Journal du chantier

Mauvaise nouvelle et bonne nouvelle ce matin...

La bonne, c'est que Carole était présente lorsqu'Igor est venu m'annoncer ce qu'il a découvert dans le volume situé au-dessus du salon, au milieu des gravats. Ainsi, elle comprendra peut-être qu'un chantier de restauration ne saurait être contraint par un calendrier exagérément tendu car édicté abstraction faite des réalités du terrain...

La mauvaise, c'est qu'en déblayant le sol de la pièce au-dessus du salon, Igor et Jonathan ont constaté que plusieurs planches étaient vermoulues :

18 mai 2012, une planche vermoulue parmi d'autres.

Il paraît peu vraisemblable que nous puissions ne pas remplacer l'intégralité des planches de ce sol. Ces planches sont chacune à cheval entre deux solives du plafond du salon. Les travaux affectant le salon risquent donc de durer beaucoup plus longtemps qu'anticipé, même par moi. Afin de prendre la mesure de l'étendue des dégâts, j'ai donc demandé à Igor et Jonathan de retirer toute l'argile de cette pièce. Mais, avant même de déblayer cette argile, je les ai chargés de gratter l'enduit des murs. Heureusement, ce dernier est à base de terre et se décolle très facilement. Jonathan, qui s'y connaît en chevaux (ses parents élèvent en effet 35 chevaux à la sortie de Domfront vers Alençon, au "ranch de la Foucaudière"), me fait observer au passage que cet enduit, datant apparemment d'avant l'incendie du 19ème siècle, est un mélange d'argile et de crins de cheval :

18 mai 2012, Igor et Jonathan en train de faire tomber l'enduit des murs.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 18 Mai 2012
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Bernard est revenu ce soir broyer l'herbe du Pournouët :

18 mai 2012, Bernard, as du volant !

Quand je considère l'immensité de ce terrain, je me dis qu'il faut être fou pour envisager, comme moi, de lui redonner son aspect ancien de jardin d'agrément...

Lucyna GAUTIER n'est nullement affolée par l'état des planches découvertes hier. Nous allons cependant finir de retirer l'argile pour voir combien de celles-ci il y aurait lieu de changer. Pour la suite, Lucyna recommande qu'à défaut d'argile (qui aurait sa préférence), nous coulions sur ces planches un béton allégé contenant du chanvre qu'une toupie viendrait livrer. Pour le plafond, elle suggère de garder l'horrible canevas de sapin implanté par mes prédécesseurs mais de le dissimuler derrière un décor de style 17ème ; j'attends de voir ses dessins pour me prononcer à ce sujet. J'ai fait part de ma préférence pour que cette pièce d'environ 60 m2 ne soit pas divisée (ce qui n'est pas l'avis de Carole) et Lucyna va présenter un projet de compartimentage auquel elle a, paraît-il, déjà réfléchi.

19 mai 2012, Philippe JARRY (de passage pour nous prêter son niveau à laser), Lucyna et Mr T.

Puis Lucyna est entrée en conclave avec Carole et, surtout, Mr T., afin d'avoir une première discussion sérieuse sur les travaux envisagés dans l'"aile de la belle-mère". Comme je l'avais promis, je me suis alors retiré ; d'ailleurs, ainsi que je l'ai déjà expliqué sous cet onglet, je n'ai pas la moindre idée sur la meilleure façon de réparer les dégats occasionnés, dans ces volumes, par les initiatives aberrantes du père de mon vendeur.

19 mai 2012, conférence au sommet dans la cuisine provisoire, au rez-de-chaussée du colombier.

