Journal du chantier

Voici la demande de permis de construire préparée par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine, en vue de la restauration du mur Ouest de la douve Nord :

(Il y a diverses petites erreurs de dénomination de lieux dans ce dossier).
Voici le châtaignier que la récente tempête a fait chuter :

13 mai 2020.


Le chemin communal que l'on aperçoit a été profondément raviné par les trombes d'eau de ces derniers jours ; il faudrait que je le signale à la municipalité.

En revanche je n'ai pas retrouvé le chêne au sol. Je demanderai à Francis de me préciser l'endroit.
En complément du dossier de permis de construire accordé pour la cave, j'ai retrouvé des dessins préparatoires de Nicolas GAUTIER en vue de la restauration de l'appentis de ce bâtiment...

... ainsi que, semble-t-il, des dessins achevés qui devaient faire partie du dossier déposé en vue de ce permis de construire :

Or l'on sait que l'appentis réalisé n'a pas la forme de celui dessiné. Si mes souvenirs sont bons, Roland BOUSSIN avait préconisé puis réalisé le bardage que l'on connaît.

Quoi qu'il en soit, je n'ai pas conservé les plans du dossier déposé ; j'ai dû les communiquer à un maître d’œuvre qui ne me les aura pas rendus (je pense qu'il s'agit de Dominique RONSSERAY car Mme SCHMÜCKLE-MOLLARD n'avait pas manqué, à la fin de sa mission, de me renvoyer ses archives).

Or ce manque dans mes dossiers est à l'origine d'un incident avec mon aîné que je me rappelle très bien.

Afin de l'inciter à me relayer, je lui avais fait don de la nue-propriété de la cave, à charge pour lui d'en finir la restauration. Il était encore célibataire et m'avait dit qu'il voulait percer des fenêtres sur la façade Sud de ce bâtiment ; il expliquait que jamais une demoiselle n'accepterait de vivre dans un bâtiment aussi sombre, donc que je le condamnais à ne pas prendre femme. J'avais résisté, arguant qu'il n'y avait pas de raison de dénaturer ce bâtiment à une époque où les LED fournissent un excellent éclairage intérieur. Puis, devant son insistance, j'avais affirmé, sur la base de mes souvenirs, que le permis obtenu ne permettait pas ces modifications.

Ne se le tenant toujours pas pour dit, mon aîné s'était rendu en mairie de La Haute Chapelle pour consulter ledit permis. Et m'avait rendu compte de sa découverte :


Et, à ce stade du débat, j'avais encore résisté "dans l'intérêt du monument", en soulignant la difficulté du percement de telles ouvertures si l'on ne voulait pas que leur nouveauté saute aux yeux. Donc mon aîné avait alors abandonné son projet de restaurer la cave selon son idée.

Il se trouve que, dans le cadre du pensum en cours, je viens de remettre la main sur le jeu de plans de la cave qui restent en ma possession :

Il s'agit, ici aussi et à l'évidence, de travaux préparatoires aux dessins déposés dans le cadre de la demande de permis. En effet, il n'était pas alors prévu de lucarnes mais des "casts" qui avaient dû me hérisser à un point tel que j'en avais oublié que le projet prévoyait bien les fenêtres désirées par mon aîné.

Accessoirement, ceci montre que les GAUTIER, mari et femme, sont des fanas de "casts", ce qui est pour le moins étrange à mes yeux.

Trêve de bavardage. Avec le recul (et la sagesse ?) que confèrent les années, je me dis que l'idée de mon aîné n'était pas si mauvaise. Et je sais désormais, d'expérience (notamment sur le bâtiment Nord), qu'on peut introduire des novations significatives dans une maçonnerie sans que cela pose en soi de problème esthétique (dans le cas du bâtiment Nord, j'ai ainsi pu réduire, comme montré par ailleurs sur ce site, la dimension d'horreurs des années 1970, sans aller toutefois jusqu'à les faire disparaître).

Tout ceci pour dire que, si mon aîné voulait bien reprendre son projet au cours des prochaines années, je m'y opposerais d'autant moins que j'ai vu ce dont il avait été capable à son domicile parisien. Et, comme je l'ai rappelé par ailleurs, "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".
Les carrelages omniprésents dans le bâtiment Nord (tout comme les enduits en ciment qui, eux avaient tout colonisé partout) avant que je fasse disparaître ces horreurs :


(Le garçonnet de gauche est mon cadet.)
Les enduits en ciment sur les murs de la salle-à-manger du logis, avant que je les fasse disparaître (on fêtait en famille les 14 ans de mon aîné et les 10 du cadet) :

Août 1996.

