Journal du chantier

@ Guy HEDOUIN :

Merci pour vos commentaires et suggestions.

Pour Mebzon, j'ai trouvé, grâce à Google, les deux photos suivantes :

Le manoir de Mebzon, façade d'arrivée.

Le manoir de Mebzon, façade arrière, au bord de la Mayenne.

Comme vous le voyez, ce manoir a hélas été tronqué, ce qui a profondément modifié sa silhouette. A ma connaissance, c'est un jeune couple d'agriculteurs qui en est actuellement propriétaire et qui le restaure sur des plans de Nicolas GAUTIER. Le charpentier-couvreur est Roland BOUSSIN.

A signaler que l'une des cheminées (du XIVème siècle, je crois) de ce manoir a été achetée par le père de mon vendeur, Henri LEVÊQUE, et réinstallée à sa demande au 1er étage de la Chaslerie, dans la pièce qui me sert de chambre. Carole ne l'aime pas beaucoup à cet endroit et Nicolas GAUTIER serait heureux de la voir réintégrer Mebzon mais, pour le moment, je n'ai pas donné mon feu vert, ne sachant que mettre à la place.

A propos de la porte de votre manoir de la Bézirie, je la trouve très belle. Etes-vous finalement allé voir Roland FORNARI dans son atelier du Sap ? Je pense que les loquets qu'il fabrique vous intéresseraient beaucoup. J'ai noté que vous aviez préféré enduire le bois d'huile de lin plutôt que le peindre : n'est-ce pas fastidieux à entretenir ? Mais je vois aussi que l'air passe sous la porte refermée : ceci ne vous gêne-t-il pas ? Je m'interroge aussi sur les problèmes pratiques que peut poser un volet intérieur sur une porte : n'êtes-vous pas obligé de maintenir ce volet fermé, sauf s'il n'y a pas de risque que quelqu'un veuille entrer quand il est ouvert ?

Guy HEDOUIN
rédigé le Mardi 15 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferronnerie - Menuiserie
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Bonjour !

Les photos de la porte sont celles de la boulangerie, donc pour les coulis d'air ce n'est pas trop grave. Depuis le carrelage a été posé, ce qui diminue le jour.

Non, je ne suis pas allé voir M. Fornari.

La pose du volet sur cette porte a été conçue dans le but de me protéger d'éventuels curieux lors de mes absences.
Il est nécessaire de le fermer lors des manoeuvres de la porte.

Le traitement est à base d'huile dure, pas d'huile de lin ; comme elle n'est pas exposée directement à la pluie, une application annuelle est suffisante.

Le loqueteau est une récupération ; l'entrée de serrure, je l'ai faite ainsi que le verrou intérieur.

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 18 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Ferme et son fournil
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Cette semaine, Pascal a achevé son travail sur la seconde fenêtre de la façade Ouest de la ferme. Je rappelle que celle-ci a remplacé une porte encadrée de briques blanches :

17 mars 2011, la seconde fenêtre de la façade Ouest de la ferme.

Aujourd'hui, il a, avec l'aide de Bernard, préparé les prochaines étapes du chantier du futur petit salon de la ferme.

Il a ainsi déplacé vers le garage de la ferme les deux escaliers qui étaient entreposés dans ce volume. Il y ont pris la place du tracteur Ford, désormais garé sous la charretterie. Il a également étayé ce qui lui paraissait devoir l'être.

Pascal pourra donc, une fois qu'il aura démonté la porte et la fenêtre de la façade Est, faire entrer la mini-pelleteuse dans ce futur petit salon. En effet, les corbeaux et le linteau de la cheminée y sont actuellement sans attrait et en bois et je souhaiterais les remplacer par des granits de récupération.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Mars 2011
Journal du chantier - Charpente-couverture - Ferronnerie - Chapelle - Dans l'Orne - Annonces
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Pour son projet de grilles pour la chapelle de la Chaslerie, Roland FORNARI m'a dit s'être inspiré des grilles de Mebzon.

Sur la façade d'arrivée de ce manoir, une fenêtre est en effet ornée d'une imposante grille à mystère fermée comme une cage (à l'étage au-dessus, on peut remarquer les 17 œillets d'une grille disparue, vraisemblablement semblable) :

18 mars 2011, la grille de la façade d'arrivée de Mebzon.

