Désultoirement vôtre !

La coupe du monde de football commence demain. Suivez-nous, on vous emmène au Brésil ! La demeure d'un "labrador" (planteur de canne à sucre) au Brésil par Frans Post © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

N.D.L.R. : Presque contemporain de la Chaslerie.

Ceci dit, sur le foot, laissons parler le poète :

J'ai rappelé hier soir à M. COOS toute l'importance que j'attache à une qualité impeccable du travail de l'entreprise BODIN sur les marches vers la terrasse, tant en termes de couleur de la pierre que de finitions par Sébastien. Je n'exclus pas de demander que les pierres en soient changées s'il m'apparaît à mon retour un hiatus avec les dalles ou les marches de l'escalier voisines.

De son côté, M. MAFFRE est en train de programmer une réunion de chantier pour le milieu de la semaine prochaine. Il devrait profiter de sa venue pour reprendre les cotes de l'aile de la belle-mère car celles mesurées par une précédente architecte sont apparues fausses à de trop nombreux endroits significatifs. M. MAFFRE vient en effet d'être mandaté par un jeune marié (qui nous est cher) en vue de la restauration (qui ne devrait pas l'être beaucoup moins pour l'intéressé) de la charpente et de la couverture du colombier dès l'automne 2014.

Dominique CHADAL
rédigé le Jeudi 12 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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K comme Kaiser Guillaume II

Nous sommes en juillet 1914. Par ses visées expansionnistes, par son militarisme forcené, le Kaiser est alors considéré au mieux comme un adversaire de la France, au pire comme un fauteur de guerre. Par deux fois déjà, en 1905 à Tanger, en 1911 à Agadir, Guillaume II a contrecarré la politique menée par le ministre Théophile Delcassé au Maroc. Et maintenant, il pousse l'Autriche-Hongrie à attaquer la Serbie, après le double attentat qui a coûté la vie à l'archiduc François-Ferdinand et à son épouse à Sarajevo…

Et puis la France n'a-t-elle pas une revanche à prendre sur l'Allemagne ? Son territoire n'a-t-il pas été amputé des deux départements alsaciens et de la Moselle, après le désastre de 1870 ?

J'ignore si ma grand-mère Julia lisait les journaux, mais je suis sûre que le Kaiser alimentait les conversations de son entourage. La Belle Époque s'achevait, on entendait déjà le bruit des armes et Julia avait quatre frères, tous plus jeunes qu'elle, qui risquaient fort d'être appelés sous les drapeaux.

Permettez-moi de les évoquer brièvement ici.

Joseph Fourcade, tout d'abord. Né en janvier 1884 à Pau, il a effectué en son temps son service militaire au 15e régiment de dragons à Libourne. Il a trente ans lorsqu'il est rappelé à l'activité par le décret de mobilisation générale. Il sera affecté au 118e régiment d'artillerie lourde en décembre 1915.

Sa fiche-matricule nous apprend qu'il fut blessé par son cheval en mettant pied à terre. La blessure entraîna une paralysie radiale gauche partielle. Renvoyé dans ses foyers en juin 1917, il fut réformé et reçut une pension pour invalidité de 20%, puis de 30%.

Il reprendra la chemiserie paternelle, à l'angle de la rue des Arts et de la rue qui n'allait plus tarder à s'appeler la rue du Maréchal Foch.

Jean Fourcade, ensuite. Né en octobre 1889, il a effectué deux ans de service militaire au 18e régiment d'infanterie à Pau, de 1910 à 1912. Il a vingt-quatre ans au moment de la mobilisation générale et ne retournera à la vie civile que cinq ans plus tard, le 2 août 1919.

Intoxiqué par gaz ypérite le 22 avril 1918 à Tricot (Oise), il séjourna plus d'un mois à l'hôpital avant de rejoindre le front. Une citation pour mission parfaitement accomplie en septembre 1918. Croix de guerre avec étoile de bronze.

En 1919, il reprendra sa profession de chemisier, qu'il exercera au n°3 de la rue Henri IV, à Pau.

Joseph et Jean Fourcade. Archives personnelles.

