Désultoirement vôtre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 29 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Dans mes messages des 19 et 20 octobre derniers, j'ai cité les inscriptions quelque peu cabalistiques figurant sur la légende de la carte géologique au 1/50 000 du B.R.G.M.

Voici le mode d'emploi, tel que je l'ai trouvé dans l'"Initiation aux cartes et aux coupes géologiques" paru en 1999-2010 chez Dunod à "BRGM Editions", sous la signature de Denis SOREL et Pierre VERGELY :

Avec cette explication, la notation "o6-s1" (et non "O6-S1", comme je l'avais écrit) devient lumineuse, n'est-ce pas ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 29 Octobre 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Dès la couverture, j'ai été saisi d'un doute : le "Louis-Philippe" d'Arnaud TEYSSIER est en effet sous-titré "Le dernier roi des Français". A ma connaissance, il fut le seul. Mais la 4ème de couverture précise, à propos de l'auteur, que "Son livre, nourri d'archives personnelles, est aussi une oeuvre d'écrivain". Il faut sans doute comprendre que cela autorise des approximations.

A l'entrée "Sauzet (Paul-Jean)", l'index renvoie au texte suivant : "Ni la duchesse d'Orléans, ni le duc de Nemours ne peuvent résister à la puissance impérieuse des faits (sic). La pression de la foule est telle qu'il leur faut gagner le haut des gradins sous la protection des gardes nationaux. Quant à Odilon Barrot, il ne parvient même pas à se faire entendre. Bientôt, la Chambre est envahie par une foule armée (sic), on doit évacuer l'enfant et la mère, le président de la Chambre, Sauzet, s'éclipse (sic) précipitamment - 'je le vis passer, se souviendra Tocqueville, comme un objet sans forme ; je n'aurais jamais cru que la peur pût inspirer une telle vitesse ou plutôt réduire soudainement à une sorte de fluidité un si gros corps' -, et pour finir, le régime disparaît dans un tumulte qui paraît une piètre scène de théâtre, une révolution rejouée plus qu'un événement réellement tragique."

Deux poids, deux mesures, "Selon que vous serez puissant ou misérable"... L'ouvrage de M. TEYSSIER est donc une banale flatterie de courtisan, tout juste apte à délayer la bave, hélas, d'une plume illustre.

P.S. 1 : Eh bien, on dirait que je me suis trompé sur le roi des Français. Il y en aurait eu deux. Ceci dit, l'autre est Louis XVI, dans des conditions bien particulières ; il était tellement enthousiaste qu'il y eut Varennes, un détail sans doute pour M. TEYSSIER...

P.S. 2 : J'ai quand même lu l'avant-propos de M. TEYSSIER. Je n'ai pas manqué de noter le nombre bizarrement élevé d'occurences où il qualifie Louis-Philippe de "dernier roi des Français". J'aurais trouvé mille fois plus intéressant qu'il centre son propos autour d'une citation de Louis-Philippe à sa reine, lorsqu'il lui déclara : "Nous sommes les derniers rois possibles en France" (citation qui n'a pas échappé à Alain DUHAMEL dont j'évoquais ici, le 20 octobre dernier, la critique de cet ouvrage).

TEYSSIER courtisan ? Un autre exemple, dès cet avant-propos, quand il compare les "exaltations posthumes" de ce roi et de Napoléon III, il ne peut s'empêcher d'écrire que, dans le cas de ce dernier, "elles furent souvent talentueuses". C'est là, à l'évidence pour qui connaît l'auteur, un coup de chapeau, également posthume mais fort bien envoyé, dans la grande tradition je dirais, à un autre de ses héros et grand admirateur de Badinguet, Philippe SEGUIN. Ce dernier, emporté par ses dadas, avait en effet commis un ouvrage sur "Louis-Napoléon le grand", provoquant au passage les réactions habituelles pour lui, positives ou négatives. Mais au moins, lui avait du talent.

Le bouquin de TEYSSIER ? J'y ai déjà passé trop de temps, je m'arrête à l'avant-propos.
Il va donc falloir déposer une demande d'autorisation préalable pour la restauration de l'allée principale.

C'est l'occasion d'évoquer ici les plans cadastraux dont je dispose à ce sujet. Pour la clarté de l'exposé, je vais partir du plus récent puis remonter dans le temps. (N.B. : la présente rédaction de ce message tient compte des découvertes que j'ai faites aux archives départementales de l'Orne le 25 novembre 2010, et dont je rends compte, sous l'onglet "Sujets divers", dans un message du 26 novembre 2010 ; en particulier, je m'interroge désormais sur la justesse des deux derniers plans ci-après).

Le plus récent a été préparé dans le cadre du remembrement de La Haute Chapelle qui était en cours lorsqu'en 1991, j'ai acheté la Chaslerie. Il est présenté ici de façon telle que "grosso modo", le Nord soit à gauche. Trois parcelles apparaissent sur cet extrait : en haut, celle du manoir (ZT 5), en bas celle de la ferme (ZT 2), à droite celle des agriculteurs les plus proches (géographiquement), actuellement les frères VINCENT (ZT 4).

Le plan cadastral lors du dernier remembrement.

C'est sur la base de ce plan que, dans le cadre de ce remembrement, l'essentiel des terres de la Chaslerie a été regroupé en une seule parcelle. En fait, ce plan n'est pas celui qui dit le droit actuellement ; il représente en effet ce qui serait advenu si ma voisine de l'époque, Jeannette LEVEQUE, n'avait pas renié sa parole en cours de remembrement (pour le détail de cette sale affaire, voir à l'onglet "Sujets divers", neuf messages mis en ligne en novembre 2010). On pourra noter qu'à l'intérieur de ces parcelles consécutives à une étape du remembrement (mais c'est également vrai sur le plan définitif où aurait dû être retracé le dernier avatar), toute trace de haie ou de fossé a disparu (même les douves, ce qui est un comble s'agissant d'un monument historique classé !). Est-il utile que j'indique que, de mon point de vue, ce plan, ainsi laminé, constitue de fait un encouragement à faire disparaître toute haie du bocage environnant, un "pousse-au-crime" bien inutile en l'état des mœurs de certains agriculteurs peu enclins, à l'évidence, à défendre la beauté des sites ?

Deuxièmement, le plan qui était en vigueur juste avant ce remembrement. Sur cet extrait, le Nord est en haut à gauche. Là, le géomètre avait encore respecté les limites des parcelles traditionnelles.

Cadastre en vigueur jusqu'au début des années 1990.

L'allée principale y était clairement représentée et l'on voit même que, curieusement pour qui a connu les lieux depuis quelques décennies, elle s'infléchissait sur la droite entre les anciennes parcelles 27 et 29, avant, semble-t-il de longer, au niveau de l'avant-cour du manoir, le mur de la chapelle au manoir. Ce plan avait en outre l'intérêt de représenter la charretterie dans son emprise d'origine (à côté du 12) ainsi que des bâtiments aujourd'hui démontés ou même disparus (en particulier le fournil de la cave, le bûcher de l'arrière-cour du manoir - près du 15 -, ou des granges diverses à proximité de la ferme). Ce plan montre également le circuit des douves dans son état des années 1950, avec l'arrivée de l'eau à l'angle Sud-Est des douves, une première sortie en limite Sud de la parcelle 9 et une sortie importante au Nord de la parcelle 8.

