Journal du chantier

Les travaux de drainage autour de la cave, de ses dépendances, et de la charretterie sont désormais terminés.

Les drains ont été posés sur les rigoles en béton autour des constructions...

Lundi 27 septembre 2010, pose des drains autour de la

... ils ont ensuite été recouverts de "bidim"...

Lundi 27 septembre 2010, les drains sont recouverts d'un tissu protecteur, vue du Sud de la cave.

... puis de gravier :

Lundi 27 septembre 2010, pose de gravier au-dessus du tissu de protection des nouveaux drains, vue du Nord de la cave.

Après quoi, les fossés ont été rebouchés entre les bâtiments :

Mardi 28 septembre 2010, rebouchage des fossés, la charretterie vue de la cave.

Pascal a même pensé à passer un drain à l'intérieur de l'appentis de la cave qui, enfin, devrait ne plus être inondé durant l'hiver prochain. Sur ces bases, Thibaud va pouvoir très bientôt commencer à restaurer l'intérieur de sa future résidence secondaire. Du moins, il n'aura plus d'excuse technique à invoquer pour retarder sa contribution. N'est-ce pas, Thibaud ?

Depuis hier, Pascal et Bernard ont changé de secteur : ils trient désormais les pierres que, depuis plusieurs années, j'entrepose en bordure de la D22, sur près de 150 mètres de longueur.

Voici une vue de ces tas prise aujourd'hui du Nord :

Jeudi 30 septembre 2010, les tas des pierres vus du Nord, en partie dissimulés par les mauvaises herbes.

Nombre de ces pierres proviennent d'une dépendance en ruine du manoir de la Foucherie à La Haute Chapelle. On trouve également là les pierres de l'ancien pont de Lonlay-l'Abbaye, qui avaient été achetées par le père de mon vendeur (c'est en effet des années 1950 que paraît dater le hideux pont en béton - assurément plus commode pour les camions de la biscuiterie voisine - qui franchit l'Egrenne devant l'abbaye...). Et bien d'autres encore, souvent de provenances moins illustres. Dans ces tas, il y a toutefois quelques beaux granites sculptés, montants, corbeaux ou linteaux de cheminées, restes de meneaux ou de chambranles d'ouvertures, appuis de fenêtres troués pour y sertir des grilles, provenant sans doute de bâtiments de style Renaissance ou même plus anciens qui, comme j'ai quelques raisons de le penser, auraient été détruits à la Chaslerie à la fin du XVIème siècle ou durant la première moitié du XVIIIème :

Jeudi 30 septembre 2010, quelques pierres intéressantes parmi beaucoup de banales.

Voici justement Pascal et Bernard en train de trier tous ces cailloux selon qu'ils sont dignes ou non de servir à des parements et, pour les premiers, par épaisseurs :

Jeudi 30 septembre 2010, Pascal et Bernard au travail.

Ils s'aident bien sûr de la mini-pelleteuse, mais c'est quand même un travail difficile :

Jeudi 30 septembre 2010, les cailloux triés par tailles, il reste encore beaucoup de travail...

Pour les semaines qui viennent, Pascal va continuer à trier ces pierres (au moins les grès car les granites sont beaucoup plus volumineux donc pèsent souvent plus du quintal et je ne voudrais pas risquer de les écorner davantage en les maniant à la pelleteuse). Je ne serais pas étonné, tant il y en a, qu'il lui faille y consacrer le prochain mois. Cela dépendra beaucoup de la météo. Pour le moment, le sol reste sec et permet le passage des tracteurs sans creuser d'ornières. Pourvu que ça dure ! Les déchets partent en effet encaisser l'arrivée de l'"allée oblique", celle qu'emprunte quotidiennement le fermier pour visiter ses bêtes tant qu'elles sont au paturage en contrebas. Il faut dire que, longtemps, c'est à la pelleteuse que j'ai fait démonter les bâtiments en ruine dont j'entendais récupérer les pierres. L'argile qui avait servi à les maçonner avait donc été embarquée avec les cailloux. Donc, sur nombre de tas, la végétation a pris le dessus et il faut maintenant dégager ce qu'on l'on veut finalement conserver.

Pendant ce temps, Claude, désormais et pour quelques mois en tenue de chasse, est venu proposer ses services. Le voici en train de rejointoyer le puits de la ferme ; je calcule qu'à la Chaslerie, les joints que Claude a restaurés doivent représenter à ce jour une longueur de l'ordre de 50 kilomètres. Et, chaque fois, le miracle opère, la pierre, jusque là terne, se remet à chanter...

Jeudi 30 septembre 2010, les joints neufs donnent un petit air sympathique au puits de la ferme.

Si tout se passe bien, Roland BOUSSIN devrait pouvoir poser, d'ici quelques semaines, la charpente restaurée du fournil de la ferme, puis ses tuiles. Pour ce même bâtiment, je suis d'ores et déjà en contact avec un menuisier "meilleur ouvrier de France", recommandé par Patrice CAHART, et dont j'attends le devis des huisseries ; je lui ai demandé de s'inspirer de celles du fournil du manoir mais, ici, de prévoir des doubles vitrages.

Enfin, pour ce qui concerne le bâtiment Nord, j'attends toujours le devis d'un électricien. C'est un peu laborieux. Mais cela conditionne l'intervention du plombier en charge du chauffage, notamment par le sol, dans ce même bâtiment.

Avant-hier, j'avais souhaité que le beau temps se maintienne suffisamment longtemps pour permettre à Pascal de trier des pierres sans creuser d'ornières avec les engins. Eh bien, c'est raté : Pascal n'a guère pu travailler hier, tant il pleuvait !

Je lui ai donc demandé de revenir restaurer la ferme, ce qui le mettra plus commodément à l'abri des intempéries, dès lors qu'il aura pris le soin de confectionner un parapluie :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Est.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la ferme en question a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques dès 1926 avec le reste du "village de la Chaslerie". A l'époque, l'administration ne faisait pas de détail et protégeait en outre sans barguiner les intérieurs autant que les extérieurs. C'est là un fait, corroboré notamment par les pièces préparatoires de l'arrêté de 1926 puis par l'attribution, voici douze ans, de subventions de l'Etat lors de la restauration de l'essentiel des couvertures de ce bâtiment. En 1794, cette ferme avait été vendue comme Bien National à une autre main que le manoir. J'ai eu l'opportunité de corriger cet état de fait, lourd de risques de problèmes de mitoyenneté, en achetant cette dépendance deux ans après le manoir.

Mais, depuis 1993 donc, je suis assez mal à l'aise avec ce bâtiment construit en trois phases (la partie la plus ancienne au milieu, avec de simples linteaux de chêne), tant j'en trouve ratée l'adjonction Sud, telle que bricolée au XXème siècle par des prédécesseurs, qu'on la regarde de l'Est comme sur la photo précédente, ou du Sud-Ouest comme sur la suivante :

Samedi 2 octobre 2010, la ferme vue du Sud-Ouest.

Vraiment, quelle idée saugrenue d'avoir conservé la même ligne de faîtage alors pourtant que l'on voulait, dans l'adjonction récente, un premier étage plus spacieux ! Depuis une cinquantaine d'années au moins, le rez-de-chaussée de cette adjonction était un salon, comportant une porte vers l'Est, et l'étage était occupé par deux chambres, l'une donnant à l'Est, l'autre à l'Ouest.