Voici un détail du montage de cette grille. On remarquera en particulier comment les traverses s'y enroulent autour des épingles :

18 mars 2011, détail de la grille d'arrivée de Mebzon.

Il y a une grille plus petite mais comparable sur la façade arrière :

18 mars 2011, la grille de la façade arrière de Mebzon.

C'est précisément celle-ci qui a inspiré Roland pour la chapelle ; l'aspect de cage, donc le décollement du mur, en sont sensiblement moins nets.

Enfin, les ouvertures de l'escalier de la tour sont toutes protégées d'une grille du même modèle qu'à L... (sur la photo suivante, on aperçoit un bout de l'échafaudage servant à la restauration de la couverture de cette tour) :

18 mars 2011, une grille de la tour d'escalier de Mebzon.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Charretterie - Murs divers - Dans l'Orne - Annonces
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Le magasin de Roland FORNARI jouxte son atelier du Sap. C'est une véritable caverne d'Ali Baba.

J'y ai découvert hier après-midi divers objets destinés à la Chaslerie, comme ce lustre qui éclairera la charretterie à la chandelle :

18 mars 2011, le futur lustre de la charretterie.

Roland est tellement satisfait de sa création qu'il m'a dit avoir réalisé le même pour lui (on l'aperçoit à l'arrière du magasin).

Ce lustre sera retenu par un dispositif comportant la manivelle à cliquet que voici à gauche, au premier plan, à côté du tambour restauré destiné au puits de la ferme :

18 mars 2011, objets destinés à la Chaslerie.

A l'arrière-plan de la photo précédente, on aperçoit difficilement, au milieu du capharnaüm, deux poulies destinées à permettre de manœuvrer ce lustre.

Roland m'a également montré l'ornement destiné à couronner le futur portail de la Chaslerie, sur le mur entre la chapelle et le manoir. C'est une fleur d'un modèle identique à celles du plus beau portail de Carrouges :

18 mars 2011, une fleur du modèle qui couronnera le portail de la Chaslerie.

Il m'a ensuite présenté un échantillon du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour :

18 mars 2011, une feuille du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour de la Chaslerie.

Enfin, j'ai retrouvé dans son bazar l'ancien axe d'un épi de faîtage de la Chaslerie, avec des fleurs forgées, qui a longtemps surmonté le dôme d'ardoise de la porte charretière :

18 mars 2011, un ancien décor de la Chaslerie, en dépôt chez Roland FORNARI.

Afin d'en garder la trace et de pouvoir m'y référer si nécessaire, je mets en ligne les photos de quelques exemples de la production de Roland FORNARI, que j'ai photographiés hier dans son atelier et son magasin du Sap. Hélas, je ne connais pas le nom de tous ces objets ; certaines légendes resteront donc muettes, à moins que des visiteurs du site ne veuillent remédier à mes lacunes, ce dont je les remercie d'avance.

Voici un portillon de fer forgé en cours de fabrication, destiné à un portail créé par Roland FORNARI ; ce portillon sera flanqué d'un battant beaucoup plus large mais du même esprit, c'est-à-dire rustique, avec un plessis et de petits objets décoratifs comme quelques feuilles forgées et, peut-être, un oiseau :

18 mars 2011, un portillon en cours de fabrication chez Roland FORNARI.

Dans l'atelier, j'ai aussi remarqué cette grille à mystère, qui a la particularité de former volet :

18 mars 2011, une grille mobile.

C'est des grilles de ce modèle que Carole aurait préférées à la Chaslerie. J'ai reculé car la taille de mes fenêtres, notamment au salon, ne permettait pas cette fonctionnalité. Voici néanmoins le détail du verrou de cette grille mobile :

18 mars 2011, le verrou de la grille mobile.