Théodore Fourcade, troisième frère de Julia. Né en juin 1894, architecte résidant à Paris, il a tout juste vingt ans lorsque la guerre éclate. D'abord "ajourné pour faiblesse" lors du conseil de révision, il est néanmoins reconnu bon pour le service armé en octobre 1914. Incorporé au 144e régiment d'infanterie en décembre de la même année, il est finalement réformé en mai 1915 "pour bronchite suspecte".

Il reprendra ses activités d'architecte à Paris.

Henri Fourcade, enfin. Né en juillet 1899, il a perdu sa mère très jeune et fut en partie élevé par sa sœur Julia. Il a quinze ans à peine au moment de la mobilisation générale et ne participera pas au conflit.

Après des études d'ingénieur à Paris, il s'installera à Tarbes.

Théodore et Henri Fourcade. Archives personnelles.

Julia pouvait enfin respirer : le Kaiser ne lui avait pris aucun de ses frères, mais deux d'entre eux en garderaient néanmoins des séquelles leur vie durant.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 13 Juin 2014
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Par une chaleur caniculaire, nous avons quitté Annemasse, franchi le tunnel du Mont-Blanc, descendu le Val d'Aoste pour faire étape au bord du Lac Majeur où il ne neigeait nullement.

Là, une vedette nous a emmenés à travers le Golfe Borromée...

12 juin 2014.

... jusqu'à l'île des pêcheurs où nous avons déjeuné...

12 juin 2014.

... avant de repartir vers Isola Bella où nous avons visité (sans avoir le droit de prendre de photos intérieures) le Palais Borromée...

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

... où j'ai remarqué un magnifique escalier...

12 juin 2014.

... qui aurait grand besoin du savoir-faire de l'entreprise BODIN...

12 juin 2014.

... et pris, malgré l'interdiction, une photo d'un bras de lumière qui aurait peut-être sa place dans le grand escalier de la Chaslerie :

12 juin 2014.

Nous avons ensuite parcouru les jardins du Palais...

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

... en compagnie de quelques paons blancs de plumes...

12 juin 2014.

12 juin 2014.

... ou de poils :

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

12 juin 2014.

Lundi prochain, rendez-vous à l'Ecole Militaire pour la remise des prix 2014 de l'association VMF !

Pour en savoir plus, c'est ici...



N.D.L.R. : Je découvre ainsi les autres lauréats que je félicite chaleureusement.

Lundi, étant toujours en voyage, je devrais pouvoir être représenté à la remise du prix par notre jeune marié favori.

Je serais également curieux de connaître les lauréats du prix régional des V.M.F. et du prix V.M.F.-Caisse d'épargne de Normandie qui devaient tous deux, cette année si j'ai bien compris, être attribués à des propriétés ornaises.
Dominique CHADAL
rédigé le Samedi 14 Juin 2014
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L comme Lacabanne

Je voudrais vous parler aujourd'hui de l'entourage de mes grands-parents maternels. J'ai en tête quelques noms qui émaillaient les conversations familiales de mon enfance (Lacabanne, Lacoste, Perrineau…), mais est-il possible d'en savoir davantage après tant d'années ?

Prenons Henri Lacabanne, par exemple. C'était, à n'en pas douter, un ami de mon grand-père Maurice Maitreau. Son nom figure au dos de deux photos de groupe prises lorsque les jeunes gens étaient encore célibataires et qu'ils menaient manifestement joyeuse vie ; mais si je reconnais Maurice sans trop de peine, j'étais jusqu'à présent incapable d'identifier son ami Henri.

Je savais également que lorsque Henri Lacabanne se maria, son épouse se lia tout naturellement d'amitié avec Julia. Ma grand-mère l'évoquait souvent et je me demande même si je ne l'ai pas croisée une fois ou deux. Mais je ne la connaissais que sous le nom de "Madame Lacabanne". Alors, comment faire ?

