Géologie

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 12 Septembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Je commence à étudier la géologie du Domfrontais, à travers un article de vulgarisation du parc naturel régional Normandie-Maine (paru dans le numéro de février dernier de leur revue) et surtout, à travers les plans du bureau de la recherche géologique et minière (B.R.G.M.) à l'échelle de 1/50 000 que je me suis procurés.

Mon idée est de mieux comprendre la localisation possible des anciens bâtiments en ruine où je pourrais approvisionner en pierres le chantier de la Chaslerie. En effet, l'exploitation de toutes les carrières du secteur a cessé depuis quelques décennies sauf, parfois, à usage de gravières.

Je rendrai compte ici de ce que je comprendrai dans cette littérature d'aspect aride.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 13 Septembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Sur la géologie, il y a Géoportail, un site du B.R.G.M. qui diffuse leurs cartes géologiques, mais je n'en trouve pas la légende en ligne.

Ce site permet toutefois, en changeant d'échelle, de voir l'importance de la faille qui se situe en contrebas de la D22, c'est-à-dire non loin de la Chaslerie.

Il va donc falloir que je me plonge dans la lecture de la "notice explicative de la feuille Flers-de-l'Orne à 1/50 000" pour essayer de comprendre de quoi il retourne...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 14 Septembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Donc voilà, c'est le premier enseignement de cette recherche géologique, il y a une faille significative non loin à l'Ouest de la Chaslerie, courant du village de Beauchêne au Mont Margantin et dessinant une partie de la vallée de l'Egrenne puis bifurquant vers Notre-Dame-sur l'Eau, le manoir de la Raterie et l'emplacement de l'ancien manoir de Chaponnais, en contrebas de Domfront. C'est pour cette raison que la Mangeantière voisine de la Chaslerie domine le couchant. C'est aussi pourquoi la commune ici s'appelle La Haute Chapelle et surplombe des marécages.

Une deuxième faille, moins importante, passe à 1 km au Nord-Est du manoir. C'est elle qui explique que, du Rocher voisin, on aperçoive la Chaslerie en contrebas, une jolie promenade d'ailleurs.

Une troisième faille, encore plus modeste semble-t-il, passe apparemment sous la Chaslerie-même.

Resterait à savoir la fréquence des mouvements de terrains dans le secteur. Au château de Lignou, distant de 25 km, Bernard de VAUCELLES m'avait dit se souvenir d'un tremblement de terre dans son enfance. Il faudrait le réinterroger à l'occasion.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Depuis un mois, je voudrais reprendre le fil de mes observations géologiques sur le sous-sol de la Chaslerie mais je n'arrive toujours pas à en trouver le courage.

Pour bien faire, il faudrait en effet que je consulte mes enseignants de "géosciences" à la fac de Caen, afin qu'ils m'aident à comprendre le jargon des productions du B.R.G.M.

Mais je ne puis attendre aucune aide de ces individus. Je les ai trouvés tellement médiocres lorsque j'assistais à leurs cours, l'an dernier, que je me suis souvent demandé si plusieurs d'entre eux n'avaient pas trouvé leur doctorat dans un paquet de Bonux. Et je n'évoque pas leur orthographe, parfois grossièrement approximative, ce qui, je l'avoue, ne me prédisposait pas à beaucoup de tolérance à leur égard. Je ne leur ai d'ailleurs pas caché mon opinion sur eux.

Pourtant, j'ai toujours beaucoup aimé les géosciences. C'est un domaine varié, en pleine progression, et je voudrais comprendre plein de choses déjà découvertes que j'ignore encore en cette matière.

Il faudrait donc qu'à défaut de changer de fac, je fasse effort sur moi-même et que je m'oblige à déchiffrer seul les notices du B.R.G.M.

Ce n'est pas encore pour ce soir...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 19 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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La "carte géologique de la France à 1/50 000" éditée par le B.R.G.M. comporte trois documents :
- la carte proprement dite ; pour la Chaslerie, il faut se munir de la feuille 211 (Flers-de-l'Orne) et non de la feuille 249 (Domfront) ;
- la notice explicative ;
- et le "guide de lecture des cartes géologiques de la France à 1/50 000".

Commençons notre étude par ce troisième document, car il est le plus simple. Dès sa première page du texte, il répond à une question que je me posais, puisqu'il indique que "La carte géologique est la représentation, sous forme de plages de couleur, des roches affleurantes ou du sous-sol tel qu'on l'observe sous la terre arable, la végétation ou sous les constructions". C'est bien ce que j'imaginais. Il semble donc qu'on ne puisse rien en tirer d'immédiat sur l'épaisseur ni la pente des couches successives de matériaux sous la Chaslerie.

Page 6, "Le sous-sol est constitué de roches meubles ou solides que les géologues ont coutume de classer en trois grandes familles : les roches sédimentaires (...) ; les roches magmatiques (...) ; les roches métamorphiques (...)". Jusqu'ici, ça va !

Passons à la carte proprement dite. Pas de chance, la Chaslerie est dans le coin "en bas à gauche" de la feuille pertinente, la 211 :

extrait de la carte géologique de la France au 1/50 000.

D'après la légende, la partie de la carte qui nous concerne plus particulièrement a été dressée à partir d'explorations effectuées en 1980 par Christian ENOUF, docteur 3ème cycle, et François DORE, professeur à l'université de Caen. Je ne connais ni l'un, ni l'autre.

On voit sur cet extrait que la Chaslerie a été édifiée sur un sous-sol représenté en ocre et marqué "C" et à proximité d'un sous-sol représenté en gris et marqué "O6-S1". Je remarque au passage que les deux carrières dont ont été extraits les grès de la Chaslerie sont dans ces zones voisines "O6-S1".

Il est donc tentant de se reporter immédiatement à la légende de la carte pour voir de quoi il retourne. On y apprend que "C" désigne les "colluvions indifférenciées" faisant partie des roches du "quaternaire et formations superficielles", ce qui nous fait une belle jambe assurément, et "O6-S1", des roches sédimentaires du Silurien (?), et plus précisément du "grès culminant" (?) "Ashgillien-Llandovérien" (???). Bien, je sens qu'il va falloir bosser davantage pour comprendre...

Donc, d'abord, "C", à ne pas confondre avec d'autres roches du "quaternaire et formations superficielles" que sont, parmi les "épandages continentaux" dans le voisinage de la Chaslerie, "OEy" ("loess weishséliens-wurmiens") ou "S" ("dépôts de pentes hétérométriques périglaciaires") ou, parmi les "alluvions-colluvions", "Fz" ("alluvions fluviatiles holocènes"), "Fx" ("alluvions fluviatiles saaliennes"), voire "Fw" ("alluvions fluviatiles présaaliennes du Pléistocène moyen"). Bon, c'est pas gagné. Mais il est clair que tous ces terrains sont en relation directe (au moins "Fz" et "Fx") avec le lit de l'Egrenne voisine.

