Désultoirement vôtre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 4 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
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Je poursuis tranquillement ma lecture de "La carte et le territoire", le Goncourt de Michel HOUELLEBECQ. Il y a de très bons passages, notamment, selon moi, ceux où l'auteur se met en scène comme personnage du roman : il y fait preuve d'une auto-dérision bien réjouissante et j'aime ça. J'observe cependant que le taux de testostérone des mâles de son roman a beaucoup baissé depuis ses précédents ouvrages (je veux dire par là que je n'ai pas encore trouvé la moindre scène de cul torride, comme il en fleurissait dans ses oeuvres antérieures).

En pages 260 et 261, je relève le passage suivant, Jed remarque, sur la table basse de la salle de séjour du romancier, une ancienne édition des "Souvenirs" de TOCQUEVILLE. HOUELLEBECQ donne alors son opinion sur l'homme qui osa tailler un costard définitif (?) au grand-oncle Paul :

(début de la citation) "'Un cas étonnant, Tocqueville...' poursuivit l'écrivain. 'De la démocratie en Amérique' est un chef-d'oeuvre, un livre d'une puissance visionnaire inouïe, qui innove absolument, et dans tous les domaines ; c'est sans doute le livre politique le plus intelligent jamais écrit. Et après avoir produit cette oeuvre renversante, au lieu de continuer il consacre toute son énergie à se faire élire comme député dans un modeste arrondissement de la Manche, puis à prendre des responsabilités dans les gouvernements de son temps, tout à fait comme un politicien ordinaire. Et pourtant il n'avait rien perdu de son acuité, de sa puissance d'observation...' Il feuilleta le volume des 'Souvenirs' tout en caressant l'échine de Platon, qui s'était rallongé à ses pieds. 'Ecoutez ça, quand il parle de Lamartine ! Ouh là là, qu'est-ce qu'il lui met, à Lamartine !...' Il lut, d'une voix agréable et bien scandée :

'Je ne sais si j'ai rencontré, dans ce monde d'ambitions égoïstes, au milieu duquel j'ai vécu, un esprit plus vide de la pensée du bien public que le sien. J'y ai vu une foule d'hommes troubler le pays pour se grandir : c'est la perversité courante ; mais il est le seul, je crois, qui m'ait semblé toujours prêt à bouleverser le monde pour se distraire.'

Il n'en revient pas, Tocqueville, d'être en présence d'un specimen pareil. Lui-même est fondamentalement un type honnête, qui essaie de faire ce qui lui paraît de mieux pour son pays. L'ambition, la convoitise, il peut comprendre ; mais un tel tempérament de comédien, un tel mélange d'irresponsabilité et de dilettantisme, il en reste pantois. Ecoutez aussi, juste après :

'Je n'ai jamais connu non plus d'esprit moins sincère, ni qui eût un mépris plus complet pour la vérité. Quand je dis qu'il la méprisait, je me trompe ; il ne l'honorait point assez pour s'occuper d'elle d'aucune manière. En parlant ou en écrivant, il sort du vrai et y rentre sans y prendre garde ; uniquement préoccupé d'un certain effet qu'il veut produire à ce moment-là...' '

Oubliant son hôte, Houellebecq continua à lire pour lui-même, tournant les pages avec une jubilation croissante." (fin de la citation)

M. HOUELLEBECQ semble confondre l'arrondissement d'un sous-préfet et la circonscription d'un député. A part ça, il cite des passages où TOCQUEVILLE rabaisse efficacement LAMARTINE. Comme quoi ce bas-normand de génie n'aimait vraiment pas ses adversaires politiques. Mais est-il utile que je rappelle que LAMARTINE était un ami du grand-oncle Paul ?
Dans le cahier de 96 pages de Jean DURAND de SAINT-FRONT, mon regard a été immédiatement attiré par le document suivant :

Page 69 du cahier de Jean DURAND de SAINT-FRONT.

Il s'agit, me semble-t-il, de la reproduction d'un dessin préparatoire à la sculpture d'une pierre commémorative du décès de Marguerite HEBERT, peut-être sa pierre tombale ; on reconnaît en effet les armes de la famille HEBERT, "d'azur à trois grenades d'or" ; on sait que Marguerite HEBERT épousa Jacques LEDIN en 1654. L'original doit dater d'un peu avant le remariage du veuf avec Anne-Marie de CAIGNOU, en 1673. Effectivement, le style du dessin est Louis XIV.

