Logis

Cette fois-ci, c'est parti pour le démontage de la cheminée des anciennes écuries :

15 mai 2013, le début du démontage de la cheminée des écuries.

Selon Jonathan, il n'y a pas la moindre trace de suie dans le conduit.

J'ai fait disposer dans la cour le sommet d'une ancienne souche de cheminée que m'a donné mon ami Jean LEMARIE il y a déjà un certain temps et que je gardais en réserve. Je pense qu'il ferait parfaitement l'affaire pour la souche à remonter.

15 mai 2013, 4 granits donnés par Jean Lemarié.

Jonathan me dit que ces granits ont 10 cm de large et 10 cm de long de moins que le haut de la souche qu'il vient de démonter. Voici donc qui devrait permettre de donner satisfaction, sur ce point du moins, à la conservation régionale des monuments historiques.

Un maçon passé me voir ce matin pour affiner son devis relatif au grand escalier du logis me confirme qu'il y aurait là de quoi couronner les boisseaux tubés de deux conduits de cheminée. Or c'est bien ce dont nous avons besoin, si du moins Mr T. accepte, comme je le lui recommanderai, d'implanter des inserts performants dans les deux cheminées prévues sur les plans de Lucyna.

Carole me presse de rendre habitable une partie de la Chaslerie. C'est compréhensible et je partage ce souhait. Mais elle ne se rend pas compte des contraintes qui sont les miennes ni des doutes que j'éprouve parfois (à vrai dire, de plus en plus souvent) devant l'ampleur et la complexité de la tâche, en tout cas à mon échelle.

Quant à Mr T., il m'a tenu hier, au sujet d'un intermédiaire sinon obligé, du moins protégé, que je lui avais recommandé, des propos plus durs que je ne l'aurais imaginé de sa part.

A ce stade du chantier, nous éprouvons tous, semble-t-il, le besoin de reprendre notre souffle.

P.S. : En tout cas, Carole m'a fourni le drap et les taies d'oreiller qui manquaient à mon squat de la chambre de Mr T. Donc nous progressons.

Squat allemand, photo trouvée en ligne. A la Chaslerie, nous n'en sommes quand même pas là, que diable !

M. Arnaud TIERCELIN repart à l'instant. La réunion a duré 1 h 30 (à quoi s'ajoutent pour lui 2 h 30 de trajet puisque son bureau est à Caen). Je pense qu'elle a été très utile. Elle a permis de corriger certaines erreurs d'appréciation du dossier, dont plusieurs tenaient d'ailleurs à l'imprécision du travail de l'architecte. Après avoir discuté dans mon bureau, nous avons fait le tour des chantiers en cours (aile "de la belle-mère", cage d'escalier du logis et plafond de mon ex-chambre, mur Ouest de la douve Nord). M. TIERCELIN a pris de nombreuses photos.

Sur le fond, j'ai suggéré que nous pourrions renoncer à percer une troisième fenêtre à l'Est du futur salon de l'aile de la belle-mère si nous étions autorisés à éclairer les volumes des écuries actuelles par de petites ouvertures discrètes sur la façade Ouest. Je pense que mon interlocuteur - qui m'a très finement manifesté qu'il a de bonnes lectures - a bien saisi et su apprécier comme il convient le caractère positif et raisonnable de cette idée.

S'agissant de la restauration de la charpente et de la couverture du colombier, M. TIERCELIN m'a recommandé de ne pas attendre pour saisir la D.R.A.C. du devis actualisé.

Séance de travail avec Roland BOUSSIN. Les temps sont durs pour tout le monde. Nous avons examiné comment réduire ses devis grâce à une meilleure organisation du chantier, notamment en adaptant le parapluie nécessaire.

Pour la ventilation de la couverture des écuries, M. TIERCELIN avait suggéré de recourir à la pose d'"égouts ventilés" plutôt que d'un nombre trop important de passe-barres en plomb ou de chatières en tuiles périgourdines. Mais Roland BOUSSIN pense que, avec cette idée, on aboutirait à un résultat plus disgracieux.