P.S. : En fait, Lucyna proposerait, si j'ai bien compris, d'implanter la cuisine et l'escalier de l'aile de la belle-mère dans l'écurie actuelle. Cela nécessiterait sans doute l'ouverture d'une fenêtre sur cour. Il s'agit là d'un parti auquel, de notre côté, nous n'avions pas réfléchi mais cela paraît astucieux. Par de telles suggestions, l'architecte démontre à mes yeux sa valeur ajoutée. Deux autres domaines où son expérience est précieuse sont le phasage des travaux et tout ce qui concerne les fluides (eau, électricité, chauffage), c'est-à-dire des questions pratiques qui m'ont toujours paru fastidieuses...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 21 Mai 2012
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse - Murs divers
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Afin de ne pas avoir de soucis inutiles pendant la restauration du mur d'escarpe des douves, je viens de prendre contact avec le service des eaux de la direction départementale des territoires. Je souhaite en effet leur indiquer ce que j'envisage pour dériver temporairement l'eau qui s'écoule dans les douves. Ils doivent me communiquer un questionnaire avant qu'un fonctionnaire ne vienne sur place prendre connaissance du projet.

P.S. : Questionnaire rempli et renvoyé, avec 5 pièces jointes. Apparemment, mon interlocuteur sait faire preuve de bon sens.

Même sa mère (nouvelle visiteuse du site, paraît-il, et on la salue au passage) ne le reconnaîtrait pas : Jonathan s'est transformé en véritable fée du logis, tirant parti de chaque minute de pluie pour monter récurer, balayer, briquer la pièce au-dessus du salon, désormais débarrassée de toute son argile. C'est nickel !

22 mai 2012, Jonathan au travail.

Mardi prochain, je demanderai à Sébastien LEBOISNE, qui vient pour installer les lambourdes des boiseries de la "chambre mortuaire", de m'indiquer combien de planches seraient à changer. D'après moi et à ce stade de nos découvertes, il pourrait y en avoir beaucoup moins que je ne l'ai craint il y a quelques jours.

P.S. du 4 juin 2012 : Erreur, toutes les planches se sont révélées à changer...

Maurice VERRON, géomètre du cabinet ZUBER-MAILLARD (successeurs du cabinet DELAHOUSSE de Mayenne) est passé ce matin préparer les modifications du plan cadastral nécessitées par la prochaine vente à une S.C.I. familiale à créer de la nue-propriété de l'"aile de la belle-mère".

23 mai 2012, M. VERRON en train de prendre des mesures.

Je rappelle que l'"aile de la belle-mère" désigne, depuis l'époque où vivait encore la mère de mon vendeur, décédée en 1970, le sous-ensemble des bâtiments sur cour constitué du colombier et des écuries ; c'est en effet la dénomination qui figurait sur la clé du colombier lorsque, en 1991, j'ai acheté la Chaslerie.

Comme je l'ai récemment expliqué, je prépare le transfert progressif à mon aîné (qui préfère garder l'anonymat sur ce site, de sorte que je l'y dénomme Mr T.) des volumes en question ; il accepte d'en prendre en charge les travaux très prochainement, c'est-à-dire une fois que j'aurai mené à bien la restauration de la charpente et de la couverture des écuries ; cette restriction tient au fait que l'arrêté de subvention de cette tranche de travaux est libellé à mon nom de sorte que, paraît-il, il serait pratiquement impossible d'y substituer le prénom du fiston ; bien entendu, le prix de cession des parts de la S.C.I. (ou, selon le calendrier, celui de la nue-propriété de ladite aile) tiendra compte de cette particularité.

Je signale que, depuis le remembrement de La Haute Chapelle, les bâtiments de la Chaslerie sont cadastrés en "terres agricoles". C'est évidemment absurde et cela semblerait démontrer une fois de plus les abus d'un monde paysan en pleine dérive productiviste, à qui la bride serait laissée beaucoup trop lâche sur le cou et qui imposerait des thèses stupides, ainsi qu'on le voit dans le voisinage de la Chaslerie où un jeune abruti ratiboise les haies et talus avec une impunité inacceptable. En pratique, un classement en terres agricoles interdit, une fois le remembrement passé, de créer ou de recréer des droits de passage ; si l'on ne respecte pas cette règle, on risque ni plus ni moins que l'annulation des actes notariaux pris en contravention ; dans le cadre de ses diligences normales, le géomètre a donc dû tirer les conséquences d'une pareille ânerie, ce qui l'a conduit à délimiter bizarrement le nouveau lot ; j'ai essayé de faire en sorte que cela ne soit pas la source de litiges à terme mais il reste à espérer que le classement de la Chaslerie parmi les monuments historiques nous en préserve, autrement dit qu'il y ait toujours des fonctionnaires des affaires culturelles en charge du respect d'un tel lieu, y compris par les imbéciles les plus nocifs, ceux qui sont incultes et insensibles à la beauté et que les aléas de l'histoire ou des modes pourraient mettre en situation d'interférer.

