Logis

Bonsoir,

Vu de loin cela en jette, mais alors les soirées vont être animées à La Chalerie, si Madame n'a pas donné son feu vert, je vous plains.......

Il ne perd pas son temps votre ferronnier, il sympathise vite.

Si je regarde attentivement le gros plan de votre grille, la disposition des trous renflés me surprend.
Une fois ils sont sur la barre verticale et une autre fois sur l'horizontale, est ce volontaire?

Je pense que les VMF de La Manche vont apprécier, en souhaitant que vous soyez présent.

Bonne soirée

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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@ Guy HEDOUIN :

Je vois que vous avez le sens de l'observation... à propos des particularités de l'assemblage des barreaux des grilles. En fait, tout cela est parfaitement volontaire. Vous trouverez toutes explications en page 2 de cet onglet, dans des messages que j'avais postés il y a un an, les 28 février et 2 mars 2010.

Deux remarques toutefois :
- finalement, ce ne sont pas 16 barreaux horizontaux que Roland FORNARI a assemblés par grille mais 17 ;
- deuxièmement, le mode d'assemblage des grandes grilles est encore plus sophistiqué que prévu puisque le forgeron a voulu distinguer deux barreaux horizontaux à la hauteur du meneau horizontal disparu. Si vous observez bien le rythme des renflements, vous apercevrez sans doute ce détail introduit comme un clin d'œil aux initiés les plus attentifs.

Quant à Lucyna, je vous rassure, elle ne s'est nullement écartée du droit chemin, j'en suis le témoin !

P.S. : 1 - J'ai laissé à dessein une erreur (ou plutôt une omission) dans ce message-ci. La décèlerez-vous ? Car ceci est un test !

2 - Les termes exacts pour les barreaux des grilles sont "traverses" pour les barreaux horizontaux et "montants" pour les verticaux. A copier cent fois !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Avant de passer à un autre sujet, voici trois photos prises hier après-midi pour donner un aperçu de l'ambiance du chantier.

D'abord, Roland FORNARI et l'un de ses compagnons, celui à la coiffure rasta, en train d'évaluer la possibilité de poser une grille du salon. L'une des pattes d'accrochage a en effet été cassée par ce compagnon alors qu'il essayait de la tordre au chalumeau dans le but d'arriver à en faire passer l'extrêmité sous une épingle :

4 mars 2011, Roland FORNARI en délibéré.

Puisque Roland a sans doute une bonne plume et qu'il aime, me semble-t-il, théoriser ses expériences, je lui ai demandé un "papier" que je posterai sur ce site, afin qu'il nous explique les raisons de son choix de ne pas réparer cette patte cassée...

Ensuite, une photo de l'autre compagnon, juché sur la benne du tracteur, en train de fignoler la pose de la grille de la salle à manger. Sur cette photo, on peut d'ailleurs apercevoir quelques-uns des "piercings" qui, avec sa barbichette méphistophélique, ornent le visage de ce jeune homme ("le look, coco !") :

4 mars 2011, le second compagnon de Roland au travail.

Pour prendre cette dernière photo, j'étais monté sur une échelle d'où j'avais une vue plongeante sur Pascal, au volant du Valtra :

4 mars 2011, Pascal en train d'aider l'équipe de Roland FORNARI à poser les grilles.

A l'occasion de sa venue à la Chaslerie, hier et avant-hier, Roland FORNARI et moi avons évoqué la suite du programme de ses interventions sur ce manoir.

La grille du puits de la ferme est presque prête à être posée. Roland a toutefois abandonné l'idée du judas prévu depuis le 14 octobre dernier (voir mon message sous cet onglet, en page 5, à cette date) ; il m'explique qu'il n'arrivait pas à le "passer" de façon harmonieuse. En revanche, il vient de décider de cintrer cette grille pour accompagner la maçonnerie, et cela me semble une heureuse initiative. Il devra aussi modifier le montage de sa vieille manivelle, faute de quoi il n'arriverait pas à la loger dans l'emplacement prévu.

