Ferronnerie

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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@ Guy HEDOUIN :

Je vois que vous avez le sens de l'observation... à propos des particularités de l'assemblage des barreaux des grilles. En fait, tout cela est parfaitement volontaire. Vous trouverez toutes explications en page 2 de cet onglet, dans des messages que j'avais postés il y a un an, les 28 février et 2 mars 2010.

Deux remarques toutefois :
- finalement, ce ne sont pas 16 barreaux horizontaux que Roland FORNARI a assemblés par grille mais 17 ;
- deuxièmement, le mode d'assemblage des grandes grilles est encore plus sophistiqué que prévu puisque le forgeron a voulu distinguer deux barreaux horizontaux à la hauteur du meneau horizontal disparu. Si vous observez bien le rythme des renflements, vous apercevrez sans doute ce détail introduit comme un clin d'œil aux initiés les plus attentifs.

Quant à Lucyna, je vous rassure, elle ne s'est nullement écartée du droit chemin, j'en suis le témoin !

P.S. : 1 - J'ai laissé à dessein une erreur (ou plutôt une omission) dans ce message-ci. La décèlerez-vous ? Car ceci est un test !

2 - Les termes exacts pour les barreaux des grilles sont "traverses" pour les barreaux horizontaux et "montants" pour les verticaux. A copier cent fois !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Avant de passer à un autre sujet, voici trois photos prises hier après-midi pour donner un aperçu de l'ambiance du chantier.

D'abord, Roland FORNARI et l'un de ses compagnons, celui à la coiffure rasta, en train d'évaluer la possibilité de poser une grille du salon. L'une des pattes d'accrochage a en effet été cassée par ce compagnon alors qu'il essayait de la tordre au chalumeau dans le but d'arriver à en faire passer l'extrêmité sous une épingle :

4 mars 2011, Roland FORNARI en délibéré.

Puisque Roland a sans doute une bonne plume et qu'il aime, me semble-t-il, théoriser ses expériences, je lui ai demandé un "papier" que je posterai sur ce site, afin qu'il nous explique les raisons de son choix de ne pas réparer cette patte cassée...

Ensuite, une photo de l'autre compagnon, juché sur la benne du tracteur, en train de fignoler la pose de la grille de la salle à manger. Sur cette photo, on peut d'ailleurs apercevoir quelques-uns des "piercings" qui, avec sa barbichette méphistophélique, ornent le visage de ce jeune homme ("le look, coco !") :

4 mars 2011, le second compagnon de Roland au travail.

Pour prendre cette dernière photo, j'étais monté sur une échelle d'où j'avais une vue plongeante sur Pascal, au volant du Valtra :

4 mars 2011, Pascal en train d'aider l'équipe de Roland FORNARI à poser les grilles.

A l'occasion de sa venue à la Chaslerie, hier et avant-hier, Roland FORNARI et moi avons évoqué la suite du programme de ses interventions sur ce manoir.

La grille du puits de la ferme est presque prête à être posée. Roland a toutefois abandonné l'idée du judas prévu depuis le 14 octobre dernier (voir mon message sous cet onglet, en page 5, à cette date) ; il m'explique qu'il n'arrivait pas à le "passer" de façon harmonieuse. En revanche, il vient de décider de cintrer cette grille pour accompagner la maçonnerie, et cela me semble une heureuse initiative. Il devra aussi modifier le montage de sa vieille manivelle, faute de quoi il n'arriverait pas à la loger dans l'emplacement prévu.

Nous avons longuement évoqué le projet de grille entre la chapelle et le manoir. Pascal s'est alors joint à la conversation, de sorte que nous avons pu envisager les avantages et les inconvénients de toute une gamme de solutions, chacun y allant de sa remarque ou de son hypothèse. Ici non plus, le problème de géométrie dans l'espace n'est pas simple puisqu'il s'agit de faire quelque chose d'à la fois beau et pratique. Le souci est de permettre une ouverture suffisante des battants de porte sans avoir à implanter la grille dans l'un des plans de façade du mur, notamment celui de la terrasse, mais plutôt au milieu du mur (dans sa profondeur) :

4 mars 2011, l'emplacement de la future grille du mur entre la chapelle et le manoir.

