Généalogie et sagas familiales

Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 4 Novembre 2013
Administration - Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Les risques du métier

En ces temps de contestation fiscale, je vous propose aujourd'hui deux documents relevés dans le registre paroissial de Notre-Dame-du-Touchet. Ils tendraient à prouver que le métier de collecteur d'impôts n'a jamais été de tout repos.

Je feuilletais virtuellement le registre lorsque, au détour d'une page, un acte de sépulture anormalement long a attiré mon attention. Jugez plutôt :

Source AD Manche 5Mi 2034 1776-1780.

"Le corps de François Fouqué originaire de la paroisse de chansegré près domfront, et demeurant en cette paroisse en qualité d'emploïé dans les fermes du roi, decedé d'hier chez jacques osouf cabartier où il s'était retiré avant hier après avoir été battu et maltraité de maniere qu'il est mort de ses blessures suivant qu'il la été atesté par les chirugiens Roïaux de Mortain suivant le proces verbal qu'ils en ont dressés aujourdhui en visitant le cadavre dudit Fouqué, qui est mort muni des sacrements de penitence et d'extrême onction, agé d'environ trente six ans ; a été inhumé dans le cimtiere de cette paroisse par la permission du sieur Loüis L'evêque conseiller du roi president en l'élection de Mortain, et du consentement de Me Mathurin boursin avocat au bailliage de Mortain representant le procureur du roi de laditte election, en datte de ce jour et signé L'eveque, boursin, lecomte greffier tous avec paraphe, par moy jean-baptiste Morel prêtre de la paroisse de Vilchien, aux présences de maîtres guillaume Mauduit curé de ce lieu, de pierre yver vicaire, René Millet prêtre et autres le quatriême jour de decembre janvier mil sept cent soixante dix neuf. Un mot bifé nul."

Suivent les signatures. J'ai respecté l'orthographe du texte, ainsi que l'usage ou l'absence de majuscules, même si je déconseille fortement à mes petits-enfants d'en faire autant !

La paroisse citée au début de l'acte de sépulture est vraisemblablement celle de Champsecret, à une dizaine de kilomètres à l'est de Domfront, dans l'actuel département de l'Orne, et à une quarantaine de kilomètres donc de Notre-Dame-du-Touchet.

Le permis d'inhumer est inséré entre les pages du registre paroissial :

Source AD Manche 5Mi 2034 1776-1780.

"Nous Loüis Levesque Conseiller du Roy President en Lélection de Mortain Et Subdelegué De la Commission Royale Et Souveraine Etablie A Caën Vu ce qui Resulte De notre procès verbal Ensemble de Celui Des Sieurs thomas henry Leverdays Et charles robbes Chirurgïens de la ville De Mortain amenés Exprès avec nous, Du Consentement De Me Mathurin boursin avocat au Bailliage de Mortain faisant les fonctions De procureur Du Roy pour Labsence De Lordinaire, nous avons Permis au Sieur Mauduit curé de la paroisse de Touchet De faire L Inhumation du Cadavre de françois fouqué Les ceremonies De Leglise observées Donné au Bourg de Touchet ce quatre Janvier mil sept cent soixante dix neuf"

Même remarque pour l'orthographe, même si le sieur Levesque est nettement moins avare en termes de majuscules.

Mais revenons au fond de l'affaire. Comme vous le savez peut-être, les Fermes du roi étaient des compagnies financières chargées de la levée de l'impôt, moyennant le versement d'un montant forfaitaire au Trésor : un tel système avait toutes les chances d'engendrer des abus et, quelles que fussent les circonstances, les collecteurs de l'impôt n'étaient certainement pas accueillis à bras ouverts. J'ajouterai qu'en 1779, nous sommes à dix ans du grand bouleversement qui va secouer tout le royaume et mettre fin à l'Ancien Régime.

Bref, les Normands, comme les Bretons, ne sont pas gens à se laisser plumer facilement. Le malheureux Fouqué l'a appris à ses dépens !

