Logis

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 16 Novembre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis - Murs divers
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M. BOCHET, du service départemental d'architecture d'Alençon, m'a rappelé comme promis.

Il propose de faire passer la subvention en cause en totalité sur l'exercice 2012. Il est entendu que je serais dispensé d'attendre son versement pour mener les travaux. J'ai immédiatement donné mon accord sur cette proposition.

Pour ce qui concerne la restauration du circuit des douves, M. BOCHET suggère que je demande à Lucyna GAUTIER de définir un calendrier pluri-annuel de réalisation des travaux. Je suis d'accord avec cette idée.

J'ai signalé que je souhaiterais que le report préconisé et accepté sur 2012 ne m'empêche pas de lancer l'an prochain d'autres travaux subventionnables (je pense à des grilles aux fenêtres du 1er étage ou aux premiers travaux sur le circuit des douves autres que le mur Ouest de la douve Nord). M. BOCHET m'a conseillé de charger Lucyna GAUTIER de définir et de chiffrer les premières urgences.

Tout ceci me paraît un bon compromis. J'en remercie mes interlocuteurs de l'administration des affaires culturelles.

Importante conversation téléphonique ce matin avec Lucyna GAUTIER. Dans le prolongement de mes récents contacts avec le Service départemental d'architecture d'Alençon, nous avons évoqué le programme de travaux en 2012 et au-delà.

Pour 2012, j'ai d'abord demandé à Lucyna de prévoir des grilles à trois fenêtres du 1er étage du logis, une dans la chambre au-dessus de la salle-à-manger et deux dans la chambre au-dessus du salon, les trois donnant vers l'extérieur du bâtiment (et non sur la cour). Je sais que Carole est résolument opposée à l'idée que je réinstalle une grille dans notre chambre. Mais je vais devoir, une fois de plus, passer outre car il en va de la cohérence de mon programme de restauration. Et je sais bien qu'après coup, Carole se range toujours à mon avis. Sur ce volet du programme 2012, mon problème immédiat est plutôt la disponibilité de Roland FORNARI qui n'a pas encore tenu ses dernières promesses relatives à la grille du puits de la ferme et au lustre de la charretterie.

En plus de ces grilles, je voudrais que 2012 voie le début de la restauration du mur d'escarpe des douves. Lucyna me recommande, pour des questions de coût, de monter un mur à un seul parement de pierres, le reste étant en béton. Il me semble qu'alors, Igor et Valentin auraient besoin de moins de 48 mois pour s'acquitter de la restauration des quelques 160 mètres de mur en question, sur 4 à 5 mètres de haut et 80 cm de large. Je précise que les 160 mètres correspondent aux 120 mètres du mur principal et à deux fois 20 mètres pour les retours vers le manoir.

En clair, pour 2012, j'aimerais mener à bien la réimplantation de trois grilles ainsi que les terrassements et les fondations des 160 mètres de mur dont je viens de parler. Cela supposerait de détourner provisoirement l'arrivée d'eau dans les douves, de manière à ce que les engins de chantier puissent manœuvrer au fond sans s'enliser.

Il paraitrait judicieux que, dans la foulée, c'est-à-dire avant la mi-2016, la restauration du mur d'escarpe soit achevée. On pourrait ensuite faire un sort à la restauration des deux biefs.

Au-delà de ces perspectives, je commence à caresser l'idée de remonter un jour les deux pavillons qui encadraient autrefois l'allée principale du manoir, au niveau des derniers tilleuls actuels, c'est-à-dire les plus proches de la chapelle. On se souvient peut-être du fait que l'implantation de ces deux pavillons est prouvée par le plus ancien plan cadastral de la Chaslerie. Je verrais donc bien à cet endroit des constructions comparables à un vieux pavillon du manoir de la Bérardière, à Saint-Bômer-les-Forges.

Le vieux pavillon du manoir de la Bérardière.

Mais, à la Bérardière, j'aime aussi les deux plus petits pavillons, beaucoup plus récents et en forme de "L", qui entourent la grille d'entrée :

Photo copiée sur le site de l'"Association des amis de la Bérardière", puis réduite.

Disons qu'à ce stade, on peut toujours rêver...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 22 Novembre 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Economie - Désultoirement vôtre !
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J'ai demandé hier à Roland FORNARI de préparer un devis pour les trois grilles que j'aimerais lui faire poser en 2012 au premier étage du logis. Il doit passer me voir samedi prochain à la Chaslerie pour qu'on examine mon idée de soigner le décor de ces grilles (au moins celle donnant vers la chapelle), de manière à les harmoniser avec la future grille du mur entre la chapelle et le manoir, dont j'ai déjà montré le dessin sous cet onglet (dans un message du 9 février dernier).

Roland m'a fait part, une nouvelle fois, de ses difficultés actuelles à obtenir de l'Etat le paiement de ses factures. Selon ses informations et pour utiliser les termes "ad-hoc" en matière budgétaire, de nouvelles autorisations de programmes sont allouées mais les crédits de paiement manquent. Je n'en suis pas surpris outre mesure, compte tenu de l'état critique du financement de la dette publique que l'on sait. J'espère simplement que cette situation, où l'on voit les alertes se multiplier, n'entravera pas, dans un proche avenir, la poursuite du programme de restauration de la Chaslerie.

Bonjour,

A toutes fins utiles, j'utilise du "Ciralo +" de chez Fauvel.

Votre cire d'abeille sera-t-elle en phase solide ou liquide?

Tant que j'y suis voici un autre lien sur le manoir du Chastel à Hébécrevon ; ce manoir mériterait un fin connaisseur en matière de restauration. Pour moi, il arrive trop tard.

Bonne journée !

