Journal du chantier

Pour pouvoir dialoguer utilement avec Benoît MAFFRE et Floriane GRIPPON à propos de la restauration de la porte du logis, il faudrait que je trouve le temps d'aller observer les menuiseries de la Bâtie d'Urfé. Le problème est que ce n'est pas la porte à côté.

Un break de deux jours serait nécessaire, ce qui ne me paraît possible que le prochain week-end.

Je me dis que je pourrais profiter de cette ballade pour découvrir le château voisin de Saint-Marcel-de-Félines, qui appartient, si je comprends bien, à l'épouse de ce brillant avocat d'affaires qui avait été l'un de mes deux parrains au "Nouveau Cercle de l'Union" et dont j'ai récemment parlé ; ce dernier château est réputé pour un exceptionnel décor peint intérieur, d'époque Louis XIV, dont j'avais remarqué les photos sur un bouquin de la collection "Réalités - Connaissance des Arts" qui se trouve enfermé dans un meuble que je n'arrive plus à rouvrir (nouvelle preuve qu'il va falloir que je me dote enfin d'une bibliothèque en bonne et due forme).

Cher Pierre-Paul,

Voici en PJ le 1er document promis :

Dessin de Nicolas GAUTIER (cliquez ici).

Celui d'Essai est sur un autre ordi, je vous l'envoie demain soir.

Bien amicalement à vous.

Nicolas

N.D.L.R. : Sur l'original (cf la photo de la C.N.M.H. pour ce qui concerne le damier et une photo récente pour le reste) :
- le maillage du damier était sensiblement plus serré puisque je compte, par exemple, plutôt six longueurs de cases du damier dans la largeur de la porte, au lieu de vos 4,5 ;
- l'arc du tympan ne déborde pas des parties moulurées de la maçonnerie de la porte ; seules en débordent les parties du granit qui furent recouvertes par l'enduit.

En outre :
- je ne pense pas que le bâtiment en retour tangentait si strictement deux ouvertures de fenêtre, j'imagine qu'il était un peu plus en retrait (la cicatrice se devine sous la corde d'une lanterne, de sorte que l'on devait voir une bonne partie au moins des granits d'encadrement de ces ouvertures) ;
- je ne crois pas que le bâtiment en retour était aussi court que vous le représentez ; il faudrait que vous reveniez sur place pour interpréter le mur Sud du bâtiment Nord, notamment un certain coup de sabre sur lequel je me suis toujours cassé la tête (cela vous permettrait de tester également le confort du fournil de la ferme...) ; je rappelle que, lors de travaux en avril 2008, nous avions retrouvé un linteau de granit enfoui sous d'anciennes reprises de parement (reprises datant sans doute de l'incendie du XVIIIème siècle, celui qui avait fait disparaître cette aile en retour) et qui manifestait sans ambiguïté qu'il y avait eu une fenêtre là, ouvrant sur l'arrière-cour ;
- il faudrait profiter de votre logiciel pour rehausser le logis des quelques 60 cm dont vous aviez compris, en observant le jet d'eau de la souche de cheminée centrale, qu'il a été arasé à la suite de l'incendie de 1884 ; je pense que les linteaux des fenêtres de l'étage étaient en granit à l'origine, ainsi que j'ai essayé de le démontrer lors d'une rapide tournée des manoirs voisins en septembre 2015.

Sur le fond, cette tunique reconstituée apparaît étonnante ; à ma connaissance, il n'y en a plus de semblable dans les parages, la "grande pelade" des enduits (cf "Modes et Travaux" des années 1950-1960) ayant fait disparaître de tels vestiges hautement vénérables.
Vos observations complètent, rectifient mais ne remettent pas en cause le fond du propos qui est celui d'une façade en moellons, enduite et peinte en damier sur la totalité de sa surface. Merci encore pour m'avoir permis de m'attabler devant cette photo passionnante.

Voici celle du pan de bois d'Essai :

Le pan de bois d'Essai.

Bien amicalement à vous.