De l'autre côté du ruisseau, le Beaudouët, on trouve, à la Richardière (donc chez Pascal) comme à la Josselinière (chez Mme Philippe), des roches marquées "S1-3", ce qui signifie que ce sont d'autres roches sédimentaires du Silurien, ici des "ampélites" du "Llandovérien-Ludlowien".

Du côté du bourg de La Haute Chapelle comme du manoir de la Guyardière, ce sont d'autres roches sédimentaires : "O5a", les "schistes du Pont de Caen" de cette période de l'Ordovicien qu'on appelle le Caradocien inférieur, "O6", toujours de l'Ordovicien, la "Tillite de Feugerolles" de l'ashgillien, et nos roches "O6-S1" déjà identifiées.

Au Nord de la Chaslerie, une grande zone verte, marquée "bK02", ce sont des roches métamorphiques du Briovérien, et, encore au-delà, la grande zone rouge des "roches plutoniques", certains granites étant en voie d'"arénisation". Je renvoie pour ces détails à la légende de la carte, décidemment bien savante...

OK, à ce stade de nos investigations, je propose une pause, qu'en dites-vous ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 20 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Puisque la fac de Caen est toujours en grève (il y a une A.G. tout à l'heure, pour décider "démocratiquement" de "la suite du mouvement"...), je reprends mes élucubrations géologiques.

D'abord, deux remarques :

Un, c'est bien bête que la Chaslerie se trouve à un angle de la carte du B.R.G.M., ça empêche d'avoir une vue d'ensemble, au-delà de l'Egrenne à l'Ouest et du bourg de La Haute Chapelle au Sud. Je me suis donc repenché sur la carte en ligne Géoportail, mais me suis aperçu que ce n'est rien d'autre que la juxtaposition des cartes papier, le bourg de Rouellé se trouvant pile à la jonction des quatre feuilles les plus pertinentes (210, 211, 248 et 249). Or, celles-ci ont été imprimées avec des conventions de légende différentes, ce qui ne paraît vraiment pas sérieux de la part du B.R.G.M. Quoi qu'il en soit, en faisant de nouveaux efforts, on peut s'y retrouver tant bien que mal. Le grand avantage de la carte en ligne, c'est finalement la possibilité qu'elle donne de zoomer. A ce titre, elle est précieuse. On n'hésitera donc pas à s'y reporter.

Deux, je reviens sur cette histoire de failles géologiques évoquées ici le 14 septembre dernier. En fait, le B.R.G.M. fait une nette distinction sur ses cartes entre ce qu'il appelle "faille visible" et qu'il représente d'une ligne continue et grasse, et ce qu'il appelle "faille masquée ou supposée" et qu'il représente par une ligne pointillée et grasse. Autour et au-dessous de la Chaslerie, il y a certes des failles mais elles sont toutes de la seconde catégorie. Toutes, sauf une belle, à 1 500 m au Nord, c'est-à-dire au-delà de la ferme du Rocher et du "village" (c'est-à-dire du lieu-dit, en langue d'ici) de la Poissonnière. Je suppose qu'on peut déduire de cette description la conclusion que les failles autour de la Chaslerie n'ont plus bougé depuis belle lurette.

Et ceci nous amène, tout naturellement, à nous intéresser à l'âge des pierres du secteur, puis aux périodes géologiques où l'intensité des phénomènes de soulèvement, plissement, etc... (orogéniques, comme ils disent) était la plus forte.

Nous avons hier donné ici les noms savants des sous-sols d'ici. Essayons désormais de comprendre.

Parmi les roches que j'ai citées, les plus anciennes sont celles, colorées en vert et notées "bK02" qui se trouvent au-delà de la "faille visible" que je viens d'évoquer, soit à 1 500 mètres de la Chaslerie (du moins en surface). Elles datent du Briovérien, soit une période antérieure à l'ère primaire (je rappelle que la Terre a 4,5 milliards d'années et que l'ère primaire, ou paléozoïque, a commencé il y a 540 millions d'années et s'est achevée il y a 250 millions d'années).

Viennent ensuite, dans l'ordre d'apparition :

- celles visibles au bourg de La Haute Chapelle et à la Guyardière, marquées en verts de tonalités différentes "O5a" et "O6". Elles datent de l'Ordovicien. Il a coulé un peu d'eau sous les ponts depuis cette époque, puisqu'alors, l'Afrique, l'Amérique et l'Australie étaient collées entre elles et se baladaient même du côté du pôle Sud et que, par ailleurs, il aurait fallu visiter La Haute Chapelle en scaphandre car elle était sous une certaine épaisseur d'eau de mer...

- celles, qui nous concernent beaucoup plus directement à la Chaslerie, marquées sur la carte en gris de tonalités différentes, "O6-S1" et "S1-3", qui datent du Silurien, une période sympathique où la vie sur terre, par ici, se réduisait à quelques Arthropodes...

A suivre...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 20 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Aux dernières nouvelles, le blocage du campus 1 de la fac de Caen aurait été levé à compter de demain matin. Mais il serait question de fermer de nouveau ses portes deux jours par semaine dans la période à venir à partir de lundi prochain...

J'en reviens donc à mes observations géologiques.

Pour le moment, je laisse de côté tout ce qui relève du "quaternaire et formations superficielles", c'est-à-dire ce qui figure en ocre ou en vert pâle sur la carte, à savoir les zones "C", "S", "OEy" mais aussi "Fz", "Fx" et "Fw". Nous y reviendrons peut-être plus tard. Après tout, l'ère quaternaire n'a commencé qu'il y a 1,75 million d'années, vraiment une paille à l'échelle que nous avons retenue ici.

Je copie ici les deux coupes de terrain de la région de Domfront publiées dans la "notice explicative" de la feuille 1515 (celle de Flers, sur laquelle se trouve représentée la Chaslerie):

La localisation de ces coupes est donnée par le plan suivant, en A et B respectivement :

En fait, sur la coupe A, le Chemin Grippon se situe à 2 km à l'E.SE de la Chaslerie ; sur la coupe B, la Métairie est à 3,5 km plein Est.

Ces coupes nous montrent que la Chaslerie est bâtie près de l'axe central d'un synclinal, le synclinal de Domfront. Autrement dit, c'est sous la Chaslerie que le sous-sol est composé de roches parmi les plus récentes du secteur, je cite ici le "grès culminant" représenté en gris foncé sur la carte du B.R.G.M. et légendé "O6-S1".