Troisièmement, voici un plan datant, semble-t-il, du milieu du XIXème siècle, tel que Nicolas GAUTIER l'avait copié je ne sais où :

Le plan cadastral qui devait être en vigueur dans la seconde moitié du XIXème siècle.

Sur l'allée principale, il ne nous apprend pas grand chose, sauf peut-être qu'avant de déboucher devant la cour du manoir, elle s'incurvait nettement dans l'avant-cour (où figurait une construction disparue - j'ai entendu parler d'une forge, on l'aperçoit d'ailleurs sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, cf photothèque -). Ce plan du XIXème siècle nous montre surtout en quoi consistait alors le circuit des douves, avec un arrivée fraîchement creusée au Sud-Est du manoir ainsi q'une sorte de canal recourbé selon les lignes du terrain au Nord-Ouest. Je signale également que n'apparaît pas sur ce plan le bâtiment Nord, ce que semble contredire un témoignage reçu récemment en "Sujets divers" sur ce site internet (à propos d'un cadran solaire daté de 1815 et aujourd'hui disparu).

Quatrièmement, le plan dit "du cadastre napoléonien", copié ici par Nicolas GAUTIER sur l'original conservé aux archives départementales à Alençon :

Copie par Nicolas GAUTIER du plan dit "du cadastre napoléonien", datant en fait de 1824.

Si cette copie est exacte, la principale information que j'y découvre tient au fait qu'avant de franchir la douve Sud, l'allée principale passait entre deux petites parcelles qui me semblent témoigner de la présence très ancienne, à cet endroit, de deux pavillons d'entrée ou d'un châtelet. Apparemment, ces constructions avaient déjà disparu à l'époque de ce plan mais on en conservait encore la mémoire. Quant aux douves, l'on voit qu'il en restait un bout derrière la charretterie et l'on a confirmation de l'implantation de leur ancienne arrivée d'eau, un circuit que j'ai fait recreuser dès 1991.

P.S. du 26 novembre 2010 : il semble que la copie par Nicolas GAUTIER du "plan cadastral napoléonien" (en fait, plan de 1824) comporte des erreurs. Je signale que je donne aujourd'hui la bonne version de ce plan dans un message édité sous l'onglet "Sujets divers".
En fait, pour la restauration de l'allée principale de la Chaslerie, tout se trouve conditionné par le refus de mes voisins (actuellement les frères VINCENT) de me vendre la bande de terrain dont j'aurais besoin pour conserver à la chaussée son emprise actuelle. Ce blocage m'oblige en effet à déporter la chaussée de quelques mètres vers l'Est si je veux replanter l'avenue d'arbres dans des conditions incontestables par ces voisins.

Ces voisins prétendent en effet que la moitié du talus le long de leur terrain leur appartient. C'est aussi ce qui est illusté sur le plan détaillé de l'allée que j'ai fait établir, dès avril 1992, par la S.C.P. OLLIVIER-PELLE, géomètres-experts à Alençon. Sur ce document, trop large pour être scanné en entier avec mon matériel, le Nord est en haut. En voici un extrait, au départ de l'allée :

Ce plan détaillé semble ainsi confirmer que, si le talus qui se trouve à droite de l'allée en descendant m'appartient en totalité, ainsi que le fossé qui le longe, il n'en irait pas de même pour le talus de gauche que je serais censé partager avec mes voisins. Puisque l'allée est, sur une largeur de 8 mètres, donc avec ses deux talus, inscrite à l'I.S.M.H., on arriverait à une situation absurde où ces voisins pourraient continuer à bloquer la restauration tant que je ne me déciderais pas à en décentrer la chaussée. Comme l'on voit, cette question est délicate ; elle a d'ores et déjà donné lieu à de longs débats sur lesquels je reviendrai dans la rubrique "Sujets divers", puisqu'il ne s'agit pas là, à proprement parler, de faits qui ont leur place dans le "journal du chantier" ; mais plutôt dans le vrac des "Sujets divers", entre un article sur la généalogie et un autre sur la géologie ; dans une sous-rubrique à créer, si l'on veut, et qui pourrait s'intituler "moeurs locales"...

Accessoirement, ce plan détaillé montre que l'allée commence à 158 m d'altitude et a 534 m de long entre, d'une part, ce départ au Sud du manoir et, d'autre part, la double porte cochère et piétonnière du manoir. Au total, la dénivellation est de 20 m ; la pente moyenne est donc de l'ordre de 4 % mais elle n'est pas constante puisque le profil de l'allée est globalement concave, l'arrivée s'effectuant au terme d'un faux-plat.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 2 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Aujourd'hui, la météo a empêché Pascal de continuer à trier les pierres le long de la D 22. Il s'est donc mis à l'abri, à côté de la ferme, pour tailler les pierres qui lui seront nécessaires pour la porte Sud.

Je lui ai en effet demandé que, comme il l'avait fait les deux dernières années dans le bâtiment Nord, il prévoie un évasement des ouvertures vers l'intérieur du bâtiment, de manière à en améliorer l'éclairage naturel.

Le voici donc à l'oeuvre, en train de porter l'angle de la future embrasure sur une pierre qu'il a sélectionnée...

2 novembre 2010.

... avant de la tailler à la disqueuse :

2 novembre 2010.

Les pierres ainsi découpées sont stockées dans le bâtiment :

2 novembre 2010.

J'ai dispensé Pascal de boucharder ces pierres car elles seront recouvertes d'un enduit de chaux, de sorte que les marques de disqueuse ne seront plus visibles.

Projets relatifs aux douves (2/10) :

Il me semble que le plus simple, pour présenter les travaux à effectuer sur les douves, est de nous promener au fil de l'eau.

Je me propose donc de rédiger une suite de messages qui seront consacrés, les uns après les autres :
- au bief amont, qui se trouve à 500 mètres environ au Sud-Est du manoir, sur le cours du Beaudouët ;
- au canal d'alimentation des douves, qui commence à une bifurcation du bief amont et finit au milieu de la douve Sud ; ce canal a donc plus de 500 mètres de long et nous examinerons ses trois sections, notamment son débouché dans la douve Sud où l'érosion a beaucoup détérioré les terrassements de 1991 ;
- au mur Ouest de la douve Sud, qui a donc déjà été restauré en 2007-2008 ;
- au mur d'escarpe, long de 130 m et représentant 500 m3 de maçonnerie, qui retient les terres du Pournouët le long de la douve Est ;
- au mur Ouest de la douve Nord, dont la restauration, dont je montrerai l'urgence, est d'ores et déjà programmée pour les prochains mois ;
- au bief aval, qui se trouve au coude entre la douve Est et la douve Nord et qui devrait comporter de nouveau un dispositif de barrage pour permettre à l'eau de monter dans les douves ;
- au canal de sortie des douves, long de quelques dizaines de mètres avant sa jonction avec le lit du Beaudouët.

Je rappelle que le Beaudouët (ou Choisel) est un ruisseau affluent de l'Egrenne au lieu-dit Gué-Viel, un nom qui désigne à l'évidence un vieux gué. Comme expliqué à l'onglet "Histoire" de ce site internet, je suis d'avis que c'est ce vieux gué qui a justifié l'implantation d'un manoir à la Chaslerie. Enfin, je signale que, pour l'administration, le Beaudouët est un "cours d'eau de première catégorie", ce qui signifie qu'il est considéré comme fréquenté par des salmonidés.