A ce stade de nos réflexions, trois solutions sont envisageables pour remédier à ce qui apparaît comme un hiatus :

- la première, correspondant à mes intuitions de départ, a été retenue par l'architecte Lucyna GAUTIER ; c'est donc celle qui a fait l'objet d'un permis de construire ; selon cette solution, on se contenterait de relever la ligne faîtière au niveau de cette seule adjonction. Cela imposerait des travaux assez lourds, puisqu'ils concerneraient deux murs pignons. Et, dans ce cas, la silhouette d'ensemble ne serait toujours pas, je le crains, très harmonieuse ;

- la deuxième consisterait à relever cette ligne faîtière également au-dessus des deux lucarnes qui donnent actuellement vers l'Est, c'est-à-dire sur près de la moitié de la longueur du bâtiment. Là, ce serait beaucoup plus coûteux, dans la mesure où les travaux affecteraient également une partie de la couverture encore en excellent état ; il faudrait alors retirer les tuiles correspondantes, scier la charpente, remonter deux murs pignon et un mur de refend, replacer enfin la charpente et la couverture. D'un point de vue esthétique, ce serait une solution convenable ; son principal avantage serait d'autoriser un volume confortablement habitable à la place du comble et de ses lucarnes, volume dans lequel on pourrait aménager deux belles salles d'eau et un dressing ;

- la troisième possibilité, qu'à la réflexion recommande Pascal, serait de conserver la ligne de faîtage telle qu'elle est, mais d'abaisser les sablières de l'adjonction Sud de manière à uniformiser la toiture d'un bout à l'autre du bâtiment, lui redonnant ainsi son aspect initial de longère ; outre qu'elle serait la moins coûteuse, cette solution serait esthétiquement inattaquable, mais l'habitabilité de la future "chambre des parents" (qui remplaçerait les deux chambres précédentes) serait sensiblement réduite. Il resterait cependant à décider alors le type d'ouvertures à substituer aux fenêtres du premier étage, mais c'est là un problème relativement secondaire.

Donc j'hésite toujours sur le parti à retenir. Aux dernières nouvelles, Walter, qui devrait être le principal concerné, pencherait pour la troisième solution, celle de Pascal.

Avant de prendre la décision finale, on peut toujours améliorer la situation du rez-de-chaussée, tant cette ferme appelle encore, à l'évidence, de travaux extérieurs. Nous allons donc commencer par restaurer les ouvertures du rez-de-chaussée de l'adjonction Sud :

Samedi 2 octobre 2010, un chantier, ça, Monsieur ? Non, Madame, une pataugeoire !

Il faut d'abord que Pascal bouche provisoirement en parpaings la porte de séparation entre la future cuisine (ancien salon) et le futur salon (ancienne pièce à vivre et cuisine). De la sorte, l'accès à ses outils sera protégé. Ensuite, il pourra intervenir sur les ouvertures de cette adjonction de la ferme qui ont été entourées, voici moins d'un siècle, de briques blanches de mauvaise qualité, de sorte que l'érosion y a déjà fait son œuvre. Il convient, à l'évidence, d'échanger ces briques contre des pierres d'angle en bon grès d'ici.

La photo suivante montre l'état actuel du pignon Sud de la ferme, volets arrachés et couverture soulevée par la tempête de 1999, fils téléphoniques posés dans d'horribles gaines de P.V.C. à même le mur, etc... Il est grand temps de reprendre les choses en main !

Samedi 2 octobre 2010,Le pignon Sud de la ferme avant travaux.

Nous allons donc commencer par remplacer la fenêtre Sud de la future cuisine (ancien salon) par une porte, selon les plans de Lucyna GAUTIER. Quant à la porte Sud-Est, nous lui substituerons une fenêtre qu'il conviendra de positionner en fonction de la longueur d'un ancien banc d'angle normand dont j'ai fait l'acquisition auprès de la maison LEMARIE et qui y est toujours en dépôt.

De la sorte, il y aura un accès direct à la cuisine lorsqu'on garera les véhicules le long de la façade Ouest de la ferme (c'est-à-dire hors du champ de vision du manoir). Et il sera plus commode, de la cuisine, de se rendre au fournil de la ferme qui pourra servir à terme de chambre d'amis ou de salle de jeux pour les futurs enfants de Walter.
Il serait temps, sans doute, que j'explique mes projets relatifs à la ferme.

Il me faudrait, pour bien faire, scanner les plans de Lucyna GAUTIER. Mais je ne les retrouve plus à la Chaslerie. Je crois me souvenir que Walter les a emportés à Paris après son récent séjour au manoir, afin de les y étudier tranquillement.

Je vais donc me contenter d'expliquer ici, par des textes et des photos, où nous en sommes à ce jour des travaux sur ce bâtiment et, surtout, comment nous en sommes arrivés là.

J'ai écrit ici, hier, que j'allais substituer à une porte (la porte Sud-Est de la ferme) une fenêtre, et que je conditionnais le positionnement de cette dernière aux dimensions d'un meuble. J'imagine sans peine que quelques visiteurs du site ont dû se demander quelle mouche m'avait piqué, et pourquoi je ne préférais pas adapter mon meuble aux ouvertures existantes, voire l'échanger contre des sièges moins contraignants à placer autour d'une table.

Voici donc l'objet du débat, un banc d'angle originaire du Coutançais, dans la Manche, et datant du début du XIXème siècle. Il est actuellement en dépôt chez Jean LEMARIE, démonté en trois morceaux (y compris la pièce d'angle) et j'en ai pris les dimensions ce matin afin de les communiquer à Pascal. Il mesure environ 3,20 mètres de long et le retour 2,20 mètres et l'on voit, au premier plan de la photo suivante, l'emplacement évident de la future fenêtre :

Dimanche 3 octobre 2010, le banc d'angle en attente à la maison LEMARIE.

Tel qu'il se présente, ce banc ne peut guère être modifié, sauf à faire apparaître les retouches, ce qui me semblerait regrettable.

Pour autant, il peut sembler bizarre aux visiteurs du site, ceux du moins qui ne sont pas entrés dans la ferme ces derniers temps, que je n'hésite pas à modifier ainsi les ouvertures. Voici donc, à titre d'exemple, une vue de l'intérieur de la future cuisine qui les convaincra peut-être qu'en l'état du chantier, on peut se permettre quelques modifications de ce type. C'est justement la porte vitrée que l'on voit sur cette photo que je veux remplacer par une fenêtre afin de pouvoir loger le banc d'angle :

Dimanche 3 octobre 2010,Intérieur de la future cuisine, le mur Est.

Cette photo vous fait un choc, et vous vous demandez sans doute où est passé le plafond de cette future cuisine (ou, si vous préférez, le plancher de la chambre prévue à l'étage).

La réponse tient en un mot : mérule ! Voici en effet dans quel état se trouvait ledit plafond lorsqu'en 2005, nous avons récupéré la ferme qui venait d'être occupée par des locataires indélicats...

10 avril 2006, le plafond de la future cuisine de la ferme, attaqué par la mérule.

Il n'y avait qu'une solution : brûler le plafond en question, ce qui fut fait.

A ce stade de mon exposé, vous admettez sans doute que j'aie eu quelques raisons de nettoyer ainsi, par le vide, la partie Sud de la ferme. Mais vous imaginez que le reste du bâtiment est en meilleur état. Voici, pour vous en dissuader, une vue, prise ce matin, du volume où Pascal range ses outils :

Dimanche 3 octobre 2010, vue intérieure de la partie principale de la ferme.

Or il est vrai que, lorsque j'en ai fait l'acquisition il y a 17 ans, la ferme paraissait bien entretenue, qu'on la considère de l'Est, c'est-à-dire du manoir...

Août 1993,la ferme vue du manoir, avec Ercule, mon bouledogue français, en chien de garde.

... ou du Sud-Ouest, avec en premier plan, des dépendances en colombage, aujourd'hui démontées car elles étaient en réalité en piteux état :

Août 1993, la ferme vue du Sud-Ouest.

Mais, selon la méthode qui est la mienne, j'ai découvert petit à petit l'ampleur des problèmes que j'avais à résoudre.

Premièrement, la présence d'un garage formant verrue à l'arrière du bâtiment, d'autant plus disgracieux qu'il était monté en parpaings non crépis :

Octobre 1992, le garage en parpaings à l'arrière de la ferme.

Deuxièmement, le fait que la couverture de ce garage, comme d'ailleurs de la plus grande part de la façade Ouest de la ferme (tout sauf la partie Sud) avait été réalisée en schingle, un matériau bas de gamme, "à l'américaine", posé de surcroît au crochet. Dès 1998, l'entreprise BOUSSIN a donc, à ma demande, restauré la charpente et recouvert de bonnes tuiles du modèle habituel 80 % environ de la ferme. Quant à la partie Sud, surélevée comme l'on sait, j'y repoussais les travaux à une époque où j'aurais décidé comment corriger l'erreur de conception, manifeste à mes yeux, de cette dernière (et l'on a vu hier qu'à ce jour, j'hésite encore).