La "notice explicative" comporte le commentaire suivant, que je commence par citer "in extenso" car nous pouvons désormais en comprendre les grandes idées :
- le synclinal de Mortain-Domfront, "pli cylindrique à grand rayon de courbure, s'oriente autour d'une direction N 110°E" : je comprends que, par rapport au Nord magnétique, on décale l'axe en question de 110° vers l'Est, ce qui correspond bien en effet à la direction principale des roches de surface sur le plan.
- "La schistosité de fracture de plan axial, d'observation fort rare, est présentée par les ampélites de la rive droite du Choisel." Le Choisel, qu'on appelle aussi le Beaudouët, c'est-à-dire, "notre" ruisseau, à 200 m de la Chaslerie ; l'ampélite, en effet, j'ai déjà remarqué ce type de roche ailleurs qu'au Nord du Beaudouët, en fait au Tertre Linot, au bord de l'"Avenue FOURCADE", près de chez mon voisin GAHERY ; je peux même préciser que "notre" ampélite est une ampélite graphique. Sur la "schistosité de fracture de plan axial", je peine à trouver la traduction... Voici cependant un article clair sur les schistes. Laissons le sujet de côté, quitte à y revenir plus tard.
- "Le flanc Sud est largement étalé avec un pendage nord moyen de 25° au niveau du grès armoricain". Le "grès armoricain", c'est la première fois qu'on en entend parler ici ; jusqu'alors, il n'était guère question que de "grès culminant". Le reste du laïus me paraît limpide.
- "La partie axiale silurienne montre des replis anticlinaux secondaires. L'existence de la tillite de Feugerolles sous le grès culminant de la carrière du Moulin-Plain d'une part et, à l'Ouest, sur la D. 962, entre la Violière et le Pont-de-Caen d'autre part correspond à un anticlinal. Le grès culminant du Rocher, à 2 km au N.NE de La Haute Chapelle, est organisé de même avec au Nord un pendage de 15°N et au Sud un pendage de 13°S". Dont acte, étant entendu que le "Rocher" est à 1 km à vol d'oiseau au N.NE de la Chaslerie et le Pont de Caen à 3,5 km à l'E.SE.

J'abrège la suite de la "notice explicative", non sans relever les passages suivants :
- "Dans l'ancienne cartographie (...), était envisagé (à propos de ce synclinal) une totale suppression du flanc Nord (...). Mais des témoins de flanc Nord subsistent. Le grès culminant à en effet été reconnu (...) à la Foissonière et au Chemin Grippon ; dans cette dernière localité, une coupe transversale montre que le grès culminant contigu aux ampélites possède un pendage de 40°S, mais qu'il se renverse 20°N au contact faillé avec les cornéennes (...)". Ceci est d'un intérêt limité pour nous.
- "La déformation cassante du synclinal de Domfront se traduit par deux familles d'accidents verticaux : l'une N 15°E dominante, l'autre N 155°E". C'est effectivement ce que l'on voit sur la carte, à proximité de la Chaslerie.
- "Mais le décrochement dextre de l'Egrenne, avec un déplacement de 3 km de la barre de grès armoricain du flanc Sud, constitue un trait majeur de la structure (...). Le rôle du décrochement de l'Egrenne déborde largement le cadre de la feuille Flers et même celui des feuilles Mortain et Domfront. Son rejeu semble s'être poursuivi fort longtemps, car il limite la répartition des dépôts éocènes situés plus au Sud, jusqu'aux abords du bassin de Laval ; à l'autre extrêmité, sa prolongation par la côte Est du Cotentin a été envisagée, au prix de quelques extrapolations". Bien, on avait compris qu'en effet, l'Egrenne ne coulait pas là par hasard.

J'ai gardé le meilleur (si l'on peut dire, tout est relatif...) pour la fin :
- "La distinction entre le grès culminant et le grès armoricain est parfois délicate parmi ces lambeaux de flanc Nord" du synclinal. Nous voici donc rassurés, on devrait pouvoir passer à autre chose.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 22 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Ce matin, à la Chaslerie, Claude était venu aider ses copains, Pascal et Bernard, à trier les pierres le long de la départementale.

Je leur ai dit que les pierres qu'ils manipulaient avaient près de 450 millions d'années. Ils n'en revenaient pas et me regardaient tous les trois avec des yeux ronds.

Je leur ai dit aussi qu'à l'époque où ces pierres ont été fabriquées par la Terre, il n'y avait à La Haute Chapelle que des genres de crabes, très longtemps avant les diplodocus.

Je crois qu'ils voudront que je leur raconte la suite de l'histoire. Il faudra donc vous y faire, visiteurs de ce site, je vais poursuivre mes élucubrations géologiques encore un moment...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 25 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Au campus 1 de la fac de Caen (le mien), les étudiants ont décidé ce matin la grève jusqu'à mardi 2 novembre. Donc vacances pour moi. Je les trouve bienvenues, elles vont en effet me permettre d'avancer sur un certain nombre de dossiers que j'avais mis de côté.

Dans l'après-midi, je me suis rendu "Au bouillon de culture" (la bonne librairie de Caen) où j'ai fait provision d'ouvrages de géologie. Il ne me reste plus qu'à les étudier. Je voudrais en effet acquérir une petite compétence sur la géologie de cette partie du Massif Armoricain. Désir de pouvoir "lire" les reliefs, de comprendre les mouvements de terrain en fonction des roches sous-jacentes, de saisir aussi les liens entre le sous-sol et la végétation...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 26 Octobre 2010
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Tant qu'à faire, reprenons par le début notre étude géologique.

On considère actuellement que l'Univers est âgé de 15 Ga (milliards d'années), à 5 Ga près, ce qui n'est pas rien. Aux dernières nouvelles (je cite le manuel de licence de géologie, dénommé "Elements de géologie", paru en 2006 chez Dunod, sous la signature de MM. POMEROL, LAGABRIELLE et RENARD) , "l'Univers serait né dans un Big-Bang suivi d'une expansion ralentie par la force de la gravité, mais la force de répulsion à grande échelle aurait pris progressivement le dessus et l'Univers serait entré dans une phase d'expansion accélérée éternelle". Des mesures effectuées depuis 1964 montrent qu'à l'occasion du Big-Bang, "l'Univers est passé d'un état initial à 'dominance radiative' à un état à 'dominance matérielle' dans lequel la plus grande partie de l'énergie est contenue dans la masse des particules nucléaires", étant entendu qu'"une des forces de la théorie du Big-Bang est d'expliquer assez fidèlement la proportion actuelle des éléments chimiques dans l'Univers". En effet, 90 % des atomes de l'Univers sont de l'hydrogène et moins d'un atome sur mille n'est ni de l'hydrogène, ni de l'hélium.