Projets relatifs aux douves (3/10) :

La première station de notre promenade le long du circuit des douves est au bief amont.

Le plan ci-joint montre une partie de la parcelle de la Chaslerie après remembrement (la parcelle "ZT 5"). On voit que ce plan, document officiel désormais, passe totalement sous silence toute haie, toute douve, etc... C'est à mes yeux un bel exemple de la brutalité absolue avec laquelle peut agir la procédure de remembrement, lorsqu'elle en arrive à nier ainsi, en quelque sorte, tout ce qui constitue le patrimoine et la culture (mais pas d'une certaine forme, désolante on peut le dire alors, de l'agriculture...) :

Le plan cadastral en vigueur en 2010...

Sur ce plan, le Nord est à gauche ; outre les bâtiments d'habitation ou agricoles, seul y figure le cours du Beaudouët. Quant au bief amont, sa trace se perd sur ce plan ; il faut imaginer ce monument historique classé à côté des chiffres "3.68" : d'après ce que je comprends, ce "3.68" désigne la longueur, en mètres, de la section du Beaudouët où est implantée cette vénérable construction...

Peu documenté, donc, sur la carte, ce bief amont l'est aussi peu parmi les photographies dont je conserve le tirage-papier. Je n'en ai en effet, à ce jour, pris qu'une photo montrable sur ce site. La voici :

Janvier 1992, le bief amont.

Elle date de 1992. Depuis lors, cette maçonnerie, qui avait dû être restaurée au ciment il y a une cinquantaine d'années, a encore dû se délabrer. Il faudra que je retourne la voir.

On va assez rarement à cet endroit car il se trouve sur les terres louées au fermier, Hervé LEMOINE, et, surtout, parce que ce bief amont est bâti au pied d'une tourbière où les sangliers ont l'habitude de se rouler dans les sphaignes et où un cheval se serait enlisé il y a peut-être un siècle, d'après ce qu'on raconte dans le pays.

Il conviendrait de démonter entièrement et de remonter ce bief amont, en vue notamment de remettre en état d'usage le mécanisme permettant de détourner une partie des eaux du Beaudouët vers le canal d'alimentation des douves. D'un point de vue technique, il paraît judicieux de ne pas restaurer ce bief amont tant que la circulation de l'eau ne s'effectue pas dans de bonnes conditions en aval. Autant dire qu'il ne serait pas incongru de le restaurer en dernier.

Accessoirement, il faudra peut-être que j'explique, dans la rubrique "Sujets divers", pourquoi la remise en état de cette bifurcation ne pose aucun problème au regard du classement du Beaudouët en "1ère catégorie". Cela ressort, en effet, d'une action en justice désormais éteinte et constituant un autre exemple de ce que j'appelle les "moeurs locales"...

P.S. du 8 novembre 2010 : Je suis allé, hier matin, me promener près du bief amont. Les nouvelles photos ne sont pas très lisibles car la végétation masque cette construction. Voici, en tout cas, ce que cela donne, vu de l'aval (comme ci-dessus ; l'on comprend que, depuis 1991, une partie de la maçonnerie a chuté dans le lit du ruisseau...

7 novembre 2011, le bief amont entrevu de l'aval.

... et de l'amont :

7 novembre 2010, le bief amont vu de l'amont.

Projets relatifs aux douves (4/10) :

Deuxième étape du circuit des douves, le canal d'alimentation.

Ici non plus, je ne dispose pas de beaucoup de photos, et il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts comme le montre celle-ci me représentant, il y a plus de 18 ans, en train d'essayer de bâtir un barrage, juste à côté du bief amont, pour éviter que l'eau ne continue à couler d'abondance dans ce canal. Derrière moi, on aperçoit la première section, rectiligne, de ce canal :

Janvier 1992, les ragondins sont plus doués pour barrer un cours d'eau.

La deuxième section longe d'abord des terrains désormais plantés de chênes, puis ce qu'on continue d'appeler "le champ de Mauduit". Voici justement Carole et les enfants, avec deux de leurs cousins, en train de se promener le long de cette seconde section, qui avait été terrassée de frais quelques mois plus tôt, durant l'été 1991 :

Décembre 1991, promenade le long du canal d'alimentation des douves.

Désormais, ce canal s'est de nouveau envasé et des aulnes glutineux y ont poussé spontanément (je veux dire sans intervention humaine). A noter que, lors des travaux de 1991, la pelleteuse avait rencontré quelques grilles en travers du canal, dont l'usage n'apparaissait pas clairement et qui avaient été éliminées.

La troisième section de ce canal d'alimentation est celle qui m'inquiète le plus. Elle a été restaurée en 1991, là où elle se situait sous l'Ancien Régime (voir plan cadastral sous Louis XV) et aboutit dans la douve Sud. Mais, très vite, l'érosion a chamboulé la jonction, comme le montre cette photo qui n'est que de 18 mois consécutive aux terrassements de remise en état :

Février 1993, débouché du canal d'alimentation dans la douve Sud.

Sous un autre angle, l'effet est encore plus impressionnant :

Février 1993, les effets de la puissance de l'eau...

Heureusement, là aussi, des aulnes glutineux ont poussé spontanément ; leurs racines permettent sans doute, telles celles de palétuviers roses, de freiner cette évolution préoccupante. Mais il est certain que, tôt ou tard, quand nous ferons de nouveau le ménage dans ce canal, nous aurons à régler, d'une manière ou d'une autre, ce problème d'érosion.

Il paraît cependant évident que, lorsque les douves seront de nouveau en eau, cette érosion sera grandement freinée car il n'y aura plus, à cet endroit, de chute d'eau comme actuellement.

En fait, sur ce canal d'alimentation, les travaux à effectuer à l'avenir devraient consister pour l'essentiel à :
- curer périodiquement le canal ; la mini-pelle sera de nouveau précieuse pour cette tâche ;
- consolider la confluence du canal avec la douve Sud ; là, je n'ai pas d'idées très claires ; peut-être faut-il imaginer un rempierrage ou, carrément, le coulage de béton au fond du canal ;
- et, sans doute, prévoir un pont ou une passerelle, en maçonnerie rustique mais de qualité (comme nous savons faire...) pour pouvoir passer directement de l'allée principale du manoir à la parcelle située à l'Est de la douve Est ; de la sorte, il serait possible de faire à pied un grand tour à l'extérieur du Pournouët, avec de très belles vues sur le manoir et sur son mur d'escarpe supposé restauré. On peut toujours rêver...

Voici, pour terminer et fixer les idées, un extrait du plan que la S.C.P. OLLIVIER-PELLE, géomètres-experts, avait levé du débouché de ce canal :

Le débouché du canal d'alimentation dans la douve Sud.

Sur ce plan, le Nord est en haut : la douve Sud est donc orientée horizontalement ici, et le canal d'alimentation y arrive verticalement, en bas à gauche de cet extrait (en faisant la différence entre les cotes rapportées, on comprend qu'il a 2 mètres de profondeur et que la chute d'eau en a 1 de dénivelé, par rapport au fond de la douve au débouché) ; la butte oblongue, en bas à droite du plan, correspond aux limons retirés des douves par le terrassier et entassés là, en attendant qu'ils perdent leur acidité, donc que le fermier les estime bons à répandre dans ses champs (ils ont désormais disparu du paysage).

