Journal du chantier

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 24 Septembre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
1
Puissante odeur de colle pour maquettes en plastique dans l'escalier du logis. Cela me rappelle mon enfance.

En réalité, Sébastien DUVAL poursuit ses travaux cosmétiques à la résine sur les marches de la 4ème travée :

24 septembre 2013, la 4ème travée vue de dessus.

Il m'annonce que les carotteurs ont fini leur travail et que M. LEBON est reparti à la recherche du bon granit pour le dallage.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 25 Septembre 2013
Journal du chantier - Menuiserie - Abords, Avenue, terrasse
0
Peut-être suis-je pessimiste mais le temps me paraît venu de remiser les grands bancs de teck pour l'hiver. Cette année, nous les entreposerons au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII ; en effet, leur lieu de stockage habituel, le rez-de-chaussée du fournil du manoir, nous sert actuellement, en l'état du chantier, de salle à manger.

Comme ces bancs sont constellés de chiures d'oiseaux accumulées depuis que Sébastien LEBOISNE me les a fabriqués, je demande à Igor et Jonathan de les brosser d'abord à l'eau claire :

25 septembre 2013, les grands bancs en train d'être nettoyés dans la cour.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 29 Septembre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
0
M. LEBON, de l'entreprise BODIN, a déposé à mon intention un 3ème échantillon de granit destiné à daller l'entrée du logis :

29 septembre 2013, le 3ème échantillon pour le dallage de l'entrée du logis.

Je l'en remercie. Il me semble que nous progressons par rapport aux deux échantillons précédents que je trouvais trop pâles, celui du 3 septembre, resté sur place, et celui du 18 septembre. Ceci dit, pour pouvoir en juger utilement, j'aurais besoin que Sébastien nettoie complètement une bonne partie d'une marche ancienne voisine ainsi que deux ou trois pierres du mur d'échiffre et, si possible, que M. LEBON rapporte le 2ème échantillon.

Courriel de Mr T. ce matin : il a choisi l'entreprise BOUSSIN-LIEGEAS pour restaurer la charpente et la couverture des écuries de l'"aile de la belle-mère".

Je lui avais transmis plusieurs devis, dont un émanant de l'entreprise JOUIN de Saint-Bômer-les-Forges qui nous a été recommandée par des tiers crédibles et qui nous a fait excellente impression à l'un comme à l'autre. Mais Mr T. n'a pas souhaité confier le délicat et important chantier en question à une entreprise qui, malgré nos demandes réitérées, n'a pu nous fournir de références appropriées de ses réalisations.

Je pense que ce n'est que partie remise. J'ai bien l'intention de rester en contact avec cette entreprise locale pour d'autres travaux, comme par exemple sur la ferme où il reste un arbalétrier à changer et la restauration de la couverture, côté Sud, à achever.

A ce stade, il m'appartient de contacter Roland BOUSSIN pour régler avec lui un certain nombre de détails pratiques dont le moindre n'est pas la date de son début d'intervention sur les écuries.

P.S. : Je viens de parler à Roland BOUSSIN. Son charpentier commencera son travail à la Chaslerie lundi prochain. Je suis désireux que nous ne perdions pas de temps :
- les mauvais jours vont arriver et je n'aime pas les ornières des engins de chantier sur mes pelouses ; de plus, il faudrait, sans tarder, protéger le trou de l'ancienne cheminée par une bâche armée ;
- la T.V.A. sur ce genre de travaux passe de 7 à 10 % dans trois mois et je n'ai pas d'argent à jeter par la fenêtre ; par conséquent, autant avoir terminé cette tranche de travaux pour la fin de l'année ;
- enfin, les accords pour subventions reçus expireraient si nous n'y prenions garde ; de ce point de vue également il commence à se faire tard.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 2 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
2
Sur la 4ème travée de l'escalier du logis, il reste encore à effectuer toutes les opérations cosmétiques...

2 octobre 2013, la 4ème travée vue de dessus.

... mais le râtelier qui la soutenait depuis plus de 125 ans a pu être retiré ; on ne le regrettera pas, bon débarras :

2 octobre 2013, la 4ème travée vue de dessous.

Sur la 3ème travée, les marches sont à leur tour embrochées à la fibre de verre noyée dans un bain de résine...

2 octobre 2013, un tube par marche pour la 3ème travée.

... et Sébastien s'assure, comme nous le savons désormais, que la résine a bien pénétré partout où il le souhaitait :

2 octobre 2013, quelques petits volcans de la 3ème travée.