Voici ce travail en cours, et l'on voit sur cette photo qu'en faisant alors disparaître le garage, j'ai découvert l'aspect très laid de la façade Ouest, avec en particulier un linteau de porte vermoulu et à restaurer, une porte à remplacer, pensais-je alors, par une petite fenêtre et, courant partout sur les murs, des fils électriques mal bricolés et dangereux :

10 mai 1998, les tuiles en cours de pose sur la façade Ouest de la ferme.

Mais avant que le maçon ne puisse intervenir, j'avais entrepris de remédier à un troisième problème évident à mes yeux : l'erreur de coloris des peintures extérieures, erreur habituelle certes, mais témoignant selon moi de l'impact négatif sur nos campagnes de revues dites de décoration :

6 juin 1998, les peintures extérieures blanches, comme si on était à Paris...

Sur les conseils éclairés de Jean-Jacques ROUCHERAY, le propriétaire du château de Pont-Rilly près de Valognes, dans la Manche, j'optais pour un "bleu charron" authentique et à l'ancienne, c'est-à-dire dont le ton finisse par s'assagir suite à l'exposition aux ultra-violets :

15 septembre 1998, la nouvelle livrée de la ferme, toiture rouge et huisseries bleues.

Dès que le maçon que j'employais à l'époque fut enfin disponible, nous réparâmes les défauts les plus flagrants de la façade Ouest. En regardant la photo suivante, vous comprendrez que, lorsque j'évoquais plus haut des bricolages dangereux, je n'exagérais pas :

23 janvier 1999, aperçu d'une partie de la façade Ouest de la ferme juste avant que le maçon ne la retouche.

Petit à petit, les choses s'amélioraient donc :

23 janvier 1999, le maçon vient de remédier aux défauts les plus flagrants d'une autre partie de la façade Ouest de la ferme.

Nous progressions ainsi à un rythme régulier lorsque, le 26 décembre 1999, une tempête exceptionnelle traversa la France, frappant très durement la Chaslerie. Voici ce qu'il advint alors de la ferme, sur sa façade Ouest...[img:500]1999-12-27-48-1.jpg tempête,27 décembre 1999, lendemain de tempête, la façade Ouest de la ferme.[/img]... et sur sa façade Est : tuiles envolées un peu partout, couverture de la partie Sud soulevée et retombée sur le produit d'isolation arraché, un vrai spectale de désolation:[img:500]1999-12-27-51.jpg tempête,27 décembre 1999, lendemain de tempête, la façade Est de la ferme.[/img]Pendant plusieurs années, les travaux marquèrent le pas (mais il y avait bien sûr à cela quelques raisons extérieures au chantier).

A suivre, car il me reste à expliquer pourquoi l'intérieur de la ferme paraît aujourd'hui si dévasté (mise à part l'attaque de mérule, dans un coin de la partie Sud, comme rappelée ci-dessus).

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Voici une idée de la vue que l'on aura sur le puits et le fournil lorsqu'on franchira le seuil de la future porte Sud de la ferme :

3 octobre 2010.

A propos de la cave, Thibaud m'a précisé aujourd'hui la somme qu'il est prêt à consacrer à sa restauration en 2010. Dans l'immédiat, il semble avoir des projets plus urgents (comme l'immobilier quelque part au bord de la mer, me dit-il). Je pense donc que, sur la cave, nous pourrions ne pas aller beaucoup plus loin que les drainages cette année. Cela dépendra aussi du planning de Pascal. Donc à suivre...

Je reprends mes explications sur l'état actuel de l'intérieur de la ferme.

Depuis 1993, date de mon achat, j'avais remarqué à quel point le sol y était humide, notamment dans l'extension Sud : il y avait d'abondantes traces d'algues vertes sur le carrelage ; tout cela ne m'inspirait pas confiance.

En outre, la moitié du bâtiment était restée à usage agricole, avec un méchant ciment par terre que je souhaitais éliminer.

C'est ainsi que, durant les hivers 2006-2007 et 2007-2008, j'ai demandé à Claude de se mettre à l'abri des intempéries dans la ferme en y faisant le ménage. Le voici donc à l'oeuvre, et l'on voit que sa nature généreuse le poussait toujours à employer les grands moyens...

14 décembre 2007, Claude au travail dans la ferme.

Qu'on ne pense pas, pour autant, que son sort était inhumain : il savait, en tout bien, tout honneur, se ménager quelques pauses pour dialoguer avec les corneilles...

19 décembre 2007, Claude en plein effort dans la ferme.

Voici donc le résultat d'un nettoyage de sol par Claude. On ne peut pas dire qu'il reste un grain de poussière...

20 décembre 2006, le ménage tel que fait par Claude dans la partie de la ferme qui servait jusque là de logement.

Ainsi, il récurait tout jusqu'à retrouver la terre sur laquelle avait été construit le bâtiment. D'où deux légers problèmes : d'une part, on s'apercevait qu'il n'y avait pas de fondations ; il fallait donc en couler en béton en sous-oeuvre ; d'autre part, l'eau se mettait à monter, transformant tout l'intérieur en grand bourbier :

23 janvier 2008, qui a commandé une piscine dans la ferme ?

D'où l'idée de mettre en place des drains dans le bâtiment et à son pourtour, ce qui fut fait avec l'enthousiasme habituel...

28 janvier 2008, le mur Ouest de la ferme en fin de matinée.

Mais nous ne nous étions pas encore aperçus d'une autre particularité du bâtiment. Voici donc l'état du mur en question le même jour que sur la photo précédente, mais à peine deux heures plus tard :

28 janvier 2008, le même mur au retour sur le chantier, juste après le déjeuner.

La cause de ce désastre était que, depuis des lustres, peut-être des siècles, des rongeurs avaient colonisé l'intérieur des murs, substituant leurs provisions de céréales à l'argile habituelle :

8 février 2008, grains de céréales dans le mur.

Il fallut donc commencer par réparer ces dégâts et poser des drains efficaces

8 février 2008, le mur est réparé.

Désormais, au terme de ces péripéties, il n'y a plus d'humidité dans la ferme, tous les drains fonctionnent parfaitement et l'on pourra bientôt songer enfin aux choses sérieuses, à savoir les aménagements intérieurs.

Restent juste à régler au préalable quelques menus détails, comme l'emplacement des ouvertures et la forme finale de la couverture. De simples broutilles, vous dis-je !

Comment, vous ne me croyez pas ?

Je suis chaque fois épaté de voir à quel point ce site aide à débloquer les dossiers encalminés. Rien qu'aujourd'hui W.F. promet de me renvoyer les plans de la ferme avec l'état de ses réflexions sur sa restauration et l'électricien E.J.S. m'assure que j'aurai son devis demain.

Merci à tous les deux !

C'est vrai, ici les choses avancent vite ; voici l'état du mur pignon Sud de la ferme aujourd'hui :

7 octobre 2010, premiers travaux sur les ouvertures de la ferme.

Pascal a ainsi retiré les briques blanches et le linteau de granite et nous avons, en début d'après-midi, défini le niveau du sol dans la future cuisine : elle sera de plain-pied avec le futur salon, ce qui n'était pas le cas précédemment ; nous avons également choisi la pierre de seuil : il s'agit d'un linteau de grès que m'a vendu mon voisin Claude FAVERIS il y a quelques semaines à peine.

Bonne nouvelle : le banc d'angle ne nécessitera pas de trop importants travaux de maçonnerie, la porte Sud-Est actuelle est pile à l'endroit de la future fenêtre évoquée ici le 3 octobre dernier.

L'essentiel des derniers jours a cependant pu être consacré au tri des pierres le long de la D22 car le temps est redevenu suffisamment sec. A l'aide du nouvel outil dont je l'ai doté, Bernard commençait par débroussailler les tas de cailloux au milieu des cerisiers sauvages. On se serait presque crus à Angkor...

7 octobre 2010, Bernard à la débroussailleuse.

... tandis que Pascal devenait expert dans le maniement de la mini-pelleteuse.