N.D.L.R. : "Grand L petit e Grand V", comme disait l'autre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 6 Décembre 2013
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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A Carole, Mr T. et W.F. :

Je vous ai demandé si vous pouviez retenir la soirée du 25 janvier prochain, afin que je vous invite au spectacle de Jean-Pierre ARBON.

Mr T. m'a envoyé un S.M.S. dont le texte est "Non merci" ; il n'a pas fourni la moindre raison. W.F. a répondu à ma relance qu'il allait regarder s'il pouvait se libérer. Je ne dispose d'aucune indication sur le choix de Carole.

Par ailleurs, j'ai demandé à Carole, depuis une bonne quinzaine de jours, un certain nombre de renseignements administratifs, qu'elle détient seule, pour me permettre de préparer notre réponse à la dernière initiative en date du contrôleur des impôts ; dans le même but, je l'ai également priée de faire constater la situation de notre résidence principale où, à ma connaissance, elle reste même le week-end ; je me charge de mon côté des démarches analogues à la Chaslerie et à Pontorson. Or je ne suis pas informé que Carole ait daigné bouger d'un iota ; malgré mon souhait que j'ai aussi dû expliciter, elle ne m'a même pas communiqué une simple copie de la L.R.A.R. reçue de celui qu'elle persiste d'ailleurs à appeler Paul DOUMER...

Mes appels téléphoniques, courriels et S.M.S. ne servant manifestement à rien, je suis conduit à traiter mes proches à l'égal d'artisans défaillants. On va pouvoir vérifier si la mention inattendue de leur attitude déconcertante sur notre site favori les poussera à m'honorer enfin de réponses que je souhaite constructives.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 15 Décembre 2013
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Pour dîner, hier, Carole avait ouvert une bouteille de 375 ml de son frère Denis que j'ai trouvée parfaite :

Un

L'étiquette me semble, également, très réussie, si ce n'est que j'y lis "Contient des sulfites", ce qui diminue, peut-être à tort, mon plaisir.

Qu'en pensent nos fines gueules favorites et attitrées ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 28 Décembre 2013
Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine - Annonces - A la Chaslerie - Désultoirement vôtre !
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L'embargo est levé, je peux donc enfin le clamer haut et fort, et Dieu sait qu'il me tardait : Carole et moi avons la grande joie d'annoncer que la jeune classe thibalducienne (désolé de devoir toujours utiliser cette périphrase ici) se mariera à la Chaslerie le jour de la Sainte Anne 2014, c'est-à-dire le samedi 26 juillet prochain !

Nous sommes tous particulièrement heureux de cette excellente nouvelle qui nous comble.

(Détails suivront, restez à l'écoute !)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 29 Décembre 2013
Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine - Annonces - A la Chaslerie - Désultoirement vôtre !
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Le 26 juillet prochain, jour de la Sainte Anne, la messe de mariage aura lieu à Lonlay-l'Abbaye, à une heure qui reste à déterminer.

Il va sans dire qu'au dîner qui suivra, une table sera réservée à ceux des visiteurs de notre site favori qui n'hésitent pas à s'y exprimer fréquemment, ceux qui constituent le "noyau dur du fan club" (où, soit dit en passant, il est toujours temps de se faire admettre). Il y aura également, bien entendu, une table pour les artisans qui mettent leur savoir et leur talent au service de la restauration du manoir. On compte sur eux pour mettre de l'ambiance !

Les préparatifs matériels ont commencé. Si vous avez des idées à suggérer, de tous ordres en la matière, c'est le moment. D'ores et déjà, où louer des tentes de réception ? A quel traiteur s'adresser ? La priorité sera bien sûr donnée aux artisans locaux.