Nous avons longuement évoqué le projet de grille entre la chapelle et le manoir. Pascal s'est alors joint à la conversation, de sorte que nous avons pu envisager les avantages et les inconvénients de toute une gamme de solutions, chacun y allant de sa remarque ou de son hypothèse. Ici non plus, le problème de géométrie dans l'espace n'est pas simple puisqu'il s'agit de faire quelque chose d'à la fois beau et pratique. Le souci est de permettre une ouverture suffisante des battants de porte sans avoir à implanter la grille dans l'un des plans de façade du mur, notamment celui de la terrasse, mais plutôt au milieu du mur (dans sa profondeur) :

4 mars 2011, l'emplacement de la future grille du mur entre la chapelle et le manoir.

C'est Roland qui a trouvé la solution : il y aura des parties de ferronnerie fixes dans l'encadrement des portes, donc des adaptations à prévoir par rapport au dessin mis en ligne sous cet onglet (en page 10, le 9 février dernier).

S'agissant des lanternes de la cour (documentées dans le même message du 9 février dernier), j'ai fait part à Roland du souci de Carole de ne pas exposer les fils électriques à l'eau. Ces fils passeront donc à l'intérieur de la ferronnerie. Mais il faudra être astucieux pour que ces lanternes puissent toujours être manœuvrantes comme je le souhaite (ne serait-ce qu'afin que certains puissent encore chanter "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !").

Le lustre pour la charretterie est prêt à être posé mais le cliquet prévu pour sa corde n'est pas encore forgé, m'a dit Roland.

J'ai cependant demandé à Roland de commencer à réfléchir à deux nouveaux projets.

D'abord, les grilles du 1er étage du logis. On commencerait par la fenêtre Sud. Voici d'ailleurs Roland et ses compagnons en train d'en relever soigneusement les cotes de la maçonnerie pour préparer le devis. Compte tenu du fait que le logis a été arasé après son incendie d'il y a 126 ans, il faudra trouver une solution compatible avec cette triste histoire.

4 mars 2011, la prochaine fenêtre, au Sud du logis, où j'aimerais rétablir la grille.

Enfin, des grilles à rétablir pour les fenêtres de la chapelle. Je suis en effet très mécontent de la solution mise en œuvre, voici quelques années, par l'architecte en chef des monuments historiques dont je me passe, désormais et heureusement, des services coûteux et inefficaces. Pour la chapelle, cet individu avait prévu de doubler les vitraux d'un truc translucide dont il avait fallu assurer l'aération de manière à ce que l'humidité ne se condense pas entre le vitrail et ce machin. Mais, à l'expérience, les insectes prolifèrent dans cet espace confiné et chauffé par le soleil et il n'existe aucun moyen de les ôter, sauf à démonter. Donc cette idée était totalement stupide et il va falloir corriger. J'attends de Roland des propositions harmonieuses et intelligentes ; il faudra en particulier empêcher les ballons de mes futurs descendants ou les becs d'étourneaux de casser les vitraux, une fois le truc glauque enlevé et remplacé par ces grilles. Je souhaite également que les écus des LEDIN et de Lonlay demeurent parfaitement lisibles, "manorialitude" oblige ! Bref, il ne va pas être facile de concilier toutes ces contraintes. Donc à l'artiste de cogiter !

3 mars 2001, Roland FORNARI prend les mesures des fenêtres de la chapelle devant un nombreux public...

Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Bonjour,

Je ne suis pas d'accord, le meneau est vertical. Je dois partir à la la foire aux arbres à Lisieux. Ce soir si j'ai un moment, je reprendrai cette discussion.

Bonne journée à vous !