C'est Roland qui a trouvé la solution : il y aura des parties de ferronnerie fixes dans l'encadrement des portes, donc des adaptations à prévoir par rapport au dessin mis en ligne sous cet onglet (en page 10, le 9 février dernier).

S'agissant des lanternes de la cour (documentées dans le même message du 9 février dernier), j'ai fait part à Roland du souci de Carole de ne pas exposer les fils électriques à l'eau. Ces fils passeront donc à l'intérieur de la ferronnerie. Mais il faudra être astucieux pour que ces lanternes puissent toujours être manœuvrantes comme je le souhaite (ne serait-ce qu'afin que certains puissent encore chanter "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !").

Le lustre pour la charretterie est prêt à être posé mais le cliquet prévu pour sa corde n'est pas encore forgé, m'a dit Roland.

J'ai cependant demandé à Roland de commencer à réfléchir à deux nouveaux projets.

D'abord, les grilles du 1er étage du logis. On commencerait par la fenêtre Sud. Voici d'ailleurs Roland et ses compagnons en train d'en relever soigneusement les cotes de la maçonnerie pour préparer le devis. Compte tenu du fait que le logis a été arasé après son incendie d'il y a 126 ans, il faudra trouver une solution compatible avec cette triste histoire.

4 mars 2011, la prochaine fenêtre, au Sud du logis, où j'aimerais rétablir la grille.

Enfin, des grilles à rétablir pour les fenêtres de la chapelle. Je suis en effet très mécontent de la solution mise en œuvre, voici quelques années, par l'architecte en chef des monuments historiques dont je me passe, désormais et heureusement, des services coûteux et inefficaces. Pour la chapelle, cet individu avait prévu de doubler les vitraux d'un truc translucide dont il avait fallu assurer l'aération de manière à ce que l'humidité ne se condense pas entre le vitrail et ce machin. Mais, à l'expérience, les insectes prolifèrent dans cet espace confiné et chauffé par le soleil et il n'existe aucun moyen de les ôter, sauf à démonter. Donc cette idée était totalement stupide et il va falloir corriger. J'attends de Roland des propositions harmonieuses et intelligentes ; il faudra en particulier empêcher les ballons de mes futurs descendants ou les becs d'étourneaux de casser les vitraux, une fois le truc glauque enlevé et remplacé par ces grilles. Je souhaite également que les écus des LEDIN et de Lonlay demeurent parfaitement lisibles, "manorialitude" oblige ! Bref, il ne va pas être facile de concilier toutes ces contraintes. Donc à l'artiste de cogiter !

3 mars 2001, Roland FORNARI prend les mesures des fenêtres de la chapelle devant un nombreux public...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Juste pour le plaisir des yeux, voici les rondelles qui ornent le bas des nouvelles grilles, sur une idée copiée à L... :

5 mars 2011, détail du bas des nouvelles grilles.

Promis, si un visiteur me demande à quoi servent ces rondelles, je répondrai que c'est pour suspendre mes "Stetson". Chiche ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 7 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord
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Dès mon retour à Paris, j'ai interrogé Thibaud pour connaître son opinion sur les grilles. Il consulte en effet régulièrement ce site et je désirais avoir une première idée de la "température" familiale après mon coup de force. Je n'ai pas été déçu : Thibaud s'est déclaré perplexe devant ce qu'il appelle ma "bunkerisation" de la Chaslerie. Donc ça partait assez mal pour moi...

Mais ce soir, fortuitement, Carole, qui ne consulte, elle, jamais le site, m'a demandé quel avait été mon programme à la Chaslerie. Etape par étape, je lui ai appris que Roland FORNARI était revenu. Elle s'est alors enquis de mon "projet de grilles pour la salle à manger" (sic). Je lui ai répondu que la grille était posée. Elle a voulu savoir l'effet produit de l'intérieur de la pièce. J'ai suggéré que les grilles se mariaient bien avec les granits du mur et que c'était tout à fait dans le style du mobilier. Sa curiosité étant ainsi aiguillonnée, elle a voulu savoir ce que je prévoyais pour le salon. Et là, de proche en proche, j'ai pu lui faire passer les messages que les grilles y étaient également posées mais qu'il faudrait sans doute changer certains meubles de place. Bref, je lui ai ouvert des perspectives sur le mobilier et sur l'idée de meubler le bâtiment Nord, par exemple, avec certains fauteuils de style Louis XV.