Merveilleux universitaires ! Ils ne savent pas dater le Big-Bang à 5 milliards d'années près (page 11 de leur ouvrage) mais ne voient aucun problème à vous expliquer très sérieusement (page 16 du même ouvrage) qu'"On ne sait que peu de chose sur les événements qui se sont déroulés au cours de la première seconde suivant le Big-Bang". Les auteurs cités n'enseignent pourtant pas à Caen. Glissons donc...

Guy HEDOUIN
rédigé le Mardi 26 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Bonsoir M. Fourcade,

Je vois que la géologie vous passionne également, je vous soumets cet autre site du B.R.G.M., peut-être vous aidera-t-il.
J'ai chargé la page de la Chaslerie.
Il y a bien longtemps que j'aurais dû reprendre une correspondance avec vous afin que vous ne soliloquiez plus.
Bonne soirée, bon courage, vous êtes sur la bonne voie.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 27 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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@ Guy HEDOUIN :

Merci pour votre sollicitude. Comme vous le voyez, j'arrive même à surmonter la solitude du coureur de fond. Et pas seulement le froid.

Je vous prie de m'excuser, je n'ai pas percuté tout de suite à la lecture de votre dernier message, il a fallu que je remonte dans le "Livre d'or". Mais maintenant, je me souviens très bien de votre visite et de vos paroles encourageantes.

J'ai étudié le site du B.R.G.M. que vous recommandez. Il permet de connaître les résultats de sondages en profondeur à proximité de la Chaslerie, notamment au Chatellier sur 85 m, ainsi que d'apprendre qu'il y a 125 ans environ, il y aurait eu des éboulements du côté du manoir voisin de la Foucherie (mais la fiabilité de cette dernière information paraît mise en doute par le B.R.G.M. lui-même).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 29 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Dans mes messages des 19 et 20 octobre derniers, j'ai cité les inscriptions quelque peu cabalistiques figurant sur la légende de la carte géologique au 1/50 000 du B.R.G.M.

Voici le mode d'emploi, tel que je l'ai trouvé dans l'"Initiation aux cartes et aux coupes géologiques" paru en 1999-2010 chez Dunod à "BRGM Editions", sous la signature de Denis SOREL et Pierre VERGELY :

Avec cette explication, la notation "o6-s1" (et non "O6-S1", comme je l'avais écrit) devient lumineuse, n'est-ce pas ?

A la suite de mon achat de la pierre de seuil de la mairie de Saint-Bômer, l'information semble s'être répandue dans le pays qu'il y avait, à la Chaslerie, un bon acheteur de matériaux anciens.

Le fait est qu'un agriculteur distant de 5 bons kilomètres du manoir m'a proposé, il y a une dizaine de jours, de lui acheter un important lot de pierres (plus de 200 m3) et la charpente correspondante. M'étant rendu sur place et fort de mon récent savoir en géologie, j'ai pu lui déclarer immédiatement que ses pierres ne m'intéresseraient pas, car ce sont des pierres de grain et non du grès comme celles que je recherche. En revanche, j'ai souhaité recueillir l'avis d'un professionnel à propos des poutres, solives et arbalétriers. A première vue, il me semblait toutefois que le lot serait bon à prendre, notamment dans la perspective de mes travaux sur la ferme.

Roland BOUSSIN et son gendre sont donc venus ce matin expertiser ce lot. Hélas, il s'agit, non de chêne comme je le croyais mais, pour l'essentiel, de châtaignier, gélif de surcroît. En outre, le coût du démontage rendrait mon achat prohibitif. Donc j'ai décliné la proposition, un peu déçu je dois le reconnaître.

Roland, son gendre et moi nous sommes ensuite restaurés de concert chez Eric ANDRE, au "routiers" de Domfront :

7 décembre 2010, au

Puis, nous sommes allés jeter un coup d'oeil sur un lot de poutres que j'ai achetées à 20 km de la Chaslerie. La facture fait état de poutres en chêne mais, là encore, c'est du châtaignier. J'aurai donc une explication avec la vendeuse.

De retour à la Chaslerie, Roland et son gendre ont pris des mesures de l'écurie du manoir. La restauration de sa charpente et de sa couverture est en effet programmée pour l'été prochain et il sera bientôt temps de préparer à l'atelier les pièces de bois destinées à remplacer celles qui sont trop abîmées, nombreuses sur ce bâtiment.

7 décembre 2011, Roland BOUSSIN et son gendre mesurent l'écurie.

Pendant ce temps, Pascal a terminé son travail sur la porte extérieure du bâtiment Nord :

7 décembre 2010 à 16 h 30, mission accomplie pour Pascal !

A droite du linteau, il y a toutefois deux ou trois pierres que je n'aime pas, je trouve que leur couleur jure avec le reste. Pascal m'assure cependant qu'une fois les joints restaurés, la différence ne sera plus notable.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 16 Décembre 2010
Vie du site - Statistiques de fréquentation - Géologie - Désultoirement vôtre !
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J'observe qu'à ce jour, les "onglets" de ce site sont très diversement utilisés. Il y a en effet :
- 3 pages de messages à "Livre d'or" et "Vie de l'association",
- 5 à "Vie du site",
- 9 à "Journal du chantier",
- et déjà 14 à "Sujets divers".

L'expérience montre que les visiteurs du site sont très majoritairement des habitués qui se bornent à consulter les derniers messages parus sous leur(s) onglet(s) préféré(s). Autant dire qu'une fois enseveli sous le poids de 20 autres plus récents, chaque message se retrouve, en quelque sorte, fossilisé (y compris par moi qui, pour des raisons techniques, peine alors à accéder au dispositif de correction éventuelle).

On voit que, par cette dernière remarque ô combien subtile, je prépare un nouveau flot d'interventions que je voudrais consacrer à la géologie. Est-ce que cela ne fera pas chuter l'intérêt des visiteurs pour la dernière page des "Sujets divers" ? C'est ce qu'on va pouvoir observer, mine de rien (décidemment...).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 18 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Fac - Géologie
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A l'université de Caen, j'ai toujours trouvé les cours de chimie d'excellente qualité, qu'il s'agisse notamment de thermochimie (avec M. Marco DATURI), de chimie organique (avec M. Emmanuel PFUND) ou d'atomistique (avec M. Arnaud TRAVERT). Ces cours étaient beaucoup plus clairs que tous ceux que j'avais subis dans ma jeunesse, y compris à Polytechnique. A l'époque, on se bornait trop souvent, en chimie, à apprendre des recettes de cuisine, ce qui ne m'a jamais captivé. Je n'ai pas de mal à imaginer que l'excellence du pôle Chimie de Caen doit beaucoup à M. Bernard RAVEAU, que je n'ai pas eu la chance de côtoyer.

