Message #52236

Comme l'on sait, "nul n'est censé ignorer la loi". Encore faudrait-il qu'elle soit rédigée clairement.

Le propriétaire d'un important monument historique du secteur m'a confié la profondeur de sa perplexité devant le décret n° 2021-1059 du 7 août 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire. Ce texte est censé régir désormais, entre autres sujets, l'ouverture au public des monuments historiques.

Il y est notamment écrit au 1er alinéa du III du 6° de l'article 1 remplaçant l'article 47-I du décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 modifié prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire (j'espère que vous me suivez toujours, sinon retournez à l'école) que "III.-Lorsque les dispositions du II sont applicables au-delà d'un seuil défini en nombre de personnes accueillies, ce seuil est déterminé en fonction du nombre de personnes dont l'accueil est prévu par l'exploitant de l'établissement ou du lieu ou par l'organisateur de l'événement ou du service, dans le respect des règles qui leur sont applicables et des limitations prévues par le présent décret."

Si quelqu'un comprend quoi que ce soit à un aussi invraisemblable galimatias, qu'il veuille bien nous le traduire en français (langue applicable dans ce pays pour les textes officiels, et ceci depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts, comme nul ne l'ignore) et je m'empresserai de communiquer son interprétation à mon malheureux voisin qui, devant ce nouveau casse-tête perfectionnant le précédent datant d'il y a moins de trois mois, a choisi de fermer son château au public. Et ça, je le comprends fort bien.

Oyez, oyez, bonnes gens, les barbares qui ont osé signer un tel texte s'appellent Jean Castex, Premier ministre, Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance, Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer.

Cela s'est passé en France, durant l'été 2021, il y a trois jours exactement.

Dans ce pays qui est le nôtre, 425 milliards d'euros ont, au dernier comptage, été dilapidés en à peine un an.

Les prochaines élections présidentielles devraient avoir lieu dans moins d'un an.

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