Il semble que ces horizons l'aient intéressée. Il lui tarde tant que les travaux du bâtiment Nord avancent enfin ! Le fait est que j'ai pu ainsi la préparer aux changements intervenus à la Chaslerie depuis sa dernière visite.

Voici une très bonne chose de faite. La curiosité féminine, quel levier précieux pour les maris un petit peu trop entreprenants...

La suite au prochain numéro, quand Carole pourra juger directement de l'effet produit. Mais le plus dur pour moi est peut-être passé...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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On se souvient peut-être que j'avais demandé à Roland FORNARI un "papier" pour justifier qu'il ne répare pas une patte d'attache cassée sur l'une des grilles posées la semaine dernière.

Il me l'avait promis et a tenu parole.

Voici donc le document qu'il m'a transmis :

Un exemple de la façon dont Roland FORNARI s'exprime.

Je pense retrouver ici tout l'humanisme opératif dont Roland me paraît imprégné. En tout cas, ce texte résume bien sa démarche et son chemin de vie, je trouve.

Roland m'a demandé si j'accepterais de me tenir à ses côtés, en compagnie de Lucyna, afin de faire reconnaître son "geste d'or" par les professionnels des métiers de la restauration des monuments historiques. Il voudrait se présenter à ce concours à l'occasion de son prochain travail sur le portail de la Chaslerie.

J'ai répondu que, sous réserve que ce concours soit de bon "standing" (car "Roi ne puis, Prince ne daigne, Rohan suis !"), je serais très heureux de l'aider à remporter ce trophée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 13 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Chapelle - Liens divers - Dans l'Orne - Vie du site - Annonces
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Avouerai-je que je ne suis pas totalement convaincu par le dessin que m'a fait parvenir Roland FORNARI pour illustrer son projet de grilles pour la chapelle ?

Il y a d'abord un problème technique à résoudre : comment remplacer les barlotières sans risquer de casser les vitraux ? Ce problème n'est pas de la compétence du forgeron mais d'un vitrailliste. Il faudrait que j'en consulte un.

13 mars 2011, le vitrail Ouest vu de l'extérieur de la chapelle.

Indépendamment de cette difficulté, je me demande si les grilles prévues par Roland FORNARI ne vont pas nuire à la lecture des vitraux, et notamment des blasons, quand on les apercevra, si présentes, de l'intérieur de la chapelle :

Projet de Roland FORNARI pour les grilles de la chapelle.

Je vais donc prendre le temps de la réflexion. Et commencer sans doute par aller observer la grille qu'il m'indique avoir prise pour modèle, sur la tour du manoir de Mebzon, à Sept-Forges (c'est-à-dire à une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de la Chaslerie).

Au pire, si jamais je décidais de ne pas donner suite au projet de restitution des grilles de la chapelle, il faudrait que je trouve un moyen d'éliminer les araignées qui se font bronzer entre les vitraux et leurs doublures de protection.

N.B. : le site internet de Mebzon montre, dans ses "archives", une étonnante "cache de curé". Je recommande de prendre le temps de le parcourir.

@ Brigitte BUCHOT :

Votre réaction au sujet des grilles rejoint les points de vue de Thibaud et de Carole, même si cette dernière a sensiblement réduit la vigueur de ses critiques.

Cela démontre, selon moi, que les travaux consentis pour restaurer un monument historique ne sont pas toujours compris par - excusez-moi de vous traiter ainsi - les profanes.

En d'autres termes, la "plus-value latente", comme disent les gens des impôts, apportée par de tels travaux sur un monument est vraisemblablement une moins-value. C'est donc là un exemple que je pourrais produire au fisc si jamais le funeste projet d'"I.R.F." en cours de mise au point venait à voir le jour.