Il est dommage qu'aucun texte ne figure sur ce document, pas plus que les armes des deux personnes qui devaient le compléter. Peut-être s'agissait-il des écus des LEDIN et des HEBERT puisqu'on peut interpréter le dessin comme figurant deux rameaux unis par deux alliances ?
Bonjour,

Vous êtes prolixe en écriture, ce qui n'est pas mon cas.
Mais je peux vous donner le conseil suivant, étant bien connu que les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Concernant votre livebox, vous pouvez la mettre à la poubelle, il est bien rare de trouver des utilisateurs satisfait de cet engin. Non seulement le fonctionnement est capricieux, et de surcroît, on vous taxe allègrement tous les mois de 3€.

Il y a bien longtemps que j'ai opté pour un modem ethernet, un abonnement le moins cher possible (19,90€).

En même temps vous jetez également votre PC avec Windaube, vous le remplacez par un Imac de chez Apple, fini les ennuis. Demandez l'avis de votre webmaster. Mais je dis ça, je ne dis rien.......

Je vois que vos recherches généalogiques sont fructueuses, j'ai plus de mal avec la famille de Camprond. Certes, il y a des documents aux archives à Saint-Lô, mais cela prend beaucoup de temps pour les dépouiller.

Bon courage et bonne journée.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 4 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales
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@ Guy HEDOUIN :

Eh, il me semble que vous ne vous défendez pas mal non plus.

Concernant les recherches généalogiques, nous avons une experte parmi les visiteuses du site où elle intervient parfois. Je devrais la revoir demain. Je lui demanderai si elle peut vous aider.

Patrick DELAUNAY - que j'ai hélas un peu perdu de vue - est également un grand amateur d'archives. D'après ce que je commence à comprendre, il a retranscrit beaucoup de documents du "fonds Durand de Saint-Front". Je l'avais mis en contact avec le seul parent des LEDIN que j'aie rencontré, Jacques COUPPEL du LUDE, aujourd'hui décédé, et il avait préparé, à sa demande, un opuscule sur les COUPPEL. Depuis longtemps, j'ai envie de renouer avec Patrick DELAUNAY. On dirait que vous allez m'en fournir l'occasion.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 5 Décembre 2010
Journal du chantier - Plomberie-chauffage - Electricité - Logis - Généalogie et sagas familiales - Désultoirement vôtre !
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Catastrophe ce soir à la Chaslerie : en rentrant dans le logis vers minuit, j'ai entendu un bruit étrange et me suis demandé si je n'avais pas affaire à des cambrioleurs. J'ai reçu une décharge électrique en allumant la lumière dans l'entrée, j'aurais pu m'électrocuter. Toute la cage d'escalier est transformée en cascade et en douche à la fois ; un tuyau a éclaté au dégel dans les combles. Je suis incapable d'arrêter l'hémorragie, j'ai donc dû appeler les pompiers, je les attends.

Je reprends ma rédaction à 1 h du matin. J'ai réussi à retrouver des robinets et à couper l'eau. Celle-ci, en coulant aussi à travers la muraille, a entraîné de l'argile (problème connu) que j'ai retrouvée au rez-de-chaussée. Le mobilier a été inondé, notamment la bibliothèque dans laquelle je conservais mes ouvrages sur la Normandie. J'ai finalement retéléphoné aux pompiers pour leur dire que je n'avais plus besoin d'eux.

Maintenant, ce sera d'abord au plombier d'intervenir. Puis il faudra constater les dégâts et tâcher de les réparer. Quelle barbe !

Et pauvre grand-oncle Paul, rien ne lui aura donc été épargné, ni la perte prématurée de tous ses enfants, ni la révolution de 1848, ni le fiel du génial TOCQUEVILLE ni, désormais, l'argile des murailles de la Chaslerie (puisque son buste trône désormais dans le grand escalier du manoir) !

Il se confirme donc que M. DELTA est un champion, je l'avais déjà compris quand il avait, d'une chiquenaude, remis en marche pour la Sainte Anne les w.-c. sous le grand escalier. Il m'avait alors expliqué où se trouvaient les vannes, il en avait même déplacé une pour rendre son accès plus commode. Mais je l'avais écouté d'une oreille distraite car les questions de plomberie, comme d'ailleurs d'électricité et, plus généralement, de fluides divers (TV, branchements internet, "immeubles intelligents") m'ont toujours cassé les pieds ; je préfère mille fois le stable, le solide, comme la maçonnerie, la ferronnerie, voire la charpente, la couverture, ou même la menuiserie ; question de tempérament sans doute, longue ascendance terrienne peut-être.