Nicolas

N.D.L.R. : Merci Nicolas, mais je crois qu'il faut vraiment être un irréductible fana d'enduits pour apercevoir la moindre "bichromie en damier gris sombre et blanc" sur ce pan de bois où l'on sent bien, néanmoins, que Sainte Barbe a déjà frappé 😉
J'ai reçu trois nouveaux C.-V. de la mission locale de Flers pour l'"emploi d'avenir" que je propose. L'un de ces candidats ne répond ni à mes messages téléphoniques, ni au courriel que je lui ai adressé. J'ai rencontré les deux autres ; l'un m'a fait plutôt bonne impression mais il est menuisier, ce qui ne correspond pas à ma recherche ; j'ai transmis son C.-V. à l'entreprise PICAULT de Domfront. Quant au dernier, qui vient de quitter mon bureau, je crains qu'il ne doive galérer longtemps.

En l'état du dossier, il est fort possible que je fasse affaire avec le candidat pré-sélectionné la semaine dernière. Je lui ai téléphoné ce matin, il est toujours disponible.

Il se trouve que, hier, à la Guyardière, j'ai rencontré le propriétaire d'un manoir voisin, membre, à l'évidence, de notre fan club favori. Je lui ai expliqué souhaiter partager ma "force de frappe". L'idée l'intéresse, ce qui m'enhardit pour avancer après que mon aîné s'est inscrit aux abonnés absents.
Je viens de recruter Dylan TIRARD (17 ans) dans le cadre des "emplois d'avenir", pour le compte de l'"Association pour le développement durable de l'Ouest Ornais et de ses environs". Il commencera à travailler lorsque la mission locale de Flers me fera parvenir son contrat de travail. Cela me fera donc 2 salariés pour le coût de 1,25.

J'ai toutefois demandé à continuer de recevoir les C.-V. d'autres candidats, ne serait-ce que parce que je n'exclus pas de recruter un deuxième jeune dans le même cadre, ce qui me ferait 3 salariés pour le coût de 1,5, tout en me donnant plus de souplesse pour les mettre à la disposition de voisins. Ainsi, si je réussissais à placer cette équipe de 3 un tiers du temps, cela aboutirait pour moi à disposer, en moyenne sur l'année, de 2 hommes au prix de 1.

Reste, bien entendu, à encadrer et gérer cette équipe convenablement. Il me semble que cela vaut la peine d'essayer.

P.S. : Dylan rejoindra son poste le 18 octobre prochain.
Le "chalet du brouillard" est un édifice mystérieux, bien connu des Domfrontais. Il a été bâti à flanc de falaise, dans un endroit très difficilement visible et accessible en-dessous du donjon, au milieu d'une végétation qu'on imagine vierge. On se doute que, de là-haut, la vue doit être imprenable sur le panorama alentour (pas totalement imprenable, d'ailleurs, car elle est susceptible d'être altérée un jour par de maudits engins) :

Ce repaire très discret a servi de refuge à des aviateurs alliés pendant la seconde guerre mondiale :

Il est actuellement la propriété d'un homme étonnant, qui a vécu à Domfront jusqu'à l'âge de 14 ans et qui, par passion pour la civilisation aztèque, a émigré au Mexique dont il a même pris la nationalité. Je vous parle d'Emmanuel PICAULT, frère de Vincent PICAULT, mon entrepreneur local de bâtiment favori et conseiller municipal de Domfront.

Parce qu'il a un goût et un talent extraordinaires, Emmanuel PICAULT est devenu un décorateur et galeriste mondialement connu, coopérant actuellement avec Philippe STARCK sur un yacht dont un oligarque russe veut qu'il soit le plus beau jamais construit (budget d'un milliard de dollars). Les œuvres d'Emmanuel PICAULT parlent pour lui.

Emmanuel PICAULT a souhaité visiter notre manoir favori et je le lui ai fait découvrir hier, de fond en combles ou presque.