Ce soir, un bon quart des pierres ont d'ores et déjà été triées. Tant que le temps le permettra, cette tâche aura la priorité.

7 octobre 2010, vue des pierres triées.

Je suspends les travaux sur le pignon Sud de la ferme, le temps de savoir si l'offre que j'ai déposée hier pour une pierre de seuil en granite (hélas bleu, comme le plus souvent) est retenue par le vendeur. On devrait avoir la réponse le 19 octobre prochain.

En attendant, comme la météo est bonne, le tri des pierres va se poursuivre. Dans la journée, je vais aller dresser un plan sommaire des tas entreposés le long de la départementale. Cela me permettra d'avoir une idée plus précise de mes stocks, ainsi que du rythme des prochains tris.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 14 Octobre 2010
Journal du chantier - Terrassement - Cave - Transmission du patrimoine - Désultoirement vôtre !
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Dans le prolongement de ce que j'écrivais ici le 5, Mr T., que j'appelais pour avoir de ses nouvelles, m'a informé des conditions qu'il met au déblocage de la somme qu'il envisage d'investir en 2010 dans les travaux de la cave.

Je constate donc qu'il est plus simple pour moi de continuer à garder à ma charge l'intégralité des frais de drainage récents, dont il est pourtant le principal bénéficiaire. Mr T. pourra ainsi consacrer ses économies à un éventuel investissement immobilier en Albanie, puisque ce choix lui paraît judicieux et, semble-t-il, plus intéressant et plus assuré en l'état de ses contacts dans ce pays.

Je lui souhaite donc de trouver, là-bas ou ailleurs, peu importe au demeurant, des interlocuteurs qu'il estime mériter sa confiance.

Pour la reste, la cave attendra, il me suffira juste d'y financer en temps utile quelques travaux complémentaires sur l'appentis et la "maison de Toutou" afin d'en retarder la dégradation, c'est-à-dire d'y achever ce que j'y avais commencé.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 14 Octobre 2010
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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Roland FORNARI est passé dans l'après-midi pour déposer, avec l'aide d'un de ses employés, de Pascal et du tracteur Valtra, les deux grilles du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est qui avaient été fixées le 18 septembre dernier. Il doit les modifier comme convenu. C'est fou à quel point les tours, ainsi dépouillées, paraissent de nouveau incomplètes, on s'était vite habitués à la présence de ces grilles (ce qui, soit dit en passant, me pousserait à estimer que Carole s'accomodera vite de la prochaine présence de grilles sur les fenêtres de son salon...) ;

Nous en avons profité pour parler d'autres sujets d'intérêt commun :

- la grille du puits de la ferme, qui sera d'un modèle proche de celles de la tour Nord-Est ; j'ai demandé une serrure simple et une possibilité de regarder à l'intérieur du puits sans avoir à ouvrir la grille (en effet, dès que je vois un puits, je suis toujours curieux de savoir à quelle profondeur passe la couche phréatique) ; plutôt qu'un système de moucharabieh inversé auquel je pensais, Roland FORNARI propose un judas ; il s'était par ailleurs muni d'un tambour de bois et d'une manivelle destinés à remonter le seau, deux pièces anciennes (XIXème siècle) de sa collection qu'il me cèderait et qui montrent que les puits de la région sont d'un diamètre standard ;

- à l'intérieur de la charretterie, pour éclairer de futures agapes avec vue imprenable sur le manoir, un système d'éclairage aux chandelles avec un important lustre en ferronnerie qui serait accroché au bout d'un cable ou d'une grosse corde passant sur une poulie de bois massive que j'ai récemment achetée à Jean LEMARIE ; ce cable ou cette corde serait actionné par une manivelle à cliquet ; c'est Roland FORNARI qui forgerait ce lustre et cette manivelle ;

- dans la cour du manoir, deux lanternes qui pourraient être électrifiées et qui flanqueraient, à bonne hauteur, la porte principale d'accès au logis ; Roland FORNARI doit consulter sa documentation et me fera des propositions sur le style et les dimensions de ces lanternes qu'il fabriquerait ; bien entendu il devra tenir compte de la probabilité que d'autres lanternes, d'un modèle plus simple, flanquent ultérieurement d'autres portes donnant sur la même cour (je fais allusion ici au bâtiment Nord et à l'"aile de la belle-mère") ;

- sur la façade Est du logis, les trois grandes grilles dont Roland FORNARI me dit qu'elles sont en cours de finition, composées d'un fer pur qui a dû être importé d'Angleterre ; ces grilles seront montées en excroissance par rapport au plan de la façade (toujours mon problème de pigeons...) et surmontées de fleurs métalliques à deux niveaux de pétales ;

- entre la chapelle et le manoir, une grille couronnée des armes des LEDIN ; Roland FORNARI poursuit ses réflexions à propos du modèle qu'il préconisera ; à ce stade, il pencherait pour un modèle Louis XIII inspiré de certains grilles de Carrouges, parmi les plus belles, et surmonté, comme à Carrouges, d'un bouquet de fleurs en métal (du type de celui qu'on a aperçu lors du reportage de TF1 l'été dernier) ; j'espère cependant qu'il n'est pas trop ambitieux pour ma bourse ni, surtout, pour le standing de la Chaslerie...

La grande grille du château de Carrouges.

- mon projet de cadran solaire sur le pignon Sud de la ferme, évoqué récemment sur ce site parmi les "Sujets divers".

Bref, comme on le voit, ce ne sont pas les projets de ferronneries qui manquent à la Chaslerie. Dans mon esprit, tous ces projets tendent à renforcer la "manorialitude" du lieu (et ici, je suis sûr que tous les visiteurs réguliers de ce site apprécient désormais ce ségolénisme à sa juste valeur...).

Bien que la réalisation des travaux sur la ferme soit un projet à long terme, je vais le commenter ici.

Dans un premier temps, voyons en quel état se trouvait la ferme en 2006, au début de l'intervention musclée de Claude MARTIN explicitée par les précédentes photos.

Les plans suivants ont été dressés par Lucyna GAUTIER, l'épouse de l'architecte des bâtiments de France alors en poste dans l'Orne.

A part la transformation en cours d'une fenêtre du mur pignon Sud en porte, ces plans sont conformes à la réalité d'aujourd'hui, du moins pour l'aspect extérieur du bâtiment.

Le premier dessin représente la façade Ouest de la ferme :

Façade Ouest de la ferme, avant travaux.

On observe que, sur cette façade exposée aux intempéries, les ouvertures sont rares. Dans les combles, c'est moi qui avais fait remplacer les vélux par des houteaux. Au rez-de-chaussée, de gauche à droite sur le dessin précédent :
- la première ouverture, montée en briques rouges, date du XIXème siècle ;
- la porte suivante existait lorsqu'un garage en parpaings était accolé au bâtiment ; j'en ai déjà fait restaurer le linteau ;
- du temps du garage, suivait une porte donnant sur un coin buanderie qui jouxtait le garage au Sud ; c'est moi qui ai fait supprimer cette buanderie en même temps que le garage et remplacer la porte en question par une ouverture imitée de la première, en briques rouges ;
- c'est au niveau de la fenêtre carrée suivante que le parement extérieur de pierres s'était écroulé lors des travaux confiés à Claude MARTIN ; ce parement a été remonté mais, à cette occasion, la grille de cette fenêtre, qui était également tombée, n'a pas été remise en place ;
- la porte suivante donnait sur l'ancienne cuisine-living ; comme le montre le dessin, elle était entourée de briques, en l'occurence blanches et très dégradées ;
- la dernière ouverture du rez-de-chaussée est la fenêtre, entourée de briques blanches, donnant sur l'ancien salon.

A l'étage, une fenêtre entourée de briques blanches éclairait une chambre comportant, dans un angle, une cheminée ; c'est par cette cheminée qu'avait pénétré l'humidité à l'origine de l'attaque de mérule dans cette partie du bâtiment ; comme le rappelle ce dessin, la tempête de 1999 avait arraché les deux persiennes de cette fenêtre.

Le dessin suivant représente la façade Est de la ferme, celle qui donne vers le manoir.

Façade Est de la ferme, avant travaux.