N.D.L.R.: Nous utiliserons de la cire vendue en pains solides. C'est dire qu'il faudra la râper puis la dissoudre dans de la térébenthine.

Merci aussi de nous signaler le manoir du Chastel (CHASTEL est le nom de ma belle-famille, soit dit en passant) ; il a l'air relativement "dans son jus" (à quelques ouvertures près). Mais, pour moi aussi, il est trop tard...
Roland FORNARI est passé, cet après-midi, en compagnie de son épouse Gabriele :

10 décembre 2011, Roland et Gabriele FORNARI sur la terrasse.

Roland venait préparer son prochain devis. Je lui ai en effet demandé de se tenir prêt à poser des grilles au premier étage du logis, l'une sur le pignon donnant vers la chapelle, les deux autres sur la façade donnant sur le "Pournouët" ; je souhaite que ces trois grilles soient plus ouvragées que les précédentes du rez-de-chaussée du logis, de manière à organiser la transition visuelle avec la future grille du mur entre la chapelle et le manoir. J'ai également demandé à Roland un devis pour les grilles prévues par Lucyna GAUTIER à proximité du mur Ouest de la douve Nord.

J'ai enfin profité de sa venue pour charger Roland de fabriquer rapidement le système de tringlerie utile pour les rideaux de mes trois lits à baldaquin ainsi que des rampes dans le grand escalier du logis et le petit escalier entre le logis et le bâtiment Nord.

Il est entendu que Roland reviendra la semaine prochaine pour poser enfin la grille du puits de la ferme et le lustre de la charretterie.

Sur ces entrefaites, Lucyna GAUTIER est arrivée avec Nicolas. Après un café réparateur...

10 décembre 2011, les FORNARI et les GAUTIER dans la pièce qui sert de cuisine, au rez-de-chaussée du colombier.

... j'ai entraîné Nicolas et Lucyna vers les douves où ils ont pu constater la mousse occasionnée par les cochonneries (en l'occurence, on devrait plutôt dire les vacheries) que des agriculteurs voisins épandent dans leurs champs...

10 décembre 2011, mousse très suspecte au fond de la douve Est de la Chaslerie.

Mais ce n'était pas là l'objet principal de la venue de mes architectes favoris.

Comme l'on sait, j'ai chargé Lucyna, sous réserve de l'accord de l'administration des affaires culturelles, de l'étude préalable à la restauration du circuit des douves de la Chaslerie, et notamment du grand mur d'escarpe.

Lucyna et Nicolas disposent, à cet effet, du plan détaillé des abords immédiats de la Chaslerie, dressé par un géomètre il y a près de 20 ans ; ils savent donc que la longueur du mur d'escarpe est de 136 mètres. Ils ont pu constater que les vestiges des murs de retour de l'escarpe ont environ 20 mètres de long, de sorte que l'ensemble à restaurer aurait 170 mètres de long au total. Surtout, ils ont pu examiner en détail les vestiges du vieux mur d'escarpe et conclure que la maçonnerie mesurerait bien 5 mètres de haut, en comptant, de bas en haut, (1) les fondations, (2) la partie encore visible du mur, (3) celle qui cachera les compléments de terre à déposer autour du "Pournouët" pour compenser les éboulements dus à la disparition, du fait de l'extrême négligence de mes prédécesseurs, d'une bonne partie du mur et, enfin, (4) le parapet.

Les voici en train de prendre des photos et des mesures à proximité du bief aval :

10 décembre 2011, Nicolas et Lucyna GAUTIER au travail dans les douves.

J'ai également chargé Lucyna de m'aider à concevoir la restauration de la pièce qui se situe au 1er étage du logis, juste au-dessus du grand salon. Ce ne sera pas un mince travail :

10 décembre 2011, Lucyna et Nicolas GAUTIER en train de prendre conscience de l'état de désolation d'une partie du logis de la Chaslerie.

Cette pièce est en effet restée dans l'état repoussant où elle se trouvait quand j'ai acheté le manoir. Mes prédécesseurs n'avaient pas hésité à faire refaire une partie de la charpente, dont rien de moins qu'un entrait de plus de 6 mètres de long, en résineux : quelle horreur ! En fait, le volume de cette pièce d'environ 60 m2 a dû rester, à peu de choses près, dans l'état où il se trouvait après la dévastation d'il y a environ 125 ans, occasionnée par un incendie.

Je destine ce volume, très agréablement éclairé par 4 grandes fenêtres dans 3 directions (Est vers les herbages et le futur jardin d'agrément du "Pournouët", Sud vers la chapelle et Ouest vers la cour), à servir à terme de chambre de maître. Il va falloir tout y restaurer, y compris le sol, sans doute en grandes planches de chêne, le plafond en bois cloisonné et les murs en boiseries assorties, le tout digne d'un gentilhomme campagnard du siècle de Louis XIV vraisemblablement (on peut toujours rêver...).

Dans l'immédiat, Igor et Valentin seront chargés de faire le ménage de manière à permettre à Lucyna, quand elle reviendra, de bien prendre les cotes avant de préconiser quoi faire pour restaurer le sol, y compris sa couche d'argile.

Guy HEDOUIN
rédigé le Jeudi 22 Décembre 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Ferronnerie - Menuiserie - Logis - Ferme et son fournil - Murs divers
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Bonjour,

Votre menuisier MOF n'y est pas allé avec le dos de cuillère, c'est même incompréhensible d'avoir fait ce genre de travail. Il eut mieux valu faire ceci ou quelque chose d'approchant tout en l'adaptant aux dimensions de votre éguet :

Une fenêtre du château de Mausson (Mayenne).

Est-ce bien ce personnage ?

Joli travail de votre ferronnier. Je vais me renseigner pour les bougies.

