Ferme et son fournil

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 14 Octobre 2010
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Bâtiment Nord - Charretterie - Ferme et son fournil - Murs divers
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Roland FORNARI est passé dans l'après-midi pour déposer, avec l'aide d'un de ses employés, de Pascal et du tracteur Valtra, les deux grilles du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est qui avaient été fixées le 18 septembre dernier. Il doit les modifier comme convenu. C'est fou à quel point les tours, ainsi dépouillées, paraissent de nouveau incomplètes, on s'était vite habitués à la présence de ces grilles (ce qui, soit dit en passant, me pousserait à estimer que Carole s'accomodera vite de la prochaine présence de grilles sur les fenêtres de son salon...) ;

Nous en avons profité pour parler d'autres sujets d'intérêt commun :

- la grille du puits de la ferme, qui sera d'un modèle proche de celles de la tour Nord-Est ; j'ai demandé une serrure simple et une possibilité de regarder à l'intérieur du puits sans avoir à ouvrir la grille (en effet, dès que je vois un puits, je suis toujours curieux de savoir à quelle profondeur passe la couche phréatique) ; plutôt qu'un système de moucharabieh inversé auquel je pensais, Roland FORNARI propose un judas ; il s'était par ailleurs muni d'un tambour de bois et d'une manivelle destinés à remonter le seau, deux pièces anciennes (XIXème siècle) de sa collection qu'il me cèderait et qui montrent que les puits de la région sont d'un diamètre standard ;

- à l'intérieur de la charretterie, pour éclairer de futures agapes avec vue imprenable sur le manoir, un système d'éclairage aux chandelles avec un important lustre en ferronnerie qui serait accroché au bout d'un cable ou d'une grosse corde passant sur une poulie de bois massive que j'ai récemment achetée à Jean LEMARIE ; ce cable ou cette corde serait actionné par une manivelle à cliquet ; c'est Roland FORNARI qui forgerait ce lustre et cette manivelle ;

- dans la cour du manoir, deux lanternes qui pourraient être électrifiées et qui flanqueraient, à bonne hauteur, la porte principale d'accès au logis ; Roland FORNARI doit consulter sa documentation et me fera des propositions sur le style et les dimensions de ces lanternes qu'il fabriquerait ; bien entendu il devra tenir compte de la probabilité que d'autres lanternes, d'un modèle plus simple, flanquent ultérieurement d'autres portes donnant sur la même cour (je fais allusion ici au bâtiment Nord et à l'"aile de la belle-mère") ;

- sur la façade Est du logis, les trois grandes grilles dont Roland FORNARI me dit qu'elles sont en cours de finition, composées d'un fer pur qui a dû être importé d'Angleterre ; ces grilles seront montées en excroissance par rapport au plan de la façade (toujours mon problème de pigeons...) et surmontées de fleurs métalliques à deux niveaux de pétales ;

- entre la chapelle et le manoir, une grille couronnée des armes des LEDIN ; Roland FORNARI poursuit ses réflexions à propos du modèle qu'il préconisera ; à ce stade, il pencherait pour un modèle Louis XIII inspiré de certains grilles de Carrouges, parmi les plus belles, et surmonté, comme à Carrouges, d'un bouquet de fleurs en métal (du type de celui qu'on a aperçu lors du reportage de TF1 l'été dernier) ; j'espère cependant qu'il n'est pas trop ambitieux pour ma bourse ni, surtout, pour le standing de la Chaslerie...

La grande grille du château de Carrouges.

- mon projet de cadran solaire sur le pignon Sud de la ferme, évoqué récemment sur ce site parmi les "Sujets divers".

Bref, comme on le voit, ce ne sont pas les projets de ferronneries qui manquent à la Chaslerie. Dans mon esprit, tous ces projets tendent à renforcer la "manorialitude" du lieu (et ici, je suis sûr que tous les visiteurs réguliers de ce site apprécient désormais ce ségolénisme à sa juste valeur...).

Bien que la réalisation des travaux sur la ferme soit un projet à long terme, je vais le commenter ici.

Dans un premier temps, voyons en quel état se trouvait la ferme en 2006, au début de l'intervention musclée de Claude MARTIN explicitée par les précédentes photos.

Les plans suivants ont été dressés par Lucyna GAUTIER, l'épouse de l'architecte des bâtiments de France alors en poste dans l'Orne.

A part la transformation en cours d'une fenêtre du mur pignon Sud en porte, ces plans sont conformes à la réalité d'aujourd'hui, du moins pour l'aspect extérieur du bâtiment.

Le premier dessin représente la façade Ouest de la ferme :

Façade Ouest de la ferme, avant travaux.

On observe que, sur cette façade exposée aux intempéries, les ouvertures sont rares. Dans les combles, c'est moi qui avais fait remplacer les vélux par des houteaux. Au rez-de-chaussée, de gauche à droite sur le dessin précédent :
- la première ouverture, montée en briques rouges, date du XIXème siècle ;
- la porte suivante existait lorsqu'un garage en parpaings était accolé au bâtiment ; j'en ai déjà fait restaurer le linteau ;
- du temps du garage, suivait une porte donnant sur un coin buanderie qui jouxtait le garage au Sud ; c'est moi qui ai fait supprimer cette buanderie en même temps que le garage et remplacer la porte en question par une ouverture imitée de la première, en briques rouges ;
- c'est au niveau de la fenêtre carrée suivante que le parement extérieur de pierres s'était écroulé lors des travaux confiés à Claude MARTIN ; ce parement a été remonté mais, à cette occasion, la grille de cette fenêtre, qui était également tombée, n'a pas été remise en place ;
- la porte suivante donnait sur l'ancienne cuisine-living ; comme le montre le dessin, elle était entourée de briques, en l'occurence blanches et très dégradées ;
- la dernière ouverture du rez-de-chaussée est la fenêtre, entourée de briques blanches, donnant sur l'ancien salon.

A l'étage, une fenêtre entourée de briques blanches éclairait une chambre comportant, dans un angle, une cheminée ; c'est par cette cheminée qu'avait pénétré l'humidité à l'origine de l'attaque de mérule dans cette partie du bâtiment ; comme le rappelle ce dessin, la tempête de 1999 avait arraché les deux persiennes de cette fenêtre.

Le dessin suivant représente la façade Est de la ferme, celle qui donne vers le manoir.

Façade Est de la ferme, avant travaux.

C'est sur ce dessin que l'on comprend à quel point le bâtiment est disparate.

L'extension Sud, de 6 m 40 de long, soit moins du quart de l'ensemble, se distingue par sa toiture mal assortie au reste du bâtiment puisque le parti retenu par le constructeur avait été d'ajouter cette extension R+1 en conservant la même ligne faîtière. D'où ce hiatus des pentes des couvertures qui m'a toujours heurté. Comme côté Ouest, les deux ouvertures de cette façade de cette extension sont bordées de briques blanches très abîmées ; comme sur l'ensemble de cette extension, les linteaux extérieurs sont en granite taillé de façon sèche. La tempête de 1999 a arraché une persienne de la fenêtre à l'étage, qui donnait sur une seconde chambre.

La partie centrale de la ferme, d'environ 9 m 50 de long, est la plus ancienne, comme le montre son appareil de pierres. Les linteaux y sont en bois, relativement récent pour la fenêtre et la porte de l'ancienne cuisine-pièce à vivre, mais fatigué et même vermoulu pour la fenêtre et la porte suivante qui desservaient une chambre.

La partie Nord de la ferme, d'environ 12 m 50 de long, soit près de la moitié de l'ensemble, est restée, encore aujourd'hui, sinon dans son jus, du moins telle qu'elle avait été aménagée, à des fins agricoles, par de lointains prédécesseurs. Compte tenu de la forme cintrée des fenêtres et, surtout, de leur montage en briques rouges, on peut penser que cette partie du bâtiment a été modifiée, sinon bâtie, au XIXème siècle.