Dans le bric-à-brac du magasin, j'ai remarqué divers objets de quincaillerie forgée :

18 mars 2011, targettes, loqueteaux et autres objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, clenches à poucier présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, verrous à queue présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, targettes et loqueteaux présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, pentures, targettes, loqueteaux et verrou présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support de tourne-broche présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support d'ustensiles de cuisine présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrures présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrure ancienne présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, vitrine d'objets divers objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, joug de boeufs restauré présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, paire de landiers pour pavillon de chasse (on réchauffe les mains en les posant sur les boules supérieures et on met les bottes à sécher en les enfilant sur les protubérances en-dessous) présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

Enfin, Roland m'a montré une ancienne porte de couvent qu'il désire voir inscrite à l'inventaire ; elle est remarquable en raison de ses barreaux (dont il manque la moitié dans sa moitié supérieure qui n'était pas vitrée) et, surtout, en raison du volet coulissant dont on aperçoit la poignée de bois au milieu de sa moitié basse :

18 mars 2011, face intérieure d'une ancienne porte en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, face extérieure de la porte ancienne en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

Bref, et on le comprendra, c'est toujours avec regret que je quitte la caverne d'Ali Baba de Roland...

P.S. (du 1er mai 2023 à 21 heures 20) : Pour la porte.
Rayon de soleil printanier ce matin sur la Chaslerie. J'en profite pour aller me promener du côté de la ferme :

19 mars 2011, la façade Est de la ferme.

Devant le bâtiment, la gadoue commence enfin à sécher :

19 mars 2011, la partie Sud-Est de la ferme.

La semaine prochaine, Pascal va attaquer la restauration des deux ouvertures - une fenêtre et une porte - situées sous les lucarnes.

A cet endroit du bâtiment, l'intérieur - correspondant au futur petit salon - est désormais dégagé des deux escaliers déposés et de tous les matériaux de chantier qui l'encombraient. On aperçoit sur la photo suivante la cheminée dont il va falloir remplacer les corbeaux et le linteau de bois par du granit :

19 mars 2011, l'intérieur du futur petit salon de la ferme.

Voici peut-être des granits que nous utiliserons là ; il faudra que je fasse le tri avec Pascal afin de choisir les bons :

19 mars 2011, quelques-uns des granits stockés à proximité de la ferme.

Pendant quelques semaines, nous n'allons donc plus travailler sur la façade Ouest :

19 mars 2011, la façade Ouest de la ferme.

Bonsoir,

Comme promis quelques informations sur la quincaillerie, tout d'abord le site d'un concurrent de votre forgeron. Sur ce site il y a des panneaux avec différentes pièces forgées et leur nom.

Voir également l'excellent site de M. Tiercelin. Cette personne réalise un travail de vulgarisation formidable, il faut s'imaginer que la réalisation des croquis cotés se fait au Rotring, point de logiciel de CAD.

Enfin, pour le plaisir des yeux, voir le catalogue de la vente de la collection RULLIER. Pour l'achat, il faut vendre rapidement des "junk bonds".

Je vous remercie d'avoir fait ces photos et de les mettre à notre disposition. Je vous reparlerai des coyaux un autre jour.

Bonne soirée !
Deux bonnes nouvelles aujourd'hui, dont m'a informé Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France qui suit à Alençon le dossier de la Chaslerie : la D.R.A.C. accepte de subventionner en 2011 la restauration du mur Ouest de la douve Nord ainsi que l'étude préalable de Lucyna GAUTIER.

Le mur permettra d'éviter que le fournil du manoir ne finisse par glisser dans les douves. L'étude préalable organisera la suite des travaux de gros-oeuvre, notamment à propos de l'allée, mais aussi sur les douves et sur la ferme.

J'ai ainsi pu signer ce soir le devis de Lucyna.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 23 Mars 2011
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Bâtiment Nord
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J'ai signé hier soir le devis de l'entrepreneur qui doit intervenir prochainement au rez-de-chaussée du bâtiment Nord pour couler le produit sur lequel le plombier pourra ensuite installer le circuit de chauffage par le sol.

Cette tranche de travaux portera sur l'entrée de ce bâtiment, ainsi sur les pièces qui se trouvent à gauche de cette entrée, soit une chambre avec un petit dégagement et un petit cabinet de toilettes.