Je pense cependant avoir bien agi, dans l'intérêt du bâtiment et en respectant l'"esprit des lieux". Il me semble, d'après leurs réactions, que des observateurs avertis comme Guy HEDOUIN et les professionnels de la restauration de monuments comme Nicolas et Lucyna GAUTIER ainsi que Marie FRULEUX, partagent mon point de vue.

Donc, j'écouterai attentivement toutes autres réactions à venir à propos de ces grilles. D'autant, on l'a compris, que j'ai bien l'intention d'en rétablir d'autres et de ne plus laisser orphelins tous ces œillets plantés il y a des siècles dans les joints des chambranles des fenêtres.

P.S. : Le débat sur les grilles se développe. A propos du "papier" de Roland FORNARI, une autre visiteuse du site m'écrit :

"Je vois :
- de la mauvaise foi, toute de gauche ;
- que, malgré ses lectures si nombreuses, Monsieur n'a pas appris à écrire de façon moins prétentieuse et à ne pas user d'artifices pour camoufler des maladresses... et "essayer de faire croire ce qui n'est pas "!"

Moi, je persiste à trouver de la noblesse et une grande humanité dans le point de vue de Roland et, au moins à ce sujet, je partage pleinement sa façon de voir, de penser et de s'exprimer.

Simonne FOURCADE
rédigé le Lundi 14 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis
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Très belles grilles, surtout vues de l'extérieur.

En attendant de les découvrir en vrai lors d'une visite à la Chaslerie.

Maman

Bonsoir,

Votre forgeron, manie aussi bien la plume que le marteau sur l'enclume.

Dommage que la remarque de la visiteuse soit tronquée, l'ensemble de son point de vue est peut-être intéressant et nous éclairerait sur sa notion de mauvaise foi (de gauche et la droite... n'a jamais de mauvaise foi).

Je trouve que les pierres du petit pont sont tout-à-fait à leur place, c'est un vestige du passé à conserver.

Le projet de grille de la chapelle est bien vu, voici les noms de deux vitraillistes du Calvados : Sylvie Liegeois, j'ai vu son travail dans le réfectoire de l'abbaye de la Lucerne-d'outre-mer, vraiment très beau et ce soir je ne retrouve pas l'autre personne.

Le manoir de Mebzon, manoir digne d'intérêt, serait-il envisageable, si le propriétaire le veut bien, que vous fassiez des photos d'ensemble.

Le projet de porte fait trop neuf, les lames verticales devraient être de largeurs différentes et non parallèles, je remplacerais la poignée par un loqueteau poucier ; mais ce n'est que mon point de vue, je ne suis pas conseiller technique. Mais pour un MOF.............?
Un autre exemple, à la Bézirie :

Porte au manoir de la Bézirie.

Porte au manoir de la Bézirie.

Porte au manoir de la Bézirie.

Je vois que vous avez sauvé votre peau auprès de Madame.

Bonne soirée !

@ Guy HEDOUIN :

Merci pour vos commentaires et suggestions.

Pour Mebzon, j'ai trouvé, grâce à Google, les deux photos suivantes :

Le manoir de Mebzon, façade d'arrivée.

Le manoir de Mebzon, façade arrière, au bord de la Mayenne.

Comme vous le voyez, ce manoir a hélas été tronqué, ce qui a profondément modifié sa silhouette. A ma connaissance, c'est un jeune couple d'agriculteurs qui en est actuellement propriétaire et qui le restaure sur des plans de Nicolas GAUTIER. Le charpentier-couvreur est Roland BOUSSIN.

A signaler que l'une des cheminées (du XIVème siècle, je crois) de ce manoir a été achetée par le père de mon vendeur, Henri LEVÊQUE, et réinstallée à sa demande au 1er étage de la Chaslerie, dans la pièce qui me sert de chambre. Carole ne l'aime pas beaucoup à cet endroit et Nicolas GAUTIER serait heureux de la voir réintégrer Mebzon mais, pour le moment, je n'ai pas donné mon feu vert, ne sachant que mettre à la place.