Sur cette façade Est, mon intervention s'est bornée à ce jour à remplacer trois portes vermoulues, celles de la partie agricole et, à l'étage, à faire habiller les lucarnes de bardeaux de châtaignier.

A noter, sur cette façade, la présence de portes de pas moins de 4 styles différents, années 1930 à gauche vers l'ancien salon, début des années 1990 (juste avant que je n'achète la ferme) vers l'ancienne cuisine-pièce à vivre, date indéterminée mais relativement récente pour la suivante vers l'ancienne chambre du rez-de-chaussée, enfin style agricole pour les dernières. C'est d'ailleurs pour tâcher d'atténuer ces disparités que j'avais fait peindre toutes les huisseries extérieures, à l'époque en "bleu charron" qui s'est beaucoup adouci depuis.

A noter aussi le mic-mac des linteaux. J'ai déjà signalé les différences de matériaux, granite moderne, chêne récent ou chêne très ancien. Mais ce qui frappe aussi, c'est l'absence d'unité au niveau des hauteurs des linteaux, donnant à penser que tout cela a été monté à la "va-comme-je-te-pousse", sans aucune idée d'ensemble.

Cet état de fait me pose problème. Je me demande quel parti retenir pour la restauration de cette façade. Sauf à démonter et remonter l'ensemble du parement extérieur, ce qui serait évidemment coûteux, on verra toujours la différence entre les trois appareils de pierres, c'est-à-dire le fait que le bâtiment résulte de trois phases constructives mal coordonnées à l'évidence. On peut se dire qu'un rejointoiement homogène apporterait enfin un peu d'unité et que, au pire, on pourrait toujours faire pousser des plantes grimpantes pour masquer, autant que faire se peut, les cicatrices aujourd'hui trop visibles (il faudrait alors veiller à ce que les racines correspondantes ne bouchent les drainages, si nécessaires ici).

Il conviendra, à tout le moins, d'introduire un peu d'unité dans les styles des portes, d'ordre dans les hauteurs des linteaux et d'homogénéïté dans leur matériau. En l'état de mes réflexions, j'incline pour cette façade vers des linteaux en vieux chêne mais en bon état ; je ne vois guère comment on pourrait éviter de changer tous les linteaux et pratiquement toutes les huisseries de cette façade...

Le pignon Nord appelle peu de commentaires :

Pignon Nord de la ferme, avant travaux.

Le pignon Sud fait apparaître, à l'étage, une fenêtre condamnée depuis longtemps. Un conduit de cheminée montait dans le coin Sud-Ouest et sortait par la superstructure décentrée que l'on aperçoit sur ce dessin. Dans la pièce du rez-de-chaussée, le niveau du sol était sensiblement inférieur à celui du terrain avoisinant, ce qui ne pouvait qu'exacerber les problèmes de remontée d'humidité.

Pignon Sud de la ferme, avant travaux.

Le plan du rez-de-chaussée confirme que celui-ci n'était habitable que sur la moitié de sa surface. L'escalier desservant l'étage avait été installé dans un coin de la cuisine-salle à vivre. Cette pièce comportait deux murs de refend, mais j'ai fait abattre celui la séparant de la chambre du rez-de-chaussée.

Plan du rez-de-chaussée de la ferme avant travaux.

Le plan du comble montre que seuls 40 % en étaient aménagés, la moitié de ce volume étant d'ailleurs réduite par la pente du toit.

Plan du comble avant travaux.

La "coupe AA" apporte trois informations supplémentaires :

Coupe longitudinale de la ferme avant travaux.

- la disparité des niveaux du sol selon les pièces, l'ancien salon se trouvant ainsi, en particulier, abaissé de 31 cm par rapport à la cuisine-salle à vivre voisine ;
- la faible hauteur des plafonds dans toutes les pièces (2 m 35, dont 2 m 22 sous poutre), sauf dans l'ancien salon grâce, en particulier, à cet artifice (2 m 67) ;
- l'absence de plancher intermédiaire au niveau de la porte charretière, de manière à pouvoir garer un tracteur.

Enfin, la "coupe BB" confirme la faible hauteur des plafonds, notamment à l'étage :

Coupe transversale de la ferme avant travaux.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Octobre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Plomberie-chauffage - Ferme et son fournil
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Examinons maintenant le projet pour lequel Lucyna GAUTIER a obtenu un permis de construire (par arrêté du 7 juillet 2006 du maire de La Haute Chapelle).

C'est l'ordre dans lequel Lucyna et moi avons mené nos réflexions qui commandera, ci-après, l'ordre de passage des différents dessins, et non plus l'ordre dans lequel on découvre le bâtiment quand on ne le connaît pas, ordre qui avait été retenu lors du message précédent.

Notre principal souci au départ était en effet d'obtenir l'habitabilité la plus plaisante à vivre. C'est ainsi qu'un rôle important a été dévolu d'entrée de jeu à la future cuisine-salle à manger, installée sur 35 m2 au Sud du bâtiment, dans l'ancien salon :

Plan du rez-de-chaussée de la ferme après travaux prévus au permis.

De même, le confort des chambres a été privilégié, avec l'idée de ne pas lésiner sur leurs dimensions (car c'est selon moi un charme important de la campagne que d'y disposer de grandes chambres) et de les doter chacune d'un cabinet de toilettes et d'un dressing ; les rythmes de la charpente ont évidemment joué un rôle dans leurs positionnements respectifs ; la chambre Sud, au plafond d'autant plus élevé qu'on y faisait disparaître le grenier, devait devenir celle "des parents" et les deux autres à l'étage, sous comble, celles "des enfants" (ou "des amis") ;

Plan de l'étage de la ferme après les travaux prévus au permis.

Les autres volumes ont été affectés comme conséquence de ces choix initiaux :
- afin d'assurer un chauffage bon marché des pièces d'habitation, nous avons maintenu au rez-de-chaussée un salon de taille raisonnable, 5 m 13 sur 6 m 48, ce qui fait quand même plus de 31 m2 de surface ;
- l'entrée principale du bâtiment a été imaginée près du chemin d'arrivée et dotée d'une pièce annexe de débotté ;
- derrière cette entrée ont été reléguées la lingerie et une pièce destinée à recevoir tous les matériels d'électro-ménager bruyants et volumineux dont nous encombre la vie moderne.

Restait donc à affecter un volume de plus de 53 m2 au rez-de-chaussée pour lequel nous avons imaginé un statut principal de salle de jeux pour les enfants (donc à l'abri des intempéries et sous la surveillance facile des parents).

La question de la desserte de l'étage par des escaliers a été difficile à résoudre ; nous n'avons pas trouvé de meilleure solution que d'imaginer deux escaliers, l'un à la place de celui que nous connaissions, l'autre, en bout de la grande salle du rez-de-chaussée ; le premier desservirait ainsi l'appartement des parents, le second, le volume des enfants, avec bien sûr une interconnexion à l'étage entre ces deux espaces.

Dans ce projet, les hauteurs sous plafond restaient néanmoins limitées puisque nous ne modifions pas les niveaux du sol ni ne relevions les poutres du plafond du rez-de-chaussée :

Coupe longitudinale de la ferme après les travaux prévus au permis.

La hauteur sous plafond demeurait ainsi à 2 m 51 dans le nouveau salon et stagnait à 2 m 22 sous poutres dans la nouvelle salle de jeux :

Au final, ce sont ces choix d'aménagements intérieurs qui impliquaient les changements à apporter aux façades.

D'abord, la façade Ouest, avec sa nouvelle entrée près du chemin et, toujours, une certaine retenue dans le percement d'ouvertures nouvelles :

Façade Ouest de la ferme après travaux selon permis.