P.S. du 8 novembre 2010 : Lors de ma promenade d'hier matin, j'ai fait quelques photos du canal d'arrivée.

La première est prise comme celle, ci-dessus, où l'on me voit en train d'essayer de barrer la bifurcation :

7 novembre 2010, la bifurcation vue vers le Sud.

La végétation a donc tout envahi.

La deuxième, à hauteur du milieu de la première section, montre que le canal est toujours en eau :

7 novembre 2010, le canal d'alimentation dans sa première section, photo prise vers le Sud-Est.

La troisième se situe au niveau de la deuxième section, à peu près exactement de l'endroit où j'avais photographié Carole et les enfants. Voici donc, près de vingt ans plus tard, ces aulnes glutineux qui ont poussé spontanément :

7 novembre 2010, le canal d'alimentation à la hauteur du

L'eau est toujours là, au fond du canal, comme le montre cette autre photo, prise à la même hauteur mais à partir du "champ de Mauduit" :

7 novembre 2011, le canal d'alimentation vu du

(Soit dit en passant, je trouve cette dernière photo particulièrement réussie ; on y devine le manoir dans l'arrière-plan).

Enfin, voici la chute d'eau dans la douve Sud, telle qu'elle se présente aujourd'hui, vue de l'intérieur de la douve Sud :

7 novembre 2010, le débouché du canal d'alimentation dans la douve Sud, photo prise vers le Sud.

Là encore, la végétation spontanée s'est bien développée. Il semble que l'érosion ait affecté cette troisième section du canal d'alimentation sur une vingtaine de mètres.

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Projets relatifs aux douves (6/10) :

Quatrièmement, le mur d'escarpe. Comme on le sait, ce mur borde à l'Est le terrain dénommé Pournouët. Ce Pournouët est la pièce de terre rectangulaire (130 m x 60 m) qui se trouve juste en contrebas de la terrasse du manoir.

Voici dans quel état se trouvait la douve Est au tout début de l'été 1991, c'est-à-dire abandonnée depuis longtemps, complètement envasée, des arbres et arbustes de diverses essences en ayant colonisé le mur d'escarpe ; il y avait notamment là des buis datant, à l'évidence, de l'Ancien Régime :

Juillet 1991, Walter et son grand-père, Marc CHASTEL, se promènent à l'extérieur du Pournouët.

Voici une autre photo, prise en juillet 1991, alors que les terrassiers venaient tout juste de commencer à curer les douves :

Juillet 1991, la douve Est vue du Sud-Est.

On voit sur ces photos que le mur d'escarpe avait alors disparu sous la vase et la végétation.

Voici maintenant la douve Est, vue du Sud, quelques semaines plus tard, peu après le passage des terrassiers :

Août 1991, la douve Est vue du Sud, juste après le passage des terrassiers.

Et la voici à la même époque, vue du Nord, c'est-à-dire du bief aval :

Août 1991, la douve Est vue du Nord.

Spectaculaire, non ? En fait, le fossé ainsi recreusé avait, à l'Est du Pournouët, environ 2,5 mètres de profondeur, ainsi que l'a constaté le géomètre-expert :

Janvier 1992, plan d'une section de la douve Est, vers le milieu de sa longueur.

Point notable, on comprend également, à l'examen minutieux de ce plan, que les bords du Pournouët se sont effondrés depuis longtemps dans les douves, et que cela représente un bon mètre supplémentaire de dénivelé, de sorte qu'il faudrait peut-être, dans le cadre de travaux de restauration de grande ampleur, rétablir le terrain du Pournouët à son niveau initial sur son bord.

Mais, trêve de plans sur la comète, je reprends le fil de ma présentation des réalités tangibles : voici encore une photo, prise à peu près du même endroit que la première ci-dessus (celle ou Walter se promène avec son grand-père). Un grand ménage avait donc été fait, moins de deux mois après l'achat du manoir !

Août 1991, la douve Est et le manoir vus de l'Est.

Mais la nature reprit vite ses droits. Depuis 1991, plus rien n'ayant été entrepris sur cette douve Est, elle s'est de nouveau envasée, au moins partiellement. Et des arbres se sont remis à pousser spontanément à proximité immédiate du mur.

Voici en effet une photo, prise hier, de la douve Est vue du Nord, près du bief aval :

4 novembre 2010, la douve Est vue du Nord.

Cette photo peut être rapprochée de l'avant-dernière ci-dessus. On peut constater la rapidité du réenvasement en l'espace d'une petite vingtaine d'années. Il est vrai que, tant que les douves ne sont pas en eau, l'érosion (due notamment à la chute d'eau à l'arrivée du canal d'alimentation dans la douve Sud) ne peut que produire de tels effets.

Lors de la restauration du mur d'escarpe, il sera donc nécessaire de curer, de nouveau, cette douve.

Mais ce fameux mur d'escarpe, me direz-vous, on n'a guère fait mieux à ce stade que l'entrevoir fugitivement.

En effet. En voici donc quelques aperçus plus évocateurs. Les photos ont été prises "quand on s'promène au bord de l'eau", je veux dire de l'amont vers l'aval :

- à l'angle entre la douve Sud et la douve Est :

13 octobre 2009, le Sud du mur d'escarpe.

- quelque part vers le milieu dudit mur :

13 octobre 2009, un endroit où le mur d'escarpe est facilement visible.

- un peu plus loin :

13 octobre 2009, un endroit où le mur d'escarpe est largement dissimulé sous la terre.

- enfin, tout au Nord de la douve Est :

13 octobre 2009, le Nord du mur d'escarpe.

Mais le mur d'escarpe ne se borne pas à retenir la terre du côté de la longueur du Pournouët. Il apparaît également sur sa largeur, comme on le voit à l'angle Sud-Est de la douve Nord, au moins jusqu'au pied de Bernard sur cette photo :

27 août 2010, le retour du mur d'escarpe.

En fait, lors des terrassements de 1991, nous avons veillé à ne pas toucher ce mur avec les engins de chantier. Il est donc resté là, bien au chaud sous la terre, comme on l'a vérifié en effectuant un sondage à un endroit choisi au hasard :

13 octobre 2009, sondage au pied du mur, à la recherche de sa base.

Compte tenu de ce sondage, de la profondeur du fossé après restauration et de la nécessité de rebâtir un parapet au-dessus du mur, on peut estimer que la hauteur de maçonnerie à restaurer serait de 4 mètres au-dessus de la semelle de béton à prévoir. Sachant que le mur a 130 mètres de long, soit 150 mètres au moins avec les retours, on peut estimer, sur la base d'une épaisseur de 80 cm (identique à celle du mur de terrasse), que le cubage de maçonnerie du mur d'escarpe approcherait les 500 m3, soit plus de quatre fois plus que le mur de terrasse.

Donc, si j'arrive à trouver les financements nécessaires, il sera inévitable de prévoir, pour ce seul mur d'escarpe, plusieurs tranches espacées dans le temps. Au moins trois.

