Journal du chantier

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Mai 2015
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Abords, Avenue, terrasse
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Depuis quelques mois, Igor s'est occupé principalement des arbres et des fleurs de notre manoir favori. Il l'a fait à sa façon, sérieuse, réfléchie mais, au moins à mes yeux, volontiers un peu lente.

Le retour des beaux jours lui permet de revenir à ses premières amours, à savoir la maçonnerie. Je lui ai laissé carte blanche pour concevoir un deuxième petit pont pour enjamber le fossé de séparation entre le terrain qui se trouve derrière la cave et ce que j'appelle les "terres nouvelles", c'est-à-dire les terres que j'ai achetées aux voisins VINCENT l'an dernier.

Le premier petit pont, construit l'an dernier, m'avait donné toute satisfaction. Pour le deuxième, le fossé à franchir est un peu plus large, nettement plus profond et, en plus, il y a deux difficultés, d'une part un talus à enjamber au passage, d'une façon gracieuse si possible, d'autre part, le confluent, du côté amont, d'un second petit ruisseau. Tout ceci explique, m'a dit Igor, que son deuxième petit pont sera nettement plus large que le premier.

7 mai 2015.

Les fondations ayant fini par être coulées entre deux averses, Igor commence à maçonner les piles du pont :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Laissons Igor travailler à son rythme qui, ici, est bon. Je m'assure simplement, en dialoguant avec lui, qu'une fois terminé, ce petit pont supportera sans problème le passage du "Valtra", notre gros tracteur rouge.

J'estime que si - comme tout le donne à penser - Igor réussit ce deuxième petit pont, je pourrai lui confier, sinon la conception, car il la partagera avec moi, du moins l'entière réalisation du pont qui devra franchir le canal amont des douves, derrière la chapelle. Mais nous n'en sommes pas encore là du programme de restauration et il est probable qu'auparavant, Igor aura dû intervenir, à la demande du fiston, dans l'"aile de la belle-mère" et, à la mienne, dans la cave de la ferme, la cuisine du bâtiment Nord et, peut-être aussi, dans la moitié Nord du logis.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 9 Mai 2015
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Pendant que nous papotons de charpente ou de maçonnerie, n'ayons garde d'oublier le troisième corps de métier à l'œuvre en ce moment à la Chaslerie.

L'équipe de Thierry BOURRE a fini de sous-soler les "nouvelles terres", du moins là où nous avons obtenu l'autorisation tacite de l'administraaaâââtion. L'heure est venue des plantations. Voici les plants, ici de jeunes hêtres :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Et voici dans quel état se retrouve le terrain, après le passage des planteurs :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Comme on le voit, c'est pas gagné. Il y aura encore beaucoup de boulot avant de pouvoir s'abriter sous des arbres.

Dans vingt ou vingt-cinq ans, ma petite-fille, qui aura alors cet âge, pourra se promener dans les allées que nous venons de dessiner.
A cette époque-là, il est probable que je regarderai ce beau spectacle de la chapelle.
De sous la dalle qui m'y attend.

Il faut que, dans trois jours, pour recevoir les 1 000 VTTistes à leur "point de ravitaillement de la Chaslerie" ainsi que leurs familles et amis que l'on espère au moins aussi nombreux qu'eux, la Chaslerie soit en beauté.

J'ai donc demandé à Igor d'interrompre son travail de maçonnerie sur le deuxième petit pont et de tondre l'herbe aux alentours du parcours balisé :

11 mai 2015.

Il me dit qu'il va commencer par tailler les charmilles pour la première fois de l'année. Il faudra aussi aménager un parking à côté des pilastres sur la D22. C'est également l'occasion de sortir les bancs de jardin. Enfin, je contacte mon assureur pour vérifier si mon contrat inclut une police de responsabilité civile compatible avec cet afflux exceptionnel de visiteurs.
Je n'ai pu participer hier à toute la réunion de chantier organisée par M. MAFFRE avec M. BOUSSIN. Le fiston était absent, retenu par son travail à Paris.

Voici ce que j'ai noté :
- M. MAFFRE a constaté que les échafaudages étaient incomplets, notamment mais pas uniquement au niveau du bâchage ;
- M. MAFFRE a regretté que la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'ait pas avancé le chantier comme il avait été convenu ; il a trouvé le chantier sale, trop de liteaux encore fixés sur les chevrons, un côté non découvert.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

Bref, il n'a pu procéder aux observations qu'il voulait. Il devra donc revenir (ce qui se traduira par un coût supplémentaire imprévu) ;
- M. MAFFRE a signalé à M. BOUSSIN que les travaux de l'an dernier sur les écuries présentaient des fuites en limite de la tour Louis XIII, ce qui est parfaitement anormal ;

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015.

