Journal du chantier

Et, pendant ce temps-là, le chantier continue ! (cinquième et dernière pour aujourd'hui)

Je me suis accordé un break pour escalader les échafaudages du colombier. De tous côtés, la vue est superbe !

Tout en bas dans la cour, Igor n'en finit pas d'arracher les mauvaises herbes :

28 avril 2015.

Je grimpe !

28 avril 2015.

Mes chers parents, je grimpe !

28 avril 2015.

Et puis je redescends en observant l'extérieur des lucarnes :

28 avril 2015.

28 avril 2015.

28 avril 2015.

28 avril 2015.

28 avril 2015.

Récapitulons :
- des ardoises posées au crochet ;
- des arêtiers en zinc ;
- des zingueries diverses, toutes H.S. ;
- des flipots pour boucher les trous entre la charpente et la couverture ;
- des châssis de lucarne fixés sur l'isolation intérieure ;
- des rambardes fixées sur les châssis de lucarne.

"Et là, les enfants, qu'est-ce qu'on dit ?"

Les chers petits répondent : "On dit merci Tonton !"

(J'espère que vous aurez reconnu le Tonton que l'on sait...)

Hier soir, j'étais tellement fatigué que je ne sais plus où j'ai déposé mon appareil-photos en me couchant enfin. Ce matin, je ne le retrouve pas. J'avais pris des photos des zingueries du colombier enfin trépassées, ainsi que de l'intérieur des combles. Dans ce volume trônent toujours les 4 carcasses de gros fauteuils qu'Igor ne peut déménager seul. J'avais demandé à Roland BOUSSIN que ses gars donnent un coup de main à Igor et cela m'avait été promis dès le début du chantier. Rien n'a été fait malgré plusieurs relances d'Igor. Les compagnons de Roland BOUSSIN ont préféré découvrir, avec toute la poussière et les gravats qui en résultent à l'intérieur du bâtiment, sans se préoccuper le moins du monde, malgré une demande expresse et une promesse verbale explicite, de faire le minimum convenu.

Ce matin, il pleut beaucoup. J'espère que les bâchages précaires de Roland BOUSSIN tiendront et suffiront. Bien entendu, ce dernier aura à restituer le prix du parapluie qu'il n'a toujours pas installé malgré son engagement contractuel explicite. En outre, il devra régler toutes les conséquences de son incorrection manifeste.

Mon aîné, pourtant d'un caractère infiniment plus calme que moi (il tient de sa mère et, en plus, il a résisté à une bonne douzaine d'années de formation chez les "bons pères") ne supporte plus cet artisan qui, en raison de son incapacité à écouter le client, l'a agacé dès que je le lui ai présenté. Nous avons dernièrement perçu certaines insuffisances de ses prestations mises en lumière par M. MAFFRE. J'exhorte néanmoins mon fiston à ne pas expulser cet artisan du chantier en lui rappelant que je ne connais pas de meilleur charpentier-couvreur dans le secteur. L'apprentissage de la fonction de maître d'ouvrage ne se fait pas en un jour, surtout pour un jeune parisien habitué à vivre dans un monde d'efficacité et de respect des engagements contractuels. Je le sais, je suis passé par là il y a 24 ans.

P.S. à 9 h 30 : Igor vient de me signaler qu'il pleut dans les combles et dans la chambre de mon aîné où les meubles sont trempés.

Il est ainsi confirmé que le comportement de la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS est irresponsable : ils ne sont pas sur le chantier ce matin et demeurent injoignables.

J'ai demandé à M. MAFFRE de prendre note de cette situation inacceptable et de la signaler à toutes les personnes concernées, à commencer par la D.R.A.C.

J'attends que, toutes affaires cessantes, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS vienne faire l'indispensable pour que les inondations dues à sa lamentable incurie s'arrêtent.

P.S. à 9 h 45 : M. BOUSSIN vient de m'appeler. Il sera à la Chaslerie vers midi. En attendant, je demande à Igor de bâcher d'urgence le parquet des combles et les meubles qui reçoivent l'eau afin de minimiser les dégâts autant que faire se peut.

P.S. à 10 h 15 : Arrivés sur le chantier à 10 h, les compagnons de Roland BOUSSIN (Christopher, en C.D.I., et Julien, intérimaire) continuent à découvrir sans se préoccuper des dégâts.

