Longue visite (environ 2 heures 30), cette après-midi, d'une trentaine de membres de l'"Association normande" emmenés par Vincent JUHEL. Ils consacrent cette année au Domfrontais leurs trois jours d'excursion annuelle. Ils sortaient de la "Biscuiterie de Lonlay" et devraient, dimanche, découvrir la Saucerie et la Cousinière, autres fleurons du secteur. Les voici en train de subir mes explications dans la chapelle de notre manoir favori :

Parmi les explications que j'ai fournies à ces visiteurs, j'ai donné une idée de l'économie générale de notre chantier favori :
- la Chaslerie m'a coûté, en 1991, le prix d'un appartement parisien, aux conditions de l'époque ;
- les travaux menés depuis 28 ans me sont revenus plus de dix fois plus cher ;
- à ce stade du chantier, ma famille dispose de 65 m2 habitables toute l'année ; le reste est dans l'état de chantier profond que j'ai montré aux visiteurs ;
- le taux moyen des subventions aura été, sur la période et quoi qu'en dise la D.R.A.C. (qui ne prend pas en compte les dépenses qu'elle considère comme "non subventionnables"), de 11 % ;
- le chantier serait impossible pour un fonctionnaire retraité comme moi s'il n'y avait pas le "régime fiscal des monuments historiques" qui, pour l'essentiel, permet de déduire du revenu imposable le coût des travaux ; je n'ai pas calculé à combien s'est élevée à ce jour l'économie pour moi (je suppose qu'elle est de l'ordre de 20 %, ce qui n'est pas négligeable, certes, mais laisse donc quelque chose comme 70 % à ma charge nette) ;
- la valeur marchande de la Chaslerie serait aujourd'hui très nettement inférieure à celle d'un appartement parisien.

Autrement dit, et au moins dans mon cas, la possession d'un monument historique est, dans la France contemporaine, une aberration économique. Il faut donc être fou pour maintenir un tel effort.

Après ce topo, je suis sûr que ces visiteurs m'auront classé dans cette catégorie. En tout cas, ce serait une conclusion à laquelle je n'aurais rien à reprendre.