Ensuite, la façade Est, remise en ordre sans faire disparaître sa fonction initiale de bâtiment à usage partiellement agricole :

Façade Est après travaux selon permis.

A noter que la porte Nord de la façade Est (celle à droite) correspond à la nouvelle chaufferie que nous avons voulu établir près du chemin, afin de faciliter les livraisons de carburant.

On pourra observer, à l'étage, que nous n'avons pas souhaité percer de lucarnes trop volumineuses, de manière à ne pas porter atteinte au charme (à retrouver) du bâtiment.

Sur le pignon Nord, apparaissent tois ouvertures minimalistes, destinées à donner du jour dans le cabinet de toilettes et le dressing de la chambre à l'étage et, le cas échéant, dans la chaufferie au rez-de-chaussée :

Pignon Nord de la ferme après travaux selon permis.

Enfin, sur le pignon Sud, une porte remplace la fenêtre du rez-de-chaussée et la fenêtre de l'étage disparaît :

Pignon Sud de la ferme après travaux selon permis.

C'est compte tenu de ces réflexions préalables et de ce permis qu'il convient désormais de se demander quelles améliorations on pourrait apporter à ces plans et, aussi, comment phaser les travaux. C'est à ce stade que j'attends dorénavant les suggestions de Walter...

A ce stade de ma présentation des travaux envisagés sur la ferme, il me revient, avant d'ouvrir un débat éventuel avec W.F. - si toutefois il le veut bien -, d'indiquer quelles sont les questions qui me sembleraient à régler prioritairement.

La première concerne assurément le niveau final du sol au rez-de-chaussée. On a en effet compris que le terrain est doublement en pente, d'une part du Nord au Sud, d'autre part de l'Ouest à l'Est. Cette question est d'ores et déjà sur la table, puisqu'on vient de commencer ces travaux par le positionnement de la porte extérieure de la nouvelle cuisine-salle à manger.

La première contrainte rend difficile de garder le même niveau de sol sur toute la longueur du bâtiment. Alors, combien de niveaux différents prévoir, où placer la (ou les) marche(s) intérieure(s) nécessaire(s), jusqu'où descendre ces niveaux sans risquer de voir ressurgir les infiltrations d'eau et sans compliquer la mobilité entre l'extérieur et l'intérieur du bâtiment, au niveau des portes extérieures ? On a vu qu'avant travaux, il y avait de multiples niveaux, en particulier un pour la future cuisine-salle à manger, un pour le futur salon et, sans doute, au moins un troisième pour le reste du bâtiment (correspondant aux futures salle de jeux, entrée et lingerie) ; la chaufferie peut, sans problème, avoir un autre niveau encore.

Compte tenu de la seconde contrainte, je ne vois pas comment on échappera à une marche au moins entre la future entrée principale, sur la façade Ouest, et la future salle de jeux. On doit aussi se demander si une autre marche ne sera pas nécessaire entre cette future salle de jeux et le futur salon ; j'aimerais l'éviter, de manière à permettre qu'un jour, la salle de jeux et le salon puissent facilement ne former qu'une seule très grande pièce (de plus de 85 m2), ce qui permettrait d'y organiser des réunions nombreuses, dans un cadre impressionnant dès lors que le plafond n'y serait pas trop bas.

La seconde série de questions à résoudre prioritairement concerne justement les hauteurs sous plafond. Car il est encore loisible de modifier la hauteur d'accroche des poutres qui soutiennent le plancher du 1er étage. Nous devrons en tout état de cause tenir compte d'une part, du niveau en-dessous duquel il ne serait pas raisonnable de descendre le sol du rez-de-chaussée, d'autre part, de la ligne faîtière de la couverture que, sauf dans l'extension éventuellement, il n'est pas question de modifier. Entre les deux, nous devrions pouvoir choisir la hauteur du plafond du rez-de-chaussée de manière à donner à ses pièces une ampleur qu'à part dans l'ancien salon, elles n'avaient pas autrefois. Mais, plus on donnera de la hauteur au rez-de-chaussée, plus il faudra être astucieux dans la fabrication des escaliers intérieurs... et plus ce sera compliqué. A l'étage, on pourra envisager d'avoir plusieurs niveaux de plancher mais il faudra penser aux conséquences sur les hauteurs des lucarnes, dans les chambres ainsi que vues de l'extérieur du bâtiment. On pourra aussi se demander si, à l'étage, on peut éviter d'avoir également plusieurs niveaux de plancher, en fait au moins deux.

Une troisième série de difficultés apparaît quand on songe au phasage du chantier, c'est-à-dire à l'étalement dans le temps de la réalisation de ses différentes tranches. On peut en effet imaginer de ne pas tout réaliser parallèlement mais de se contenter d'abord du "volume des parents", à savoir au rez-de-chaussée, la cuisine-salle à manger et le salon et à l'étage, la "chambre des parents" et leur salle de bains et dressing ; il faudra cependant ne pas oublier dès cette première tranche le positionnement de la future chaufferie de l'ensemble (c'est la nécessité d'implanter assez tôt un nouveau conduit de cheminée qui devrait donc nous obliger à choisir d'entrée de jeu l'emplacement final de la chaufferie).

Et je n'évoque pas davantage d'autres questions déjà signalées :
- le choix de la forme de la couverture de l'extension Sud de la ferme ;
- le matériau des linteaux extérieurs à mettre en place aux ouvertures ;
- le mode de chauffage à retenir ; je pense à ce stade à un chauffage par le sol au rez-de-chaussée et par radiateurs à l'étage.

Ce qui paraît sûr, d'ores et déjà, c'est qu'on ne devrait plus oublier d'inclure en temps utile dans la maçonnerie des fourreaux de plastique pour l'électricité, voire d'autres fluides.

Je viens de téléphoner à la mairie de Saint-Bômer-les-Forges, pour savoir qui avait remporté la mise aux enchères de la pierre de seuil (un granite bleu de 1,90 m x 0,90 m x 0,20 m). Les plis ont été ouverts hier soir, lors de la séance du conseil municipal. C'est mon offre, à 416 €, qui a été retenue.

Avant de la présenter, j'avais interrogé Jean LEMARIE et il m'avait cité un ordre de grandeur de 300 €. J'avais relevé ce montant pour avoir une chance d'emporter le morceau puisque, comme l'on sait, j'avais un certain besoin d'une pierre de seuil pour la future porte extérieure Sud de la ferme. Et pas vraiment le temps de courir à droite et à gauche pour faire mon marché.

C'est le maire de Saint-Bômer qui vient de me répondre. Il m'a indiqué qu'il avait reçu deux autres offres. La seconde mieux placée était à 206 €, donc moins de la moitié de mon offre. J'ai donc félicité cet élu d'avoir si bien défendu l'argent de ses administrés. Je trouve que, dans ce dossier, il a été très bon. On ne peut pas en dire autant de moi, sans doute. Mais, au moins, j'ai ma pierre, ce sera mieux que le linteau de grès trop étroit que j'envisageais jusqu'alors...

P.S. : Sachant que le granite a une densité moyenne de 2,7, "ma" pierre pèserait donc près d'une tonne. Pas de doute, ma Kangoo ne suffira pas à transporter ce bazar, il va falloir employer les grands moyens, c'est-à-dire les bras du gros tracteur Valtra...

Hier matin, Pascal est allé récupérer le granite acheté à Saint-Bômer-les-Forges. Il y servait de seuil à la mairie. Mais celle-ci vient d'être modernisée et agrandie à grands frais, ceux des contribuables de la communauté de communes du Domfrontais. Cette nouvelle invention administrative semble avoir peiné à trouver ses premières priorités, là et ailleurs dans son ressort. A Saint-Bômer, c'est une rampe d'accès en béton pour handicapés qui a rendu cette pierre obsolète. En tout cas, j'imagine que le bâtiment en question date du XIXème siècle, ce qui nous permet de dater ce granite.