C'est sur ce dessin que l'on comprend à quel point le bâtiment est disparate.

L'extension Sud, de 6 m 40 de long, soit moins du quart de l'ensemble, se distingue par sa toiture mal assortie au reste du bâtiment puisque le parti retenu par le constructeur avait été d'ajouter cette extension R+1 en conservant la même ligne faîtière. D'où ce hiatus des pentes des couvertures qui m'a toujours heurté. Comme côté Ouest, les deux ouvertures de cette façade de cette extension sont bordées de briques blanches très abîmées ; comme sur l'ensemble de cette extension, les linteaux extérieurs sont en granite taillé de façon sèche. La tempête de 1999 a arraché une persienne de la fenêtre à l'étage, qui donnait sur une seconde chambre.

La partie centrale de la ferme, d'environ 9 m 50 de long, est la plus ancienne, comme le montre son appareil de pierres. Les linteaux y sont en bois, relativement récent pour la fenêtre et la porte de l'ancienne cuisine-pièce à vivre, mais fatigué et même vermoulu pour la fenêtre et la porte suivante qui desservaient une chambre.

La partie Nord de la ferme, d'environ 12 m 50 de long, soit près de la moitié de l'ensemble, est restée, encore aujourd'hui, sinon dans son jus, du moins telle qu'elle avait été aménagée, à des fins agricoles, par de lointains prédécesseurs. Compte tenu de la forme cintrée des fenêtres et, surtout, de leur montage en briques rouges, on peut penser que cette partie du bâtiment a été modifiée, sinon bâtie, au XIXème siècle.

Sur cette façade Est, mon intervention s'est bornée à ce jour à remplacer trois portes vermoulues, celles de la partie agricole et, à l'étage, à faire habiller les lucarnes de bardeaux de châtaignier.

A noter, sur cette façade, la présence de portes de pas moins de 4 styles différents, années 1930 à gauche vers l'ancien salon, début des années 1990 (juste avant que je n'achète la ferme) vers l'ancienne cuisine-pièce à vivre, date indéterminée mais relativement récente pour la suivante vers l'ancienne chambre du rez-de-chaussée, enfin style agricole pour les dernières. C'est d'ailleurs pour tâcher d'atténuer ces disparités que j'avais fait peindre toutes les huisseries extérieures, à l'époque en "bleu charron" qui s'est beaucoup adouci depuis.

A noter aussi le mic-mac des linteaux. J'ai déjà signalé les différences de matériaux, granite moderne, chêne récent ou chêne très ancien. Mais ce qui frappe aussi, c'est l'absence d'unité au niveau des hauteurs des linteaux, donnant à penser que tout cela a été monté à la "va-comme-je-te-pousse", sans aucune idée d'ensemble.

Cet état de fait me pose problème. Je me demande quel parti retenir pour la restauration de cette façade. Sauf à démonter et remonter l'ensemble du parement extérieur, ce qui serait évidemment coûteux, on verra toujours la différence entre les trois appareils de pierres, c'est-à-dire le fait que le bâtiment résulte de trois phases constructives mal coordonnées à l'évidence. On peut se dire qu'un rejointoiement homogène apporterait enfin un peu d'unité et que, au pire, on pourrait toujours faire pousser des plantes grimpantes pour masquer, autant que faire se peut, les cicatrices aujourd'hui trop visibles (il faudrait alors veiller à ce que les racines correspondantes ne bouchent les drainages, si nécessaires ici).

Il conviendra, à tout le moins, d'introduire un peu d'unité dans les styles des portes, d'ordre dans les hauteurs des linteaux et d'homogénéïté dans leur matériau. En l'état de mes réflexions, j'incline pour cette façade vers des linteaux en vieux chêne mais en bon état ; je ne vois guère comment on pourrait éviter de changer tous les linteaux et pratiquement toutes les huisseries de cette façade...

Le pignon Nord appelle peu de commentaires :

Pignon Nord de la ferme, avant travaux.

Le pignon Sud fait apparaître, à l'étage, une fenêtre condamnée depuis longtemps. Un conduit de cheminée montait dans le coin Sud-Ouest et sortait par la superstructure décentrée que l'on aperçoit sur ce dessin. Dans la pièce du rez-de-chaussée, le niveau du sol était sensiblement inférieur à celui du terrain avoisinant, ce qui ne pouvait qu'exacerber les problèmes de remontée d'humidité.

Pignon Sud de la ferme, avant travaux.

Le plan du rez-de-chaussée confirme que celui-ci n'était habitable que sur la moitié de sa surface. L'escalier desservant l'étage avait été installé dans un coin de la cuisine-salle à vivre. Cette pièce comportait deux murs de refend, mais j'ai fait abattre celui la séparant de la chambre du rez-de-chaussée.

Plan du rez-de-chaussée de la ferme avant travaux.

Le plan du comble montre que seuls 40 % en étaient aménagés, la moitié de ce volume étant d'ailleurs réduite par la pente du toit.

Plan du comble avant travaux.

La "coupe AA" apporte trois informations supplémentaires :

Coupe longitudinale de la ferme avant travaux.

- la disparité des niveaux du sol selon les pièces, l'ancien salon se trouvant ainsi, en particulier, abaissé de 31 cm par rapport à la cuisine-salle à vivre voisine ;
- la faible hauteur des plafonds dans toutes les pièces (2 m 35, dont 2 m 22 sous poutre), sauf dans l'ancien salon grâce, en particulier, à cet artifice (2 m 67) ;
- l'absence de plancher intermédiaire au niveau de la porte charretière, de manière à pouvoir garer un tracteur.

Enfin, la "coupe BB" confirme la faible hauteur des plafonds, notamment à l'étage :

Coupe transversale de la ferme avant travaux.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Octobre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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Examinons maintenant le projet pour lequel Lucyna GAUTIER a obtenu un permis de construire (par arrêté du 7 juillet 2006 du maire de La Haute Chapelle).

C'est l'ordre dans lequel Lucyna et moi avons mené nos réflexions qui commandera, ci-après, l'ordre de passage des différents dessins, et non plus l'ordre dans lequel on découvre le bâtiment quand on ne le connaît pas, ordre qui avait été retenu lors du message précédent.

Notre principal souci au départ était en effet d'obtenir l'habitabilité la plus plaisante à vivre. C'est ainsi qu'un rôle important a été dévolu d'entrée de jeu à la future cuisine-salle à manger, installée sur 35 m2 au Sud du bâtiment, dans l'ancien salon :

Plan du rez-de-chaussée de la ferme après travaux prévus au permis.

De même, le confort des chambres a été privilégié, avec l'idée de ne pas lésiner sur leurs dimensions (car c'est selon moi un charme important de la campagne que d'y disposer de grandes chambres) et de les doter chacune d'un cabinet de toilettes et d'un dressing ; les rythmes de la charpente ont évidemment joué un rôle dans leurs positionnements respectifs ; la chambre Sud, au plafond d'autant plus élevé qu'on y faisait disparaître le grenier, devait devenir celle "des parents" et les deux autres à l'étage, sous comble, celles "des enfants" (ou "des amis") ;

Plan de l'étage de la ferme après les travaux prévus au permis.

Les autres volumes ont été affectés comme conséquence de ces choix initiaux :
- afin d'assurer un chauffage bon marché des pièces d'habitation, nous avons maintenu au rez-de-chaussée un salon de taille raisonnable, 5 m 13 sur 6 m 48, ce qui fait quand même plus de 31 m2 de surface ;
- l'entrée principale du bâtiment a été imaginée près du chemin d'arrivée et dotée d'une pièce annexe de débotté ;
- derrière cette entrée ont été reléguées la lingerie et une pièce destinée à recevoir tous les matériels d'électro-ménager bruyants et volumineux dont nous encombre la vie moderne.

Restait donc à affecter un volume de plus de 53 m2 au rez-de-chaussée pour lequel nous avons imaginé un statut principal de salle de jeux pour les enfants (donc à l'abri des intempéries et sous la surveillance facile des parents).