S'il y en avait trois, je pense qu'il serait préférable, plutôt que de remonter un tiers de la hauteur du mur sur toute sa longueur, de commencer par remonter la totalité du tiers central du mur, les tiers Nord et Sud venant ensuite.

Tel qu'il se présente aujourd'hui, il doit rester 200 m3 de pierres sur ce mur d'escarpe. Compte tenu du stock dont je dispose par ailleurs (en cours de tri, le long de la D 22, comme l'on sait), j'aurai du mal à trouver les 500 m3 en question.

Alors que, pour le mur Ouest de la douve Sud comme pour le mur de terrasse, nous avons monté une maçonnerie à double parement, peut-être serait-il suffisant ici de se contenter, au moins sur 2 à 3 mètres de haut à partir de la semelle, d'une maçonnerie à simple parement.

Il faudra en tout état de cause assurer la stabilité dans le temps de la semelle, donc donner à celle-ci une épaisseur suffisante.

Enfin, aux deux angles Nord-Est et Sud-Est du Pournouët, on pourrait imaginer de faire ressortir comme des bases d'anciennes tourelles, de manière à y aménager des belvédères, ainsi que l'avait suggéré Marc LECHIEN, le paysagiste recommandé par Nicolas GAUTIER, qui avait, dès 1991, réfléchi au futur aménagement en jardin du Pournouët. Afin de mûrir un tel projet, il semblerait judicieux de phaser le chantier comme je viens de le proposer.

P.S. du 8 novembre 2010 : Voici une photo, prise hier, à peu près sous le même angle que celle faisant apparaître, ci-dessus, Walter et son grand-père :

7 novembre 2010, le manoir vu de l'extérieur du Pournouët.

A noter, pour la bonne compréhension de l'évolution du panorama, qu'un chêne, qui était visible à hauteur de la douve Est, a été abattu suite à la tempête de 1999.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 6 Novembre 2010
Journal du chantier - Electricité - Terrassement - Archives, histoire, documentation - Désultoirement vôtre !
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Projets relatifs aux douves (9/10) :

Septième et dernière étape de notre promenade le long du circuit des douves de la Chaslerie, le canal d'évacuation (ou de sortie, comme on préfère).

Ce qu'on en sait de plus intéressant figure sur les anciens plans cadastraux, notamment le plan sous Louis XV et le plan napoléonien que j'ai communiqués ici le 30 octobre dernier. Dans mon esprit, il n'est pas question de remettre en état le lacis de canaux alors en fonctionnement. En particulier, la place de celui qui partait vers le Nord est désormais occupée par "l'allée du Beaudouët" que j'ai fait planter de hêtres dans la semaine précédant la tempête de 1999.

On m'a cependant signalé que, durant la seconde guerre mondiale, le fermier de l'époque avait fait installer à la sortie du bief aval un turbine destinée à produire son électricité. Il ne reste plus aucune trace de cette réalisation.

Juste avant les travaux de terrassement de l'été 1991, ce canal d'évacuation se trouvait dans l'état d'abandon habituel ici. Ces travaux ont donc consisté à redonner forme à ses flancs et à y déposer un gros tube de béton pour pouvoir le franchir sans peine :

Janvier 1992, vue transversale du canal d'évacuation des douves.

Le plan du géomètre explique la situation, qui n'a pas changé depuis lors :

Janvier 1992, plan du canal d'évacuation des douves de la Chaslerie.

On voit que ce canal a moins de 40 m de long avant que ses eaux ne retrouvent le Beaudouët, et que sa dénivellation est de l'ordre du mètre.

En voici deux photos contemporaines, l'une prise vers l'Est, à partir du bief aval. On y voit le passage pour tracteurs que j'y avais fait aménager en 1991. Il a bien résisté au temps :

7 novembre 2010, le canal d'évacuation vu du bief aval.

L'autre a été prise vers l'Ouest, pratiquement du lit du Beaudouët :

7 novembre 2010, le passage pour tracteurs au-dessus du canal d'évacuation.

Ce canal n'appelle donc pas de travaux particuliers, sauf le curage périodique de son lit.

Voici donc la fin de la promenade : vous vous étiez écarté du Beaudouët au niveau du bief amont, à une cote dont je ne trouve la mesure sur aucun des plans à ma disposition (ni sur Google Earth, dailleurs) , et vous le retrouvez ici, à la cote 130, soit quelques mètres plus bas. Et c'est d'ailleurs une particularité des alentours de la Chaslerie : tous les visiteurs peinent à croire, quand, de la terrasse du manoir, ils contemplent ce paysage, que le bief amont est bâti au-dessus du niveau du bief aval.

Maintenant, vous qui avez pris la peine de me lire depuis quelques jours, vous savez enfin tout (ou presque) sur les douves de la Chaslerie.

Vous pourrez donc briller dans les salons. Ou, mieux encore, quand vous viendrez m'aider à répondre aux questions des visiteurs réels du manoir, du moins les rares (???) d'entre eux qui n'ont pas encore la chance de connaître ce site internet !

Projets relatifs aux douves (10/10) - Ferme (/) - Humidité (1/2) :

Comme vous l'avez compris, jai été très absorbé par la préparation de mes messages relatifs aux douves. Je les ai encore complétés ce matin de quelques photos prises hier, en profitant d'un rayon de soleil. J'ai voulu être exhaustif pour deux raisons principales. C'était d'abord le moyen pour moi de rassembler, à propos de cet important chantier, la documentation disponible, d'étudier les plans du géomètre en détail et de réfléchir aux priorités et au phasage des travaux. C'était aussi ma façon de communiquer avec Lucyna GAUTIER, l'architecte, avant qu'elle ne vienne sur place pour préciser les données qui lui manqueraient.

Je change donc de sujet. Cela fait pratiquement une semaine que je n'ai guère évoqué ce que fait Pascal. Je n'ai pas non plus parlé de la récente visite de l'expert HUMIDITEC à propos d'une question nouvelle.

Donc, à tout seigneur, tout honneur, d'abord Pascal. Il a été gêné dans le tri des pierres par la pluie de ces derniers jours. Vendredi, il arrivait dans le secteur 5 du plan mis en ligne ici le 27 octobre dernier, et les tas de pierres triées selon la taille commencent à être chacun volumineux :

7 novembre 2010, aperçu des pierres triées.

Mais il a également avancé un peu sur la ferme. Il a coulé le socle en béton pour la dalle de granite :

3 novembre 2010, prêt à recevoir la dalle de granite.

Surtout, il a élargi le trou dans le mur de manière à pouvoir monter simultanément les nouvelles pierres d'angle en grès de ce pignon et les pierres sciées le 2 novembre, prévues pour la face intérieure de la porte :

7 novembre 2010, le pignon Sud de la ferme.

Je constate, avec satisfaction et sans surprise, que son chantier est maintenu propre, interdit au public et qu'il a fait le nécessaire pour étayer convenablement le mur.

Quant à l'expert HUMIDITEC, il m'avait envoyé une publicité qui m'avait intrigué, à propos de diverses façons de combattre l'humidité dans les murs. Or, j'ai un problème de salpêtre à divers endroits à l'intérieur de la chapelle et cela ne me plaît pas. Je l'ai donc fait revenir, afin qu'il m'explique son procédé sur place.

