Journal du chantier

@ Sébastien Weil :

L'illustration que vous venez de me transmettre par courriel est très intéressante et constitue, à ce jour, la seule représentation antérieure à l'incendie de 1884 que je connaisse.
Elle montre à quel point les anciens épis de faîtage du logis et des tours rondes étaient volumineux ; de la sorte, elle constitue une remarquable confirmation des déductions et choix (audacieux) que Dominique RONSSERAY, A.C.M.H., et moi-même avions faits lors de la restauration de ces éléments décoratifs typiques du Domfrontais.
Par ailleurs, elle donne une idée précieuse du caractère massif des combles d'origine du logis ; on y voit que la cheminée centrale, que l'on connaît aujourd'hui dégagée de la toiture, était à l'époque engoncée dans celle-ci ; ainsi, la "lecture" que nous avions faite des deux jets d'eau (voir le laïus du site) est pleinement confirmée.
Enfin, elle montre à quoi pouvait ressembler l'une des lucarnes à mi-hauteur de la couverture du logis, ce qui est pour moi une information inédite et très précieuse pour la suite des travaux.

En revanche, le plan que vous m'avez communiqué n'apporte pas d'information supplémentaire par rapport à ce que nous savions grâce aux vieux plans cadastraux déposés aux Archives de l'Orne : forme des douves y compris à gauche de l'allée principale en arrivant sur place, position du ruisseau amont, du ruisseau aval, division du "Pournouët" en deux parcelles.

Quoi qu'il en soit, merci pour cet envoi, très remarquable et qui fournit un très bel exemple de l'utilité d'un tel livre d'or.

Je veillerai à mettre une reproduction du dessin en ligne. Pour cela, il serait cependant préférable, pour la précision de l'image, que je puisse scanner votre document. Soyez gentil de me prêter l'original, si vous le pouvez.

Et encore mille fois merci !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Aout 2009
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage
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Ce soir, Pascal et Maxime ont terminé de maçonner le mur de terrasse, un chantier commencé il y a déjà trois ans. La restauration de ce mur, long de 120 m, m'a obligé à acheter des bâtiments en ruine alentour pour en récupérer les pierres. Mais il manquait toujours les dalles nécessaires pour en achever le dessus. Nous avons fini, il y a à peine un mois, par avoir l'idée de rouvrir une carrière à 500 mètres au Sud du manoir, l'une des deux carrières proches qui, à cette époque où il n'y avait pas de route, ont dû servir à construire le manoir. C'est Bernard qui s'est attelé à cette tâche. Et là, bonne pioche ! On a immédiatement trouvé les dalles qui nous manquaient. Donc voilà une tranche importante de travaux terminée, qui assoit bien le manoir dans le paysage quand on l'observe du Pournouët.

Reçu ce matin, par la poste, la photo d'un article transmise par Sébastien WEIL que j'en remercie.

Il s'agit de "Notes recueillies sur l'arrondissement de Domfront, au mois d'avril 1852, par M. BLANCHETIERE, Membre de la Société Française", article publié en 1853 dans le "bulletin monumental ou collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France ; 2è série, tome 9è, 19è vol. de la collection, par les Membres de la Société Française pour la Conservation des Monuments, publié par M. de CAUMONT" à Paris.

Louis BLANCHETIERE relate dans ces notes une excursion qu'il a faite dans l'arrondissement de Domfront en avril 1852. D'emblée, ces notes témoignent des préoccupations et des compétences géologiques de leur auteur, ainsi que de son intérêt pour les routes ; on peut donc se demander si ce n'était pas une sorte d'ingénieur des Ponts ou des T.P.E., comme l'on dit aujourd'hui.

Les notes relatives à la "Châlerie" occupent 10 pages du document et sont agrémentées de la reproduction de deux croquis qui doivent être de la main de Louis BLANCHETIERE. J'ai déjà commenté ces croquis hier, notamment l'un des deux, fort instructif quant à l'état du logis avant l'incendie de 1884.

Quant au texte lui-même, il est également riche d'enseignements, même si j'y relève une erreur de date, Louis BLANCHETIERE ayant cru que le logis datait de 1558, alors qu'il date de l'année de l'édit de Nantes.

On y apprend que les épis du logis étaient en terre cuite, ce que ne permettait pas de comprendre le croquis. A cet égard, la prudence manifestée par M. RONSSERAY dans son article annexé à ce site internet ne peut qu'être louée ; il a en effet pris ses distances avec les affirmations de VIOLLET-LE-DUC pour qui une couverture en ardoise devait s'accompagner d'épis en métal. C'est sans doute la proximité géographique de GER, lieu où étaient modelés ces épis, d'ailleurs avec une argile de LA HAUTE CHAPELLE, qui a permis à M. RONSSERAY de comprendre que cette industrie locale ne pouvait qu'inonder le pays de ses productions, poussant ainsi à une sorte de sur-consommation locale de ses "grès".