P.S. : Me relisant, je me pose la question : est-ce le monde paysan qui débloque ou ne sont-ce pas plutôt des individus qui, à Bruxelles ou je ne sais où, distordraient les règlementations dans un sens qui incite les agriculteurs à dénaturer le bocage comme on le voit trop souvent ? Je crois quand même qu'il y a de l'abus manifeste chez certains jeunes qu'il serait urgent de mieux encadrer ; c'est là, me semble-t-il au premier chef, le rôle des élus des communes rurales, tenons-les pour responsables et demandons-leur des comptes à la première occasion !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Mai 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers
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Reçu hier de la D.R.A.C. un courriel selon lequel les dossiers envoyés récemment, à propos de l'étude préalable (il faut, paraît-il, désormais parler de "diagnostic") et de l'autorisation de lancer les travaux sur le mur d'escarpe, ne sont toujours pas réputés complets. Il en va de même pour le mur Ouest de la douve Nord mais là, la balle est restée dans le camp de Lucyna GAUTIER qui nous doit le chiffrage ad-hoc. Toutes ces formalités sont usantes. Je demande à Lucyna de faire le nécessaire, en liaison avec la D.R.A.C., pour ne pas rallonger une nouvelle fois les délais d'instruction. Vivement qu'on en finisse avec toutes ces paperasses !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 29 Mai 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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C'est bien connu, "quand le chat n'est pas là, les souris dansent" !

29 mai 2012, état du chantier du mur Ouest de la douve Nord.

J'ai comme l'impression qu'il pourrait y avoir deux paires de bretelles à remonter ce matin...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 29 Mai 2012
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Logis - Economie - Désultoirement vôtre !
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17 mois après le dégât des eaux dans la cage d'escalier du logis, je viens à peine de recevoir l'indemnité d'assurance ; elle est d'un montant ridicule. Il est vrai qu'il faut choisir : ou bien on traite convenablement les clients, ou bien on arrose des mandataires sociaux qui ont envoyé le groupe dans le mur.

Je ne resterai donc plus longtemps client de ces zozos.

P.S. du 19 juillet 2012 : L'affaire est mûre, je serai désormais client d'Axa. Oublions vite Groupama, le service y est devenu minable !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 30 Mai 2012
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Murs divers
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Un coup de fil à Lucyna GAUTIER m'apprend que nous allons devoir faire intervenir un métreur pour qu'il donne son estimation du nombre d'heures de travail de tâcheron nécessaires pour la restauration du mur Ouest de la douve Nord. Encore des documents supplémentaires et encore des frais annexes !

Par ailleurs, il y a une complication pour l'autorisation de lancement de travaux sur le mur d'escarpe. Aux dernières nouvelles, il semble qu'on ne puisse commencer une étude préalable après qu'on a ouvert le chantier. Je demande donc à Lucyna de réduire (encore) le champ de son étude préalable aux biefs et au pont. Mais j'ai besoin, dans les meilleurs délais, du résultat de ses cogitations à propos du mur d'escarpe afin de ne pas perdre de précieux mois à attendre le feu vert de la D.R.A.C.

Mauvaise surprise, ce matin, en entrant dans la "chambre mortuaire" (c'est ainsi que j'appelle la chambre du rez-de-chaussée du bâtiment Nord, suscitant chaque fois l'indignation de Carole) : au pied du pignon Ouest, nombre de tomettes sont recouvertes de moisissures. L'hypothèse favorable est que la cire d'abeille, certes répandue là à profusion, est à l'origine de celles-ci, d'autant que, en l'état du chantier, la pièce n'est jamais aérée.