Tout ceci me donne envie de me replonger dans les écrits du Sire de GOUBERVILLE, ou plutôt dans la préface et résumé qu'avait produits Emmanuel LEROY-LADURIE, si toutefois l'inondation d'hier me permet de réouvrir mon exemplaire (voir "Repères bibliographiques"). Je tâcherai donc de reparler, un jour prochain en "Sujets divers", du confort des manoirs bas-normands au XVIème siècle. Car, pendant quelques heures, j'ai pu me croire, absence de tout confort oblige, revenu en ces lointaines époques.

Et puisque tout doit finir en chansons, "mais où sont les neiges d'antan ?"

@ Marie-Françoise LAURENSOU :

Le document que vous venez de signaler indique que CAILLEBOTTE, celui qui nous intéresse ici, était un "bleu", c'est-à-dire un partisan de la Révolution.

Ne serait-il pas utile, pour la vérité historique, de nous demander si ces opinions politiques n'ont pas joué un rôle pour fausser l'image des LEDIN dans l'intérêt des acheteurs des "Biens Nationaux" issus de l'"Emigré Vassi", gendre du dernier LEDIN ? Il semble que cette analyse critique n'ait jamais été entreprise à ce jour, ce qui serait troublant, d'autant que CAILLEBOTTE eut de nombreux "suiveurs", apparemment.

A cet égard, je produis à toutes fins utiles les décomptes des règlements de la "retenüe" de la Chaslerie (c'est-à-dire du manoir) par les heureux bénéficiaires de cette procédure de circonstance :

Décompte des règlements par le Sieur GOUPUCEAU

Décompte des règlements par le Sieur GOUPIL

Notons que ces acheteurs s'appelaient GOUPUCEAU et Charles François Laurent GOUPIL.

Il pourrait être instructif d'examiner qui ont été les ayants-droit de ces personnages.

En outre, ce GOUPIL ne serait-il pas l'ancien fermier de la Chaslerie, cet homme dont nous avons déjà noté l'instruction et sous la garde duquel, officiellement, il ne restait plus guère de meubles au manoir lors de l'inventaire révolutionnaire ? Et ce même GOUPIL serait-il, par extraordinaire, lié au nabab nouveau riche qui fit construire à grands frais, au milieu du XIXème siècle, le château néo-Renaissance de Tessé-la-Madeleine ?
Une autre lecture intéressante : "Essai sur l'histoire et les antiquités de la ville et arrondissement de Domfront", par CAILLEBOTTE.

Voir en page 18, la note 1 en bas de page : "en reconnaissance des servises que Pierre Ledin de la Challerie avait rendus à Pierre comte d'Alençon,......lui permit de poser ses armes sur celles de la ville....."
Je viens de trouver l'acte de mariage suivant :

Le 3 août 1842, mariage de Louis Jean Baptiste GOUPIL, propriétaire, 27 ans, né à Tessé-la-Madeleine le 12 juillet 1815, fils de Louis GOUPIL, propriétaire, 68 ans, demeurant à Tessé, époux de dame Anne Marie Catherine GOUPIL, 51 ans, (en fait, il s'agit de sa nièce) avec Eugénie LéVESQUE, propriétaire, 21 ans, née à Domfront le 2 février 1821, fille d'Eugène Constant LEVESQUE, propriétaire, 60 ans, demeurant à Saint-Mars, époux de dame Sophie Adelaïde ROULLEAUX, 45 ans.

Cette Sophie nous conduit à la Chaslerie par son fils Charles.

La suite est intéressante.....