Août 1996.

Août 1996.

Août 1996.

Bien qu'en scannant ces photos, j'aie introduit un reflet en halo, on voit que la facture de ces enduits était sèche et brutale et qu'ils n'avaient pas empêché des remontées d'humidité à de nombreux endroits.
Voici trois dépendances de la ferme, accolées l'une à l'autre, dans leur état de mai 1999 (selon les dates figurant sur les photos), que, les jugeant impossibles à restaurer et sans intérêt particulier, j'ai fait démolir à la première occasion :

Au milieu, l'entrée de gogues :

L'ancien poulailler :

A quoi tient parfois la restauration d'un monument historique ?

A l'été 1997, je m'étais rapproché de François POUGHEOL, architecte du patrimoine dont j'admirais la qualité des travaux au manoir de la Grande Pierre à Céaucé, pour lui demander de réfléchir à ce que pourrait être la restauration du bâtiment Nord de notre manoir favori, bâtiment dont j'estimais qu'il avait été massacré par les horribles et stupides percements et autres travaux au ciment et aux céramiques très moches dus à mes prédécesseurs.

Hélas pour moi, je commençais à traverser alors une zone de grandes turbulences dans ma vie professionnelle, zone dont je sortis plusieurs années plus tard et non sans mal, ainsi que raconté par ailleurs. Donc je ne donnai pas suite à ce projet dont je ne voyais d'ailleurs pas comment il pourrait être mis en œuvre sans que les cicatrices ne se vissent. Sur ce dernier point, la suite me rassura car l'on sait que je menai seul d'importants travaux modificatifs du bâtiment Nord au début des années 2010, de mémoire, c'est-à-dire une fois que j'eusse recruté Claude MARTIN.

Dans le cadre de mes classements en cours pour le pensum que l'on sait, je redécouvre le dossier du projet de François POUGHEOL...

... et, avec le recul que peuvent donner les 23 années qui viennent de s'écouler, plus l'expérience de mes propres réalisations, je dois reconnaître que je ne le trouve pas mauvais. Je dirais même qu'il me semble, à plusieurs titres, supérieur à ce que j'ai fait (je pense ici à l'accès à l'arrière-cour et au traitement ingénieux de l'électro-ménager bruyant ; moi, j'ai privilégié la commodité de mes vieux jours, avec ma "chambre mortuaire" de plain-pied, actuel "petit salon" pour reprendre la dénomination préférée par Carole). Tant pis, le coup est parti et ce ne sera pas moi qui remettrai l'ouvrage sur le métier, "such is life" !

Pour comprendre ce rendez-vous manqué, il faut sans doute prendre également en compte le fait que mon caractère et celui de cet architecte n'avaient pas suffisamment accroché : lui-même était sans doute peu enclin à consacrer beaucoup de temps à une clientèle de particuliers, comme la suite de sa carrière l'a montré. Bref, nous ne fîmes pas affaire et l'on pourrait le regretter, bien que ceci ne servirait à rien.

Il est toutefois intéressant de noter que la réflexion alors amorcée pour la cuisine du bâtiment Nord n'a toujours pas été close à ce jour puisque ma famille flotte encore un peu sur le parti à retenir.

A ce dernier sujet, l'architecte du patrimoine en charge de la "mission n°2" (c'est-à-dire l'architecte actuelle, celle qui m'a demandé de ne pas citer son nom sur le site) m'a indiqué qu'elle trouverait dommage de nous priver de la vue du cul du four, proéminence qu'elle considère comme très bien restaurée. Donc elle serait encline à recommander de faire tomber la cloison en parpaings (montée et peinte en bleu depuis les années 1970) pour dégager la vue sur cet organe rebondi.

Il y a quelques jours à peine, j'ai touché un mot à Carole de cette dernière idée et, à ma surprise, elle ne l'a pas rejetée. Donc la messe correspondante n'est pas encore dite, même si une réalisation rapide me semblerait fortement compliquée par le coût, insoutenable pour moi dans l'immédiat, de l'installation envisagée d'un chauffage central par aquathermie (une contrainte qu'avec la non-vente de "Pontorson" due à la pandémie, je ne vois hélas pas comment surmonter rapidement).
Voici la grange de la ferme dans l'état qui était le sien lors de mon achat de la ferme :


La voici en 1998, après sa restauration par mes soins :


Elle s'ouvrait vers le Nord. La tempête de 1999 n'en a fait qu'une bouchée :


Seules quelques tuiles ont pu être récupérées. Désormais, la place est nette et des hêtres poussent sur le talus que j'ai créé :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

La "maison de Toutou" était un édicule délabré, monté de bric et de broc, qui se trouvait à côté de la ferme :

vu de l'Ouest.

vu de l'Est.

vu du Sud.

vu du Nord.