Une première recherche dans Geneanet n'avait rien donné, une autre dans les fiches matricules récemment mises en ligne par les Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, pas davantage. Et pourquoi pas Google ? à tout hasard, sans trop y croire, je tapai "Henri Lacabanne". Et là, bingo ! Le Dictionnaire et album des Basses-Pyrénées, publié vers 1906 et répertorié sur le site des Médiathèques de l'agglomération Pau-Pyrénées(1), contenait ces quatre lignes :

"Lacabanne (Henri) né à Pau le 25 août 1872
Ingénieur des constructions civiles
Ingénieur de la construction du réseau de tramways des Basses-Pyrénées
Villa Marcelle, avenue Dufau, Pau"

La courte notice biographique contenait non seulement de précieuses informations, une date et un lieu de naissance, une profession, et même une adresse, mais elle était en outre accompagnée d'un portrait ! Ce qui me permit de faire le lien avec quelques photos en ma possession.

Etape suivante, le site des Archives de Pau, pour y consulter l'acte de naissance(2). L'enfant né le 25 août 1872 à trois heures du matin était bien le fils d'un certain Victor Lacabanne, boulanger de son état, mais il était prénommé… Jean Marie Louis. Pas la moindre trace d'Henri. Bon, je ne sais si c'est une coutume simplement paloise ou plus largement béarnaise, mais j'ai déjà rencontré des Jean Baptiste Raphaël Théodore que tout le monde appelait "Théo", alors pourquoi pas Henri ?

L'acte de naissance était en outre assorti d'une mention marginale (merci monsieur le législateur) : le Lacabanne en question s'était marié à Pau le 30 mai 1901 avec Marie Eulalie Jeanne Gabard. Un nom qui me disait vaguement quelque chose…

Henri Lacabanne et son épouse. Archives personnelles

À partir de là, tout se débloqua. Un retour sur les fiches matricules me permit d'en apprendre davantage. Henri, ou plutôt Jean Marie Louis Lacabanne était élève de l'École des Ponts et Chaussées au moment du conseil de révision, en 1892. Il fit son service militaire au 18e Régiment d'infanterie de novembre 1893 à septembre 1894, puis plusieurs périodes d'exercice en tant qu'officier de réserve durant les années qui suivirent.

Il habita successivement Pau, Dax et Oloron, puis revint à Pau avant le début de la Première Guerre mondiale. Promu au grade de capitaine, il fut grièvement blessé et mourut le 4 juin 1916 à Dugny, dans la Meuse. Une citation à l'ordre de l'armée lui rend cet hommage posthume :"Ayant repris sur sa demande du service pour la guerre, a dirigé personnellement les travaux de sa compagnie, pendant plusieurs nuits successives dans une zone violemment bombardée et bien que déjà contusionné. Est mort, ayant été enseveli, des suites de lésions…"(3)

Une nouvelle incursion sur le site de Geneanet m'a permis de compléter et d'ajuster les différentes pièces du puzzle. Le couple a eu trois enfants. Les deux filles, Germaine et Yvonne, se sont mariées respectivement en 1921 et 1929, la première avec un certain Paul Planté et la seconde avec un certain René Litre. Une cousine de ma mère, que j'avais eu la présence d'esprit d'interroger quand il en était encore temps, avait identifié les deux couples sur des photos qui m'intriguaient.

Mais revenons à Jeanne Gabard, l'épouse d'Henri Lacabanne et l'amie de Julia. Elle s'était donc retrouvée veuve à trente-quatre ans, son époux étant mort pour la France. J'ai découvert qu'elle avait à peine six mois de plus que ma grand-mère et qu'elle était décédée à Pau en 1963.

Aurai-je autant de chance avec les autres patronymes qui résonnent encore à mes oreilles ?

(1) http://mediatheques.agglo-pau.fr/
(2) Archives de Pau 1 E 244 vue 84/128
(3) Le papier collé sur la fiche matricule est tronqué.

N.D.L.R. : Dominique participe actuellement à un concours qui semble au moins aussi acharné que celui des V.M.F.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 14 Juin 2014
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Hier, après 4 h 30 de bus depuis le Lac Majeur (avec embouteillage carabiné du côté de Milan) et avant 2 h 30 de bus vers la Vénétie (avec encore des embouteillages), étape à Vérone.

13 juin 2014.

13 juin 2014.

Je me suis surtout intéressé aux ferronneries...

13 juin 2014.

... et aux pavés romains...

