Florilèges

🐦🌷 Aujourd'hui nous vous ouvrons la porte de la chambre de Claire-Clémence, princesse de Polignac, fille unique de la dernière propriétaire, la marquise de Maillé !
Vous pouvez aussi voir sa salle de bain, très moderne, et son "dressing" où nous pouvons encore l’imaginer en train de s’apprêter. 💄👛


N.D.L.R. : Il paraît que le tissu de la chambre est du modèle "Touraine" de la "maison Pierre Frey". Ce décor est certes raffiné mais trop froid pour mon goût.
Liste à parfaire des permis de construire et autres autorisations admistratives relatifs au chantier de la Chaslerie depuis 1991 :

Certains travaux ont été réalisés sans autorisation dans l'été qui a suivi l'achat de la Chaslerie, fin juin 1991, parce que le nouveau propriétaire ignorait tout de la réglementation applicable bien qu'il fût déjà en contact avec l'A.B.F. de l'Orne :
- terrassement des douves et de leur canal,
- démolition de dépendances en ruine avancée et irrécupérables
comme :
. la porcherie (dans l'arrière-cour),
. une grange (entre la ferme et le manoir),
. le fournil de la cave.

Ce nouveau propriétaire a restauré sans autorisation formelle la grange qui se trouvait à l'Ouest de la ferme, mais avec les matériaux et par l'intermédiaire d'un artisan recommandés par l'A.B.F. de l'Orne ; cette grange a ensuite été détruite par la tempête de 1999 et n'a pas été remontée.

L'on croit savoir que les travaux sur parties classées (le classement est intervenu à la Chaslerie en 1995), déclarés et effectués sous la maîtrise d’œuvre d'un architecte en chef des monuments historiques ont longtemps été dispensés d'autorisation formelle. Il semble que ce soit sous un tel régime qu'ont été effectués les travaux suivants, certains d'entre eux ayant même été subventionnés :
- le dôme d'entrée (avis favorable du 14/5/97 de la D.R.A.C.) ;
- le mur entre le manoir et son fournil (avis favorable du 4/6/97 de la D.R.A.C.) ;
- le muret de terrasse ;
- le mur entre la chapelle et le manoir ;
- les murs derrière la chapelle.

D'autres travaux, bien qu'effectués sous la maîtrise d’œuvre d'un architecte habilité n'appartenant pas à la corporation précédente, bénéficiaient de la même mansuétude de principe dès lors qu'ils étaient qualifiés de "travaux de réparation" (étant entendu que le plafonnement des montants de tels travaux pouvait être atténué par des réalisations en plusieurs tranches).
Il en est allé ainsi, semble-t-il, de la restauration de :
- la cage d'escalier du logis ;
- le mur Ouest de la douve Nord (autorisation du 16/12/11 de la D.R.A.C. de "commencement d'exécution du projet") qui a fait l'objet d'une autorisation de travaux sur un immeuble classé au titre des monuments historiques - Référence : AC 061 201 11 00006 du 18/8/11, sur la base d'un dossier préparé par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine.

D'autres travaux ont été envisagés ou effectués pour lesquels les écrits suivants ont été retrouvés :

Lieu non identifié :
- permis de construire PC6120199D0051 (dossier incomplet le 8/6/99).

Autre lieu non identifié :
- dispense d'autorisation de travaux sur un immeuble classé prononcée le 11/8/11 par la D.D.T. de l'Orne.

"Allée historique" :
- permis de construire PC612103D0094 du 12/1/04 obtenu sans architecte ;
- permis de construire PC 061 201 12 F0176 du 19/6/12 préparé par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine (voir aussi ceci) ;
- déclaration préalable DP 061 201 15 F0066 déposée le 4/3/15 pour la plantation d'arbres.

Logis :
- Approbation du 20/7/04 par la D.R.A.C. du projet architectural et technique relatif à la restauration des toitures du logis et de ses tourelles ; autorisation de travaux du 1/9/04 par le préfet de région.
- Autorisation de travaux sur immeuble classé au titre des monuments historiques - Référence : AC 061 201 12 00002 ; la demande a été préparée par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine ; le suivi des travaux (à l'exception de l'enduit de la cage d'escalier, toujours en "stand-by" à ce jour) a été effectué par Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine

Aile Ouest :
- permis de construire PC 061 201 13 F0183 du 18/4/13 préparé par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine (voir aussi ceci).

Ferme :
- permis de démolir PD20197D0001 du 29/1/98 préparé par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France.
- permis de construire PC20197D0031 du 29/1/98 préparé par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France ;
- permis de construire PC6120106D0121 du 7/7/06 préparé par Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine.

Fournil du manoir :
- déclaration de travaux n° 61 201 92 D5188 autorisés le 11/8/92, préparée par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France.

Cave :
- permis de construire PC 61 201 92 D5184 du 2/7/92 préparé par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France.

Charretterie :
- permis de construire PC20197D0029 du 1/12/97 préparé par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France sur la base des plans ci-joints.

Chapelle :
- déclaration de travaux n° 61 201 92 D5183 autorisés le 2/7/92, préparée par Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France.

