Généalogie et sagas familiales

La liste des fermiers du "Sieur Vassi" nous est fournie par un document officiel du 30 avril 1792, "l'an quatrième de la liberté" pour reprendre la terminologie de l'époque :

On retrouve là, comme par enchantement, les noms de Charles François Laurent GOUPIL, fermier à la Chaslerie, premier cité de la liste, et de Jean GRIPON, fermier à la Guyardière, troisième cité.

Décidemment, le monde est petit, très petit, car on a là la preuve que, comme je l'avais subodoré, l'acheteur du "Bien National" de la Chaslerie était ce fermier instruit dont j'avais remarqué la signature au bas d'un inventaire révolutionnaire.

Cette fois-ci, on dirait que la chasse au goupil est bel et bien lancée ! Taïaut ! Taïaut ! Taïaut !
Le 9 juillet 1956, Henri PELLERIN, président de la société des monuments et sites du Calvados, écrivit à Henri LEVEQE pour le remercier d'avoir, la veille, présenté la Chaslerie et son histoire à un groupe de promeneurs...

Cette visite faisait suite à un courrier du 14 juin précédent du même PELLERIN, où ce dernier qualifiait son groupe d'"archéologues du Pays d'Auge" et se recommandait de - devinez qui ? - ce cher Gabriel HUBERT...

J'ai retrouvé le brouillon de la réponse que fit à ce courrier du 14 juin notre "grande figure du Domfrontais". Le voici, prenons le temps de le lire en entier :

On y apprend que "Ce cher M. Hubert a été pour moi (Henri LEVEQUE) un soutien (mots rayés : et un guide de bon conseil) quand j'examinais il y a quatre ans si je devais laisser crouler le Manoir de la Chaslerie que le régisseur de ma famille avait laissé se délabrer ou si je devais entreprendre de le sauver".

Ah là, là, cher ami, ces régisseurs, tous des incompétents et des malhonnêtes, tout irait si bien sans cette sale engence qui ne songe qu'à son profit et se désintéresse de nos propriétés de famille, illustrations de notre haut et puissant lignage...

Ce n'est là que supposition, comme aurait écrit le parent de Jean COUPPEL de SAINT-FRONT. Mais ce serait amusant - n'est-ce pas ? - que je retrouve la trace de ce qu'Henri LEVEQUE a réellement pu dire à ces érudits auto-proclamés. Déjà, je note qu'il s'est trompé de 40 ans dans la date de construction du logis, en évoquant 1558 au lieu de 1598. Mais ceci n'est sans doute que broutille...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 9 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales
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Je viens à l'instant (c'est-à-dire à 1 h du matin) de remettre la main sur le brouillon de l'exposé que fit, il y a 54 ans, Henri LEVEQUE devant le groupe d'"archéologues du Pays d'Auge" que l'on sait.

C'est particulièrement gratiné ! Sacrés LEDIN, sacrés gredins, ils en prennent pour leur grade, ce n'étaient que des "faussaires" d'après notre chère "grande figure du Domfrontais". Bien entendu, ce dernier ne manque pas, au passage, de saluer le si savant (et si complaisant, semble-t-il) M. HUBERT...

Je mettrai prochainement la photo de ce brouillon en ligne. Il est délicat à scanner car en mauvais état mais, y compris à travers ses ratures, ses raccords, etc..., il illustre à quel point la chère "grande figure", confondant apparemment sa robe d'avocat parisien avec les sinistres fanfreluches d'un FOUQUIER-TINVILLE, s'est employée à bien mettre en évidence les prétendus éléments à charge.

Diable, si j'avais osé dire sur les LEVEQUE le quart des horreurs proférées par celui-ci à l'encontre des LEDIN, que n'aurions-nous entendu de la part des ô combien vigilants et, surtout, je le souligne, vertueux défenseurs de la "grande figure" ?

Heureusement que les LEDIN avaient dégagé la piste depuis longtemps car, avec de tels arguments, ainsi agencés, on pourrait s'interroger longtemps pour savoir s'ils n'auraient pas été bons pour aller vite tâter, à leur tour, de l'invention du bon docteur GUILLOTIN !