28 octobre 2010, la dalle de granite pour le seuil Sud de la ferme.

Pascal pourra l'installer à l'entrée Sud de la ferme de la Chaslerie dès que la météo ne lui permettra plus de trier les pierres, lorsque le sol d'argile, labouré par les chenilles de la mini-pelleteuse, deviendra trop glissant.

Dans l'immédiat, le tri des pierres se poursuit. Voici comment se présentent désormais les stocks, prêts à maçonner :

28 octobre 2010, tas de grès triés le long de la D 22.

Dans l'après-midi, notre voisin Claude FAVERIS est venu discuter avec Pascal et Bernard. Il n'avait pas manqué d'apporter le café et une fiole de goutte pour maintenir le moral des troupes. Nous leur avons fait honneur. Comme par hasard, Claude MARTIN est alors apparu derrière une haie et s'est joint à nous.

29 octobre 2010, visite inopinée de Claude FAVERIS qui nous avait apporté le café et de quoi le pousser.


Il va donc falloir déposer une demande d'autorisation préalable pour la restauration de l'allée principale.

C'est l'occasion d'évoquer ici les plans cadastraux dont je dispose à ce sujet. Pour la clarté de l'exposé, je vais partir du plus récent puis remonter dans le temps. (N.B. : la présente rédaction de ce message tient compte des découvertes que j'ai faites aux archives départementales de l'Orne le 25 novembre 2010, et dont je rends compte, sous l'onglet "Sujets divers", dans un message du 26 novembre 2010 ; en particulier, je m'interroge désormais sur la justesse des deux derniers plans ci-après).

Le plus récent a été préparé dans le cadre du remembrement de La Haute Chapelle qui était en cours lorsqu'en 1991, j'ai acheté la Chaslerie. Il est présenté ici de façon telle que "grosso modo", le Nord soit à gauche. Trois parcelles apparaissent sur cet extrait : en haut, celle du manoir (ZT 5), en bas celle de la ferme (ZT 2), à droite celle des agriculteurs les plus proches (géographiquement), actuellement les frères VINCENT (ZT 4).

Le plan cadastral lors du dernier remembrement.

C'est sur la base de ce plan que, dans le cadre de ce remembrement, l'essentiel des terres de la Chaslerie a été regroupé en une seule parcelle. En fait, ce plan n'est pas celui qui dit le droit actuellement ; il représente en effet ce qui serait advenu si ma voisine de l'époque, Jeannette LEVEQUE, n'avait pas renié sa parole en cours de remembrement (pour le détail de cette sale affaire, voir à l'onglet "Sujets divers", neuf messages mis en ligne en novembre 2010). On pourra noter qu'à l'intérieur de ces parcelles consécutives à une étape du remembrement (mais c'est également vrai sur le plan définitif où aurait dû être retracé le dernier avatar), toute trace de haie ou de fossé a disparu (même les douves, ce qui est un comble s'agissant d'un monument historique classé !). Est-il utile que j'indique que, de mon point de vue, ce plan, ainsi laminé, constitue de fait un encouragement à faire disparaître toute haie du bocage environnant, un "pousse-au-crime" bien inutile en l'état des mœurs de certains agriculteurs peu enclins, à l'évidence, à défendre la beauté des sites ?

Deuxièmement, le plan qui était en vigueur juste avant ce remembrement. Sur cet extrait, le Nord est en haut à gauche. Là, le géomètre avait encore respecté les limites des parcelles traditionnelles.

Cadastre en vigueur jusqu'au début des années 1990.

L'allée principale y était clairement représentée et l'on voit même que, curieusement pour qui a connu les lieux depuis quelques décennies, elle s'infléchissait sur la droite entre les anciennes parcelles 27 et 29, avant, semble-t-il de longer, au niveau de l'avant-cour du manoir, le mur de la chapelle au manoir. Ce plan avait en outre l'intérêt de représenter la charretterie dans son emprise d'origine (à côté du 12) ainsi que des bâtiments aujourd'hui démontés ou même disparus (en particulier le fournil de la cave, le bûcher de l'arrière-cour du manoir - près du 15 -, ou des granges diverses à proximité de la ferme). Ce plan montre également le circuit des douves dans son état des années 1950, avec l'arrivée de l'eau à l'angle Sud-Est des douves, une première sortie en limite Sud de la parcelle 9 et une sortie importante au Nord de la parcelle 8.

Troisièmement, voici un plan datant, semble-t-il, du milieu du XIXème siècle, tel que Nicolas GAUTIER l'avait copié je ne sais où :

Le plan cadastral qui devait être en vigueur dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Sur l'allée principale, il ne nous apprend pas grand chose, sauf peut-être qu'avant de déboucher devant la cour du manoir, elle s'incurvait nettement dans l'avant-cour (où figurait une construction disparue - j'ai entendu parler d'une forge, on l'aperçoit d'ailleurs sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, cf photothèque -). Ce plan du XIXème siècle nous montre surtout en quoi consistait alors le circuit des douves, avec un arrivée fraîchement creusée au Sud-Est du manoir ainsi q'une sorte de canal recourbé selon les lignes du terrain au Nord-Ouest. Je signale également que n'apparaît pas sur ce plan le bâtiment Nord, ce que semble contredire un témoignage reçu récemment en "Sujets divers" sur ce site internet (à propos d'un cadran solaire daté de 1815 et aujourd'hui disparu).

Quatrièmement, le plan dit "du cadastre napoléonien", copié ici par Nicolas GAUTIER sur l'original conservé aux archives départementales à Alençon :

Copie par Nicolas GAUTIER du plan dit "du cadastre napoléonien", datant en fait de 1824.

Si cette copie est exacte, la principale information que j'y découvre tient au fait qu'avant de franchir la douve Sud, l'allée principale passait entre deux petites parcelles qui me semblent témoigner de la présence très ancienne, à cet endroit, de deux pavillons d'entrée ou d'un châtelet. Apparemment, ces constructions avaient déjà disparu à l'époque de ce plan mais on en conservait encore la mémoire. Quant aux douves, l'on voit qu'il en restait un bout derrière la charretterie et l'on a confirmation de l'implantation de leur ancienne arrivée d'eau, un circuit que j'ai fait recreuser dès 1991.

P.S. du 26 novembre 2010 : il semble que la copie par Nicolas GAUTIER du "plan cadastral napoléonien" (en fait, plan de 1824) comporte des erreurs. Je signale que je donne aujourd'hui la bonne version de ce plan dans un message édité sous l'onglet "Sujets divers".
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 2 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Aujourd'hui, la météo a empêché Pascal de continuer à trier les pierres le long de la D 22. Il s'est donc mis à l'abri, à côté de la ferme, pour tailler les pierres qui lui seront nécessaires pour la porte Sud.

Je lui ai en effet demandé que, comme il l'avait fait les deux dernières années dans le bâtiment Nord, il prévoie un évasement des ouvertures vers l'intérieur du bâtiment, de manière à en améliorer l'éclairage naturel.

Le voici donc à l'oeuvre, en train de porter l'angle de la future embrasure sur une pierre qu'il a sélectionnée...

2 novembre 2010.

... avant de la tailler à la disqueuse :

2 novembre 2010.

Les pierres ainsi découpées sont stockées dans le bâtiment :

2 novembre 2010.

J'ai dispensé Pascal de boucharder ces pierres car elles seront recouvertes d'un enduit de chaux, de sorte que les marques de disqueuse ne seront plus visibles.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 6 Novembre 2010
Journal du chantier - Menuiserie - Peinture - Sculpture - Bâtiment Nord - Cave - Ferme et son fournil
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J'ai toujours eu beaucoup de considération pour le savoir-faire et la conscience professionnelle des "meilleurs ouvriers de France". Mon coiffeur, Didier SAMSON, de Flers, en fait partie. Il est même leur président au niveau départemental.