A propos de la porte de votre manoir de la Bézirie, je la trouve très belle. Etes-vous finalement allé voir Roland FORNARI dans son atelier du Sap ? Je pense que les loquets qu'il fabrique vous intéresseraient beaucoup. J'ai noté que vous aviez préféré enduire le bois d'huile de lin plutôt que le peindre : n'est-ce pas fastidieux à entretenir ? Mais je vois aussi que l'air passe sous la porte refermée : ceci ne vous gêne-t-il pas ? Je m'interroge aussi sur les problèmes pratiques que peut poser un volet intérieur sur une porte : n'êtes-vous pas obligé de maintenir ce volet fermé, sauf s'il n'y a pas de risque que quelqu'un veuille entrer quand il est ouvert ?

Guy HEDOUIN
rédigé le Mardi 15 Mars 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferronnerie - Menuiserie
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Bonjour !

Les photos de la porte sont celles de la boulangerie, donc pour les coulis d'air ce n'est pas trop grave. Depuis le carrelage a été posé, ce qui diminue le jour.

Non, je ne suis pas allé voir M. Fornari.

La pose du volet sur cette porte a été conçue dans le but de me protéger d'éventuels curieux lors de mes absences.
Il est nécessaire de le fermer lors des manoeuvres de la porte.

Le traitement est à base d'huile dure, pas d'huile de lin ; comme elle n'est pas exposée directement à la pluie, une application annuelle est suffisante.

Le loqueteau est une récupération ; l'entrée de serrure, je l'ai faite ainsi que le verrou intérieur.

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Mars 2011
Journal du chantier - Charpente-couverture - Ferronnerie - Chapelle - Dans l'Orne - Annonces
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Pour son projet de grilles pour la chapelle de la Chaslerie, Roland FORNARI m'a dit s'être inspiré des grilles de Mebzon.

Sur la façade d'arrivée de ce manoir, une fenêtre est en effet ornée d'une imposante grille à mystère fermée comme une cage (à l'étage au-dessus, on peut remarquer les 17 œillets d'une grille disparue, vraisemblablement semblable) :

18 mars 2011, la grille de la façade d'arrivée de Mebzon.

Voici un détail du montage de cette grille. On remarquera en particulier comment les traverses s'y enroulent autour des épingles :

18 mars 2011, détail de la grille d'arrivée de Mebzon.

Il y a une grille plus petite mais comparable sur la façade arrière :

18 mars 2011, la grille de la façade arrière de Mebzon.

C'est précisément celle-ci qui a inspiré Roland pour la chapelle ; l'aspect de cage, donc le décollement du mur, en sont sensiblement moins nets.

Enfin, les ouvertures de l'escalier de la tour sont toutes protégées d'une grille du même modèle qu'à L... (sur la photo suivante, on aperçoit un bout de l'échafaudage servant à la restauration de la couverture de cette tour) :

18 mars 2011, une grille de la tour d'escalier de Mebzon.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Charretterie - Murs divers - Dans l'Orne - Annonces
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Le magasin de Roland FORNARI jouxte son atelier du Sap. C'est une véritable caverne d'Ali Baba.

J'y ai découvert hier après-midi divers objets destinés à la Chaslerie, comme ce lustre qui éclairera la charretterie à la chandelle :

18 mars 2011, le futur lustre de la charretterie.

Roland est tellement satisfait de sa création qu'il m'a dit avoir réalisé le même pour lui (on l'aperçoit à l'arrière du magasin).

Ce lustre sera retenu par un dispositif comportant la manivelle à cliquet que voici à gauche, au premier plan, à côté du tambour restauré destiné au puits de la ferme :

18 mars 2011, objets destinés à la Chaslerie.

A l'arrière-plan de la photo précédente, on aperçoit difficilement, au milieu du capharnaüm, deux poulies destinées à permettre de manœuvrer ce lustre.

Roland m'a également montré l'ornement destiné à couronner le futur portail de la Chaslerie, sur le mur entre la chapelle et le manoir. C'est une fleur d'un modèle identique à celles du plus beau portail de Carrouges :

18 mars 2011, une fleur du modèle qui couronnera le portail de la Chaslerie.

Il m'a ensuite présenté un échantillon du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour :

18 mars 2011, une feuille du verre qui sera utilisé pour les lanternes de la cour de la Chaslerie.