Une note positive cependant : il n'est pas nécessaire de monter les nouvelles cheminées avant d'avoir achevé la pose des tuiles sur les terrassons. Il sera en effet facile de découvrir en temps utile et en tant que de besoin.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 28 Mai 2013
Journal du chantier - Ferronnerie - Menuiserie - Logis - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Comme demandé, Denis DUVEAU a retaillé les petits bois de la porte extérieure du fournil de la ferme. Le résultat me satisfait :

28 mai 2013, les petits bois retaillés sur la porte du fournil de la ferme.

Roland FORNARI va forger les ferronneries de cette porte.

Roland a profité de sa venue pour m'apporter deux modèles de lanternes pour la cour. C'est là un sujet dont nous parlons tous les deux depuis, au moins, le 9 février 2011. Mais on va peut-être finir par déboucher enfin sur une belle réalisation.

Pour l'un des modèles, de dimensions moyennes, le support doit être fixé au mur ; la lanterne doit être suspendue directement au crochet sous ce support :

28 mai 2013, le modèle de taille moyenne.

Pour l'autre, de plus grandes dimensions, le support doit rester mobile autour d'un axe vertical fixé au mur, un bras devant servir à immobiliser l'ensemble ; il est en outre prévu une corde pour supporter la lanterne, avec un jeu de poulies (comme pour pendre les aristocrates) :

28 mai 2013, le support mobile et deux propositions de lanternes.

Compte tenu de la hauteur de la porte d'entrée du logis, je choisis, pour la flanquer de part et d'autre, une paire de lanternes du grand modèle avec support mobile et corde.

En revanche, pour la porte d'entrée du bâtiment Nord, je commande un modèle fixe nettement plus simple et une lanterne plus petite.

Il est entendu que les lanternes seront pourvues de verres de Saint-Gobain du modèle pour vitraux, avec des bulles d'air dans la pâte.

Il me semble que tout cela ne devrait pas manquer d'une manorialitude de bon aloi !

Un artisan, que l'on a toujours considéré comme honnête, a signalé posément le tort que pouvait causer un billet d'humeur rédigé, sous le coup d'une certaine déception, par un blogueur qui serait connu pour ne pas mâcher ses mots.

De même, un fonctionnaire compétent et de bonne foi a indiqué très finement que certains écrits d'un site internet jetteraient parfois de l'huile sur le feu dans des services chargés d'un contrôle délicat dans un contexte difficile.

Ces remarques, formulées simplement et dignement, ont été entendues et reçues posément. Elles ne constituent nullement une tentative de censure, de sorte qu'elles sont tenues pour parfaitement respectables et renforcent même la réelle sympathie que l'on peut éprouver pour leurs auteurs.

Alors, oui, reconnaissons-le, Denis DUVEAU, menuisier-escaliéteur, a très bien corrigé ce qu'il fallait quand il le fallait et a ainsi pu donner toute satisfaction à son client et Arnaud TIERCELIN, en consacrant une grande part d'une après-midi à un examen sur place de la réalité d'un chantier, a permis que l'instruction d'un dossier complexe soit poursuivie très professionnellement.

Le client exigeant et observateur critique de la chose administrative que vous avez reconnu les remercie l'un et l'autre pour leurs remarques constructives et leurs qualités humaines élevées et les assure très sincèrement de toute son estime la plus cordiale.

Je viens d'adresser à M. TIERCELIN, à la D.R.A.C., le courriel suivant :

(début de citation)

Cher Monsieur,

Je vous prie de trouver ci-joint deux devis établis par Roland BOUSSIN pour les travaux suivants :
- devis n° 66 du 5 juin 2013, pour un montant de (...) € T.T.C., relatif au remplacement de la poutre pourrie au plafond de mon ex-chambre au 1er étage du logis, y compris des travaux annexes ; ce devis s'entend hors, notamment, de tous frais de maçonnerie ;
- devis n° 67 du 5 juin 2013, pour un montant de (...) € T.T.C., pour la restauration de la charpente et de la couverture du colombier de la Chaslerie ; même remarque pour la maçonnerie (alors qu'une intervention à ce titre était prévue par l'étude préalable de M. RONSSERAY, A.C.M.H.).