Je vous souhaite un bon Noël, ainsi qu'à Madame.

N.D.L.R. : Oui, le lien est bien relatif à mon menuisier. En fait, j'ai trop de respect pour le savoir-faire des meilleurs ouvriers de France pour imaginer une seconde que nous restions sur cette expérience. Mais, comme je ne sais juger de tels travaux qu'au pied du mur, je me dis qu'il serait sans doute bon que je sollicite l'avis de Lucyna et Nicolas GAUTIER avant de remettre l'ouvrage sur le métier. Donnons-nous le temps de la réflexion.

Pour ce qui concerne la grille du puits, il ne vous a sans doute pas échappé que le profil en est cintré, que les barreaux sont cylindriques avec des fleurettes comme sur la grille authentique de la tour Sud-Ouest du manoir. Roland FORNARI a, de plus, hybridé ce dessin avec celui des grilles du bâtiment Nord (celles qui comportent un losange au milieu). J'aime bien cette idée d'hybridation des dessins des grilles. C'est pour cela que j'ai demandé à Roland d'imaginer, pour les grandes fenêtres extérieures du 1er étage du logis, des grilles qui soient un mélange de celles du rez-de-chaussée de ce bâtiment (barreaux carrés, entrelacement à mystère, enveloppement de l'appui des fenêtres, etc...) ainsi que de la future grille (inspirée de Carrouges, avec d'énormes fleurs) du mur situé entre la chapelle et le manoir. J'attends son devis : ça risque de cogner...

Merci pour vos vœux. Je vous adresse en retour les miens les meilleurs et bien amicaux, à partager avec votre épouse. (J'adresserai un peu plus tard mes vœux aux autres visiteurs de notre site favori).

Météo-France nous confirme qu'il fait ce matin -8°C à La Haute Chapelle, avec des rafales de vent à 20 km/h, de sorte que la "température ressentie" serait de -15°C. Les prévisions pour les huit prochains jours sont tout aussi mauvaises.

Je me demande quelles tâches je vais pouvoir inventer pour occuper Igor et Valentin qui m'ont déclaré hier avoir besoin de travailler chaque jour. Ils n'ont, paraît-il, aucune économie devant eux puisqu'ils envoient beaucoup de ce qu'ils gagnent à leurs familles en Roumanie (ce qui ne les a pas empêchés de s'acheter des voitures beaucoup plus belles que la mienne...). Le fait est qu'ils demandent, depuis que je les ai embauchés et malgré mes exhortations, à être payés hebdomadairement, ce qui me complique un peu la vie. Et je ne parle pas des avances sur salaire qu'ils sollicitent en permanence et ont parfois du mal à rembourser.

Avec Bernard, je n'ai pas de tels soucis. D'ailleurs, depuis qu'elle a installé son commerce de bar-tabac-alimentation à Saint-Mars-d'Egrenne, Gisèle le réquisitionne fréquemment et le brave Bernard obtempère placidement en filant doux : c'est quand même beau l'amour ! Mon conscrit n'a presque plus le temps d'accompagner son copain Claude MARTIN et Blacky à la traque aux bêtes sauvages qui cernent la Chaslerie, c'est dire...

P.S. : Dans les prochains jours, Igor et Valentin vont imbiber de cire d'abeille les tomettes de mon bureau et de la chapelle. Dans le bâtiment Nord, ils pourront recommencer le traitement. Je songe également à leur faire déblayer la pièce dévastée qui se trouve au-dessus du grand salon du logis.

Espérons que la vague de froid aura disparu quand ils en auront fini avec ces quelques travaux à l'abri.

Reçu ce matin le devis de Sébastien LEBOISNE pour les boiseries de ma chambre mortuaire : cela coûterait à peu près le même prix de restaurer les anciennes ou d'en fabriquer de nouvelles. Et les dimensions des nouvelles, sur mesures, conviendraient mieux à la pièce, telle que je l'ai fait modifier...

En attendant de reposer en paix, j'ai constaté ce matin que toutes les canalisations, ici, sont désormais prises par le gel. Déjà qu'il n'y avait pas beaucoup de confort (du moins, selon Carole et les fistons)... J'espère que le plombier, M. DELTA, ne restera pas trop longtemps sourd à mes appels au secours. Dans l'immédiat, Bernard va essayer de couper l'arrivée générale d'eau, pour tenter de limiter les dégâts au dégel.

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5 février 2012, la vue du balcon de mon studio à Caen.

Si j'en juge par la vue de mon balcon ce matin à Caen, même des compatriotes de Dracula pourraient ne pas apprécier de travailler dehors dans les prochains jours.

Je réfléchis donc à d'autres tâches que je pourrais confier à Igor et Valentin, à l'abri de mes vieux murs.

Malgré les vives réticences de Carole et des enfants à ce que j'ouvre de nouveaux chantiers intérieurs avant d'en avoir mené à bien quelques-uns, je me dis que la dérestauration de la cage d'escalier du logis pourrait occuper mes employés pendant quelque temps. Il s'agirait d'abord pour eux de piqueter les murs afin d'éliminer l'horrible enduit au ciment apposé là et qui empêche la respiration des pierres, ce qui pose, tous les hivers, des problèmes de condensation ; en outre, la liaison entre les pierres et l'enduit est particulièrement hideuse :

8 janvier 2011, un travail à reprendre de A à Z.

Avant de réenduire ces murs de chaux, il faudrait faire disparaître les ferrures qui maintiennent certaines marches afin de reprendre les granits comme il convient, c'est-à-dire en les armant d'acier et en bouchant les trous à la résine :

28 juin 1997, quelques horreurs, dans la cage d'escalier du logis, consécutives à l'incendie du 19ème siècle.