Enfin, j'ai retrouvé dans son bazar l'ancien axe d'un épi de faîtage de la Chaslerie, avec des fleurs forgées, qui a longtemps surmonté le dôme d'ardoise de la porte charretière :

18 mars 2011, un ancien décor de la Chaslerie, en dépôt chez Roland FORNARI.

Afin d'en garder la trace et de pouvoir m'y référer si nécessaire, je mets en ligne les photos de quelques exemples de la production de Roland FORNARI, que j'ai photographiés hier dans son atelier et son magasin du Sap. Hélas, je ne connais pas le nom de tous ces objets ; certaines légendes resteront donc muettes, à moins que des visiteurs du site ne veuillent remédier à mes lacunes, ce dont je les remercie d'avance.

Voici un portillon de fer forgé en cours de fabrication, destiné à un portail créé par Roland FORNARI ; ce portillon sera flanqué d'un battant beaucoup plus large mais du même esprit, c'est-à-dire rustique, avec un plessis et de petits objets décoratifs comme quelques feuilles forgées et, peut-être, un oiseau :

18 mars 2011, un portillon en cours de fabrication chez Roland FORNARI.

Dans l'atelier, j'ai aussi remarqué cette grille à mystère, qui a la particularité de former volet :

18 mars 2011, une grille mobile.

C'est des grilles de ce modèle que Carole aurait préférées à la Chaslerie. J'ai reculé car la taille de mes fenêtres, notamment au salon, ne permettait pas cette fonctionnalité. Voici néanmoins le détail du verrou de cette grille mobile :

18 mars 2011, le verrou de la grille mobile.

Dans le bric-à-brac du magasin, j'ai remarqué divers objets de quincaillerie forgée :

18 mars 2011, targettes, loqueteaux et autres objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, clenches à poucier présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, verrous à queue présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, targettes et loqueteaux présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, pentures, targettes, loqueteaux et verrou présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support de tourne-broche présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support d'ustensiles de cuisine présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrures présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrure ancienne présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, vitrine d'objets divers objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, joug de boeufs restauré présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, paire de landiers pour pavillon de chasse (on réchauffe les mains en les posant sur les boules supérieures et on met les bottes à sécher en les enfilant sur les protubérances en-dessous) présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

Enfin, Roland m'a montré une ancienne porte de couvent qu'il désire voir inscrite à l'inventaire ; elle est remarquable en raison de ses barreaux (dont il manque la moitié dans sa moitié supérieure qui n'était pas vitrée) et, surtout, en raison du volet coulissant dont on aperçoit la poignée de bois au milieu de sa moitié basse :

18 mars 2011, face intérieure d'une ancienne porte en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, face extérieure de la porte ancienne en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

Bref, et on le comprendra, c'est toujours avec regret que je quitte la caverne d'Ali Baba de Roland...

P.S. (du 1er mai 2023 à 21 heures 20) : Pour la porte.
Bonsoir,

Comme promis quelques informations sur la quincaillerie, tout d'abord le site d'un concurrent de votre forgeron. Sur ce site il y a des panneaux avec différentes pièces forgées et leur nom.

Voir également l'excellent site de M. Tiercelin. Cette personne réalise un travail de vulgarisation formidable, il faut s'imaginer que la réalisation des croquis cotés se fait au Rotring, point de logiciel de CAD.

Enfin, pour le plaisir des yeux, voir le catalogue de la vente de la collection RULLIER. Pour l'achat, il faut vendre rapidement des "junk bonds".

Je vous remercie d'avoir fait ces photos et de les mettre à notre disposition. Je vous reparlerai des coyaux un autre jour.

Bonne soirée !
L'un des chantres venus dimanche dernier à la Chaslerie m'a rappelé que, sur la tour du château de Rânes, il y avait une très belle grille. Je suis donc allé la photographier ce matin.

Effectivement, cette grille "vaut le détour".

Voici d'abord la façade sur cour, avec la fameuse tour, du château de Rânes :

25 mars 2011, la façade sur cour du château de Rânes.

Et voici cette grille vue de dessous, avec la lanterne attenante :

25 mars 2011, la grande grille de la tour de Rânes.