Je précise que :
- les travaux dans le logis sont urgents, ma chambre étant actuellement inhabitable comme vous l'avez vu, et les travaux en question étant un préalable indispensable à tous autres travaux dans cette pièce ; la poutre en question supporte l'un des deux poinçons principaux de la charpente du logis dont la couverture a été restaurée il y a moins de 10 ans ; c'est donc un morceau essentiel de cette charpente, d'où l'urgence également à ce titre ; la pourriture de cette poutre est apparue lorsque nous avons fait tomber le plâtre du plafond, on ne pouvait la détecter auparavant ;
- la restauration de la charpente et de la couverture du colombier a fait l'objet d'une partie de l'étude préalable que vous savez ; compte tenu du lancement imminent de la restauration de la charpente et de la couverture des écuries, ainsi que des travaux d'habitabilité prévus en 2013 et 2014, il serait hautement souhaitable que la charpente et la couverture du colombier soient en ordre dès que possible (étant signalé que certaines grosses poutres y ont joué et sont disjointes dans la charpente, ce qui n'est pas rassurant).

Je sollicite des subventions de l'Etat pour ces deux tranches de travaux. Ce faisant et pour ce qui concerne le colombier, j'agis ici pour le compte de mon fils (Mr T.), gérant de la "S.C.I. 5 de l'aile de la belle-mère" en cours de création.

Je vous prie de bien vouloir m'indiquer la marche à suivre.

Bien cordialement,

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

Inch Allah !

P.S. (du 9 octobre 2021) : Plus de huit ans après ce message, la question des "poutres pourries" n'a toujours pas reçu l'ombre du début d'un commencement de traitement.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tenté d'y intéresser tous les titulaires d'un monopole d'Etat qui ont eu à en connaître.
J'ai reçu, dès ce matin, la réponse du conservateur régional des monuments historiques à mon récent courriel à M. TIERCELIN :

Lettre de la D.R.A.C. du 11 juin 2013.

Je trouve le ton de ce courrier particulièrement courtois et le fond de la réponse aussi positif que possible dans le contexte de restrictions budgétaires que nous connaissons tous.

En fin de courrier, il est fait état de subventions attribuées et non entièrement consommées à ce jour. En fait, il y en a deux :
- celle relative à la cage d'escalier du logis, qui a été réglée d'avance ; là, je continue à collationner les devis d'entreprises ayant pignon sur rue ; pas plus tard que ce matin, j'ai discuté avec l'une de ces entreprises pour lui demander de tronçonner son devis, de manière à me permettre d'expérimenter son intervention afin de pouvoir y mettre fin à tout moment sans drame si les premiers résultats ne me convenaient pas ;
- celle relative à la charpente et à la couverture des écuries ; j'ai parlé ce matin à Roland BOUSSIN qui, pour des raisons que je n'admets pas, ne m'a toujours pas adressé la facture du second lot de tuiles et ardoises dont je l'ai chargé de nous approvisionner, matériaux que, depuis plusieurs mois, il conserve contre mon gré par devers lui ; par ailleurs, une autre entreprise spécialisée est en train de préparer un devis concurrent, de manière à éclairer ma décision de confier les travaux à l'un ou l'autre.

A ma demande, j'ai été reçu hier par mon nouvel interlocuteur habituel à la D.R.A.C. de Caen. Je voulais évoquer les difficultés que je rencontre actuellement pour avancer dans les opérations en cours, qu'il s'agisse de la collecte de devis préalables à certains travaux subventionnés ou de la mise en place d'une formule permettant de commencer à organiser, dans l'intérêt du monument, la transmission du patrimoine que constitue la Chaslerie.

L'échange a été attentif et fructueux. C'est pour moi bien agréable de pouvoir dialoguer ainsi. La venue sur place de M. TIERCELIN il y a un mois a permis de mieux faire apprécier la réalité du dossier. Nous avons désormais un langage commun et nous comprenons à demi mot.

A mes yeux, il est tout de même curieux - même si cela ne m'étonne pas - que notre site favori n'ait pas suffi, à lui seul, à fournir des informations reconnues valables par ceux qui les recevaient tandis que, de mon côté, j'entreprenais un effort de transparence que je crois rare et même inédit.

Quoi qu'il en soit, ce site conserve une grande utilité puisqu'il permet de rassembler, autour du chantier de la Chaslerie, des visiteurs nouveaux dont je découvre l'identité et la qualité quand, comme hier, ils veulent bien s'exprimer ici. Se développe ainsi, petit à petit, un courant de sympathie dont j'espère toujours qu'il aura des suites dans la vie réelle quand nous aurons l'occasion de discuter de vive voix et de mieux nous connaître.