Pascal POIRIER, le sculpteur de La Ferté-Macé qui a réalisé la statue de Sainte Anne a été admis parmi eux il y a deux ou trois ans.

Denis DUVEAU, menuisier-ébéniste, de Saint-Germain-de-la-Coudre, en est un troisième. Il m'a été recommandé par Patrice CAHART, très satisfait de ses interventions au manoir de la Fresnaye, sur le territoire de la même commune.

Denis DUVEAU est venu m'apporter ce matin un certain nombre de devis qu'il avait préparés à ma demande. Ces devis m'ont paru raisonnables. Je lui ai donc passé commande pour la porte d'entrée du bâtiment Nord (en effet, j'en ai plus qu'assez de la mochissime porte blanche en sapin héritée de mes prédécesseurs ; elle est d'ailleurs quasiment H.S.)...

7 novembre 2010, le bâtiment Nord vu de la cour.

... ainsi que pour la porte et deux fenêtres de la "maison de Toutou" (c'est ainsi que j'appelle l'abri de jardin, cette dépendance de la cave) et pour deux châssis fixes pour l'appentis de la cave.

La porte du bâtiment Nord devrait être posée en janvier prochain, c'est-à-dire en temps utile avant le retour du peintre DUBOURG, de Flers, qui pourra ainsi la peindre en rouge sang de boeuf quand il viendra s'occuper du dressing du premier étage. Quant aux huisseries des dépendances de la cave, la perspective de leur installation va nous obliger à compléter enfin les colombages correspondants avec le torchis qu'ils appellent, les malheureux, depuis plus de dix ans.

De son côté, Pascal POIRIER m'a écrit une belle lettre pour décliner ma demande qu'il restaure la statue de calcaire que je souhaite exposer dans la niche Est du fournil de la ferme. Voici son texte, que je viens de recevoir :

" Après examen de la statue que vous m'avez confiée pour un devis de restauration, je vous donne mon avis de professionnel.

Il me paraît difficile d'envisager des travaux pour les raisons suivantes :
- La pierre de cette statue présente des fissures et fait partie des calcaires gélifs. Il est donc déconseillé de continuer à l'exposer à l'extérieur.
- Les restaurations du passé (plâtre ? ciment clair ?) ne tiennent pas et les rajouts que l'on tentera de faire ne tiendront pas plus ; malgré une intervention, l'ensemble, même exposé à l'intérieur, restera fragile et surtout inesthétique (souligné).

Je ne peux pas me lancer dans une opération douteuse qui ne contentera personne.

Dans l'attente de votre prochaine visite.

Cordialement,

Pascal POIRIER."

Cette lettre est un exemple de la qualité de relation que je souhaite développer avec les artisans qui interviennent à la Chaslerie.

Je remercie donc Pascal POIRIER pour son avis motivé, dont j'ai pris connaissance avec attention et intérêt.

Toutefois, considérant que la niche prévue pour la statue est orientée à l'Est (donc à l'abri de l'essentiel des pluies), que cette statue n'est pas une œuvre d'art bien considérable, qu'elle ne représente personne, sainte ou autre, que je reconnaisse, et qu'elle devrait pouvoir tranquillement terminer sa brave vie de statue dans la niche que je lui destine, j'irai la rechercher chez Pascal POIRIER et je demanderai à Pascal MAIZERAY de la reposer pour moi dans la niche en question.

Et le jour où cette statue se déliterait de façon laide et trop apparente, nous aviserions sur la conduite à tenir.

Projets relatifs aux douves (10/10) - Ferme (/) - Humidité (1/2) :

Comme vous l'avez compris, jai été très absorbé par la préparation de mes messages relatifs aux douves. Je les ai encore complétés ce matin de quelques photos prises hier, en profitant d'un rayon de soleil. J'ai voulu être exhaustif pour deux raisons principales. C'était d'abord le moyen pour moi de rassembler, à propos de cet important chantier, la documentation disponible, d'étudier les plans du géomètre en détail et de réfléchir aux priorités et au phasage des travaux. C'était aussi ma façon de communiquer avec Lucyna GAUTIER, l'architecte, avant qu'elle ne vienne sur place pour préciser les données qui lui manqueraient.

Je change donc de sujet. Cela fait pratiquement une semaine que je n'ai guère évoqué ce que fait Pascal. Je n'ai pas non plus parlé de la récente visite de l'expert HUMIDITEC à propos d'une question nouvelle.

Donc, à tout seigneur, tout honneur, d'abord Pascal. Il a été gêné dans le tri des pierres par la pluie de ces derniers jours. Vendredi, il arrivait dans le secteur 5 du plan mis en ligne ici le 27 octobre dernier, et les tas de pierres triées selon la taille commencent à être chacun volumineux :

7 novembre 2010, aperçu des pierres triées.

Mais il a également avancé un peu sur la ferme. Il a coulé le socle en béton pour la dalle de granite :

3 novembre 2010, prêt à recevoir la dalle de granite.

Surtout, il a élargi le trou dans le mur de manière à pouvoir monter simultanément les nouvelles pierres d'angle en grès de ce pignon et les pierres sciées le 2 novembre, prévues pour la face intérieure de la porte :

7 novembre 2010, le pignon Sud de la ferme.

Je constate, avec satisfaction et sans surprise, que son chantier est maintenu propre, interdit au public et qu'il a fait le nécessaire pour étayer convenablement le mur.

Quant à l'expert HUMIDITEC, il m'avait envoyé une publicité qui m'avait intrigué, à propos de diverses façons de combattre l'humidité dans les murs. Or, j'ai un problème de salpêtre à divers endroits à l'intérieur de la chapelle et cela ne me plaît pas. Je l'ai donc fait revenir, afin qu'il m'explique son procédé sur place.

En fait, d'après ce que je comprends, l'eau qui remonte par capillarité dans les murs y engendre, du fait du simple frottement en cause, un champ magnétique faible qu'il s'agit de contre-balancer par un champ magnétique opposé. Une "boîte grise" (?) serait donc placée dans le bâtiment, ici la chapelle, à une certaine hauteur et orientée d'une certaine façon. Nous avons beaucoup parlé avec mon interlocuteur de la meilleure façon de la dissimuler ; finalement, nous la placerions sous l'autel.

A moins que je ne m'abuse, le procédé breveté en question reviendrait ni plus ni moins qu'à me vendre un aimant approprié. Cela paraît astucieux et je n'y aurais certes pas pensé tout seul. Reste à savoir combien cela me coûterait. J'attends donc le devis avec curiosité...

Pascal a placé ce matin la dalle de granite à l'endroit convenu.

Cette après-midi, il a commencé à monter la porte :

9 novembre 2010, premières pierres d'angle de la nouvelle porte d'entrée au Sud de la ferme.

Voici où il en est rendu ce soir ; on comprendra mieux, par la photo suivante, le type d'embrasures que je lui ai demandées pour améliorer la luminosité de la cuisine de la ferme :

9 novembre 2010.

Pascal m'a montré, à l'intérieur de l'extension Sud, les reprises de maçonnerie successives des prédécesseurs. Comme il s'en doutait et me l'avait dit, l'extrêmité Sud de la ferme a été conçue initialement en prolongement de la longère, le 1er étage ayant été ajouté dans un second temps. Les indices qu'il me montre sont incontestables :

9 novembre 2010, les traces d'une ancienne surélévation à l'extrêmité Sud de la ferme.

D'ailleurs, maintenant que je les ai vues à l'intérieur du bâtiment, je trouve des traces de raccords à l'extérieur. J'avais donc bien raison de ressentir un malaise devant cette extrêmité Sud en forme de pavillon de gare S.N.C.F. de campagne...