Je garde bien entendu l'original à la disposition de tous ceux qu'intéresse l'"histoire locale" du Domfrontais. Et mieux encore, à la disposition de tous ceux qui se passionnent pour l'histoire de la façon dont on peut trafiquer de vieux documents pour réécrire "l'Histoire". La distordre pour complaire, par exemple, aux mânes de nouveaux nababs, de nouveaux riches sans foi ni loi, d'aventuriers parvenus, comme ce fut le cas, semble-t-il, dans le Domfrontais, au détriment des LEDIN et à la suite de la dispersion du chartrier de la Chaslerie par les charognards qui prirent leur envol à l'époque. C'est assez édifiant, je pense...

Le document tient sur une feuille (si l'on peut dire), recto, verso.

D'abord, le recto :

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; haut du recto.

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; bas du recto.

Puis le verso :

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; haut du verso.

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; bas du verso.

Commentons cette pièce d'anthologie :

- aucune allusion n'est faite aux événements de la fin du XIVème siècle ;
- d'entrée de jeu, on se plaît à mettre en avant une prétendue "origine roturière" très locale des LEDIN ;
- dès le 1er paragraphe, on ne se fait pas faute de citer un document de 1610, émanant d'un jaloux, déjà ; cela tombe d'autant mieux qu'il y est question d'ivrognerie ou, du moins, de débit de boisson ;
- on enchaîne, sans avancer la moindre preuve, avec la mention infamante "prison pour dette", etc, etc...

Je vous laisse le soin d'étudier la suite, vous en savez déjà assez, si vous avez lu mes messages précédents, pour vous faire une opinion à partir des textes cités, des parties de ces textes qui sont biffées, des mots qui sont soulignés.

Il y a confusion entre René LEDIN et Pierre-François LEDIN, semble-t-il, et encore confusion entre 1558 et 1598, mais quelle importance pour qui se paye à bon compte le luxe, devant les amis de M. HUBERT, dans ce manoir acquis lors de la vente des "Biens Nationaux", de fustiger, en paroles sinon en acte, "l'avilissement (par l')argent" ?

Les LEDIN "ne recherchaient pas leurs ancêtres, mais se cherchaient des ancêtres", nous précise l'orateur. Intéressante formulation de la part d'un ayant-droit des GOUPIL !

Les LEDIN "auraient eu une devise assez cocasse pour des faussaires: 'de loyauté, j'ay le coeur garni' " ? Il est certain que GOUPIL avait des méthodes beaucoup plus nobles, c'est bien connu !

"Un" (?) ACHARD de BONVOULOIR les aurait calomniés. La belle affaire, cela n'avait pas empêché Alexandre ACHARD de BONVOULOIR de convoler en justes noces avec Anne-Madeleine LEDIN, fille de René LEDIN, celui qui reconstruisit le logis de la Chaslerie en 1598 !

Allez, j'arrête avec mes commentaires des propos du "chef d'orchestre", comme il se qualifie lui-même sans rigoler. Pour moi, tout cela a tourné à la cacophonie depuis bien trop longtemps...

Et s'il n'y avait eu que l'Histoire qu'il ait martyrisée de la sorte. Mais les pierres portent hélas la trace ineffaçable de la "grande figure du Domfrontais" que "son goût et son intelligence des choses du passé (sic !!!), son profond attachement à ce manoir et au pays du Domfrontais ne pouvaient que (...) conduire en cette action". Mais ceci est une autre histoire. On y reviendra.

Fermez (provisoirement) le ban !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 10 Décembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Peinture - Logis - Généalogie et sagas familiales - Désultoirement vôtre !
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Pauvre grand-oncle Paul, une fois de plus, il est le témoin de tristes événements !

Ce matin, en quittant ma chambre et en descendant le grand escalier du manoir, je me suis en effet aperçu qu'il y avait des fissures dans le mur, derrière son buste :

10 décembre 2010, les suites du dégât des eaux.

De même, au niveau du rez-de-chaussée, la peinture se détache du mur dès qu'on le touche :

10 décembre 2010, un autre conséquence du dégât des eaux.