Car, je ne saurais le cacher, moi aussi je passe par des phases de doute et même, parfois, d'abattement devant l'ampleur et la difficulté de la tâche à mon échelle et avec mes moyens et limites. La chaleur et l'empathie que je ressens ici sont alors un encouragement très précieux.

P.S. (du 9 octobre 2021) : Il n'est pas sûr que mon désir de transparence m'ait toujours servi.

Après la révision du site demandée par la SVAADE, j'espère que le ciel redeviendra serein, dans l'intérêt bien compris du monument.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 1er Juillet 2013
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Je viens à l'instant de toper avec M. COOS de l'entreprise BODIN. C'est en effet cette entreprise, recommandée par le maçon de Guy HEDOUIN et par une personnalité de confiance, qui remporte mon appel d'offres pour la restauration de l'escalier de granit du logis. Lors de nos contacts, M. COOS m'a fait excellente impression, ainsi que deux autres entreprises, plus petites que BODIN et locales, avec lesquelles j'aurai peut-être l'occasion de collaborer sur d'autres tranches de travaux moins délicates. Au passage, je remercie M. José COLLADO, conseiller général de l'Orne, et notre sculpteur préféré, Pascal POIRIER, de m'avoir fait connaître ces deux maçons voisins.

J'attends de savoir quand l'entreprise BODIN compte débarquer ici avec tous ses appareils.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 4 Juillet 2013
Journal du chantier - Electricité - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Je viens de toper avec Roland FORNARI à propos de la fabrication et de la pose :
- d'un garde-corps pour l'escalier du bâtiment Nord ;
- de deux cache serrures pour la porte extérieure du fournil de la ferme ;
- de deux lanternes extérieures pour le logis ;
- d'une lanterne extérieure pour le bâtiment Nord.

Certes, il vaut mieux ne pas être pressé quand on discute avec Roland mais, pour ce qui concerne le garde-corps, il écrase la concurrence qui, je le pense, s'était bel et bien fichu de moi avec son devis stratosphérique, obtenu non sans mal. Je signale cependant que le garde-corps de Roland sera sans lisse basse, ce qui, m'assure-t-il sera à la fois plus solide et plus esthétique.

Roland m'annonce la livraison et la pose de ces ustensiles pour le mois d'août 2013...

La jeune classe thibalducienne m'offre la joie de les revoir le week-end prochain à la Chaslerie. J'avais espéré leur faire rencontrer des artisans que je consulte pour les 5 dernières tranches de travaux de charpente-couverture qui sont encore au programme :
- la restauration de la charpente et de la couverture des écuries ;
- celle du colombier ;
- la restauration des poutres au plafond de mon ancienne chambre dans le logis ;
- le remplacement d'un arbalétrier cassé dans la partie pourtant restaurée de la charpente de la ferme ;
- la modification de la charpente et de la couverture de la partie Sud de la ferme.
Mais la période des congés oblige à différer ces rendez-vous techniques.

Bien sûr, cette jeune classe thibalducienne dont je souhaite l'expansion (mais qui s'habitue, on dirait, à m'appeler Bon-Papa, ce qui me semble encourageant) ne s'intéresse à ce stade qu'à l'"aile de la belle-mère" (écurie et colombier).

Le week-end dernier, ils ont néanmoins pu discuter avec un premier artisan que je leur ai sélectionné. Ils l'ont beaucoup interrogé sur l'isolation thermique et j'ai pu constater que ces jeunes gens s'intéressaient beaucoup à ce sujet et en savaient infiniment plus que moi à ce propos. Voici qui me semble rassurant quant à la suite de la transmission de la Chaslerie que j'essaye d'amorcer.

A noter cependant que cette jeune classe n'exclut pas de faire retailler la charpente d'une partie des écuries (celle correspondant à la future mezzanine) de manière à reporter l'isolation au-delà de cette charpente qui pourrait ainsi rester visible de l'intérieur de la pièce. Pas sûr que les surcoûts ne soient pas dissuasifs. La question devra être décantée, d'abord sous cet angle.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 1er Aout 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Ferme et son fournil - Liens divers - Vie du site
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Je me demande si on n'est pas en train de commettre une grave erreur de restauration.