3 mai 2015, au rez-de-chaussée des écuries.

3 mai 2015.

- M. MAFFRE est d'avis que, compte tenu des souhaits qu'avait exprimés le fiston, il vaudrait mieux conserver les sablières et les lucarnes ; il s'est cependant interrogé sur ce que pouvait être la charpente d'origine.

Son compte rendu de visite devrait nous parvenir dans les prochains jours. En attendant, j'ai pris des photos, d'abord pendant la 1ère moitié de sa visite, ensuite en fin de journée. Voici mon reportage :

1) le matin :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. sur l'état de la sablière, en-dessous de la lucarne Sud ; on remarque que cette sablière a pourri de sorte qu'elle présente d'importants manques :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

11 mai 2015.

. de même, l'angle Sud-Ouest des sablières est bien abîmé :

11 mai 2015.

. de façon générale, l'ossature intérieure de la charpente est en bien meilleur état que ce que M. MAFFRE a pu entrapercevoir de sa structure extérieure :

11 mai 2015.

11 mai 2015.

2) l'après-midi, j'ai trouvé des nids comme celui-ci (de geai ?) bâtis entre les chevrons...

11 mai 2015.

... de même qu'une bestiole rousse, ressemblant à une grosse souris, est venue m'observer puis s'est éclipsée sans demander son reste. J'ai fini ma promenade par un examen des lucarnes où l'on voit, par exemple sur cet appui, qu'on avait eu recours à des pièces de bois de récupération :

11 mai 2015.

Enfin, je me suis demandé ce que M. MAFFRE pouvait avoir trouvé d'intéressant aux frontons des lucarnes :

11 mai 2015.

Hier, en fin de journée, alors que l'équipe de Roland BOUSSIN, qui ne reviendra pas aujourd'hui, rangeait le chantier avant de partir, je suis remonté dans les échafaudages du colombier où Franck LIEGEAS m'a fait part de ses constats et appréciations sur l'état de la charpente. Comme il employait un vocabulaire technique trop pointu pour moi, je lui ai rapidement passé mon appareil photos afin qu'il photographie ce qui lui paraissait important.

12 mai 2015.

Il a été entendu que, sur la base de mes photos et des siennes, il rédigerait ses appréciations. Dès que son rapport me parviendra, je le mettrai en ligne sur notre site favori.

En attendant, voici la plupart de ces photos, dans l'ordre où elles ont été prises et avec mes propres commentaires. Comme on le verra, avec moi tout n'est pas toujours d'une technicité parfaite. En plus, je ne suis même pas capable de savoir si certaines photos que je vais présenter ne devraient pas être tournées afin que le haut des pièces de bois photographiées figure bien en haut de la photo. C'est vous dire.

Quoi qu'il en soit, s'il est une chose dont je suis sûr, c'est que la journée d'hier a été marquée par le retour sur notre chantier de Régis, compagnon-charpentier de Roland BOUSSIN que j'appelle régulièrement "le chéri de ces dames" puisqu'il mérite, d'après ce que l'on me rapporte (je n'ai pas eu l'opportunité de le vérifier à ce jour, bien que je le connaisse depuis de nombreuses années mais je suis sans doute beaucoup trop sage pour cela) le sobriquet de "marteau-piqueur de l'amour". Le voici d'ailleurs au travail avant...

12 mai 2015.

... puis après qu'il ne réalise qu'une fois de plus, il va être immortalisé par notre site favori pour la plus grande joie de ses groupies rameutées pour la circonstance :

12 mai 2015.

Dans le même registre technique, je note, tant que j'en suis capable, que, d'après Franck, les petits œufs bleus aperçus à côté de l'angle Sud-Ouest de la sablière, sont des œufs de merle, de même que le nid repéré avant-hier. Les plumes vues à proximité pour rendre ce nid douillet sont de poule, de pigeon ramier (la grande) ou de pintade (celle avec des points blancs) et non de geai. Quant à ma "souris rousse", ce serait en fait un mulot dont les fouines sont friandes. Enfin, le petit crâne détecté hier...

12 mai 2015.