La question de la desserte de l'étage par des escaliers a été difficile à résoudre ; nous n'avons pas trouvé de meilleure solution que d'imaginer deux escaliers, l'un à la place de celui que nous connaissions, l'autre, en bout de la grande salle du rez-de-chaussée ; le premier desservirait ainsi l'appartement des parents, le second, le volume des enfants, avec bien sûr une interconnexion à l'étage entre ces deux espaces.

Dans ce projet, les hauteurs sous plafond restaient néanmoins limitées puisque nous ne modifions pas les niveaux du sol ni ne relevions les poutres du plafond du rez-de-chaussée :

Coupe longitudinale de la ferme après les travaux prévus au permis.

La hauteur sous plafond demeurait ainsi à 2 m 51 dans le nouveau salon et stagnait à 2 m 22 sous poutres dans la nouvelle salle de jeux :

Au final, ce sont ces choix d'aménagements intérieurs qui impliquaient les changements à apporter aux façades.

D'abord, la façade Ouest, avec sa nouvelle entrée près du chemin et, toujours, une certaine retenue dans le percement d'ouvertures nouvelles :

Façade Ouest de la ferme après travaux selon permis.

Ensuite, la façade Est, remise en ordre sans faire disparaître sa fonction initiale de bâtiment à usage partiellement agricole :

Façade Est après travaux selon permis.

A noter que la porte Nord de la façade Est (celle à droite) correspond à la nouvelle chaufferie que nous avons voulu établir près du chemin, afin de faciliter les livraisons de carburant.

On pourra observer, à l'étage, que nous n'avons pas souhaité percer de lucarnes trop volumineuses, de manière à ne pas porter atteinte au charme (à retrouver) du bâtiment.

Sur le pignon Nord, apparaissent tois ouvertures minimalistes, destinées à donner du jour dans le cabinet de toilettes et le dressing de la chambre à l'étage et, le cas échéant, dans la chaufferie au rez-de-chaussée :

Pignon Nord de la ferme après travaux selon permis.

Enfin, sur le pignon Sud, une porte remplace la fenêtre du rez-de-chaussée et la fenêtre de l'étage disparaît :

Pignon Sud de la ferme après travaux selon permis.

C'est compte tenu de ces réflexions préalables et de ce permis qu'il convient désormais de se demander quelles améliorations on pourrait apporter à ces plans et, aussi, comment phaser les travaux. C'est à ce stade que j'attends dorénavant les suggestions de Walter...

A ce stade de ma présentation des travaux envisagés sur la ferme, il me revient, avant d'ouvrir un débat éventuel avec W.F. - si toutefois il le veut bien -, d'indiquer quelles sont les questions qui me sembleraient à régler prioritairement.

La première concerne assurément le niveau final du sol au rez-de-chaussée. On a en effet compris que le terrain est doublement en pente, d'une part du Nord au Sud, d'autre part de l'Ouest à l'Est. Cette question est d'ores et déjà sur la table, puisqu'on vient de commencer ces travaux par le positionnement de la porte extérieure de la nouvelle cuisine-salle à manger.

La première contrainte rend difficile de garder le même niveau de sol sur toute la longueur du bâtiment. Alors, combien de niveaux différents prévoir, où placer la (ou les) marche(s) intérieure(s) nécessaire(s), jusqu'où descendre ces niveaux sans risquer de voir ressurgir les infiltrations d'eau et sans compliquer la mobilité entre l'extérieur et l'intérieur du bâtiment, au niveau des portes extérieures ? On a vu qu'avant travaux, il y avait de multiples niveaux, en particulier un pour la future cuisine-salle à manger, un pour le futur salon et, sans doute, au moins un troisième pour le reste du bâtiment (correspondant aux futures salle de jeux, entrée et lingerie) ; la chaufferie peut, sans problème, avoir un autre niveau encore.

Compte tenu de la seconde contrainte, je ne vois pas comment on échappera à une marche au moins entre la future entrée principale, sur la façade Ouest, et la future salle de jeux. On doit aussi se demander si une autre marche ne sera pas nécessaire entre cette future salle de jeux et le futur salon ; j'aimerais l'éviter, de manière à permettre qu'un jour, la salle de jeux et le salon puissent facilement ne former qu'une seule très grande pièce (de plus de 85 m2), ce qui permettrait d'y organiser des réunions nombreuses, dans un cadre impressionnant dès lors que le plafond n'y serait pas trop bas.

La seconde série de questions à résoudre prioritairement concerne justement les hauteurs sous plafond. Car il est encore loisible de modifier la hauteur d'accroche des poutres qui soutiennent le plancher du 1er étage. Nous devrons en tout état de cause tenir compte d'une part, du niveau en-dessous duquel il ne serait pas raisonnable de descendre le sol du rez-de-chaussée, d'autre part, de la ligne faîtière de la couverture que, sauf dans l'extension éventuellement, il n'est pas question de modifier. Entre les deux, nous devrions pouvoir choisir la hauteur du plafond du rez-de-chaussée de manière à donner à ses pièces une ampleur qu'à part dans l'ancien salon, elles n'avaient pas autrefois. Mais, plus on donnera de la hauteur au rez-de-chaussée, plus il faudra être astucieux dans la fabrication des escaliers intérieurs... et plus ce sera compliqué. A l'étage, on pourra envisager d'avoir plusieurs niveaux de plancher mais il faudra penser aux conséquences sur les hauteurs des lucarnes, dans les chambres ainsi que vues de l'extérieur du bâtiment. On pourra aussi se demander si, à l'étage, on peut éviter d'avoir également plusieurs niveaux de plancher, en fait au moins deux.

Une troisième série de difficultés apparaît quand on songe au phasage du chantier, c'est-à-dire à l'étalement dans le temps de la réalisation de ses différentes tranches. On peut en effet imaginer de ne pas tout réaliser parallèlement mais de se contenter d'abord du "volume des parents", à savoir au rez-de-chaussée, la cuisine-salle à manger et le salon et à l'étage, la "chambre des parents" et leur salle de bains et dressing ; il faudra cependant ne pas oublier dès cette première tranche le positionnement de la future chaufferie de l'ensemble (c'est la nécessité d'implanter assez tôt un nouveau conduit de cheminée qui devrait donc nous obliger à choisir d'entrée de jeu l'emplacement final de la chaufferie).

Et je n'évoque pas davantage d'autres questions déjà signalées :
- le choix de la forme de la couverture de l'extension Sud de la ferme ;
- le matériau des linteaux extérieurs à mettre en place aux ouvertures ;
- le mode de chauffage à retenir ; je pense à ce stade à un chauffage par le sol au rez-de-chaussée et par radiateurs à l'étage.

Ce qui paraît sûr, d'ores et déjà, c'est qu'on ne devrait plus oublier d'inclure en temps utile dans la maçonnerie des fourreaux de plastique pour l'électricité, voire d'autres fluides.

Je viens de téléphoner à la mairie de Saint-Bômer-les-Forges, pour savoir qui avait remporté la mise aux enchères de la pierre de seuil (un granite bleu de 1,90 m x 0,90 m x 0,20 m). Les plis ont été ouverts hier soir, lors de la séance du conseil municipal. C'est mon offre, à 416 €, qui a été retenue.

Avant de la présenter, j'avais interrogé Jean LEMARIE et il m'avait cité un ordre de grandeur de 300 €. J'avais relevé ce montant pour avoir une chance d'emporter le morceau puisque, comme l'on sait, j'avais un certain besoin d'une pierre de seuil pour la future porte extérieure Sud de la ferme. Et pas vraiment le temps de courir à droite et à gauche pour faire mon marché.

C'est le maire de Saint-Bômer qui vient de me répondre. Il m'a indiqué qu'il avait reçu deux autres offres. La seconde mieux placée était à 206 €, donc moins de la moitié de mon offre. J'ai donc félicité cet élu d'avoir si bien défendu l'argent de ses administrés. Je trouve que, dans ce dossier, il a été très bon. On ne peut pas en dire autant de moi, sans doute. Mais, au moins, j'ai ma pierre, ce sera mieux que le linteau de grès trop étroit que j'envisageais jusqu'alors...