J'ai été alerté par un artisan du genre écolo-anar, charpentier de son état, venu le week-end dernier à la Chaslerie présenter son devis (d'ailleurs astronomique) relatif aux écuries . Il a, semble-t-il, intéressé la jeune classe thibalducienne à ses propos sur les bonnes façons d'isoler thermiquement l'"aile de la belle-mère". Et moi qui écoutais, il m'a gâché le moral quand il a expliqué comment, lors d'une rénovation, isoler le sol des bâtiments anciens.

Le fait est que j'éprouvais un doute quant aux travaux réalisés au sol du fournil de la ferme. Mais Freddy JARDIN, qui pensait à son chauffage électrique par le sol, et Jonathan, qui a étudié la maçonnerie comme on l'enseigne aujourd'hui, ayant l'air de parler un même langage, mon doute s'était vite évanoui. A tort apparemment.

J'ai donc demandé son avis à Guy HEDOUIN, qui m'a fourni un document de Tiez Breiz que je trouve, pour une fois, médiocrement rédigé.

Le problème vient de ce que, sous la dalle de béton Portland et sous le polyane, Jonathan a disposé et tassé un lit de sable au-dessus d'une couche de gravier. D'après ce que nous a dit le charpentier anar-écolo et d'après ce que confirme Tiez Breiz, il n'y a rien de tel pour favoriser, par capillarité, la remontée de l'humidité du sol sous le polyane, d'où la seule issue aboutit à rendre humide le pied des murs et à y faire apparaître du salpêtre. Il me semble que, dans le fournil de la ferme, la question de l'humidité du sol est importante : il y avait, juste derrière ce bâtiment, une mare que j'ai fait drainer et reboucher ; et un visiteur de notre site favori s'était interrogé - je ne l'ai pas oublié car son propos m'avait paru pertinent - sur l'efficacité de l'évacuation du drainage extérieur au bâtiment.

Or, dans la tour Nord-Est, fermée hermétiquement depuis l'hiver dernier et que nous avons rouverte il y a 3 jours (afin que sa chambre du rez-de-chaussée puisse bientôt abriter de nouveau la jeune classe waltérophile qui s'annonce), nous avons constaté l'apparition de chevelures blanches de salpêtre sur les murs. Ainsi, l'humidité se marie très mal avec le ciment dont mes prédécesseurs - ces incompétents notoires - avaient enduit les murs de cette petite chambre, comme partout ailleurs hélas. Et je n'ai pas encore confirmation, ne les ayant toujours pas défoncés, que les sols du rez-de-chaussée du logis soient largement en béton de Portland.

Idem, en entrant récemment dans la chapelle pour l'aérer, j'ai vu du salpêtre à beaucoup trop d'endroits. Et j'ai le vague souvenir que, sous les tomettes, un maçon précédent avait procédé comme Jonathan dans le fournil de la ferme, à savoir en superposant gravier, sable damé, polyane et béton Portland.

Donc, si cela ne tenait qu'à moi, je demanderais à Igor et Jonathan de détruire le nouveau sol du fournil de la ferme et de recommencer le travail sur les bases recommandées par le charpentier et Tiez Breiz. Et tant pis pour l'argent perdu avec le mauvais premier travail.

Mais je m'interroge encore : le nouveau sol sera-t-il compatible avec le chauffage électrique par le sol prévu dans cette dépendance ? Je suppose que celui-ci (et l'isolation qui l'accompagne) doit être posé sur un sol parfaitement sec, d'où le polyane et le béton Portland précédents. Si l'on suit maintenant les recommandations du charpentier et de Tiez Breiz, ne risque-t-on pas de faire quelque chose d'incompatible avec ledit chauffage électrique par le sol ?

Les avis de visiteurs compétents de notre site favori sont recherchés (notamment Guy HEDOUIN et le maçon dont il m'a parlé). J'aurais besoin de décider très vite car le béton Portland sera parfaitement sec dans dix jours, de sorte que sa destruction sera ensuite plus difficile, j'imagine.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 7 Aout 2013
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Menuiserie - Logis - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Sébastien BOVE, neveu de Carole (et beau-frère du dernier en date député de la famille), est venu sabler le radiateur destiné à la future chambrette en soupente du bâtiment Nord.

