Message #1854

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 18 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Fac - Géologie
A l'université de Caen, j'ai toujours trouvé les cours de chimie d'excellente qualité, qu'il s'agisse notamment de thermochimie (avec M. Marco DATURI), de chimie organique (avec M. Emmanuel PFUND) ou d'atomistique (avec M. Arnaud TRAVERT). Ces cours étaient beaucoup plus clairs que tous ceux que j'avais subis dans ma jeunesse, y compris à Polytechnique. A l'époque, on se bornait trop souvent, en chimie, à apprendre des recettes de cuisine, ce qui ne m'a jamais captivé. Je n'ai pas de mal à imaginer que l'excellence du pôle Chimie de Caen doit beaucoup à M. Bernard RAVEAU, que je n'ai pas eu la chance de côtoyer.

Je serais loin d'être aussi positif à propos de l'équipe de "géoscientifiques" dont j'ai dû trop longtemps endurer la médiocrité. Je me suis demandé à quoi celle-ci tenait. Mon interprétation, que je soumets à votre sagacité, tient au fait qu'on attend souvent des doctorants en géosciences un véritable courage physique : ce n'est évidemment pas à la portée du premier clampin venu, pas à la mienne en tout cas, de remonter des galeries sous des glaciers ou sous terre, d'aller se ballader sur des volcans en éruption ou autres joyeusetés. Pour autant, je trouve leur niveau scientifique franchement affligeant et c'est très dommage, compte tenu de l'intérêt évident de leur matière. Il y a un an, justement, je me suis fendu, d'un trait et en une après-midi pluvieuse où je devais m'ennuyer énormément, d'un courriel de longueur homérique de protestation adressé au directeur de l'"Institut de biologie fondamentale et appliquée", M. Pascal FAVREL. Je trouve que mon texte, certes perfectible dans la forme, n'a guère pris de ride sur le fond. Je vous le communique afin de vous prouver, si vous en doutiez encore, qu'à Caen, certains doivent se sentir plutôt soulagés de ne plus apercevoir mes cheveux blancs au premier rang de quelques amphithéâtres. Bien entendu, j'ai occulté dans le texte suivant les noms propres des zozos en cause :

(début de la citation)

A M. le président du jury de Licence 1 Bio
U.C.B.N.
a/s secrétariat de l'I.B.F.A.

Objet : Demande d'annulation du 1er contrôle continu de géosciences en 1ère année de licence de biologie pour l'année scolaire 2009-2010.
P.J. : 1.

Monsieur le président,

Etudiant en 1ère année de licence de biologie de l'U.C.B.N. (mon nom d"'utilisateur « Etupass » y étant le 20802809), j'ai composé le 30 octobre dernier, au titre du 1er contrôle continu de géosciences, enseignement dont le responsable est "A". Le sujet de l'épreuve comportait 4 questions, sans que le barème de notation ne soit indiqué.

Les notes de ce contrôle ont été affichées par le secrétariat de l'I.B.F.A. il y a une dizaine de jours. Aucune n'est supérieure à 14 et leur grande majorité est très sensiblement inférieure à 10, les plus basses, nombreuses, étant de 0.

Les copies ont ensuite été mises à notre disposition au secrétariat de l'I.B.F.A. Ce dernier m'a autorisé à récupérer ma copie, notée 13,5, que j'annexe à cet envoi et qui m'a servi à préparer ce courrier.

Enfin, le corrigé de ce contrôle a été mis en ligne, à ma connaissance, le 2 décembre dernier.

Dès l'affichage des notes, j'ai envoyé un courriel à "A" pour lui faire part de ma surprise et lui demander sur combien de points l'épreuve avait été notée. Il ne m'a pas répondu.