... serait également de merle. Merci Franck !

Revenons-en à nos moutons ! Sous les trois lucarnes, la sablière est largement pourrie. On le savait déjà pour la lucarne Sud mais c'est vrai également pour les deux autres bien que dans une moindre mesure, qu'il s'agisse de la lucarne Sud-Est...

12 mai 2015.

... ou de la Nord-Est :

12 mai 2015.

A ce stade, je me contente, pour l'essentiel, de mettre les photos en vrac :

- haut de la lucarne Nord-Est enlevé ; remarquez les encoches sur une pièce de bois rapportée il y a longtemps ; ces encoches étaient creusées pour permettre de clouer des clous trop courts ; la grande pièce de bois horizontale a donc été bricolée il y a longtemps ; en fait, deux pièces de bois ont été juxtaposées tout autour du bâtiment, lorsque (hypothèse suite à ce premier indice) la toiture a été mansardée (mi-XVIIIème vraisemblablement, lorsque le charpentier Jean MIDY est intervenu sur les écuries en y laissant sa marque, comme sur la cave) :

12 mai 2015.

Photo prise près de l'endroit précédent :

12 mai 2015.

Le même angle Nord-Est , ce qu'on y voit n'est vraiment pas frais :

12 mai 2015.

Angle Sud-Est vu de l'Est ; même système d'encoches :

12 mai 2015.

Idem au Sud-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Idem à l'Ouest-Sud-Ouest :

12 mai 2015.

Angle Nord-Ouest :

12 mai 2015.

Pièce de bois de réemploi attaquée par la mérule et pourrie, censée soutenir le poinçon Ouest :

12 mai 2015.

Hauts de poinçons pourris (là, je ne sais plus comment la première photo suivante doit se regarder) :

12 mai 2015.

12 mai 2015.

12 mai 2015.

Arbalétrier Sud-Est (j'ai un doute) pourri vu de dessus :

12 mai 2015.

Vu intérieure prouvant, dixit Franck, que le haut de la charpente n'est pas d'origine ; il est d'avis et expliquera dans son rapport que la charpente d'origine n'était pas mansardée mais droite avec un point de convergence unique des arbalétriers :

12 mai 2015.

Poinçon pourri vu du dessous (si je ne me trompe pas) :

12 mai 2015.

Bas du poinçon Est, pourri sur toute sa hauteur :

12 mai 2015.

Autre preuve de la mansardisation tardive (mi-XVIIIème) d'une charpente initialement droite :

12 mai 2015.

L'attaque de mérule vue sous un autre angle :

12 mai 2015.

L'autre "soutien-poinçon" (je ne connais pas le nom) en bois de réemploi sous-dimensionné, preuve d'un bricolage tardif (vers 1850 ?) :

12 mai 2015.

Pièce de bois particulièrement mal en point, sur le versant Ouest :

12 mai 2015.

Même secteur :

12 mai 2015.

Jet d'eau en altitude, autre preuve que la charpente était encore droite à l'époque de la construction de la cheminée (début XVIIIème d'après moi, lorsque le bas du colombier a été rendu habitable ; cf la disparition des boulins sur les deux étages bas et les linteaux des ouvertures de ces niveaux) :

12 mai 2015.

Encore merci pour ces premiers éléments de diagnostic, Franck ! Ici, pour terminer ce message, un arbalétrier H.S., à l'angle Sud-Est si je ne me trompe pas :

12 mai 2015.

Courriel reçu hier de M. MAFFRE :

(début de citation)

Messieurs,

Veuillez trouver ci-joint le compte-rendu de la réunion de chantier du lundi 11 mai 2015.

A la demande du maitre d'ouvrage, le prochain rendez-vous aura lieu le lundi 25 mai 2015, à 9h30, sur place.

Bien cordialement

(fin de citation)

Quant au compte rendu, je ne le mets pas en ligne tant sa rédaction témoigne que M. MAFFRE a été inhibé dans sa rédaction par la perspective de retrouver son texte sur notre site favori.

Il me connaît encore mal car, avec la pudeur qui me caractérise indubitablement, j'aurais mis un blanc sur les passages délicats. Au lieu de quoi, nous avons reçu un document parfaitement incolore, inodore et sans saveur. Et de surcroît sans aucune photographie. Donc, comme le diraient nos amis anglo-saxons, "there is room for improvement".

