Généalogie et sagas familiales

Dominique CHADAL
rédigé le Mardi 17 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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N comme nourritures terrestres

Parmi les papiers de famille dont je suis dépositaire, figurent une dizaine de menus de fête, certains datés et d'autres non, mais tous surprenants si je les compare aux pratiques actuelles.

Je n'ai aucune indication précise sur les circonstances pour lesquelles ils ont été rédigés, mais je puis avancer quelques hypothèses sans grand risque de me tromper.

Le premier menu est daté du 7 octobre 1900. Un dimanche. J'en ai trois exemplaires, le premier au nom de "mademoiselle Julia Fourcade", un autre au nom de sa tante du côté maternel et le troisième au nom de sa future belle-sœur. J'en conclus qu'il s'agit vraisemblablement du repas de fiançailles de ma grand-mère. Une main anonyme a pris soin de rédiger les menus et de les illustrer avec un motif différent pour chaque convive. Le repas se termine par un "café Bagatelle-Park", qui semble indiquer que les festivités ont lieu dans la propriété familiale.

Julia vient de rentrer de son escapade parisienne avec son père, un voyage qui a donné lieu à des échanges épistolaires avec Maurice, déjà évoqués dans un précédent billet. Le mariage sera célébré sept semaines plus tard. Les circonstances sont suffisamment exceptionnelles à ses yeux pour que ma grand-mère ait gardé ces cartons à travers les décennies.

Les trois menus suivants sont datés de 1929 : respectivement le dimanche 29 septembre, le lundi 18 novembre et le mardi 19. À coup sûr, les fiançailles, le mariage civil et le mariage religieux de la fille aînée de Julia, Suzanne. Le carton du 19 novembre, à l'enseigne du Grand Hôtel à Pau, est orné d'un monogramme bleu et or, un M et un G entrelacés, les initiales des patronymes des deux époux.

Un dernier menu est daté du 10 décembre 1939. À nouveau un dimanche. À n'en pas douter, les fiançailles de mes parents, qui se sont rencontrés pour la première fois deux mois plus tôt et se marieront le mois suivant. Le bristol bleu est plus sobre, les temps ont changé.

D'autres cartons, au nom de "M. Maurice Maitreau", "Monsieur Maitreau", "Madame Maitreau", ne comportent malheureusement aucune date. Leur graphisme les situerait pour l'un à la Belle Époque et pour les autres durant l'entre-deux-guerres, mais je n'en sais pas plus.

Ces repas de fête comportent tous un nombre impressionnant de services : au moins six, et jusqu'à dix pour le plus impressionnant d'entre eux. Potage ou consommé, poisson ou crustacé, préparation en brioche ou en croûte, volaille, gibier, viande rôtie, légumes, salade, dessert glacé, petits fours, fruits et friandises… les lignes se succèdent sur les bristols et les mets dans les assiettes ! Seuls les fromages sont absents de ces agapes.

La liste des vins servis est à l'avenant, avec une nette prédominance des crus bordelais, sud-ouest oblige. Pas moins de quatre bordeaux blancs et de cinq bordeaux rouges, sans compter un Muscat de Samos et un champagne, pour les fiançailles de Suzanne en septembre 1929.

Je terminerai par une mention spéciale pour la bombe Nesselrode, servie lors de son mariage, quelques semaines plus tard : je lui trouve un parfum proustien ! Imaginez un dessert glacé à base de purée de marrons, de marasquin, de fruits confits et de crème anglaise…

Assiette du service Gascogne. Collection personnelle

Dominique CHADAL
rédigé le Mardi 17 Juin 2014
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O comme rue 0'Quin

Il s'agit de la dernière résidence du couple formé par Maurice Maitreau et Julia Fourcade. C'est en effet au n°6 de la rue O'Quin à Pau que mon père faisait livrer des fleurs à ma mère, du temps de leurs fiançailles ; que mon grand-père rendit son dernier souffle en décembre 1939 ; et que ma tante Jacqueline rencontra pour la première fois le jeune homme qu'elle épouserait quelques années plus tard.

Autant dire que ce nom, prononcé à l'anglo-saxonne (ô Queen !), a bercé une grande partie de mon enfance !

Intriguée par ce patronyme plutôt insolite au pied des Pyrénées, j'ai effectué quelques recherches et j'ai découvert, dans un premier temps, que le nom de cette petite rue du centre de Pau, située entre la rue Pasteur au nord-est et la rue Montpensier au sud-ouest, lui venait d'un certain Patrice ou Patrick O'Quin(1).

Rue O'Quin sur le plan de Pau.

Ce dernier fut d'abord avocat, après des études de droit à Paris. Il fut ensuite directeur de la rédaction du Mémorial des Pyrénées, à partir de 1847, avant de devenir membre du conseil général et député des Basses-Pyrénées, comme on disait encore à l'époque. Maire de Pau sous le Second Empire de 1860 à 1865, il démissionna pour raisons de santé et finit sa carrière comme trésorier-payeur général du département.

Décédé en mai 1878, à l'âge de cinquante-six ans, Patrice O'Quin fut enterré avec les honneurs dus à un personnage public. Les discours(2) prononcés à cette occasion m'ont permis d'en apprendre davantage sur son compte.

Sa famille, originaire d'Irlande, était arrivée en France à la fin du XVIIe siècle, dans les bagages, si vous me passez l'expression, du roi catholique Jacques II d'Angleterre, chassé par la noblesse protestante. La famille O'Quin s'installa à Bordeaux, dans le quartier des Chartrons, où elle prospéra dans le commerce (des vins, je suppose ? l'histoire ne le dit pas).

Le père de Patrice O'Quin, qui avait embrassé la carrière militaire, épousa une jeune Paloise et c'est ainsi que le jeune homme vit le jour dans la capitale du Béarn.

Poursuivant mes recherches, j'ai également découvert que l'immeuble jouxtant le n°6 de la rue O'Quin (le n°4, donc) n'était autre que le Grand Hôtel où, en novembre 1929, eut lieu le repas de noces de Suzanne, la fille aînée de ma grand-mère. Et la traditionnelle photo de groupe fut prise sur le perron de ce même hôtel.

[Image introuvable]

L'immeuble du n°4 rue O'Quin est mentionné dans une étude du patrimoine architectural de la ville de Pau, avec le commentaire suivant : "volume et façades monumentales composées, jardin, clôture, vestibule et escalier, ensemble très intéressant". Sa construction remonterait au Second Empire.

Mais la dernière fois que je suis passée par là, les deux immeubles, qui semblaient presque à l'abandon, avaient beaucoup perdu de leur superbe !

6, rue O'Quin à Pau. Archives personnelles.

(1) L'acte de naissance figurant dans les registres d'état civil est établi au nom de Patrice, mais c'est le prénom Patrick qui est gravé sur la stèle élevée à la mémoire des différents maires de Pau.

(2) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6472788g.r=O%27Quin.langFR.swf

N.D.L.R. : Qui reconnais-tu sur la photo de mariage de Suzy ? Moi, personne.