Lorsque j'ai pu prendre connaissance de la façon dont les copies, et en particulier la mienne, avaient été corrigées, je lui ai adressé un second courriel pour signaler la très mauvaise qualité de la correction et solliciter une nouvelle évaluation de ma copie. Il m'a répondu par un courriel de quelques lignes, ne comportant pas moins de six fautes d'orthographe, de grammaire ou d'étourderie, mettant en avant ses occupations de chercheur et ses attributions administratives. Surtout, sur le fond, il rejetait ma demande dans des termes prétendument définitifs d'autant plus désobligeants qu'ils étaient - comme je vais l"expliquer ci-après - totalement infondés.

Enfin, à la lecture du corrigé, je me suis rendu compte que le rédacteur de celui-ci avait, pour le problème principal (à savoir la question 3, notée sur 8 points), commis des erreurs grossières d'interprétation du phénomène qu'il nous était demandé d'expliquer. De surcroît, ce rédacteur du corrigé avait totalement laissé sous silence la véritable explication du problème posé. Dès le 2 décembre, j'ai donc adressé un nouveau courriel à "A" pour réclamer « l'annulation de la question 3 (au moins) ». Il ne m'a pas répondu.

Le 4 décembre dernier, c'est-à-dire le jour du 2ème contrôle continu de géosciences, j'ai envoyé un 4ème courriel à "A" pour demander, à tout le moins, un avis de réception de ma demande du 2. Je n'ai pas davantage reçu signe de vie de "A".

En l'état du dossier, je me considère donc fondé à me tourner vers vous, en votre qualité de président du jury de la 1ère année de licence de biologie à Caen. Cette fois-ci toutefois, à la lumière des dernières constatations que j'ai faites et que je vais vous exposer, ce n'est rien de moins que l'annulation du 1er contrôle continu de géosciences dans son ensemble que je sollicite. En effet, au terme de l'analyse à laquelle j'ai procédé, et si l'on veut bien admettre que les étudiants de 1ère année de licence de biologie ne pouvaient répondre qu'aux questions correctement posées et évaluées, il est loisible de conclure que celles-ci ne représentaient pas plus de 10 des 20 points du barème de cette épreuve.

Pour autant, il ne m'échappe pas que l'annulation d'une épreuve est une sanction lourde pour le responsable du contrôle, en l'occurrence "A".

Elle paraît cependant largement méritée, comme je vais également vous l'expliquer, en raison de la nature et de l'ampleur des dysfonctionnements manifestes de l'enseignement actuel de géosciences, au moins en 1ère année de licence de biologie à Caen.

Bien entendu, je ne bornerai pas mon propos à des appréciations négatives, aussi justifiées soient-elles. Je présenterai quelques propositions concrètes et, à mon sens, réalistes, en vue de favoriser la nécessaire acceptation – qui n'est pas acquise - de l'enseignement des géosciences par les étudiants de 1ère année de biologie à Caen.


I – A ce jour, la qualité de l'énoncé, du corrigé et de la correction du 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio en 2009-2010 paraît très mauvaise :

a - La « 1ère question » portait sur le contenu de la séance de T.D. de "B" (sur la dynamique interne de la Terre). Telle qu'elle était rédigée, cette question ne spécifiait nullement qu'il était attendu deux réponses, à savoir d'une part un calcul littéral, d'autre part un calcul numérique.

Le corrigé fait apparaître que 2 points étaient attribués pour le calcul littéral et 3 pour le calcul numérique, soit 5 pour l'ensemble.

Compte tenu de l'énoncé, j'ai répondu à la seule question numérique. Je l'ai fait comme il convenait. J'ai néanmoins obtenu 4 points (« 1 + 3 ») à cette « 1ère question »). Comprenne qui pourra !

b - La « 2ème question » était relative à un point très mineur du T.D. de "B", tel que ses « transparents » le font apparaître, d'ailleurs très mal, dans un recoin de la page 52 des 74 pages de ses transparents.