Je leur ai donné l'ordre :
- d'arrêter de découvrir ;
- de bâcher immédiatement et impeccablement la charpente dégagée et le plancher des combles
- puis de disparaître définitivement du chantier.

Quant à M. BOUSSIN, il aura à rendre des comptes à mon fils, à M. MAFFRE et à la D.R.A.C. J'y veillerai personnellement.

Entre temps, j'ai retrouvé mon appareil-photos et ai photographié les dégâts. Je m'apprête à mettre ces photos en ligne.

P.S. à 11 h : M. BOUSSIN vient de me rappeler. Il ne pourra venir pour midi. Il me dit que ses compagnons ont bâché et fait le nécessaire. Il m'informe qu'il n'a personne pour les remplacer. Il prend rendez-vous avec moi pour demain à 9 h 30.

P.S. à 11 h 15 : Je n'arrive plus à avancer. Et je sens le fond de mes orbites oculaires picoter. Il faudrait que j'aille récupérer un peu. Cette histoire d'éoliennes est un vrai marathon. Y prendrais-je goût, moi qui n'ai jamais, de toute ma vie, couru plus de 800 mètres d'affilée ? C'était pour le concours d'entrée à Polytechnique et ma performance m'avait valu un 3/20 à cette épreuve. De mémoire, j'avais mis 3 minutes 11 secondes, sans m'arrêter (je le souligne). Ma mère et ma sœur, inquiètes, épiaient la scène de l'autre côté de la grille du stade où je me produisais (je crois que c'était à côté de l'ambassade d'U.R.S.S. à Paris). Elles se tenaient ainsi prêtes à récupérer mon corps ou, à défaut, à le remplir de pain d'épices beurré et de boissons reconstituantes diverses. Quelque chose comme 44 ans plus tard, je trouve que mon temps n'était pas ridicule. Il est vrai que je n'y connais pas grand chose.

Bon, vous le voyez, je m'égare. Dodo bébé !

Photos du dégât des eaux du jour :

- dans la chambre de mon aîné (au 2ème étage du colombier, donc sous le plancher des combles), après qu'on a déplacé un fauteuil et le quatre-volets que vous voyez :

30 avril 2015.

- sous les combles (au 3ème étage du colombier) :

30 avril 2015.

30 avril 2015.

30 avril 2015.

30 avril 2015.

30 avril 2015.

30 avril 2015.

Finalement, nous avons eu de la chance de nous apercevoir vite du problème. Mais reconnaissez que ce binz ne donne guère envie de faire confiance à cet artisan...

Inspection en fin d'après-midi :

30 avril 2015.

29 avril 2015.

A signaler que, dans le quatre-volets du fiston...

30 avril 2015.

... je découvre un stock de boutanches de précision, Vosne-Romanée et tutti quanti...

Et dire que, dans ma naïveté suprême, je pensais trouver là des calbutes pour Monsieur et je ne sais quoi de très affriolant pour Madame !

Dans la cour du manoir, Igor devait, à la demande de Carole, brûler les mauvaises herbes au chalumeau.

Mais Christopher, le compagnon de Roland BOUSSIN, lui a recommandé d'utiliser du vinaigre dilué, lui précisant même qu'on trouvait le moins cher chez "Point P".

Igor, étonné du procédé, m'a demandé ce que j'en pensais. Dans mon vague souvenir (j'étais à peu près aussi nul en chimie qu'au 800 mètres ; en tout cas, pas plus intéressé), le vinaigre est de l'acide acétique donc why not ?

Igor a donc essayé hier, avant la pluie. Et, ce matin, entre deux ondées, il m'a montré que le traitement avait bien agi.

Après tout, ce Christopher n'est peut-être pas un mauvais bougre.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 5 Mai 2015
Journal du chantier - Administration - Terrassement - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Le respect des bonnes mœurs et le souci d'employer sur ce site, autant que faire se peut, un langage châtié digne des meilleures maisons m'interdisent d'évoquer, même à demi-mot, la façon dont Thierry BOURRE qualifie la marche de son instrument :

5 mai 2015.

En ce jour où nous pouvons considérer bénéficier enfin de l'accord tacite de l'administraaaâââtion, notre sylviculteur favori est revenu labourer mon terrain à la pelleteuse...

5 mai 2015.

... avant que d'y planter 1 500 arbrisseaux (chênes et hêtres pour l'essentiel) en motte.

Laissons-le travailler tranquillement :

5 mai 2015.