Je serais loin d'être aussi positif à propos de l'équipe de "géoscientifiques" dont j'ai dû trop longtemps endurer la médiocrité. Je me suis demandé à quoi celle-ci tenait. Mon interprétation, que je soumets à votre sagacité, tient au fait qu'on attend souvent des doctorants en géosciences un véritable courage physique : ce n'est évidemment pas à la portée du premier clampin venu, pas à la mienne en tout cas, de remonter des galeries sous des glaciers ou sous terre, d'aller se ballader sur des volcans en éruption ou autres joyeusetés. Pour autant, je trouve leur niveau scientifique franchement affligeant et c'est très dommage, compte tenu de l'intérêt évident de leur matière. Il y a un an, justement, je me suis fendu, d'un trait et en une après-midi pluvieuse où je devais m'ennuyer énormément, d'un courriel de longueur homérique de protestation adressé au directeur de l'"Institut de biologie fondamentale et appliquée", M. Pascal FAVREL. Je trouve que mon texte, certes perfectible dans la forme, n'a guère pris de ride sur le fond. Je vous le communique afin de vous prouver, si vous en doutiez encore, qu'à Caen, certains doivent se sentir plutôt soulagés de ne plus apercevoir mes cheveux blancs au premier rang de quelques amphithéâtres. Bien entendu, j'ai occulté dans le texte suivant les noms propres des zozos en cause :

(début de la citation)

A M. le président du jury de Licence 1 Bio
U.C.B.N.
a/s secrétariat de l'I.B.F.A.

Objet : Demande d'annulation du 1er contrôle continu de géosciences en 1ère année de licence de biologie pour l'année scolaire 2009-2010.
P.J. : 1.

Monsieur le président,

Etudiant en 1ère année de licence de biologie de l'U.C.B.N. (mon nom d"'utilisateur « Etupass » y étant le 20802809), j'ai composé le 30 octobre dernier, au titre du 1er contrôle continu de géosciences, enseignement dont le responsable est "A". Le sujet de l'épreuve comportait 4 questions, sans que le barème de notation ne soit indiqué.

Les notes de ce contrôle ont été affichées par le secrétariat de l'I.B.F.A. il y a une dizaine de jours. Aucune n'est supérieure à 14 et leur grande majorité est très sensiblement inférieure à 10, les plus basses, nombreuses, étant de 0.

Les copies ont ensuite été mises à notre disposition au secrétariat de l'I.B.F.A. Ce dernier m'a autorisé à récupérer ma copie, notée 13,5, que j'annexe à cet envoi et qui m'a servi à préparer ce courrier.

Enfin, le corrigé de ce contrôle a été mis en ligne, à ma connaissance, le 2 décembre dernier.

Dès l'affichage des notes, j'ai envoyé un courriel à "A" pour lui faire part de ma surprise et lui demander sur combien de points l'épreuve avait été notée. Il ne m'a pas répondu.

Lorsque j'ai pu prendre connaissance de la façon dont les copies, et en particulier la mienne, avaient été corrigées, je lui ai adressé un second courriel pour signaler la très mauvaise qualité de la correction et solliciter une nouvelle évaluation de ma copie. Il m'a répondu par un courriel de quelques lignes, ne comportant pas moins de six fautes d'orthographe, de grammaire ou d'étourderie, mettant en avant ses occupations de chercheur et ses attributions administratives. Surtout, sur le fond, il rejetait ma demande dans des termes prétendument définitifs d'autant plus désobligeants qu'ils étaient - comme je vais l"expliquer ci-après - totalement infondés.

Enfin, à la lecture du corrigé, je me suis rendu compte que le rédacteur de celui-ci avait, pour le problème principal (à savoir la question 3, notée sur 8 points), commis des erreurs grossières d'interprétation du phénomène qu'il nous était demandé d'expliquer. De surcroît, ce rédacteur du corrigé avait totalement laissé sous silence la véritable explication du problème posé. Dès le 2 décembre, j'ai donc adressé un nouveau courriel à "A" pour réclamer « l'annulation de la question 3 (au moins) ». Il ne m'a pas répondu.

Le 4 décembre dernier, c'est-à-dire le jour du 2ème contrôle continu de géosciences, j'ai envoyé un 4ème courriel à "A" pour demander, à tout le moins, un avis de réception de ma demande du 2. Je n'ai pas davantage reçu signe de vie de "A".

En l'état du dossier, je me considère donc fondé à me tourner vers vous, en votre qualité de président du jury de la 1ère année de licence de biologie à Caen. Cette fois-ci toutefois, à la lumière des dernières constatations que j'ai faites et que je vais vous exposer, ce n'est rien de moins que l'annulation du 1er contrôle continu de géosciences dans son ensemble que je sollicite. En effet, au terme de l'analyse à laquelle j'ai procédé, et si l'on veut bien admettre que les étudiants de 1ère année de licence de biologie ne pouvaient répondre qu'aux questions correctement posées et évaluées, il est loisible de conclure que celles-ci ne représentaient pas plus de 10 des 20 points du barème de cette épreuve.

Pour autant, il ne m'échappe pas que l'annulation d'une épreuve est une sanction lourde pour le responsable du contrôle, en l'occurrence "A".

Elle paraît cependant largement méritée, comme je vais également vous l'expliquer, en raison de la nature et de l'ampleur des dysfonctionnements manifestes de l'enseignement actuel de géosciences, au moins en 1ère année de licence de biologie à Caen.

Bien entendu, je ne bornerai pas mon propos à des appréciations négatives, aussi justifiées soient-elles. Je présenterai quelques propositions concrètes et, à mon sens, réalistes, en vue de favoriser la nécessaire acceptation – qui n'est pas acquise - de l'enseignement des géosciences par les étudiants de 1ère année de biologie à Caen.


I – A ce jour, la qualité de l'énoncé, du corrigé et de la correction du 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio en 2009-2010 paraît très mauvaise :

a - La « 1ère question » portait sur le contenu de la séance de T.D. de "B" (sur la dynamique interne de la Terre). Telle qu'elle était rédigée, cette question ne spécifiait nullement qu'il était attendu deux réponses, à savoir d'une part un calcul littéral, d'autre part un calcul numérique.

Le corrigé fait apparaître que 2 points étaient attribués pour le calcul littéral et 3 pour le calcul numérique, soit 5 pour l'ensemble.