A titre accessoire, j'ai eu comme élève à l'E.N.A. un jeune homme très bien élevé et très bien sapé, pochette et chevalière incluses (bref, de la graine de diplomate selon moi), mais effacé et qui, malgré la qualité de mon enseignement que je ma garderai d'évoquer ici, sortit de l'école dans les choux. J'ai retrouvé récemment son nom dans la presse, son C.-V. et les propos qu'il tient illustrant, comme si c'était encore nécessaire, l'idée que des sinécures parmi les plus confortables sont réservées à ceux qui, contrairement à d'autres, se gardent bien de ruer dans les brancards.
Dominique CHADAL
rédigé le Samedi 21 Juin 2014
Vie du site - Entretien du site - Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Dis-moi, on arrive bientôt au bout de l'alphabet et je ne vais pas tarder à mettre mes neurones en vacances. Il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre pour me remplacer !

N.D.L.R. : Rien du tout ! Je compte au contraire sur toi pour explorer la généalogie des FOURCADE puisque, si j'ai bien compris, les archives pyrénéennes sont désormais en ligne...

Si, par hasard, tu manques d'inspiration, tu pourras toujours te reporter à l'onglet Généalogie et sagas familiales qui, à ce jour, témoigne de nombreuses pistes de recherche encore ouvertes.

Ainsi, à titre d'exemple (liste non limitative), quels sont nos liens de parenté avec :
- Henri IV, roi de France et de Navarre ;
- Jeanne FOURCADE, la nourrice préférée de ce dernier ;
- Jacques Marie FOURCADE (1779-1862), président à la cour royale de Pau ;
- Jean-Pierre FOURCADE, dit balais-brosse, ancien ministre ?

De même, il m'intéresserait que tu approfondisses, cartes d'état-major à l'appui s'il le faut, tes propres découvertes sur le point de départ géographique précis à partir duquel les FOURCADE ont déployé leurs ailes (de géants, bien entendu)...
Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 23 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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T comme travaux d'aiguille

Ma grand-mère Julia était née en 1882. Elle appartenait à une génération où les jeunes filles de la bourgeoisie recevaient une éducation distincte de celle des garçons, dans la mesure où le rôle qui leur était dévolu dans la société était différent de celui des hommes.

Michel Winock(1) explique cela très bien dans son livre consacré à la Belle Époque : "Les lycées comme les institutions catholiques partagent le même but : préparer la jeune fille à sa vocation, celle de gardienne du foyer. Ainsi la philosophie ne sera pas enseignée, parce que l'on craint de former des « femmes savantes ». Ni le latin, ni le grec n’ont davantage leur place. L’enseignement que l’on y dispense est surtout littéraire, auquel s’ajoutent des travaux d’aiguille et des leçons de morale. Au bout de cinq années, un diplôme d’études secondaires est délivré, distinct du baccalauréat…"

C'est moi qui souligne. Julia savait donc coudre, tricoter, broder et faire de la dentelle au crochet avec une dextérité qui fascinait mes yeux d'enfant. Heureuse époque où les taies d'oreiller et le bord du drap blanc, rabattu sur la couverture, s'ornaient d'un jour et d'un monogramme !

Napperon réalisé par Julia.

Jusque dans les dernières années de son existence, ma grand-mère resta rarement oisive : elle avait toujours un ouvrage en cours, des jours à confectionner, un ourlet à terminer ou une bobine de fil à broder posée sur les genoux, tandis que ses mains tournaient et retournaient sans bruit le crochet sur le ruban de dentelle. Toutes activités qui n'interdisaient pas les plaisirs de la conversation ni l'évocation de souvenirs que j'écoutais alors d'une oreille distraite.

De temps en temps, elle se faisait accompagner dans les "grands magasins", afin de se réapprovisionner en toile et en fournitures, et entamait aussitôt la confection d'une nouvelle nappe pour l'une ou l'autre de ses petites-filles.

J'ai retrouvé dans la bibliothèque familiale un opuscule intitulé Jours sur toile, de Thérèse de Dillmont, imprimé par Dollfus-Mieg et Cie. Ce fascicule illustré, de 54 pages, complété d'une vingtaine de planches en noir et blanc, avait pour objet de promouvoir les cotons à broder DMC fabriqués par la célèbre entreprise alsacienne.

Collection personnelle.

Le texte en sera repris dans l'Encyclopédie des ouvrages de dames, de cette même Thérèse de Dillmont, un pavé de plus de six cent pages publié en 1886, que vous pouvez consulter ici, grâce à Gallica, si le sujet vous intéresse.

Ce livre appartenait-il à Julia ? Sans doute. L'avait-elle reçu au cours de son adolescence, afin d'occuper ses loisirs à la confection de son trousseau de mariage ? Il traite donc des jours, ces "vides que l'on produit dans la toile, en groupant, au moyen de points, plusieurs fils isolés par suite du retrait de fils de chaîne ou de trame".

Je le feuillette et j'y apprends que les jours se déclinent en ourlets, en rivières (plus larges que les ourlets, elles remplacent les bordures brodées et les entre-deux de dentelle), en fonds (qui garnissent les parties ajourées d'ouvrages d'une certaine importance), en point coupé italien, en jours américains, danois, norvégiens, Reticella…

Et je ne vous parle pas des baguettes, des faisceaux, des barrettes, ni des points d'esprit alignés ou contrariés. Tout un vocabulaire qui me laisse d'autant plus rêveuse que j'éprouve déjà des difficultés à recoudre un vulgaire bouton ! Bon, en revanche, contrairement à Julia, j'ai fait six ans de latin.

C'est peut-être aussi pour cette raison que je n'ai jamais su passer le brin de laine au bout de l'aiguille à tricoter d'un geste prompt de l'index, alors que ma grand-mère faisait cela sans y penser.

Les travaux d'aiguille qu'elle réalisait à l'intention de ses petites-filles étaient de deux sortes. Les ouvrages tricotés, que nous appréciions toutes trois modérément, chandails, chaussettes, maillots de bains en laine qui grattent dès qu'ils sont mouillés, ne sont plus présents que sur de vieilles photos en noir et blanc comme celle-ci.

Archives personnelles.

Mais les ouvrages plus raffinés, lourdes nappes pour huit, dix ou douze couverts, serviettes de table, napperons, ont traversé vaille que vaille les années. Même si nous n'avons plus aujourd'hui le personnel pour les repasser et les amidonner, ils n'en restent pas moins le charmant témoignage d'un mode de vie révolu !

Napperon, détail.

(1) Michel Winock, La Belle Époque, Éditions Perrin, collection Tempus n°44, paru en 2003, 429 pages, chapitre 8 Les femmes à la Belle Époque, p.167

Dominique CHADAL
rédigé le Vendredi 27 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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X comme inconnue

Je considère ici l'inconnue au sens algébrique du terme, bien entendu. Alors, combien d'inconnues dans mon équation ? Une dizaine, au moins !

