère au cours des dernières 24 heures ainsi qu'à l'usage abusif de ciment par mes prédécesseurs).

Ce n'est donc qu'à la fin de la visite que nous sommes allés examiner les douves. Nous sommes très rapidement passés à côté d'Igor et de Jonathan (il m'a semblé que la qualité de leur travail avait fortement impressionné). Mon interlocuteur s'est cependant étonné des joints creux ; je lui ai répondu que c'était habituel dans le Domfrontais, à la différence du Perche par exemple (je me suis cependant abstenu de lui signaler que les joints du châtelet d'entrée d'un manoir géographiquement voisin, le manoir de la G., étaient ainsi, à mes yeux, complètement ratés). Enfin, nous sommes descendus dans les douves et mon visiteur y a pris de nombreuses photos.

Au final, M. TIERCELIN m'a semblé tout à fait rassuré par les travaux réalisés ainsi que par la coïncidence entre mes déclarations sur le mur d'escarpe et ce qu'il a pu constater d'autant plus aisément que l'herbe avait été coupée à son intention. Je retiens également qu'il m'a assuré que les promesses de subventions seraient bien (sauf circonstance majeure exceptionnelle) tenues et que je n'ai pas non plus de souci à me faire à propos des subventions nécessaires pour la restauration du mur d'escarpe et des biefs. Nous sommes convenus de rester en contact si j'avais d'autres éclaircissements à demander sur les textes.

Nous n'avons guère parlé de la passion de mon interlocuteur pour les châssis anciens de fenêtres. J'espère bien que cela sera possible à notre prochaine rencontre.

P.S. (du 7 juin 2017) : Avec le recul de 5 ans supplémentaires de travaux (et de galères, administraaaâââtives et autres), je trouve que la lecture de ce compte rendu conserve quelque chose de réconfortant pour moi.

J'ai emmené Carole voir où en étaient rendus Igor et Jonathan. Je lui ai demandé ce qu'elle remarquait, observant bien ses réactions. En fait, elle n'a rien noté de particulier ; je veux dire par là qu'elle ne s'est pas rendu compte, avant que je ne le lui signale, que 5 chênes et un énorme noisetier avaient disparu à côté du mur Ouest de la douve Nord. J'avais déjà observé le même phénomène lorsque, à l'occasion de la restauration de la charretterie, j'avais fait abattre le chêne sous lequel elle avait l'habitude de garer sa voiture. C'est dire à quel point la minéralitude est prégnante ici !

29 juin 2012 vers 16 h.

Ce soir, Igor et Jonathan ont jointoyé le quart supérieur de la paroi Est du mur Ouest de la douve Nord (ils sont ici en train de brosser les joints). A ce rythme, je pense que nous pourrons récupérer les échafaudages dès mercredi prochain. Or, mardi, Sébastien LEBOISNE viendra poser les nouvelles solives au plafond du salon du logis. Igor et Jonathan pourraient ainsi les rempanner dans la foulée, ce qui permettrait à Sébastien d'enchaîner avec la pose des nouveaux entrevous.

Il va donc être grand temps de décider quel type de béton allégé nous coulerons au-dessus de ces entrevous, afin de servir de sol à ce que j'appelle "la pièce dévastée".

Guy HEDOUIN
rédigé le Vendredi 29 Juin 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Bonsoir,

Je penserais à un béton chaux-chanvre ou chaux-bille d'argile expansée.

Avez-vous pensé à l'écoulement de l'eau de ce béton ? Il me semble qu'il y a encore des boiseries aux murs.

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Merci pour ces conseils. Quel mélange est le plus léger, et en même temps résistant, y compris au feu ? Et, à votre avis, que faudrait-il faire pour protéger les boiseries ?

Il va falloir questionner Google, il y a des forums sur le sujet, Tiez Breiz notamment.

Perso, j'opterais pour les billes d'argile (voir aussi ceci).

Je suppose que vous allez poser un plancher sur vos rouis, un film plastique assez résistant qui remonterait sur les côtés du mur de la pièce limiterait les dégâts.

Faire un mélange pas trop humide.

Et votre architecte-conseil, spécialiste en restauration du bâti ancien, elle devrait vous apporter la réponse adéquate.

N.D.L.R. : Vous êtes toujours un mine de conseils précieux ! Merci !