J'ai néanmoins répondu convenablement à cette question. Je précise ici que je trouvais la bonne réponse (à savoir l"'isotherme 1300°C comme limite inférieure de la lithosphère) plutôt ridicule puisqu'il est bien évident que, d'une part une telle température est difficile à mesurer à la profondeur sous Terre en cause (soit aux alentours de 120 km), d'autre part et surtout, une telle limite n'a en fait rien de déterminant et peut en outre fluctuer dans le temps.

J'ai donc complété ma réponse en ajoutant que la limite inférieure de la lithosphère était aussi la limite supérieure de l'asthénosphère. Il semble que cette remarque, qui confirmait à mes yeux l'incongruité de la question, ait plu au correcteur puisque, sur les deux points maximum du barème correspondant, j'en ai reçu ici « 2+ ».

c - La « 3ème question » s'inscrivait dans le prolongement des deux séances de sismologie confiées à "C" et, plus particulièrement, des exercices d'application effectués en T.D. Cette question était notée sur 8 points.

C'est à ce niveau que, selon moi, les approximations du rédacteur de l'énoncé et du rédacteur du corrigé sont les plus éclatantes.

c-1- En ce qui concerne l'énoncé, la formule à appliquer nous était fournie mais comportait cependant deux bizarreries ou lacunes :
- La fonction « log » pouvait prêter à ambiguïté quant à la base dans laquelle on se situait. En tout état de cause, les calculs logarithmiques requis nécessitaient l'usage d"une calculette appropriée, donc l'achat d'un appareil rendu obsolète par le moindre ordinateur portable.
- Surtout, aucune indication d'unités n'était fournie à l'appui de la formule communiquée. Dans ces conditions, il était légitime de considérer qu'on se plaçait dans le cadre standard du « système international », où les longueurs sont en mètres. Eh bien non ! Il fallait, pour appliquer convenablement la formule, prendre les longueurs en kilomètres. Comme c'est à une longueur que devait s'appliquer le « log » apparemment décimal, il y avait donc là, dissimulé, un coefficient multiplicatif de 3 totalement passé sous silence par l'énoncé.
A elle seule, cette dernière remarque suffit, à mon sens, à justifier l'annulation de toute une partie du contrôle correspondant à des calculs numériques dans la « question 3 ».

c-2- En ce qui concerne la façon dont le correcteur de cette « question 3 » a travaillé, je m'en voudrais de ne pas signaler une perle d'anthologie.

L'échelle du plan à interpréter était, précisément, de 2,8 cm pour 20 km. Malgré cela, le correcteur a attribué les meilleures notes à des candidats qui avaient répondu à 10 mètres près.

Or, détecter 10 mètres sur un plan à une telle échelle équivaut à avoir, sans aucune correction, une acuité visuelle permettant de détecter à l'œil nu des détails de 14 microns. Le correcteur de géosciences aurait donc trouvé, parmi les étudiants de L1 Bio de Caen plusieurs cas de vue exceptionnelle. On ne saurait trop recommander à ce « géoscientifique » la rédaction immédiate d'un mémoire à l'Académie des Sciences.

Dans ces conditions et après les remarques présentées au c-1 ci-dessus, ce sont tous les calculs numériques de la « question 3 » qui doivent être sortis du barème.

c-3- Enfin, en ce qui concerne le contenu du corrigé de cette « question 3 », qui a nécessairement servi de fil conducteur au correcteur, l'argument mis en avant pour tenter d'expliquer les différences entre des mesures calculées et des mesures constatées est le suivant. Je cite : « Les valeurs de magnitude macrosismique et instrumentale (4,2 et 4,8) sont relativement contrastées, étant donné (sic) l'échelle logarithmique (« échelle logarithmique » imprimé en gras) utilisée pour exprimer les magnitudes ». Suit un développement prétendument savant où il est affirmé : « On a du mal à expliquer l'écart entre la magnitude instrumentale (M=4,8) et la magnitude macrosismique (4,2). En France, les magnitudes instrumentales sont souvent surestimées (Â…) ».