Difficile de trouver une accroche à partir de la vingt-quatrième lettre de l'alphabet en lien avec ma grand-mère Julia, qui est l'incontestable vedette de ce challenge. J'ai bien un cousin polytechnicien, sorti dans la botte, mais il s'agit d'une branche collatérale, alors, permettez-moi de ruser un peu, j'espère qu'il ne m'en voudra pas…[img:250]X-0.jpg.Source Photo Pin.[/img]J'ai décidé aujourd'hui de dresser la liste, non exhaustive, des inconnues qui subsistent dans l'histoire de Julia et de son époux, Maurice Maitreau. L'occasion, également, de préparer une prochaine escapade dans le Sud-Ouest, pour éclaircir certains épisodes de l'histoire familiale.

Voici, pêle-mêle, les questions que je voudrais aborder.

Le rôle de Maurice Maitreau comme conseiller municipal d'Oloron-Sainte-Marie, sous la mandature d'Amédée Gabe, après la guerre de 1914-1918.

Mes seuls indices à ce jour sont des photos prises lors de la visite de Gaston Doumergue, Président de la République, dans cette sous-préfecture des Basses-Pyrénées, annotées par ma tante Jacqueline, et une ceinture tricolore, agrémentée de pampilles dorées, pieusement conservée en tant que relique familiale.

Deux pistes pour savoir ce qu'il en est de ces fonctions officielles : la consultation des archives communales d'Oloron (série D Administration générale de la commune et série K Élections, si j'ai bien compris) et la consultation des archives départementales (série 3M Comptes-rendus d'élections).

Les lieux d'habitation successifs du couple Maitreau-Fourcade (Goès, Oloron, Lons, Pau…) et du couple Fourcade-Caperet (Pau, les propriétés Bagatelle-Park, Auteuil-Lonchamp, Labourie à Lons…).

Là, je compte sur la consultation des listes électorales, des recensements et du cadastre pour en apprendre davantage sur les dates auxquelles mes grands-parents et arrière-grands-parents ont déménagé.

Les événements marquants (mariages, visite de Gaston Doumergue à Oloron, mobilisation générale de 1914…)

Une consultation de la presse locale devrait me permettre d'en apprendre suffisamment sur l'environnement politique, social, économique de ma famille maternelle. L'occasion, également, de vérifier si certaines photos parvenues jusqu'à moi n'étaient pas à l'origine des photos de presse.

Les dates de décès d'Eugénie Morel, mère de Maurice Maitreau, et d'Eugénie Caperet, mère de Julia Fourcade.

La consultation des tables décennales aux archives départementales devrait me permettre d'obtenir sans trop de difficulté une copie de ces précieux documents, une fois dates et lieux exacts connus.

La date exacte de naissance de Paul Maitreau en 1902, de façon à obtenir l'acte correspondant. Même processus.

La date exacte de décès de Geneviève Maitreau, sœur jumelle de ma mère, en octobre 1918, de façon à obtenir une copie de l'acte. Toujours le même processus.

Le contrat de mariage de Maurice Maitreau et de Julia Fourcade, signé le 20 novembre 1900 devant Maître Monguilan, notaire à Pau.

Là, je compte beaucoup sur la consultation des minutes notariales aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques. Quatre notaires au moins répondent au même patronyme, mais avec une date précise de signature du contrat, je devrais pouvoir m'en tirer sans trop de peine.

Les jugements du tribunal civil, liés aux querelles familiales autour de la succession de Théodore Fourcade.

L'arrêt de la cour d'appel de Pau, daté du 18 février 1935, me fournit quelques dates clés : un premier jugement avait été rendu par le tribunal civil le 19 février 1930 et un autre jugement avait été rendu par le même tribunal le 21 juillet 1934.

J'ai cru comprendre que les registres des jugements des tribunaux étaient classés en série U.

Les quelques journées programmées dans les Pyrénées-Atlantiques en septembre prochain risquent d'être bien remplies ! D'ici là, j'ai intérêt à faire un tour dans ma bibliothèque et à relire quelques précieux guides(1)…

(1) Marie-Odile Mergnac, Retrouver un ancêtre maire ou conseiller municipal, Archives & Culture, 2013, 72 pages.

Philippe de Montjouvent, Dépouiller les archives des notaires, Éditions Autrement, 2009, 79 pages.

Véronique Tison-Le Guernigou, Explorer les archives judiciaires XIXe-XXe siècles, Éditions Autrement, 2012, 80 pages.

N.D.L.R. : La botte ? N'exagérons pas. J'ai fini dans les 30èmes sur 300. Mais j'ai été 2ème de ma promo à partir du moment où je me suis mis à travailler, c'est-à-dire au dernier des 3 semestres notés. Procrastination, je n'ose ajouter : déjà. C'était pour pouvoir entrer à l'E.N.A. sur titres, c'est-à-dire sans avoir à me taper le programme du concours, difficile à mes yeux d'alors.

A ma décharge, le futur major avait bénéficié d'un traitement de faveur ; il avait disposé d'une chambre individuelle à l'infirmerie, ce qui lui avait permis de bosser tranquillement sans être dérangé par ses camarades de casert (= chambrée) ; les miens jouaient souvent au foot dans notre piaule, avec une balle de tennis, et au milieu de posters représentant des pépés à poil sur tous nos murs et même au plafond. Il est vrai que le dénommé H.C. nous surclassait là aussi : il avait en effet fréquenté prématurément une hôtesse de l'air qui n'en était pas à ses premières heures de vol et qui lui avait laissé quelques souvenirs cuisants, d'où les soins particuliers dont il était entouré. Comme moi, il a ensuite travaillé dans la banque, ce qui est une autre façon de côtoyer la canaille ; il y a, je crois, convenablement réussi.

Bonsoir Pierre-Paul,

Un Pierre-Paul célèbre, contemporain de la Chaslerie :

Autoportrait de Pierre-Paul RUBENS.

Alors bonne fête et passez un bon dimanche !

N.D.L.R. : Mon anniversaire qui tombe un 1er janvier a déjà tendance à passer à la trappe. Alors merci beaucoup, votre message me va droit au cœur ! Grâce à vous, il ne sera pas dit que personne n'aura songé à me souhaiter ma fête !
Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 30 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Z comme zoom

Je n'ai pas éprouvé trop de difficulté à choisir ce terme pour illustrer la dernière lettre de l'alphabet et clore ainsi le challenge AZ 2014, dédié à ma grand-mère Julia.

Comme chacun sait, le zoom est un objectif photographique à focale variable, permettant de réaliser, notamment s'il s'agit d'un zoom "trans-standard", aussi bien des portraits et des gros plans que des vues plus générales, en passant du téléobjectif au grand-angle.

Et c'est bien ce que j'ai tenté de faire durant tout ce mois de juin : tantôt, je me suis focalisée sur Julia, tantôt j'ai élargi mon champ de vision à son entourage, son mari, ses frères, ses enfants, aux époques qu'elle a traversées et aux lieux où elle a séjourné.

La référence à la photographie m'est venue tout naturellement. Je suis dépositaire d'un grand nombre de clichés, dont certains fort anciens, et c'est en partie par ce biais que je me suis intéressée à la généalogie. Il s'agissait d'identifier ces inconnus, de mettre un nom sur ces visages et de dater avec plus ou moins de certitude l'époque où les photos avaient été prises.