Compte tenu de l'énoncé, j'ai répondu à la seule question numérique. Je l'ai fait comme il convenait. J'ai néanmoins obtenu 4 points (« 1 + 3 ») à cette « 1ère question »). Comprenne qui pourra !

b - La « 2ème question » était relative à un point très mineur du T.D. de "B", tel que ses « transparents » le font apparaître, d'ailleurs très mal, dans un recoin de la page 52 des 74 pages de ses transparents.

J'ai néanmoins répondu convenablement à cette question. Je précise ici que je trouvais la bonne réponse (à savoir l"'isotherme 1300°C comme limite inférieure de la lithosphère) plutôt ridicule puisqu'il est bien évident que, d'une part une telle température est difficile à mesurer à la profondeur sous Terre en cause (soit aux alentours de 120 km), d'autre part et surtout, une telle limite n'a en fait rien de déterminant et peut en outre fluctuer dans le temps.

J'ai donc complété ma réponse en ajoutant que la limite inférieure de la lithosphère était aussi la limite supérieure de l'asthénosphère. Il semble que cette remarque, qui confirmait à mes yeux l'incongruité de la question, ait plu au correcteur puisque, sur les deux points maximum du barème correspondant, j'en ai reçu ici « 2+ ».

c - La « 3ème question » s'inscrivait dans le prolongement des deux séances de sismologie confiées à "C" et, plus particulièrement, des exercices d'application effectués en T.D. Cette question était notée sur 8 points.

C'est à ce niveau que, selon moi, les approximations du rédacteur de l'énoncé et du rédacteur du corrigé sont les plus éclatantes.

c-1- En ce qui concerne l'énoncé, la formule à appliquer nous était fournie mais comportait cependant deux bizarreries ou lacunes :
- La fonction « log » pouvait prêter à ambiguïté quant à la base dans laquelle on se situait. En tout état de cause, les calculs logarithmiques requis nécessitaient l'usage d"une calculette appropriée, donc l'achat d'un appareil rendu obsolète par le moindre ordinateur portable.
- Surtout, aucune indication d'unités n'était fournie à l'appui de la formule communiquée. Dans ces conditions, il était légitime de considérer qu'on se plaçait dans le cadre standard du « système international », où les longueurs sont en mètres. Eh bien non ! Il fallait, pour appliquer convenablement la formule, prendre les longueurs en kilomètres. Comme c'est à une longueur que devait s'appliquer le « log » apparemment décimal, il y avait donc là, dissimulé, un coefficient multiplicatif de 3 totalement passé sous silence par l'énoncé.
A elle seule, cette dernière remarque suffit, à mon sens, à justifier l'annulation de toute une partie du contrôle correspondant à des calculs numériques dans la « question 3 ».

c-2- En ce qui concerne la façon dont le correcteur de cette « question 3 » a travaillé, je m'en voudrais de ne pas signaler une perle d'anthologie.

L'échelle du plan à interpréter était, précisément, de 2,8 cm pour 20 km. Malgré cela, le correcteur a attribué les meilleures notes à des candidats qui avaient répondu à 10 mètres près.

Or, détecter 10 mètres sur un plan à une telle échelle équivaut à avoir, sans aucune correction, une acuité visuelle permettant de détecter à l'œil nu des détails de 14 microns. Le correcteur de géosciences aurait donc trouvé, parmi les étudiants de L1 Bio de Caen plusieurs cas de vue exceptionnelle. On ne saurait trop recommander à ce « géoscientifique » la rédaction immédiate d'un mémoire à l'Académie des Sciences.

Dans ces conditions et après les remarques présentées au c-1 ci-dessus, ce sont tous les calculs numériques de la « question 3 » qui doivent être sortis du barème.

c-3- Enfin, en ce qui concerne le contenu du corrigé de cette « question 3 », qui a nécessairement servi de fil conducteur au correcteur, l'argument mis en avant pour tenter d'expliquer les différences entre des mesures calculées et des mesures constatées est le suivant. Je cite : « Les valeurs de magnitude macrosismique et instrumentale (4,2 et 4,8) sont relativement contrastées, étant donné (sic) l'échelle logarithmique (« échelle logarithmique » imprimé en gras) utilisée pour exprimer les magnitudes ». Suit un développement prétendument savant où il est affirmé : « On a du mal à expliquer l'écart entre la magnitude instrumentale (M=4,8) et la magnitude macrosismique (4,2). En France, les magnitudes instrumentales sont souvent surestimées (Â…) ».

Donc, si l'on fait abstraction de tout ce que sa rédaction comporte de vague et d'imprécis, le correcteur met en avant, principalement, deux facteurs :
- l'utilisation d'une échelle logarithmique qui, si on le comprend bien, entraverait les interpolations (1er scoop) ;
- le fait qu'en France, si on comprend bien, les expérimentateurs sont particulièrement mauvais (2ème scoop).
Est-il nécessaire d'insister pour convaincre le lecteur que le rédacteur du corrigé a vraiment écrit n'importe quoi ? Et qui pourra croire que, lorsqu'un corrigé est à ce point débile, la correction puisse valoir quelque chose ?

En réalité, selon moi et à ce stade de mes réflexions, les points réellement importants à noter étaient les suivants :
- le fait que le séisme étudié avait son épicentre dans une région à forte anisotropie horizontale (désolé d'employer des termes pédants) en raison, d'"une part, des reliefs des Vosges et, d"'autre part, des failles d'Alsace. De ce fait, essentiel à mes yeux, le rédacteur du corrigé ne pipe mot, contrairement à ma copie ;
- le fait que l'échelle de Mercalli utilisée dans la formule à appliquer est tout sauf satisfaisante d'un strict point de vue scientifique. Il s'agit d'une échelle ouvertement qualitative, pour ne pas dire totalement pifométrique. Dès lors, il peut sembler hasardeux de l'incorporer sans risque à une telle formule. Je n'ai pas manqué de signaler cette explication, évidemment très significative en l'espèce.

J'ai exposé tous ces arguments par écrit à "A". Il les a rejetés sans explication : je préfère imaginer qu'il ne les a pas lus ! J'ai donc obtenu en tout et pour tout 0,5 point pour mes réponses. Comique !

Ainsi donc, au titre de la « question 3 », l'énoncé était largement foireux, le corrigé paraît au moins doublement débile, et la correction a eu le mérite de mettre en valeur qu'à la fac de Caen, on n'a pas seulement des Miss France mais aussi des yeux de lynx !

d- La « 4ème question », pompeusement dénommée « Océanographie » ne présentait d'autre difficulté que de savoir la définition d'une pente. Tout le reste était fourni par l'énoncé. Le corrigé fait apparaître que cette question était notée sur 5 points.

