Message #45361

A la suite des insultes proférées à mon encontre par l'un de ses adjoints, le maire de Domfront-en-Poiraie a souhaité me recevoir. Cela s'est passé cet après-midi.

J'ai d'emblée déploré le caractère inadmissible du mépris injustifié ainsi manifesté par un "officiel" et mis ce mépris en parallèle avec le mode d'instruction, à ce jour, du "projet MORIN" que je trouve aussi insatisfaisant que les premières orientations divulguées lors d'une séance du conseil municipal de décembre dernier. (Je rappelle qu'il s'agit pour la région Normandie d'investir 15 à 20 M€ dans le développement du "tourisme médiéval" à Domfront-en-Poiraie et que ce projet a été instruit à ce stade d'une façon pour le moins curieuse).

M. Bernard SOUL s'est montré désolé de l'attitude (disons de la bévue) de son adjoint, absent lors de cette partie de l'entretien mais qui n'a pas tardé à se joindre à nous.

J'ai indiqué que le projet d'illumination de monuments que j'ai suggéré coûterait au total moins de 0,5 % du budget du "projet MORIN" s'il concernait trois monuments hors de la citadelle de Domfront (mais sur le territoire de la commune nouvelle). Point à souligner, les frais de fonctionnement de ce projet seraient nuls pour la collectivité. Enfin, ce projet, emblématique du caractère médiéval le plus pittoresque et le mieux conservé de Domfront, aurait des retombées touristiques hors de proportion avec ce taux d'un deux centième du budget d'investissement annoncé.
Mes interlocuteurs ne pouvaient disconvenir de telles données et en sont même convenus.
M. SOUL, soutenu par M. DAVY, a néanmoins fait valoir que le "projet MORIN" avait été cadré par la Région de façon telle qu'il n'irriguerait que la citadelle et que des investisseurs publics.
J'ai répondu que, si elles étaient confirmées, ces deux limitations seraient absurdes :
- la première pour les raisons connues (ou qui devraient l'être), tenant à la symbiose culturelle, historique, architecturale et touristique entre la citadelle et son "hinterland" ;
- la seconde, aux relents idéologiques aussi étranges qu'inattendus, en citant l'exemple de la région Bretagne ainsi que le précédent de la politique ornaise quand, pour des raisons en vérité très particulières, était ressentie quelque gêne que de l'argent départemental subventionne tel monument privé : il était alors demandé que ce monument fasse l'objet d'un bail emphytéotique au bénéfice d'une association, une usine à gaz assez ridicule il est vrai et à laquelle, dans leur sagesse, les conseillers généraux ont su mettre fin il y a quelque temps déjà. A mon grand étonnement - je le note ici à titre accessoire - mes interlocuteurs ignoraient qu'il existe une association des amis de la Chaslerie depuis 1991, qu'elle est actuellement présidée par un Conseiller d'Etat (Hugues HOURDIN, petit-fils d'un ancien maire de Mortain) et qu'elle est toujours très active, et pas seulement sur la toile.
Cette partie de l'entretien s'est terminée sur un constat de désaccord réaffirmé de ma part, tant sur la méthode d'instruction, à ce jour, du "projet MORIN" que sur ses premières orientations publiques inutilement restrictives et manifestement contre-productives.

J'ai ensuite rappelé qu'il est anormal que la commune de Domfront-en-Poiraie ne facilite pas la promotion des monuments privés ouverts au public sur son territoire, ni sur son site internet où il n'en est toujours pas dit le moindre mot, ni par un fléchage routier approprié, le dernier en place datant d'une cinquantaine d'années et n'ayant jamais été mis à jour convenablement.
A propos de leur site internet, mes interlocuteurs ont déclaré ne pas voir comment s'y prendre pour retenir tel monument privé plutôt que tel autre. J'ai répondu que la DIRRECTE tient à jour la liste des monuments ouverts au public et qu'il devrait suffire de s'adresser à elle (LE-BECHEC Laetitia (DR-NORM) <laetitia.le-bechec@direccte.gouv.fr>) pour obtenir cette information, publique et neutre.
Sur le fléchage, M. SOUL a promis d'intervenir activement auprès du conseil départemental pour que le système de panneaux routiers soit mis à jour sur les routes départementales qui traversent notre commune.

Au total et malgré quelques bonnes paroles, j'ai eu l'impression que mes interlocuteurs, qui ont, m'a dit M. SOUL d'autres soucis immédiats que les monuments historiques, comme la carte hospitalière, sont un peu désemparés devant le rappel de certaines réalités.

Qu'à cela ne tienne, il existe sur la commune des compétences qu'il leur suffit de consulter plus souvent que jamais.

Pour dire les choses clairement, après qu'a peut-être été marqué, à juste titre d'ailleurs, ce qu'au rugby on appelle un "arrêt de volée avec renvoi aux 22 mètres", mes interlocuteurs du jour peuvent compter que j'observerai la suite de cette affaire avec soin et que j'en rendrai compte de façon "franche et libre", comme toujours.

Car, s'il y a une chose certaine, c'est que les élus sont responsables du bon usage de l'argent public qui leur est confié. Ils doivent prendre en temps utile les bonnes décisions quant à son usage. Et, quand ils se fourvoient, ils doivent corriger le tir sans tarder, y compris en intervenant activement auprès de leurs partenaires habituels, conseil régional ou conseil départemental notamment, pour réussir à y faire infléchir des politiques importantes qui, comme il semble en l'espèce, auraient été mal dessinées au centre ou mal appliquées à la périphérie.

Commentaires