D'après ce que m'a dit Franck LIEGEAS, la couverture du colombier de la Chaslerie aurait été droite à l'origine. Ceci me rappelle des photos, aperçues dans des livres, du château de Cricqueville-en-Auge :

Ces photos sont d'autant plus troublantes que ce château date de 1584 (14 ans avant la Chaslerie) et que le décor de ses façades a pu inspirer, avec son damier de pierres et de briques, les bâtisseurs de notre logis favori.

Or j'apprends que Roland BOUSSIN serait allé se plaindre à M. MAFFRE de ma demande à son gendre de consigner par écrit, en utilisant les termes techniques appropriés, ses observations.

Laissant la pleureuse de service à ses gémissements, j'ai proposé au fiston de prendre à ma charge une partie du surcoût prévisible d'une modification du programme de restauration de la charpente du colombier, au cas où, comme cela me semble probable en l'état du dossier, les appréciations de Franck LIEGEAS - un garçon sérieux à qui je fais volontiers confiance - seraient confirmées lors de la prochaine réunion de chantier à laquelle ce charpentier méticuleux devra, bien entendu et n'en déplaise à son beau-père, participer.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Mai 2015
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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M. DELTA est passé ce matin au fournil de la ferme. Il s'est borné à changer le futur tuyau d'évacuation du lavabo en lui en substituant un de moindre diamètre :

18 mai 2015.

Cette fois, il est d'avis que la dalle doit être coulée sur l'installation de chauffage électrique avant que les revêtements de placo ne soient fixés sur les murs du cabinet de toilettes puis que le bac de douche ne soit installé.

Igor ayant des doutes sur sa compétence pour couler cette dalle, je pense faire appel à un maçon ayant pignon sur rue. Justement, j'en ai remarqué un qui travaille à la restauration d'une vieille maison, place Saint-Julien à Domfront ; son travail me semble de bonne qualité ; je pense donc faire appel à lui.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Mai 2015
Journal du chantier - Ferronnerie - Bâtiment Nord
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Roland FORNARI n'est pas seulement un artisan, c'est avant tout un artiste. Et même un grand artiste. Il vient de m'en fournir une nouvelle preuve aujourd'hui.

Je lui avais, il y a bien longtemps, commandé une rampe d'escalier pour l'entrée du bâtiment Nord ; j'avais précisé que je voulais quelque chose d'arachnéen et que je m'asseyais sur les règlements de sécurité qui imposent désormais une largeur maximale entre les barreaux. Roland avait élucubré sur la façon de fixer cette rampe sur le mur de la grande chambre en soupente et, comme l'on sait, il avait longtemps tardé à donner suite.

Il installe aujourd'hui une rampe qui ne correspond nullement à ma demande, et pas davantage à sa contre-proposition initiale.

Ceci dit, je la trouve très belle et parfaitement adaptée à l'escalier. En plus, elle respecte presque les normes de sécurité les plus absurdes.

Roland a joué sur une alternance de barreaux ronds et de barreaux carrés. Contrairement à ce que lui et moi avions prévu, il a ajouté une lisse basse. La fixation comporte des jambes de force. Le nez-de-marche (c'est-à-dire le premier barreau en bas) est en fer refendu et tourné. La main courante est en fer forgé et brossé. Comme toujours avec Roland, le matériau est du fer pur à 99,9 %, fondu par Thyssen dans la Ruhr selon un procédé Armco de 1906 et commercialisé en Europe par Aka Steel. Le tout est traité à l'huile de jade.

Mais trêve de bavardage, regardez :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

Chapeau bas, Roland !

P.S. : Roland m'explique que, "compte tenu de la doucine fantaisiste du menuisier qui s'est fait plaisir au tournant de son limon, aucune lisse métallique ne pourrait plaquer avec élégance, sachant qu'on a une ellipse et une contre-ellipse contradictoires".

18 mai 2015.

18 mai 2015.

J'avoue que, jamais de ma vie, je n'ai entendu parler de "contre-ellipse" et encore moins d'"ellipse et de contre-ellipse contradictoires". Mais je vois ce que veut dire Roland : le limon de l'escalier tourne et monte trop vite et présente une surface supérieure très difficile à habiller d'une lisse basse en fer forgé et à section rectangulaire.

18 mai 2015.

Ceci me confirme que le menuisier, tout "meilleur ouvrier de France" et aussi brave homme qu'il soit, n'avait guère d'expérience de la nécessaire coopération avec d'autres corps de métier. On sait que ces défauts me sont apparus rédhibitoires il y a déjà quelque temps.