Enfin, d'autres travaux ont été effectués (mais pas toujours terminés) sans autorisation et sans architecte en charge du suivi des travaux :
a - restauration du fournil de la ferme ;
b - travaux divers à l'intérieur de la ferme ou en façades de celle-ci (sur la base de plans préparés par M. Nicolas GAUTIER, architecte des bâtiments de France ou Mme Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine) :
. démolition de plafond, linteaux et planchers attaqués par la mérule,
. remplacement d'une cheminée de bois par une cheminée de pierre,
. installation d'un potager,
. percement d'une porte et de deux fenestrous sur le pignon Sud,
. remplacement d'encadrements de fenêtres en briques par de la pierre,
. démolition de cloisons intérieures légères,
. démontage de l'escalier intérieur,
. drainages extérieurs et travaux intérieurs divers.
c - travaux divers sur le bâtiment Nord (il y a notamment eu, avant travaux, des relevés et un projet préparé par M. François POUGHEOL, architecte du patrimoine) :
. réduction des dimensions de diverses ouvertures extérieures de la façade Sud, percement de fenestrous, réouverture d'une fenêtre et d'un fenestrou anciens,
. changement des matériaux des sols et plafonds, démolition d'un escalier intérieur et de tous les enduits intérieurs en ciment, démolition de toutes les cloisons intérieures et réaménagement intérieur (inachevé pour ce qui concerne la cuisine et un cabinet de toilettes) avec notamment installation d'un nouvel escalier intérieur,
. restauration du cul du four,
. drainage des extérieurs ;
d - travaux divers à l'intérieur du logis :
- remplacement d'un tiers des solives et de tous les entrevous, tous vermoulus, au plafond du salon,
. démolition de travaux réalisés dans les années 1950 ou 1970 comme les sols et les enduits muraux en ciment,
- réouverture de deux meurtrières découvertes alors,
. restauration d'encadrements de fenêtres en granit,
. restauration et, dans certains cas, surélévation de linteaux de portes,
. démontage de la "cheminée de Mebzon" (sur la base d'une autorisation de la D.R.A.C.) ;
e - à la suite de très nombreux dégâts des eaux récurrents consécutifs à l'enlèvement d'enduits intérieurs en ciment, travaux divers sur l'aile Ouest (plusieurs de ces travaux en concertation avec M. Yves LESCROART, inspecteur général des monuments historiques, et/ou sur la base d'un projet préparé par M. Arnaud PAQUIN, architecte du patrimoine) :
. traitement de la mérule au rez-de-chaussée du colombier puis substitution au plafond attaqué d'un plafond en béton,
. démolition des cloisons intérieures du colombier et des écuries qui avaient montées dans les années 1950 en matériaux de bas de gamme et/ou lors de travaux de mauvaise qualité,
. restauration des trous de colombes au 3ème niveau du colombier et de ses murs ; surélévation du linteau d'une porte,
. amélioration de l'isolation thermique des combles du colombier ("lattes entre chevrons"),
. restauration de la maçonnerie de la cheminée du 2ème niveau du colombier,
. percement d'un passage, au rez-de-chaussée, entre le colombier et la pièce attenante,
. démontage ordonné de la menuiserie d'une cheminée XVIIIème attaquée par les dégâts des eaux récurrents (cette cheminée avait été installée là dans les années 1950 ; elle constitue manifestement un vestige du logis, rescapé de son incendie de 1884),
. substitution d'une fenêtre à une porte sur la façade Est du bâtiment, y compris intervention en sous-œuvre en complément des fondations ;
f - dans la tour Louis XIII :
- pavage du sol du rez-de-chaussée,
- modification du seuil et de la porte d'entrée du rez-de-chaussée qui étaient disloqués ;
g - à des endroits divers :
. sur le mur Sud de la cour, surélévation de la "dent creuse",
. rejointoiement général des murs.

N.B. : (1) Il est possible que des postes aient été oubliés dans ce message. Si tel est le cas, ce n'est pas volontaire.
(2) Depuis le lancement de ce site internet en 2009, tous les travaux y ont été très amplement documentés et explicités, avec de très nombreuses photos à l'appui.
Autres documents intéressants, retrouvés lors de la recherche des permis de construire :

Dossier présenté en 1972 par François LEVÊQUE, propriétaire de la Chaslerie.

Vue en perspective de la Chaslerie par Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine.

Plans et profil de l'aile Ouest en 2016 par Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine.

Réflexions sur la porte principale du logis vers 2015 par Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine.

Photographies aériennes de la Chaslerie le 17/7/16 par "Géoportail".

"Etude préalable" relative à la restauration de la charpente et de la couverture des écuries et du colombier, de septembre 2006 par Dominique RONSSERAY, architecte en chef des monuments historiques.

Etat actuel de la charpente de la tour Louis XIII.

Photos actuelles de la cave.

Photos actuelles de la ferme.

D'anciennes dépendances de la ferme.

Photos des plates-bandes de la cour vers 1996-1998.

Photos du chantier en 2006. Sur les anciens enduits de la salle-à-manger, voir également ceci.

Les anciens carrelages du logis et du bâtiment Nord. Voir aussi ceci.

L'escalier de la tour Louis XIII avant restauration.

Réflexions sur la restauration du mur d'escarpe des douves.

Réflexions sur la restauration du bâtiment Nord.

(A suivre)
Au cours de mes échanges avec Dominique RONSSERAY et à la suite d'une conversation avec Carole, ce dernier nous avait communiqué, en annexe à un courrier du 27 juillet 2008, cette reproduction d'une gravure de CALLOT illustrant ce que pourrait être l'aménagement du Pournouët :


Je trouve intéressante cette idée qui avait été explicitée dans un document ultérieur :

Tout ceci me semble en effet d'un style contemporain de la Chaslerie et adapté à ce monument (ni trop, ni trop peu).
Voici la grange de la ferme dans l'état qui était le sien lors de mon achat de la ferme :


La voici en 1998, après sa restauration par mes soins :


Elle s'ouvrait vers le Nord. La tempête de 1999 n'en a fait qu'une bouchée :


Seules quelques tuiles ont pu être récupérées. Désormais, la place est nette et des hêtres poussent sur le talus que j'ai créé :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

La "maison de Toutou" était un édicule délabré, monté de bric et de broc, qui se trouvait à côté de la ferme :

vu de l'Ouest.

vu de l'Est.

vu du Sud.

vu du Nord.

J'ai entrepris de le reconstituer du côté de la cave. Malheureusement, Roland BOUSSIN n'a pas eu la patience d'attendre que le maçon alcoolique réalise les soubassements. La tempête de 1999 est passée là-dessus :


Voici des photos contemporaines de cet édicule, une fois la restauration extérieure terminée :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


A ce jour, l'intérieur de ce futur abri de jardin n'est toujours pas terminé.
Voici un résumé des travaux sur le bâtiment Nord :

Quand j'ai acheté la Chaslerie, Nicolas GAUTIER, alors A.B.F. de l'Orne, m'a encouragé à réfléchir à la démolition du bâtiment Nord parce qu'il "empêche le nécessaire flanquement réciproque de meurtrières, dans la tour Nord-Est du logis et la tour Louis XIII". J'ai néanmoins décidé de garder ce bâtiment et de le restaurer car je voyais bien qu'il était à même de me fournir le plus facilement une "bulle d'habitabilité" restaurée à mon goût, pendant que j'entreprenais par ailleurs les travaux pharaoniques que l'on a vus.

En 1991, le bâtiment Nord était recouvert d'ardoises ; il y avait deux anciens vélux que je trouvais très moches ; le pignon Ouest était déglingué, une porte au milieu des colombages y donnant sur le vide :

La photo suivante, prise sous le même angle, montre l'état actuel du bâtiment ; la couverture du côté Nord est désormais en tuiles, les vélux ont été remplacés par des houteaux et j'en ai ajouté un troisième, plus grand ; le pignon Ouest a été recouvert de bardeaux de châtaigner ; au niveau du rez-de-chaussée, j'ai modifié les ouvertures et les ai dotées de grilles en tant que de besoin ; j'ai substitué un rouge sang de bœuf aux peintures blanches précédentes :

Côté cour, la transformation a également été importante afin de pouvoir oublier ces horribles ouvertures carrées (sans doute des années 1970) :

Par rapport à cette dernière photo, j'ai encore ajouté un fenestrou à l'étage :

16 mai 2020.