Le Château de Tessé et les GOUPIL :
Une famille de condition modeste, les GOUPIL, eut deux fils : Jean (1764) et Louis (1771).
Les GOUPIL disparurent puis réapparurent après la Révolution, fortune faite.
Ils purent s"acheter les parcelles de leur ancien maître, devenues biens nationaux.
Jean était propriétaire et rentier et son frère, Louis possédait une grande partie de Tessé-la-Madeleine.
Ce dernier épousa sa nièce, Anne Marie Catherine. Maintenant que l"on était riche, il fallait que la fortune reste dans la famille !
Ils eurent un fils en 1815 : Louis Jean Baptiste, qui a épousé Eugénie LéVESQUE en 1842. En 1829, les deux frères se firent construire le Logis.
Anne Marie Catherine et Louis GOUPIL décidèrent de se construire un château qui débutera en 1855 et se terminera en 1859, dirigé par l"architecte DAVID.
A la mort des GOUPIL, la fortune fut partagée entre les héritiers d"Eugénie Marie LéVESQUE, épouse de Louis Jean Baptiste GOUPIL.
@ Marie-Françoise LAURENSOU :

Je suppose que ce sont vos 5 ans de séjour londonien qui vous ont donné un tel sens de la litote. A moins que ce ne soient vos puissantes et vastes racines normandes !

Intéressante ? Vous voulez rire ? Le méridional que je demeure trouve tout à fait extraordianaire de trouver ainsi, petit à petit, grâce à ce site, la confirmation progressive de ses intuitions de départ.

"Bon sang mais c'est bien sûr..." On dirait que les pièces du puzzle commencent à se mettre en place...

Reste quand même à faire le lien avec Charles François Laurent GOUPIL. A cet égard, rappelons-nous que, dans son intéressant article paru dans "Le publicateur libre" du 10 janvier 1992 (dont on trouvera la copie dans un message, sous cet onglet, du 23 novembre dernier), M. Jacques BROCHARD nous avait appris, entre autres, que la date de 1819 avait un sens pour l'histoire de la Chaslerie.

Je me demande donc s'il ne faudrait pas tourner désormais nos regards vers les archives notariales...
Dans les dernières pages de son cahier (que j'ai appelé son "cahier de 96 pages"), Jean DURAND de SAINT-FRONT a retranscrit, au milieu du siècle dernier, le document dont j'ai mis la photo en ligne ici, dans mon premier message du 30 novembre dernier, et qui donne à voir, écus à l'appui, la généalogie des LEDIN.

Les deux pages correspondantes du cahier, où l'on retrouve l'écriture lisible et appliquée dont nous avons pris l'habitude (cf les "d"), sont beaucoup plus faciles à déchiffrer que l'original griffonné au XVIIIème siècle sur un papier fragile. Les voici :

Antépénultième page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

Avant-dernière page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

On voit ainsi que, depuis une cinquantaine d'années qu'il est manipulé, désormais aux archives de l'Orne, l'original du XVIIIème siècle a beaucoup souffert ; en particulier, le haut de la page, tout racorni, a tendance à tomber en poussière.

Sur la seconde page de sa retranscription, Jean DURAND de SAINT-FRONT a écrit "Légende", d'une main que j'imagine rageuse, d'autant qu'il a souligné en rouge cette apostrophe. Nous voici donc bien au coeur du sujet. La question est en effet de savoir quel crédit accorder aux prétentions des LEDIN de faire état d'une prouesse de l'un des leurs vers 1381. Ou, si l'on préfère, quel crédit accorder à ceux qui, nombreux depuis le XIXème siècle au moins, se sont attachés à tenter de rabaisser les LEDIN.

On a déjà vu que, sur un document à en-tête du "Cabinet d'HOZIER", les prétentions des LEDIN apparaissaient explicitement sans susciter la moindre réaction, négative ou autre, du généalogiste du Roi, ni sur ce sujet, ni sur aucun autre. Ceci paraît un point important du raisonnement. Car il me semble que l'existence d'un tel document, timbré et non annoté, pourrait conduire à relativiser la portée des annotations attribuées à tort ou à raison, sur un autre document, à l'un ou l'autre membre de la famille d'HOZIER.

De même, on a commencé à s'interroger sur le caractère scientifique (ou, si l'on préfère, la neutralité) de CAILLEBOTTE et de ses "suiveurs". On a d'ailleurs remarqué, grâce à Marie-Françoise LAURENSOU, que CAILLEBOTTE lui-même, faisait état des événements de la fin du XIVème siècle sans remarque négative de sa part à ce sujet pour les LEDIN.

Donc la question est posée. Nous allons essayer, à défaut d'y répondre définitivement, de faire progresser la réflexion sur la base des documents encore consultables et dont je tâcherai, dans la mesure du possible, de mettre la photo en ligne.