En résumé, tous les arguments qui viennent d'être explicités au titre de ces 4 questions, et notamment la 3ème, justifient surabondamment que soit reconsidéré de fond en comble le 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio à Caen en 2009-2010.

Pour autant, cet exercice doit-il conduire à l"'annulation pure et simple de cette épreuve ?

C'"est ce que je vais maintenant établir.


II – Si l'on ne devait retenir qu'un qualificatif à propos de l'enseignement de géosciences en L1 Bio à Caen, le mot « insatisfaisant » s'imposerait :

Bien entendu, je prétends n'évoquer ici que les insuffisances manifestes de nature à choquer un étudiant moyen. Je considère en effet n'avoir aucune qualité recevable pour traiter, par exemple, du niveau professionnel des enseignants de géosciences dans leur spécialité.

a – La qualité de l'orthographe de nombre de supports de cours de géosciences est notoirement inférieure aux standards acceptables.

Je sais bien que le sens de l'orthographe se perd. J'ai moi-même bien connu un ancien major de l'E.N.A., président d'une des plus grandes entreprises françaises, qui se moquait totalement de l'orthographe. Et il paraît que Napoléon avait la même caractéristique.

Ceci dit, nous sommes en 2009, en France, dans une Université. Nos enseignants sont des fonctionnaires français.

On devrait donc recommander aux enseignants de géosciences de relire leurs « transparents » en y chassant résolument toutes les fautes d'orthographe, de grammaire, d'étourderie, etcÂ…. Il y en a vraiment beaucoup trop, notamment dans les transparents de "D" et, surtout, de "A".

b – Depuis un édit fameux, c'est la langue française qui doit s'employer, pour les actes officiels, dans le royaume de France. C'est dans cette langue que les enseignants de géosciences de Caen doivent veiller à s'exprimer.

On ne saurait donc trop suggérer à certains de ces enseignants, notamment "E", "D" et "A", de laisser à leurs collègues anglicistes le soin de former à la langue de Shakespeare les étudiants de L1 Bio à Caen. Chacun son boulot !

Plus sérieusement, le recours beaucoup trop fréquent à la photocopieuse pour insérer des pages entières d'ouvrages anglo-saxons aux supports de cours ne peut que trop souvent laisser perplexe, tant elle n'est, à l'évidence, pas justifiée.

c - Lorsque les enseignants de géosciences de Caen croient utile de donner la formule mathématique d'une grandeur physique, il serait souhaitable qu'ils emploient convenablement et à bon escient les symboles mathématiques.

Il est par exemple remarquable qu'avant que je ne le signale, une confusion entre « produit scalaire » et « produit vectoriel » (programme du 1er trimestre de maths en L1 Bio) figurait dans nombre de productions prétendument pédagogiques d'enseignants de géosciences de Caen.

Une telle confusion des écritures dissimulait plus gravement, comme je m'en suis rendu compte, une confusion totale de concepts.

Pour éviter un tel décalage négatif entre le niveau scientifique des enseignants de géosciences de Caen et celui d'étudiants de L1 Bio, sans doute serait-il judicieux de conseiller aux premiers de se replonger, de temps à autre, dans leurs vieux manuels.

d - Lorsque les enseignants de géosciences de Caen énoncent une formule dans leur cours, il ne serait sans doute pas inutile qu'ils la justifient un minimum.

Je suis ainsi frappé par le fait qu'aucune des (peu nombreuses) formules qui nous ont été données, notamment par "C" et "D", ne comportait le moindre début de justification théorique de sa forme.

Lorsque j'ai posé la question, poliment et par écrit, je n'ai jamais obtenu de réponse.

Or, dans le cas de deux formules au moins, des réponses simples pouvaient être apportées, que j'ai trouvées tout seul.

Enfin, à propos de la houle, "D" a fourni une formule d'interpolation, à première vue complexe puisque faisant intervenir une tangente hyperbolique (cette fonction excédant d"ailleurs le niveau des L1 Bio), sans justification aucune alors qu'il aurait été facile d'expliquer.

e – Les transparents ne sont pas toujours mis en ligne et cela pose problème quand les documents distribués, objectivement indéchiffrables en l'état, nécessiteraient un fort grossissement.

J'en ai fait la remarque à "E" qui a avancé des arguments dont aucun ne m'a satisfait. Il m'a cependant fourni un tirage agrandi 2 fois du document distribué en T.D., ce dont je l'ai remercié. Malgré cet effort, plusieurs pages demeurent illisibles.

f - C'est assurément une très bonne chose de mettre en ligne les supports pédagogiques. Encore faudrait-il qu'ils demeurent imprimables sans nécessiter un budget-encre incompatible avec les moyens financiers de la quasi-totalité des étudiants.

A cet effet, il serait bienvenu de supprimer les pages qui se recopient l'une l'autre (très fréquentes avec "A" qui, de plus, n'élimine pas nombre de doublons purs et simples) ou qui, plus généralement et sans raison valable, pompent sans utilité les réservoirs d'encre (ainsi, les fonds noirs du même "A").

g - On ne peut que s'étonner du recours exclusif, en géosciences en L1 Bio à Caen, à la forme des T.D., alors que les C.M. (tels qu'ils se pratiquent pour le tronc commun du Campus 2) seraient beaucoup mieux adaptés à la nature de l'enseignement et aux caractéristiques de l'auditoire.

Avec la formule des T.D., chaque enseignant de géosciences doit en effet, en L1 Bio, répéter neuf fois, pendant trois heures chaque fois, le même laïus devant des groupes différents d'étudiants.

On comprend bien qu'un tel système aide généreusement les « géoscientifiques » à assurer leur quota administratif de cours, surtout lorsque, comme "A", on les revoit trois semaines de suite (3 fois 27 = 81 heures de cours, ça roule !) ou, comme "C" ou "E" deux semaines (54 heures pour chacun).

A qui fera-t-on croire cependant qu'un tel système a une quelconque utilité pour les étudiants ? Ne devrait-on pas plutôt y voir un risque d'encourager la flemme (on n'ose pas écrire « de favoriser l'"abrutissement ») de certains enseignants ?

h - Le programme de géosciences en L1 Bio à Caen doit assurément être largement remanié. Il comporte certes de très bons modules, passionnants et instructifs, comme « la dynamique interne de la Terre » ("B"), « la sismologie » ("C"), « la circulation atmosphérique et océanique » ("D") ou « l'"histoire naturelle du climat » ("E").