A l'intérieur du bâtiment, outre l'élimination de toutes les horreurs des années 1950 et 1970, j'ai veillé à améliorer l'habitabilité. D'abord en modifiant des pièces de charpente...

... et en "désépaississant" le mur Sud :


Au rez-de-chaussée, il n'y avait point non plus de salut possible sans un grand nettoyage par le vide, du sol au plafond en passant par les murs dont l'horrible enduit au ciment favorisait la dégradation sous l'effet de l'humidité du terrain :


Voici quelques photos de l'état intérieur actuel du bâtiment :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La cuisine est en attente d'idées lumineuses pour terminer son aménagement (le béton au plafond de sa première travée est de moi ; le béton du plafond des deux travées suivantes - celle qu'on voit sur la photo et celle de l'arrière-cuisine qui est derrière le mur du fond - date de mes prédécesseurs des années 1950 et 1970) :

16 mai 2020.


Le cabinet de toilettes du rez-de-chaussée attend qu'un maître d’œuvre courageux veuille bien s'y coller :

16 mai 2020.


Depuis que j'y ai ajouté un piano (dont je ne fais rien à ce jour), le petit salon est un peu trop encombré de meubles :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


Passons à l'étage :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La chambre de Carole :

16 mai 2020.

Au dessus du lit, l'alcôve et le dernier fenestrou que j'ai fait percer :

16 mai 2020.

Le houteau que j'ai ajouté est plus grand que les deux autres :

16 mai 2020.

Voici, à l'étage, la fenêtre qui a remplacé la porte ouvrant sur le vide :

16 mai 2020.


On reconnaît ma chambrette monacalo-monastique, toujours encombrée des dossiers sur lesquels je travaille :

16 mai 2020.

C'est spartiate mais ça me suffit :

16 mai 2020.

Le dressing...

16 mai 2020.

... le cabinet de toilettes (le fenestrou du fond est de ma création)...

16 mai 2020.

... et vous aurez tout vu, à part l'arrière-cuisine qui est dans un tel état de foutoir, avec la vieille chaudière au fuel, qu'elle n'est pas montrable.
Voici un rapide aperçu des travaux qui se sont succédés sur la ferme depuis que j'en ai fait l'acquisition :

D'abord, démolition du garage en parpaings et remplacement des schingles de la couverture par de la tuile :

Ensuite démolition d'un solivage colonisé par la mérule...

... et remplacement, au niveau des linteaux, du bois par du béton (le nouveau plafond, également prévu en béton, n'est toujours pas posé à ce jour) :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

Dans la pièce voisine (l'ancienne salle de séjour), j'ai dû enlever la cheminée de bois qui était H.S. ...

...et je l'ai remplacée par une cheminée traditionnelle en granit...

... sans toutefois achever le travail :

16 mai 2020.

Venaient ensuite l'ancienne chambre des parents puis des locaux à usage agricole. Partout, on a fait le ménage à ma façon...

... ce récurage ayant nécessité la pose de drainages et même des reprises des fondations en sous-oeuvre :


Bien que je ne sache toujours pas quel parti adopter au niveau du premier étage de la partie Sud de la ferme, j'ai commencé, dans le prolongement de la substitution de béton aux linteaux attaqués par la mérule, à remplacer des bordures d'ouverture en briques friables par de la bonne pierre locale ; j'ai même transformé une porte en fenêtre :

16 mai 2020.

17 mai 2020.


Aujourd'hui, ce chantier est en suspens, ...

17 mai 2020.

17 mai 2020.

... dans l'attente, par exemple, qu'un de mes fils ne se décide à me relayer. Il faudrait commencer par changer un arbalétrier dans la partie de la charpente pourtant restaurée par Roland BOUSSIN (une faiblesse qu'il n'avait pas détectée). Puis, une fois qu'un parti serait décidé pour le reste de la charpente (ma préférence irait au rétablissement de l'aspect de longère mais on dispose d'un permis préparé par Lucyna GAUTIER sur la base d'un autre choix), il faudrait prendre son courage à deux mains et relancer le chantier.

Il me semble que ce projet serait à beaucoup d'égards attractif :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

De la restauration du fournil de la ferme, l'essentiel est déjà connu, notamment grâce à la "Galerie photo" du site. Je rappelle néanmoins d'où nous partions...

... par quoi nous sommes passés...

... et comment tout a recommencé :


Voici les dernières photos de ce bâtiment, prises hier...

16 mai 2020.

16 mai 2020.

16 mai 2020.

... ou ce matin :

17 mai 2020.


Il reste encore des aménagements intérieurs importants à réaliser avant que cette restauration puisse être déclarée finie.
Nous partions d'assez bas dans le logis, comme le montrent ces photos, reproduites ici (certaines mal) à titre d'exemples :

Voici la 4ème travée de l'escalier avant sa restauration en 2013 (pour les détails, se reporter aux bonnes rubriques du site favori)...

... avec, comme si ce ratelier ne suffisait pas, ce maudit ciment des années 1950 sur les murs :


Voici la "salle dévastée" après un premier nettoyage :

Il a fallu y changer un quart des solives du plancher et tous les entrevous :

On aperçoit ici les boiseries du salon, apport des années 1970 et qu'un A.B.F. a, à juste titre, déclarées bonnes pour la réforme :


Les extérieurs n'ont pas toujours été dans le triste état actuel :

En 2014 (pour le mariage de mon aîné) :

Avant qu'on ne se mette en tête de restaurer les menuiseries extérieures (dossier sur lequel on continue à ce jour à ramer) :

Les travaux sur les écuries étant largement détaillées sur le site favori, je me borne ici à rappeler dans quel état s'en trouvaient les combles avant restauration :

Le plancher était pourri de place en place ; le mur Ouest avait été percé d'ouvertures ineptes, aussi carrées qu'ailleurs ; au fond du volume, un mur avait été monté en briques et parpaings (années 1950...), surmonté par une horrible souche de cheminée que j'ai fait disparaître dès que possible.
Voici un survol des travaux entrepris sur la cave. Je considère que ces photos sont assez parlantes :

Les travaux au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII étant documentés ailleurs sur le site, je me borne ici à un simple rappel :

Voici donc cette fameuse porte que l'on voudrait m'imposer pour l'entrée principale du manoir favori :


Malgré mes meilleurs efforts, je n'arrive toujours pas à m'y faire : je la trouve incongrue à cet endroit.
Le saviez-vous ? Louise de Lorraine-Vaudémont (1553-1601), épouse du roi Henri III, est la seule reine de France à reposer dans le tombeau qui porte son nom dans la basilique de Saint-Denis.
En effet, veuve et sans enfant, elle fut inhumée dans un couvent parisien où ses restes furent retrouvés en 1805 avant d'être transférés à Saint-Denis ; ainsi elle ne connut pas la profanation des restes royaux sous la Révolution.