Ce devis n'a pas été agréable à négocier, mon interlocuteur s'étant montré fuyant puis particulièrement rétif à toute discussion : il est en position de monopole dans la région.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Mars 2011
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse - Météo - Désultoirement vôtre !
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Malgré de nombreuses déviations pour travaux sur les 60 premiers kilomètres de la route à partir de Paris, j'ai mis 2 h 30 pour arriver à la Chaslerie.

J'y ai été accueilli par une lune descendante et une odeur montante d'herbe coupée ; Bernard a donc passé le "John Deere" pour la 2ème fois de l'année. Avec le temps quasi estival que nous connaissons, elle avait dû bien repousser cette semaine. Je me dis qu'il faudrait noter le nombre d'heures de fonctionnement affiché au compteur de cet engin en ce début de saison, cela me donnerait à l'avenir une meilleure idée du nombre de fois, chaque année, où nous devons sur le métier remettre notre ouvrage. Quand je pense qu'il y a 20 ans à peine, je croyais, en bon parisien, qu'une seule coupe suffirait à l'année...

En faisant mon petit tour du propriétaire, j'ai eu un choc. Je serai plus explicite demain matin, photos à l'appui...

25 mars 2011, la façade Est du futur petit salon de la ferme.

Le choc, le voici : cette photo ne vaut-elle pas mieux qu'un long discours ?

Comme on le voit, les mêmes causes produisant les mêmes effets (je parle là de murs qui ne tenaient plus, sans doute, que par l'opération du Saint-Esprit), Pascal a poursuivi sur la ferme son grand nettoyage de printemps !

25 mars 2011, façade Est de la ferme, sous les deux lucarnes.

Voici le même mur (si l'on peut dire) de façade, mais vu de l'intérieur :

25 mars 2011, la vue du futur petit salon de la ferme, en direction de l'Est.

Vue imprenable sur le manoir ! Impressionnant, n'est-ce pas ?

Mais ce n'est pas tout : Pascal a dû démonter l'ancienne cheminée qui, à l'évidence, n'avait pas dû être ramonée depuis deux bons siècles.

25 mars 2011, l'âtre béant du futur petit salon de la ferme.

La suie s'était infiltrée partout entre les pierres, sur plus de 30 cm de profondeur :

27 mars 2011, des pierres à changer.

Et si, dans ce futur petit salon, on regarde vers le plafond, voici ce que l'on voit désormais : un entrait de pacotille, deux arbalétriers archi-mûrs et des sablières à remplacer rapidement, excusez du peu !

25 mars 2011, le plafond du futur petit salon de la ferme

Mais rassurons-nous ! Car, comme dit le poète, "Le ciel est, par-dessus le toît"...

L'un des chantres venus dimanche dernier à la Chaslerie m'a rappelé que, sur la tour du château de Rânes, il y avait une très belle grille. Je suis donc allé la photographier ce matin.

Effectivement, cette grille "vaut le détour".

Voici d'abord la façade sur cour, avec la fameuse tour, du château de Rânes :

25 mars 2011, la façade sur cour du château de Rânes.

Et voici cette grille vue de dessous, avec la lanterne attenante :

25 mars 2011, la grande grille de la tour de Rânes.

La voici sous un autre angle, qui met bien en évidence les deux cylindres qui flanquent cette grille, comme deux polochons peuvent border un lit :

25 mars 2011, autre vue de la grande grille de la tour de Rânes.

J'ai pu monter dans la tour et prendre la grille en photo de l'intérieur, de manière à mieux comprendre comment ces cylindres sont reliés aux traverses de la grille. Quand on regarde vers le sol, voici donc ce que l'on voit...

25 mars 2011, le bas d'un cylindre de la grille de la tour de Rânes, vue de l'intérieur de la tour.

... et voici le haut du même cylindre :

25 mars 2011, le haut d'un cylindre de la grande grille de la tour de Rânes.

Je trouve que, de l'intérieur, la présence de ces cylindres améliore la vue dans les angles et que, de l'extérieur, ils se marient parfaitement avec les reliefs (dont j'ai oublié le nom) de la maçonnerie de granit, elle-même de remarquable facture.

Pour le reste, je retrouve sur la tour de Rânes une grille analogue à celles déjà remarquées à L... et Mebzon :

25 mars 2011, petite grille de la tour de Rânes.