Pour ce travail délicat, Eric AUBINAIS, mon tailleur de pierres, devait intervenir. Mais ce jeune artisan a mis la clé sous la porte ; il préfère une vie plus peinarde de concierge dans un château de la Manche et ne répond plus à mes coups de téléphone. Je vais donc devoir faire appel à une entreprise spécialisée dans la restauration de monuments historiques ; l'une d'elle viendra me voir dès ce mercredi pour préparer son devis ; il est plus que probable que, pour mener à bien cette tâche, j'aurai besoin de subventions.

Il faudrait également remplacer le revêtement du sol :

23 avril 2011, le sol de l'entrée du logis, encore une brillante réussite !

Bien entendu, avant de poser un nouveau revêtement du sol, il faudrait prévoir, à la bonne profondeur, toutes les réservations nécessaires pour les fluides (eau, électricité, chauffage...). Pour ce futur revêtement, j'ai déjà collationné de belles dalles anciennes de granit mais je ne dispose pas de la surface suffisante.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 8 Février 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Le métreur de l'entreprise PAVY vient de mesurer, sous toutes ses coutures, la cage d'escalier du logis de la Chaslerie. Il va maintenant préparer son devis pour la restauration des marches, des sols et des murs de cette partie classée.

Carole est toujours très impatiente que je commence enfin sérieusement les travaux d'habitabilité dans le bâtiment Nord. J'ai tâché de lui expliquer que mon calendrier était commandé par (1) la limitation de mon épargne, (2) le fait que je dois supporter, en tout état de cause et en l'état du dossier, les salaires et charges d'Igor et Valentin, ce qui m'amène à privilégier la maçonnerie, (3) les contraintes administratives, notamment celles gérées par la D.R.A.C., les plus complexes assurément.

Je ne suis pas sûr qu'elle m'ait bien compris, notamment à cause de la troisième contrainte qu'elle ignore totalement et bien à tort. Elle pense en effet que c'est par pur caprice que j'en suis toujours à donner la priorité aux murs des douves.

Or, si j'arrive enfin à décrocher les subventions nécessaires, promises pour partie mais toujours attendues, je serais bien bête d'y renoncer en privilégiant le chauffage, la plomberie, l'électricité et que sais-je encore ? Pas facile de le faire admettre par ma chère et tendre. Mais, si je n'y arrive pas, je ne vois pas comment, de mon vivant, pourrait être menée à bien la fin de la restauration des extérieurs de la Chaslerie, celle qui conditionne la pérennité et la beauté des lieux.

Car j'ai dans l'idée que, si je réussis à mener à bien ce projet, c'est autant de moins qui incombera à mes fils et/ou successeurs, qui pourraient, eux, se borner à financer les travaux intérieurs, plus classiques sinon plus aisés.

Après vingt et un ans d'efforts continus et longtemps incompris, ce dernier pari, le plus important à mes yeux (et celui où ma valeur ajoutée me paraitrait la plus déterminante), n'est peut-être pas encore perdu.

C'est du moins mon espoir.

Voici le texte du courriel que j'ai adressé ce matin à la dernière interlocutrice vers laquelle j'ai été orienté à la D.R.A.C. de Basse-Normandie :

(début de citation)

Madame,

Vous ayant téléphoné hier matin pour savoir quand me serait communiquée la dernière version du formulaire à remplir pour obtenir les subventions promises depuis l'an dernier pour le "mur Ouest de la douve Nord" et pour l'étude préalable confiée à Mme Lucyna GAUTIER, j'ai cru comprendre que vous n'aviez pas connaissance des devis d'ores et déjà transmis par mes soins, à deux occasions successives, à l'administration des affaires culturelles et que, au demeurant, l'historique de ce dossier ne vous était pas familier. Je crois donc devoir compléter votre information sur ces deux points.

Par ailleurs, je vous ai parlé de mes projets et de mes contraintes pour la période à venir, au-delà de la restauration du mur Ouest de la douve Nord. Je pense utile de vous résumer ci-après mes propos sur ce troisième sujet.

1 - Je vous prie de trouver ci-joint la copie du dossier de demande de subvention dans son dernier état, tel qu'il a été reçu par le S.D.A.P. d'Alençon le 28 octobre 2011.