Vue par en-dessous, la 3ème travée apparaît nettement moins abîmée que la 4ème (certes, tout est relatif !) :

2 octobre 2013, la 3ème travée vue par en-dessous.

Dans l'entrée du logis, Sébastien vient de kärcheriser deux marches, ce qui donne une vue imprenable (et inédite pour ce qui me concerne) sur les abominables joints en ciment du Tonton que l'on sait :

2 octobre 2013, les premières marches de l'escalier du logis.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 2 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord
0
Dans la grande chambre en soupente, Igor a fini l'alcôve :

2 octobre 2013, le haut de l'alcôve.

A l'angle aigu du dièdre de cette pièce, il a eu la bonne idée d'interposer une cloison (ce à quoi nous n'avions pas pensé pour la "cellule monacale" voisine) :

2 octobre 2013, le coin le plus aigu de la grande chambre en soupente.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Octobre 2013
Journal du chantier - Electricité - Bâtiment Nord
2
Dans ma cellule monastique, j'en suis à faire des essais de boutons électriques. Près de la porte, deux ronds : il s'agit de boutons de la marque italienne "Fontini" et du modèle "Garby colonial" :

5 octobre 2013, la

Je me demandais si la porcelaine blanche ne jurerait pas sur le mur mais il me semble que ça ne passe pas trop mal.

Bonjour
Nous sommes à la recherche d'épis de faitage.
Pouvez-vous nous envoyer vos tarifs et catalogues par mail ?
Merci
Cordialement

N.D.L.R. : Je ne suis pas fabricant d'épis de faîtage ; en revanche, je peux vous donner des renseignements sur les épis de faîtage que j'ai fait installer à la Chaslerie.

D'abord, je vous conseille deux lectures :
- la première, citée dans les "repères bibliographiques" du site, est : « Regard sur les épis de faîtage en terre cuite des Côtes-d’Armor » par Christian KULIG publié dans les « Mémoires de la Société d’Emulation des Côtes-d’Armor » (tome CXXVI), 1997.
- la seconde, une étude de M. Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., sur le sujet.

A propos d'anciens épis de faîtage authentiques réalisés en poterie de Ger, vous pourrez vous reporter ici et .

A propos des 10 épis de la Chaslerie (2 sur le logis, 2 sur chacune des 2 tours attenantes, 2 sur le porche, 2 sur le colombier et 2, munis d'un paratonnerre, sur la tour Louis XIII), de bonnes photos s'en trouvent ici et . Mais en voici d'autres, que j'ai retrouvées pour vous répondre plus complètement et qui n'avaient pas encore été utilisées pour illustrer ce site internet :

- les épis qui ornent le logis comportent un décor de cœurs (plantés ici comme des clous de girofle) et d'étoiles à 5 branches pour rappeler l'écu des LEDIN, propriétaires de la Chaslerie avant la Révolution ; ils ont un aspect vernissé comme tous les autres épis, mise à part la paire de la tour Louis XIII :

11 septembre 2007, l'un des deux gros épis du logis en cours de pose.

- les épis de la tour Louis XIII, d'abord au sol...

Les épis de la tour Louis XIII avant pose.

... puis en hauteur (remarquez la rainure et les trous destinés à dissimuler le fil métallique conducteur le long de chaque épi, étant entendu que seul l'épi de gauche sur la photo porte un vrai paratonnerre, l'engin de droite étant factice et ajouté pour des raisons esthétiques) :

28 septembre 2007, le pied d'un épi de la tour Louis XIII.

28 septembre 2007, les épis de faîtage de la tour Louis XIII.



Quelques remarques complémentaires :
- les épis de la Chaslerie ont été réalisés à l'imitation de l'ancienne poterie de Ger, qui a périclité aux lendemains de la 1ère guerre mondiale mais qui fut longtemps prospère ; ce sont des épis monocolores, qui étaient fabriqués avec de l'argile de La Haute-Chapelle, dans des fours alimentés par les bois de la Lande-Pourrie ; leur aspect, très rustique, rappelait celui des brocs, pots à cidre et autres ustensiles de cuisine en usage à l'époque ; pour en savoir plus sur cette question, je vous conseille de visiter l'excellent musée régional de la poterie à Ger ;
- je n'ai pas encore été vérifier de près comment mes épis résistent au gel mais je ne serais pas surpris que la paire, d'aspect poreux, de la tour Louis XIII se comporte moins bien que les autres ;
- lorsqu'on envisage de doter sa demeure d'épis de faîtage, je recommande clairement de ne pas mollir sur leurs dimensions, donc de choisir résolument des épis très épanouis, tant en largeur qu'en hauteur ; à titre d'exemple, les épis de la tour Louis XIII sont aussi hauts qu'un homme...