N.D.L.R. : Contemporaine de la Chaslerie.
Prononciation du français au 17ème siècle

Accompagné par Jean-Luc Perrot au clavecin (dans une allemande de Jean-Henry d'Anglebert), le comédien Jean-Luc Épallle déclame en prononciation restituée un texte de Charles Perrault :

"Tous les Siecles ont donné de grands Hommes, mais tous les siecles n'en ont pas esté également prodigues. Il semble que la Nature prenne plaisir de temps en temps à montrer sa puissance dans la richesse des talens qu'elle répand sur ceux qu'elle aime, & qu'ensuite elle s'arreste comme épuisée par la grandeur & par le nombre de ses profusions.

Quoyque ces momens ne soient pas reglez, on a remarqué néanmoins que cette humeur bienfaisante luy prend ordinairement lorsque le Ciel a resolu de donner à la Terre quelque grand Prince qui en doit faire l'ornement; car comme si elle se croyait obligée de parer l'entrée de ce Heros dans le monde, elle fait naître avant luy, ou avec luy, une foule d'Hommes d'un mérite extraordinaire pour le recevoir, & pour estre ou les instrumens de ses grandes Actions, ou les Ouvriers de sa magnificence, ou les Trompettes de sa gloire."

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie (ou presque).
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 12 août 2020 08:58
À : (...)architecte@gmail.com
Cc : C. F. ; T. F. ; A.-V. F.
Objet : Chaslerie - APS - 2ème projet

Madame,

J'aurais besoin que vous présentiez les plans différemment :

- en pages 1 et 2, ne fournir que les plans de l'aile Ouest mais les fournir sur toute la longueur de la page,
- en page 2, fournir les plans des étages en indiquant le Nord à gauche (pour m'éviter des torticolis),
- partout, indiquer un minimum de cotes et préciser l'échelle.

Il y a des petites erreurs sur l'avant-cour :

- disposition du passage vers la terrasse,
- murets à l'entrée de la chapelle,
- disposition de la future chaufferie (les cloisons).

A ce stade de ma lecture des documents fournis :

- j'aimerais y voir plus clair sur l'emplacement de l'ascenseur : machinerie, portes (notamment au niveau de mon bureau),
- je me demande ce que devient l'ancienne porte d'accès à la "chambre des tourtereaux : n'y aurait-il pas lieu de la supprimer et de reconstituer là les trous de colombes effacés lors des travaux stupides des années 1950 ?

Je joins à cet envoi des photos : une porte vue dans le Nord Cotentin (à comparer à des portes du manoir du Bas au Teilleul, manoir-frère de la Chaslerie)...

... et des matériaux achetés à la Julinière, notamment :

- cheminée avec sa niche latérale, à réimplanter à la place de celle de Mebzon, qui était saugrenue et anachronique ici :


- escalier droit de bois (à réimplanter vers la "chambre des tourtereaux") :


- évier (pour la pièce au RC de la tour Nord-Est du logis où il y en avait un du même type autrefois - supprimé lors du percement de la fenêtre Nord ; on voit encore la sortie à l'extérieur) :


Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)
Le château de Breteuil, situé à Choisel au cœur du Parc Naturel de la vallée de Chevreuse propose de découvrir la vie d’une famille au cœur de l’histoire de France. Ouvert au public depuis 1967, le site a depuis 400 ans, fait sans cesse l’objet d’embellissements et retrace dans ses appartements quatre siècles de l’Histoire de France. L’actuel propriétaire du château est Henri-François de Breteuil.
Depuis 1967, il a entrepris sans relâche la restauration du château qui aujourd’hui a retrouvé tout son éclat.
Propriété de la famille de Breteuil depuis 1712 la visite du château promet d’être un voyage envoûtant à travers l'Histoire et l'imaginaire des contes de Perrault ; ce dernier, travaillait à la cour de Louis XIV pour le contrôleur général des finances, Louis de Breteuil. Ce lien est aujourd’hui présent au cœur du château où sept des “Contes du temps passé” de Charles Perrault sont mis en scène avec des scènes de ses plus célèbres contes qui ont été reconstituées dont cinq en son et lumière.
On retrouve le malicieux Chat Botté, l’imprudent Petit Chaperon rouge, la douce Cendrillon, la belle Peau d’Âne, le terrible Barbe bleue, Ma Mère l'oie, La Belle au bois dormant, Les fées dans les anciennes écuries.
Outre les scènes historiques, plusieurs scènes avec des statues de cire ont été créées par le musée Grévin, et des automates réalisés par Janie et Armand Langlois sur le thème des contes de Perrault.
En effet, le château a vu défiler dans ses murs des ancêtres illustres de cette famille dont trois ministres, plusieurs ambassadeurs, un maréchal des camps, une femme de sciences, un préfet et quelques évêques. On y rencontre par exemple Marie-Antoinette, Louis XVI ou encore Marcel Proust.
Les collections du château comprennent des tableaux royaux, un mobilier du xviiie siècle. La visite permet en outre d'appréhender le quotidien des châtelains au fil des époques avec la visite des chambres, du fumoir, de la salle de bain, des cuisines du début du xxe siècle ou encore des écuries avec une collection d’attelages.
Les façades et toitures de l'ensemble du château ainsi que les douves, le colombier, le jardin à la française et le parc à l'anglaise sont classés au titre des monuments historiques et jardin remarquable par arrêté du 23 juillet 1973. Le parc s'étend en tout sur 75 hectares.
Les 4 jardins emblématiques offre un lieu de promenade idéal :
Le Jardin à la française
C’est à la fin du xixe siècle qu’il prend son aspect actuel. Henri de Breteuil, le huitième marquis de la famille et grand-père de l’actuel marquis de Breteuil, entreprend entre 1897 et 1903 une ambitieuse campagne de travaux confiée aux paysagistes Henri et Achille Duchêne Ces derniers établissent de grandes perspectives notamment grâce à l’aménagement d'un miroir d’eau du côté Nord qui domine la vallée de Chevreuse. Ils embellissent les pelouses et les allées, réalisent des jardins de broderies de buis côté Sud, une mosaïque de buis et des topiaires en boule ou en pyramide tronquée côté Nord. Des massifs de rhododendrons en fleurs au printemps, des tapis de cyclamens sauvages à l’automne et des arbres remarquables ponctuent la promenade qui conduit vers 2 étangs romantiques. Dans un creux de vallon, des châtaigniers greffés exceptionnels, vestiges d’une plantation datant du XVIIIième siècle, sont devenus des abris écologiques pour rapaces nocturnes et insectes sylvestres.
- Le jardin à l’anglaise, dit « jardin des Princes », est ainsi nommé en l’honneur de l’amitié entre la famille de Breteuil et la famille royale anglaise.
Ce patrimoine végétal s’est enrichi de créations contemporaines sur les terrasses à l’italienne construites au XVIIIième. Sur la plus ancienne, l’actuel Jardin des Princes comporte des plantes vivaces, pivoines arbustives, cerisiers du Japon de collection, et toutes sortes d’arbustes, le tout organisé autour de l’ancien bassin d’arrosage du potager verger et le long d’une pergola couverte de roses au printemps. Sur une autre terrasse, le labyrinthe aux 1000 buis, inauguré en l’an 2000, est une interprétation actuelle du bosquet chimérique disparu au XIXième siècle.
La restauration du jardin des Princes a commencé en 1991 sous la conduite de Séverine de Breteuil sur une étude du maître paysagiste René Péchère et de l’architecte en chef Jean Claude Rochette, avec le concours de l’Agence des espaces verts de la région Île-de-France et du Ministère de la Culture.
Le “Jardin des Princes”, dont le nom commémore la visite des princes de Galles dans les années 1900 est un ancien potager-verger qui se devait d’être réhabilité, et les travaux d’embellissement du parc, débutés dans les années 1990, en firent progressivement un lieu romantique, aux allures champêtres où l’on se plaît à observer la grande variété de fleurs qui y poussent presque sauvagement, vivaces plantées en “mixed borders” selon le goût anglais.
Pergola, jolis bancs, mur de rosiers, bassin d’arrosage du XVIIe siècle, agrémentent ce doux jardin où l’on passerait des heures.
Le labyrinthe, un parc aux mille buis
Réalisé en 2000, le labyrinthe situé sous la terrasse de l’orangerie fait écho à un autre labyrinthe aujourd’hui disparu. C’est Claude-Stanislas de Breteuil (1730-1783), maréchal de camp, qui est à l’initiative de la création du bosquet chimérique réalisé entre 1772 et mars 1773 et dont le plan est toujours conservé dans les archives du château. Il se situait derrière le colombier médiéval.
Le parc romantique, dans lequel les visiteurs se baladent à travers sous-bois, étangs, arbres remarquables, perspectives, avec aires de jeux et une riche biodiversité.
Une petite merveille au cœur des Yvelines avec un parc magnifique, un jardin merveilleux où se mêle le fantastique à la réalité.Le château de Breteuil est un lieu que l’on découvre une première fois et où l’on a envie de revenir si tôt parti tant on est fasciné et conquis par ce domaine paisible. C’est un lieu loin de la foule des grands domaines parisiens qu’il faut visiter en toute saison pour profiter de toutes les couleurs du parc, du vert printanier au rouge automnal . Venir à Breteuil c’est découvrir le château et ses richesses. Une visite captivante , atypique et ludique.

Le château de Breteuil présente une architecture du xviie siècle, comportant une cour carrée, entièrement enserrée de murs ou de constructions et bordée de fossés. Sur l'avant, deux pavillons d'angle et un corps de passage central ; en fond de cour, sur toute la largeur, un grand bâtiment dont le corps central a été conservé. Les bâtiments sont à structure en brique et remplissage sous enduit :

L'affaire du collier de la reine

Habillé de rouge, le Cardinal de Rohan
La Reine Marie-Antoinette
Assis le Roi Louis XVI et à ses côtés debout le Baron de Breteuil

Le 15 août 1785 à Versailles, le Cardinal de Rohan est arrêté par le Baron de Breteuil sur ordre de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Complice involontaire, car trop naif, de l’intrigante Comtesse de la Motte, le Cardinal de Rohan achète au nom de la Reine un précieux collier de diamants. La Reine, qui a personnellement refusé à plusieurs reprises d'acheter ce collier, n'est pas au courant qu'elle « demande ce service » au Cardinal. Les deux joailliers, Boehler et Bassange, croyant en un engagement de bonne foi du Cardinal, remettent l'écrin à la Comtesse de la Motte, en échange de fausses lettres comportant de fausses signatures de la Reine. Mais quelques semaines après s'être séparés de leur précieux bijou, les joailliers ne sont toujours pas réglés, et portent l'affaire devant le Baron de Breteuil, Ministre de la Maison du Roi. Louis XVI et Marie-Antoinette, furieux que l'honneur de la Reine ait ainsi été bafoué, embastillent le Cardinal et demandent un procès public. Entre temps la Comtesse de la Motte a mené grand train en démontant le collier. Mais elle est également arrêtée, contrairement à son mari qui fuit en Angleterre avec les diamants restants. A l'issue du procès, le Cardinal sera libéré, mais le peuple gardera une grande défiance envers la Reine jugeant que sa frivolité et ses goûts dépensiers avaient rendu possible cette escroquerie.

Le Baron de Breteuil, Ministre de la Maison du Roi
Né en 1730, Louis-Auguste Baron de Breteuil commence sa carrière dans la diplomatie secrète de Louis XV : le Secret du Roi. Puis dans la diplomatie officielle, il est successivement ambassadeur de France à Stockholm, Saint-Pétersbourg, Vienne et Naples. De 1783 à 1788, il est nommé par Louis XVI Ministre de Paris et Ministre de la Maison du Roi (l'équivalant du Ministre de l'intérieur).
Il veille à considérablement améliorer l'hygiène dans les hôpitaux et les prisons de Paris. En supprimant les échoppes qui encombrent les ponts de Paris, il fluidifie la circulation des carrosses entre les deux rives de la Seine. Et toujours dans le but de lutter contre les embouteillages, c'est sous son ministère qu'est décidée la conduite à droite. C'est à lui que l'on doit l'Avenue de Breteuil en face des Invalides.
Principal Ministre : Lorsque Louis XVI renvoie Necker le 11 juillet 1789, il nomme le Baron de Breteuil au poste de Principal Ministre (on ne disait pas Premier Ministre à l'époque). Mais au lendemain de la prise de la Bastille, le Roi rappelle Necker à ce poste, et le Baron de Breteuil émigre en Suisse: son gouvernement n'aura duré que 100 heures. Il rentrera en France en 1802, ruiné et seras recueilli au château de Breteuil par son petit cousin Charles de Breteuil.