Moralité : Roland a récupéré sa rampe et devra revenir après-demain avec une proposition appropriée pour franchir l'obstacle. Il m'en a dit un mot mais je préfère le laisser vous en faire la surprise. A suivre donc.

Igor a continué de travailler sur le deuxième petit pont...

18 mai 2015.

18 mai 2015.

... jusqu'à ce que je lui demande de rejointoyer la souche de cheminée du colombier, du moins dans la partie que cachait jusque là la couverture :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

Lorsqu'il pioche le ciment qui n'avait pas manqué d'être utilisé, il y a une bonne cinquantaine d'années, pour colmater ce conduit, les pierres se détachent. A l'intérieur du conduit, on aperçoit un vieux tube métallique, qui fut longtemps relié à une chaudière installée au rez-de-chaussée :

18 mai 2015.

Ce tube serait à remplacer par un (ou deux) tube(s) neuf(s), l'un peut-être pour une nouvelle chaudière au rez-de-chaussée, l'autre à coup sûr pour la cheminée de la chambre du 1er étage.

Il est heureux que je ne revoie pas rapidement Roland BOUSSIN car je pourrais commencer à devenir franchement désagréable :

1 - Le prétendu "parapluie" qu'il était contractuellement chargé d'installer sur le colombier n'est toujours pas suffisant et l'eau continue à pénétrer à l'intérieur de l'édifice :

18 mai 2015.

2 - Alors que Franck LIEGEAS m'avait promis son rapport pour le dernier week-end, je ne l'avais toujours pas reçu ce matin. J'ai donc téléphoné à Roland BOUSSIN et il m'a affirmé qu'il me serait expédié. Je comprends néanmoins que Roland BOUSSIN a préféré continuer à se plaindre de moi auprès de l'architecte. Le fait est qu'en ce lundi soir, ce rapport ne m'est toujours pas parvenu.

3 - Compte tenu des constats de Franck corroborés, aujourd'hui, par la dépose des chevrons sur les terrassons et le brisis Ouest, j'ai demandé aux compagnons de Roland BOUSSIN de ne pas appliquer les ordres de celui-ci de remplacer dès demain et à l'identique diverses pièces de charpente, dont les poinçons. Une nouvelle fois, Roland BOUSSIN n'a pas manqué d'aller pleurnicher téléphoniquement auprès de l'architecte.

Les indices tendant à établir que la restauration à l'identique de la charpente actuelle serait peut-être une ânerie me semblent pourtant s'accumuler, ainsi qu'en témoignent les photos du jour. (Les photos suivront, mises en ligne lors de ma prochaine insomnie)

Certes, dans cette affaire, je ne suis ni le maître d'ouvrage, qui est mon aîné, ni le maître d'œuvre, qui est M. MAFFRE. Je fais l'hypothèse qu'on admettra que je suis mu, avant tout, par l'intérêt du monument. Et par la conviction que, si on loupe une maille du tricot cette fois-ci, il est probable qu'il n'y aura pas de rattrapage possible avant 150 ans au moins. Raison de plus pour bien peser nos choix.

Or il est de fait que, malgré les assurances qu'il avait données à l'architecte, Roland BOUSSIN n'avait pas avancé la découverte suffisamment pour lui permettre, au moins selon moi, de travailler dans de bonnes conditions lors de la première réunion de chantier. Sur ces bases que je considère avoir été faussées, M. MAFFRE a certes émis de premières recommandations que Roland BOUSSIN voudrait désormais appliquer sans retard, lui qui est pourtant coutumier du fait, et pour de mauvaises raisons de surcroît.

Dans ce contexte, les observations que Franck LIEGEAS a pu faire après une journée supplémentaire de découverte, postérieure à la première réunion de chantier, et dont je ne puis croire qu'il ne les ait pas rapportées à son beau-père et associé (ni qu'il ait changé d'avis depuis lors et sans m'en prévenir d'aucune façon, mais pourquoi, d'ailleurs, aurait-il changé d'avis ?), semblent démontrer qu'appliquer sans discernement les premières orientations de l'architecte serait à tout le moins prématuré. Il doit y avoir débat, et un débat non escamoté si possible.