Comme nous le rappelle la fiche de Wikipedia, le château de Rânes est resté dans la même famille jusqu'en 1908. La commune l'a acheté et le gère depuis 1947.

Or, je suis toujours frappé par les dégâts commis au patrimoine par l'abrutissement de divers élus locaux. Ainsi, chaque fois que je passe devant l'ancien parc du château de Flers, je suis consterné par les "aires de jeux" encombrées de toboggans criards qui dénaturent les abords. A Rânes, l'ancien parc dessiné par Le Nôtre est, de la même façon, devenu un ramassis de buts de hand ou de foot, pour ne rien dire de l'abominable golf miniature et de l'horrible court de tennis, bien entendu tous vides de tout joueur, dont on ne peut échapper à la vision :

25 mars 2011, le parc martyrisé du château de Rânes, vu du sommet de la tour.

Comment se fait-il qu'en pleine campagne, alors que l'espace ne manque pas, des crétins officiels aient pu commettre de tels forfaits ? Jusqu'à quels tréfonds faudrait-il descendre pour sonder l'inculture et l'insensibilité de tels vandales empanachés ? Mystère et boule de gomme !

Un tel exemple, qui n'est hélas pas isolé, me confirme que rien ne vaut la propriété privée - et encore si l'on a la chance de tomber sur un fou de patrimoine - pour prendre en mains, sauver et transmettre convenablement de tels joyaux emblématiques du terroir. Autre mystère pour moi : pourquoi n'y a-t-il pas davantage de tels fous, auxquels je me flatte - on l'a compris - d'appartenir ?

A Rânes, il y aurait pourtant de très belles choses à faire pour ôter de sa froideur administrative à la façade sur le parc...

25 mars 2011, la façade sur jardin du château de Rânes.

... ou encore pour redonner toute leur majesté à de superbes portails :

25 mars 2011, le petit portail de Rânes.

25 mars 2011, le grand portail du château de Rânes.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 26 Mars 2011
Sculpture - Désultoirement vôtre ! - Dans l'Orne - Annonces
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Hier, en rentrant de Rânes, j'ai fait étape à La Ferté-Macé, chez Pascal POIRIER.

J'ai trouvé Pascal en plein travail dans son atelier. Il est en train de copier une statue du Christ réalisée en pitchpin en 1840 mais qui a mal supporté d'être exposée aux intempéries dans un illustre site touristique normand des bords de mer (je n'en dirai pas plus car Pascal m'a demandé de laisser la primeur de l'info à cette ville qui est ainsi sa cliente). La copie de Pascal est en douglas ; elle remplacera l'original, qui sera mis à l'abri dans un musée local.

Prenons le temps de savourer ensemble, grâce à ce site, cette visite de l'atelier d'"un des meilleurs ouvriers de France". D'abord, voici Pascal tel qu'il m'est apparu alors que j'entrais dans son atelier :

25 mars 2011, Pascal POIRIER au travail.

Le douglas est un bois étonnant : l'espacement entre les cernes témoigne de la rapidité remarquable de sa croissance :

25 mars 2011, l'état de la sculpture du visage du Christ en douglas.

A l'aide de sa "croix de mise aux points" posée sur trois points fixes, Pascal enregistre et reporte soigneusement les cotes de différents points à la surface de l'original :

25 mars 2011, Pascal POIRIER ajuste sur un point précis sa

C'est un travail quasi chirurgical :

25 mars 2011, le malade sur le billard.

Il translate ensuite son instrument sur le bloc de douglas et taille le bois avec une collection de ciseaux de tailles diverses, tous impeccablement alignés sur l'établi...

25 mars 2011, l'établi de Pascal POIRIER.

... et tous parfaitement entretenus :

25 mars 2011. Comme disait ma grand-mère Juliettotte,

Je ne me lasse pas de l'observer travailler...

25 mars 2011, vue à partir du fond de l'atelier.

... ni de bavarder avec lui :

25 mars 2011, Pascal en pleine discussion.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 27 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Ferme et son fournil - Dans l'Orne - Annonces
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Il était donc temps de rechercher les pierres pour la cheminée.