Accessoirement, je reviens sur "Me Ch. du PLESSIS", celui qui nous a appris quand et comment CAILLEBOTTE s'était procuré tout ou partie du chartrier de la Chaslerie. Sur la dernière page du cahier de Jean DURAND de SAINT-FRONT est en effet collé le document original suivant, sur lequel je suis sûr de reconnaître l'écriture de ce "Me Ch. du PLESSIS" (voir les "P" et les "F") :

Dernière page du cahier DURAND de SAINT-FRONT.

Quand ce "Me Ch. du PLESSIS" a-t-il vécu, est-ce plutôt à l'époque de CAILLEBOTTE (comme sa graphie me le donnerait à penser) ou plutôt à celle de Jean DURAND de SAINT-FRONT ? Et pourquoi Jean DURAND de SAINT-FRONT a-t-il fait un sort particulier à l'original de ce dessin, en le collant dans son cahier, alors que toutes les autres pages y sont de sa propre main ? Ce "Me Ch. du PLESSIS" faisait-il donc autorité, en matière de généalogie ou d'héraldique, pour Jean DURAND de SAINT-FRONT ?
La tâche de représentant du peuple est harassante et suppose, c'est bien connu, un vrai dévouement et une réelle abnégation au service du bien public :

Henri LEVEQUE en plein travail de représentation du peuple souverain.

Pour être élu aux plus hautes fonctions et devenir une "grande figure du Domfrontais" (pour reprendre la si heureuse expression de M. Jacques BROCHARD), il faut le mériter et, en particulier, se battre pour ses idées, savoir défendre de vraies valeurs, faire preuve d'un réel talent de visionnaire pour préparer un avenir meilleur :

Ca, c'est un beau programme !

Parfois, certains électeurs ont le front d'attaquer l'élu dans ses convictions les plus intimes, qui forment la base de sa légitimité démocratique. Gabriel HUBERT était peut-être quelquefois de ceux-ci, comme tend à le montrer le "post scriptum" du courrier suivant :

D'autres fois, les mêmes électeurs se mettent au service de l'élu pour faire avancer de grandes causes, comme la mise au point de l'"histoire" des anciens propriétaires d'un monument vendu naguère comme "Bien National" :

Mais qui était donc ce Gabriel HUBERT qui se piquait ainsi d'histoire locale ? Google nous apprend qu'il produisit, au milieu du siècle dernier, nombre d'études généalogiques sur d'anciennes familles nobles du Domfrontais.

Or, quelle était la valeur de ces études ? Pour nous en faire une idée, lisons donc avec soin les écrits qu'il a laissés à propos des LEDIN, tels que désormais déposés aux archives départementales de l'Orne, dans une chemise à son nom :

Page 1 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Page 2 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Page 3 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Page 4 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Page 5 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Page 6 de la note conservée aux archives départementales de l'Orne parmi les papiers reçus de Gabriel HUBERT.

Il y a donc là six pages, qui ne sont d'ailleurs pas de la même écriture que les manuscrits de Gabriel HUBERT.

La fin de ce texte est hélas absente, mais l'on en comprend fort bien la conclusion et la méthode.

La conclusion est simple, les doutes les plus clairs sont exprimés sur la réalité de la noblesse de Guillaume LEDIN. La méthode est ouvertement approximative puisque l'auteur de ce document avoue très simplement : "Tout ceci n'est que conjecture de ma part et la traduction d'une opinion purement personnelle, et privée." (milieu de la page 4) ou encore : "Je n'ai pas fait d'études qui me permettent d'étudier ces pièces et de porter un jugement ; cependant" etc...(page 5). Cette modestie intellectuelle auto-proclamée n'a pourtant pas empêché cet auteur de traiter plusieurs fois Pierre-François LEDIN de faussaire : il "fit fabriquer une généalogie illustre ; je doute fort que ce ne fut en fabriquant de faux papiers" (page 3) ; il "fit fabriquer de fausses pierres tombales et un faux tombeau" (page 4). Je pourrais continuer.

Mon opinion pour conclure : on a affaire là à un auteur qui manie parfaitement l'imparfait du subjonctif (page 3) et qui appartient certainement à la parentèle de Jean DURAND de SAINT-FRONT (voir le 1er paragraphe de la page 1 : "mes ascendants sur la ligne de St-Front").