13 juin 2014.

... aux grilles plus ou moins droites...

13 juin 2014.

... aux carrément ventrues...

13 juin 2014.

... pas qu'aux grilles ventrues, d'ailleurs...

13 juin 2014.

... aux balcons...

13 juin 2014.

13 juin 2014.

13 juin 2014.

... au balcon de Juliette (ou prétendu tel) ; à la ferronnerie voisine...

13 juin 2014.

... et encore à des ferronneries...

13 juin 2014.

13 juin 2014.

13 juin 2014.

13 juin 2014.

Qu'écrire d'autre, sinon que la guide nous a saoulés de paroles dans l'autocar (donc impossible de fermer l'œil un instant ou de poursuivre ma lecture du roman de Romain GARY, "Les racines du ciel", au demeurant dur à lire)...

13 juin 2014.

13 juin 2014.

... et que nous avons eu très chaud ?

13 juin 2014.

Cette nuit, heureusement, l'hôtel est climatisé.

Dominique CHADAL
rédigé le Samedi 14 Juin 2014
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M comme moustaches

S'il est un sujet qui frappe le profane à la vue des clichés pris au début du siècle dernier, c'est bien l'omniprésence de la moustache. Ma grand-mère Julia vivait dans un monde où les hommes, parvenus à l'âge adulte, arboraient fièrement une splendide paire de bacchantes.

Son père, son mari, ses frères, ses cousins, tous rivalisaient sur la longueur de leurs charmeuses, les plus jeunes avec un peu de retard sur leurs aînés. Jugez-en plutôt :[img:470]M-The-odore-Fourcade.jpgThéodore Fourcade, père de Julia.[/img]

Maurice Maitreau, son époux.

Joseph et Jean Fourcade, ses frères.

Théodore et Henri Fourcade, ses frères

Jean Fourcade, son frère, et Henri et Gaston Cazes, ses cousins.

J'imagine les accessoires de toilette nécessaires à l'entretien de ces attributs : peignes, brosses, ciseaux, cire à moustache, peut-être même une sorte de résille pour éviter les faux plis après une nuit sur l'oreiller…

J'ai donc cherché à en savoir davantage sur cette mode et j'ai découvert deux pépites.

La première est une nouvelle de Guy de Maupassant parue en 1883 dans Gil Blas et intitulée fort opportunément La moustache. Une jeune femme écrit à son amie pour lui raconter que son mari s'est rasé, afin de jouer un rôle féminin dans une pièce de salon, au cours d'un été pluvieux.

Jeanne déplore la disparation de cet attribut, indispensable selon elle aux bonnes relations entre époux : "Il n'y a point d'amour sans moustache !", déclare-t-elle d'un ton péremptoire, non dépourvu de sous-entendus. Mais je vous laisserai découvrir par vous-même le charme de ce texte(1).

Elle ajoute aussitôt : "À un tout autre point de vue, la moustache est essentielle. Elle détermine la physionomie. Elle vous donne l'air doux, tendre, violent, croquemitaine, bambocheur, entreprenant !" Le point d'exclamation conclut d'ailleurs la plupart de ses phrases.

L'autre pépite, qui rejoint cette notion de l'apparence et de la posture, est une étude(2) fort sérieuse sur l'image que les parlementaires français cherchent à donner d'eux-mêmes sous la Troisième République, à partir de leurs portraits dans les trombinoscopes de la Chambre des Députés.

L'auteur, l'historien Fabrice d'Almeida, est un spécialiste de l'Allemagne, de l'Italie et de la France, notamment sous l'angle de la propagande par l'image et de la manipulation. Il passe en revue les différentes composantes des photos des parlementaires : maîtrise du visage, "barbe républicaine", direction du regard, position des mains lorsqu'elles sont visibles, tout fait sens.

Pour en revenir à nos moustachus, deux questions demeurent après ces lectures. La première : combien de conquêtes féminines à mettre à leur actif ? Et la seconde : l'entourage de ma grand-mère était-il plutôt républicain, bonapartiste, radical, socialiste, modéré ou nationaliste ? Il paraît qu'un œil exercé pourrait le dire, en décryptant simplement la taille et la forme de ces moustaches…

(1) La moustache, nouvelle de Guy de Maupassant, signée du pseudonyme de Maufrigneuse.