Avant-hier, lorsque j'ai téléphoné à mon assureur, Groupama, mon interlocutrice m'a rappelé que mon assurance comportait une franchise de 732 € en matière de dégât des eaux. Je lui ai dit que je ne pensais pas que les dégâts sur le mobilier atteindraient ce montant mais j'ai réservé mes droits pour ce qui concerne le contenu des meubles et le mur. Carole n'a pas encore vérifié le contenu des meubles car, en cette saison, elle ne vient plus à la Chaslerie. Mais on dirait bien que, pour les murs, j'ai eu raison d'être prudent.

J'ai commenté, il y a deux jours, le brouillon de l'exposé que fit Henri LEVEQUE, le 8 juillet 1956, sur la Chaslerie et les LEDIN.

Son message d'abaissement des LEDIN et de promotion des LEVEQUE passa bien auprès de son auditoire d'"archéologues" auto-proclamés. Apparemment, ces braves gens n'étaient pas très exigeants sur la qualité des sources de leurs nouvelles convictions. C'est du moins ce qui ressort du compte rendu qui parut, dès août 1956, sous la signature d'Henri PELLERIN, dans la revue "Le Pays d'Auge" :

Voici le passage consacré à la Chaslerie et aux LEDIN :

Démonstration magistrale, "incompréhension des hommes" (maudit régisseur !), posture aventageuse de l'avocat à la cour d'appel de Paris, l'auditoire fut à l'évidence convaincu.

Reportons-nous aux faits et voyons maintenant en quoi a consisté la restauration du "château (qui a eu) la chance d'échoir à un propriétaire éclairé" et si savant.

J'en vois qui rigolent dans les rangs : un peu de sérieux, jeunes gens, s'il vous plaît !
Bonsoir cher M. Jacques BROCHARD !

Je viens de retrouver le document qui provoqua votre émoi, et votre article mémorable du "Publicateur libre" (copié ici le 23 novembre dernier), à savoir l'extrait suivant du manuscrit que, dans les "Repères bibliographiques" de ce site, je désigne comme le "Manuscrit en dépôt de la mairie de La Haute Chapelle", rédigé de la main de Louis GRAVELLE, ancien instituteur à La Haute Chapelle.

Voici un extrait de ce manuscrit, et plus précisément de la retranscription qu'en fit faire Henri LEVEQUE au milieu du siècle dernier. Bien sûr, je suis désolé si ce document heurte une nouvelle fois votre bonne conscience. Remarquez bien les annotations au stylo rouge, portées en marge de cette pelure ; elles l'ont été par Henri LEVEQUE lui-même :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Vous ne me croyez pas quand j'écris qu'Henri LEVEQUE eut en mains ce document et l'annota en rouge ?

En voici la preuve formelle, ce qui reste de la page 8 d'un autre passage de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE une fois qu'il l'eut découpée pour en extraire la partie qui lui convenait, afin de tenter d'abaisser les LEDIN. Comparez donc l'extrait suivant de cette page 8 au brouillon du brillant discours que fit votre parent en 1956 devant les "archéologues" du Pays d'Auge : c'est la même frappe, les découpes du document se correspondent, de même que les annotations au stylo rouge :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Il est heureux, cher M. Jacques BROCHARD, que nous dialoguions ainsi. Car vous allez certainement avoir à coeur de m'expliquer pourquoi votre cher parent, cette "grande figure du Domfrontais" comme vous l'appelez si finement, passa totalement sous silence, devant son auditoire de soi-disant "archéologues", les extraits suivants du même document :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

La page suivante (page 5) manque à l'exemplaire d'Henri LEVEQUE, tel qu'il m'est parvenu. Voici toutefois la photocopie du texte correspondant, que j'ai faite en 1991 sur l'original du manuscrit, alors conservé à la mairie de La Haute Chapelle :

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

C'est ici que se situe le passage qu'Henri LEVEQUE a inséré dans son discours. Je vous renvoie donc à son brouillon pour que vous puissiez consulter ce passage, amplement "caviardé" par votre chère "grande figure".

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Pour conclure, cher M. Jacques BROCHARD, maintenant que je vous ai démontré, preuves en mains, comment Henri LEVEQUE "travaillait" les documents pour réécrire l'Histoire à sa façon, je voudrais bien savoir si vous oserez toujours parler, à son sujet, d'"intelligence des choses du passé".

Comme il commence à se faire tard ce soir, je vous laisse méditer ces faits précis, divulgués d'une façon qui, je l'espère, ne vous semblera plus cette fois-ci trop hâtive ni trop péremptoire.