J'ai alors réalisé que j'avais fort bien connu ma grand-mère, qui était née au XIXe siècle, et que mes propres petits-enfants étaient nés au XXIe siècle ! L'écart me parut soudain considérable. Les modes de vie étaient, à mon sens, radicalement différents. Je me trouvais entre les deux, en quelque sorte investie d'une mission, celle de transmettre une mémoire qui risquait de s'effacer au fil du temps. Vous connaissez l'histoire des bibliothèques qui brûlent lorsque disparaissent les porteurs de traditions orales…

Mais revenons à la photographie. Je vous propose aujourd'hui quatre portraits au format "carte de visite" et un dernier vraisemblablement réalisé dans une cabine Photomaton.

Le portrait "carte de visite"

Il fut inventé par le célèbre photographe français André Adolphe Eugène Disdéri (1848-1889), qui avait ouvert un studio boulevard des Italiens à Paris dès 1854. Nous étions alors sous le Second Empire, une trentaine d'années après les premières expériences de Niepce et quinze ans après les premiers daguerréotypes.

Disdéri cherchait à réduire les coûts de production, avec une chambre munie de plusieurs objectifs, afin d'obtenir de quatre à huit portraits sur une même plaque. Les portraits pouvaient être identiques, s'ils étaient réalisés en une seule pose, ou différents, s'ils étaient réalisés en plusieurs poses, grâce à un châssis mobile faisant glisser la plaque sensible au fond de la chambre.

Une plaque de 18 cm sur 24 cm permettait ainsi d'obtenir huit vues de 6 cm sur 9 cm en un seul tirage. Les clichés étaient découpés et collés sur un carton rigide, de dimensions légèrement supérieures, avec le nom et l'adresse du photographe, qui conservait par devers lui les négatifs pour des retirages éventuels. Les tarifs étaient dégressifs.

Le procédé breveté par Disdéri fut bientôt repris par de nombreux studios photographiques, en province comme à Paris. À l'origine plutôt réservée à l'aristocratie, la mode du portrait "carte de visite" fut bientôt imitée par la bourgeoisie, avec un succès grandissant qui perdura jusqu'au moment où la carte postale prit le relais.

Voici quatre portraits "carte de visite" de ma grand-mère. Les deux premiers proviennent du studio Chilo, installé 47 rue Porte Neuve à Pau : ils sont caractéristiques d'une époque où les temps de pose étaient relativement longs et nécessitaient une certaine immobilité de la part du sujet, d'où le guéridon sur lequel s'appuie la petite fille ou le prie-Dieu sur lequel est agenouillée la communiante. Julia était née en mai 1882, ces portraits ont donc été vraisemblablement réalisés au tout début des années 1890.

Julia Fourcade enfant.

Julia Fourcade en communiante.

Julia Fourcade jeune fille.

Julia Fourcade jeune femme.

J'aime beaucoup le troisième portrait, en léger profil, réalisé par le studio Subercaze, un peu moins celui réalisé par le studio Véran. Je trouve néanmoins dans ce dernier une sorte de mélancolie dans le regard, qui me rappelle ma mère. Je pense qu'ils sont tous deux antérieurs au mariage de Julia, en novembre 1900.

Les cabines automatiques Photomaton

Là, plus de studio, plus de mise en scène, plus de photographe opérant derrière un volumineux appareil sur pied. Le sujet "se tire le portrait" sur un fond neutre, selon une pose standardisée.

Si le premier appareil de photographie automatique fut testé à l'Exposition universelle de 1889, il faudra néanmoins attendre Anatol Josepho, Américain d'origine russe, pour voir se développer la première cabine photographique automatique payante. Le brevet en fut déposé en 1925 et la cabine photo, qui délivrait une bande de huit portraits en huit minutes, contre une pièce de 25 cents, connut un succès immédiat.

Les droits en furent acquis par un groupe d'investisseurs américains dès 1927 et c'est de cette époque que date l'entreprise Photomaton.

Le succès phénoménal de la cabine automatique dans les décennies suivantes provient à la fois de l'engouement pour la photographie en général et du besoin de plus en plus fréquent de fournir des preuves de son identité sur toutes sortes de documents administratifs. Le principe a évolué avec la transformation de la société et de l'univers de la photo (passage du noir et blanc à la couleur, apparition de la photo numérique, détournement à des fins artistiques, développement de l'événementiel…).

Voici un portrait de ma grand-mère, réalisé vers la fin de sa vie, dans une cabine automatique. Nous sommes alors dans la première moitié de la décennie 1960. Il me permet un dernier clin d'œil : ce petit ruban de gros-grain autour du cou que Julia affectionnait particulièrement, était-il destiné à dissimuler les outrages du temps ?

Julia Fourcade vers la fin de sa vie.

Sources :
- Encylopædia Universalis, article sur André Adolphe Eugène Disdéri.
- Bibliothèque nationale de France, exposition virtuelle intitulée "Portraits/Visages-Double face".
- Site de l'entreprise Photomaton, page intitulée "Photomaton, plus de 75 ans d'histoire(s) !"

N.D.L.R. : Bel effort !

Bonjour,

On parle souvent de la famille Ledin de la Chälerie, mais il existait une autre branche des Ledin au lieu de la Guerche, tout près de la Châlerie et dont le plus ancien représentant authentifié fut un nommé Guillaume, Sieur du Rocher et de la Guerche, époux de Marie Le Court (+1609).

Quelqu'un a-t'il des renseignements sur cette branche et fut-elle cousin des Ledin de la Châlerie ?

N.D.L.R. : Bonjour à notre nouvel intervenant.

La Guerche est un "village" (=lieu-dit) de la commune actuelle de La Haute-Chapelle, distant d'environ 700 mètres de la Chaslerie. De même, le Rocher est un village de Lonlay-l'Abbaye, à peine plus éloigné et qui était encore la propriété de mes prédécesseurs quand ils m'ont vendu la Chaslerie en 1991. La Guerche et le Rocher étaient surtout la propriété du dernier LEDIN, puis de son gendre VASSY, avant la Révolution et la vente des Biens Nationaux qui en résulta.

J'ai entendu parler d'une famille LEDIN à la Guerche mais, dans mon souvenir, il était prétendu qu'elle n'était pas noble. La proximité géographique et l'homonymie sont néanmoins remarquables et, en première approche, il paraît probable que cette famille n'était pas sans lien avec les LEDIN de la CHASLERIE.

En réalité, le chartrier de la Chaslerie a, à ma connaissance, disparu à la Révolution. On le retrouve vers 1820 lorsqu'il est vendu au poids au dénommé CAILLEBOTTE, érudit local auto-proclamé dont les idées favorables à la Révolution ont pu distordre la vision de ces vieux papiers et contribuer à l'abaissement des mérites des LEDIN pour rehausser ceux de GOUPIL et de ses successeurs, bénéficiaires du bradage ainsi organisé. Ces derniers, tenant désormais le haut du pavé après leurs faciles acquisitions, n'avaient évidemment pas intérêt, notamment dans le climat de l'époque, à ce que soient vantés leurs prédécesseurs évincés. Des pièces de ce chartrier ont réapparu vers 1950 quand un dénommé DURAND de SAINT-FRONT faisait commerce de vieux papiers à Paris et les a dispersées. Il reste cependant un "fonds DURAND de SAINT-FRONT" aux Archives de l'Orne mais, de même que d'autres documents anciens relatifs aux LEDIN, il n'y a que marginalement été classé et exploité.