(2) F. d'Almeida, La Politique au naturel : comportement des hommes politiques et représentations publiques en France et en Italie du XIXe au XXIe siècle, Ecole française de Rome, n°388, 2007, 525 pages
Chapitre 2 L'image identitaire des parlementaires de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale.

N.D.L.R. : Quand j'ai commencé à lire ton billet du jour, j'ai imaginé ta grand-mère moustachue.

Mais non, je lisais trop vite...


Vintage Point
rédigé le Samedi 14 Juin 2014
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The world's oldest condom, dating back to 1640, has gone on display at a museum in Austria. The reusable condom dates back to 1640 and is completely intact, as is its orginal users’ manual, written in Latin. The manual suggests that users immerse the condom in warm milk prior to its use to avoid diseases. The antique, found in Lund in Sweden, is made of pig intestine.

N.D.L.R. : Légèrement postérieur à la Chaslerie, si l'on peut dire...

Echange de S.M.S. entre mon aîné et moi aujourd'hui.

Moi (à 16 h 02) : Alors ? Raconte...
Lui (à 16 h 07) : Je viens d'arriver : remise d'un beau dossier avec photo des monuments primés (qualité diverse des lauréats), photo (petit format) de la Chaslerie sur les panneaux des orateurs, public âgé (mon voisin me dit que la moyenne d'âge des adhérents est de 54 ans).
Moi (à 16 h 37) : Petit format, misère et peau de banane !
Lui (à 16 h 49) : Il y a quand même quelques travaux extraordinaires sur d'autres monuments primés...
Moi (à 17 h 23) : On t'écoute...
Lui (à 17 h 24) : C'est long...
Moi (à 17 h 25) : As-tu salué Mme NEOUZE ?
Lui (à 17 h 25) : Yes ! Tu as un message à faire passer ?
Moi (à 17 h 27) : Tu salues de notre part. Tu peux remercier du prix...
Lui (à 17 h 28) : Plus que deux prix avant la Chaslerie...
Moi (à 17 h 30) : Tu peux saluer aussi les délégués de la Manche, de la Basse et de la Haute Normandie...
Moi (à 17 h 41) : Alors ?
Lui (à 17 h 49) : Remerciements : done !
Lui (à 17 h 50) : Réponse à la question : comment transmet-on ? Il semblerait que la folie soit héréditaire.
Moi (à 17 h 50) : Et TOUSSAINT ?
Lui (à 17 h 50) : Coup de pub pour ton site internet : done !
Moi (à 17 h 51) : Bravo !
Lui (à 17 h 52) TOUSSAINT très sympa : il a très bien présenté les travaux ("pas un endroit qui n'ait fait l'objet d'une restauration profonde"). Et un mot perso gentil à la fin me disant qu'il était très content de rencontrer le fils.
Moi (à 17 h 54) : Tu lui diras qu'on regrette d'être absents mais heureux que tu nous aies représentés.
Lui (à 18 h) : Tu as gagné une grosse plaque métallique indiquant que la restauration du bâtiment a été primée par les V.M.F.
Lui (à 18 h 20) : Et maintenant réquisitionné pour une photo de groupe... Ca ne s'arrêtera jamais !
Moi (à 18 h 21) : C'est la gloire, on dirait...
Moi (à 18 h 23) Ta mère te fait dire : sois aimable et poli (comme si c'était nécessaire à la qualité FOURCADE...).
Moi (à 18 h 24) : Kiss de nous deux et un grand merci !
Lui (à 18 h 26) : Gérald BILLET dit bonjour à Maman...

Notre échange s'est arrêté là. Carole et moi étions en transit entre le lac de Garde et le lac de Côme.
Dominique CHADAL
rédigé le Mardi 17 Juin 2014
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N comme nourritures terrestres

Parmi les papiers de famille dont je suis dépositaire, figurent une dizaine de menus de fête, certains datés et d'autres non, mais tous surprenants si je les compare aux pratiques actuelles.