(A suivre, notamment sous les onglets "Annonces" et "A la Chaslerie".)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 7 Janvier 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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En discutant hier soir avec l'un de mes anciens élèves à l'E.N.A. et ami, j'ai appris qu'un directeur général d'un ministère que je connais un peu vit désormais entouré de deux gardes du corps, apparemment pour se protéger de certains administrés un peu trop expansifs. Il paraît également que ses collaborateurs ne le supportent plus, tant il les harcèle au travail sans jamais rien déléguer. Ses jours à son poste seraient comptés, comme ceux du Ministre qui le protège encore.

Il y a quelque chose comme 17 ans, cet individu était mon officier traitant lors d'une mission "difficile et essentielle pour l'Etat" et je le considérais comme très brillant mais très dangereux car incontrôlé et d'un jugement et d'un comportement également faux.

Heureux d'avoir eu raison. Dommage que cette évidence ait mis si longtemps à être reconnue.

Quoi qu'il en soit, rester longtemps assis au bord de la rivière apporte parfois quelques satisfactions. Gageons qu'il y en aura d'autres, un jour peut-être.

Jean-Paul PAGEZE
rédigé le Jeudi 9 Janvier 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Bonsoir Pierre-Paul, et mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Bonne résolution : je remets en route la généalogie et je retrouve de vieux messages, auxquels je vais répondre.

Merci pour vos données ; en PJ je vous mets la famille CARTOU et mon ascendance. J'espère que vous pourrez ouvrir, lire et trouver ce que vous attendiez.

Bonne soirée et à bientôt ?

N.D.L.R. : Merci, cousin, pour ces données qui confirment l'ancrage d'un quart des racines de mon arbre dans la terre du Pays de Cocagne et du côté de la Montagne Noire. Et bonne année, à bientôt !

Le pays de Cocagne, par Pieter Bruegel l'Ancien (1567)

Bonjour,

Comme vous le rappelait récemment M. HEDOUIN, vous avez un mariage à préparer. Compte tenu de l'ampleur des travaux à réaliser je crois que vous devez faire l'impasse sur certains.

Pourquoi ne pas loger les invités les plus âgés, voire les couples, à l'extérieur et conserver les jeunes à la Chaslerie et leur faire vivre une nuit de Moyen-Âge, un camp à la belle étoile s'il fait beau, quelques lits de camp sous la charretterie, une salle avec cheminée s'il fait mauvais temps, des tuyaux d'arrosage pour une douche collective le matin. C'est culotté mais je pense que ce n'est pas ça qui vous gênera.

Pour les sanitaires louer des sanisettes en nombre suffisant.

Vous pouvez aussi tenter la version Camp du Drap d'Or, mais beaucoup ont certainement été scouts alors un rappel de camp de vacances peut être fort sympa.

Bon courage et oui, vous êtes totalement investi dans cette rénovation, c'est votre force.

Cordialement !

N.D.L.R. : Message immédiatement transmis à la jeune classe. Le problème est que ces jeunes gens ont un goût du confort le plus décadent que vous ne sauriez imaginer...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 11 Février 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
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Avec un couple d'amis, Paul et Babette, nous sommes allés voir dimanche "Philomena". Je n'ai pas été emballé car j'ai été freiné par les partis pris de ce film que je trouve caricaturalement anglo-saxons, comme la propension à bouffer du curé, en l'occurrence irlandais, ou la banalisation, voire l'apologie, de l'homosexualité. Ceci dit, j'ai trouvé que Judi DENCH était, comme toujours, remarquable de justesse et d'émotion.

En sortant du cinéma, Carole pleurait doucement.
Je m'en veux de n'avoir pas anticipé à quel point cette histoire de fille-mère, d'abandon et d'adoption la toucherait.
J'aurais dû m'en douter, je suis un sombre crétin.

Lors de la précédente visite, M. MAFFRE avait admiré les grilles et les épis de faîtage de la Chaslerie. J'avais eu l'occasion de lui dire que, lorsque j'avais décidé de remettre en place ces décors, ma famille avait commencé par pousser des cris d'orfraie...

... avant de reconnaître que le résultat était réussi.
C'est-à-dire une fois que, comme à l'accoutumé, j'étais passé outre leur avis.