30 mai 2011, les moisissures au sol de la

Les compagnons de Sébastien LEBOISNE, le menuisier, ont commencé à poser les tasseaux nécessaires pour les boiseries de cette pièce. Ils doivent slalomer entre les fils électriques posés par deux artisans successifs, ce qui ne facilite pas les choses ; l'électricien E.J.S. est cependant passé ce matin pour leur expliquer l'écheveau :

30 mai 2012, les compagnons de Sébastien en train de poser les tasseaux dans la

De son côté, Sébastien a examiné les planches de la grande pièce du 1er étage du logis.

30 mai 2012, Sébastien LEBOISNE en train d'examiner les planches de la

Il préconise de changer toutes les planches que les vers ont touchées. Il est vrai qu'il dispose d'un stock de planches en chêne d'anciens wagons à bestiaux de la S.N.C.F. dans lequel il pourra piocher ; je suppose qu'il sera inutile de les imbiber d'ammoniac pour les patiner...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 31 Mai 2012
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Murs divers
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Compte tenu des standards de qualité que j'impose et malgré le réemploi de matériaux de bâtiments démontés, la restauration du mur Ouest de la douve Nord suppose le retaillage fréquent des pierres. Je constate avec satisfaction que, comme Igor, Jonathan est habile à cette tâche qui prend néanmoins beaucoup de temps.

Jonathan en train de retailler des pierres.

On remarquera au passage que ces gentlemen portent des gants spéciaux pour travailler, ce qui n'était pas le cas de mes précédents maçons...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 31 Mai 2012
Journal du chantier - Abords, Avenue, terrasse - Nature (hors géologie) - Désultoirement vôtre !
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Branle-bas de combat, les taupes attaquent !

J'ai donc convoqué Michel LECORPS, grand chasseur de taupes devant l'Eternel, afin de les combattre. Les coups de croc à fumier n'ayant servi à rien...

31 mai 2012, contre-attaque échouée !

... il a placé ses pièges ce soir...

31 mai 2012, observez les gants pour bloquer les odeurs d'homme...

... et reviendra les relever d'ici 36 heures :

31 mai 2012, il ne reste plus qu'à attendre !

P.S. du 1er juin 2012 : M. LECORPS est revenu au bout de 24 heures. Chou blanc ! Il repose donc ses pièges. S'ils ne fonctionnent pas avec ces taupes-ci, il envisage de leur proposer des vers empoisonnés.

Pendant que Bernard coupe les herbes au pied des murs...

31 mai 2012, au pied de la tour Nord-Est.

... regardez bien au milieu de la photo...

Vous ne voyez rien ? Alors j'agrandis :

31 mai 2012, Jonathan et Igor sur le chantier du mur Ouest de la douve Nord.

Comme chaque fois que je m'apprête à le prendre en photo torse nu, Igor s'empresse de remettre son polo : en voilà encore un qui n'est toujours pas disposé à suivre l'exemple de Patrick, 3ème Comte de Strathmore et Kinghorne (donc ancêtre de S.M. la Reine Elizabeth II, du côté Bowes Lyon) !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 1er Juin 2012
Journal du chantier - Administration - Ferronnerie - Logis - Ferme et son fournil
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Malgré de multiples rappels, Roland FORNARI, le forgeron, n'a toujours pas achevé les travaux commencés avant Noël ni envoyé les devis demandés depuis longtemps pour les 3 grilles du 1er étage du logis. Chaque fois que je le relance, il improvise des explications plus ou moins plausibles pour tenter de justifier ses retards.

J'aimerais que ces travaux (notamment la pose de la grille du puits de la ferme) soient enfin terminés. Quant aux devis, plus tôt je les recevrai, plus vite je pourrai les mettre dans les circuits administratifs pour subvention ; l'expérience montre que cet exercice est toujours beaucoup plus compliqué que ce à quoi l'on s'attend.