Les œuvres d'art
A gauche, petit secrétaire de dame dit « Bonheur du jour » en laque, estampillé Roger van der Cruise dit Lacroix (époque Louis XVI), et coffret d'ambassadeur en cuir (ce qui deviendra la valise diplomatique).
Au-dessus de la commode, petit portrait ovale du Dauphin, futur Louis XVII, peint par Alexandre Kucharski.
Au-dessus du secrétaire dit « à guillotine », portrait ovale de Reine par Elisabeth Vigée-Lebrun. Sur la cheminée, buste en terre cuite du Baron de Breteuil par Pajou, ainsi que sa serviette de ministre en cuir :

La Bibliothèque
De gauche à droite : Charles de Breteuil, Le Duc Decazes, Le roi Louis XVIII

Dans cette bibliothèque, constituée par Geneviève de Breteil dans années 1783-1785 on retrouve le jeune Charles de Breteuil à l'âge adulte, dans son habit bleu de Préfet. Il est un des conseillers du Roi Louis XVIII en politique étrangère. Le personnage au centre est le Duc Decazes, Premier Ministre du Roi et ancêtre direct de l'épouse de l'actuel Marquis de Breteuil. Louis XVIII, frère de Louis XVI, a retrouvé le trône de ses ancêtres à la chute de Napoélon en 1814. Il régnera jusqu'à sa mort en 1824. Avec son Premier Ministre, il tente d'instaurer en France une monarchie constitutionnelle, « la Charte », selon le modèle anglais dont il a pu s'inspirer lors de son exil à Hartwell entre 1807 et 1814. Handicapé de la hanche de naissance, obèse, souffrant du diabète gras et de la goutte, il est surnommé le Roi podagre et finit sa vie dans ce fauteuil roulant. Légué par le Roi à Charles de Breteuil, ce fauteuil, exécuté en acajou massif par Jacob Desmalter, fait partie des meubles classés du château. Louis XVIII est également représenté jeune, lorsqu'il était Comte de Provence (Pastel ovale d'après Maurice Quentin de La Tour) et en tenue de sacre par Guérin (bien que la cérémonie du sacre de Louis XVIII n'ait jamais eu lieu).
Anecdote : Louis XVIII aimait tellement les huîtres qu'il pouvait en manger une centaine. Les courtisans au palais des Tuileries l'avaient ainsi surnommé Louis « dix-huîtres » :

L'Entente Cordiale dans le fumoir

En partant de la gauche, Henri de Breteuil, Le Prince de Galles, Léon Gambetta

Le 12 mars 1881, le petit-fils de Charles, Henri 8ème Marquis de Breteuil (1848-1916), reçoit son ami le Prince de Galles, fils de la Reine Victoria et futur Edouard VII, et Léon Gambetta, Président de la Chambre des Députés. Au cours de cette rencontre, seront lancées les bases de l'Entente Cordiale, amitié Franco-Britannique signée 23 ans plus tard en 1904. Les deux pays seront rejoints par la Russie en 1907 pour former « La Triple Entente » des pays alliés en 1914 contre l'Allemagne.
Henri de Breteuil, diplômé de Saint-Cyr, fut député monarchiste des Hautes Pyrénnées, circonscription tenue précédemment par son grand-père maternel Achille Fould (portrait à droite de la cheminée).
Très lié à la famille royale d'Angleterre, Henri accédera en 1912 à la demande du Roi George V d’accueillir chez lui pendant 4 mois le prince de Galles futur Edouard VIII (qui abdiquera pour devenir le Duc de Windsor).

Photographie sur la cheminée : reçu en audience privée en 2014, Henri-François de Breteuil, petit-fils d'Henri et actuel propriétaire du château, a remis à la Reine Elisabeth II trois lettres écrites par son grand-père George V à Henri de Breteuil à l'occasion des préparatifs de ce « séjour linguistique » :

Le fumoir présente la scène de la réception du 12 mars 1881, avec Henri de Breteuil, le Prince de Galles et Léon Gambetta :

La chambre de la laque

Dans cette chambre, plusieurs invités de marque ont été reçus à la fin du XIXème siècle et au début du Xxème siècle par Henri, 8ème Marquis de Breteuil (1848-1916) et son épouse : La Reine Amélie du Portugal, le Roi Alphonse XIII d'Espagne, le Prince de Galles (futur Edouard VII), le Grand-Duc Vladimir de Russie, et Marcel Proust.
Représenté ici travaillant sur son lit, Proust avait l'habitude de s'inspirer de personnages réels de la vie mondaine pour créer ses personnages de roman : il a décrit Henri de Breteuil dans « A la recherche du temps perdu » sous le pseudonyme d'Hannibal de Bréauté, en conservant les initiales HB.
Cette chambre est appelée « Chambre de laque » en raison de son exceptionnel mobilier. Très en vogue au XVIIIème siècle, les meubles en laque meublaient les salons. La commode est d'époque Louis XV, le secrétaire d'époque transition, et la petite commode au pied du lit est d'époque Louis XVI, estampillée Roger van der Cruise dit Lacroix.
Passés de mode au XIXème ils sont déplacés des salons dans les chambres qu'il faut compléter avec lits et tables de chevet : ce lit « à la polonaise » est donc d'époque Napoléon III, en verni Martin (technique imitant le laque).
Sur le secrétaire, photographies de François de Breteuil (1892-1972), compositeur de musique et entomologiste :

" A mon ami Henri-François de Breteuil , avec ma bien cordiale estime et ma chaleureuse amitié," J. Chirac 13/04/2007 :

Au pied du lit : pastel représentant Françoise de la Rochefoucauld, nièce d'Henri de Breteuil, dessiné par Lévy Dhurmer, élève de Renoir :

Le roi Louis XV enfant :