Louis BLANCHETIERE donne d'utiles informations sur l'occupation des bâtiments. Le "château" est "inhabité depuis la Révolution", servant "à peine à déposer des fourrages et bois" (pas étonnant que la foudre ait pu y mettre le feu en 1884...). En revanche, l'"aile gauche est aujourd'hui à peu près toute occupée par des fermiers", écrit-il.
"Presque tout le château" est recouvert d'ardoises, ce qui confirme qu'il y avait aussi de la tuile sur certains bâtiments sur cour (on le sait aussi grâce à une photo ancienne des écuries et du colombier).
Le logis comporte une "cuisine à très-grandes dimensions", sans doute la salle-à-manger actuelle puisqu'un four est toujours visible dans sa cheminée.
Le rez-de-chaussée et le "premier étage" (il y en avait donc un second, ce qui confirme la présence de grandes lucarnes) du logis sont "pavés en briques carrées", revêtement qui a aujourd'hui totalement disparu (sauf dans un coin de la cage d'escalier).

Louis BLANCHETIERE s'est beaucoup intéressé à la chapelle et à son décor intérieur. Il écrit en particulier : "Sur les murs se trouvent des fragments de peintures à fresque" (erreur, ce ne sont pas des fresques mais des peintures murales, obéissant à une autre technique ; les fresques sont peintes quand l'enduit n'est pas encore sec, contrairement aux peintures murales) "d'un fort bon style ; mais dont il est impossible de reconnaître les sujets, tant elles ont été détériorées par le temps et par le choc des fagots que les fermiers y déposent" (comme si le logis ne leur avait pas suffi, hélas !). S'ensuit une description de ces décors qui montre que, durant le siècle et demi suivant, les dégradations se sont poursuivies, Louis BLANCHETIERE ayant d'ailleurs compris que "Ce qui a malheureusement hâté la destruction de ces intéressantes décorations, c'est le peu de solidité de l'enduit qui les supporte. En effet, il n'est formé que d'une mince couche d'argile recouverte d'une pellicule de chaux, le tout cédant au moindre choc. Il est probable que cet enduit n'avait pas été fait en vue d'y appliquer des peintures, mais que l'artiste officieux, hôte du châtelain, aura, sans préparation, jeté à l'improviste ses heureuses conceptions sur les murs tels qu'il les a trouvés" (ici, je précise que cet artiste était en fait tombé amoureux de la servante du manoir qu'il a fini par épouser, un LEDIN lui servant même de témoin).
A la fin de ses notes sur la chapelle, Louis BLANCHETIERE s'intéresse aux noms peints sur les sablières intérieures de la chapelle, notamment ACHARD, LEVERRIER, FORTIN et de COURCELLES, CORMIER, COUPEL, ainsi qu'à Pierre IV LEDIN (à qui, s'étant trompé de dates comme on l'a dit, il attribue à tort la reconstruction du logis), Charles-Claude LEDIN et Pierre-François LEDIN.

En fin d'article, Louis BLANCHETIERE complète sa description du site de la Chaslerie et précise que les douves avaient "au moins 10 mètres de largeur et 2 mètres de profondeur" (il négligeait leur envasement, voir photothèque jointe), que "les fermes" (sans doute la ferme et la cave, pour reprendre ma terminologie) voisinaient un verger, et que des "charmilles alignées ombrageaient le jardin" (ce sont ces dernières remarques, que j'avais déjà lues, rapportées par un autre érudit local, qui m'avaient conduit à faire replanter un verger et des charmilles alignées à la Chaslerie).
Serais-je un incorrigible graphomane ? En tout cas, je ne tarde pas à reprendre la plume pour évoquer un point d'histoire.

Nous sommes le 17 août 2009. Donc il y a aujourd'hui exactement 125 ans que le logis et les tours rondes ont brûlé.

C'est dans le "manuscrit déposé à la mairie de La Haute Chapelle" (voir la bibliographie du site) que j'ai trouvé des informations sur cet incendie. Voir page 507 de ce document : la foudre a frappé sur "le pavillon, à l'entrée" (sans doute la tour Sud-Ouest). Les pompiers de Domfront sont arrivés le lendemain à 10 heures du matin (?!) alors que "dès 5 heures, toute crainte nouvelle d'extension du sinistre avait disparu". Le propriétaire était alors "M. Levêque, président du tribunal de Mayenne" et le fermier s'appelait M. Pommier. Ce manuscrit évoque l'état "délabré" du manoir avant l'incendie et, particulièrement, les "gracieux épis en plomb qui couronnaient si avantageusement les tourelles et les extrémités du toit principal" (il y a là une contradiction avec le témoignage de BLANCHETIERE en 1852 que j'ai analysé sur un autre "post" de ce Livre d'Or); à propos de ces épis, ce manuscrit précise que "très endommagées par l'incendie, elles (sic) n'ont pas été replacées".
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 8 Septembre 2009
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Sculpture - Charretterie
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Pascal MAIZERAY travaille depuis trois semaines sur la charretterie (ancien pressoir) dont il remonte les murs sur la base des plans établis par M. Nicolas GAUTIER, A.B.F., et du permis correspondant.

Le chantier avait dû être interrompu il y a une dizaine d'années. L'arrivée sur le manoir était gâchée, depuis plus longtemps encore, par cette plaie.

Le projet consiste à redonner au bâtiment ses dimensions d'autrefois, ce qui permettra, d'une part, d'abriter un ou deux tracteurs et, d'autre part, de pouvoir servir au garage de trois véhicules.