La voici sous un autre angle, qui met bien en évidence les deux cylindres qui flanquent cette grille, comme deux polochons peuvent border un lit :

25 mars 2011, autre vue de la grande grille de la tour de Rânes.

J'ai pu monter dans la tour et prendre la grille en photo de l'intérieur, de manière à mieux comprendre comment ces cylindres sont reliés aux traverses de la grille. Quand on regarde vers le sol, voici donc ce que l'on voit...

25 mars 2011, le bas d'un cylindre de la grille de la tour de Rânes, vue de l'intérieur de la tour.

... et voici le haut du même cylindre :

25 mars 2011, le haut d'un cylindre de la grande grille de la tour de Rânes.

Je trouve que, de l'intérieur, la présence de ces cylindres améliore la vue dans les angles et que, de l'extérieur, ils se marient parfaitement avec les reliefs (dont j'ai oublié le nom) de la maçonnerie de granit, elle-même de remarquable facture.

Pour le reste, je retrouve sur la tour de Rânes une grille analogue à celles déjà remarquées à L... et Mebzon :

25 mars 2011, petite grille de la tour de Rânes.

Comme nous le rappelle la fiche de Wikipedia, le château de Rânes est resté dans la même famille jusqu'en 1908. La commune l'a acheté et le gère depuis 1947.

Or, je suis toujours frappé par les dégâts commis au patrimoine par l'abrutissement de divers élus locaux. Ainsi, chaque fois que je passe devant l'ancien parc du château de Flers, je suis consterné par les "aires de jeux" encombrées de toboggans criards qui dénaturent les abords. A Rânes, l'ancien parc dessiné par Le Nôtre est, de la même façon, devenu un ramassis de buts de hand ou de foot, pour ne rien dire de l'abominable golf miniature et de l'horrible court de tennis, bien entendu tous vides de tout joueur, dont on ne peut échapper à la vision :

25 mars 2011, le parc martyrisé du château de Rânes, vu du sommet de la tour.

Comment se fait-il qu'en pleine campagne, alors que l'espace ne manque pas, des crétins officiels aient pu commettre de tels forfaits ? Jusqu'à quels tréfonds faudrait-il descendre pour sonder l'inculture et l'insensibilité de tels vandales empanachés ? Mystère et boule de gomme !

Un tel exemple, qui n'est hélas pas isolé, me confirme que rien ne vaut la propriété privée - et encore si l'on a la chance de tomber sur un fou de patrimoine - pour prendre en mains, sauver et transmettre convenablement de tels joyaux emblématiques du terroir. Autre mystère pour moi : pourquoi n'y a-t-il pas davantage de tels fous, auxquels je me flatte - on l'a compris - d'appartenir ?

A Rânes, il y aurait pourtant de très belles choses à faire pour ôter de sa froideur administrative à la façade sur le parc...

25 mars 2011, la façade sur jardin du château de Rânes.

... ou encore pour redonner toute leur majesté à de superbes portails :

25 mars 2011, le petit portail de Rânes.

25 mars 2011, le grand portail du château de Rânes.

Deux nouveautés cette semaine :

Lundi, un entrepreneur spécialisé (Isoltech Normandie, basé à Sainte-Honorine-la-Chardonne) est venu, à l'instigation du plombier, M. DELTA, disposer une couche de produit isolant - de la mousse de polyuréthane - sur une partie du rez-de-chaussée du bâtiment Nord. Voici, à titre d'exemple, une photo, avant ce traitement, du coin de l'entrée qui sera sous l'escalier ; c'est là que seront dissimulées un certain nombre de manettes destinées, entre autres, à régler le chauffage par le sol :

3 avril 2011, le sol de l'entrée du bâtiment Nord, avant pose de l'isolant.

Et voici le même endroit, après traitement :

7 avril 2011, le même endroit après la pose de l'isolant.

Comme on le voit en comparant ces deux photos, l'isolant en question est de bonne épaisseur.