@ Guy HEDOUIN :

Erreur, mon cher Watson ! La trace du meneau vertical est en effet très visible sur l'une des fenêtres du salon qui donnent sur le Pournouët (donc à l'Est). Mais, si vous observez bien les photos, il y avait aussi un meneau horizontal, à environ un tiers de la hauteur de la fenêtre en partant du haut : il y a dans les chambranles, à ce niveau-là, deux petits granites qui se font face et qui corroborent mon interprétation. Voici la confirmation de ce que j'écris, sur une des fenêtres sur cour du salon :

5 mars 2011, les traces du meneau horizontal sur une fenêtre sur cour du salon.

Comme expliqué par ailleurs, je pense que ces meneaux ont été enlevés lors de l'instauration de "l'impôt sur les portes et fenêtres", à une époque encore troublée...

Je vois donc que vous n'avez pas encore décelé l'omission de mon précédent message. Rentrez donc vite de Lisieux, il va vous falloir étudier mieux le dossier !

P.S. : Un courriel de Guy HEDOUIN, postérieur à ce message, m'oblige à en corriger la forme : il n'y a en fait de meneaux que verticaux, les pierres horizontales s'appellent en réalité des croisillons. Dont acte, encore une chose que je devrais copier cent fois.

Guy HEDOUIN m'a transmis, sur le vocabulaire de l'architecture et sur les grilles anciennes, une intéressante documentation que je ne peux mettre en ligne car elle n'a pas le format toléré par ce site (soit "jpg" ou "JPG" d'après ce que m'a dit mon jeune webmaster).
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Juste pour le plaisir des yeux, voici les rondelles qui ornent le bas des nouvelles grilles, sur une idée copiée à L... :

5 mars 2011, détail du bas des nouvelles grilles.

Promis, si un visiteur me demande à quoi servent ces rondelles, je répondrai que c'est pour suspendre mes "Stetson". Chiche ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 7 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord
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Dès mon retour à Paris, j'ai interrogé Thibaud pour connaître son opinion sur les grilles. Il consulte en effet régulièrement ce site et je désirais avoir une première idée de la "température" familiale après mon coup de force. Je n'ai pas été déçu : Thibaud s'est déclaré perplexe devant ce qu'il appelle ma "bunkerisation" de la Chaslerie. Donc ça partait assez mal pour moi...

Mais ce soir, fortuitement, Carole, qui ne consulte, elle, jamais le site, m'a demandé quel avait été mon programme à la Chaslerie. Etape par étape, je lui ai appris que Roland FORNARI était revenu. Elle s'est alors enquis de mon "projet de grilles pour la salle à manger" (sic). Je lui ai répondu que la grille était posée. Elle a voulu savoir l'effet produit de l'intérieur de la pièce. J'ai suggéré que les grilles se mariaient bien avec les granits du mur et que c'était tout à fait dans le style du mobilier. Sa curiosité étant ainsi aiguillonnée, elle a voulu savoir ce que je prévoyais pour le salon. Et là, de proche en proche, j'ai pu lui faire passer les messages que les grilles y étaient également posées mais qu'il faudrait sans doute changer certains meubles de place. Bref, je lui ai ouvert des perspectives sur le mobilier et sur l'idée de meubler le bâtiment Nord, par exemple, avec certains fauteuils de style Louis XV.

Il semble que ces horizons l'aient intéressée. Il lui tarde tant que les travaux du bâtiment Nord avancent enfin ! Le fait est que j'ai pu ainsi la préparer aux changements intervenus à la Chaslerie depuis sa dernière visite.

Voici une très bonne chose de faite. La curiosité féminine, quel levier précieux pour les maris un petit peu trop entreprenants...

La suite au prochain numéro, quand Carole pourra juger directement de l'effet produit. Mais le plus dur pour moi est peut-être passé...

Carole est d'une grande égalité d'humeur, ce n'est pas la moindre de ses qualités.