2 - Je vous transmets également l'extrait ci-après du journal que je tiens et où je récapitule les échanges au sujet du mur Ouest de la douve Nord, de l'étude préalable ainsi que des travaux suivants. Cet extrait porte sur la période postérieure à la fin 2010 (il y a bien sûr eu des échanges antérieurs mais j'abrège ici). Ces échanges ont eu lieu avec l'administration des affaires culturelles ainsi qu'avec l'architecte Lucyna GAUTIER, le forgeron Roland FORNARI et, dernièrement, le maçon PAVY :
- 23 octobre 2010, courriel de l'architecte des bâtiments de France qui dirige le service départemental de l'architecture et du patrimoine (S.D.A.P.) de l'Orne, m'indiquant qu'un architecte doit être chargé de la maîtrise d'oeuvre de la restauration du mur Ouest de la douve Nord ; elle ajoute que la restauration du mur est soumise à autorisation préalable de l'administration ;
- 2 novembre 2010 : je charge Mme Lucyna GAUTIER, architecte habilitée, de préparer le dossier de demande d'autorisation pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord ; je lui signale l'urgence de ces travaux ;
- 5 novembre 2010, l'urgence des travaux sur le mur Ouest de la douve Nord est explicitée à mon interlocuteur habituel au service départemental d'architecture à Alençon ; j'obtiens de ce dernier un accord oral de principe pour subventionner ces travaux en 2011 ;
- 30 janvier 2011 : à l'époque, il était question que l'"étude préalable" de Mme Lucyna GAUTIER traite également du mur Ouest de la douve Nord ; depuis lors, compte tenu des délais (indépendants de mon fait) pour lancer cette étude ainsi que de l'urgence de la restauration de ce mur, nous sommes convenus de déconnecter les deux sujets ;
- 4 mars 2011, visite à la Chaslerie de l'architecte des bâtiments de France qui, au S.D.A.P., suit plus particulièrement les dossiers de l'Ouest du département ; la question du mur est évoquée, ainsi que l'urgence à le restaurer ;
- 22 mars 2011, cette dernière personne me confirme que des subventions devraient pouvoir être dégagées en 2011 pour l'étude préalable ainsi que pour les travaux sur le mur Ouest de la douve Nord ; à la même époque, mon interlocuteur habituel au S.D.A.P. m'indique que l'intervention d'un architecte ne serait pas indispensable pour le mur ;
- avril 2011 : débats avec mon fils aîné en vue d'inclure la restauration de l'"aile des écuries et du colombier" dans l'étude préalable (je cite ces débats ici pour rappeler que le programme des travaux est également débattu et soupesé au niveau familial) ;
- 2 juin 2011, accord de principe avec Mme Lucyna GAUTIER sur la restauration du mur Ouest de la douve Nord et sur le contenu de l'étude préalable (contenu inchangé à ce jour, à savoir douves + aile gauche du manoir) ;
- 4 juin 2011, le plan du projet de restauration du mur Ouest de la douve Nord, établi par Mme GAUTIER, est prêt ;
- 14 juin 2011, la demande d'autorisation pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord est déposée au S.D.A.P. à Alençon ;
- 11 juillet 2011 : réception d'une L.R.A.R. de la D.R.A.C. refusant l'autorisation de travaux sur le mur Ouest de la douve Nord, au motif de l'absence d'"une analyse historique et archéologique précise des états disparu/existant pour justifier le projet" ;
- 19 août 2011 : réception de l'autorisation de la D.R.A.C. de restaurer le mur ;
- 31 août 2011 : en consultant des entreprises, je découvre que le mur Ouest de la douve Nord coûtera beaucoup plus cher que son pendant de la douve Sud, en raison de différences de profondeur du fossé ; j'en avise immédiatement mon interlocuteur habituel au S.D.A.P. qui me répond que l'Etat devrait pouvoir subventionner une partie du mur en 2011 (en plus de l'étude préalable) et le solde en 2012 ; mon interlocuteur me demande cependant de ne déposer qu'un seul dossier de demande de subvention pour l'étude préalable et pour l'ensemble du mur Ouest de la douve Nord ;
- 30 septembre 2011 : je découvre à l'occasion d'une conversation avec mon interlocuteur habituel au S.D.A.P. puis d'une autre avec sa directrice que l'administration des affaires culturelles doute de la protection du mur Ouest de la douve Nord au titre des monuments historiques ainsi que de l'inscription de la ferme de la Chaslerie à l'I.S.M.H. ;
- 5 octobre 2011 : la contestation de la protection de la Chaslerie ne porte plus que sur la ferme ;
- 13 octobre 2011 : il n'y a plus de divergence entre l'administration des affaires culturelles et moi sur la protection de la Chaslerie ; le S.D.A.P. d'Alençon m'apprend cependant que, pour la restauration du mur, un décret de 2009 imposerait, sans marge d'interprétation, l'intervention d'un architecte habilité ;
- 17 octobre 2011 : j'apprends d'une source très bien informée qu'il existe divers contre-exemples montrant qu'un mur classé peut, malgré ce décret de 2009, être restauré à moindres frais d'architecte ;
- 25 octobre 2011 : afin de ne pas retarder davantage le dossier, je confie néanmoins à Mme GAUTIER une "mission complète" pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord ; une nouvelle demande de subvention, actualisée pour tenir compte de ces derniers éléments, est envoyée dans les circuits administratifs ;
- 7 novembre 2011 : j'apprends que le dossier de subvention en est toujours au stade de l'instruction à Alençon ;
- 15 novembre 2011 : je rappelle mon interlocuteur habituel pour savoir où en est rendue l'instruction du dossier de subvention ; mon interlocuteur me déclare que j'aurais le choix entre deux possibilités, soit tout (mur Ouest de la douve Nord + étude préalable) faire passer en 2011 mais avec un taux de subvention réduit de moitié, soit tout faire passer en 2012 avec 40 % de subvention ; je souligne une nouvelle fois l'urgence de la restauration du mur Ouest de la douve Nord et la nécessité pour moi d'obtenir la subvention à 40 % ; je confirme qu'il est matériellement possible d'échelonner le chantier sur les exercices 2011 et 2012 et m'interroge sur la réglementation qui, selon les affirmations du jour de mon interlocuteur, empêcherait le phasage des travaux ; mon interlocuteur répond qu'il me rappellera le lendemain après-midi.
- 16 novembre 2011 : mon interlocuteur me rappelle comme promis. Il propose de faire passer la subvention en cause en totalité sur l'exercice 2012 et au taux maintenu de 40 %. Il est entendu que je serais dispensé d'attendre son versement pour mener les travaux sur le mur Ouest de la douve Nord. Je donne immédiatement mon accord sur cette proposition. Pour ce qui concerne la restauration du circuit des douves (mur d'escarpe, biefs, etc...), mon interlocuteur suggère que je demande à Mme GAUTIER de définir un calendrier pluri-annuel de réalisation des travaux. Je signale que je souhaiterais que le report préconisé et accepté sur 2012 ne m'empêche pas de lancer également en 2012 d'autres travaux subventionnables (je pense à ce stade à des grilles aux fenêtres du 1er étage ou aux premiers travaux sur le circuit des douves autres que le mur Ouest de la douve Nord).
- 19 novembre 2011 : Importante conversation téléphonique avec Mme GAUTIER. Dans le prolongement de mes récents contacts avec le S.D.A.P. d'Alençon, nous évoquons le programme de travaux en 2012 et au-delà. Pour 2012, je demande à ce stade de prévoir des grilles à trois fenêtres du 1er étage du logis, une dans la chambre au-dessus de la salle-à-manger et deux dans la chambre au-dessus du salon, les trois donnant vers l'extérieur du bâtiment (et non sur la cour). En plus de ces grilles, je voudrais que 2012 voie le début de la restauration du mur d'escarpe des douves. Mme GAUTIER me recommande, pour des questions de coût, de monter un mur à un seul parement de pierres, le reste étant en béton. Il me semble qu'alors, Igor et Valentin (mes deux salariés) auraient besoin de moins de 18 mois pour s'acquitter de la restauration des quelques 160 mètres de mur en question, sur 4 à 5 mètres de haut et 80 cm de large (les 160 mètres correspondent aux 120 mètres du mur principal et à deux fois 20 mètres pour les retours vers le manoir). Je déclare que, en 2012, j'aimerais mener à bien la réimplantation de trois grilles ainsi que les terrassements et les fondations des 160 mètres de mur en question.
- 21 novembre 2011 : Je demande à Roland FORNARI de préparer un devis pour les trois grilles au premier étage du logis.
- 6 décembre 2012 : mon interlocuteur habituel au S.D.A.P. m'indique que le courrier attendu, m'autorisant à commencer les travaux sur le mur Ouest de la douve Nord sans attendre l'arrêté de subvention, est toujours à la signature à Caen mais que la D.R.A.C., consultée, lui répond qu'il n'y a pas de problème. Ce courrier va me parvenir "très rapidement".
- 10 décembre 2012 : Mme GAUTIER vient à la Chaslerie mesurer le mur d'escarpe des douves afin de préparer son étude préalable. Le même jour, Roland FORNARI vient prendre les mesures des trois fenêtres du 1er étage en vue de préparer son devis de grilles.
- 21 décembre 2011 : Roland FORNARI revient à la Chaslerie.
- 22 décembre 2011 : Je reçois l'autorisation de la D.R.A.C. de commencement de travaux du mur Ouest de la douve Nord avant que ne soit signé l'arrêté de subvention.
- 28 janvier 2012 : A ma demande, mon interlocuteur du S.D.A.P. me communique une copie de la demande de subvention pour le mur Ouest de la douve Nord (dont je n'avais pas gardé le double) que j'avais déposée, le 25 octobre 2011. Je l'avais rédigée sur le "formulaire bleu modifié" alors en vigueur. C'était ma deuxième tentative, la première demande ayant été couchée sur le "formulaire bleu" de rigueur jusqu'au milieu de l'année dernière. Mon interlocuteur m'apprend que l'administration ne se contenterait plus, désormais, du "bleu modifié". Il faudrait, paraît-il, que j'établisse une nouvelle demande, la troisième donc, sur un "formulaire jaune" en cours d'édition. Ce nouveau formulaire me serait communiqué lorsque la D.R.A.C. m'écrirait, ce qui devrait être fait rapidement.
- 5 février 2012 : Le souci d'occuper utilement mes salariés et le fait que je sois sans nouvelle de Roland FORNARI m'incitent à donner dorénavant la priorité, après le mur Ouest de la douve Nord, à la restauration de la cage d'escalier classée M.H. du logis de la Chaslerie (en plus des fondations du mur d'escarpe). Les granits des marches de cet escalier, endommagés par un incendie au 19ème siècle, nécessiteront en effet l'intervention d'un artisan spécialisé (je pense à PAVY, puisque M. SACCO vient de me recontacter).
- 8 février 2012 : L'entreprise PAVY vient à la Chaslerie préparer son devis.
- 6 mars 2012 : Mon interlocuteur habituel du S.D.A.P., que je relance pour savoir où en est la D.R.A.C. de l'envoi de son courrier, me conseille de vous téléphoner.