Mais, à côté de ceux-ci, il y a d'autres modules qui mériteraient d'être vigoureusement contractés voire supprimés, car ils sont peu significatifs pour de futurs biologistes. Les modules relatifs à l'hydrosphère sont, par exemple, manifestement délayés ; le délayage en question –- tient-il au sujet de l'étude ? - est d'autant plus évident qu'un module sur « les glaciers » de "A" est même apparu sur le tard et, semble-t-il, sans raison recevable, dans le programme de L1 Bio.

En revanche, aucun mot n'est dit sur la paléontologie ni sur la pétrographie, alors qu'une introduction à ces sciences serait la bienvenue (même si elles font l'objet de développements en L2 et L3, mais pour les seuls étudiants qui n'auraient pas été rebutés à ce stade par l'enseignement caennais des géosciences).

i - Les modes de contrôle des connaissances sont clairement perfectibles.

J'ai écrit ici tout le mal que je pensais du 1er contrôle continu. Il me paraît cependant que le second était nettement mieux équilibré et composé.

Pour autant, je me demande pourquoi, en géosciences notamment, on nous demande de répondre ailleurs que sur les copies habituelles. Parfois, on n'a, à notre disposition, que la place d'un timbre-poste (c'était encore trop souvent le cas pour le second contrôle continu). Bref, à quand les confettis ?

j- Enfin, l'on doit souligner qu'au-delà des règles élémentaires de politesse, il n'y aurait, du moins dans le principe, rien d'anormal à ce qu'un enseignant de géosciences réponde à un courriel raisonnable d'étudiant.

On est même étonné de devoir le rappeler à "A", même si, comme l'avait montré une mémorable expérience analogue l'an dernier, l'équipe de géosciences de Caen semble trop souvent faire bloc pour défendre une sorte de privilège mandarinal de savoir absolu dont on peinerait à cerner la justification.


Voici donc ce que je tenais à porter à votre connaissance pour servir d'arrière-plan à ma demande d'annulation de l'ensemble du 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio pour 2009-2010.

Je suis bien sûr conscient de n'avoir pas été bref. Mais il me paraissait utile d'expliciter.

Je me suis efforcé de m'élever au-dessus de ma condition d'étudiant particulier pour fournir un diagnostic général. Je l'ai fait parce que je suis persuadé qu'il est loisible d'améliorer très sensiblement les choses, moyennant des efforts qui n'auraient rien d'anormal.

Pour ma part, je suis très intéressé par les géosciences. Cela ne me rend que plus ardent à les défendre quand j'estime que, comme à Caen en L1 Bio, elles sont un peu trop maltraitées.

Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions éventuelles et vous prie d"'agréer, Monsieur le président, l'expression de mes salutations distinguées.

(fin de la citation)

Tout ceci pour vous dire que la géologie m'intéresse beaucoup et que, si vous voulez bien continuer à me lire ici, vous n'y couperez pas.

Donc, bon courage, accrochez les ceintures et numérotez vos abattis !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 16 Janvier 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Je n'ai plus parlé utilement de géologie dans ce blog depuis la fin octobre. Certes, mes premières remarques ont encouragé Pascal à rechercher des lots de grès dans des bâtiments en ruine des environs et c'est déjà un beau résultat. Mais, poussé par mon intérêt pour cette science et aussi par mon besoin d'approvisionner mon chantier en pierres appropriées, je reprends ce soir la plume.

Je me suis récemment procuré le "Guide géologique Normandie Maine", paru chez Dunod (2ème édition en 2006) dans la collection des "guides géologiques régionaux" sous la signature de Francis Doré, Claude Pareyn, Claude Larsonneur, Michel Rioult et Pierre Juignet. Je me méfie un peu car je n'avais pas trouvé les écrits de Francis Doré toujours faciles à lire (je fais allusion à sa contribution à la notice explicative de la feuille 1515 de la "carte géologique de la France à 1/50 000" éditée par le B.R.G.M. que j'avais évoquée ici dans un message du 19 octobre dernier).

La première partie de cet ouvrage présente en 17 pages la "géologie régionale" en distinguant entre "le massif ancien" et "la couverture mésozoïque et cénozoïque". Elle permet donc de replacer nos premières observations dans un contexte plus large et bienvenu. Je vais l'étudier afin d'en rendre compte ici. Il faudra sans doute que j'apprenne au passage à me servir de mon nouveau "scanner" pour pouvoir mettre en ligne les cartes les plus instructives.

La seconde partie, nettement plus volumineuse, présente 13 "itinéraires" dont le 7ème, intitulé "De Saint-Lô à Fresnay-sur-Sarthe par la vallée de la Vire et l'axe Mortain - Bagnoles de l'Orne", nous intéresse plus particulièrement. Il y est en effet question, pages 111 et 112, du "site de Domfront" et, plus précisément, de la cluse de la Varenne entre Notre-Dame-sur l'Eau et le pont de Caen.

Prenons donc le temps d'essayer de comprendre...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 16 Janvier 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie - Références culturelles
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L'"Art poétique" de Boileau regorge de belles formules comme :

Avant donc que d'écrire, apprenez à penser (Chant I)

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément. (Chant I)

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. (Chant I)

Il n'est point de serpent ni de monstre odieux,
Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux,
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable. (Chant III)

Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent. (Chant IV)

Je dédie ces vers bien frappés à Francis Doré, professeur de géosciences à la faculté de Caen, en regrettant qu'il ne les ait pas médités davantage avant de commettre son "guide géologique Normandie Maine" que j'ai hélas promis ici d'étudier...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 22 Janvier 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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L'introduction du "guide géologique Normandie-Maine" de MM. DORE et autres est lisible, c'est pour moi une heureuse surprise :

Page 9 du

Page 10 du

Certes, il nous faut faire appel aux ressources de Google et de Wikipedia pour ne pas être débordés, mais on y arrive encore pour les mots sur lequels nous butons, eustatisme, transgressions et épirogenèse.

Le premier plan qui illustre cet ouvrage est plus complexe à déchiffrer. Pour tâcher de ne pas nous crever les yeux, je l'aggrandis autant que je peux ici (sans toutefois déborder de la page, ceci afin de ne pas en altérer le "design" si élaboré...) :

Carte géologique schématique de la Normandie et du Maine, page 9 du

On voit donc que Domfront (qui se trouve sur cette carte à la verticale du mot MANCHE, je dis cela pour ceux qui connaissent mal le secteur) est à la limite de roches du Briovérien et du Paléozoïque. On aperçoit la faille de l'Egrenne, qui passe à proximité de la Chaslerie.

En fait, on savait déjà tout ceci, au moins depuis mon dernier message du 20 octobre dernier sous cet onglet. Il faut donc poursuivre.