Lorsqu'elle est arrivée hier en fin d'après-midi à la Chaslerie, elle s'est d'abord dirigée vers la pièce qui sert de cuisine où elle a constaté que ses camélias en pots faisaient peine à voir. Elle les avait achetés à Saint-Jean-de-Beauregard à l'automne mais n'avait donné aucune instruction à Bernard pour les soigner en son absence. De mon côté, je n'avais rien fait non plus. Au bout d'un moment dans cette pièce, elle m'a dit : "Et ces grilles ?"

Nous avons traversé la cour en silence. J'avais un peu d'appréhension parce qu'avant que le soir ne tombe, les grilles sont particulièrement visibles de l'intérieur des pièces, sur fond de verdure éclairée par le soleil couchant.

Dans la salle-à-manger, elle m'a dit : "C'est ce à quoi je m'attendais."

6 mars 2011, la grille vue de la salle-à-manger.

Dans le salon, elle a ajouté, d'un ton dépité : "Ah là, là !" puis, résignée en quittant la pièce : "De toutes façons, maintenant, ce qui est fait est fait !"

6 mars 2011, les grilles vues du salon.

Nous sommes allés faire un tour sur la terrasse. Là, elle a reconnu : "Vu d'ici, ça a de l'allure, et ça complète bien la façade."

11 mars 2011, les grilles vues du Nord-Est.

Elle a ensuite examiné le détail des grilles du salon et commenté : "Il n'y a pas à dire, c'est du beau travail !"

11 mars 2011, les grilles du salon, vues de la terrasse.

Devant le mur qui relie la chapelle au manoir, elle m'a demandé : "Et le portail, où en es-tu ?" J'ai grommelé qu'on y pensait. La "bataille" semblait gagnée.

Enfin, le soir, après être montée à l'étage en passant devant le grand-oncle Paul, peu avant de s'endormir du sommeil du juste, elle a conclu ces découvertes d'un sobre : "On se sent bien en sécurité !"

11 mars 2011, la grille du grand escalier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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On se souvient peut-être que j'avais demandé à Roland FORNARI un "papier" pour justifier qu'il ne répare pas une patte d'attache cassée sur l'une des grilles posées la semaine dernière.

Il me l'avait promis et a tenu parole.

Voici donc le document qu'il m'a transmis :

Un exemple de la façon dont Roland FORNARI s'exprime.

Je pense retrouver ici tout l'humanisme opératif dont Roland me paraît imprégné. En tout cas, ce texte résume bien sa démarche et son chemin de vie, je trouve.

Roland m'a demandé si j'accepterais de me tenir à ses côtés, en compagnie de Lucyna, afin de faire reconnaître son "geste d'or" par les professionnels des métiers de la restauration des monuments historiques. Il voudrait se présenter à ce concours à l'occasion de son prochain travail sur le portail de la Chaslerie.

J'ai répondu que, sous réserve que ce concours soit de bon "standing" (car "Roi ne puis, Prince ne daigne, Rohan suis !"), je serais très heureux de l'aider à remporter ce trophée.

@ Brigitte BUCHOT :

Votre réaction au sujet des grilles rejoint les points de vue de Thibaud et de Carole, même si cette dernière a sensiblement réduit la vigueur de ses critiques.

Cela démontre, selon moi, que les travaux consentis pour restaurer un monument historique ne sont pas toujours compris par - excusez-moi de vous traiter ainsi - les profanes.

En d'autres termes, la "plus-value latente", comme disent les gens des impôts, apportée par de tels travaux sur un monument est vraisemblablement une moins-value. C'est donc là un exemple que je pourrais produire au fisc si jamais le funeste projet d'"I.R.F." en cours de mise au point venait à voir le jour.

Je pense cependant avoir bien agi, dans l'intérêt du bâtiment et en respectant l'"esprit des lieux". Il me semble, d'après leurs réactions, que des observateurs avertis comme Guy HEDOUIN et les professionnels de la restauration de monuments comme Nicolas et Lucyna GAUTIER ainsi que Marie FRULEUX, partagent mon point de vue.