Les épis de la tour Louis XIII en cours de pose.

... ceux du logis paraissaient considérables au sol mais ne choquent nullement, une fois en hauteur...

9 juillet 2009, un épi du logis.

... tandis que le marquis et la marquise semblaient importants et sol mais disparaîtraient presque, vus du sol, une fois juchés sur le colombier :

19 juin 2007, la marquise et le marquis avant leur pose sur le colombier.


- lorsqu'on achète plusieurs paires d'épis, il ne faut pas hésiter à choisir des modèles sensiblement différents les uns des autres ; on évite ainsi la monotonie même si, vues du sol, les différences s'estompent incontestablement.

Quant aux potiers aptes à fabriquer de tels épis, il faut savoir que les potiers d'aujourd'hui refusent de travailler l'argile de La Haute-Chapelle car les petits bouts de cailloux qu'elle peut contenir leur abîmeraient les menottes. Donc les potiers contemporains utilisent de l'argile raffinée que leur fournissent des entreprises spécialisées ; ainsi les épis de la Chaslerie ont été fabriqués avec une terre très claire, leur couleur finale étant le résultat d'un traitement de surface avant cuisson au four électrique.

En fait, les épis de la Chaslerie ont été fabriqués par une mère et son fils dont j'avais trouvé les coordonnées sur le petit opuscule de M. KULIG cité en début de cette réponse. Il s'agit de Mme Cécile DEIN et de M. Louis DEIN, potiers à Yvignac-la-tour (22350) (02 96 86 13 80), étant signalé que les œuvres du fils sont, selon moi, d'aspect plus sec et austère que ceux de la mère.

Enfin à propos des prix qu'ils pratiquent, je les laisse vous répondre non sans souligner que leurs tarifs sont très inférieurs à ceux, par exemple, des célèbres poteries de Bavent et me paraissent tout à fait raisonnables.

En conclusion, je peux vous affirmer que, pour un prix marginal par rapport à celui d'une couverture neuve, vous pouvez redonner à des bâtiments anciens un charme indéniable et, même, un supplément d'âme tout à fait bienvenu (ce que j'appelle de la manorialitude).

Je vous encourage donc clairement à ne pas hésiter !
Ma tournée des chantiers en cours commence dans la cage d'escalier du logis. Je vois que Sébastien a dû confectionner de petits entonnoirs de terre pour remplir de résine les trous du carottage :

6 octobre 2013, au débouché d'un trou de carottage à travers une marche de la 3ème volée.

J'observe que la résine semble s'être infiltrée partout où c'était nécessaire :

6 octobre 2013, les premières marches de la 3ème volée.

Il faut dire que Sébastien n'a pas hésité à percer la pierre pour s'assurer de la bonne prise :

6 octobre 2013, les premières marches de la 4ème volée.

Je note au passage que la résine employée est allemande :

5 octobre 2013, espionnage industriel.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord
0
Igor progresse avec soin dans la grande chambre en soupente. Dommage que ma photo ne permette pas de s'en rendre compte :

5 octobre 2013, le chantier de la grande chambre en soupente au 1er étage du bâtiment Nord.

Comme on l'aperçoit néanmoins en haut de cette photo, il est en train de renforcer l'isolation thermique du versant Sud de la couverture, une très bonne initiative de sa part.

C'était nécessaire en effet après les deux vagues de dégraissage que j'ai fait subir au mur Sud et qui auront permis d'élargir la pièce de 60 bons centimètres au total. Ce n'était pas du luxe compte tenu de l'exiguïté antérieure (à l'origine, le mur de gauche avançait jusqu'à la poutre faîtière...). Au moins, là, on pourra caser un grand lit sans avoir à se heurter partout en allant se coucher.

Comme prévu, les compagnons de Roland BOUSSIN sont intervenus sur les écuries. Je constate en effet qu'ils ont installé leurs échafaudages sur la façade Ouest (j'avais indiqué souhaiter qu'ils commencent de ce côté pour limiter, autant que faire se peut en cette saison, le risque d'ornières dans la pelouse) :

9 octobre 2013, les échafaudages côté Ouest des écuries.