Le problème vient de ce que, depuis CAILLEBOTTE, ses suiveurs et autres érudits locaux auto-proclamés se sont contentés de colporter ses thèses orientées, selon la technique qu'on appelle aujourd'hui le "copier-coller", technique bien connue des flemmards. Jamais, à ma connaissance, la distorsion de la réalité opérée par CAILLEBOTTE n'a été expertisée. De nos jours, le résultat de cette approche contestable se retrouve, de temps à autre, dans les travaux publiés par l'association "Le Pays Bas-Normand".

Enfin, s'agissant des descendants contemporains des acheteurs de Biens Nationaux du secteur, plusieurs sont encore "fieffés" dans le voisinage mais le plus souvent sans "goût authentique des choses du passé" (pour reprendre l'expression de l'un d'entre eux), de sorte que leurs manoirs respectifs sont souvent mal entretenus et, parfois même, à l'abandon, ce qui est fort regrettable de mon point de vue. Cela n'empêche pas quelques-uns d'entre eux de porter beau. Parfois, l'on apprécie ici de leur rabattre le caquet, comme ils le méritent à l'évidence, et ce d'autant plus que plusieurs d'entre eux (pas tous, Dieu merci) sont objectivement antipathiques et/ou d'un invraisemblable radinisme.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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J'ai voulu redécouvrir Montastruc-la-Conseillère, village dont était originaire ma grand-mère maternelle, Julietotte.

14 août 2014.

Dans mon enfance, nous ne nous y rendions guère car nous n'avions pas dû y conserver de cousins.

Je n'ai rien aperçu d'extraordinaire lors de mon passage.

Il y a là un château en bon état :

14 août 2014.

Peut-être ai-je des ancêtres qui y ont été servantes.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Aout 2014
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En route vers Saint-Sul !

14 août 2014.

On passe devant l'endroit où étaient implantés les baraquements militaires où mon père avait été cantonné, ce qui avait valu à ce bidasse en rupture avec sa famille le plaisir de faire la connaissance de la fille du bistrotier du coin, "belle plante, élégante et attrayante" d'après les bigotes du secteur, dont l'épouse du notaire de l'époque, Mme CHABERT. On connaît la suite.

Aujourd'hui, ces baraquements ont disparu. Dans cet endroit, toujours dégagé comme dans mon enfance, ils ont fait place à un "complexe sportif", évidemment désert :

14 août 2014.

14 août 2014.

Enfin, nous y voilà !

Tiens, le nom est également indiqué en occitan. C'est nouveau, ça !

14 août 2014.

Je passe à côté de la gare. Elle n'a pas vraiment changé :

14 août 2014.

L'établissement de bains-douches municipal, où ma mère m'entraînait pour me récurer, a été transformé en piscine :

14 août 2014.

J'essaye de retrouver la maison où habitait "la Tortue", une tante de Julietotte. Mais elle a été rasée, au bénéfice d'un parking :

14 août 2014.

Je poursuis en apercevant une entrée de "Chicago", le quartier mal fâmé du Saint-Sul de mon enfance. Tout y est désormais tranquille et nickel :

14 août 2014.

Sur la grand place faisant face au "café CARTOU", la priorité a été donnée à la circulation des automobiles. Surtout, le château d'eau, immense à mes yeux d'enfant, a disparu :

14 août 2014.

Enfin me revoici devant le "café CARTOU" :

14 août 2014.

Le café CARTOU vers 1935.

Le café CARTOU vers 1939.

Où sont passées les inscriptions relatives à un commerce de chaux et ciments qui ornaient la façade ? Remplacées par un badigeon moderne sans âme... Et où est passé mon caniveau favori ? Disparu... Et la tente arborant l'étendard "Café CARTOU" ? Disparue ; même les ouvertures du rez-de-chaussée ont été modifiées... Plus de plantes, plus de tables, plus de parasols aux noms de bières ou de pastis ; là aussi, tout a été ratiboisé et laminé pour favoriser la bagnole...

A gauche, il n'y a plus ce maréchal-ferrant à la belle moustache blanche chez qui j'avais interdiction de me rendre. Mais, à droite, on trouve toujours le marchand de journaux chez qui Julietotte m'achetait des réglisses et tous les joujoux de pacotille dont je pouvais rêver ; j'entre, l'intérieur de l'échoppe est désormais aseptisé, je n'en retrouve ni les couleurs, ni les odeurs de roudoudou, je dis aux tôliers que je suis un vieux client, ils s'en balancent comme de l'an 40...

Signe des progrès de l'hygiène dans les campagnes, le "café CARTOU" a été remplacé par une pharmacie. Mais, autre signe des temps, celle-ci a déjà fermé et le fonds est à vendre.

P.S. : En comparant les 3 photos précédentes, je comprends que les ouvertures du rez-de-chaussée n'ont pas changé. Mais le "café CARTOU" était beaucoup plus petit que dans mon souvenir ; il n'occupait que les 3 travées de droite, et non 5 comme la peinture moderne me l'a d'abord fait croire. Je ne suis pas monté dans les étages ; les chambres étaient au premier. Ni allé au fond de la cour, où se trouvaient les niches des chiens et les w.-c. extérieurs...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 18 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Poursuivons ma redécouverte de Saint-Sul.

En face du Café CARTOU...

14 août 2014.

il me semble qu'on vendait des graines dans la maison de gauche, dont j'ai dû être témoin de la construction.

Un peu plus loin sur le même trottoir, il y a toujours une boucherie :

14 août 2014.

Plus loin encore, la maison de Maître CHABERT, notaire, n'a pas changé. Je ne l'ai pas photographiée.

En face, le terrain vague où le "Père CARTOU" (dit "le Pater") m'emmenait ramasser des escargots a été loti. Pas de photo non plus.

On arrive alors au coin avec l'Avenue Yves BONGARS :

14 août 2014.

La couturière de ma mère (dont l'amant - il faut suivre, je parle de Georgette - était un franc-maçon notoire, illustre, paraît-il, au moins localement, et de haut grade) habitait l'une de ces premières maisons sur la route d'Azas :

14 août 2014.

Avenue Yves BONGARS, les locaux de "L'arçonnerie française" ne sont plus noirs de suie mais ont été peints en ocre :

14 août 2014.

Juste à côté, en bordure de la rue de l'arçonnerie, où le Père GUIBERT (un mangeur de chats, me disait-on) ramassait les ordures avec sa carriole à cheval...

14 août 2014.

... la maison de mes grands-parents maternels est toujours debout (plus précisément celle de Julietotte et du Pater, une fois retraités et jusqu'à ce que Julietotte, devenue veuve, vienne s'entasser avec nous dans notre appartement parisien) :

14 août 2014.

Je la contourne. Les gogues ont disparu du fond du jardinet...

14 août 2014.

... mais le puits, avec la roue que j'aimais tourner, est prêt à fonctionner sous la vigne suspendue :

14 août 2014.