Il est probable que Pascal POIRIER sculptera une ou deux pierres pour agrémenter ce bâtiment dont Roland BOUSSIN sera chargé de la charpente et de la couverture en tuiles. Ces points sont encore à définir.

Au cours des trois dernières semaines, Pascal MAIZERAY a poursuivi son travail de maçonnerie sur la charretterie.

Il y a deux semaines, trois grilles en fer ont été scellées sur la façade Ouest du manoir (au rez-de-chaussée du colombier et des anciennes écuries, dans l'"aile de la belle-mère", ainsi qu'il était indiqué sur les clés permettant d'accéder aux pièces correspondantes, sur le trousseau qui nous a été remis en 1991).

Ce matin, Thierry BOURRE doit repasser voir ses plantations et me présenter ses préconisations. Nous évoquerons mon projet de planter une ou deux lignes de poiriers à l'Est du Pournouët, en limite extérieure du talus des douves, de manière à en agrémenter la vue au printemps. Il faudrait également décider enfin ce qu'on fait sur la parcelle de terrain en face du logement de la famille GAHERY.

Lundi prochain, l'entreprise DUBOURG DECO de Flers (qui m'a été recommandée par mon voisin, M. ROZARD) doit commencer à repeindre (ou passer à la lasure) les portes extérieures et fenêtres du manoir et de ses dépendances. Sur le fournil, la couleur sera maintenue "bleu charron". Sur les fenêtres des bâtiments au Nord et à l'Ouest de la cour ainsi que sur celles de la cave, ce sera désormais du "rouge sang de boeuf". En effet, selon ce que m'a indiqué M. Jean-Jacques ROUCHERAY (qui réstaure magistralement le château de Pont-Rilly à Nègreville près de Valognes, dans le Nord Cotentin), grand connaisseur de ces questions, bleu charron et rouge sang de boeuf sont les couleurs authentiques et normales pour les bâtiments de ces époques et de ces statuts ; en revanche, le blanc précédent était une incongruité.

Lundi également, Pascal POIRIER doit passer afin que nous discutions d'un projet d'ornements sculptés sur la future charretterie. J'envisage en effet de m'inspirer d'un ornement du manoir du Grand Boudet à Saint-Gilles-des-Marais. Il s'agirait ainsi de poster en hauteur, à deux angles de ce bâtiment, deux loups assis regardant, l'un vers le Sud du côté de la grande allée, l'autre vers le Nord et la façade Sud du manoir ; l'un et l'autre présenteraient l'écu des LEDIN. J'ai choisi des loups en référence au loup courant de l'ancien écu de Lonlay-l'Abbaye (cf un vitrail de la chapelle) ; j'ai prévu de les assoir pour marquer que la Chaslerie était sous leur garde ; enfin, ils présenteront l'écu des LEDIN puisque, d'une part, cette famille était inféodée à l'abbé de Lonlay, d'autre part, elle aimait par-dessus tout faire étalage de ses armes. L'idée de poster deux telles sculptures sur la charretterie répond à mon souci d'offrir au visiteur des anecdotes dès qu'il lève les yeux (coq de la chapelle, épis de faîtage ou boules de noblesse sur le manoir, etc...) ; c'est une idée dont il ne faut pas abuser mais que je trouve plaisante. Bien entendu, la réalisation de ces deux ornements conditionnera la finition des maçonneries donc de la couverture de la charretterie. J'aimerais cependant avoir mené à bien ladite couverture avant les prochaines Journées du Patrimoine.

Beaucoup de nouvelles depuis une semaine.

1 - L'effet est saississant dès qu'on descend vers la Chaslerie : la nouvelle peinture rouge sang de boeuf est - du moins d'après moi - du meilleur effet. Elle tend à donner à la cour un aspect plus intime, je ressens physiquement à quel point cette couleur est celle qu'appelaient et attendaient ces bâtiments. Il ne fait pas de doute, toujours selon moi, que le blanc précédent, s'il était digne de la revue "Maisons et Jardins" des années 50, était tout simplement une aberration.

Plutôt qu'un rouge quasi vermillon comme lors du premier essai sur la lucarne du logis, j'ai choisi cette fois-ci un ton sombre (rouge Baïgorry, teinte 7822 en peinture micro-poreuse de Levis, Duol Satin), et je pense que j'ai eu raison. Attendons cependant les réactions de ma famille, du public...

2 - Afin de m'aider à opérer de bons choix en matière de chauffage à la Chaslerie, j'ai chargé M. Thierry BURIN des ROZIERS, d'I3E France, de me faire rapport sur ses diagnostics et préconisations. J'ai rencontré ce spécialiste grâce à "La Demeure Historique", fin août lors de la réunion régionale annuelle. Nous avons d'ores et déjà pris contact de concert avec le Conseil régional de Basse Normandie et il semble que notre dossier pourrait jouer un rôle pilote dans le contexte des réflexions des pouvoirs publics quant au chauffage et à l'isolation thermique des monuments historiques.

3 - Après-demain, devant Me GOUBEAUX, notaire à Domfront, je signerai la cession par Carole et moi de la nue-propriété de la cave de la Chaslerie à une S.C.I. détenue en quasi-totalité par notre fils aîné, Thibaud. Il s'agit de la "S.C.I. 4 de la cave de la Chaslerie". Je cite ici ce fait car il ne devrait pas être sans effet sur le rythme des travaux à la Chaslerie.