En fait, d'après ce que je comprends, l'eau qui remonte par capillarité dans les murs y engendre, du fait du simple frottement en cause, un champ magnétique faible qu'il s'agit de contre-balancer par un champ magnétique opposé. Une "boîte grise" (?) serait donc placée dans le bâtiment, ici la chapelle, à une certaine hauteur et orientée d'une certaine façon. Nous avons beaucoup parlé avec mon interlocuteur de la meilleure façon de la dissimuler ; finalement, nous la placerions sous l'autel.

A moins que je ne m'abuse, le procédé breveté en question reviendrait ni plus ni moins qu'à me vendre un aimant approprié. Cela paraît astucieux et je n'y aurais certes pas pensé tout seul. Reste à savoir combien cela me coûterait. J'attends donc le devis avec curiosité...

Pascal a placé ce matin la dalle de granite à l'endroit convenu.

Cette après-midi, il a commencé à monter la porte :

9 novembre 2010, premières pierres d'angle de la nouvelle porte d'entrée au Sud de la ferme.

Voici où il en est rendu ce soir ; on comprendra mieux, par la photo suivante, le type d'embrasures que je lui ai demandées pour améliorer la luminosité de la cuisine de la ferme :

9 novembre 2010.

Pascal m'a montré, à l'intérieur de l'extension Sud, les reprises de maçonnerie successives des prédécesseurs. Comme il s'en doutait et me l'avait dit, l'extrêmité Sud de la ferme a été conçue initialement en prolongement de la longère, le 1er étage ayant été ajouté dans un second temps. Les indices qu'il me montre sont incontestables :

9 novembre 2010, les traces d'une ancienne surélévation à l'extrêmité Sud de la ferme.

D'ailleurs, maintenant que je les ai vues à l'intérieur du bâtiment, je trouve des traces de raccords à l'extérieur. J'avais donc bien raison de ressentir un malaise devant cette extrêmité Sud en forme de pavillon de gare S.N.C.F. de campagne...

Pascal donne ainsi un argument extrêmement fort pour araser cette extrêmité Sud, comme il me le recommandait (voir message du 2 octobre dernier, dans cette rubrique).

Il me montre aussi à quel point les murs de cette extrêmité Sud sont fatigués. Il suggère donc de prévoir, pour la pièce du rez-de-chaussée, un plafond en béton plutôt qu'en bois.

Je trouve qu'il est là de très bon conseil.

Mais j'aimerais connaître enfin l'opinion de W.F., dont je n'ai plus aucune nouvelle depuis plus de trois semaines (pas plus que de son frère, d'ailleurs).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 11 Novembre 2010
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Remembrement (3/9) :

Reprenons, tous en choeur et toujours dans la bonne humeur car cela vaut mieux, l'histoire du dernier remembrement de La Haute Chapelle.

Nous nous êtions interrompus alors que Maître Bernard GOUBEAUX, notaire à Domfront, m'assurait qu'une parole donnée devant lui suffisait à sceller un accord avec ma voisine, Jeannette LEVEQUE. A l'époque, je travaillais à la bourse, un secteur où la parole engage ("My word is my bond !", comme on l'y dit) et où l'on respectait les officiers ministériels comme les agents de change (et j'en étais alors un, en quelque sorte, puisque je présidais une société de bourse).

Me replongeant dans mon dossier (qui, et j'ai dû le signaler, a été parfaitement tenu et documenté), je retrouve les termes exacts de l'accord en question dans mon courrier du 22 août 1991 au géomètre :

"S'agissant de l'avant-projet de remembrement, Madame Lévêque et moi-même sommes tombés verbalement d'accord, le 7 août dernier, en présence de son notaire (Me GOUBEAUX, de Lonlay-l'Abbaye) pour procéder, dans le cadre du remembrement, à un échange de terrains. Les termes de cet accord sont les suivants :
- afin de me permettre de restaurer l'allée historique selon les plans de M. GAUTIER, Architecte des Bâtiments de France, Mme Lévêque accepte de m'abandonner, sur toute la longueur de la parcelle 214, une bande de terrain dont la limite serait à 10 m à l'Ouest du centre de l'allée actuelle. (La parcelle 28 actuelle ayant 8 m de large, il est probable - mais cela doit être vérifié - que cette bande aurait 6 m de largeur, ce qui représente sur une longueur d'environ 500 m, une surface de 30 ares) ;
- pour compenser cette surface, j'abandonnerai sur la parcelle 273 actuelle, une surface égale (...). Ainsi, on se partagerait la parcelle 173 actuelle en partant de la pointe de la parcelle 216, en suivant une rigole que je fais creuser dans la direction Ouest-Est, et en prélevant le long de cette rigole, la longueur nécessaire pour arriver à la surface requise."

Tout était donc parfaitement clair et facile à mettre en oeuvre. J'étais alors propriétaire de la Chaslerie depuis 2 mois à peine, le terrassier était sur place en train de curer les douves. D'un coup de pelleteuse supplémentaire, il creusa à ma demande la "rigole" (on dit plutôt "fossé" par ici) convenue. Voici le nouveau talus contigu à ce nouveau fossé :

Le talus à travers la parcelle 173.

L'enquête publique fut lancée le 11 mars 1992, ainsi que le prévoient les textes.

Or, le 5 mai 1992, je fus informé à la mairie de La Haute Chapelle que "Mme LEVEQUE et M. LEMARCHANDEL, son fermier, sont venus ensemble à l'enquête s'enquérir de l'allée. Elle veut absolument garder l'allée pour l'abri des bêtes".

Dès le lendemain, j'écrivis à Roger GRIPPON, l'agriculteur nouvellement élu maire de La Haute Chapelle, pour lui rappeler l'existence de l'accord du 7 août précédent et lui communiquer copie de mon courrier détaillé au géomètre, celui, cité plus haut, qui faisait état de la présence de Me GOUBEAUX, ainsi en position de confirmer mes dires si nécessaire.

Dans les jours qui suivirent, je fus retenu à Paris par ma vie professionnelle, alors à un tournant puisque la prospère société de bourse que je présidais venait d'être vendue à un concurrent direct par notre actionnaire commun, que sa brillante gestion obligeait à extérioriser au plus vite des plus-values latentes (je parlerai ici un jour, éventuellement, de M. Antoine JEANCOURT-GALIGNANI, alors président de la Banque Indosuez mais que j'ai retrouvé par la suite, dans d'autres circonstances non moins remarquables...). J'avais donc, au printemps 1992, de tout autres soucis que de me rapprocher du fermier de ma voisine, petit homme maigrelet et bourré de tics que j'avais juste aperçu au loin, au cul de ses vaches. Il m'échappa donc que, le 13 mai 1992, Mme LEVEQUE et M. LARSONNEUR, son fils que je ne connaissais pas encore, signèrent dans le registre de l'enquête publique la déclaration suivante : "demande que la haie à l'Est de ZT 14 (longeant l'allée à l'Ouest) soit conservée en l'état d'un bout à l'autre. De plus Mme Lévêque réfute tout accord avec M. Fourcade."