Je n'ai aucune indication précise sur les circonstances pour lesquelles ils ont été rédigés, mais je puis avancer quelques hypothèses sans grand risque de me tromper.

Le premier menu est daté du 7 octobre 1900. Un dimanche. J'en ai trois exemplaires, le premier au nom de "mademoiselle Julia Fourcade", un autre au nom de sa tante du côté maternel et le troisième au nom de sa future belle-sœur. J'en conclus qu'il s'agit vraisemblablement du repas de fiançailles de ma grand-mère. Une main anonyme a pris soin de rédiger les menus et de les illustrer avec un motif différent pour chaque convive. Le repas se termine par un "café Bagatelle-Park", qui semble indiquer que les festivités ont lieu dans la propriété familiale.

Julia vient de rentrer de son escapade parisienne avec son père, un voyage qui a donné lieu à des échanges épistolaires avec Maurice, déjà évoqués dans un précédent billet. Le mariage sera célébré sept semaines plus tard. Les circonstances sont suffisamment exceptionnelles à ses yeux pour que ma grand-mère ait gardé ces cartons à travers les décennies.

Les trois menus suivants sont datés de 1929 : respectivement le dimanche 29 septembre, le lundi 18 novembre et le mardi 19. À coup sûr, les fiançailles, le mariage civil et le mariage religieux de la fille aînée de Julia, Suzanne. Le carton du 19 novembre, à l'enseigne du Grand Hôtel à Pau, est orné d'un monogramme bleu et or, un M et un G entrelacés, les initiales des patronymes des deux époux.

Un dernier menu est daté du 10 décembre 1939. À nouveau un dimanche. À n'en pas douter, les fiançailles de mes parents, qui se sont rencontrés pour la première fois deux mois plus tôt et se marieront le mois suivant. Le bristol bleu est plus sobre, les temps ont changé.

D'autres cartons, au nom de "M. Maurice Maitreau", "Monsieur Maitreau", "Madame Maitreau", ne comportent malheureusement aucune date. Leur graphisme les situerait pour l'un à la Belle Époque et pour les autres durant l'entre-deux-guerres, mais je n'en sais pas plus.

Ces repas de fête comportent tous un nombre impressionnant de services : au moins six, et jusqu'à dix pour le plus impressionnant d'entre eux. Potage ou consommé, poisson ou crustacé, préparation en brioche ou en croûte, volaille, gibier, viande rôtie, légumes, salade, dessert glacé, petits fours, fruits et friandises… les lignes se succèdent sur les bristols et les mets dans les assiettes ! Seuls les fromages sont absents de ces agapes.

La liste des vins servis est à l'avenant, avec une nette prédominance des crus bordelais, sud-ouest oblige. Pas moins de quatre bordeaux blancs et de cinq bordeaux rouges, sans compter un Muscat de Samos et un champagne, pour les fiançailles de Suzanne en septembre 1929.

Je terminerai par une mention spéciale pour la bombe Nesselrode, servie lors de son mariage, quelques semaines plus tard : je lui trouve un parfum proustien ! Imaginez un dessert glacé à base de purée de marrons, de marasquin, de fruits confits et de crème anglaise…

Assiette du service Gascogne. Collection personnelle

Dominique CHADAL
rédigé le Mardi 17 Juin 2014
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O comme rue 0'Quin

Il s'agit de la dernière résidence du couple formé par Maurice Maitreau et Julia Fourcade. C'est en effet au n°6 de la rue O'Quin à Pau que mon père faisait livrer des fleurs à ma mère, du temps de leurs fiançailles ; que mon grand-père rendit son dernier souffle en décembre 1939 ; et que ma tante Jacqueline rencontra pour la première fois le jeune homme qu'elle épouserait quelques années plus tard.

Autant dire que ce nom, prononcé à l'anglo-saxonne (ô Queen !), a bercé une grande partie de mon enfance !

Intriguée par ce patronyme plutôt insolite au pied des Pyrénées, j'ai effectué quelques recherches et j'ai découvert, dans un premier temps, que le nom de cette petite rue du centre de Pau, située entre la rue Pasteur au nord-est et la rue Montpensier au sud-ouest, lui venait d'un certain Patrice ou Patrick O'Quin(1).