Notons que je lui ai demandé de me préparer un "plan simple de gestion" (P.S.G.) appelé, je l'espère, à me simplifier la vie comme l'on sait.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 5 Mai 2015
Journal du chantier - Terrassement - Abords, Avenue, terrasse
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Divers soucis avec le fossé récemment creusé entre mes nouvelles terres et celles que les VINCENT ont conservées :

- le fossé n'est pas très droit mais ce n'est pas bien grave ;

- la pente des côtés du fossé est beaucoup trop raide (compte tenu de la nature du terrain et de la présence de sources en amont), de sorte qu'ils ont déjà commencé à s'ébouler, ce qui va vite l'obstruer ;

- enfin et surtout, le "canal de Suez", censé canaliser les eaux du fossé vers les douves, n'a pas été creusé à partir du point bas du fossé, de sorte que ce dernier s'est vite transformé en baignoire :

12 mai 2015.

On va voir avec Ludovic VINCENT ce qu'il est possible de faire pour essayer d'améliorer cette situation.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 6 Mai 2015
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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La pilule de "Donormyl" ne suffit plus. Me revoici devant l'écran. Je vais donc vous montrer quelques photos que j'ai prises hier, en fin de journée, histoire de me changer un peu les idées.

Alors que Roland BOUSSIN et son compagnon repartaient vers la région de L'Aigle où ils habitent...

5 mai 2015.

... j'ai grimpé dans les échafaudages...

5 mai 2015.

5 mai 2015.

... d'où j'ai observé les charmilles qui devraient être belles cette année, même sous les chênes et les poiriers :

5 mai 2015.

Je suis allé prendre un photo, sous un angle inédit, de la couverture des écuries :

5 mai 2015.

Puis, redescendu sur le plancher des vaches, j'ai observé le travail d'Igor cette journée. Comme je le lui avais demandé, il a bien ratiboisé la ciboulette (dont les fleurs témoignaient qu'elle serait moins tendre)...

5 mai 2015.

... fait disparaître les acanthes dont la vitalité risquait d'abîmer le mur Sud...

5 mai 2015.

... et transplanté d'autres plantes trop puissantes...

5 mai 2015.

... que je retrouve, elles en pleine forme (contrairement à moi), de part et d'autre du petit pont qui donne accès au "champ de MAUDUIT" :

5 mai 2015.

Hier matin, j'ai émergé de mon bureau à 10 heures passées.

Igor était en train de s'escrimer pour faire démarrer la bétonnière :

6 mai 2015.

Un peu plus loin, dans les nouvelles terres, Thierry BOURRE, au volant de sa mini-pelleteuse...

6 mai 2015.

... était hilare...

6 mai 2015.

... et m'a accueilli avec une vanne salace :

6 mai 2015.

Plus sages, ses compagnons déposaient les plants en motte (achetés chez LEMONNIER) dans les sillons fraîchement formés :

6 mai 2015.

6 mai 2015.

Dans l'après-midi d'hier, il pleuvait tellement qu'Igor n'a pu couler le béton des fondations du deuxième petit pont :

6 mai 2015.

J'ai voulu monter dans les échafaudages. Comme aurait dit mon père, il pleuvait "comme vache qui pisse" :

6 mai 2015.

Il en fallait plus pour m'arrêter :

6 mai 2015.

Roland BOUSSIN et ses compagnons, transformés en acrobates et dument harnachés, étaient en train d'arrimer sous le vent les bâches du parapluie :

6 mai 2015.

6 mai 2015.

De mon côté, trouvant la lumière belle, j'ai mitraillé les alentours...

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

6 mai 2015.

Dommage qu'entre les équipes de Thierry BOURRE et celles de Roland BOUSSIN, il y ait eu tant de camionnettes pour gâcher un peu mes photos.

M. MAFFRE, rentrant de congés, m'a joint ce matin avant 8 heures pour savoir où en était Roland BOUSSIN. Il avait déjà vu les photos mises en ligne la nuit dernière.

En complément, voici deux photos qui montrent qu'au début de la dernière journée de travail avant la réunion de chantier de lundi prochain, la S.A.R.L. BOUSSIN-LIEGEAS n'a installé que les trois-quarts des parties supérieures du parapluie, et qu'une toute petite partie des bâches latérales :

7 mai 2015.

7 mai 2015.

Il reste en outre un quart des ardoises à déposer, celles du versant Nord.