L'idée est pour Carole et moi de commencer à préparer notre succession tout en renforçant l'attrait immédiat de la Chaslerie pour nos fils (un schéma parallèle est encore à l'étude à propos de la ferme de la Chaslerie et de notre cadet, Walter).

Ainsi, Thibaud pourra dès les prochains jours prendre en charge la poursuite de la restauration de la cave où tout reste d'ailleurs à faire à l'intérieur et aux abords. Compte tenu de ma disponibilité, c'est moi qui continuerai à gérer le chantier, en parallèle à celui du manoir, et en ayant recours à des artisans éprouvés.

Sur ces bases, on peut estimer que le chantier de la cave durera encore une dizaine d'années (dans l'hypothèse où son travail n'entraînera pas Thibaud à l'étranger), en suivant les plans établis il y a une dizaine d'années par M. Nicolas GAUTIER, A.B.F. Ces plans n'avaient bien entendu pas manqué de donner lieu à un permis de construire.

L'acte de propriété présentera deux caractéristiques destinées à préserver malgré tout l'unité de la Chaslerie :
- d'une part l'allée qui relie le manoir à la D22 sera désormais placée en indivision entre les propriétaires du manoir, de la cave et de la ferme ;
- d'autre part, j'ai prévu que les propriétaires du manoir et de la ferme auront un droit de préemption sur la cave au cas où elle serait revendue.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 14 Octobre 2009
Plomberie-chauffage - Sculpture - Logis - Bâtiment Nord - Aile "de la belle-mère" - Chapelle - Charretterie
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Coup sur coup, deux nouvelles négatives ce matin :

- Pour les ornements de la charretterie, Pascal POIRIER vient de me communiquer son devis. Celui-ci fait apparaître un doublement du coût horaire de son intervention depuis le devis de la statue de Sainte Anne, datant d'il y a moins de deux ans. Il m'explique que celle-ci était sa première commande en granit, de sorte qu'il avait sous-estimé la difficulté de ce matériau. Je renonce donc à ces ornements qui, pour être bienvenus, n'avaient au demeurant rien d'indispensable. Pour ce qui concerne la Sainte Anne, Pascal POIRIER m'assure qu'au prix convenu sur son premier devis, le résultat sera digne d'"un des meilleurs ouvriers de France". Je n'en attends pas moins.

- Pour l'étude sur le mode de chauffage à retenir, Thierry BURIN des ROZIERS m'expose que son planning est désormais trop chargé et l'oblige à envisager de passer le relais à un confrère ; il veillerait cependant à la qualité de la transition ainsi que du rapport final, ce dont je lui sais gré. Ceci pourrait m'amener à reconsidérer le calendrier des prochaines tranches de travaux, du moins celles qui sont conditionnées par le choix du mode de chauffage.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 17 Octobre 2009
Journal du chantier - Menuiserie - Peinture - Logis - Bâtiment Nord - Aile "de la belle-mère" - Fournil du manoir - Chapelle - Cave
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Les deux peintres de DUBOURG DECO ont bientôt achevé le travail que je leur avais commandé. Il est manifeste que ce chantier leur plaît. Ils font même partager ce plaisir à leur famille puisque je viens d'apprendre que le dernier intervenant à ce jour sur le Livre d'Or, Clément Douté, est le fils de l'un d'eux.

Comme toujours, c'est au fur et à mesure du chantier que je décide les travaux suivants, en m'adaptant en quelque sorte au terrain.

Ainsi, après leur avoir demandé, "pour voir", de peindre la porte du logis, côté cour, j'en suis arrivé à considérer qu'il nous fallait poursuivre cette restauration, à mes yeux si réussie, des menuiseries extérieures du manoir.

Avec l'accord de Thibaud, les peintres viennent donc de lasurer, outre les portes de la cave, les colombages de ses dépendances. Ces derniers, à l'air libre depuis leur installation il y a plus de dix ans, avaient grand besoin d'être traités, ainsi que Roland BOUSSIN me l'avait signalé.

De la sorte, toutes les menuiseries extérieures de la Chaslerie (à l'exception de la ferme) auront bientôt été repeintes (peintes pour ce qui concerne toutes celles, neuves, du bâtiment Nord).

D'ores et déjà, le basculement du blanc au rouge sang de boeuf transforme l'aspect du manoir. L'image qui me vient en tête pour expliquer en quelques mots cette transformation, à défaut de pouvoir montrer ici des photos, est celle - couleur oblige - d'une main précédemment calleuse et négligée, désormais manucurée et aux ongles vernis.

Bien sûr, on pourra objecter que ces travaux de peinture auraient dû passer après les travaux intérieurs indispensables en l'état des lieux (réfection de toute la plomberie, chauffage compris, de toute l'électricité, remplacement des enduits en ciment par de la chaux, etc...). Et il est clair qu'il faudra faire davantage attention, à l'avenir, pour sortir les gravats de ces futurs chantiers.

Mais il est bon parfois de bousculer l'ordre logique, ne serait-ce que pour garder le moral face à tout ce qui reste à faire. Accessoirement, cela permettra de prolonger la durée de vie des menuiseries du logis que je croyais devoir changer plus tôt, ce qui est loin d'être anodin pour moi.