3 - Enfin, je signale que le programme de travaux que je souhaite engager le plus tôt possible après le mur Ouest de la douve Nord, c'est-à-dire dès 2012, porte désormais non plus sur les grilles du 1er étage (M. FORNARI paraît trop occupé et mon épouse me freine sur les grilles) mais sur (1) la restauration de la cage d'escalier classée M.H. du logis et (2) le début de la restauration du mur d'escarpe, également classé M.H.
Mon souci de donner actuellement la priorité à la maçonnerie tient aux faits que (1) j'ai la chance d'employer deux salariés qui travaillent bien, (2) ceux-ci me coûtent cher au regard de mes possibilités financières, (3) sauf à les perdre (ce qui compliquerait beaucoup la suite du programme de restauration), il faut donc que je puisse les occuper, (4) si je les perdais, j'aurais sans doute du mal à en retrouver rapidement de comparables.
Pour la restauration de la cage d'escalier, il y a un préalable, à savoir la restauration des marches de granit cassées lors de l'incendie du 19ème siècle. Ceci est un travail délicat qui nécessite l'intervention d'une entreprise spécialisée. L'entreprise PAVY a réalisé un devis complet (voir pièce jointe) mais je souhaiterais ne lui confier que cette tranche de travaux (notée 1 sur ce devis, pour un montant de ... € H.T. (soit ... € T.V.A. incluse). Je sollicite une subvention pour me permettre de financer cette tranche de travaux.
Concernant le début de la restauration du mur d'escarpe, je souhaiterais (1) que Mme GAUTIER prépare rapidement, dans la foulée de la partie de son étude préalable portant sur ce premier sujet, le dossier soumis à votre autorisation, (2) qu'elle l'obtienne dès cette année, (3) qu'il soit entendu que ces travaux seraient subventionnés dès que possible mais (4) que je sois autorisé à les commencer sans attendre l'arrêté de subvention.