Donc, si l'on fait abstraction de tout ce que sa rédaction comporte de vague et d'imprécis, le correcteur met en avant, principalement, deux facteurs :
- l'utilisation d'une échelle logarithmique qui, si on le comprend bien, entraverait les interpolations (1er scoop) ;
- le fait qu'en France, si on comprend bien, les expérimentateurs sont particulièrement mauvais (2ème scoop).
Est-il nécessaire d'insister pour convaincre le lecteur que le rédacteur du corrigé a vraiment écrit n'importe quoi ? Et qui pourra croire que, lorsqu'un corrigé est à ce point débile, la correction puisse valoir quelque chose ?

En réalité, selon moi et à ce stade de mes réflexions, les points réellement importants à noter étaient les suivants :
- le fait que le séisme étudié avait son épicentre dans une région à forte anisotropie horizontale (désolé d'employer des termes pédants) en raison, d'"une part, des reliefs des Vosges et, d"'autre part, des failles d'Alsace. De ce fait, essentiel à mes yeux, le rédacteur du corrigé ne pipe mot, contrairement à ma copie ;
- le fait que l'échelle de Mercalli utilisée dans la formule à appliquer est tout sauf satisfaisante d'un strict point de vue scientifique. Il s'agit d'une échelle ouvertement qualitative, pour ne pas dire totalement pifométrique. Dès lors, il peut sembler hasardeux de l'incorporer sans risque à une telle formule. Je n'ai pas manqué de signaler cette explication, évidemment très significative en l'espèce.

J'ai exposé tous ces arguments par écrit à "A". Il les a rejetés sans explication : je préfère imaginer qu'il ne les a pas lus ! J'ai donc obtenu en tout et pour tout 0,5 point pour mes réponses. Comique !

Ainsi donc, au titre de la « question 3 », l'énoncé était largement foireux, le corrigé paraît au moins doublement débile, et la correction a eu le mérite de mettre en valeur qu'à la fac de Caen, on n'a pas seulement des Miss France mais aussi des yeux de lynx !

d- La « 4ème question », pompeusement dénommée « Océanographie » ne présentait d'autre difficulté que de savoir la définition d'une pente. Tout le reste était fourni par l'énoncé. Le corrigé fait apparaître que cette question était notée sur 5 points.

En résumé, tous les arguments qui viennent d'être explicités au titre de ces 4 questions, et notamment la 3ème, justifient surabondamment que soit reconsidéré de fond en comble le 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio à Caen en 2009-2010.

Pour autant, cet exercice doit-il conduire à l"'annulation pure et simple de cette épreuve ?

C'"est ce que je vais maintenant établir.


II – Si l'on ne devait retenir qu'un qualificatif à propos de l'enseignement de géosciences en L1 Bio à Caen, le mot « insatisfaisant » s'imposerait :

Bien entendu, je prétends n'évoquer ici que les insuffisances manifestes de nature à choquer un étudiant moyen. Je considère en effet n'avoir aucune qualité recevable pour traiter, par exemple, du niveau professionnel des enseignants de géosciences dans leur spécialité.

a – La qualité de l'orthographe de nombre de supports de cours de géosciences est notoirement inférieure aux standards acceptables.

Je sais bien que le sens de l'orthographe se perd. J'ai moi-même bien connu un ancien major de l'E.N.A., président d'une des plus grandes entreprises françaises, qui se moquait totalement de l'orthographe. Et il paraît que Napoléon avait la même caractéristique.

Ceci dit, nous sommes en 2009, en France, dans une Université. Nos enseignants sont des fonctionnaires français.

On devrait donc recommander aux enseignants de géosciences de relire leurs « transparents » en y chassant résolument toutes les fautes d'orthographe, de grammaire, d'étourderie, etcÂ…. Il y en a vraiment beaucoup trop, notamment dans les transparents de "D" et, surtout, de "A".

b – Depuis un édit fameux, c'est la langue française qui doit s'employer, pour les actes officiels, dans le royaume de France. C'est dans cette langue que les enseignants de géosciences de Caen doivent veiller à s'exprimer.