-- Supplément, dernière nouvelle : Carole, arrivée de Paris, est enchantée par la qualité du travail des peintres ; elle souhaite qu'ils poursuivent leur travail à l'intérieur des pièces habitables (mais non chauffées à ce stade des travaux...). La face intérieure des fenêtres en question sera donc repeinte, ainsi que les volets intérieurs du salon. J'écrivais ce matin que nous bousculions parfois l'ordre logique des travaux. En voici une nouvelle illustration !

Marie-Françoise Laurensou m'a signalé hier que les Archives départementales de l'Orne étaient consultables en ligne. Elle m'a même communiqué, et je l'en remercie, deux documents qu'elle a imprimés à partir de cette source. Ils sont relatifs au mariage, en 1701 de Marie Anne de Leydin (encore une autre orthographe !) avec Louis de Groult, écuyer, seigneur de Beaufort. Il s'agit d'une dispense de ban, rédigée en latin, accordée par Louis Antoine de Noailles, archevêque de Paris, et de l'acte de mariage correspondant. Dans la traduction du premier document que Marie-Françoise m'a également communiquée, je relève que cette Marie Anne de Leydin était la fille de Jacques et d'Anne-Marie de Caignoux (le nom Caignou figure bien sur une sablière de la chapelle de la Chaslerie, du côté des brus) , et surtout que cette dispense était adressée "à notre cher curé ou vicaire de l'église paroissiale de la Chalerie". Est-ce à dire que la chapelle du manoir était alors considérée comme une église paroissiale, ou bien s'agit-il d'un "lapsus calami" du secrétariat de l'archevêque susnommé ? Je l'ignore.

En tout cas, ces documents sont l'image 267 et l'image 17 du registre paroissial de La Haute Chapelle en ligne sous la cote 3NUMECRP201/EDPT32_22 (comme ça se prononce !). Autant dire qu'il fallait effectuer un travail de bénédictin, ou bien beaucoup de chance, pour tomber dessus. Il faudra que je demande à Marie-Françoise comment elle s'y est prise pour les trouver.

Quant à moi, je devrai peut-être attendre que Google mette en ligne un moteur de recherche couvrant les documents manuscrits déposés aux Archives de l'Orne avant de cliquer sur "Ledin", "Lesdain" ou "Leydin" pour explorer cette mine inédite. On y est presque, semble-t-il !
C'est vrai, l'image des ongles rouges n'est pas forcément la plus convaincante dans le cas d'espèce, ne serait-ce que par la surface en cause.

J'ouvre la boîte à idées pour une meilleure description !

Puisque j'ai repris la plume, j'indique que Thierry BURIN des ROZIERS poursuivra finalement sa mission de conseil en matière de mode de chauffage, ce qui est très bien. J'ai seulement accepté qu'il puisse ne m'en rendre les conclusions que dans neuf mois. Lors de nos échanges de courriels, nous sommes convenus que nous avons l'un et l'autre du caractère et nous aimons cela !

Cela implique que la livraison d'une première pièce habitable attendra quelques mois supplémentaires. Mais, au bout de 18 ans d'attente, je fais l'hypothèse que ma famille n'en est plus à quelques mois près !

Pour le reste, Pascal poursuit la maçonnerie de la charretterie. Il m'a suggéré de terminer le mur pignon proche de la chapelle par des bardeaux de châtaignier, à l'instar de ce qui existe déjà sur un pignon de l'appentis de la cave ou encore sur un pignon du bâtiment Nord. Après y avoir réfléchi, j'ai choisi de lui demander de poursuivre en pierres, considérant que les bardeaux protégeaient des colombages qui seraient incongrus à la hauteur en question.

Quant aux peintres, ils vont entamer leur cinquième semaine de travail ici. Ils ont commencé à passer une première couche de peinture sur les fenêtres du logis (ou bâtiment principal) et des deux tours attenantes. Les précédentes peintures, blanches, devaient dater d'une cinquantaine d'années. Autant dire que, côtés Sud et Ouest, le bois a souffert. Heureusement, grâce à de la résine, les peintres sauront cacher ces misères, au moins pour un moment. Je serai intéressé d'observer comment lesdits renforts en résine résistent au temps et aux intempéries.

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A ce stade, à Roland BOUSSIN près, qui est dubitatif, je ne recueille que des avis favorables sur le rouge sang de boeuf. Le dernier émane de ma mère aujourd'hui car, toujours curieuse dès qu'il est question de la Chaslerie, elle a tenu, malgré le mauvais temps, à venir sans tarder se rendre compte de l'effet produit. Le choix de ce coloris n'a pourtant pas été une décision facile car ce rouge pouvait au pire - sait-on jamais ? - donner à la Chaslerie l'allure d'une de ces boucheries chevalines de mon enfance ; c'est en tout cas ce que, sans le dire, je craignais. Je ne sais hélas apprécier les couleurs qu'une fois le travail réalisé, mais pas sur échantillons.