Rue O'Quin sur le plan de Pau.

Ce dernier fut d'abord avocat, après des études de droit à Paris. Il fut ensuite directeur de la rédaction du Mémorial des Pyrénées, à partir de 1847, avant de devenir membre du conseil général et député des Basses-Pyrénées, comme on disait encore à l'époque. Maire de Pau sous le Second Empire de 1860 à 1865, il démissionna pour raisons de santé et finit sa carrière comme trésorier-payeur général du département.

Décédé en mai 1878, à l'âge de cinquante-six ans, Patrice O'Quin fut enterré avec les honneurs dus à un personnage public. Les discours(2) prononcés à cette occasion m'ont permis d'en apprendre davantage sur son compte.

Sa famille, originaire d'Irlande, était arrivée en France à la fin du XVIIe siècle, dans les bagages, si vous me passez l'expression, du roi catholique Jacques II d'Angleterre, chassé par la noblesse protestante. La famille O'Quin s'installa à Bordeaux, dans le quartier des Chartrons, où elle prospéra dans le commerce (des vins, je suppose ? l'histoire ne le dit pas).

Le père de Patrice O'Quin, qui avait embrassé la carrière militaire, épousa une jeune Paloise et c'est ainsi que le jeune homme vit le jour dans la capitale du Béarn.

Poursuivant mes recherches, j'ai également découvert que l'immeuble jouxtant le n°6 de la rue O'Quin (le n°4, donc) n'était autre que le Grand Hôtel où, en novembre 1929, eut lieu le repas de noces de Suzanne, la fille aînée de ma grand-mère. Et la traditionnelle photo de groupe fut prise sur le perron de ce même hôtel.

[Image introuvable]

L'immeuble du n°4 rue O'Quin est mentionné dans une étude du patrimoine architectural de la ville de Pau, avec le commentaire suivant : "volume et façades monumentales composées, jardin, clôture, vestibule et escalier, ensemble très intéressant". Sa construction remonterait au Second Empire.

Mais la dernière fois que je suis passée par là, les deux immeubles, qui semblaient presque à l'abandon, avaient beaucoup perdu de leur superbe !

6, rue O'Quin à Pau. Archives personnelles.

(1) L'acte de naissance figurant dans les registres d'état civil est établi au nom de Patrice, mais c'est le prénom Patrick qui est gravé sur la stèle élevée à la mémoire des différents maires de Pau.

(2) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6472788g.r=O%27Quin.langFR.swf

N.D.L.R. : Qui reconnais-tu sur la photo de mariage de Suzy ? Moi, personne.

A titre accessoire, j'ai eu comme élève à l'E.N.A. un jeune homme très bien élevé et très bien sapé, pochette et chevalière incluses (bref, de la graine de diplomate selon moi), mais effacé et qui, malgré la qualité de mon enseignement que je ma garderai d'évoquer ici, sortit de l'école dans les choux. J'ai retrouvé récemment son nom dans la presse, son C.-V. et les propos qu'il tient illustrant, comme si c'était encore nécessaire, l'idée que des sinécures parmi les plus confortables sont réservées à ceux qui, contrairement à d'autres, se gardent bien de ruer dans les brancards.
Hier, dès 7 h 30 du matin, Romain faisait sauter le dernier vestige du dallage du Tonton que l'on sait...

19 juin 2014.

... tandis que Sébastien commençait à patiner les nouvelles marches :

19 juin 2014.

A 9 heures, la réunion de chantier a commencé :

19 juin 2014, MM. COOS, MAFFRE et Sébastien.

Au premier étage, devant le linteau de la porte d'entrée dans la salle dévastée, Sébastien était partisan d'un changement de la pierre mais M. MAFFRE préfère que, malgré la fragilité évidente de son chanfrein, celle-ci soit restaurée :

19 juin 2014, un chanfrein très abîmé et qui tient par miracle.

M. MAFFRE s'est réjoui de la disparition de l'arc de briques au plafond du palier du 1er étage ainsi que de la qualité de la restauration des pierres cassées ou disparues :

19 juin 2014, M. COOS et la cicatrice de l'arc de briques.