Je sonne à la porte. Une vieille femme, poussant un déambulateur et accompagnée d'une aide-soignante, m'ouvre.

Je reconnais à gauche le petit living-cuisine, même si l'évier où nous nous lavions n'est plus à droite de la fenêtre mais sur le mur d'en face. J'aperçois, derrière cette pièce, la chambre biscornue de la Julie (le sol n'a pas changé) et, à droite de l'entrée, celle où je m'endormais dans un lit de cuivre, très profond car complètement défoncé par mes sauts et cabrioles, en parcourant "Le Hérisson" ou "Marius", qui constituaient l'essentiel des lectures de mes grands-parents (là, un petit cabinet de toilettes a fait son apparition).

Je m'écarte de la maison (les trottoirs sont impressionnants ; ils n'existaient pas, de mon temps)...

14 août 2014.

... non sans jeter un dernier regard vers le jardinet, toujours surplombé par "L'arçonnerie" :

14 août 2014.

Je marche quelques centaines de mètres vers "là où le soleil touche la terre" mais ne retrouve plus la maison de la petite voisine, Evelyne (prononcer Evely-neu, sans oublier l'accent. Très important, l'accent de Toulouse).
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 19 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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J'ai marché jusqu'au pont suspendu au-dessus de l'Agoût, dont les culées sont fidèles au poste :

14 août 2014.

14 août 2014.

A gauche, le paysage est toujours le même, avec le pont de la S.N.C.F. :

14 août 2014.

A droite, j'aperçois l'endroit où, d'après ce qu'elle m'en a dit, le Pater a appris à ma mère à nager.
Brrr, l'eau y est bien loin d'être une onde pure...

14 août 2014.

Surtout, la grande bâtisse de briques a disparu, remplacée par un truc blanc en béton :

14 août 2014.

Je retourne sur mes pas...

14 août 2014.

... m'aventure à travers "Chicago"...

14 août 2014.

... et me retrouve devant un monument consacré à l'illustre local (on est laïque et républicain ou on ne l'est pas, air connu)...

14 août 2014.

... sur une place dont le choix du nom a dû faire l'objet d'une étude particulière :

14 août 2014.

Là, j'aborde quelques autochtones, qui attendent leurs potes pour entamer une partie de boules :

14 août 2014.

L'un d'eux, particulièrement loquace, m'apprend où vivait Emma PRAT, décédée à 102 ans et qui était la fille de "la Tortue", c'est-à-dire, si vous m'avez bien suivi, la cousine germaine de Julietotte.
Je ne reconnais pas l'endroit :

14 août 2014.

Le bonhomme se rappelle ma mère, "une jolie fille bien en chair".
J'organise immédiatement, entre lui et cette dernière (sur laquelle "il a plu sur la marchandise", comme on dit à Saint-Sul, et qui effectue en ce moment sa cure annuelle à Vichy où j'ai dû, en début de mois, faire l'aller-retour de la Chaslerie pour la déposer), ce qu'en jargon d'IBM, Carole appelle un "conference call" :

14 août 2014.

Je me présente alors comme "le petit-fils de Julietotte, du Café CARTOU, et du père RIGAUD". Le bonhomme me répond : "On l'a compris. Vous avez le même gabarit que lui et vous lui ressemblez. C'était un type bien." (sic)
Je suis rassuré d'apprendre que, de nos jours, les bonnes habitudes ne se perdent pas et qu'en particulier, nombre de Saint-Sulpiciennes ont toujours la cuisse légère.
Le bonhomme que j'interroge se souvient également de COUCASSOU, un pilier du Café CARTOU, garde-barrière de son état et qui ne se lavait jamais, de sorte que, moi non plus, je ne l'ai pas oublié, même s'"il est mort depuis longtemps."
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 19 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Arrivé à ce stade de mon exploration, le moment paraissait venu que j'aille saluer les mânes de mes ancêtres au cimetière du coin.

J'ai erré dans les allées, étonné de constater la qualité des édicules funéraires, bien supérieure ici à ce que j'observe en Normandie, par exemple.

J'ai fini par trouver deux croque-morts qui faisaient le pied de grue au bord d'une tombe ouverte en attendant son dernier macchabée et qui m'ont renseigné.

La tombe de mon grand-père Julien RIGAUD se trouve à proximité de l'entrée du cimetière, tout de suite à gauche en entrant, en face du monument aux morts de 14-18 :

14 août 2014.

14 août 2014.

14 août 2014.

Qui était ce "camarade de la Résistance" ? Etait-ce mon grand-père ? On le dirait, vu les dates.
Et que signifie "A S", sous la croix de Lorraine ?

Je lis que Freddy, demi-frère de ma mère, est mort en 2007.

Se trouve à côté une tombe que j'imagine être de parents de l'épouse de mon grand-père maternel, ce qui suppose une certaine entente familiale, malgré tout :

14 août 2014.

Notre petite Julietotte repose un peu plus loin, toujours sur la gauche du cimetière :

14 août 2014.

Les inscriptions s'effacent petit à petit et je peine à les lire. Je comprends toutefois que ma grand-mère est enterrée avec ses parents et près du Pater :

14 août 2014.

Lors de ma promenade initiale, j'ai remarqué la tombe des De COËNE :

14 août 2014.

J'ai téléphoné à ma mère, à qui j'ai donc pu apprendre le décès de sa demi-sœur Malu, dont elle avait été très proche, ainsi que de ses neveux, Brigitte et Paul. Quelle hécatombe !

Le mari de Malu n'est pas là, me semble-t-il. Louis De COËNE était un héros de la Résistance.

Louis et Malu en 1951.

De nationalité belge, il avait été parachuté plusieurs fois en possession d'une pastille de cyanure, à ingurgiter au cas où il aurait été pris. La guerre avait cependant détraqué ce fils de famille qui, dans les années 50, si je me souviens bien, avait été le cerveau d'un cambriolage célèbre, celui de "La colombe d'or" à Saint-Paul-de-Vence. Il y avait eu un article illustré dans "Paris-Match" mais je ne retrouve pas trace de ce triste fait-divers sur la toile. Défendu par Maître FLORIOT, grand ténor du barreau, Louis avait été acquitté. Mais, devenu alcoolique, il était décédé peu après.

J'écrivais, au début de ce message, que les tombes de Saint-Sul étaient "top", comme si les habitants de cette campagne voulaient paraître plus prospères dans l'éternité qu'ils ne l'avaient été de leur vivant.

En voici un nouvel exemple, commenté par mes nouveaux copains, les croque-morts de Saint-Sul :

14 août 2014.

On a les temples qu'on peut, mon bon Monsieur.

14 août 2014.

14 août 2014.

Il paraît que cette merveille a coûté à son titulaire la bagatelle de 150 000 €. Il est vrai que le marbre, avec ses reflets larges et profonds, a dû être importé et qu'il a fallu plusieurs jours à une grue pour installer tout ce bazar.

Je remarque toutefois que l'entrepreneur, outre qu'il ne connaissait pas l'orthographe, a travaillé comme un cochon :

14 août 2014.