5 aoüt 2013, Sébastien au travail.

En discutant avec lui, je me suis rendu compte qu'avec son esprit observateur, il avait déjà une riche expérience des milieux de la brocante, des déchets industriels ou de l'agro-alimentaire... et de leurs combines.

J'ai profité de sa venue pour lui confier d'autres radiateurs...

5 aoüt 2013, Sébastien en train de protéger les embouts des radiateurs.

... ainsi que le sablage de la poutre du futur salon de la ferme :

5 aoüt 2013, la poutre en cours de sablage.

Cette poutre avait été noircie de suie, particulièrement face à la cheminée. Sébastien mesure bien comment doser la puissance de son engin pour ne pas détériorer le bois ou l'aubier mais j'ai sans doute eu tort de lui demander d'insister face à l'âtre.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 13 Aout 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis - Bâtiment Nord
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Jacqueline et Guy HEDOUIN sont venus nous présenter Eric GRAVEY, tailleur de pierres et maçon à l'ancienne, basé à Tourville-sur-Sienne (02 33 45 67 21 ; 06 70 88 61 58).

13 août 2013, mondanités dans le fournil du manoir.

Eric GRAVEY devrait revenir en octobre enduire d'un produit de finition "Argilus" les murs de ma chambrette en soupente. Il est possible que je le charge ensuite de démonter la cheminée de mon ex-chambre (celle que Carole trouve trop austère et qui provient du manoir de Mebzon).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 28 Aout 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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L'entreprise BODIN, choisie pour restaurer les marches de granit de l'escalier du logis, est à pied d'œuvre depuis lundi. Le compagnon chargé de ce travail est M. Sébastien DUVAL (02 33 40 20 33, 07 81 21 35 31) de Briouze, titulaire d'un C.A.P. de tailleur de pierres, avec 10 ans d'expérience dont 6 chez BODIN. Il me fait excellente impression.

28 août 2013, Sébastien DUVAL, de l'entreprise BODIN.

Il a commencé par libérer les marches et les dalles de leurs abominables joints de ciment dus à mes inénarrables prédécesseurs, cette admirable parentèle que l'on sait :

28 août 2013, un palier libéré de ses joints en ciment.

A cette occasion, il m'a fait observer que ces joints en ciment étaient très minces et avaient été posés à même le charbon et les cendres résultant de l'incendie, c'est-à-dire sans aucun soin ni goût, ce qui, au moins ici, lui facilitera la tâche.

28 août 2013, entre deux marches, un bout de bois brûlé.

Puis il a commencé à laver le granit à grande eau (sans même utiliser de lessive Saint-Marc), ce qui a fait ressortir que la pierre avait rougi sous l'effet du feu :

28 août 2013, le granit rougi par l'incendie de 1884.

Bonne nouvelle cependant : Sébastien estime qu'il n'aura pas à changer de marche et qu'il pourra toutes les restaurer ; je craignais qu'il ne soit indispensable d'en changer deux, ainsi que divers autres maçons consultés dans le cadre de mon appel d'offres me l'avaient affirmé. Or nous n'aurions certainement pas réussi à retrouver le même grain, la même couleur ni le même travail de la pierre, donc cela aurait fait tâche.

En pratique, les travaux lourds débuteront la semaine prochaine. Sébastien ne sait pas encore par quel bout il commencera. Ce chantier pourrait durer deux mois.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 3 Septembre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
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Beaucoup de nouvelles aujourd'hui sur le chantier de l'escalier du logis :

- Sébastien DUVAL, le tailleur de pierres de chez BODIN, s'est blessé ce week-end en bricolant du placo. Il n'est pas revenu hier et se trouve placé en arrêt de travail pour quinze jours ;
- l'équipe de perceurs de pierres a néanmoins commencé son travail ce matin ; il s'agit en fait d'une firme cherbourgeoise, "Prodifix", qui intervient ici comme sous-taitant de BODIN ; il était prévu que toutes les marches des deux dernières volées de l'escalier seraient percées d'ici demain soir ; mais l'équipe de "Prodifix" avance beaucoup plus lentement qu'escompté ; en effet, ils trouvent dans le mur d'échiffre de la "pierre de feu", beaucoup plus dure que le granit ; cela use prématurément les diamants dont l'extrémité de chaque mèche est pourvue ; cette équipe s'interrompra donc demain soir mais devra revenir lorsque le congé de Sébastien cessera.