Je lirai avec l'intérêt que vous imaginez votre réponse argumentée et vous adresse, en attendant, mon salut normand le plus goguenard.
Le 30 avril 1974, Henri LEVEQUE (le "régisseur") et François LEVEQUE (fils de la "grande figure" que vous savez) échangèrent quelques lopins de terre par-devant Me GIRARD, notaire à Juvigny-sous-Andaine. L'acte, dont voici les 6 premières des 9 pages, nous donne le détail de l'identité des deux échangistes et, surtout, nous apprend d'où l'un et l'autre tenaient les biens échangés :

Echange du 30 avril 1974, page 1 du contrat.

Echange du 30 avril 1974, page 2 du contrat.

Echange du 30 avril 1974, page 3 du contrat.

Echange du 30 avril 1974, page 4 du contrat.

Echange du 30 avril 1974, page 5 du contrat.

Echange du 30 avril 1974, page 6 du contrat.

Bien sûr, vous éprouvez quelque difficulté à comprendre quelles parcelles étaient ainsi échangées.

Or, j'ai retrouvé le "document d'arpentage" relatif aux parcelles que François LEVEQUE apportait à l'échange. Ce sont des parcelles situées entre la cave (dont dépendait à l'époque un fournil que j'ai trouvé en ruine complète en 1991) et la ferme.

Document d'arpentage annexé au contrat du 30 avril 1974.

Au bas de ce document, je remarque pour la première fois la signature du "régisseur" et, surtout, celle de mon vendeur. Pas besoin d'être un grand psychologue pour comprendre qu'ils n'avaient pas du tout le même tempérament ni la même formation, l'un à l'évidence sûr de lui, fort en gueule, dynamique mais d'un niveau d'instruction relativement simple, l'autre profondément marqué, et peut-être dominé, voire corseté, entre autres, par une formation classique et de type scientifique. Je me permettrai d'y revenir, bien que je ne tienne pas la graphologie, loin s'en faut, pour une science exacte, ni ne m'en considère comme un expert, bien entendu. Mais je sais qu'elle aboutit parfois à des conclusions troublantes...
Le 18 décembre 1964, Jean LEVEQUE écrivit à sa belle-soeur, Françoise LEVEQUE (veuve, depuis un peu plus d'un an, d'Henri LEVEQUE, la "grande figure etc..."), le courrier suivant, relatif aux possessions qui avaient été celles de leur tante Marie sur les territoires de La Haute Chapelle et de Lonlay-l'Abbaye (à l'exclusion de ses autres possessions, notamment des fermes, sur d'autres communes) :

Etaient joints à ce courrier des "extraits de la matrice cadastrale" que j'ai eu du mal à scanner, tant les feuilles étaient grandes par rapport à mon appareil :

Et c'est à propos de cette Marie LEVEQUE que son neveu Henri nous laissait entendre que, si la Chaslerie était si délabrée lorsqu'il en prit possession, c'était de la seule faute du "régisseur". Comme si cette héritière, semble-t-il, des GOUPIL n'avait pas eu de quoi entretenir le manoir !

"Humbug!" said Scrooge; and walked across the room.
Deux ans après le décès de sa mère, François LEVÊQUE écrivit au conservateur régional des monuments historiques pour présenter son programme de "remise en état" de la Chaslerie :

Lettre du 3 septembre 1972 de François LEVÊQUE, page 1.

Lettre du 3 septembre 1972 de François LEVÊQUE, page 2.

Comme cela avait déjà été le cas avec sa signature, je suis frappé par son écriture, si introvertie, si appliquée, que je trouve aux antipodes de celle de son père, qui me paraissait à la fois tonique et désordonnée (ne témoignait-elle pas, sous toutes réserves quant à mes aptitudes de graphologue, d'un tempérament, disons, de bon vivant, exubérant et peut-être même hâbleur ?).

Je n'ai retrouvé que deux factures qui corroborent plus ou moins ce courrier :

Facture du peintre en 1973.

Facture du charpentier-couvreur vers 1973, page 1.

Facture du charpentier-couvreur vers 1973, page 2.