J'espère que ces informations vous éclaireront et permettront d'avancer. Je me tiens à votre disposition pour les compléter si vous le souhaitez.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes hommages respectueux.

(fin de citation)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 10 Mars 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Logis - Murs divers
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Le contact est rétabli avec Lucyna GAUTIER ; je n'avais d'ailleurs pas de souci à ce sujet. Elle va travailler cette semaine sur le dossier des douves et passera me voir dans huit jours. J'espère que j'aurai alors reçu de bonnes nouvelles de la D.R.A.C.

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Lucyna GAUTIER, aidée de son fils Paul, vérifie en ce moment les cotes de l'écurie et du colombier du manoir. En vue de lui faciliter la tâche, je lui ai communiqué un tirage du plan préparé pour Henri LEVEQUE en 1952 (et que j'ai mis en ligne, le 14 décembre 2010 sous l'onglet "Sujets divers"). Je lui ai également prêté mon exemplaire de l'étude préalable, de septembre 2006, de Dominique RONSSERAY, architecte en chef des monuments historiques, sur les charpentes et couvertures de ces bâtiments.

22 mars 2012, Paul GAUTIER au rez-de-chaussée du colombier.

J'ai par ailleurs demandé à Lucyna de préparer dans les meilleurs délais, afin de les soumettre à l'administration des affaires culturelles pour autorisation et subvention, les dossiers des travaux que je souhaiterais pouvoir effectuer en 2012 (en plus de la finition du mur Ouest de la douve Nord), à savoir (1) la restauration de la cage d'escalier du logis ainsi que (2) le démontage ordonné des vestiges du mur d'escarpe avec la pose des fondations du mur restauré.

Comme on le voit, j'ai le souci de fournir à Igor et Valentin (en liaison avec une entreprise spécialisée pour la cage d'escalier) un plan de charge gérable sans trop d'à-coups dès le retour des beaux jours.

Lucyna GAUTIER est revenue ce matin, assistée de son fils Paul, pour poursuivre ses prises de mesures. Elle m'a expliqué que celles relevées en 2006 étaient erronées sur des points importants...

29 mars 2012, Lucyna et Paul GAUTIER sous les combles du colombier.

J'en ai profité pour recueillir son avis sur les huisseries déjà posées sur le fournil de la ferme. Comme moi, elle est assez critique. Il faudra que je recontacte l'artisan.

Elle a également étudié la cage d'escalier du logis, en vue de soumettre prochainement le résultat de ses recommandations au S.D.A.P. d'Alençon au titre de l'"entretien" ("stricto sensu").

Enfin, elle m'a donné son avis sur la façon de s'y prendre pour débuter la restauration de la pièce, au 1er étage du logis, restée dévastée depuis l'incendie du 19ème siècle. Il faut commencer par le sol, dont l'argile laisse entrevoir du chêne sinon vermoulu, du moins à remplacer :

29 mars 2012, mon pied donne l'échelle.

Il lui reste à réfléchir prioritairement sur quoi faire au plafond de cette pièce :

29 mars 2012, la pièce dévastée du logis.

En classant de vieux papiers à la recherche de vieux devis, je retrouve ces dessins (par M. PAILLETTE) de trois portes de manoir dues à l'évidence au même tailleur de pierres, qui intervenait donc dans le Domfrontais autour de 1598.

De gauche à droite :
- la Chaslerie,
- la Bouëtte à Saint-Roch-sur-Egrenne,
- Loraille à Saint-Mars-d'Egrenne.

Portes manoriales du Domfrontais.

Il faudrait compléter par la porte de la Servière à Céaucé.
Au verso du document, une date, le 17 mars 1883 (soit un an avant l'incendie qui ravagea le logis de la Chaslerie), et la signature d'un LEVÊQUE :

L'inscription au verso du plan de 1883.

Qui était ce LEVÊQUE ? Si j'interprète ce que je vois, je note que cette signature largement lévogyre est dominée par le souci de ne pas rater l'accent circonflexe, et j'y devine un signe de hauteur dont le signataire devait escompter qu'il soit respecté par autrui comme il lui paraissait justifié. D'après la date, cet ayant-droit de GOUPIL pourrait bien être Charles, "né le 14 juillet 1823, avocat, juge et Président du Tribunal Civil de Vire, (qui) épousa le 26 avril 1864, à Tinchebray, Emilie CHANCEREL", selon l'ouvrage consacré aux RUAULT du PLESSIS VAIDIERE et à leurs alliances.

Le document est un plan aquarellé, très bien conservé, de la Chaslerie et de ses terres environnantes à l'époque. Je viens de le retrouver dans un recoin des boiseries de mon bureau, au premier étage de la tour Louis XIII. Il avait été laissé à l'intention de son successeur, moi en l'occurence, par Brigitte LEVÊQUE lorsque j'ai acheté la Chaslerie, il y a 21 ans.

En haut du plan, un croquis retient mon attention. Il est simplifié puisqu'aucun angle de la cour n'est droit en réalité mais il indique l'affectation des volumes du rez-de-chaussée à l'époque :

Le plan du rez-de-chaussée des bâtiments sur cour en 1883.