Pascal donne ainsi un argument extrêmement fort pour araser cette extrêmité Sud, comme il me le recommandait (voir message du 2 octobre dernier, dans cette rubrique).

Il me montre aussi à quel point les murs de cette extrêmité Sud sont fatigués. Il suggère donc de prévoir, pour la pièce du rez-de-chaussée, un plafond en béton plutôt qu'en bois.

Je trouve qu'il est là de très bon conseil.

Mais j'aimerais connaître enfin l'opinion de W.F., dont je n'ai plus aucune nouvelle depuis plus de trois semaines (pas plus que de son frère, d'ailleurs).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 10 Novembre 2010
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Maçonnerie-carrelage - Menuiserie - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Pour la porte de la ferme comme pour la porte du bâtiment Nord, je suis en plein doute : quelle largeur (maximum ou minimum) devraient avoir les ouvertures dans la maçonnerie si on prévoit 1 ou 2 battants et si ce ou ces battants sont vitrés (comme c'est le cas pour la porte du fournil du manoir, qui est à un seul battant et dont les proportions me conviennent tout à fait).

Je serais prêt à rétrécir la largeur de ces ouvertures si l'esthétique était meilleure. En l'état du chantier, la largeur du trou prévu pour la ferme est de 1,2 m et celle du trou qui existe pour le bâtiment Nord est de 1,3 m.

Or, pour le bâtiment Nord, M. DUVEAU envisage un battant central et, de part et d'autre de celui-ci, des dormants de bois. De mon côté, je suis dubitatif devant l'idée de conserver une large ouverture dans la maçonnerie si, comme dans le projet de M. DUVEAU, l'huisserie "ne suit pas". Je suis cependant conscient que le fait de vouloir des portes vitrées complique le problème : tout n'est pas possible et je manque d'expérience et de repères, à part sur le fournil du manoir pour lequel Nicolas GAUTIER avait conçu des menuiseries qui me conviennent parfaitement :

12 novembre 2010, le fournil du manoir, façade Sud.

Dans l'immédiat et en attendant d'y voir plus clair, j'ai donc interrompu Pascal dans sa tâche sur la maçonnerie de la porte de la ferme. Je lui ai demandé d'aller mettre de l'ordre dans l'écurie où nombre d'outils étaient entreposés sans soin. Voici ce soir une photo qui donne une idée de l'ordre avec lequel Pascal sait travailler :

10 novembre 2010, les outils rangés par Pascal.

Selon le résultat de mes réflexions en cours, il faudra peut-être que Pascal reprenne à zéro la maçonnerie qu'il a commencé à remonter pour la porte de la ferme. Le cas échéant, il faudra peut-être aussi réduire la largeur du trou existant pour la porte du bâtiment Nord.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 12 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Ne sachant toujours pas quel parti adopter pour les portes, j'ai demandé à Pascal de changer de secteur. Il travaille désormais sur la porte Sud-Est de la ferme, qu'il y a lieu de transformer en fenêtre. Le voici ce matin, sous la pluie qui n'arrête pas de tomber :

12 novembre 2010, une porte de la ferme à transformer en fenêtre.

Sur la photo, on voit les "joints simili joints" dont les prédécesseurs avaient affublé ce bâtiment ; on voit également à quel point leur maçon avait mal travaillé, ne remplissant pas de "colle" tout l'espace disponible entre les pierres.

Remarquons aussi, au passage, la mauvaise qualité des briques blanches et combien elles avaient mal vieilli :

2 novembre 2010, l'usure des briques blanches de la ferme.

Ici comme ailleurs sur cette extension Sud de la ferme, il s'agit de remplacer ces mauvaises briques par du bon matériau, des pierres d'angle en grès.

12 novembre 2010.

Pascal, à qui j'ai remis une copie des plans de la ferme, me fait observer que ceux-ci comportent une erreur au niveau de cette porte à transformer en fenêtre : sur le dessin de la façade, on a l'impression que cette ouverture est nettement plus large que les autres ; or il n'en est rien, elle a 1 m de large, à comparer à 95 cm ou 1 m pour les autres. Cela nous évitera peut-être de démonter entièrement ces dernières. On verra selon ce qu'on découvrira par la suite.

Torchis (1/) :

J'ai emprunté à la "Médiathèque" de Domfront, sur la vive recommandation de la bibliothécaire, un très intéressant ouvrage, "La terre crue en Basse-Normandie, de la matière à la manière de bâtir", édité par le "centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie".

J'y découvre une foule d'informations, très bien présentées et illustrées, qui m'éviteront bien des erreurs quand nous avancerons dans la restauration de l'appentis de la cave et de la "maison de Toutou". Et l'on sait que nous nous apprêtons à passer à l'attaque !

D'abord, un point de vocabulaire que j'ignorais, de sorte que je mélangeais toutes sortes de notions. Je cite :

"Le pisé, terre généralement graveleuse compactée à l'état humide par petits lits successifs dans un coffrage, est fréquemment utilisée en Auvergne et dans la région Rhône-Alpes.

L'adobe, brique de terre mélangée éventuellement à des végétaux, moulée dans des moules en bois et simplement séchée avant d'être maçonnée, est utilisée principalement en Champagne et en région Midi-Pyrénées.

Le torchis, mélange de terre et de végétaux, employé à l'état plastique en remplissage d'une structure bois, est assez répandu sur la partie nord de la France, de la Bretagne à l'Alsace en passant par l'Ain. Cette technique a également été utilisée dans le Sud-Est.

Et enfin la bauge, mélange de terre et de végétaux manié également à l'état plastique sans coffrage pour réaliser des murs massifs et porteurs - à la différence du torchis - se rencontre principalement sur la partie ouest de la France, depuis l'Aquitaine jusque dans l'Avesnois, avec deux épicentres dans le bassin de Rennes et au coeur des massifs du Cotentin."

Le bâti en terre en France.

Je lis un peu plus loin : "Le sud de la Manche et l'ouest de l'Orne constituent une zone de construction à pans de bois et torchis où plusieurs techniques cohabitent : le lattis simple, le lattis double et les éclisses. L'Avranchin présente généralement des techniques plus sommaires - avec seulement quelques poteaux espacés visibles - que celles rencontrées dans les environs de Domfront où les pièces de bois sont plus resserrées."

Répartition du bâti en terre en Basse-Normandie.

Donc, c'est très clair : à la Chaslerie, c'est de torchis exclusivement que nous devons parler.

La composition de la terre est ensuite expliquée de façon très pratique, en mettant l'accent sur le rôle de l'eau et des minéraux argileux, puisque "ce qui différencie la terre d'un mortier classique c'est que sa fraction la plus fine, argileuse, se mêle à l'eau pour jouer un rôle de liant naturel entre les particules. Cette particularité explique que la terre a souvent été utilisée comme mortier, pour maçonner les murs en pierre, sans qu'on ait eu besoin d'ajouter d'autres liants tels que chaux ou ciment."

Ceci, à la Chaslerie, on l'avait bien compris : toutes les pierres des murs, jusqu'au XXè siècle, y ont été montées à l'argile, ni plus, ni moins.

Il est donc important de comprendre la proportion d'argile que contient la terre qu'on se propose de mettre en oeuvre. A cet effet, divers tests simples sont proposés :

- "On mord une pincée de terre et on l'écrase légèrement entre les dents. Si la terre est sableuse, elle crisse avec une sensation désagréable. Si la terre est silteuse, le crissement n'est pas désagréable. Enfin la terre est argileuse si l'on éprouve une sensation lisse ou farineuse."