Le 25 mai 1992, la Commission Communale d'Aménagement Foncier réunie à mairie de La Haute Chapelle pour arrêter son projet de remembrement a, d'après les témoignages que j'ai ensuite recueillis, considéré que, dans le doute où elle s'était trouvé pour savoir qui, de Mme LEVEQUE et de moi, avait déformé la vérité, il y avait lieu de maintenir le statu-quo entre les parcelles de Mme LEVEQUE et les miennes.

Le 2 juin 1992, j'envoyai donc une lettre recommandée à Me GOUBEAUX où j'écrivais : "D'après mes sources concordantes, l'absence de témoignage écrit de votre part a objectivement joué très clairement contre moi. (...) Je fais donc appel aujourd'hui à vous, tant comme officier ministériel que comme homme d'honneur, afin que vous vouliez bien me communiquer, en vue de sa transmission à la Commission Départementale (que j'avais annoncé vouloir saisir), votre témoignage écrit sur la scène dont vous avez été le témoin, le 7 août dernier, à la Chaslerie, entre Madame LEVEQUE et moi."

Signature de Me GOUBEAUX sur l'accusé de réception de ma L.R.A.R. du 2 juin 1992.

Ainsi interpellé, "tant comme officier ministériel que comme homme d'honneur", Me Bernard GOUBEAUX allait-il fournir enfin ce témoignage ?

Nous marquons ici une pause de 30 seconde de publicité.

Que vaut donc la parole de Me GOUBEAUX, officier ministériel quelque part dans le bocage bas-normand ? La question est simple, le suspense est intense, je sens le public frémir, j'observe des mouvements divers dans la foule attentive...

(A suivre, si vous le voulez bien ! Et si le temps vous semble long, vous pourrez toujours chanter à mon intention !)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 12 Novembre 2010
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Remembrement (4/9) :

Bon, il est grand temps de se réveiller. Le muezzin nous y invite et les biscottes sont servies !

Devinez de quoi nous allons parler maintenant...

Non, pas encore de géologie, un sujet que nous avons abandonné en cours de route, avant d'en avoir épuisé tous les charmes. Mais vous ne perdez rien pour attendre. On y reviendra plus tard.

Revenons-en au remembrement. On était restés sur une question. En réponse à ma lettre recommandée, vous vous en doutez, surtout si vous connaissez le personnage, rien ne vint. Il me fallait donc saisir la Commission Départementale d'Aménagement Foncier sans disposer de ce témoignage capital. Je le fis le 30 juin 1992 ; je le fis en expliquant :
- "l'intérêt que présente incontestablement le manoir de la Chaslerie pour le tourisme dans le Domfrontais justifie une desserte adéquate, en termes de style comme de dimensions, pour les touristes (...) ;
- les raisons qui ont justifié le revirement de Mme LEVEQUE lors de l'enquête publique de mai dernier paraissent objectivement difficiles à admettre ; à l'évidence, il ne s'agit pas de bonnes raisons, ni sur le plan agricole, ni sur aucun plan (...)."

Par courrier du 29 octobre 1992, je fus informé de la décision de la Commission Départementale. En voici les motifs et le dispositif, qui faisait droit à ma requête :

Décision de la Commission Départementale d'Aménagement Foncier.

Pour moi, le dossier était donc remis d'aplomb.

On me signala que le fermier de ma voisine s'agitait beaucoup. Le 24 février 1993, l'avocat de Mme LEVEQUE m'écrivit avoir introduit un recours devant le Tribunal Administratif de Caen en vue d'obtenir l'annulation de la décision de la Commission Départementale.

Le 16 mars 1993, un acteur du dossier proféra auprès de mon employé des menaces de mort à mon encontre. Je saisis la gendarmerie. Il les réitéra directement face à moi le week-end suivant. J'écrivis au préfet : "Le maire de La Haute-Chapelle m'ayant déclaré que lui aussi avait reçu le même type de menaces d'un autre administré mécontent, je serais enclin à penser que cela fait partie, sinon du folklore local, du moins d'une certaine habitude en matière de remembrement".

Comme, malgré mes demandes réitérées, je n'avais pu obtenir communication du mémoire déposé en faveur de Mme LEVEQUE devant le tribunal administratif de Caen, j'écrivis à ce tribunal le 18 mars 1993 pour faire valoir mon point de vue (en présentant ce que les juristes appellent une tierce opposition). Le 25 mars 1993, le préfet de l'Orne, M. Paul MASSERON me transmit son propre mémoire au tribunal administratif ; il y prenait fait et cause pour moi et réfutait point par point les arguments développés par l'avocat de Mme LEVEQUE, qui tenaient en une prétendue "violation de l'article 19 du code rural en ce qu'il dispose que le remembrement a principalement pour but d'améliorer l'exploitation agricole des biens qui y sont soumis".

Au long de cette procédure, outre le préfet de l'Orne, le service départemental d'architecture alors dirigé par Nicolas GAUTIER ne cessa de me manifester son total soutien. C'est ainsi que, par arrêté du 26 octobre 1993, le préfet de la région Basse-Normandie prit un arrêté inscrivant "l'ancienne allée d'accès au manoir" à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Qu'allait devenir le dossier devant le tribunal administratif ? Vous le saurez après notre page de publicité.

(à suivre)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 12 Novembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Ferme et son fournil - Météo - Désultoirement vôtre !
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Ne sachant toujours pas quel parti adopter pour les portes, j'ai demandé à Pascal de changer de secteur. Il travaille désormais sur la porte Sud-Est de la ferme, qu'il y a lieu de transformer en fenêtre. Le voici ce matin, sous la pluie qui n'arrête pas de tomber :

12 novembre 2010, une porte de la ferme à transformer en fenêtre.

Sur la photo, on voit les "joints simili joints" dont les prédécesseurs avaient affublé ce bâtiment ; on voit également à quel point leur maçon avait mal travaillé, ne remplissant pas de "colle" tout l'espace disponible entre les pierres.

Remarquons aussi, au passage, la mauvaise qualité des briques blanches et combien elles avaient mal vieilli :

2 novembre 2010, l'usure des briques blanches de la ferme.

Ici comme ailleurs sur cette extension Sud de la ferme, il s'agit de remplacer ces mauvaises briques par du bon matériau, des pierres d'angle en grès.

12 novembre 2010.

Pascal, à qui j'ai remis une copie des plans de la ferme, me fait observer que ceux-ci comportent une erreur au niveau de cette porte à transformer en fenêtre : sur le dessin de la façade, on a l'impression que cette ouverture est nettement plus large que les autres ; or il n'en est rien, elle a 1 m de large, à comparer à 95 cm ou 1 m pour les autres. Cela nous évitera peut-être de démonter entièrement ces dernières. On verra selon ce qu'on découvrira par la suite.

Torchis (1/) :

J'ai emprunté à la "Médiathèque" de Domfront, sur la vive recommandation de la bibliothécaire, un très intéressant ouvrage, "La terre crue en Basse-Normandie, de la matière à la manière de bâtir", édité par le "centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie".

J'y découvre une foule d'informations, très bien présentées et illustrées, qui m'éviteront bien des erreurs quand nous avancerons dans la restauration de l'appentis de la cave et de la "maison de Toutou". Et l'on sait que nous nous apprêtons à passer à l'attaque !