On ne saurait donc trop suggérer à certains de ces enseignants, notamment "E", "D" et "A", de laisser à leurs collègues anglicistes le soin de former à la langue de Shakespeare les étudiants de L1 Bio à Caen. Chacun son boulot !

Plus sérieusement, le recours beaucoup trop fréquent à la photocopieuse pour insérer des pages entières d'ouvrages anglo-saxons aux supports de cours ne peut que trop souvent laisser perplexe, tant elle n'est, à l'évidence, pas justifiée.

c - Lorsque les enseignants de géosciences de Caen croient utile de donner la formule mathématique d'une grandeur physique, il serait souhaitable qu'ils emploient convenablement et à bon escient les symboles mathématiques.

Il est par exemple remarquable qu'avant que je ne le signale, une confusion entre « produit scalaire » et « produit vectoriel » (programme du 1er trimestre de maths en L1 Bio) figurait dans nombre de productions prétendument pédagogiques d'enseignants de géosciences de Caen.

Une telle confusion des écritures dissimulait plus gravement, comme je m'en suis rendu compte, une confusion totale de concepts.

Pour éviter un tel décalage négatif entre le niveau scientifique des enseignants de géosciences de Caen et celui d'étudiants de L1 Bio, sans doute serait-il judicieux de conseiller aux premiers de se replonger, de temps à autre, dans leurs vieux manuels.

d - Lorsque les enseignants de géosciences de Caen énoncent une formule dans leur cours, il ne serait sans doute pas inutile qu'ils la justifient un minimum.

Je suis ainsi frappé par le fait qu'aucune des (peu nombreuses) formules qui nous ont été données, notamment par "C" et "D", ne comportait le moindre début de justification théorique de sa forme.

Lorsque j'ai posé la question, poliment et par écrit, je n'ai jamais obtenu de réponse.

Or, dans le cas de deux formules au moins, des réponses simples pouvaient être apportées, que j'ai trouvées tout seul.

Enfin, à propos de la houle, "D" a fourni une formule d'interpolation, à première vue complexe puisque faisant intervenir une tangente hyperbolique (cette fonction excédant d"ailleurs le niveau des L1 Bio), sans justification aucune alors qu'il aurait été facile d'expliquer.

e – Les transparents ne sont pas toujours mis en ligne et cela pose problème quand les documents distribués, objectivement indéchiffrables en l'état, nécessiteraient un fort grossissement.

J'en ai fait la remarque à "E" qui a avancé des arguments dont aucun ne m'a satisfait. Il m'a cependant fourni un tirage agrandi 2 fois du document distribué en T.D., ce dont je l'ai remercié. Malgré cet effort, plusieurs pages demeurent illisibles.

f - C'est assurément une très bonne chose de mettre en ligne les supports pédagogiques. Encore faudrait-il qu'ils demeurent imprimables sans nécessiter un budget-encre incompatible avec les moyens financiers de la quasi-totalité des étudiants.

A cet effet, il serait bienvenu de supprimer les pages qui se recopient l'une l'autre (très fréquentes avec "A" qui, de plus, n'élimine pas nombre de doublons purs et simples) ou qui, plus généralement et sans raison valable, pompent sans utilité les réservoirs d'encre (ainsi, les fonds noirs du même "A").

g - On ne peut que s'étonner du recours exclusif, en géosciences en L1 Bio à Caen, à la forme des T.D., alors que les C.M. (tels qu'ils se pratiquent pour le tronc commun du Campus 2) seraient beaucoup mieux adaptés à la nature de l'enseignement et aux caractéristiques de l'auditoire.

Avec la formule des T.D., chaque enseignant de géosciences doit en effet, en L1 Bio, répéter neuf fois, pendant trois heures chaque fois, le même laïus devant des groupes différents d'étudiants.