Sur le linteau de la porte d'entrée dans mon ex-chambre, le support de fer qui maintenait les morceaux brisés a pu être retiré et nous en sommes aux travaux cosmétiques de finition :

19 juin 2014.

Au rez-de-chaussée du logis, pendant que la visite de chantier se poursuivait, des trous ont été percés dans la pierre de seuil :

19 juin 2014.

J'ai ensuite passé commande à l'entreprise BODIN de la restauration du seuil de la porte piétonnière de la cour...

19 juin 2014.

... ainsi que de l'auge en granit de la cour :

19 juin 2014.

19 juin 2014.

En revanche, j'ai reporté à septembre les travaux de plomberie ou de menuiserie dans le cabinet de toilettes sous l'escalier, ainsi que la pose de l'enduit sur les murs de l'escalier. Il faut en effet laisser à Carole le temps de récupérer l'usage du rez-de-chaussée du logis avant le mariage et pour ses vacances ; donc pas question de laisser la poussière du chantier rendre sa vie impossible pendant cette phase délicate à franchir.

Dans l'après-midi, M. MAFFRE, mandaté par notre jeune marié favori et aidé de son assistante, Florianne GRIPPON, a pris les mesures de l'aile Ouest ; ils sont ici au milieu des fleurs dont Carole n'a pu se retenir d'encombrer la cour, en cette période où, pourtant, la priorité devrait encore être laissée au chantier :

19 juin 2014.

En fin de journée, la pose des dalles était terminée mais Sébastien continuait à patiner les marches :

19 juin 2014.

Vmf patrimoine
rédigé le Vendredi 20 Juin 2014
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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La collecte Fous de Patrimoine - saison 2 - commencera en septembre prochain ! Cette année, vous pouvez choisir votre projet préféré parmi cinq édifices et lui permettre d'être sélectionné ! Allez sur la page "Facebook" de Vmf patrimoine et cliquez sur "j'aime" sur une des cinq photos suivantes pour élire votre site préféré !

Fin des votes dimanche 29 juin à minuit !

N.D.L.R. : Voici les 5 monuments en compétition :

- La Chapelle Sainte-Suzanne à Hudimesnil dans la Manche :

- Le château de Vair en Loire-Atlantique :

- Le château de Villemont dans le Puy-de-Dôme :

- L'église Saint-Jean-de-Vildailhac à Cocumont dans le Lot-et-Garonne :

- La maison-forte de Neuvier dans le Doubs :

Que ce choix est difficile ! On aimerait tant que les 5 projets soient tous récompensés !

En tout cas, voter pour l'un d'eux est une raison suffisante, selon moi, pour vous inscrire sur "Facebook", si ce n'est déjà fait. (Et je ne suis hélas pas actionnaire de cette société.)

Photo par Bill Perlmutter.

N.D.L.R. : Magnifique pavage.

A noter que M. MAFFRE, hier, m'a déclaré qu'il trouvait que le pavage en "opus incertum" que j'avais fait réaliser dans l'avant-cour était très moche.

20 juin 2014, le pavage de l'avant-cour.

Hélas, je crains qu'il ait raison. J'aurais dû, m'a-t-il dit, poser les pierres verticalement, sur la tranche, comme cela se faisait traditionnellement.

On le saura pour l'avenir.

Par ailleurs, M. MAFFRE est très négatif à propos de la couleur que j'ai choisie pour les joints entre les tomettes du bâtiment Nord :

20 juin 2014, le sol de ma chambre mortuaire.

Là, je le suis d'autant moins qu'au sol de mon bureau, les joints, clairs à l'origine, comme il convient selon M. MAFFRE, sont très difficiles à garder propres avec toute la boue et la poussière de chantier de la cour :

20 juin 2014, le sol de mon bureau.

Dans mon bureau, le choix du revêtement du sol a été fait par le fils et/ou la belle-fille du Tonton que l'on sait. Je n'ai jamais critiqué ce choix, ce qui témoigne de mon impartialité. D'ailleurs, qui en doutait ?

P.S. : On est prié de ne pas se moquer des trous de mes chaussettes...