Le cabinet des trésors

La Table de Teschen, créée par le joaillier minéralogiste saxon Neuber, a été offerte en 1779 par le Prince Électeur de Saxe au Baron de Breteuil pour le remercier d'avoir mis fin, par le Traité de paix de Teschen, à la guerre de succession de Bavière. Le Prince Électeur de Bavière étant décédé sans héritier direct, plusieurs de ses neveux et cousins convoitaient sa succession. Certains étant soutenus par le Roi Frédéric II de Prusse, d'autres par l'Empereur Joseph II d'Autriche, c'est toute l'Europe centrale qui se serait embrasée sans l'intervention du Baron de Breteuil, alors Ambassadeur de France à Vienne et désigné comme médiateur de paix par Louis XVI.
Le plateau de la table comporte 5 médaillons en porcelaine de Meissen représentant les arts. On peut y lire « A Breteuil, missionnaire de la paix, 1779 » et « Les arts sont ressuscités grâce à la Paix ». 128 pierres semi-précieuses et bois pétrifiés sont numérotées de façon circulaire et répertoriées dans le livret rouge avec leur lieu d'origine (majoritairement des agates d'Europe centrale).
Cette table est une fidèle reproduction de l'originale vendue au Musée du Louvre en 2015 :

Somptueuse Pendule de Frémond, d'époque Louis XVI, en bronze ciselé et doré
Le mouvement est de Frémont, les deux cadrans à quantièmes sont signés Baffert :
La pendule a la particularité d'avoir un second cadran à l'arrière, indiquant dans le reflet du miroir, à l'endroit donc, la date et le mois.
Le vase à mouvement tournant indique le jour de la semaine en partie supérieure.
Décor de mufles de lion et guirlande de laurier.
Socle en ébène orné de rosaces feuillagées. Les deux figure allégoriques symbolisent le temps et l'étude :

Chambre de Madame du châtelet

La grande Dame de la famille est Gabrielle-Émilie de Breteuil, Marquise du Châtelet (1706-1749). Elle est l'une des premières femmes de sciences en France. A une époque où les jeunes filles de l'aristocratie apprenaient la musique, la broderie et l'histoire sainte, Gabrielle-Émilie eut la chance de ne pas être envoyée au couvent par ses parents à l'âge de 7 ans comme c'était l'usage. Elle eut les mêmes précepteurs à la maison que ses deux frères, et un libre accès à la bibliothèque familiale. Avide de savoirs, elle rencontre les grands esprits de l'époque comme Voltaire, Clairaut ou Maupertuis. Brillante mathématicienne et astrophysicienne, elle écrit les « instituions de Physique » qui serviront de référence dans l'Encyclopédie. Elle traduit et commente les travaux de Leibniz ainsi que « Les principes mathématiques » de Newton faisant ainsi connaître en France la nouvelle théorie sur la gravité.
Elle épouse le Marquis du Châtelet mais fut également la maîtresse et l'égérie de Voltaire pendant 15 ans : Elle partage avec lui ses travaux scientifiques tandis qu'il lui faisait jouer ses pièces de théâtre ou l'initiait à la philosophie : Elle écrit un « discours sur le bonheur » encore étudié dans les classes littéraires.
Beaucoup d'ouvrages de Voltaire déplaisant au Roi, il lui était utile de résider chez le Marquis et la Marquise du Châtelet, au château de Cirey, non loin de la frontière de la Lorraine qu'il pouvait rapidement franchir pour fuir la censure royale.
Le mobilier :
Lit de camp (entièrement démontable) d'époque Louis XV. Les tissus sont une réédition des toiles indiennes très en vogue au milieu d XVIIIème sicèle, et importées par la Compagnie des Indes.
Chaise percée d'époque Louis XV :

Femme de lettres et de sciences, Gabrielle-Émilie de Breteuil, marquise du Châtelet, marqua également l’histoire du château ; Figure singulière du «Siècle des Lumières», première femme savante au monde à se vouer aux sciences, elle n’est pourtant demeurée dans les livres d’Histoire que comme l’égérie de Voltaire, dont elle partageait la même admiration pour l’œuvre de Newton. Elle marque indéniablement l’âme de la demeure de Choisel :

Sur le bureau, Lettre de Voltaire au Marquis d'Argenson relatant l'accouchement, puis la mort de la Marquise du Châtelet , 4 et 11 septembre 1749 :

Salon de musique

Le mobilier de ce salon est estampillé Pierre Bernard et a été commandé pour le château par Claude Stanislas de Breteuil en 1771. Les tapisseries d'Aubusson, au petit point de Saint Cyr, représentent les Fables de La Fontaine. Au premier plan, on reconnaît « Le corbeau et le renard, le loup et l'agneau, le renard et la cigogne ou la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf ».
La harpe date de la fin du XVIII ème siècle.
Dans la bibliothèque (et au premier plan dans la vitrine) une des premières éditions de « l'encyclopédie » de Diderot et d'Alembert, dans laquelle des travaux de Madame du Châtelet sont repris.
Sur la cheminée, deux potiches chinoises de l'époque Ming (XVIIIème sicèle), et buste du Duc de Choiseul-Praslin :

Le Roi Louis XIV enfant :

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Salle à manger

Le pâtissier de Talleyrand, Carême, aimait mener sa politique diplomatique à table en épatant ses invités avec des chefs-d’œuvre culinaires.
Les noms des convives reconstituent un déjeuner offert le 3 mois 1905 en l'honneur du Roi Edouard VII d'Angleterre venu à Breteuil fêter le premier anniversaire de l'Entente Cordiale dont Henri, 8ème Marquis de Breteuil, fut l'un des promoteurs.
Aux murs, deux grandes tapisseries de la manufacture de Gobelins apportées en dot par Geneviève de Siry de Marigny lorsqu'elle épousa Claude-Stanislas de Breteuil en 1778. Elles représentent deux scènes de la vie de Daphnis et Chloé.
Orchestre de chats musiciens par Armand et Janie Langlois. (Clavecin, violoncelle, vieille à roue, violons, harpe, chanteur) :

Gondole vénitienne d'après Carême
Création : Gaston Lenôtre :

Frère de Claude Stanislas de Breteuil le Bailly de Breteuil grand collectionneur :

La chapelle

Cette chapelle a été construite en 1860 dans un style néo-gothique puisque copiant celui du XIIIème siècle.
Les fauteuils et les prie-Dieu sont du style Troubadour, en vogue au XIXème siècle et font partie des meubles classés du château.
L'antependium (broderie devant l'autel), également classé, date de la fin du XVIIème siècle ; il est en soie brodée de fils d'or et d'argent. Les lettres au centre, AM (pour Ave Maria) font référence à la Vierge Marie à qui cette chapelle est dédiée. On retrouve d'ailleurs ce chiffre sur le lustre en cristal.
Les deux vitraux entourant l'autel proviennent de la crypte de la cathédrale de Chartres et datent du XVIème siècle. Ils représentent Saint Jean-Baptiste (patron de Choisel), et Sainte Catherine :