Côté cour, les échaudages sont à poste depuis mars dernier, de mémoire. Je note qu'un blochet a été retiré, sans doute pour servir de modèle puisqu'il est prévu de tous les remplacer :

9 octobre 2013, l'emplacement du blochet retiré.

9 octobre 2013, la façade Est des écuries.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 9 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
1
Dans l'entrée du logis, Jonathan réserve aux matériaux du Tonton que l'on sait le seul traitement qu'ils méritent : le marteau-piqueur et ouste, dégagez-moi ça !

9 octobre 2013, Jonathan s'attaque à la première marche de la descente vers la terrasse.

Il s'agit pour nous de comprendre ce que recouvrent ces matériaux :

9 octobre 2013, la marche soulevée.

Après quoi, Jonathan fait subir le même sort au carrelage de l'entrée :

9 octobre 2013, sondages dans l'entrée du logis.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 9 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Logis
1
Dans l'escalier du logis, le souvenir du râtelier s'estompe peu à peu :

9 octobre 2013, la trace de l'ancien râtelier sous la 4ème travée.

Sébastien a commencé ses interventions cosmétiques, sur la 4ème travée, par les marches les plus basses (photo à rapprocher de la 3ème d'un message précédent) :

9 octobre 2013, les deux premières marches de la 4ème travée, vues par en-dessus.

Je note les références de la pâte à modeler qu'il utilise :

9 octobre 2013, la pâte à modeler.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Octobre 2013
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Bâtiment Nord
0
Beaucoup de buée aux deux petites ouvertures, dotées de vitres simples, de la grande chambre en soupente. C'est mauvais pour les enduits :

12 octobre 2013, la petite fenêtre de la grande chambre en soupente.

12 octobre 2013, le houteau de la grande chambre en soupente.

Soyons optimistes, l'humidité tient peut-être aux enduits qui sèchent. C'est en tout cas l'explication de Sébastien LEBOISNE.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 14 Octobre 2013
Journal du chantier - Généalogie et sagas familiales - Fac - Désultoirement vôtre !
4
Guy HEDOUIN, rencontré hier, m'a dit regretter que je n'emploie pas tout mon temps à la restauration de la Chaslerie. De son côté, Carole me reproche de ne pas consacrer à ma famille assez de mes loisirs, qu'elle estime nombreux. Quant à ma mère, n'en parlons pas puisqu'elle se borne à attendre que je l'appelle pour prendre des nouvelles de ses derniers soucis de plomberie ou de sa petite mais si chère santé, l'un et l'autre sujets constituant l'alpha et l'oméga de son existence.

Ils ignorent ou feignent d'ignorer que la fac m'occupe beaucoup cette année.

Chaque semaine, j'ai 21 heures d'amphi (dont 8 le vendredi), qui nécessitent des relectures de mes notes manuscrites pour ne pas perdre pied, plus 8 heures de T.D. très chronophages (l'anglais mis à part). Rien que pour une séance de 2 h de T.D. de droit administraaaâââtif, l'enseignant estime en effet qu'il nous faut 10 à 15 heures de préparation. On se retrouverait donc vite avec des semaines de plus de 60 heures de travail. Si j'ajoute mes temps de transport (de l'ordre de 10 heures par semaine ; 4 à 6 fois 90 minutes de voiture entre mon studio de Caen et la Chaslerie, plus 15 minutes de marche chaque fois que je commute entre mon studio et la fac), plus les heures où je dois m'occuper de dossiers divers (réclamation et demande de délais de paiement au fisc, du simple fait de leur erreur manifeste qu'ils tardent à corriger - on se demande pourquoi -, plus mes dossiers avec la D.R.A.C., toujours complexes, plus l'organisation de la transmission du patrimoine à Mr T.) ou du chantier (après tout, qui coordonne, contrôle et paye Igor et Jonathan, sans compter les divers artisans qui se succèdent en permanence ?) ou de mes sites internet (y compris le temps consacré à me renseigner sur les dossiers éoliens du secteur), on peut se demander combien de temps il me reste pour buller.

Breaker boys, 1910. This is a photograph of breaker boys – whose job was to separate impurities from coal by hand in a coal breaker. This image helped lead the nation to outlaw child labor. The photo was taken by Lewis Hine who traveled the United States taking photographs of child laborers.

En vérité, la réponse est claire comme de l'eau de roche : rien du tout !

Heureusement, le chantier et la fac m'intéressent beaucoup, y compris le droit administraaaâââtif (on aura donc tout vu !), grâce à un très remarquable chargé de T.D.