A la lecture de ces documents, je comprends que c'est François LEVÊQUE qui fit restaurer le pavillon Louis XIII où se trouve mon bureau. Les tomettes en ont été choisies avec goût ; il y a là une boiserie sympathique, à défaut d'être parfaite, loin s'en faut. Mais c'est au niveau de la charpente que le choix du lamellé-collé, sans doute par souci d'économie, paraît le plus contestable. Et le granite qui fut sculpté pour servir de linteau à la lucarne Est n'est pas une réussite, même s'il est probable que les précédents propriétaires en étaient fiers (puisqu'il orne un article sur la Chaslerie dans un ouvrage paru, à leur époque, à la "Sélection du Reader's Digest", sous la référence donnée en "repères bibliographiques").

François LEVÊQUE partagea sans doute la décision du choix des coloris des menuiseries de l'ensemble des bâtiments et des carrelages du bâtiment Nord. Le blanc des fenêtres était une erreur (si j'en crois les propos d'un expert en la matière, Jean-Jacques ROUCHERAY, du château de Pont-Rilly, près de Valognes), d'ailleurs très répandue mais heureusement réversible. Le bleu méditerranéen (andalou ?) de l'entrée, de la cuisine et du cabinet de toilettes du bâtiment Nord ainsi que de la chambre du logis témoignait d'un goût qui n'est pas du tout le mien. J'ai donc fait sauter tout cela dès que j'ai pu, y compris au marteau-piqueur :

Septembre 1993, Sont-ce ces bleus qui me donnaient l'air morose, et même accablé, dans la cuisine du bâtiment Nord ?

Il est vraisemblable que l'intervention la moins heureuse, et de loin, de François LEVEQUE ait consisté dans l'aménagement du bâtiment Nord. Est-ce lui qui fut à l'origine du percement de toutes les horribles fenêtres carrées que j'y ai connues ? Certes, elles donnaient de la lumière à l'intérieur du bâtiment, mais quel désastre pour les façades, notamment celle sur cour. Comme l'on sait, j'ai cherché à corriger ce que j'ai trouvé, et cela n'a pas été facile. Mais le plus problématique était à l'intérieur de ce bâtiment : selon moi, c'était particulièrement mal conçu et mal réalisé ; j'ai donc estimé devoir tout reprendre, presqu'à zéro. (Je dis presque car, parfois, je me demande si je n'aurais pas dû supprimer l'ancien plancher en béton du cabinet de toilettes du premier étage, ou bien déplacer vers le logis la porte d'entrée de ce bâtiment Nord ; mais ceci est une autre histoire, dont je reparlerai peut-être plus tard) :

14 mai 2008, grand nettoyage de printemps en cours dans le bâtiment Nord !

De François LEVEQUE, je pense ne disposer d'aucune photo. Est-ce lui, toutefois, qu'on aperçoit dans la cour, vers le milieu des années 1970, alors qu'il était peut-être encore en bonne santé et fier de sa Chaslerie ?

vue de la cour de la Chaslerie, sans doute au milieu des années 1970.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 17 Décembre 2010
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Lorsque j'ai été recruté pour diriger, au sein du groupe Suez, un établissement financier qui était aussi une société de bourse et un "spécialiste en valeurs du Trésor", j'ai dû passer un test graphologique. Il m'a été demandé d'écrire ce que je voulais et ce document, auquel était joint mon C.-V. de l'époque, a été soumis à Antoine ARGOUD.

Quand j'ai pu lire son rapport d'expertise, j'ai été frappé par sa pénétration : il m'en apprenait même sur moi ! J'espère retrouver ce rapport dans mes archives de CGM-Intermédiation.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 19 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Eurêka, je viens de retrouver l'analyse graphologique que fit sur moi Antoine ARGOUD (que j'ai évoqué ici dans un message d'avant-hier) ! C'est d'ailleurs étrange de voir à quel point mes archives professionnelles sont bien rangées quand l'on sait le chantier permanent dans lequel je vis, au moins ici...

Comme je me suis permis de porter quelques appréciations en la matière sur deux précédents propriétaires de la Chaslerie, il me semble normal de ne pas dissimuler ce que cet expert si exceptionnel avait écrit à mon sujet (même si tout n'est pas favorable, loin s'en faut, mais c'est sans doute une des règles de l'exercice).