Ainsi, le bâtiment Nord abritait alors, exclusivement, une cave et des caveaux. Dans le logis, la salle à manger actuelle était alors la cuisine, tandis que le salon actuel était divisé en deux, avec une salle à manger et une chambre desservis par un couloir qui permettait d'accéder à une bibliothèque, pièce aujourd'hui inhospitalière. De l'autre côté de la cour, dans la tour Louis XIII, la pièce dont je retire actuellement les bûches était alors une seconde cuisine. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'écurie avait bien cette fonction mais était alors divisé en deux, avec deux portes sur cour donc. Dans l'"aile de la belle-mère" actuelle, il y avait déjà les deux pièces que nous connaissons mais celle qui sert aujourd'hui de cuisine précaire était alors une cave et celle qui la jouxte (où j'ai déposé mon rameur) était une remise.

Le voisinage immédiat du manoir en 1883.

Dans le voisinage immédiat du manoir, je note particulièrement que le "Pournouët", à l'Est du manoir et entre les douves, était alors qualifié de jardin ; le circuit de l'eau était plus complet qu'aujourd'hui puisque, à la sortie des douves, l'eau se répartissait en deux bras partant d'un endroit différent de l'actuel, dont l'un des deux, aujourd'hui disparu, courait à travers les terres et parallèlement au Baudouët. Je note qu'il y avait bien alors un mur au fond de la douve Nord, celui qui est actuellement en cours de restauration et que j'appelle le "mur Ouest de la douve Nord" ; enfin, je retiens qu'il y avait bien un pont, clairement représenté sur ce plan, pour franchir le ruisseau alimentant les douves, pont dont je voudrais rétablir l'usage si j'arrive jamais à trouver les financements pour restaurer le mur d'escarpe des douves.

Par ailleurs, ce plan lève un mystère pour moi puisque j'avais lu, notamment dans le manuscrit de Louis GRAVELLE (pour les références, voir sous l'onglet "Bibliographie") qu'il y avait, au Tertre Linot une source alimentant l'abreuvoir situé au milieu de la cour du manoir mais je ne comprenais pas de quoi il s'agissait. Voici donc la réponse :

Le mystère résolu de la source du Tertre Linot.

Cette source existe toujours et explique que le jeune Maxime LEBOUTEILLER ait "coulé" le Valtra à cet endroit l'an dernier, en contrebas de l'ancienne carrière qui se trouve au bout de l'"allée principale", alors qualifiée d'Avenue. A la fin du 19ème siècle, cette source alimentait donc un petit ruisseau qui contournait le "petit bois" actuel et longeait les terres de la Thierrière avant de se jeter dans le canal d'arrivée d'eau dans les douves. Pas de trace en revanche, au moins à cette époque, d'une desserte directe de l'abreuvoir le long de l'"allée principale".
Voici les derniers plans laissés dans mon bureau par Brigitte LEVÊQUE, qui apportent quelques informations supplémentaires sur la Chaslerie, depuis sa vente comme Bien National.

1 - Un plan du début du 19ème siècle, porté sur une sorte de calque qu'a mangé par endroits l'encre utilisée ; il a été collé, il y a longtemps, sur un papier de meilleure qualité :

Plan de la 1ère moitié du 19ème siècle.

2 - Un plan que je daterais de la moitié du 19ème siècle puisqu'il fait ressortir la partition de la Chaslerie entre les deux adjudicataires de la vente comme Bien National avant qu'apparemment, un ayant-droit de GOUPIL réussisse la réunification :

Peu d'informations utiles au verso...

Le plan consécutif à la partition de la Chaslerie.

Notons sur ce 2ème plan que le canal d'arrivée d'eau aux douves a été détourné vers l'Est. Le logis, comme l'aile Ouest et le "Pournouët", était alors clairement divisé en deux lots. Le tracé actuel de la D22 y faisait son apparition (ce qui devrait permettre de dater ce document).

3 - Une copie, réalisée en 1949, du plan cadastral alors en vigueur :

Le plan est daté du 22 février 1949.

La copie du plan cadastral en vigueur en 1949.

J'apprends ici que deux bâtiments avaient été construits dans l'arrière-cour, adossés au mur du manoir au fournil. L'existence d'un pont au-dessus du canal d'arrivée d'eau dans les douves était clairement indiquée, avant même, donc, que le cours de ce canal ne soit modifié (ce qui était arrivé avant 1883, ainsi qu'on a pu le noter sur le message précédent). On peut également remarquer que la douve Sud se prolongeait derrière la charretterie. Retenons donc que ce plan était le plan cadastral encore en vigueur en 1949 mais qu'il avait été dressé avant 1883.

4 - Enfin, un plan de 1962, dressé à l'occasion d'un échange de terres auquel devait alors réfléchir Henri LEVÊQUE :

Ce document confirme qu'à l'époque, on se rappelait l'existence d'une canalisation reliant la source du Tertre Linot au manoir. J'y remarque également que la "route de Domfront à Lonlay-l'Abbaye" (actuelle D22) avait tangenté à une époque pas si lointaine l'extrémité Sud de l'Avenue de la Chaslerie.
Bonjour Monsieur,

Mes sincères félicitations pour vos travaux de restauration et pour ce "journal du chantier". Quel plaisir de suivre, presque en direct, les différentes avancées de votre entreprise !

Il est très problable que vous ayez d'ores et déjà connaissance de l'accessibilité au plan cadastral de 1824 de votre commune. Si ce n'était pas le cas, voici le lien, voir la section A.

Et pour toute autre recherche dans l'Orne...

Cordialement,

Mathieu

N.D.L.R. : Merci beaucoup, cher et mystérieux Mathieu. J'ignorais l'existence de ces liens. J'ai réussi à ouvrir le second. Donc vous nous apprenez que le cadastre encore en vigueur en 1949 datait en fait de 1824. Je comprends également que le plan que je datais du milieu du 19ème siècle (celui où apparaît la D22 et où le canal d'arrivée de l'eau dans les douves a été détourné vers l'Est) est effectivement postérieur à 1824...