Il est possible que M. MAFFRE, considérant que le nécessaire n'a pas été fait pour que sa réunion soit utile, décide de reporter celle-ci. Il devait en effet pouvoir apprécier l'état de la charpente.

Toute la journée d'hier, le gendre et les compagnons de Roland BOUSSIN ont mis les bouchées doubles pour que la réunion de chantier de lundi prochain avec M. MAFFRE puisse bien se tenir, c'est-à-dire pour que M. MAFFRE puisse apprécier l'état de la charpente découverte.

Dans l'après-midi, je suis monté voir où ils en étaient et, surtout, ce que cela donnait. En voici quelques aperçus.

D'abord au niveau de la lucarne Sud, dont nous connaissions l'intérieur délabré. Je dois vous dire que je n'ai pas été déçu par ce que j'ai vu là, donc du Sud :
. le bas de la lucarne :

7 mai 2015.

. la restauration au ciment (carrément) de pièces de bois pourries depuis très longtemps (on avait déjà vu le même type de "soin" sur les sablières Est des écuries lorsqu'on avait découvert ces dernières) :

7 mai 2015.

. le caractère non jointif de la sablière sous la lucarne :

7 mai 2015.

. le caractère totalement délabré du bas des montants de la lucarne dont on se demande comment elle n'a pas été arrachée par un coup de vent :

7 mai 2015.

. le bas de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

. le haut de la lucarne vu du Sud-Est :

7 mai 2015.

En résumé, tout est mort et archi-mort.

On a de plus la preuve que, lors de la dernière campagne de restauration (au milieu du XXème siècle sans doute), on a préféré bricoler au ciment plutôt que changer des pièces de bois déjà en coma dépassé.

Cela promet !

Poursuivons notre promenade dans les échafaudages et voyons ce que nous réservent les sablières.

On fait là de bien étranges rencontres, comme cette momie de loir (ou de fouine ? il faudra que je remonte la mesurer), une patte avant posée sur le crâne d'un autre animal (de quoi s'agit-il ?) ...

7 mai 2015.

... ou, à l'angle Sud-Ouest de la sablière Sud, des œufs tout juste pondus (qui saurait nous dire de quoi ?) :

7 mai 2015.

On se rend compte de la façon dont le plancher des combles a été posé sur les solives, une isolation étant coincée entre le plafond de la chambre de mon aîné (au 2ème étage du colombier) et ce plancher des combles :

7 mai 2015.

Derrière la sablière extérieure, une accumulation de crottes diverses qui ne nous surprend plus, depuis que nous sommes devenus experts de cette matière :

7 mai 2015.

Revenons-en à la sablière extérieure proprement dite. Voici son angle Sud-Est :

7 mai 2015.

Quel sera le diagnostic sanitaire de M. MAFFRE ? Quel sort réserver à cette sablière à reliefs cubiques et à cet arêtier qui me semble à bout de souffle ?

C'est ce que nous apprendrons lundi prochain. Pour ma part, j'aimerais bien qu'en attendant, la jeune classe concernée réfléchisse aux deux questions suivantes :

- n'est-ce pas le moment de changer la sablière pour un modèle analogue à celles des écuries ? Le colombier et les écuries ont certainement été mansardés à la même époque, au milieu du XVIIIème siècle et il paraît très probable que les sablières des deux bâtiments aient été analogues au départ. Pourquoi ne pas oublier la sablière simplifiée qui date peut-être du début du XXème siècle et dont les disjointoiements manifestent que ce n'a jamais été un travail de qualité ?

- encore plus audacieux : j'ai des doutes très sérieux sur la date à laquelle les lucarnes ont été installées sur le colombier : la qualité du travail est bien moindre que celle de l'ossature de la charpente du colombier. Je pense que ces lucarnes ne sont pas du XVIIIème mais ont été ajoutées un bon siècle plus tard. Le moment n'est-il pas arrivé de les supprimer ? Si j'étais le payeur, c'est ce que je déciderais sans nul doute. Par la même occasion, je supprimerais le plafond de la chambre du 2ème étage ainsi que le plafond des combles. La pièce du 2ème, ainsi allégée de ces mochetés, retrouverait un volume de grande manorialitude. Et en jetant ces plafonds et planchers à la poubelle, on supprimerait le besoin de l'escalier nul qui relie actuellement le 2ème et le 3ème niveau du colombier. Certes, cela renverrait dans les écuries, à leur premier étage, le cabinet de toilettes de la chambre manoriale du colombier. Mais quelle allure, nom de nom !