Au dessus de la porte d’entrée, un remarquable vitrail du XVème siècle, représentant Saint Martin. Ce dernier est légionnaire dans l'armée romaine. L 'État finance la moitié de l'uniforme, et le soldat l'autre moitié : Saint Martin coupe donc son manteau en deux pour donner au pauvre la moitié qui lui appartient :

Jardin des Princes

Restauré en 1991 par Séverine de Breteuil, avec le concours de l'agence des Espaces verts de la Région Île de France et du Ministre de la Culture , ce jardin est ainsi nommé en l'honneur des Princes de Galles. Il est essentiellement constitué de plantes vivaces et d'arbres fruitiers :

Le Verger

Le verger forme à lui seul un domaine écologique à part entière. Il attire au printemps une faune bourdonnante, séduite par les parfums et les couleurs des fleurs des arbres fruitiers.
Tous ces insectes vont involontairement ou volontairement transporter le pollen contribuant à la fécondation des parties femelles des fleurs, ou pistils. On appelle pollinisation ce transport de pollen.
Après la fécondation, les pistils vont peu à peu augmenter de volume, prenant lentement l'aspect de fruits délicieux.
Une grande partie sera récoltée, mais bon nombre d'entre eux seront abandonnée sur les arbres ou tombés au sol. Il feront alors le bonheur d'une multitude d'oiseaux.
Une cohorte d'insectes ou d'araignées circulent sur les branches des arbres fruitiers.
D'autres oiseaux, insectivores cette fois, profiteront de cette aubaine. Le bec fin des rouge-gorges, des accenteurs ou des mésanges fera merveille, attrapant les proies avec l'efficacité d'une pince à épile :

Le labyrinthe de Ma Mère l'Oie

L'actuel labyrinthe aux mille buis a été réalisé en 2000. Situé sous la terrasse de l'Orangerie, il fait écho à un autre labyrinthe aujourd'hui disparu dont le plan est toujours conservé dans les archives du château. Clou du jardin à la fin du XVIIIe siècle, il se situait derrière le colombier médiéval.
A l'époque de Charles Perrault, au XVIIe siècle, le terme de « Mère l'Oie » désignait la Mère-grand, la conteuse qui envoûte son auditoire lors de veillées pour l'emmener vers des monde mystérieux et magiques. L'oralité est essentielle dans la transmission des contes. On retrouve cette appellation de « Mère l'Oie » sur une illustrations des premières éditions des Contes de Perrault. Au fil des siècles, cette expression s'est si bien imposée que l'on pense souvent que c'est le titre. Cependant, le célèbre recueil s'intitule en réalité Histoires ou contes du temps passé avec des moralités (1697) :

COLOMBIERS ET PIGEONS quelques mots d'histoire

LES COLOMBIERS
Le droit de construire des colombiers était un droit seigneurial.
L'importance des colombiers était donc réglementée. En Île de France un arpent (soit environ un demi-hectare) donnait droit à un boulin. Ainsi peut-on penser qu'au Moyen-Age le domaine de Breteuil avait une superficie d'environ 1600 hectares.

LES PIGEONS
Dans les cahiers de doléances figurent de nombreuses plaintes concernant les dommages causés par les pigeons, spécialement à l'époque des semailles et des moissons. Dans la nuit du 4 août 1789 l'exclusivité du droit de colombier est
abolie et l'obligation d'enfermer les pigeons à certaines périodes de l'année apparaît. Le 5 octobre 1791, le Code rural confirme l'autorisation pour tous de tirer les pigeons pendant ces périodes.

LES TROIS USAGES DES PIGEONS
1. L'alimentation. Ainsi en 1261 il fallait 400 pigeons par jour pour la cour du roi Saint Louis.
2. La colombine, fiente des pigeons extrêmement utile pour enrichir les terres.
3. Les messages. Depuis Noé et la plus haute antiquité les pigeons voyageurs sont les messagers de l'air.
Dans son roman, « la Tulipe Noire », Alexandre Dumas raconte les aventures d'un de ces pigeons.
Pendant le siège de Paris en 1870, les pigeons transportèrent des lettres et les Allemands tentèrent de les détruire avec des faucons.
Actuellement les pigeons transportent, des hôpitaux aux laboratoires des prélèvements sanguins. De plus il aident parfois à repérer des naufragés en mer :

L'étang
Avec la présence de l'eau en abondance, la vie se bouscule. Entre tous les animaux de l'étang s'établissent des réseaux alimentaires complexes ou chacun se nourrit aux dépens de l'autre, mais les chaînes alimentaires qui les composent commencent toujours par des végétaux, seuls capables, grâce à leur chlorophylle, d'utiliser l'énergie solaire.
Une multitude de poissons profite de ces eaux stagnantes. Les carpes, les brèmes ou les brochets se satisfont de ces eaux peu oxygénées, dans laquelle ils trouvent une nourriture abondante. A la surface de l'eau, les canards, les oies et les bernaches sont les oiseaux les plus visibles. Mais d'autres espèces se cachent dans les roseaux et les plantes du bord de l'eau. En cherchant bien, on peut observer le héron cendré, la poule d'eau ou la foulque. Avec un peu de chance, on peut voir passer le martin-pêcheur, dont le plumage est particulièrement éclatant.
Contrairement aux poissons qui prélèvent l'oxygène dans l'eau, presque tous les insectes aquatiques respirent grâce à l'air qu'ils viennent chercher en surface.
Les notonectes ou les dytiques stockent l'air sous leurs ailes, tandis que les nèpes ou les ranatres disposent d'un tube respiratoire qui affleure en surface. Une araignée aquatique s'installe même dans une bulle d'air sous la surface :

27 septembre 1590. Le jour où le pape Urbain VII meurt après 13 jours de règne

PODCAST. Pas de chance pour le petit peuple, pour une fois qu'un pape voulait distribuer les richesses de l'Église aux pauvres, Dieu le rappelle à lui.
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
A Pont-Rilly, j'ai écouté les conseils que j'étais venu solliciter du passionnant maître des lieux...

8 octobre 2020.

... et, dans une dépendance (le pavillon symétrique de la chapelle), j'ai photographié cette rampe en chêne qui me paraitrait convenir tout à fait pour notre "escalier-en-facteur-commun" :

8 octobre 2020.

8 octobre 2020.