A cet égard, les coloris que nous avons retenus pour le premier cabinet de toilettes restauré (le seul qui, à ce jour, soit en état de fonctionnement dans l'ensemble de la Chaslerie !) s'avèrent partiellement malheureux : la couleur de fond s'harmonise bien à la céramique ; en revanche, la teinte retenue pour les poutres et les menuiseries ne convient pas : il va falloir essayer autre chose. Cette fois-ci, je vais laisser Carole décider car le mauvais choix précédent est de mon seul fait.

Depuis une bonne semaine, la pluie a empêché la poursuite de la maçonnerie de la charretterie. Pascal a donc travaillé à l'intérieur du bâtiment Nord. Désormais, le volume de l'ancienne cuisine, futur "salon d'hiver - bibliothèque - bureau de Madame - salle de jeux des petits-enfants" se comprend aisément (l'affectation n'est pas encore fixée ; il est vrai que nous tardons, à mon goût, à avoir des petits-enfants...). Je trouve que ce volume est de bonnes dimensions, peut-être un peu bas de plafond, d'autant que nous avons dû conserver une poutre de bois qu'il faudra habiller : en matière de restauration - réhabilitation, on ne peut pas toujours faire tout ce qu'on voudrait.

Au passage, nous avons réouvert ce que je pensais être une meurtrière, à savoir une ouverture étroite et verticale dans le mur de séparation entre la cour et la salle que je viens d'évoquer. Cette fente était certes bien proche du sol pour que je sois sûr que c'était bien une meurtrière. En fait, une fois dégagée, elle apparaît un peu trop large et, surtout, Pascal vient de m'expliquer qu'il y avait un barreau vertical dans cette fente. C'était donc plutôt une sorte d'aération lorsque ce bâtiment était à usage agricole, de son origine aux années 1950, à ma connaissance. En tout état de cause, je vais conserver cette fente (il faudra y apposer une vitre) car elle témoigne de l'ancien usage du bâtiment. En plus, elle permettra à Carole, assise à son bureau (dans l'hypothèse où l'ancienne cuisine deviendrait le "bureau de Madame"), de surveiller les allers et venues dans la cour sans quitter son poste de travail ni son écran d'ordinateur, ce qui sera le comble du confort, n'est-ce pas ?

Bientôt, je vais donc pouvoir lancer la fabrication de l'escalier intérieur de ce bâtiment Nord. Sans doute sans attendre d'y voir plus clair en matière de chauffage. J'espère que le résultat sera bon. L'escalier précédent était étroit, raide et, à mon sens, laid car bas de gamme ; je l'ai donc éliminé. L'idée est de donner à l'entrée de ce bâtiment un effet de hauteur en remplaçant sur son emprise le plafond par une simple galerie reliant les deux chambres prévues à l'étage, là où il y en avait, suite aux travaux des années 1950, trois incommodes (il fallait en effet en traverser une pour accéder à l'autre); cette galerie sera donc fixée à l'intérieur du bâtiment et le long du mur de séparation avec la cour ; elle sera accessible par l'escalier démarrant dans l'entrée. Pour la conception de ce projet, j'ai été beaucoup aidé par Marc CHALUFOUR, un ami qui a remarquablement restauré le logis de Sainte-Marie-la-Robert, près de Carrouges (il a d'ailleurs remporté un grand prix national de "Chefs-d'oeuvre en péril", l'émission de Pierre de LAGARDE). Plutôt qu'une rampe en bois, nous imaginons une rampe simple en fer forgé. Cela pourrait être élégant tout en restant sobre, ce qui nous semble approprié.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 8 Novembre 2009
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Ce matin, avec Thierry BOURRE, nous avons fait le tour des plantations et vérifié le travail effectué par son équipe ces derniers jours. Ils ont coupé les mauvaises herbes sur les lignes de plantation et l'effet en est agréable à regarder.

Nous avons parcouru la propriété à bord du dernier gadget de Thierry, un quad à trois places, un "Ranger 4x4" de marque "Polaris", ce que Thierry appelle sa brouette à moteur. Comme il n'y a pas de pare-brise, il ne faisait pas chaud à bord.

Au passage, Thierry m'a signalé le vol de plants à deux endroits. Cela concerne à peu près 80 arbustes au total, déplantés sur deux lignes dissimulées jusque là par les hautes herbes.

Sachant qu'un plant coûte en moyenne 1 euro chez Thierry BOURRE, je rappelle au visiteur indélicat qu'il trouvera toutes les coordonnées de ce dernier sur la page "Travaux" du site. Pour un prix somme toute modique, il pourra même s'y approvisionner avec un choix d'essences plus important que chez moi.

La Haute-Chapelle fait les grands titres des journaux cette semaine ! On ne parle plus que de la déviation. J'espère qu'à la suite des vives protestations de certains "riverains", un nouveau tracé ne viendra pas s'infiltrer dans vos terres ! Protégeons l'intégrité de la Chaslerie ! Amitiés !

Bonjour,

Je ne sais pas si je fais bien d'"aborder ce point sur le site de la Chaslerie, mais bon, pourquoi pas ! Ces propos n"'engagent que moi. J"'ai apporté ces précisions au Publicateur Libre car j'"estime que le rapport qui est fait dans le dernier numéro n'"est pas exact. Aussi je vous donne mon correctif.