En fait, le travail en cours consiste à percer chaque marche sur toute sa longueur ; le percement est attaqué à travers le mur d'échiffre de l'escalier et s'effectue tandis qu'un flux d'eau continu refroidit la mèche, elle-même tubulaire et prolongée par des rallonges en tant que de besoin :

3 septembre 2013, une perceuse au travail.

Ainsi, une carotte de pierre de 2,10 m de long et de 32 mm de diamètre est extraite de chaque marche :

3 septembre 2013, bout de carotte correspondant à une pierre en grès du mur d'échiffre.

Les eaux de refroidissement ruissellent de toutes parts dans la cage d'escalier, y compris à partir des cassures les plus imperceptibles des marches ; ces eaux sont régulièrement pompées afin d'éviter que le rez-de-chaussée du logis ne se transforme en pédiluve.

Un groupe de visiteurs s'est présenté hier soir à la Chaslerie, après que l'équipe de perceurs de granit de "Prodifix" a quitté le chantier. Ces derniers avaient laissé ouvertes toutes les portes et plusieurs fenêtres du logis afin de faciliter le séchage de la cage d'escalier après leurs aspersions diverses. Il était donc tentant pour moi de faire inspecter le chantier par ce groupe de visiteurs afin de noter leurs réactions.

Je leur ai aussi montré l'intérieur de la tour Louis XIII (en particulier la "future chaufferie" dont ils ont admiré le dallage), l'intérieur de l'"aile de la belle-mère" (tous considèrent qu'il faut garder les trous de boulin en l'état dans la "chambre de Mr T."), l'intérieur du bâtiment Nord (ils n'en revenaient pas de voir que je faisais maigrir un mur pour élargir la grande chambre en soupente).

Je crois ne pas distordre la réalité en affirmant qu'ils ont été estomaqués par ce qu'ils ont vu. Plusieurs d'entre eux se sont déclarés très impressionnés par le contraste entre l'état extérieur du manoir, qui donne à penser que tout y est en ordre, et l'état intérieur, qui démontre que tout y est en chantier, quasiment rien n'y étant plus habitable en l'état (à part un cabinet de toilettes au 1er étage du bâtiment Nord et mon bureau au 1er étage de la tour Louis XIII).

N.B. : Lorsque "Prodifix" entendra revenir à la Chaslerie, seul ou avec ses propres sous-traitants, il faudra qu'ils veillent :
- à cesser, malgré ma demande, de jeter les innombrables mégots de leurs clopes un peu partout à la ronde, et notamment dans la cour ou sur la terrasse ;
- à fermer, dès que et chaque fois qu'ils quittent les lieux, les portes et fenêtres donnant sur l'extérieur, faute de quoi j'annonce ici de la façon la plus formelle qu'ils engageraient leur responsabilité exlusive en cas de visite intempestive de tiers.

Il est désolant de devoir rappeler une nouvelle fois ces règles de bon sens et de bienséance élémentaires !

Je charge l'entreprise BODIN de relayer expressément ce message et de m'en rendre compte.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 5 Septembre 2013
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord - Fournil du manoir - Fac - Désultoirement vôtre !
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Ras le bol de ces artisans qui ne sont pas foutus de tenir un calendrier !

Je fais ici référence à :
- Roland FORNARI qui me mène en bateau depuis des mois et des mois à propos des lanternes de la cour ;
- M. DELTA qui invoque des urgences à répétition pour ne brancher ni le radiateur prévu dans la chambrette en soupente, ni l'eau dans le fournil du manoir.

Je vais encore devoir pisser dehors, à la lune, pendant je ne sais combien de temps.

Pieter BRUEGHEL le Jeune dit d'Enfer (ca 1564-1638), Le pisseur à la lune.

Leurs travaux sont délicats et je les paye assez cher pour exiger un travail impeccable. J'aurais donc voulu être présent pour éviter les erreurs coutumières. Mais ils sont incapables de tenir leurs engagements et, moi, lundi, je serai de retour à la fac (ce qui, soit dit en passant, me casse bien les pieds).