Pascal m'a présenté une proposition de choix dans nos stocks mais elle ne m'a pas convaincu car les granits sélectionnés étaient les uns roux, les autres bleus. Je lui ai donc demandé de rassembler en un même endroit, avec l'aide de Bernard, les pierres intéressantes en montrant leur face travaillée.

Ce qui fut fait :

25 mars 2011, aperçu de certains vieux granits triés.

Hélas, la collection se révéla moins riche qu'imaginé.

Sur les conseils de Pascal, je suis alors allé voir, dans le voisinage, deux cheminées de bâtiments en ruine et qui pourraient, un jour, être à vendre :

25 mars 2011, une cheminée rustique typique du Domfrontais.

Mais, là non plus, le linteau de bois n'est pas mon idéal. J'en ai toutefois profité pour prendre, à toutes fins utiles, une photo de l'intérieur de l'âtre de ces cheminées ; je me dis que cela pourra servir quand il sera temps de restaurer la cheminée de la cave

25 mars 2011, intérieur d'une cheminée traditionnelle à linteau de bois.

Or, il se trouve que mes amis LEMARIE, antiquaires-brocanteurs, conservent en dépôt à Notre-Dame-du-Touchet une cheminée de bois, d'époque, sur laquelle je dispose d'une option. Je suis allé la revoir :

25 mars 2011, la cheminée en dépôt chez les LEMARIE.

J'en ai pris les mesures et les ai communiquées à Pascal qui m'a démontré que cette idée ne serait pas facile à mettre en œuvre. Je me dis aussi qu'avec un tel décor, il faudrait changer la poutre du plafond, ce qui demeure toutefois envisageable.

A ce stade de mes réflexions, je me suis demandé s'il n'y aurait pas là une opportunité de déplacer vers la ferme la cheminée de Mebzon qui orne actuellement ma chambre dans le logis.

27 mars 2011, la cheminée de Mebzon actuellement à la Chaslerie.

Mais un tel choix ne donnerait-il pas au petit salon de la ferme un standing excessif ?

Bref, il me semble préférable de laisser le dossier en suspens. Il faut que le sujet décante petit à petit.

Bien entendu, si des visiteurs du site ont des idées, je suis preneur.

Dans l'immédiat, je demande donc à Pascal de poursuivre sa tâche sur la façade Est de ce petit salon. Il me dit d'ailleurs que la mini-pelleteuse, qui serait sans doute nécessaire pour porter les pierres de la cheminée, passerait dans l'ouverture du mur de refend récemment restauré. Par conséquent, nous avons un peu de temps devant nous pour statuer.

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J'ai, entre autres, deux défauts qui sont en train de me jouer des tours.

D'une part, je suis nul en géologie et, malgré tous mes efforts, je n'arrive toujours pas reconnaître ni à nommer les pierres du secteur. Il faudra donc que, dès que j'en aurai le loisir, je me remette à étudier ce sujet ingrat, en l'état des ouvrages trouvés.

D'autre part, j'ai besoin de voir en vrai grandeur pour percevoir des différences de coloris.

Ainsi, j'ai indiqué avoir découvert à Ger un lot de pierres dont je pensais qu'il conviendrait à mes travaux.

Mais la première benne livrée hier me plonge dans la perplexité :

26 mars 2011, la première bennée de pierres de Ger.

Manifestement, la couleur est trop claire.

Me voici embarrassé à l'égard du vendeur. Comme celui-ci ne m'a pas livré les pierres triées et calibrées comme convenu, je vais pouvoir rediscuter. Mais ce n'est jamais agréable.

P.S. : Le vendeur est passé ce matin. Je lui ai donc fait part de mes critiques. Il va revenir dès cet après-midi, avec son épouse, pour trier les pierres selon les calibres que Pascal nous a indiqués par téléphone.

Je suis impressionné par la vaillance de ce jeune homme et de son épouse : sacrés vikings, ils me surprendront toujours !

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En cette après-midi humide de dimanche, alors que d'autres songeraient à se reposer, voici mon couple de vikings - mari et femme - en train de trier les pierres qu'ils m'ont livrées :

27 mars 2011, les premières pierres achetées à Ger.