Les observations que l'on a pu faire aujourd'hui avec Régis confirment qu'il est urgent d'attendre la deuxième réunion de chantier, programmée pour lundi prochain, avant de décider de la suite du programme. Ceci doit, selon mon fils (avec qui je m'en suis longuement entretenu ce soir, de même qu'il a parlé à M. MAFFRE) et moi, être fait posément, sous la conduite de l'architecte et en tenant compte de tous les éléments apparus depuis la première réunion. Bien entendu, il nous paraît nécessaire que Franck LIEGEAS, en qui je fais le choix de conserver ma confiance à ce stade, participe à cette deuxième réunion.

Quant à Roland BOUSSIN, qu'il sache que le crédit que j'accorde à ses interventions est désormais en chute libre.

P.S. (du 19 février 2023) : Relisant ce message, je n'en retiens que mes regrets que Benoît MAFFRE ait empêché le débat sur la forme initiale de la charpente du colombier. Je persiste à penser qu'elle a pu être comparable à celle de la tour Louis XIII. C'est aussi ce qu'avait conclu Franck LIEGEAS lors du démontage de la couverture du colombier mais, si ma mémoire est bonne, l'architecte, toujours aussi plaisant dans ses manières, lui avait intimé l'ordre de se taire et Franck avait, à mon regret, obéi.
Je reprends la plume à 3 heures du matin. Il n'y a toujours aucun message de Franck LIEGEAS dans ma boîte aux lettres. Comme on l'a montré ici, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS est donc incapable de tenir parole tant :
- (1) à propos de son calendrier d'intervention - je rappelle qu'il était initialement prévu que la restauration de la charpente et de la couverture du colombier commence à la fin de l'année dernière - que :
- (2) à propos du parapluie qui était stipulé contractuellement et qui, à ce jour, ne fonctionne toujours pas convenablement, ceci malgré une première alerte relevée par mes photos du 30 avril et confirmée lors de la première visite de chantier de l'architecte, le 11 mai, et
- (3) à propos du rapport promis par Franck LIEGEAS après ses constats du 12 mai dernier.

A l'évidence, ma façon de suivre le chantier au jour le jour - bien sûr quand je suis sur place - et de mettre rapidement en ligne mes commentaires sur notre site favori (en général durant la nuit qui suit) déplaît à certains qui préféreraient qu'un témoin aussi actif soit réduit au silence. Dans l'immédiat, en me privant du rapport de Franck, promis deux fois, ceux-ci espèrent entraver ma parole.

Eh bien, c'est raté. Je vais mettre en ligne les photos que j'ai prises hier et je vais les commenter avec mon propre vocabulaire, en essayant d'être aussi clair que possible.

En fait, la charpente du colombier est composée de deux ossatures, deux sortes de cages thoraciques enchâssées l'une dans l'autre :
- une première ossature, dite par moi intérieure, belle, constituée de grosses pièces de bois bien taillées, globalement saine, y compris ses arêtiers, bien que plus ancienne que la seconde ; cette première ossature se trouve au seul niveau du 3ème étage du colombier (l'étage des lucarnes désormais démontées) ;
- une seconde ossature, dite par moi extérieure, dont les pièces principales sont souvent pourries, qui recouvre la première au niveau du 3ème étage (celui des brisis) et la complète au 4ème niveau, celui des terrassons ; les arêtiers de ce 4ème niveau sont archi-morts, de même que le poinçon Est (côté cour) ; les arêtiers de cette ossature extérieure au niveau du 3ème étage sont fluets, plaqués sur les arêtiers costauds de l'ossature intérieure auxquels ils ne sont pas parallèles puisqu'ils présentent un angle plus aigu (= fermé) avec le plan horizontal (si vous préférez, avec le plancher du 3ème niveau).

Sur la base de ce vocabulaire, voici mes propres observations, portant sur les aspects sanitaires ainsi que sur les aspects structurels de ces deux ossatures :

1) à propos de l'ossature intérieure :

- le poteau qui jouxte la souche de cheminée à son Nord est pourri extérieurement :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- la poutre horizontale, orientée Nord-Sud mais proche du côté Est, est pourrie à son extrémité Sud :

18 mai 2015.

- la poutre horizontale qui supporte le poinçon Est est atteinte par la mérule (de même que la pièce oblique, appartenant à la 2ème ossature, qui la surmonte) en sa partie Nord :

18 mai 2015.