Espérons, pour le boursicoteur en question, qu'il pourra encore faire jouer la garantie décennale !

P.S. du 21 août 2014. : Je précise ici, à toutes fins utiles, que je n'ai jamais été présenté au Père RIGAUD ni, encore moins, à son épouse. Dans le même ordre d'idées, ma mère n'a rien reçu en héritage au décès de son père, tout étant allé aux enfants légitimes, comme le code civil les qualifiait à l'époque. En revanche, j'ai un peu connu Freddy, qui, je crois, n'était pas bon à grand chose, et assez bien Malue, son mari et ses enfants, au moins jusqu'à notre départ à Dakar, en 1959. Et l'on se souvient peut-être que notre site favori m'a permis de correspondre pendant quelques semaines en 2010 avec une autre demi-sœur de ma mère, surnommée Suzou.
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Après Tarbes, je suis repassé à Aucun, que Dominique CHADAL avait déjà exploré il y a deux ans :

15 août 2014.

J'ai commencé par un tour à l'église du village...

15 août 2014.

15 août 2014.

15 août 2014.

15 août 2014.

... où j'ai parcouru les explications rédigées...

15 août 2014.

15 août 2014.

... par un très probable parent :

J'ai particulièrement observé les fonts baptismaux où une kyrielle de mes ancêtres ont dû connaître leur premier bain...

... le bénitier où ils trempaient le bout de leurs doigts gourds...

... ainsi que le confessionnal où ils devaient venir confier toutes leurs turpitudes (ou presque) :

Enfin, j'ai escaladé les galeries d'où, dans la chaleur montante, ces fiers montagnards devaient assister à l'office :

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Un tour dans le village d'Aucun vous tente-t-il ?

A la recherche de cousins FOURCADE, j'ai d'abord pensé à jeter un coup d'œil au monument aux morts :

15 août 2014.

Apparemment, il ne devait plus rester beaucoup de parents dans le pays.

J'ai posé la question à quelques autochtones. Ils n'ont su me citer que la gardienne du musée local et bistrotière par la même occasion.

Pas de chance, elle venait de perdre son gendre, dénommé DELGADO. Donc le musée et le débit de boissons étaient fermés :

15 août 2014.

Il ne me restait plus qu'à déambuler dans le village...

15 août 2014.

15 août 2014.

... et, dans l'ensemble, ce que j'y ai vu m'a plu. A l'évidence, malgré la rudesse des moyens du bord...

15 août 2014.

... on connaît la belle ouvrage dans cette vallée :

14 août 2014.

15 août 2014.

15 août 2014.

15 août 2014.

... du moins, si l'on fait abstraction de certaines reprises hideuses en ciment :

15 août 2014.

Après un dernier regard vers les pierres du musée dont les protubérances me rappelaient les décors des fonts baptismaux et du bénitier de l'église voisine...

15 août 2014.

15 août 2014.

... j'ai repris le volant de ma fidèle Kangoo, garée devant le Café FOURCADE...

15 août 2014.

... en me promettant de revenir dans ce pays avec Carole, pour enfin faire la connaissance de ma cousine la bistrotière du cru.

P.S. : De retour à la Chaslerie, j'ai découvert sur l'annuaire en ligne qu'il resterait deux foyers FOURCADE à Aucun, un André (05 62 97 12 03) et un Daniel (05 62 97 49 01). On tâchera d'aller un jour les saluer.

P.S. 2 : Je m'en doutais mais il paraît plus que probable que j'aie pas mal de sang Maure. Voici qui nous renverrait avant l'an 732... On dirait qu'André FOURCADE, qui avait rédigé la pancarte dans l'église, est décédé en 1999 ; ma cousine serait donc sa veuve.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 29 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Je suis en train de scanner des photos sur le 1er album de photos de mon père, qui couvre la période 1947-janvier 1955.

Les voici dans l'ordre chronologique.

J'ai déjà indiqué dans quelles circonstances un peu pénibles mon père avait dû s'engager dans l'armée :

Henri et Paul FOURCADE en 1947 à "la petite vitesse" à Tarbes.

Paul FOURCADE en 1947, à l'âge de 20 ans.

Deuxième classe au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn)...

... il a rencontré "la fille du Café CARTOU"...

Simonne CARTOU en 1948, à l'âge de 20 ans.

Simonne et Juliette CARTOU à la terrasse du "Café CARTOU" en 1948.

... qui commençait à étudier l'Anglais à Toulouse :

Simonne CARTOU en 1948.

Paul FOURCADE en 1948.

Pierre LEUTARD, Paul FOURCADE, Simonne CARTOU et un homme non identifié à Toulouse en 1948.

Paul FOURCADE et Simonne CARTOU à Toulouse en 1948.

Simonne CARTOU et Paul FOURCADE sur l'Agoût à Saint-Sulpice-la-Pointe en 1949.

Paul FOURCADE et Simonne CARTOU à Strasbourg en 1949.

Paul FOURCADE et Simonne CARTOU en Angleterre en 1949.

Il n'existe aucune photo du mariage de mes parents, en janvier 1951, mais voici leur premier domicile, en juin 1951, "la Fourmi", Bel Air, par Saint-Malo-de-Beignon :

Le premier domicile de mes parents.

J'imagine que l'annonce de la grossesse de ma mère a favorisé un certain rapprochement entre mes parents et mes grands-parents paternels ; les voici, tous ensemble, à l'été 1951 :

Deux générations de FOURCADE à l'été 1951.

Voici mes parents, sans logis, au Mans en octobre 1951 :

Octobre 1951 au Mans.

J'entre en scène peu après. Me voici à l'âge de 13 jours, le jour de mon baptême :

13 janvier 1952.

13 janvier 1952.

A cette époque, je tétais encore mon père :

13 janvier 1952.

Ma première promenade, à l'âge de 6 semaines :

16 février 1952.

A 14 semaines, lors de ma première visite à Tarbes, chez mes grands-parents FOURCADE, en présence de mon oncle Georges ; pour la circonstance, ma mère arborait des mèches teintes ; je suis sur les genoux de mon arrière-grand-mère LABATU :

13 avril 1952.

13 avril 1952.

Je remarque que le fauteuil sur lequel était assise mon arrière-grand-mère se trouve aujourd'hui à la Chaslerie, mon père l'ayant fait retapisser pour l'appartement de Hyères, donc vers 1975. Mais il est toujours aussi inconfortable, de vrais noyaux de pêche.

Mes parents à l'époque de la nuit de la promotion "Extrême-Orient" de Saint-Cyr à l'Opéra :

Avril 1952.

Moi, le jour de ma première fête, à l'âge de 6 mois.
Je semblais avoir déjà quelques idées bien arrêtées sur la façon de traiter mes contemporains :

29 juin 1952.

On dirait aussi que je voulais marcher :

29 juin 1952.

A l'âge de 9 mois, dans les bras de ma grand-mère FOURCADE :

A la fin des vacances de 1952.

Mes vrais premiers pas, fin 1952 :

Fin 1952.

Mon premier Noël :

25 décembre 1952.

25 décembre 1952.

25 décembre 1952.