Mais moi, Pierre-Paul FOURCADE, qui ne suis guère que sur la ligne Paris-Granville (arrêt à Flers), je me demande si cet auteur n'était pas, tout simplement, un cousin jaloux des LEDIN (puisque les DURAND de SAINT-FRONT étaient apparentés aux COUPPEL, dixit Jacques COUPPEL du LUDE), voire, pour dire les choses encore plus clairement, quelqu'un que menaçait le gâtisme de l'âge, ainsi qu'on en rencontre parfois, y compris dans les meilleures familles.
L'inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay est un registre in-folio, de 161 pages de papier, conservé sous la cote H476 aux archives départementales de l'Orne. D'après Patrick DELAUNAY, cet inventaire aurait été établi en 1774. A ce jour, je n'ai lu nulle part que cet inventaire fût un faux.

Parcourons donc le contenu de sa 14ème liasse, celle qui concerne les LEDIN, et plus particulièrement le début de ce texte car il est relatif aux titres les plus anciens :

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 1.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 2.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 3.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 4.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 5.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 6.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 7.

Inventaire des titres du chartrier de l'abbaye de Lonlay, 14ème liasse, page 8.

En huit pages, cet inventaire dresse la liste des pièces officielles entre l'abbaye et le fief de la Chaslerie. La 1ère pièce est "une copie saine, entière et en forme d'un aveu rendu à la baronnie de Lonlay par Pierre Le Din Sr de la Chaillerie du fief et sieurie dud. lieu de la Chaillerie aux charges des redevances y referées ; du premier jour d'aoust mil trois cents quatre vingt un."

La question se pose de savoir dans quel but, et accessoirement sur quelles bases, certains, à déterminer, ont cru pouvoir mettre en doute l'authenticité de ce document.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 7 Décembre 2010
Journal du chantier - Electricité - Bâtiment Nord - Tour Louis XIII - Météo - Désultoirement vôtre !
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La nuit était profonde, sans lune et humide mais pas froide, ce matin à 7 h 30, lorsque je suis remonté à mon bureau. Voici une photo prise au flash, de mon point de vue habituel, sur le palier devant la porte de mon bureau, qui en donne une idée :

7 décembre 2010 à 7 h 30.

J'ai voulu photographier sans tarder l'état du chantier, tel que Pascal a dû l'interrompre hier à 17 h 30. Le chambranle gauche est presque totalement remonté. Mais il appartiendra à Pascal, qui devrait réapparaître ici à 8 h, de déterminer si la "colle" a suffisamment séché ou non cette nuit pour qu'il puisse, dès aujourd'hui, reposer le linteau :

7 décembre 2010 vers 7 h 30, l'ouverture de la porte extérieure du bâtiment Nord, vue de la cour.

7 décembre 2010 vers 7 h 30, l'ouverture de la porte extérieure du bâtiment Nord, vue de l'intérieur du bâtiment.

Comme l'électricien E.J.S. m'a téléphoné qu'il arrivera ici lundi prochain, Pascal n'a pas à se presser pour terminer cette ouverture. Il va pouvoir revenir rapidement poursuivre la restauration et l'adaptation des ouvertures du rez-de-chaussée de la ferme.

Brigitte BUCHOT
rédigé le Mardi 7 Décembre 2010
Journal du chantier - Météo - Désultoirement vôtre !
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La photo est trop sombre, je ne vois rien, c'est dommage. Vivez-vous actuellement chaque jour dans votre domaine ? N'y fait-il pas trop froid ? Est-ce possible de le visiter ? Vous pensez réellement qu'il ne faisait pas froid cette nuit ? Alors cette humidité atmosphérique ne nuit-elle pas aux travaux ?

@ Brigitte BUCHOT :

Diable, c'est un véritable interrogatoire ! Merci en tout cas pour votre message, auquel je vais essayer de répondre.

La photo est sombre et c'est à dessein. Je voulais en effet montrer à quel point il faisait nuit, ce matin, à 7 h 30 à la Chaslerie. Si vous voulez bien y prêter attention, vous apercevrez toutefois, sur la gauche de la photo, l'ombre du logis, et au centre la porte cochère. Cette photo peut être rapprochée, notamment, de deux autres prises la semaine dernière, par temps de neige, du même endroit. Ceci dit, j'admets bien volontiers que cette photo quasiment noire n'est pas la meilleure que j'ai prise...