- les pièces de bois qui relient en leur milieu les grandes poutres Nord-Sud horizontales et les poutres Nord-Sud du cadre extérieur supérieur de la 1ère ossature sont fluettes ; un éclairage électrique y a été installé, sans doute vers 1960, en direction du plafond du 3ème niveau :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- les pièces de bois installées sur la bissectrice des 4 angles formés par les poutres du cadre extérieur supérieur présentent des mortaises, actuellement inutiles, que Franck LIEGEAS avait, le 12 mai dernier, interprétées comme la preuve que ces pièces de bois avaient été retaillées pour les raccourcir à l'époque où l'ossature extérieure avait été installée :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

2) à propos de l'ossature extérieure :

- sur tout son pourtour, le cadre extérieur supérieur de la 1ère ossature est doublé par des pièces de bois appartenant à la 2ème ossature ; en voici une vue du côté Nord et photographiée par en-dessus :

18 mai 2015.

- ces pièces de bois du cadre extérieur supérieur de la 2ème ossature ont été fixées à la première ossature par des clous forgés trop courts, d'où les encoches que l'on retrouve partout :

18 mai 2015.

- ce cadre de bois extérieur est pourri du côté Ouest :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- à mi-hauteur des arêtiers des terrassons, un petit cadre de bois destiné à soutenir des chevrons est constitué de pièces trop courtes, de sorte qu'elles flottent par rapport à ces arêtiets :

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

18 mai 2015.

- les arêtiers supérieurs sont fluets et morts ; voici le moins moche :

18 mai 2015.

- les arêtiers inférieurs de la 2ème ossature sont plus pentus que les arêtiers de la 1ère ossature ; selon moi, ceci devrait pousser à se demander quelle était la pente de la couverture d'origine (possiblement moindre que celle des brisis de la couverture mansardée) :

18 mai 2015.

- le haut des poinçons est mort :

18 mai 2015.

Pour que mon constat soit complet, il aurait fallu que je vous parle du caractère rachetèque et que j'ai toujours trouvé incongru des pièces de bois situées aux 4 angles de la 1ère ossature et qui relient, à proximité du plancher des combles, les arêtiers de cette ossature et les blochets correspondants.

Grâce à ces photos et malgré mon vocabulaire profane, j'espère néanmoins vous avoir montré que le comportement de M. BOUSSIN est lamentable et qu'au lieu d'aller pleurnicher auprès de l'architecte, il ferait mieux de travailler enfin convenablement et sans essayer de nous forcer la main. A mes yeux, ces procédés sont minables.

J'espère aussi que les photos que je viens de mettre en ligne seront consultées par M. MAFFRE. Si tel est le cas, je pense qu'il y verra la preuve que la 2ème ossature ne suffit pas à justifier que l'on s'en tienne, sans réfléchir davantage ni en débattre au fond, au projet initial de restauration à l'identique d'une couverture mansardée.

Sur ce, il est 5 h 15 du matin, je repars me coucher car je dois faire de la route aujourd'hui et il vaudrait mieux que je ne dorme pas trop au volant.

Je relis ce matin le "Projet" de M. MAFFRE pour la restauration de la charpente et de la couverture du colombier.

Tout ce qui est écrit là me convient parfaitement, sous réserve d'un changement éventuel de programme si, de l'avis de l'architecte, les preuves de la forme ancienne de la charpente sont suffisantes.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 20 Mai 2015
Journal du chantier - Ferronnerie - Bâtiment Nord
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Hélas je suis rentré trop tard à la Chaslerie pour voir le forgeron travailler. Quand je suis arrivé, il était déjà reparti, rampe posée :

20 mai 2015.

20 mai 2015.

20 mai 2015.

20 mai 2015.

Je remarque toutefois que les têtes de vis de la lisse basse ne sont pas patinées...

20 mai 2015.

... contrairement à celles de la main courante :

20 mai 2015.

Roland, à qui je téléphone immédiatement, me confirme qu'il a préféré utiliser des vis en laiton pour la lisse basse, à cause de l'action du tanin sur le fer, mais il me promet de revenir parfaire leur patine.

Comme on le voit, il a choisi de tourner la difficulté qui l'avait arrêté avant-hier ; la lisse basse et la main courante sont interrompues au passage délicat ; de ce fait, la rampe branle un peu quand on la secoue, ce qui pourrait l'amener à tosser contre le mur de la grande chambre en soupente.

Ceci étant, le résultat me paraît tout à fait satisfaisant, et même d'une élégance de bon aloi, qui fleure bon sa manorialitude.

Ugh, j'ai dit !