Il a beaucoup aimé, je crois, l'ambiance générale et, plus particulièrement, celle de l'escalier du logis, de la "pièce dévastée" au-dessus du salon, ainsi que des combles des écuries.

Je retiens ses recommandations suivantes, qui confirment mes propres intuitions :
- ne pas casser le volume remarquable de la "pièce dévastée" ni celui, tout aussi exceptionnel, des combles des écuries en y introduisant un quelconque cloisonnement ;
- consacrer l'espace de l'ancienne cuisine du bâtiment Nord à une bibliothèque.

Il considère que l'escalier de l'"aile de la belle-mère" est à sa place, du moins pour sa première travée, là où il se trouve actuellement.

Vraiment très intéressant. A suivre, je l'espère.

P.S. (du 2 janvier 2020) : Deux points ont évolué, évoqués à la fin de ce message datant d'un peu plus de trois ans :
- j'ai renoncé à installer mon bureau-bibliothèque au rez-de-chaussée du bâtiment Nord, à l'emplacement de l'ancienne cuisine ; ce sera là l'espace dévolu à la future cuisine (c'est actuellement la cuisine provisoire) ; mon bureau-bibliothèque devrait être aménagé au 1er étage du colombier ; j'imagine que ce sera fait d'ici deux ou trois ans ; en tout cas, pour moi, ce serait une priorité ;
- l'escalier de l'"aile de la belle-mère" sera sans doute inspiré de près par l'"esquisse" d'Arnaud PAQUIN, datée de juillet 2018 ; c'est ce que j'ai vu de mieux en la matière, même si on peut encore réfléchir à des améliorations ; de toutes façons, je n'aurai vraisemblablement pas les moyens de faire construire cet escalier de mon vivant.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Octobre 2016
Bâtiment Nord - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Economie
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Depuis le 9 septembre 2015, la chaudière du bâtiment Nord a consommé 2 114 litres de fuel. C'est ce qui résulte de la livraison de ce matin :

12 octobre 2016.

Bien qu'il dispose d'un tuyau de 60 mètres de long, Patrick ERMENEUX doit garer son camion dans l'avant-cour, faire traverser la cour par son tuyau (trop court de 6 mètres pour passer par la porte du fond de la cour)...

12 octobre 2016.

... et récupérer celui-ci dans l'arrière-cour, à travers une grille de l'ancienne cuisine :

12 octobre 2016.

Mais, lorsque j'aurai installé là ma bibliothèque, il faudra penser à faire livrer le fuel en plein été, quand le sol peut supporter le poids du camion.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Octobre 2016
Journal du chantier - Menuiserie - Logis - Bâtiment Nord
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Depuis hier à l'aube, Gérald NEREMBOURG, compagnon de Sébastien LEBOISNE, s'escrime, dans ma chambre mortuaire, pour en faire briller les boiseries posées là il y a deux ans.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

Voici la cire qu'il utilise (recommandée par Pascal BRESSON) :

11 octobre 2016.

11 octobre 2016.

P.S. : En fin de 2ème journée de travail, les boiseries brillent :

12 octobre 2016.

Gérald a en outre passé un produit éclaircisseur sur des portes que Pascal BRESSON avait négligé de traiter lors de leur pose et qui ont subi, l'hiver dernier, l'humidité de la cage d'escalier du logis. Les voici alors que le produit de traitement n'a pas encore séché :

12 octobre 2016.

12 octobre 2016.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 17 Octobre 2016
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave
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Benjamin FERNANDEZ a fini aujourd'hui de kärchériser mon stock de tomettes :

11 octobre 2016.

Voici une bonne chose de faite, avant les premières gelées.

Dylan pourra l'aider demain à ranger les dernières.

J'aurai ainsi traversé la France (1 500 km au volant en 40 heures) pour voir ceci, les menuiseries de certaines portes extérieures de la Bastie d'Urfé :

15 octobre 2016.

15 octobre 2016.

15 octobre 2016.

15 octobre 2016.