"Je voudrais aussi préciser que lorsque je dis que le problème de la circulation existe depuis au moins deux siècles à Domfront, et dans le Bocage (et ailleurs aussi), je ne pense pas à la déviation. Certes cela fait longtemps qu'on en parle, mais je ne suis pas de Marseille ! Je veux dire que l'état des routes a toujours été jugé comme désastreux, et que depuis toujours à la qualité des voies de circulation est associé le développement économique. Ainsi, par exemple, l'Annuaire statistique, historique et administratif de l'Orne, de 1809, affirme, concernant Domfront, que "l'achèvement des grandes routes qui y aboutissent, en ouvrant d'utiles débouchés avec les départements de l'ouest et les côtes maritimes de la Manche et de l'Océan, vivifierait toute cette contrée, qui trouverait à la fois des moyens de développer son industrie, d'acquérir de l'aisance (...)". C'est dans ce cadre général que je situe mon propos, et on le voit très bien, la déviation est, malheureusement, un épisode supplémentaire...

Par ailleurs, je n'ai pas dit que le préfet n'ira pas à l'encontre du commissaire enquêteur. N'étant pas Préfet, j'aurais du mal à dire ce qu'il fera... J'ai dit simplement que si le préfet passait outre l'avis négatif du commissaire enquêteur, il faudrait s'attendre à des recours de riverains contre l'arrêté préfectoral et à l'appui de l'avis du commissaire enquêteur. Cela provoquera une procédure devant la juridiction administrative qui peut être très longue, trop longue, avec le danger que, finalement, le juge décide de « casser » l'arrêté préfectoral. Et dans ce cas, au bout de ce processus, on fera quoi ?

Aussi, dans le cas où le passage en force est un échec, l'"étude d"'un autre projet (plan B) devra forcément intervenir à un moment donnéÂ…"

Sans transition, abordons un sujet moins polémique: les actes notariés. Aucun problème pour en discuter. Nous pouvons même voir cela directement aux archives départementales d'"Alençon en semaine, « entre midi et deux »…
Les actes notariés sont une source incroyable, tant d"'un point de vue qualitatif que quantitatif.

Bien à vous.

Sébastien
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 9 Novembre 2009
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse
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Voici, pour info, le courriel que m'a fait parvenir Thierry BOURRE dès ce matin :

"Bonjour,

Veuillez trouver ci-dessous les quelques points que nous avons évoqués ce dimanche 8 novembre au matin :

1/ Boisement 2008-2009 :
L'entretien est quasiment terminé (reste la parcelle traversée par la ligne électrique qui sera terminée demain mardi 10 novembre).
La reprise dans son ensemble est convenable. Cependant, nous regarnirons les allées de hêtres. Nous comblerons les zones où les plants ont été dérobés.
Un regarnis sera également effectué dans la zone d'acacias.
Nous préconisons un prochain passage de broyeur vers le mois de mai.
Un dégagement en plein pourra également être effectué juste avant les Journées du Patrimoine où notre équipe se chargera du dégagement sur la ligne et votre salarié du passage de broyeur.

2/ Boisement 1999-2000 :
Plantation d'aulnes à côté de M. et Mme PHILIPPE : marquage par nos soins des arbres à abattre par votre salarié.
Plantation de chênes et d'aulnes (petite parcelle) à gauche de l'allée en face de la Chaslerie : marquage par nos soins des arbres à abattre par votre salarié ; dépressage des chênes issus de semis naturels en présence éventuelle de votre salarié afin de le former à ce type d'activité.

3/ Cadrans celtiques :
Vérification et regarnis si nécessaires, plantation de quelques poiriers et de séquoïas centraux, en plus protégés de la même façon que les plants des cadrans.

4/ Nouvelles plantations :
Une trentaine de poiriers sera plantée sous la douve selon les mêmes dispositions que les arbres des cadrans, mais en évitant des alignements.

Bonne lecture

Thierry Bourré"

Merci, Thierry, c'est clair, net et précis, comme j'aime !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 10 Novembre 2009
Journal du chantier - Sculpture - Chapelle
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J'ai attendu quatre semaines avant de recontacter Pascal POIRIER.

Je suis passé ce soir le voir à son atelier de sculpteur. La Sainte Anne sort progressivement de son granit. Pascal POIRIER m'a dit y travailler régulièrement.

Il m'a aussi montré la nouvelle documentation qu'il a rassemblée. Il poursuit donc son travail comme il convient.

Tout fier qu'"on y parle de la Chaslerie !", Pascal MAIZERAY, mon maçon, vient de me communiquer le numéro de novembre 2009 du journal de circonscription de M. Yves DENIAUD, député de la 1ère circonscription de l'Orne. Domfront et La Haute Chapelle font partie de cette circonscription, donc Yves DENIAUD est "notre député".

C'est avec attention que nous avons pris connaissance, notamment, de l'article où Yves DENIAUD nous fait la courtoisie de citer, photo à l'appui, la Chaslerie et son site internet.

Ce que cet élu écrit, dans l'article qui nous est consacré, dépasse le cas de notre seul monument. Je cite quelques passages de son texte : il est "important d'encourager celles et ceux qui, sans relâche, participent à la préservation de notre propre culture. Bien entendu, le bénévolat est la première ressource de cette dynamique. (...) Il y a également une dimension économique qu'il ne faut pas négliger au moment où l'Etat mobilise ses forces sur un vaste plan de relance". Yves DENIAUD termine son article en soulignant que, grâce aux monuments historiques, "de nombreux corps de métier (...) trouvent là une activité économique, en plus de participer à la sauvegarde d'un patrimoine collectif."