J'ai entrepris de le reconstituer du côté de la cave. Malheureusement, Roland BOUSSIN n'a pas eu la patience d'attendre que le maçon alcoolique réalise les soubassements. La tempête de 1999 est passée là-dessus :


Voici des photos contemporaines de cet édicule, une fois la restauration extérieure terminée :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


A ce jour, l'intérieur de ce futur abri de jardin n'est toujours pas terminé.
Voici un résumé des travaux sur le bâtiment Nord :

Quand j'ai acheté la Chaslerie, Nicolas GAUTIER, alors A.B.F. de l'Orne, m'a encouragé à réfléchir à la démolition du bâtiment Nord parce qu'il "empêche le nécessaire flanquement réciproque de meurtrières, dans la tour Nord-Est du logis et la tour Louis XIII". J'ai néanmoins décidé de garder ce bâtiment et de le restaurer car je voyais bien qu'il était à même de me fournir le plus facilement une "bulle d'habitabilité" restaurée à mon goût, pendant que j'entreprenais par ailleurs les travaux pharaoniques que l'on a vus.

En 1991, le bâtiment Nord était recouvert d'ardoises ; il y avait deux anciens vélux que je trouvais très moches ; le pignon Ouest était déglingué, une porte au milieu des colombages y donnant sur le vide :

La photo suivante, prise sous le même angle, montre l'état actuel du bâtiment ; la couverture du côté Nord est désormais en tuiles, les vélux ont été remplacés par des houteaux et j'en ai ajouté un troisième, plus grand ; le pignon Ouest a été recouvert de bardeaux de châtaigner ; au niveau du rez-de-chaussée, j'ai modifié les ouvertures et les ai dotées de grilles en tant que de besoin ; j'ai substitué un rouge sang de bœuf aux peintures blanches précédentes :

Côté cour, la transformation a également été importante afin de pouvoir oublier ces horribles ouvertures carrées (sans doute des années 1970) :

Par rapport à cette dernière photo, j'ai encore ajouté un fenestrou à l'étage :

16 mai 2020.


A l'intérieur du bâtiment, outre l'élimination de toutes les horreurs des années 1950 et 1970, j'ai veillé à améliorer l'habitabilité. D'abord en modifiant des pièces de charpente...

... et en "désépaississant" le mur Sud :


Au rez-de-chaussée, il n'y avait point non plus de salut possible sans un grand nettoyage par le vide, du sol au plafond en passant par les murs dont l'horrible enduit au ciment favorisait la dégradation sous l'effet de l'humidité du terrain :


Voici quelques photos de l'état intérieur actuel du bâtiment :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La cuisine est en attente d'idées lumineuses pour terminer son aménagement (le béton au plafond de sa première travée est de moi ; le béton du plafond des deux travées suivantes - celle qu'on voit sur la photo et celle de l'arrière-cuisine qui est derrière le mur du fond - date de mes prédécesseurs des années 1950 et 1970) :

16 mai 2020.


Le cabinet de toilettes du rez-de-chaussée attend qu'un maître d’œuvre courageux veuille bien s'y coller :

16 mai 2020.


Depuis que j'y ai ajouté un piano (dont je ne fais rien à ce jour), le petit salon est un peu trop encombré de meubles :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


Passons à l'étage :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La chambre de Carole :

16 mai 2020.

Au dessus du lit, l'alcôve et le dernier fenestrou que j'ai fait percer :

16 mai 2020.

Le houteau que j'ai ajouté est plus grand que les deux autres :

16 mai 2020.

Voici, à l'étage, la fenêtre qui a remplacé la porte ouvrant sur le vide :

16 mai 2020.


On reconnaît ma chambrette monacalo-monastique, toujours encombrée des dossiers sur lesquels je travaille :

16 mai 2020.

C'est spartiate mais ça me suffit :

16 mai 2020.

Le dressing...

16 mai 2020.

... le cabinet de toilettes (le fenestrou du fond est de ma création)...

16 mai 2020.