Mais, avant de produire la pièce de ma main sur la base de laquelle il s'était prononcé et le résultat de son analyse, je voudrais, en guise de hors d'oeuvre et pour vous faire toucher du doigt sa méthode, vous montrer trois autres specimens de ses interprétations, à propos de trois candidats dont j'avais étudié le recrutement. Chaque fois, je fournis un exemplaire de l'écriture de ces candidats et le commentaire d'Antoine ARGOUD ; bien entendu, j'ai occulté ici les noms et les signatures des candidats.

1ère candidate :

2ème candidat :

3ème candidat :

Enfin, les documents qui me concernent directement :

Cette analyse a donc été effectuée à l'époque-même où j'achetai la Chaslerie.

Lorsque je lus ses six paragraphes, je fus frappé par le quatrième, car il tranchait nettement avec le parcours qui avait été le mien dans le secteur privé où j'avais, jusqu'alors, privilégié les petites structures et l'esprit commando. En particulier, il m'apparaissait s'opposer largement à l'appréciation d'Elisabeth GUIGOU qui m'avait dit, douze ans plus tôt, lorsque nous étions collègues de bureau, qu'elle ne me voyait pas faire de vieux os dans l'administrââaation mais qu'elle me conseillait plutôt une carrière en P.M.E.

Avec le recul de dix-neuf années supplémentaires, c'est le troisième paragraphe qui me paraît le plus prémonitoire. Mais ceci est une autre histoire.

Quant à l'avant-dernier, j'imagine que Thibaud le signerait volontiers. C'est en tout cas la substance de ce qu'il m'a dit lorsque je lui faisais part de mon regret de ne pouvoir coopérer plus facilement avec lui à propos de la restauration de la cave de la Chaslerie...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 20 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales - Anecdotes
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Grâce à la "tour de contrôle" du site (voir les explications sous l'onglet "Vie du site"), je consulte les informations que Google consacre à Jacques COUPPEL du LUDE et retrouve ainsi, outre la photo de ce parent des LEDIN, celles de magnifiques livres de sa bibliothèque qu'il nous avait présentés lorsqu'il nous avait fait la grâce de nous inviter, Carole et moi, chez lui, à Paris.

Jacques COUPPEL du LUDE avait été, avec Jean-Claude TRICHET, l'un des deux parrains de ma candidature à la "London Business School" en 2001.

Voyons si vous avez retenu la leçon : comment analyseriez-vous donc la signature de Jacques LEDIN (en bas à gauche du document suivant), qui vivait ici il y a trois siècles et demi ?

Signature de Jacques LEDIN.

Selon moi, il était doté d'un tempérament physique, sanguin, accrocheur, peu canalisable, son niveau d'instruction était moyen ; bref, c'était un genre d'optimiste un peu primaire, clairement content de lui dans cette Chaslerie qui avait été rebâtie trois quarts de siècle plus tôt et qui devait alors constituer le comble du chic normand dans ce recoin du bocage. Je pense que le tabellion qui a contresigné le document savait, quant à lui, rester à sa place mais était efficace dans son rôle.

Votre avis ?
Avez-vous aimé analyser le caractère de Jacques LEDIN à partir de sa signature ? Si oui, je vous propose le même exercice à propos du dernier LEDIN, prénommé Pierre-François et qui vivait au milieu du XVIIIème siècle.

La signature du dernier LEDIN figure à la fin d'une requête qui lui fut présentée, en sa qualité de "lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France", le 25 novembre 1746 par Pierre LE GRAND, écuyer, sieur de SAINT FREY, qui avait à se plaindre de son frère aîné. Celui-ci aurait propagé des informations malveillantes sur ce cadet et, pis que tout - écoutez bien ! - l'aurait empêché de broyer ses pommes pour en faire du cidre ou du bon calva...

Voici la signature de Pierre-François LEDIN, accusant réception de ladite requête en sa résidence domfrontaise, le château de Godras. Allons, je vous aide un peu : seule la signature est de la main du dernier LEDIN :

La signature du dernier LEDIN, Pierre-François.