- "Essai sensitif : Prendre une petite quantité de terre sèche et la frotter à sec dans la paume de la main : une sensation abrasive indiquera une forte présence de sable et de silt. Mouiller petit à petit la terre : si elle dégage une odeur, c'est qu'elle contient des éléments organiques. Laver la paume de la main à l'eau : si la terre se lave facilement et ne colle pas, la terre est sableuse ; si la terre colle et se lave difficilement, la terre est silteuse ; si la terre colle beaucoup, se nettoie difficilement en laissant des traces de coloration et une sensation 'savonneuse', la terre est argileuse."

- "Sédimentation : Dans un récipient transparent d'au moins 0,5 l, mettre 1 volume de terre débarrassée des éléments les plus grossiers et 3 volumes d'eau. Agiter vigoureusement le récipient fermé. Laisser décanter le mélange sur une surface horizontale pendant une heure. Agiter de nouveau le mélange et le laisser décanter. Mesurer huit heures après la hauteur du dépôt ainsi que les hauteurs des différentes couches de sédiments qui se sont déposés en fonction de leur gravité : les sables au fond, puis les silts et les argiles en couches supérieures (...)."

- "Test de résistance à sec : Mouler dans un cercle de plastique une pastille de terre de 3 cm de diamètre sur 1 cm d'épaisseur. Laisser sécher et observer le retrait par rapport au moule. Retrait et fissures sont le signe d'une terre riche en argile. Casser la pastille pour observer la résistance : difficile à casser avec un claquement à la rupture, la terre est argileuse ; difficile à casser mais sans trop d'effort avec possibilité de réduire en poudre entre pouce et index, la terre est sablo-argileuse ; facile à casser et à réduire en poudre, la terre est sableuse ou silteuse."

- "Test du cigare : Débarrasser l'échantillon des éléments grossiers. Mouiller et malaxer la terre de manière à obtenir une pâte homogène. Laisser la terre reposer 1/2 h au moins. Rouler la pâte de manière à obtenir un cigare de 3 cm de diamètre. Poser le cigare sur un plan horizontal et le faire avancer dans le vide jusqu'à sa rupture. Mesurer la longueur du morceau de cigare tombé. Recommencer le test plusieurs fois pour pouvoir valider le résultat : moins de 5 cm, la terre est très sableuse, plus de 15 cm, la terre est très argileuse ; entre 5 et 15 cm, la terre est sablo-argileuse."

Je vous encourage à réaliser ces tests comme nous allons nous y employer de notre côté, bien que je n'aie pas beaucoup de doute sur le caractère très argileux de la terre de la Chaslerie : il suffit de voir les retraits sur le sol de terre battue de la charretterie, alors pourtant que cette terre avait été mélangée à du gravier.

Je serai certainement amené à citer de nouveau ce remarquable ouvrage lorsque nous commencerons à compléter de torchis les colombages des deux dépendances de la cave que j'ai évoquées au début de ce message.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 18 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Charpente-couverture - Menuiserie - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Le menuisier, M. DUVEAU, m'a recommandé que, pour les portes extérieures vitrées qu'il va fabriquer, l'écartement de l'ouverture dans la maçonnerie soit de 102 cm. Cela permettra d'insérer un battant de porte d'un mètre de large, ce qui est le maximum.

De ce fait, l'ouverture de la nouvelle porte Sud de la ferme aura quasiment la même largeur que l'ancienne fenêtre. Nous changerons néanmoins le linteau, substituant du grès au granite à cet endroit. Nous avons en effet retenu une pierre plutôt que du bois car l'expérience montre que les façades Sud sont, avec les façades Ouest, les plus exposées aux aléas climatiques. Et du grès plutôt que du granite car ce dernier était une incongruité sur ce bâtiment.

Il me reste à décider si nous rectifierons de même la porte extérieure du bâtiment Nord. Autrement dit, si nous installerons également une porte vitrée à cet endroit. Je suis assez tenté, car il me semble que cela rendrait plus gaie l'entrée de ce bâtiment.

Voici en tout cas où en était rendu Pascal de ses travaux sur l'extension Sud de la ferme, avant la récente panne de ce site internet, c'est-à-dire avant-hier matin :

16 novembre 2010, état des travaux sur la façade Est de la ferme.

16 novembre 2010, la future porte Sud de la ferme, photo prise de l'extérieur de la façade Est.

Et voici l'avancement de ces travaux cette après-midi :

18 novembre 2010, la fenêtre Est de l'extension de la ferme prend forme.

Je lui ai demandé de prévoir que l'on puisse ranger quelques objets (bouteilles ? salière ?) derrière le banc qui sera accolé à cette fenêtre. Voici ce qui est prévu à cet effet :

17 novembre 2010, pensons au confort !

Sur la façade Est de la ferme, tous les linteaux seront en chêne. Donc nous remplacerons les vieux car ils sont disparates, résultant de campagnes de travaux effectués à la petite semaine et manifestement sans goût, et nous substituerons, par souci d'unité, du chêne au granite du linteau de la nouvelle fenêtre de l'extension Sud.

Ce chêne devra être pris sur la même poutre, ce qui m'incite à relancer Roland BOUSSIN afin qu'il réserve dans notre stock les pièces de bois qui serviront pour la charpente du fournil et de l'extension Sud de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 19 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil
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Hier soir, alors que la façade Est de la ferme était trop à l'ombre pour qu'il puisse continuer à y travailler, Pascal a commencé à déplacer les pierres des chambranles de la future porte Sud, afin de leur donner l'écartement de 102 cm que j'avais réclamé. Voici la photo que j'ai alors prise, bien que la pile de mon appareil n'ait plus permis d'actionner le flash (ce qui explique la très mauvaise qualité de cette photo) :

18 novembre 2010, le chambranle gauche en cours de remontage à l'écartement demandé.

En regardant cette image, je me suis persuadé ce matin qu'on était en train de commettre une erreur.

Je viens donc de demander à Pascal de démonter ses débuts de chambranles afin de déplacer cette pierre vers l'extérieur du bâtiment. Après tout, elle est belle, autant qu'on la voie et qu'elle puisse encore remplir convenablement le rôle pour lequel elle avait été taillée !

Le linteau de chêne qu'a posé Pascal sur la fenêtre Sud-Est de la ferme ne me convient pas en l'état. Je le trouve beaucoup trop sec, il jure avec les linteaux voisins :

20 novembre 2010, la fenêtre Sud-Est de la ferme.

Pascal m'a cependant montré qu'il n'avait pas de meilleure pièce de bois dans le stock. Je lui ai donc demandé de vieillir ce linteau à la hachette et à la brosse métallique.

Pascal m'a aussi expliqué ce matin que, sur la partie centrale de la façade Est de la ferme (c'est-à-dire la plus ancienne), la restauration des ouvertures imposera de faire tomber le parement extérieur de pierres pour le remonter avec de bons matériaux. Il m'a convaincu que, si nous ne procédions pas de la sorte, la solidité du bâtiment en serait affectée. Je lui ai donc donné mon accord.

Ce nouvel exemple illustre que la restauration de vieilles maçonneries montées à l'argile entraîne souvent beaucoup plus loin qu'on ne l'aurait imaginé au départ. Bien entendu, cette complication aura des incidences sur le calendrier des prochains travaux.

Puisqu'à la réflexion, j'ai décidé de faire poser une porte vitrée sur le bâtiment Nord du manoir, il va falloir réduire la largeur de l'ouverture correspondante. Or l'électricien que je viens de retenir pour prendre, dans ce bâtiment, le relais d'un collègue défaillant est prêt à intervenir dans deux semaines ; il faut donc que je demande à Pascal de s'occuper, toutes affaires cessantes, de la maçonnerie de cette porte. Dès que cette maçonnerie sera achevée, le menuisier DUVEAU pourra commencer la fabrication de l'huisserie que je lui ai commandée. Une fois l'électricien passé, le plombier pourrait poser ses tuyaux de chauffage par le sol et déplacer la chaudière actuelle vers la pièce du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII. Au printemps, le peintre DUBOURG devrait revenir s'occuper du dressing de l'étage du bâtiment Nord ; il pourrait alors peindre la nouvelle porte de M. DUVEAU.