Compte tenu du projet de confier à cet architecte le suivi des travaux de l'aile "de la belle-mère", M. MAFFRE a souhaité en apprendre un peu plus sur la répartition des rôles entre Mr T. et moi.

"C'est très simple", ai-je répondu : "(1) il paye, (2) j'organise et suis les travaux et (3) je décide en cas d'urgence ou lorsque la logique du chantier l'impose ou lorsque je pense que Mr T. est susceptible de faire un mauvais choix. Lui est (1) d'accord pour payer et (2) pour que je suive les travaux mais (3) il exige que je ne prenne aucun engagement sans son feu vert."

"Et en cas de désaccord entre vous ?" m'a demandé à juste titre M. MAFFRE. "Alors," ai-je complété, "mon épouse prenant systématiquement fait et cause pour les fistons, la pression peut monter vite et fort, et même durer un certain temps, mais l'expérience montre que nous finissons toujours par trouver un compromis".

Je crois qu'on ne saurait être plus franc sur l'état des forces en présence mais qu'il n'y a pas lieu de s'en effaroucher le moins du monde, à quelque titre que ce soit.
Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 10 Mars 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Connaissez-vous Lucien Bodard ?

Je m'interroge encore sur mes objectifs généalogiques, après cinq années de pratique intensive : rechercher mes racines ? redonner chair aux ombres captées par le photographe ? détricoter quelques légendes familiales ? mesurer l'impact de l'histoire sur la vie quotidienne de mes ancêtres ?

Je ne cherche nullement à remonter jusqu'à quelque roi mérovingien oublié ou quelque improbable guerrier viking. Je reste dubitative sur l'intérêt de révéler des liens de lointaine parenté entre adversaires politiques d'aujourd'hui. Je ne fais pas davantage partie de ces généalogistes qui recherchent activement un cousinage avec telle ou telle célébrité. En principe… et, d'ailleurs, comment s'y prendre ?

Je suis par ailleurs persuadée que mes ancêtres appartenaient à l'écrasante majorité des agriculteurs, des artisans et des soldats anonymes qui, nous disent les historiens, ont au fil des siècles formé le peuple de France. Si ceux qui m'ont précédée ont parfois gravi quelques échelons de l'échelle sociale, ils n'ont, à ma connaissance, laissé aucune trace dans la mémoire collective.

Mais la curiosité est l'une des qualités du généalogiste, qu'il soit amateur ou professionnel. Aussi ai-je craqué, lorsque j'ai découvert l'option proposée par Geneanet ; je l'avoue volontiers. Sur la page d'accueil, j'ai cliqué sur "Comparer l'arbre" et j'ai coché la case "Cousinages célèbres (Geneastar)". Ma foi, qui ne risque rien…

La réponse est tombée au bout de quelques minutes : trois cousinages, rien que ça, avec trois écrivains, dont deux ne m'étaient pas tout à fait inconnus. J'ai choisi de vous parler aujourd'hui de celui qui m'est le plus familier, Lucien Bodard, journaliste et écrivain, né à Chongqing (Chine) en 1914 et décédé à Paris en 1998.

Portrait de Lucien Bodard, Source kmalden.centerblog.net

J'ai découvert Lucien Bodard d'une façon plutôt inattendue. J'étais encore étudiante et j'effectuais un stage au siège d'une société internationale, dans les beaux quartiers de Paris. Je faisais office d'assistante auprès d'un cadre aux attributions mal définies. Je ne me rappelle plus à quoi il occupait ses matinées, mais je me souviens parfaitement qu'il consacrait la moitié de ses après-midi à la lecture du Monde. À mon avis, l'entreprise l'avait recruté moins pour ses compétences intrinsèques que pour son carnet d'adresses auprès d'une haute administration qu'il avait quittée pour "pantoufler" dans le civil.

Un matin, un homme a fait une entrée fracassante dans le bureau. Il estimait que son père était mis en cause d'une façon déshonorante par Lucien Bodard, dans le livre que ce dernier venait de publier sur la guerre d'Indochine.