Il n'y a pas de photo de mon 1er anniversaire. On passe donc à mon 21ème mois, en septembre 1953 à Tarbes, à "la petite vitesse" :

Septembre 1953.

Septembre 1953.

Septembre 1953.

Septembre 1953, dans les bras de Bon-Papa.

Mon goût de la rêverie ne date pas d'hier...

Septembre 1953.

... mais voici belle lurette que j'ai renoncé à comprendre quelque chose au fonctionnement des appareils électriques de télé-transmission, aujourd'hui les ordis :

Septembre 1953.

Septembre 1953.

(A suivre)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 31 Aout 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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"La Quercynoise" et le "chemin du Riol" au temps de mon enfance (je n'ai jamais porté autant de gilets qu'à cette époque, mes parents devaient trouver ça chic) :

La maison venait d'être construite au milieu de potagers et nous en fûmes les premiers occupants.

C'est même moi qui fis fonction d'enfant de chœur lors du "baptême" de cette villa (notez la main dans la poche et la raie impeccable à laquelle mon père, alors en permission en métropole, avait dû veiller)...

Mi-1958.

Mi-1958.

... en présence de "la Cancette" (très vieille à mes yeux d'enfant) qui avait préparé des gâteaux...

Mi-1958.

... et de ma petite Julietotte qui, toujours prompte à me gâter, à me pourrir, n'avait pas dû en faire moins.

Mi-1958.

Le Saint-Céré de mon enfance...

(Le fleuriste SOURZAT était l'oncle de mon copain.)

Noëlou et Lurçat en grande conversation ; photo publiée dans

(L'homme de gauche sur la photo, en grande conversation avec Lurçat, était Noëlou, le télégraphiste de Saint-Céré que nous fêtâmes avec allégresse le jour où il nous livra un télégramme de mon père qui, quelques jours après la naissance de ma sœur, venait de rentrer d'"opérations", sain et sauf dans son campement, quelque part dans les djebels.)[img:900]Vieux-StCere-4; photo publiée dans "Paris-Match" à l'époque.[/img](La femme à gauche, maigre et tout de noir vêtue, cultivait le potager devant chez nous.)

... et le "vieux Saint-Céré" d'aujourd'hui :

(C'est à peu près à cet endroit, je crois, que mon copain GARY s'est fait écrabouiller alors qu'il circulait en vélo.)

(Ce stade n'existait pas. Il y avait là un terrain vague où le cirque PINDER avait planté son chapiteau. Je me souviens que Gloria LASSO nous avait interprété quelques-unes de ses ritournelles.)

Au terme de cette première promenade, reconnaissons-le, mon impression d'ensemble n'est pas défavorable. Certes, le coteaux de Saint-Laurent, où notre instituteur nous emmenait crapahuter (ce que je trouvais crevant) se sont recouverts de villas diverses, assez soignées en général, et les potagers de mon enfance se sont envolés. Mais, dans le "vieux Saint-Céré", les restaurations ont, pour l'essentiel, été menées avec soin.

Donc, je ne serais pas sévère dans mon appréciation de l'évolution de Saint-Céré.
Surtout arrivant de Tarbes où j'avais ressenti une atmosphère de désolation.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 12 Décembre 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
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J'ai toujours considéré que lire du BOURDIEU dans le texte n'est pas à la portée du premier con venu. Je m'y suis donc toujours cassé les dents.

Mais, grâce à mon camarade de promotion et néanmoins ami Dominique LEMAIRE, le style de ce penseur deviendrait presque lumineux.

Dominique présentait avant-hier à Paris son dernier ouvrage publié au "Scribe l'Harmattan" et intitulé "Bourdieu - Une sociologie réflexive" :

10 décembre 2014, Dominique LEMAIRE.

Cette présentation prenait la forme de lectures d'une anthologie de BOURDIEU choisie par Dominique et il est heureux pour moi que je sois arrivé au lieu de rendez-vous avec un peu d'avance sur l'horaire prévu car cela m'a permis de lire les 25 premières pages, elles limpides, du livre de Domino, ce qui fut une aide précieuse pour la suite de la soirée.

J'ai ainsi eu le temps de remarquer deux passages du 1er chapitre de l'ouvrage, que voici reproduits et qui me parlent particulièrement :

Ainsi donc, je serais, en raison de mes racines béarnaises, un partisan de la "famille souche" enclin comme tel à favoriser "des idéologies et des mouvements autoritaires ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité", et aussi un individu dont "les gesticulations masculines peuvent dissimuler un fort pouvoir des femmes"...

Heureux d'apprendre que le dicton béarnais "Arissou arissat, castagne lusente" ("bogue hérissée, châtaigne luisante") s'applique bien à moi. Mes voisins Normands sont désormais prévenus et n'ont qu'à bien se tenir ! Merci pour eux, Domino !

P.S. : Domino, tu ne crois pas que tu pourrais quand même penser à changer d'écharpe, de temps en temps ?
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"Arissou arissat, castagne lusente" ("bogue hérissée, châtaigne luisante"). Décidément, ce dicton issu de la terre de mes ancêtres me plaît beaucoup et je trouve qu'il résume mes caractère et comportement de façon assez magistrale.

Hier à Bourgon, le conférencier nous parlait de la propension des châtelains à décorer de leurs armes les plaques de cheminée et, ce matin au réveil, l'idée a fait son chemin. L'écu des LEDIN est bien en place dans la principale cheminée de la Chaslerie mais il reste un écu à repeindre ou sculpter sur le linteau de granit et je n'ai pas encore arrêté de parti à ce sujet. En revanche, l'idée d'apposer une devise quelque peu elliptique me conviendrait parfaitement. Mais je serais un peu gêné, malgré tout, de laisser cette trace sur la grande cheminée.

Donc voici ma dernière réflexion (outre ses finalités déjà énumérées, ce site prend ainsi la forme d'un testament) : pourquoi ne pas graver cette fière devise sur ma pierre tombale, dans la chapelle de la Chaslerie (où je souhaite être enterré), au-dessous de mes prénom et nom et de mes années de naissance et de décès, sans rien d'autre ? Je répugne en effet, contrairement à mon futur voisin Henri LEVEQUE, à étaler des titres et qualités dont je suis par ailleurs pourvu mais dont la vie m'a appris quelles sources de désenchantement ils représentent pour moi. En revanche, un clin d'œil de sous terre à BOURDIEU ne serait pas pour me déplaire. Surtout, il donnerait à mes héritiers la possibilité de ne pas oublier de quelle souche ils sont issus, sans compter qu'il leur fournirait, lors de lointaines "Journées du patrimoine" qu'ils commenteraient, une possibilité supplémentaire de faire assaut d'esprit sur le dos (au propre et au figuré) de leur géniteur peut-être enfin apaisé.

P.S. : "Second thoughts", ce dicton mériterait aussi de figurer sur le bandeau de notre site favori, juste au-dessous de "La Chaslerie - La Haute-Chapelle (Orne)". Car il me semble également s'appliquer fort bien à notre manoir favori. Je vais donc en parler à notre "geek" favori pour qu'il me dise si, d'après lui, ça ne ferait pas "too much".