Donc, j'écouterai attentivement toutes autres réactions à venir à propos de ces grilles. D'autant, on l'a compris, que j'ai bien l'intention d'en rétablir d'autres et de ne plus laisser orphelins tous ces œillets plantés il y a des siècles dans les joints des chambranles des fenêtres.

P.S. : Le débat sur les grilles se développe. A propos du "papier" de Roland FORNARI, une autre visiteuse du site m'écrit :

"Je vois :
- de la mauvaise foi, toute de gauche ;
- que, malgré ses lectures si nombreuses, Monsieur n'a pas appris à écrire de façon moins prétentieuse et à ne pas user d'artifices pour camoufler des maladresses... et "essayer de faire croire ce qui n'est pas "!"

Moi, je persiste à trouver de la noblesse et une grande humanité dans le point de vue de Roland et, au moins à ce sujet, je partage pleinement sa façon de voir, de penser et de s'exprimer.

Simonne FOURCADE
rédigé le Lundi 14 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Très belles grilles, surtout vues de l'extérieur.

En attendant de les découvrir en vrai lors d'une visite à la Chaslerie.

Maman

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Charretterie - Murs divers - Dans l'Orne - Annonces
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Le magasin de Roland FORNARI jouxte son atelier du Sap. C'est une véritable caverne d'Ali Baba.

J'y ai découvert hier après-midi divers objets destinés à la Chaslerie, comme ce lustre qui éclairera la charretterie à la chandelle :

18 mars 2011, le futur lustre de la charretterie.

Roland est tellement satisfait de sa création qu'il m'a dit avoir réalisé le même pour lui (on l'aperçoit à l'arrière du magasin).

Ce lustre sera retenu par un dispositif comportant la manivelle à cliquet que voici à gauche, au premier plan, à côté du tambour restauré destiné au puits de la ferme :

18 mars 2011, objets destinés à la Chaslerie.

A l'arrière-plan de la photo précédente, on aperçoit difficilement, au milieu du capharnaüm, deux poulies destinées à permettre de manœuvrer ce lustre.

Roland m'a également montré l'ornement destiné à couronner le futur portail de la Chaslerie, sur le mur entre la chapelle et le manoir. C'est une fleur d'un modèle identique à celles du plus beau portail de Carrouges :

18 mars 2011, une fleur du modèle qui couronnera le portail de la Chaslerie.

Il m'a ensuite présenté un échantillon du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour :

18 mars 2011, une feuille du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour de la Chaslerie.

Enfin, j'ai retrouvé dans son bazar l'ancien axe d'un épi de faîtage de la Chaslerie, avec des fleurs forgées, qui a longtemps surmonté le dôme d'ardoise de la porte charretière :

18 mars 2011, un ancien décor de la Chaslerie, en dépôt chez Roland FORNARI.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 22 Avril 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord - Liens divers - Ailleurs - Vie du site - Annonces
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J'ai passé l'après-midi sur les routes de Basse-Normandie, à la recherche de tomettes pour les 35 m2 de la première tranche de travaux au rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

A dire vrai, je dispose déjà de stocks de tomettes anciennes, rouges ou jaunes. Les secondes, du même modèle que dans la chapelle, ont été achetées à mon beau-frère Denis CHASTEL-SAUZET, dans le Beaujolais où elles tapissaient le grenier d'un manoir XVIIè que Denis démantelait ("no comment"...). Mais je souhaitais examiner les qualités et les tarifs de tomettes neuves "à l'ancienne".

Je me suis rendu dans deux magasins recommandés par Google.

D'abord, au Nord de Caen, à Bénouville, chez NIVAULT. Un seul modèle de tomettes "à l'ancienne" a retenu mon attention mais je l'ai trouvé trop rouge à mon goût :

22 avril 2011, tomettes à l'ancienne chez NIVAULT.