Pascal et moi aurions pu signer ce texte, mais aussi tous les artisans qui concourent aux travaux de la Chaslerie.

Il est à espérer que la netteté et la qualité de ce diagnostic conduiront à de bonnes décisions de la part de la représentation nationale et, plus généralement, de l'ensemble des élus avec lesquels Yves DENIAUD est amené à coopérer "pour rendre la vie commode et les gens heureux" (comme, de mémoire, l'avait recommandé BOSSUET).

A cet égard, je voudrais évoquer ici - je le fais ainsi pour la première fois sur ce site -, la question de la politique du conseil général de l'Orne en matière d'aide à la restauration et à l'entretien des monuments historiques privés de son ressort.

A ma connaissance, aucune ligne de crédit n'est plus prévue depuis 1993, au niveau du conseil général de l'Orne, pour subventionner de tels travaux. L'Orne serait ainsi le seul département de Basse Normandie et, plus largement, de l'Ouest du pays (je pense ici aux régions limitrophes) à avoir opté si longtemps pour une telle abstinence, pour ne pas dire absence de politique.

Cette situation est évidemment préoccupante.

Ainsi, pour revenir au cas de la Chaslerie, l'Etat a d'ores et déjà promis, pour une certaine tranche nécessaire de travaux (sur la couverture des écuries, c'est-à-dire une petite partie du programme de travaux restant à effectuer) d'importantes subventions qui risquent fort de ne pouvoir être consommées, faute d'aide significative au financement des 60 % qui, à ce stade, restent à la charge des seuls propriétaires. La subvention réservée par l'Etat mais qui risque désormais d'être rapidement perdue s'élève à plus de 50 000 €€ ; la somme complémentaire à trouver avant la fin du premier trimestre 2010 est de plus de 75 000 €Â€ (cette dernière somme ne tient nullement compte de tous les autres travaux engagés par ailleurs ni des salaires et charges sociales des employés comme Pascal). Je souligne qu'à défaut de solution avant le printemps 2010, ces 50 000 €Â€ devront repartir à Paris et ne pourront nullement, la réglementation étant ce qu'elle est, être remobilisés ni dans l'Orne ni en Basse Normandie, ce qui serait particulièrement dommageable et, on peut le dire, absurde.

Il paraît indispensable que le conseil général de l'Orne modifie profondément sa politique en ce domaine, et aussi qu'il le fasse suffisamment tôt pour que les artisans ornais puissent ne pas perdre le bénéfice des crédits d'ores et déjà réservés par l'Etat.

En liaison avec la "Demeure Historique", j'ai eu, depuis le début de l'année, des échanges constructifs à ce sujet avec le président du conseil général de l'Orne et son directeur général des services. Je comprends que la question devrait être débattue dès le 30 novembre prochain par le conseil général et l'on nous laisse entendre que la réponse de principe pourrait y être favorable.

Pascal et moi formons le vœu qu'Yves DENIAUD relaye ces efforts de pédagogie et que, non seulement le département de l'Orne cesse de se démarquer négativement sur un tel sujet, mais le fasse assez vite pour ne pas risquer de perdre des fonds d'Etat promis, en fait, - et c'est bien là le point essentiel - aux artisans du département et de la circonscription.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 18 Novembre 2009
Journal du chantier - Ferronnerie - Menuiserie - Peinture - Bâtiment Nord
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Aujourd'hui, pose de six nouvelles fenêtres sur le bâtiment Nord, trois au rez-de-chaussée (dans la pièce correspondant à l'ancienne cuisine) et trois à l'étage (une dans chacune des deux chambres, et une à la hauteur de la coursive précédemment décrites). Elles ont été réalisées en chêne, sur la base des dessins de l'architecte en chef des monuments historiques. Toutes comportent des volets intérieurs et des doubles vitrages. J'ai voulu ces derniers car ce bâtiment Nord devrait, d'ici un an ou deux, être le premier entièrement dérestauré et restructuré à la Chaslerie. Vivement le confort et la belle vie ! Dès lors que je me lançais dans des travaux aussi importants, je n'ai pas voulu opter pour des solutions imparfaites à mes yeux. Ceci dit, j'ai appris dernièrement que c'est par la couverture et non par les fenêtres qu'il y a le plus de déperditions de chaleur. J'ai donc peut-être été trop prudent. On aura cependant le temps d'aviser avant de changer d'autres fenêtres ici.

A propos des travaux de peinture sur les fenêtres, ils sont toujours en cours avec DUBOURG DECO. Quand je pense que, l'été dernier, je m'étais fixé comme programme de vacances de repeindre moi-même toutes ces menuiseries ! Une fois de plus, ma flemme m'aura sauvé !

Enfin, j'ai lancé hier la fabrication de grilles pour les fenêtres du bâtiment Nord, donnant vers le fournil.

A noter que ces fenêtres et ces grilles ont été subventionnées par l'Etat, au taux applicable aux monuments inscrits.