Oui, je vis en ce moment à temps plein à la Chaslerie. Vous avez compris qu'il faut être quelqu'un d'un peu spécial pour accepter, après dix-neuf ans de travaux, d'habiter dans un local encore dépourvu des agréments minimaux, comme on dit, du confort moderne. Question d'habitude, ou de tempérament. Nos ancêtres, dans les cavernes, devaient disposer d'encore moins de confort que moi, je pense. Cela ne les a pourtant pas empêchés d'engendrer les belles pousses que nous sommes, incontestablement.

La température est fraîche, à l'intérieur du logis, c'est indéniable. Or il faudrait brûler un stère de bois par journée et par cheminée, déménager les bûches salirait mes cachemires et mes mains et, en plus, 80 à 90 % de la chaleur partirait directement dans l'atmosphère. Donc j'y ai renoncé, du moins quand je suis seul. Mais on dit que le froid conserve...

Les conditions de visite sont explicitées en début de l'onglet "Visite" de ce site internet.

La nuit dernière, j'ai trouvé la température agréable, ainsi que je m'en suis rendu compte lorsque, lors de chacune de mes insomnies, j'ai traversé la cour pour me rendre à mon bureau et rédiger l'un de ces messages qui, à l'évidence, captivent les habitués, ce qui me réjouit toujours.

Le programme des travaux est modulable selon les conditions atmosphériques. La semaine dernière, j'ai néanmoins demandé à Pascal, le maçon, de s'abstenir de revenir car il faisait trop froid, même pour les travaux intérieurs dont je peux remonter le niveau de priorité. De façon générale, je sais que mon maçon a besoin de travailler pour nourrir sa famille et je veille à l'employer autant que faire se peut. Je suis d'avis que j'ai des responsabilités à son égard, et désireux de les assumer le moins mal possible.

J'espère vous avoir éclairée mieux que la photo qui vous a frappée, ce qui ne devait pas être trop difficile.

A la suite de mon achat de la pierre de seuil de la mairie de Saint-Bômer, l'information semble s'être répandue dans le pays qu'il y avait, à la Chaslerie, un bon acheteur de matériaux anciens.

Le fait est qu'un agriculteur distant de 5 bons kilomètres du manoir m'a proposé, il y a une dizaine de jours, de lui acheter un important lot de pierres (plus de 200 m3) et la charpente correspondante. M'étant rendu sur place et fort de mon récent savoir en géologie, j'ai pu lui déclarer immédiatement que ses pierres ne m'intéresseraient pas, car ce sont des pierres de grain et non du grès comme celles que je recherche. En revanche, j'ai souhaité recueillir l'avis d'un professionnel à propos des poutres, solives et arbalétriers. A première vue, il me semblait toutefois que le lot serait bon à prendre, notamment dans la perspective de mes travaux sur la ferme.

Roland BOUSSIN et son gendre sont donc venus ce matin expertiser ce lot. Hélas, il s'agit, non de chêne comme je le croyais mais, pour l'essentiel, de châtaignier, gélif de surcroît. En outre, le coût du démontage rendrait mon achat prohibitif. Donc j'ai décliné la proposition, un peu déçu je dois le reconnaître.

Roland, son gendre et moi nous sommes ensuite restaurés de concert chez Eric ANDRE, au "routiers" de Domfront :

7 décembre 2010, au

Puis, nous sommes allés jeter un coup d'oeil sur un lot de poutres que j'ai achetées à 20 km de la Chaslerie. La facture fait état de poutres en chêne mais, là encore, c'est du châtaignier. J'aurai donc une explication avec la vendeuse.

De retour à la Chaslerie, Roland et son gendre ont pris des mesures de l'écurie du manoir. La restauration de sa charpente et de sa couverture est en effet programmée pour l'été prochain et il sera bientôt temps de préparer à l'atelier les pièces de bois destinées à remplacer celles qui sont trop abîmées, nombreuses sur ce bâtiment.

7 décembre 2011, Roland BOUSSIN et son gendre mesurent l'écurie.

Pendant ce temps, Pascal a terminé son travail sur la porte extérieure du bâtiment Nord :

7 décembre 2010 à 16 h 30, mission accomplie pour Pascal !

A droite du linteau, il y a toutefois deux ou trois pierres que je n'aime pas, je trouve que leur couleur jure avec le reste. Pascal m'assure cependant qu'une fois les joints restaurés, la différence ne sera plus notable.