Le fils en question passa les deux journées suivantes à rédiger une lettre de protestation dont il venait, à intervalles réguliers, soumettre les versions successives à l'ancien fonctionnaire. L'occasion pour moi de constater que l'entreprise, qui mettait tout en œuvre pour contrôler la présence de son personnel dans les bureaux (horloge pointeuse, appariteurs bloquant les escaliers quinze minutes avant l'heure de sortie…) ne semblait guère se soucier de la productivité de ses employés et de ses cadres durant les heures ouvrables ! Passons…

Cet incident aiguisa ma curiosité, vous vous en doutez, et je m'empressai d'acheter le livre en question. C'est sans doute de cette époque que date mon intérêt pour le continent asiatique. Le torrent verbal, le style foisonnant, les multiples anecdotes et digressions de ce conteur génial y sont sûrement pour quelque chose.

Lucien Bodard, nous dit un article de l'Encyclopædia Universalis abondamment repris par Wikipédia, était le fils d'un diplomate en poste en Chine au moment de sa naissance, en janvier 1914. Le jeune Lucien y passera les dix premières années de sa vie, avant de rentrer en France poursuivre ses études. Trois de ses romans, Monsieur le Consul (Prix Interallié 1973), Le Fils du Consul (1975) et Anne Marie (Prix Goncourt 1981), largement autobiographiques, retracent de façon magistrale cette période.

On le retrouve journaliste, grand reporter pour le compte de France-Soir, correspondant de guerre en Indochine jusqu'à la chute de Dien Bien Phu. Voici le portrait que trace de lui Jacques Chancel(1), lors de leur première rencontre à l'hôtel Continental, à Saigon :
"Bodard nous attendait, enfoncé dans un fauteuil d'osier. J'observais ses yeux de Chinois, son corps lourd, ses vêtements fripés. La non-élégance lui était un luxe. Je découvrais sa gueule, je connaissais sa plume remuante d'adjectifs et d'envolées lyriques. Le grand journaliste de France-Soir, visage froid, regard perdu, cigarette aux lèvres sur laquelle il tirait à petits coups, semblait me deviner."

La scène se passait en 1948. Cinquante-trois ans plus tard, je suis allée boire un thé dans le jardin de cet hôtel mythique. L'atmosphère y était redevenue nonchalante, à l'écart de la circulation de l'ex-avenue Catinat, rebaptisée Dong Khoi.

Lucien Bodard quitta Saigon peu de temps après le désastre subi par l'armée française dans la cuvette de Dien Bien Phu, en mai 1954. Événement d'actualité qui constitue par ailleurs mon premier souvenir radiophonique : je revois le petit poste dans son coffre en bois verni noir, posé sur un meuble bas dans la salle à manger, mes parents et ma grand-mère assis en rond, tendus dans leurs fauteuils, à l'écoute des nouvelles alarmantes diffusées par son haut-parleur, et j'ai encore dans l'oreille la voix tremblante du speaker (comme on disait alors).

Lucien Bodard poursuivit sa carrière de journaliste et d'écrivain, à jamais fasciné par l'Extrême-Orient. En attestent d'autres livres qui figurent sur les rayonnages de ma bibliothèque : La Vallée des roses, La Duchesse, Les Grandes Murailles… Il fit également des apparitions dans plusieurs films, incarnant par exemple le cardinal Bertrand dans le film de Jean-Jacques Annaud, Au nom de la rose.

Il avait ce qu'il est convenu d'appeler "une gueule" et me faisait penser à ces bouddhas chinois, les yeux mi-clos, double bedaine et triple menton, auxquels, par un étrange mimétisme, il ressemblait de plus en plus, vers la fin de sa vie. Il est décédé à Paris en mars 1998, à l'âge de 84 ans.