J'ai cependant remarqué un modèle intéressant de simili tomettes en céramique :

22 avril 2011, simili tomettes en céramique chez NIVAULT.

D'une façon générale, NIVAULT est un simple commercialisateur de carrelages, essentiellement des céramiques, fabriqués ailleurs et dont l'origine m'a paru soigneusement occultée. Bref, ce n'est pas là le type de professionnel que je recherche.

Ma seconde étape a été dans un trou perdu au Nord de Saint-Lô, chez FAUVEL. Là, la production se fait sur place et m'a tout de suite semblé beaucoup plus intéressante. La vendeuse, une jeune Allemande enceinte jusqu'au cou, ne savait pas répondre à mes questions mais a eu l'intelligence d'appeler à la rescousse le directeur technique. Celui-ci, M. Philippe ROBERT, un homme passionné par son métier, m'a longuement fait visiter son atelier, montré divers échantillons à des stades successifs de fabrication, ouvert des volumes expliquant les calepinages authentiques de ses carreaux. Il a ainsi répondu à toutes mes questions. Sa production m'a semblé d'excellente qualité. En voici deux échantillons, le premier, copié d'un manoir de la région de Flers, glacé avec un produit contenant un oxyde de cuivre, donc à reflets verts...

22 avril 2011, une tomette glacée au cuivre chez FAUVEL.

... le second glacé avec un oxyde de fer, donc à reflets rouille :

22 avril 2011, une tomette glacée au fer chez FAUVEL.

Le principal problème de ces tomettes ornementées dans la masse ("pavés estampés à décor à l'engobe", comme il faut dire) est leur prix, vraiment astronomique (de l'ordre de 1 500 €/m2).

Dans le Domfrontais, le reflet rouille me paraît le plus légitime, compte tenu du caractère ferrugineux des sols de ce terroir.

M. ROBERT serait à même de réaliser des tomettes aux armes des LEDIN, ce qui semblerait particulièrement approprié. Mais je pense réserver cette qualité de décor (et, plus généralement, les pavés estampés) à la salle à manger du logis, lorsque je remplacerai l'horrible carrelage bas de gamme installé là par mes prédécesseurs par un "patchwork" où les tomettes ornementées seraient, par souci d'économie - est-il utile de le préciser ? - noyées dans un fond uni, ainsi que cela ne manquait pas de se pratiquer déjà à l'époque.

Pour l'entrée du bâtiment Nord, je pencherais plutôt, en revanche, pour un autre décor de FAUVEL, à savoir un carrelage bicolore, fortement contrasté, rouge et noir (ou jaune et noir), comme cela se faisait sous Louis XIII et comme j'en ai vu de magnifiques exemples (rouge et noir) au château de Canisy (par exemple au sol de sa salle à manger et de divers couloirs de ce château), près de Saint-Lô.

Mais il va falloir que je fasse d'abord valider ces orientations somptuaires par Carole. Nous retournerons donc sans doute chez FAUVEL dès demain.

Pour ce qui concerne la réalisation éventuelle, je suis prévenu que les délais de fabrication de cet artisan remarquable ne permettraient pas une livraison avant septembre prochain. Ceci retarderait donc une fois de plus les travaux dans le bâtiment Nord...

Guy HEDOUIN
rédigé le Vendredi 22 Avril 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Bonsoir,

Vous êtes venu à une vingtaine de km de chez moi, c'est un scandale, vous auriez pu venir prendre un verre à la maison. Je connais bien M. et Mme ROBERT depuis pas mal de temps, c'est un passionné. Le prix est certes élevé, mais vous avez du sur-mesure et même de la pièce unique.

Si demain vous venez de nouveau dans la région et si vous disposez d'un peu de temps, vous serez les bienvenus.

Bonne soirée !