P.S. : Sachant que le granite a une densité moyenne de 2,7, "ma" pierre pèserait donc près d'une tonne. Pas de doute, ma Kangoo ne suffira pas à transporter ce bazar, il va falloir employer les grands moyens, c'est-à-dire les bras du gros tracteur Valtra...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 21 Octobre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse - Météo - Désultoirement vôtre !
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Le long de la D 22, le tri des pierres continue. Au terme de trois semaines de travail à cet endroit, nous en sommes à peine rendus à la moitié du stock, je pense. Et ceci, sans avoir commencé à trier les granites, c'est-à-dire en s'en tenant aux seuls grès. Encore une fois, mes anticipations sur la durée de ce travail étaient donc trop optimistes. Ce n'est pourtant pas la météo qui nous a gênés, on a même eu de la chance.

21 octobre 2010.

Marie FRULEUX est l'adjointe d'Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France en charge du service départemental d'architecture à Alençon.

J'ai reçu hier, de Marie FRULEUX, le courriel suivant :

"Suite à notre conversation téléphonique, je vous précise les points suivants :

-pour le mur des douves Nord, immeuble classé au titre des Monuments Historiques, en application de l'article 2 du décret 09-749 du 22 juin 2009, la maitrise d'Âœœuvre sera assurée par un architecte du patrimoine (architecte titulaire du diplôme de spécialisation et d'approfondissement en architecture, mention "architecture et patrimoine"). Ces travaux sont soumis à une demande d'autorisation sur monument classé au titre des Monuments Historiques (article l 621-9 du code du patrimoine et articles 19,20 et 21 du décret du 30 mars 2007).

-pour l'allée, les travaux seront soumis à déclaration préalable au titre du code du patrimoine (L621-27 du code du patrimoine) ; la déclaration prévue est souscrite quatre mois au moins avant la date de leur réalisation. (...)"

En d'autres termes :

- pour la restauration des douves de la Chaslerie, je suis dispensé de faire intervenir un architecte en chef des monuments historiques ; j'en suis heureux car je n'avais pas gardé un bon souvenir des deux A.C.M.H. à qui j'avais dû m'en remettre au cours des dernières années, à savoir Mme SCHMUCKLE-MOLLARD et M. RONSSERAY ; je ne suis cependant pas dispensé de confier la maîtrise d'oeuvre à un "architecte du patrimoine", ce qui est une qualification moins pompeuse, amplement suffisante ici à mon avis ; mon intention est donc de charger Lucyna GAUTIER, qui connaît bien la Chaslerie, de préparer le dossier à soumettre à l'administration pour obtenir des subventions qui seront fort bienvenues, tant pour le mur Nord des douves que pour leur mur d'escarpe (voir photos de l'état actuel de ces murs sur deux messages de ce blog, en date des 27 et 31 août derniers) ; pour la réalisation, je n'ai aucun doute que Pascal, assisté si nécessaire d'hommes toutes mains, saura faire et qu'il sera inutile de mandater une des ces très coûteuses entreprises agréées pour la restauration des monuments historiques ;

- pour l'allée principale du manoir, je prends acte du fait que les travaux d'entretien que j'entends y mener ne seront pas subventionnés ; le bon côté de la chose est que je suis dispensé de préparer tout dossier compliqué ainsi que de faire intervenir quiconque autre que mes employés ; nous pourrons donc avancer à notre seul rythme, en tenant compte seulement de la météo et de ce que nous découvrirons sur place, au fur et à mesure de ce chantier.

Je suis donc très satisfait des positions ainsi exprimées par l'administration. Elles sont claires, aussi simples à mettre en œuvre que possible et tout à fait adaptées, à mon avis, aux deux cas d'espèce.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 26 Octobre 2010
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Bâtiment Nord
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En l'état du chantier, il n'y a plus aucun radiateur en fonctionnement à la Chaslerie. Le circuit de chauffage qui desservait le cabinet de toilettes et le dressing attenant à ma chambre a été coupé, dans l'attente de l'intervention du peintre au printemps prochain.

Donc l'hiver sera dur. Ce matin, l'herbe alentour était gelée, comme le montre cette vue du départ de l'allée principale. Les pierres alignées dans l'herbe sur la gauche de l'allée indiquent l'emprise que devrait avoir celle-ci après restauration.

26 octobre 2010.

Dès 7 h 30 ce matin, alors qu'il faisait encore nuit noire, Pascal triait les pierres le long de la D 22. Bernard est ensuite venu lui donner un coup de main. Comme on le voit, ils ont pris grand soin de ne pas abîmer les cerisiers sauvages qui avaient poussé au milieu des tas de pierres :

26 octobre 2010, Pascal et Bernard au travail dans le froid du matin.

Le long de la haie, les tas de pierres, rassemblées selon leur taille, commencent à donner envie de les remaçonner enfin.

26 octobre 2010, les tas de pierres désormais triées.


Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 27 Octobre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Achetée le 6 mars dernier sous la pression de Pascal, la mini-pelleteuse a d'ores et déjà été utilisée 300 heures à la Chaslerie. En moins de huit mois, elle aura donc été amortie. Voilà une bonne nouvelle car je n'étais pas sûr que nous en aurions un usage suffisant. C'est tout de même un gros engin pour un particulier. Pascal est désormais expert dans sa conduite, ce qui n'était pas non plus évident "a priori".

Voici le plan sommaire des tas de pierres le long de la D22 que Pascal trie depuis 4 semaines :

Plan pour le suivi du tri des pierres le long de la D 22.

Sur ce plan, il y a 5 secteurs, marqués de 1 à 5. Chacun a 30 mètres de long. Chaque petit rond représente une benne de camion de terrassier ; certains ronds sont plus grands, lorsque le terrassier a déversé son chargement 2 ou 3 fois au même endroit. Les ronds rouges (il y en a 8, je le précise car les couleurs sont mal passées au "scanner") représentent des tas de granite, les bleus, de grès, et les verts, de grès mélangé à de l'argile (donc plus longs à trier).

Lorsque j'ai dressé ce plan, le 9 octobre dernier, Pascal, qui travaille du Sud au Nord (donc en direction de Lonlay), en était rendu au tiers du secteur 2, là où l'on voit sur mon schéma de tout petits ronds (ils correspondent à des tas de grès trié selon la taille). Aujourd'hui, il travaille au niveau du tiers du secteur 4 ; il a donc dépassé la zone des cerisiers sauvages (marqués par de petites croix sur le plan). Il lui reste ainsi à trier 8 tas dans le secteur 4 et 6 dans le secteur 5. Sachant qu'il passe en moyenne une demi-journée par tas, il n'aura pas terminé avant la fin de la semaine prochaine, si le temps reste propice. Autrement dit, il en aura eu pour 6 semaines de travail, malgré les coups de main précieux de Bernard et de Claude.

Ce sera quand même une bonne chose de faite. On y verra enfin clair dans l'état de nos stocks avant de se lancer, éventuellement, dans les travaux nécessaires au niveau des douves...

Hier matin, Pascal est allé récupérer le granite acheté à Saint-Bômer-les-Forges. Il y servait de seuil à la mairie. Mais celle-ci vient d'être modernisée et agrandie à grands frais, ceux des contribuables de la communauté de communes du Domfrontais. Cette nouvelle invention administrative semble avoir peiné à trouver ses premières priorités, là et ailleurs dans son ressort. A Saint-Bômer, c'est une rampe d'accès en béton pour handicapés qui a rendu cette pierre obsolète. En tout cas, j'imagine que le bâtiment en question date du XIXème siècle, ce qui nous permet de dater ce granite.

28 octobre 2010, la dalle de granite pour le seuil Sud de la ferme.

Pascal pourra l'installer à l'entrée Sud de la ferme de la Chaslerie dès que la météo ne lui permettra plus de trier les pierres, lorsque le sol d'argile, labouré par les chenilles de la mini-pelleteuse, deviendra trop glissant.

Dans l'immédiat, le tri des pierres se poursuit. Voici comment se présentent désormais les stocks, prêts à maçonner :

28 octobre 2010, tas de grès triés le long de la D 22.