Nos ancêtres communs, le couple formé par René Hallet et Louise Vaillant, s'étaient mariés dans l'église Saint-Aubin, au Louroux-Béconnais (dans l'actuel département du Maine-et-Loire), le 27 novembre 1683. La mère de Lucien Bodard, Anne Marie Greffier, la fameuse Anne Marie du roman éponyme, descend à la sixième génération de leur fils Jean.

Finalement, j'ai peut-être trouvé un début de réponse à ma question initiale : la généalogie ne fournit-elle pas l'occasion de mêler récits et souvenirs personnels, dans de courts billets comme celui-ci ?

(1) Jacques Chancel, La nuit attendra, Flammarion, 2013, page 58

N.D.L.R. : Les cousins de ma cousine sont au moins mes cousins. Fort honoré de cette parentèle !

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Carrosse de noces ?

En tout cas, j'ai été mandaté ce week-end par la jeune classe concernée ; j'ai ainsi pu rapidement prendre la décision souhaitée.

Je remercie tout particulièrement Françoise SAMSON qui m'a beaucoup aidé à détecter les offres proches. Voici par exemple deux courriels qu'elle m'a adressés depuis ce week-end, que je mets en ligne car les infos qu'elle donne peuvent intéresser des tiers :

(début de ma 1ère citation)

Bonsoir Monsieur Fourcade,

C'est bien Paris mais fatiguant pour des provinciaux que nous sommes. Je vous envoie les photos des voitures.

Voici la Ford "A" de M. Stéphane Morin (mail : anve.infos@orange.fr ; tél : 02 33 39 11 14)

La voiture appartient au club de Caen (ANVE - Association Normande des véhicules d'Epoque) mais la majorité des adhérents sont sur Argentan, c'est le cas pour Stéphane. Il est le secrétaire du club et c'est lui qui conduit cette voiture car c'est assez dur.

Nous faisons partie de plusieurs clubs , celui d'Alençon également...

Stéphane est libre le jour "J" et il veut bien se déplacer.

Ci-dessus, la photo d'une Monaquatre.

Merci de me dire si cela vous convient comme voiture ou si je dois poursuivre....

Bonne soirée !

(fin de la 1ère citation)

(début de la 2ème citation)

Je n'ose plus....

J'ai une nouvelle retombée suite à mes coups de fil. C'est sur Flers, un pro. Nous avions été visiter ses locaux

Torpédo C4 Citroën .

Une brochette de Jaguar XJ 120 et 140.

Je ne mets pas toutes les voitures, entre autres: Rolls Royce, Citroen Traction, 2CV Charleston, Jaguar MK2... et de très belles voitures de haut de gamme en moderne : Alpine, Ferrari......

Même pour le coup d'oeil, la visite est intéressante

Ce loueur ayant plusieurs succursales, les voitures "tournent" selon la demande. Ils doivent avoir un catalogue. Vous avez leur N° de Tél. sur la photo suivante :

En plus cela peut vous donner une idée du prix qui est demandé.

Françoise

Le choix s'agrandit !

(fin de la 2ème citation)

En tout cas, toutes ces correspondances m'ont permis de découvrir une communauté bien sympathique, celle des propriétaires de voitures anciennes. Les amateurs de vieilles pierres ont, évidemment, beaucoup de points communs avec eux.

J'ai donc le plaisir de lancer l'appel suivant : j'invite les propriétaires de voitures anciennes à organiser durant l'été un grand rassemblement à la Chaslerie car je pense que ce cadre leur conviendrait. Et on ne manque pas d'espace pour exposer !

Si Carole arrive ce soir, elle pourra coucher dans la grande chambre en soupente. Il reste certes les radiateurs à y installer et, aussi, à la meubler d'autre chose que d'un lit.

L'on peut ainsi considérer que les travaux du 1er étage du bâtiment Nord seront bientôt achevés. Ceci doit faire passer la surface habitable (en loi Carrez) de 8 à 20 m2 environ, pour l'ensemble de la Chaslerie et de ses dépendances. Reconnaissons que ce n'est pas négligeable... après 23 ans de chantier ininterrompu !