@ Guy HEDOUIN :

Eh bien, c'est d'accord ! Mais nous serons trois car, ô miracle (merveille de l'amour ?), Mr T. est arrivé cette nuit à la Chaslerie avec Carole. Cette demoiselle dont je parlais il y a deux week-ends serait-elle en train de transformer mon aîné ?

Je me réjouis de découvrir ainsi la Bézirie. Vous allez pouvoir nous montrer vos réalisations en matière de restauration de vieilles pierres.

Car, aussi surprenant que cela puisse paraître aux visiteurs de ce site, vous et moi ne nous sommes vus qu'une fois dans le monde "réel", le dimanche des dernières "Journées du patrimoine". A cette exception près, tous nos échanges ont, à ce jour, été "virtuels" grâce à ce site.

En attendant notre venue, je vais potasser l'un des deux ouvrages que M. ROBERT m'a recommandés, celui que j'ai retrouvé (second miracle) dans ma bibliothèque, à savoir "Pavés et plates-tombes" édité par la "Société des antiquaires de Normandie" (l'autre étant le bouquin de la C.N.M.H. sur les carrelages anciens, que je compte me procurer dès mardi).

A demain donc ! Ou plutôt à tout à l'heure, vue celle où j'écris...

Ouvrage acheté au musée régional de la poterie à Ger.

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L'ouvrage sur les "pavés et plate-tombes" me paraissant passionnant, j'en reproduis quelques-unes des 240 pages qui me semblent les plus pertinentes pour la restauration de la salle à manger du logis de la Chaslerie.

D'abord, quelques explications techniques générales :

Page 11 de

Page 12 de

Page 14 de

Page 15 de

Page 16 de

Page 17 de

Page 18 de

Page 19 de

Page 20 de

Je remarque bien entendu les pages consacrées aux anciens pavés de l'abbaye de Lonlay :

Page 92 de

Page 159 de

Page 160 de

Page 161 de

Page 162 de

Me voici bien armé pour dialoguer utilement avec M. ROBERT...

J'observe que nombre de pavés anciens comportaient des décors héraldiques. Ici, entre autres, deux familles dont nous fréquentons des représentants :

Page 52 de

Page 58 de

Il ne serait donc pas incongru (sous réserve du prix) de passer commande de pavés décorés des écus des familles LEDIN et alliées, ainsi que de ceux de Domfront ou de l'abbaye de Lonlay.

Comme les travaux à la salle à manger du logis ne commenceront pas avant plusieurs années, je pourrais avoir là matière à un approvisionnement progressif du chantier.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 23 Avril 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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Voici deux exemples des initiatives du phénix du Domfrontais, cher au coeur du neveu que l'on sait :

Dans la salle à manger, on peut noter, outre le carrelage bas de gamme et prétentieux, l'âtre massacré avec du granit vert scié à la tronçonneuse :

23 avril 2011, restes du passage d'Henri LEVEQUE.

Dans l'entrée du logis, la grande âme a, une fois de plus, démontré "son goût et son intelligence des choses du passé", comme n'a pas hésité à l'écrire la meilleure presse (voir mon message du 23 novembre dernier, sous l'onglet "Sujets divers") :

23 avril 2011, autres restes du passage d'Henri LEVEQUE, hélas !

Selon moi, il n'y a qu'un traitement possible : la poubelle, et au plus tôt !

Les dalles que je conservais pour ces travaux ayant été utilisées pour l'âtre de la ferme, il faudra trouver d'autres solutions. Pour les tomettes, on a vu que nous y réfléchissions dorénavant.

Je reviens sur la question des pavés estampés, à décor à l'engobe, que j'ai découverts chez FAUVEL.

Voici, en vrac, d'autres photos que j'ai prises de cette production contemporaine si onéreuse mais, à mes yeux, si belle :

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

23 avril 2011, pavés estampés à décor à l'engobe.

Ces photos ne rendent pas bien compte des reflets de la glaçure mais, au moins, elles permettent de continuer de rêver un peu...