Dans l'après-midi, notre voisin Claude FAVERIS est venu discuter avec Pascal et Bernard. Il n'avait pas manqué d'apporter le café et une fiole de goutte pour maintenir le moral des troupes. Nous leur avons fait honneur. Comme par hasard, Claude MARTIN est alors apparu derrière une haie et s'est joint à nous.

29 octobre 2010, visite inopinée de Claude FAVERIS qui nous avait apporté le café et de quoi le pousser.


Il va donc falloir déposer une demande d'autorisation préalable pour la restauration de l'allée principale.

C'est l'occasion d'évoquer ici les plans cadastraux dont je dispose à ce sujet. Pour la clarté de l'exposé, je vais partir du plus récent puis remonter dans le temps. (N.B. : la présente rédaction de ce message tient compte des découvertes que j'ai faites aux archives départementales de l'Orne le 25 novembre 2010, et dont je rends compte, sous l'onglet "Sujets divers", dans un message du 26 novembre 2010 ; en particulier, je m'interroge désormais sur la justesse des deux derniers plans ci-après).

Le plus récent a été préparé dans le cadre du remembrement de La Haute Chapelle qui était en cours lorsqu'en 1991, j'ai acheté la Chaslerie. Il est présenté ici de façon telle que "grosso modo", le Nord soit à gauche. Trois parcelles apparaissent sur cet extrait : en haut, celle du manoir (ZT 5), en bas celle de la ferme (ZT 2), à droite celle des agriculteurs les plus proches (géographiquement), actuellement les frères VINCENT (ZT 4).

Le plan cadastral lors du dernier remembrement.

C'est sur la base de ce plan que, dans le cadre de ce remembrement, l'essentiel des terres de la Chaslerie a été regroupé en une seule parcelle. En fait, ce plan n'est pas celui qui dit le droit actuellement ; il représente en effet ce qui serait advenu si ma voisine de l'époque, Jeannette LEVEQUE, n'avait pas renié sa parole en cours de remembrement (pour le détail de cette sale affaire, voir à l'onglet "Sujets divers", neuf messages mis en ligne en novembre 2010). On pourra noter qu'à l'intérieur de ces parcelles consécutives à une étape du remembrement (mais c'est également vrai sur le plan définitif où aurait dû être retracé le dernier avatar), toute trace de haie ou de fossé a disparu (même les douves, ce qui est un comble s'agissant d'un monument historique classé !). Est-il utile que j'indique que, de mon point de vue, ce plan, ainsi laminé, constitue de fait un encouragement à faire disparaître toute haie du bocage environnant, un "pousse-au-crime" bien inutile en l'état des mœurs de certains agriculteurs peu enclins, à l'évidence, à défendre la beauté des sites ?

Deuxièmement, le plan qui était en vigueur juste avant ce remembrement. Sur cet extrait, le Nord est en haut à gauche. Là, le géomètre avait encore respecté les limites des parcelles traditionnelles.

Cadastre en vigueur jusqu'au début des années 1990.

L'allée principale y était clairement représentée et l'on voit même que, curieusement pour qui a connu les lieux depuis quelques décennies, elle s'infléchissait sur la droite entre les anciennes parcelles 27 et 29, avant, semble-t-il de longer, au niveau de l'avant-cour du manoir, le mur de la chapelle au manoir. Ce plan avait en outre l'intérêt de représenter la charretterie dans son emprise d'origine (à côté du 12) ainsi que des bâtiments aujourd'hui démontés ou même disparus (en particulier le fournil de la cave, le bûcher de l'arrière-cour du manoir - près du 15 -, ou des granges diverses à proximité de la ferme). Ce plan montre également le circuit des douves dans son état des années 1950, avec l'arrivée de l'eau à l'angle Sud-Est des douves, une première sortie en limite Sud de la parcelle 9 et une sortie importante au Nord de la parcelle 8.

Troisièmement, voici un plan datant, semble-t-il, du milieu du XIXème siècle, tel que Nicolas GAUTIER l'avait copié je ne sais où :

Le plan cadastral qui devait être en vigueur dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Sur l'allée principale, il ne nous apprend pas grand chose, sauf peut-être qu'avant de déboucher devant la cour du manoir, elle s'incurvait nettement dans l'avant-cour (où figurait une construction disparue - j'ai entendu parler d'une forge, on l'aperçoit d'ailleurs sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, cf photothèque -). Ce plan du XIXème siècle nous montre surtout en quoi consistait alors le circuit des douves, avec un arrivée fraîchement creusée au Sud-Est du manoir ainsi q'une sorte de canal recourbé selon les lignes du terrain au Nord-Ouest. Je signale également que n'apparaît pas sur ce plan le bâtiment Nord, ce que semble contredire un témoignage reçu récemment en "Sujets divers" sur ce site internet (à propos d'un cadran solaire daté de 1815 et aujourd'hui disparu).

Quatrièmement, le plan dit "du cadastre napoléonien", copié ici par Nicolas GAUTIER sur l'original conservé aux archives départementales à Alençon :

Copie par Nicolas GAUTIER du plan dit "du cadastre napoléonien", datant en fait de 1824.

Si cette copie est exacte, la principale information que j'y découvre tient au fait qu'avant de franchir la douve Sud, l'allée principale passait entre deux petites parcelles qui me semblent témoigner de la présence très ancienne, à cet endroit, de deux pavillons d'entrée ou d'un châtelet. Apparemment, ces constructions avaient déjà disparu à l'époque de ce plan mais on en conservait encore la mémoire. Quant aux douves, l'on voit qu'il en restait un bout derrière la charretterie et l'on a confirmation de l'implantation de leur ancienne arrivée d'eau, un circuit que j'ai fait recreuser dès 1991.

P.S. du 26 novembre 2010 : il semble que la copie par Nicolas GAUTIER du "plan cadastral napoléonien" (en fait, plan de 1824) comporte des erreurs. Je signale que je donne aujourd'hui la bonne version de ce plan dans un message édité sous l'onglet "Sujets divers".
En fait, pour la restauration de l'allée principale de la Chaslerie, tout se trouve conditionné par le refus de mes voisins (actuellement les frères VINCENT) de me vendre la bande de terrain dont j'aurais besoin pour conserver à la chaussée son emprise actuelle. Ce blocage m'oblige en effet à déporter la chaussée de quelques mètres vers l'Est si je veux replanter l'avenue d'arbres dans des conditions incontestables par ces voisins.

Ces voisins prétendent en effet que la moitié du talus le long de leur terrain leur appartient. C'est aussi ce qui est illusté sur le plan détaillé de l'allée que j'ai fait établir, dès avril 1992, par la S.C.P. OLLIVIER-PELLE, géomètres-experts à Alençon. Sur ce document, trop large pour être scanné en entier avec mon matériel, le Nord est en haut. En voici un extrait, au départ de l'allée :

Ce plan détaillé semble ainsi confirmer que, si le talus qui se trouve à droite de l'allée en descendant m'appartient en totalité, ainsi que le fossé qui le longe, il n'en irait pas de même pour le talus de gauche que je serais censé partager avec mes voisins. Puisque l'allée est, sur une largeur de 8 mètres, donc avec ses deux talus, inscrite à l'I.S.M.H., on arriverait à une situation absurde où ces voisins pourraient continuer à bloquer la restauration tant que je ne me déciderais pas à en décentrer la chaussée. Comme l'on voit, cette question est délicate ; elle a d'ores et déjà donné lieu à de longs débats sur lesquels je reviendrai dans la rubrique "Sujets divers", puisqu'il ne s'agit pas là, à proprement parler, de faits qui ont leur place dans le "journal du chantier" ; mais plutôt dans le vrac des "Sujets divers", entre un article sur la généalogie et un autre sur la géologie ; dans une sous-rubrique à créer, si l'on veut, et qui pourrait s'intituler "moeurs locales"...

Accessoirement, ce plan détaillé montre que l'allée commence à 158 m d'altitude et a 534 m de long entre, d'une part, ce départ au Sud du manoir et, d'autre part, la double porte cochère et piétonnière du manoir. Au total, la dénivellation est de 20 m ; la pente moyenne est donc de l'ordre de 4 % mais elle n'est pas constante puisque le profil de l'allée est globalement concave, l'arrivée s'effectuant au terme d'un faux-plat.