J'avoue que je ne suis pas emballé, ces menuiseries ne me semblant ni d'époque, ni, surtout, de belle facture. Cela est particulièrement net sur la dernière, qui se trouve sur le logis.

Je mets ces photos en ligne ici pour permettre à deux membres éminents de notre fan club favori, Benoît MAFFRE et Pascal BRESSON, de nous donner leur avis. A dire vrai, je suis persuadé qu'ils auront le même que moi. Reste donc à imaginer le genre de porte qu'on va pouvoir dessiner pour notre manoir favori. Et c'est là que j'attends les artistes !

Quant aux autres photos de mon périple (il y en a 217), j'en mettrai en ligne la plupart quand j'aurai surmonté les tâches administratives urgentes que j'ai retrouvées, avec le plaisir que vous imaginez, de retour à notre manoir favori. Il y aura notamment de magnifiques sculptures, conservées à Charlieu.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 20 Octobre 2016
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse
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Toutes les tomettes ont pu être nettoyées et séchées avant d'être entreposées à l'abri. L'espace derrière la "maison de Toutou" est désormais dégagé :

19 octobre 2016.

Benjamin et Dylan jointoient le "premier petit pont" (ce qui n'avait jamais été fait) :

19 octobre 2016.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 21 Octobre 2016
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Peinture - Ferme et son fournil
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A l'initiative de Benjamin que j'en remercie et avec l'aide de Dylan, l'atelier a repris "figure humaine" (comme l'aurait dit ma marraine). Les outils et fournitures sont rangés - enfin ! - de façon méthodique et efficace :

21 octobre 2016.

21 octobre 2016.

21 octobre 2016.

21 octobre 2016.

21 octobre 2016.

21 octobre 2016.

Il faudra encore aller jeter tous les matériaux, comme ces sacs de Baticim ou de chaux qu'Igor aura, par incurie ou je-m'en-foutisme, laissé périmer ou prendre l'humidité :

21 octobre 2016.

Un ami qui possède une maison à Mortain où il vient, semble-t-il, d'installer sa thébaïde s'est déclaré partant pour que Benjamin et Dylan travaillent chez lui. Il a quelques murs de pierre à remonter, faute de quoi des terrasses risqueraient de s'ébouler, et aussi tous ses beaux volets de bois à repeindre. Je lui ai fait observer que les joints en ciment de sa maison mériteraient d'être remplacés par des joints de chaux. Et j'ai vu que sa cour arrière est envahie de mousses disgracieuses.

Bref, je crois que je peux d'ores et déjà lancer le recrutement d'un deuxième "emploi d'avenir", ce qui abaisserait le coût horaire moyen de l'équipe dans notre intérêt commun. En effet, avec trois collaborateurs dont deux "emplois d'avenir", le coût de chacun serait, en moyenne, divisé par deux par rapport à ce qu'il touche. Ceci en toute légalité et charges sociales incluses.

A ce prix-là, je pense que je devrais pouvoir trouver d'autres amateurs, ce qui ajouterait de la souplesse à l'ensemble. Un cercle vertueux paraît ainsi enclenché...
Notre présidente favorite, Marie-Annick de SAINT-MELOIR, vient d'obtenir l'information que la S.P.P.E.F. relance son concours visant à récompenser les plus beaux travaux de second-œuvre. Nous estimons que les épis de faîtage de la Chaslerie mériteraient d'être primés.

Je pense qu'il sera préférable que cette candidature soit portée par l'"Association pour la restauration, la défense et l'animation du manoir de la Chaslerie" qui, sans nul doute, aura à cœur de remporter ce trophée.
Afin d'essayer de stimuler les réflexions de Benoît MAFFRE sur ce que pourrait être la porte principale du logis, je lui ai transmis ce matin une série de photos, trouvées sur "Facebook" (page "Musei Italiani"). Elles présentent un battant central inséré entre deux battants en L inversé :

Il y a une variante : deux battants centraux insérés entre deux battants en L inversé :

Est-ce que ces exemples inspireront notre architecte du patrimoine favori ?