... et vous aurez tout vu, à part l'arrière-cuisine qui est dans un tel état de foutoir, avec la vieille chaudière au fuel, qu'elle n'est pas montrable.
Voici un rapide aperçu des travaux qui se sont succédés sur la ferme depuis que j'en ai fait l'acquisition :

D'abord, démolition du garage en parpaings et remplacement des schingles de la couverture par de la tuile :

Ensuite démolition d'un solivage colonisé par la mérule...

... et remplacement, au niveau des linteaux, du bois par du béton (le nouveau plafond, également prévu en béton, n'est toujours pas posé à ce jour) :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

Dans la pièce voisine (l'ancienne salle de séjour), j'ai dû enlever la cheminée de bois qui était H.S. ...

...et je l'ai remplacée par une cheminée traditionnelle en granit...

... sans toutefois achever le travail :

16 mai 2020.

Venaient ensuite l'ancienne chambre des parents puis des locaux à usage agricole. Partout, on a fait le ménage à ma façon...

... ce récurage ayant nécessité la pose de drainages et même des reprises des fondations en sous-oeuvre :


Bien que je ne sache toujours pas quel parti adopter au niveau du premier étage de la partie Sud de la ferme, j'ai commencé, dans le prolongement de la substitution de béton aux linteaux attaqués par la mérule, à remplacer des bordures d'ouverture en briques friables par de la bonne pierre locale ; j'ai même transformé une porte en fenêtre :

16 mai 2020.

17 mai 2020.


Aujourd'hui, ce chantier est en suspens, ...

17 mai 2020.

17 mai 2020.

... dans l'attente, par exemple, qu'un de mes fils ne se décide à me relayer. Il faudrait commencer par changer un arbalétrier dans la partie de la charpente pourtant restaurée par Roland BOUSSIN (une faiblesse qu'il n'avait pas détectée). Puis, une fois qu'un parti serait décidé pour le reste de la charpente (ma préférence irait au rétablissement de l'aspect de longère mais on dispose d'un permis préparé par Lucyna GAUTIER sur la base d'un autre choix), il faudrait prendre son courage à deux mains et relancer le chantier.

Il me semble que ce projet serait à beaucoup d'égards attractif :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

De la restauration du fournil de la ferme, l'essentiel est déjà connu, notamment grâce à la "Galerie photo" du site. Je rappelle néanmoins d'où nous partions...

... par quoi nous sommes passés...

... et comment tout a recommencé :


Voici les dernières photos de ce bâtiment, prises hier...

16 mai 2020.

16 mai 2020.

16 mai 2020.

... ou ce matin :

17 mai 2020.


Il reste encore des aménagements intérieurs importants à réaliser avant que cette restauration puisse être déclarée finie.
Nous partions d'assez bas dans le logis, comme le montrent ces photos, reproduites ici (certaines mal) à titre d'exemples :

Voici la 4ème travée de l'escalier avant sa restauration en 2013 (pour les détails, se reporter aux bonnes rubriques du site favori)...

... avec, comme si ce ratelier ne suffisait pas, ce maudit ciment des années 1950 sur les murs :


Voici la "salle dévastée" après un premier nettoyage :

Il a fallu y changer un quart des solives du plancher et tous les entrevous :

On aperçoit ici les boiseries du salon, apport des années 1970 et qu'un A.B.F. a, à juste titre, déclarées bonnes pour la réforme :


Les extérieurs n'ont pas toujours été dans le triste état actuel :

En 2014 (pour le mariage de mon aîné) :

Avant qu'on ne se mette en tête de restaurer les menuiseries extérieures (dossier sur lequel on continue à ce jour à ramer) :

Les travaux sur les écuries étant largement détaillées sur le site favori, je me borne ici à rappeler dans quel état s'en trouvaient les combles avant restauration :

Le plancher était pourri de place en place ; le mur Ouest avait été percé d'ouvertures ineptes, aussi carrées qu'ailleurs ; au fond du volume, un mur avait été monté en briques et parpaings (années 1950...), surmonté par une horrible souche de cheminée que j'ai fait disparaître dès que possible.
Voici un survol des travaux entrepris sur la cave. Je considère que ces photos sont assez parlantes :

Les travaux au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII étant documentés ailleurs sur le site, je me borne ici à un simple rappel :

Au lieu de rédiger cette note, pourtant claire, j'aurais perdu beaucoup moins de temps en sifflant dans un violon :


La suite a montré qu'un fois que mon interlocuteur a scalpé le dossier des missions les plus immédiatement rémunératrices pour lui, il a préféré fuir pour sévir sous d'autres cieux.