On comprend bien qu'un tel système aide généreusement les « géoscientifiques » à assurer leur quota administratif de cours, surtout lorsque, comme "A", on les revoit trois semaines de suite (3 fois 27 = 81 heures de cours, ça roule !) ou, comme "C" ou "E" deux semaines (54 heures pour chacun).

A qui fera-t-on croire cependant qu'un tel système a une quelconque utilité pour les étudiants ? Ne devrait-on pas plutôt y voir un risque d'encourager la flemme (on n'ose pas écrire « de favoriser l'"abrutissement ») de certains enseignants ?

h - Le programme de géosciences en L1 Bio à Caen doit assurément être largement remanié. Il comporte certes de très bons modules, passionnants et instructifs, comme « la dynamique interne de la Terre » ("B"), « la sismologie » ("C"), « la circulation atmosphérique et océanique » ("D") ou « l'"histoire naturelle du climat » ("E").

Mais, à côté de ceux-ci, il y a d'autres modules qui mériteraient d'être vigoureusement contractés voire supprimés, car ils sont peu significatifs pour de futurs biologistes. Les modules relatifs à l'hydrosphère sont, par exemple, manifestement délayés ; le délayage en question –- tient-il au sujet de l'étude ? - est d'autant plus évident qu'un module sur « les glaciers » de "A" est même apparu sur le tard et, semble-t-il, sans raison recevable, dans le programme de L1 Bio.

En revanche, aucun mot n'est dit sur la paléontologie ni sur la pétrographie, alors qu'une introduction à ces sciences serait la bienvenue (même si elles font l'objet de développements en L2 et L3, mais pour les seuls étudiants qui n'auraient pas été rebutés à ce stade par l'enseignement caennais des géosciences).

i - Les modes de contrôle des connaissances sont clairement perfectibles.

J'ai écrit ici tout le mal que je pensais du 1er contrôle continu. Il me paraît cependant que le second était nettement mieux équilibré et composé.

Pour autant, je me demande pourquoi, en géosciences notamment, on nous demande de répondre ailleurs que sur les copies habituelles. Parfois, on n'a, à notre disposition, que la place d'un timbre-poste (c'était encore trop souvent le cas pour le second contrôle continu). Bref, à quand les confettis ?

j- Enfin, l'on doit souligner qu'au-delà des règles élémentaires de politesse, il n'y aurait, du moins dans le principe, rien d'anormal à ce qu'un enseignant de géosciences réponde à un courriel raisonnable d'étudiant.

On est même étonné de devoir le rappeler à "A", même si, comme l'avait montré une mémorable expérience analogue l'an dernier, l'équipe de géosciences de Caen semble trop souvent faire bloc pour défendre une sorte de privilège mandarinal de savoir absolu dont on peinerait à cerner la justification.


Voici donc ce que je tenais à porter à votre connaissance pour servir d'arrière-plan à ma demande d'annulation de l'ensemble du 1er contrôle continu de géosciences en L1 Bio pour 2009-2010.

Je suis bien sûr conscient de n'avoir pas été bref. Mais il me paraissait utile d'expliciter.

Je me suis efforcé de m'élever au-dessus de ma condition d'étudiant particulier pour fournir un diagnostic général. Je l'ai fait parce que je suis persuadé qu'il est loisible d'améliorer très sensiblement les choses, moyennant des efforts qui n'auraient rien d'anormal.

Pour ma part, je suis très intéressé par les géosciences. Cela ne me rend que plus ardent à les défendre quand j'estime que, comme à Caen en L1 Bio, elles sont un peu trop maltraitées.

Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions éventuelles et vous prie d"'agréer, Monsieur le président, l'expression de mes salutations distinguées.

(fin de la citation)

Tout ceci pour vous dire que la géologie m'intéresse beaucoup et que, si vous voulez bien continuer à me lire ici, vous n'y couperez pas.

Donc, bon courage, accrochez les ceintures et numérotez vos abattis !

Commentaires