Bien sûr, ces pierres n'ont pas la couleur optimale pour la Chaslerie. Elles avaient été maçonnées avec un mélange de chaux et d'argile. J'espère que la pluie, en lavant cette chaux blanche, leur donnera un aspect plus acceptable.

En tout cas, face à ce couple si travailleur, je ne me sens pas le courage de refuser le lot acheté. Il appartiendra à Pascal de panacher le moment venu.

P.S. : le mari m'a dit qu'il n'était pas viking mais corse. Quoi qu'il en soit, c'est un malabar de 110 kg de muscles.

J'ai passé l'après-midi à parcourir la campagne à une vingtaine de kilomètres au Sud de la Chaslerie, avec la vague idée de rechercher une cheminée de pierre pour la ferme en cours de restauration (voir le "Journal du chantier").

En fait, je souhaitais me rendre compte de l'état d'un château (je l'appelerai ici X) que des amis m'avaient fait découvrir il y a une quinzaine d'années. J'avais le souvenir d'y avoir vu de très belles cheminées. Il était alors en triste état, mais encore restaurable, et manifestement, de beaucoup plus belle facture que la Chaslerie.

Non sans mal, j'ai retrouvé l'endroit. Depuis mon dernier passage, ce chef-d'oeuvre du patrimoine régional, bâti il y a environ 600 ans, a été presque entièrement dévasté par des démolisseurs ou des vandales. Son état est lamentable, ce n'est plus qu'une ruine en fin d'agonie, qu'on en juge par les photos suivantes...

Voici la porte d'entrée :

27 mars 2011, la porte d'entrée de la ruine de X.

Quand on entre dans le bâtiment, voici ce qu'on a sous les yeux, un remarquable dessous d'âtre (je ne connais pas le terme technique), magnifiquement sculpté :

27 mars 2011, le vestibule de X.

Si, marchant là sur plus d'un mètre d'épaisseur de gravats, on lève les yeux vers ce qui était un plafond, voici ce qu'on aperçoit désormais, le vestige d'une très belle cheminée :

27 mars 2011, la cheminée du premier étage de X, au-dessus de l'ancien vestibule.

Il y a quinze ans à peine, il y avait encore, au bout de ce vestibule, un magnifique escalier à vis en granit. Il a disparu, arraché.

A gauche du vestibule, une grande salle, avec la grande cheminée armoriée dont je me souvenais :

27 mars 2011, la grande cheminée armoriée de X.

Voici le blason en question (si un visiteur du site reconnaît cet écu, je suis preneur d'explications) :

27 mars 2011, les armes de X.

Dans une pièce voisine, au milieu des immondices, il reste encore une belle cheminée. Mais pour combien de temps ?

27 mars 2011, une autre cheminée de X.

Faisant le tour du bâtiment, j'ai constaté qu'une partie de la couverture avait été refaite récemment :

27 mars 2011, vue extérieure de X.

Cette intervention étrange donne donc à penser que X est la propriété d'une indivision dont les membres se déchirent ; l'un voudrait préserver son bout de château quand l'autre n'a eu de cesse que de détruire son héritage et l'a osé. Tout cela est bien triste, assurément. Six siècles de beauté anéantis en moins de quinze ans par un barbare !

Les abords de X ne sont guère plus réjouissants. A l'évidence, les remembreurs ont frappé et les vaches n'ont plus un arbre sous lequel s'abriter en attendant l'abattoir :

27 mars 2011, le bocage martyrisé aux abords de X.

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Quel immense gâchis ! Tant de grandeur, balayée ! Que tout cela est consternant !

Guy HEDOUIN
rédigé le Dimanche 27 Mars 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux
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Bonsoir,

Ah quel beau pays la France, qui ne sait même pas préserver son patrimoine ! N'y a-t-il que VERSAILLES qui soit digne d'intérêt ?

A chaque fois que je vois ce genre de massacre, mon sang ne fait qu'un tour. Encore une ruine qui me scandalise, voir cette réclame.

Il va falloir inventer un impôt pour non entretien, que font les services de la DRAC, rien comme d'habitude, il est plus valorisant d'avoir massacré le château de Falaise.

La France qui se targue d'être le premier pays touristique au monde en 1990, on va sérieusement régresser.