La prochaine étape consistera, pour le plombier, à disposer sur cet isolant le réseau de tuyaux du futur chauffage par le sol ; j'espère qu'il ne tardera pas. Puis Pascal enduira les murs de chaux. Le plombier reviendra ensuite pour le cabinet de toilettes. Le carreleur devrait prendre le relais. Bien sûr, l'électricien interviendra en tant que de besoin. A ce stade, un plâtrier aura à s'occuper des plafonds, tandis que Sébastien LEBOISNE devrait poser les boiseries restaurées de la future chambre du rez-de-chaussée (aux dernières nouvelles, il a retrouvé, dans les décombres de son atelier détruit par le feu, le panneau que je lui avais confié, dont seul l'arrière a été léché par les flammes). Enfin, le menuisier-escaliéteur pourra poser l'escalier et le forgeron sa rambarde, ce qui nous permettra de déplacer le chantier vers le 1er étage du bâtiment Nord. Comme on le voit, tout cela est complexe et nécessitera une bonne coordination entre les différents corps de métier. Gageons que, pour les quelques 34 m2 au sol de cette tranche-ci, les travaux dureront encore quelques mois. Car, comme je le rappelle souvent à Carole, de plus en plus pressée d'emménager, "Paris ne s'est pas bâti en un jour".

De son côté, Pascal s'est, durant les quatre premiers jours de cette semaine, employé à maçonner deux petites ouvertures extérieures sur le pignon Sud de la ferme, comme je le lui avais demandé. Je souhaitais en effet l'occuper utilement avant la livraison des pierres de la cheminée, prévue pour après-demain samedi.

Voici comment se présente désormais le pignon Sud de la ferme, après le percement de ces deux ouvertures :

7 avril 2011, le pignon Sud de la ferme.

Selon moi, ces ouvertures ne dénaturent pas le bâtiment qui conserve, à l'évidence, son statut de ferme. Vues de l'intérieur, ces ouvertures me semblent animer opportunément la future cuisine-salle à manger. Voici celle qui se trouvera dans l'axe de la table :

7 avril 2011, l'ouverture qui sera dans l'axe de la future table.

Comme les murs de cette pièce devraient être enduits de chaux - et aussi parce qu'il y a eu de la mérule dans cette partie du bâtiment - nous avons choisi de réaliser les linteaux en béton, et non en bois.

De l'autre côté de la porte, l'ouverture est symétrique :

7 avril 2011, Pascal en train de terminer la maçonnerie de la seconde petite ouverture au rez-de-chaussée du pignon Sud de la ferme.

Le résultat me convient tout à fait ; je demande donc à Pascal de percer une troisième ouverture, celle-ci sur le mur Est de la même pièce, près de l'emplacement d'une ancienne niche (ou ouverture ?) dont on aperçoit ici l'encadrement de bois vermoulu :

7 avril 2011, l'emplacement de la future troisième petite ouverture de la future cuisine de la ferme.

Il me semble que ces initiatives égaieront agréablement cette future cuisine. J'espère que le résultat plaira à Walter.

@ Lucyna GAUTIER :

Plus je pense à ce portail et plus je me dis que ce serait une très mauvaise idée de le réaliser en bois.

En effet :

- il est nécessaire que le tracteur "Valtra" (ou tout autre engin du même calibre) puisse accéder au "Pournouët" ; cela est vrai tant que la douve Est n'aura pas été restaurée ; mais cela restera tout aussi vrai ensuite ;
- même avec Pascal au volant, l'expérience montre qu'un portail de bois de 3 m de large ne résiste pas aux caresses, même superficielles, d'un tel engin ; pour preuve, voici l'estafilade de 22 cm de haut sur l'un des battants de la porte charretière d'accès à la cour du manoir :

5 juin 2011, détail de la porte charretière de la Chaslerie.

- si les dégâts sont tels sur un portail aussi costaud, qu'en serait-il pour votre structure arachnéenne ?
- à titre d'exemple, voici le résultat d'un frôlement furtif du tracteur d'un précédent fermier sur le fournil du manoir (ici, dans l'état où je l'ai trouvé lors de mon achat de la Chaslerie)

Janvier 1992, le fournil du manoir à l'époque.

Donc, sans méconnaître le charme de votre proposition, j'insiste pour que le portail et la grille à claire-voie soient tous deux en fer.