La requête en question est conservée aux archives départementales de l'Orne, de même qu'une copie plus facile à déchiffrer et d'époque. Ces documents nous précisent que, la requête ayant ainsi été reçue le 25 novembre 1746 donna lieu le même jour à un ordre de ce LEDIN aux deux frères de comparaître devant lui dès le 9 décembre suivant, ordre qui fut délivré au frère aîné à Avranches le 3 décembre par un "cavalier de la maréchaussée de Caen". On pourra admirer au passage la brièveté des délais.

Voici l'original de la requête, avec la signature du dernier LEDIN :

Page 1 de l'original de la requête du 25 novembre 1746.

Page 2 de l'original de la requête du 25 novembre 1746.

Page 3 de l'original de la requête du 25 novembre 1746.

Page 4 de l'original de la requête du 25 novembre 1746.

Pour info, l'incident des pommes est relaté aux deux tiers de la page 2...

Quant à moi, je vous fais grâce de mon interprétation du caractère de ce personnage. Tant pis pour vous !
Marie-Françoise LAURENSOU
rédigé le Vendredi 24 Décembre 2010
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Cher Pierre-Paul

Un «membre de ma parentèle» féru de généalogie et écrivant des articles très fouillés dans le revue Héraldique et Généalogie, m'a dit ce jour avoir longuement étudié l'histoire de la famille Ledin et posséder des documents relevés aux Archives d'Alençon. Il serait, peut-être intéressant que vous vous rencontriez un jour, pour en discuter ensemble. Il semble qu'il y ait beaucoup de choses à remettre au point !..

Autre chose : j'ai réussi à obtenir une photocopie de l'acte de mariage de Henri Joseph Victor Fourcade et Renée Suzanne Labatu sur lequel figure la date de naissance de cette dernière : le 20-11-1901 à Tarbes. J'ai également obtenu la photocopie de cet acte de naissance où l'on précise : fille de Paul Pierre Etienne Régis Labatu âgé de 33 ans industriel et de Virginie Anna Guérin âgée de 26 ans, sans profession. A cette époque les indications d'âge étaient assez précises ; j'ai donc fait une recherche dans les années 1867, 1868, 1869, 1870 pour Paul Labatu et 1874, 1875, 1876 pour Virginie Guérin, mais en vain. DONC... il est plus que vraisemblable qu'ils sont originaires d'une autre commune, mais LAQUELLE ?..... C'est là que j'ai besoin de vos lumières pour continuer mes recherches. C'est le moment de demander des informations aux membres de votre famille qui ont quelques souvenirs !

En attendant, JOYEUX NOËL à Carole et à vous-même !
BONNE ET HEUREUSE ANNEE !
Bien amicalement.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 24 Décembre 2010
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@ Marie-Françoise LAURENSOU :

Merci pour ces infos. Je serai curieux d'apprendre l'argumentation de votre érudit parentélaire sur les LEDIN et suis, par ailleurs, heureux de découvrir, grâce à vous, que je suis l'arrière-petit fils de "Paul et Virginie" (bien que l'histoire de ces héros de roman finisse assez mal).

Bonne et heureuse année à Jacques, vous et vos enfants !

Bien amicalement !

La "tour de contrôle" me signale qu'un visiteur s'est connecté aujourd'hui sur notre site en utilisant les "mots clés" "Jacques de Lesdain".

Je tape ce nom sur Google et j'obtiens l'information qu'un Jacques de LESDAIN, rédacteur en chef de "L'illustration" pendant la guerre, était un collaborateur.

Or le dernier LEDIN avait affirmé être allié aux LESDAIN du Cambrésis, ce dont les prétendus érudits du XIXème siècle du Domfrontais et leurs suiveurs ont fait des gorges chaudes...

Où donc nous entraînera la recherche de parents des LEDIN au XXIème siècle ?
Guy HEDOUIN
rédigé le Mercredi 29 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Bonsoir,

Je me demande si la fonction courriel de votre site fonctionne, je vous ai écrit cette après-midi, ou bien vous n'avez pas eu le temps de le mettre en ligne.

Depuis que je lis votre site j'ai remarqué que vous souffrez du syndrome du "HORSAIN". Certains font de l'anti-parisianisme primaire, mais vous pouvez retourner la question, certains Parisiens ne supportent pas les culs terreux. Il en va ainsi de tous les individus, certains sont malléables, d'autres moins. Un petit conseil, soyez patient, le Normand met du temps à se faire à certaines idées.

Bonne soirée.