Dans ce contexte, il serait raisonnable que nous nous fixions comme objectifs à atteindre par Pascal avant Noël, outre le rétrécissement de cette porte du bâtiment Nord, la finition des travaux sur les trois ouvertures du rez-de-chaussée de l'extension Sud de la ferme. Après quoi, il serait temps de songer au plafond de la future cuisine de la ferme et aux ouvertures de la façade Est de la partie centrale du même bâtiment.

Comme il est prévu que Roland BOUSSIN revienne au printemps installer la charpente restaurée du fournil de la ferme et poser les tuiles correspondantes, il pourrait alors découvrir l'extension Sud de la ferme avant que Pascal n'en arase la maçonnerie jusqu'au niveau des sablières du reste de ce bâtiment.

Quant au forgeron, Roland FORNARI, il serait souhaitable, pour le bon ordre du dossier de la subvention reçue pour les grilles de la façade Est du manoir, qu'il ait posé ces dernières avant la fin de l'année. Mais, à dire vrai, mon programme 2010 de travaux est déjà tellement chargé que je ne verrais pourtant pas trop d'inconvénients à ce qu'il continue à prendre tout son temps ; je ne le relancerai donc pas dans l'immédiat.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 23 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Electricité - Bâtiment Nord - Ferme et son fournil
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Comme je le lui avais demandé, Pascal a "fatigué" le linteau neuf de la fenêtre Sud-Est de la ferme :

23 novembre 2010, la fenêtre Sud-Est de la ferme.

Dans l'immédiat, il s'occupe de la porte Sud de cette dépendance. Sur la photo suivante, on voit que c'était une bonne idée de faire ressortir la pierre de seuil. Pascal pense, cette fois-ci, à incorporer dans sa maçonnerie des gaines pour les fils électriques...

23 novembre 2010, la porte Sud de la ferme.

Enfin, il m'assure que l'ouverture de la porte du bâtiment Nord du manoir aura été réduite en largeur d'ici la fin de la semaine prochaine.

Roland BOUSSIN est revenu aujourd'hui à la Chaslerie pour compléter les échafaudages du fournil de la ferme, en compagnie de son gendre et bras droit, Franck LIEGEAS :

26 novembre 2010, pose des échafaudages sur le fournil de la ferme.

Nous avons discuté du calendrier de ses futures interventions. Son équipe devrait restaurer à l'atelier la charpente du fournil pendant les prochaines semaines. Il faudra qu'au préalable, il aille récupérer des poutres qui m'ont été vendues sur les conseils de Jean LEMARIE, mon ami antiquaire-brocanteur.

Roland me promet son retour à la Chaslerie pour la fin janvier, afin de commencer sur place les travaux de charpente et de couverture de ce fournil. Je lui ai demandé qu'à cette occasion, il découvre l'extension Sud de la ferme, afin que Pascal puisse ensuite restituer son aspect de longère. Dans cette perspective, il serait souhaitable que Lucyna GAUTIER, l'architecte, puisse dessiner les lucarnes destinées à remplacer les fenêtres du 1er étage de cette extension ; Roland BOUSSIN m'indique toutefois qu'elle a dû repartir en Pologne, pour y être au chevet de sa mère.

En discutant avec Roland, je me suis aperçu que la charpente du corps de la ferme avait bougé. Cela m'est apparu au niveau de la sablière Ouest :

26 novembre 2010, vue des sablières Ouest de la ferme.

Roland m'a expliqué que ce désordre était dû aux travaux réalisés à l'intérieur du bâtiment. Nous y avons en effet retiré des sommiers et deux cloisons intérieures, de sorte que le poids de la couverture a tendance à faire s'écarter les murs. En raison des délais courus entre cette modification, il y a quatre ans déjà (comme le temps passe vite, à la Chaslerie !), et la reprise qui n'est toujours pas intervenue, le désordre risquerait de se développer si nous n'y parions vite. Il va donc falloir remonter prioritairement l'une des cloisons intérieures. Voici donc une mauvaise nouvelle mais, heureusement, nous nous sommes aperçus du problème à temps.

Avec Roland, nous avons également programmé ses travaux sur les écuries du manoir avant la fin de 2011. A défaut de respecter cette échéance, je risquerais en effet de perdre le reliquat de la subvention accordée par le conseil général de l'Orne et ce serait stupide. Je vais cependant tâcher d'obtenir du conseil général qu'il relâche cette contrainte, assez gênante en l'état de mes autres priorités.

De son côté, Pascal a fini de remonter le jambage droit de la porte extérieure du bâtiment Nord :

26 novembre 2010 à 16 heures.

La photo suivante permet de mieux voir en quoi a consisté son intervention :

26 novembre 2010, vue de la porte extérieure du bâtiment Nord en cours de remontage, prise de l'intérieur du bâtiment.

L'embrasure de la porte a été nettement ouverte et ... nous avons pensé en temps utile à l'électricité !

Quant à Bernard, il a achevé de couper l'herbe devant le manoir :

26 novembre 2010, Bernard à la débroussailleuse et en tenue de combat !

Tout est donc en ordre pour dimanche prochain (après-demain) à 11 h 30 : il y aura alors messe en latin à la chapelle de la Chaslerie, qu'on se le dise !

Merci à Guy HEDOUIN et à la sympathique famille DESHAYES de prendre des nouvelles du vieil ours dans son antre ! Tout va rentrer dans l'ordre, petit à petit !

Voici des photos que j'ai prises ce matin au rez-de-chaussée de la cage d'escalier, à côté du w.-c. que M. DELTA avait remis en état de marche. On voit l'argile déposée sur l'affreux carrelage industriel, simili rustique et à joints en ciment, qu'avaient fait poser là mes prédécesseurs :

6 décembre 2010, le dégât des eaux.

Les meubles ont souffert, notamment au niveau de leurs pieds. L'eau qui ruisselait s'est en effet accumulée dans la cuvette en forme de pédiluve existant entre ce carrelage hideux et la pierre de seuil (c'est d'ailleurs, ici, un nouvel exemple de ce qui peut arriver quand on succède à des gens qui ont fait réaliser des travaux aussi stupides que moches) :

6 décembre 2010, une cuvette devant un w.-c., il fallait vraiment en avoir l'idée, chapeau bas !

Passons cependant aux choses plus réjouissantes.

Ce matin, Pascal est déjà à pied d'oeuvre, il remonte le chambranle gauche de la porte extérieure du bâtiment Nord. Il s'est excusé d'avoir mal coupé l'eau, comme je le lui avais pourtant demandé en temps utile...

6 décembre 2012, la porte extérieure du bâtiment Nord.

J'attends la visite de l'électricien E.J.S. Il doit commencer son intervention dans le bâtiment Nord et je souhaite être présent pour dialoguer avec lui. Rien n'est plus laid que des fils électriques installés sans goût, et l'on se souvient peut-être que j'avais congédié son prédécesseur pour cette raison.

J'attends aussi le retour de Roland BOUSSIN. Je voudrais qu'il me donne son avis sur un important lot de poutres, solives, arbalétriers et autres pièces de charpente que l'on me propose au démontage et à l'achat. Cela pourrait nous aider pour restaurer la ferme...

Je viens enfin de relancer Roland FORNARI. Il est au travail, le lustre de la charretterie est prêt, les idées sur les lanternes progressent, la grille du puits est terminée, les grilles de la façade Est sont en cours de montage (ou de modification), il poursuit ses réflexions sur la grande grille, donc tout va bien !