D'abord, un point de vocabulaire que j'ignorais, de sorte que je mélangeais toutes sortes de notions. Je cite :

"Le pisé, terre généralement graveleuse compactée à l'état humide par petits lits successifs dans un coffrage, est fréquemment utilisée en Auvergne et dans la région Rhône-Alpes.

L'adobe, brique de terre mélangée éventuellement à des végétaux, moulée dans des moules en bois et simplement séchée avant d'être maçonnée, est utilisée principalement en Champagne et en région Midi-Pyrénées.

Le torchis, mélange de terre et de végétaux, employé à l'état plastique en remplissage d'une structure bois, est assez répandu sur la partie nord de la France, de la Bretagne à l'Alsace en passant par l'Ain. Cette technique a également été utilisée dans le Sud-Est.

Et enfin la bauge, mélange de terre et de végétaux manié également à l'état plastique sans coffrage pour réaliser des murs massifs et porteurs - à la différence du torchis - se rencontre principalement sur la partie ouest de la France, depuis l'Aquitaine jusque dans l'Avesnois, avec deux épicentres dans le bassin de Rennes et au coeur des massifs du Cotentin."

Le bâti en terre en France.

Je lis un peu plus loin : "Le sud de la Manche et l'ouest de l'Orne constituent une zone de construction à pans de bois et torchis où plusieurs techniques cohabitent : le lattis simple, le lattis double et les éclisses. L'Avranchin présente généralement des techniques plus sommaires - avec seulement quelques poteaux espacés visibles - que celles rencontrées dans les environs de Domfront où les pièces de bois sont plus resserrées."

Répartition du bâti en terre en Basse-Normandie.

Donc, c'est très clair : à la Chaslerie, c'est de torchis exclusivement que nous devons parler.

La composition de la terre est ensuite expliquée de façon très pratique, en mettant l'accent sur le rôle de l'eau et des minéraux argileux, puisque "ce qui différencie la terre d'un mortier classique c'est que sa fraction la plus fine, argileuse, se mêle à l'eau pour jouer un rôle de liant naturel entre les particules. Cette particularité explique que la terre a souvent été utilisée comme mortier, pour maçonner les murs en pierre, sans qu'on ait eu besoin d'ajouter d'autres liants tels que chaux ou ciment."

Ceci, à la Chaslerie, on l'avait bien compris : toutes les pierres des murs, jusqu'au XXè siècle, y ont été montées à l'argile, ni plus, ni moins.

Il est donc important de comprendre la proportion d'argile que contient la terre qu'on se propose de mettre en oeuvre. A cet effet, divers tests simples sont proposés :

- "On mord une pincée de terre et on l'écrase légèrement entre les dents. Si la terre est sableuse, elle crisse avec une sensation désagréable. Si la terre est silteuse, le crissement n'est pas désagréable. Enfin la terre est argileuse si l'on éprouve une sensation lisse ou farineuse."

- "Essai sensitif : Prendre une petite quantité de terre sèche et la frotter à sec dans la paume de la main : une sensation abrasive indiquera une forte présence de sable et de silt. Mouiller petit à petit la terre : si elle dégage une odeur, c'est qu'elle contient des éléments organiques. Laver la paume de la main à l'eau : si la terre se lave facilement et ne colle pas, la terre est sableuse ; si la terre colle et se lave difficilement, la terre est silteuse ; si la terre colle beaucoup, se nettoie difficilement en laissant des traces de coloration et une sensation 'savonneuse', la terre est argileuse."

- "Sédimentation : Dans un récipient transparent d'au moins 0,5 l, mettre 1 volume de terre débarrassée des éléments les plus grossiers et 3 volumes d'eau. Agiter vigoureusement le récipient fermé. Laisser décanter le mélange sur une surface horizontale pendant une heure. Agiter de nouveau le mélange et le laisser décanter. Mesurer huit heures après la hauteur du dépôt ainsi que les hauteurs des différentes couches de sédiments qui se sont déposés en fonction de leur gravité : les sables au fond, puis les silts et les argiles en couches supérieures (...)."

- "Test de résistance à sec : Mouler dans un cercle de plastique une pastille de terre de 3 cm de diamètre sur 1 cm d'épaisseur. Laisser sécher et observer le retrait par rapport au moule. Retrait et fissures sont le signe d'une terre riche en argile. Casser la pastille pour observer la résistance : difficile à casser avec un claquement à la rupture, la terre est argileuse ; difficile à casser mais sans trop d'effort avec possibilité de réduire en poudre entre pouce et index, la terre est sablo-argileuse ; facile à casser et à réduire en poudre, la terre est sableuse ou silteuse."

- "Test du cigare : Débarrasser l'échantillon des éléments grossiers. Mouiller et malaxer la terre de manière à obtenir une pâte homogène. Laisser la terre reposer 1/2 h au moins. Rouler la pâte de manière à obtenir un cigare de 3 cm de diamètre. Poser le cigare sur un plan horizontal et le faire avancer dans le vide jusqu'à sa rupture. Mesurer la longueur du morceau de cigare tombé. Recommencer le test plusieurs fois pour pouvoir valider le résultat : moins de 5 cm, la terre est très sableuse, plus de 15 cm, la terre est très argileuse ; entre 5 et 15 cm, la terre est sablo-argileuse."

Je vous encourage à réaliser ces tests comme nous allons nous y employer de notre côté, bien que je n'aie pas beaucoup de doute sur le caractère très argileux de la terre de la Chaslerie : il suffit de voir les retraits sur le sol de terre battue de la charretterie, alors pourtant que cette terre avait été mélangée à du gravier.

Je serai certainement amené à citer de nouveau ce remarquable ouvrage lorsque nous commencerons à compléter de torchis les colombages des deux dépendances de la cave que j'ai évoquées au début de ce message.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 15 Novembre 2010
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Loire (8/8) :

@ Guy HEDOUIN :

Je ne connaissais pas le nom de ce céramiste mais, en visitant le château d'Ecouen (qui abrite le musée de la Renaissance), j'avais bien sûr admiré ses faïences, notamment un "pavement" impressionnant.

Puisque vous me paraissez disposé à mettre en dépôt de beaux meubles à la Chaslerie, voici quelques specimens supplémentaires photographiés à Chaumont et qui feraient mon bonheur :

14 novembre 2010, Chaumont.

14 novembre 2010, Chaumont.

14 novembre 2010, Chaumont.

14 novembre 2010, Chaumont.

14 novembre 2010, Chaumont.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 21 Novembre 2010
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Remembrement (8/9) :

Nous en étions restés à la décision négative du Conseil d'Etat, en juin 1997. J'estimai que l'affaire était entendue. Pourtant, le dossier connut encore quelques soubresauts. La décision précédente de la commission départementale d'aménagement foncier, qui m'avait été favorable, ayant été annulée, il fallait que cette instance se réunisse de nouveau pour prendre une nouvelle décision.

C'est alors que Nicolas GAUTIER, l'architecte des bâtiments de France qui était en charge du service départemental d'architecture de l'Orne, tenta de mobiliser son collègue le directeur départemental de l'agriculture, afin qu'il imagine une solution compatible avec la restauration, dans de bonnes conditions, de l'allée en cause. Voici la lettre énergique qu'écrivit dans ce dessein Nicolas GAUTIER au D.D.A. :

Lettre du 6 octobre 1997 de l'A.B.F. au D.D.A., page 1.

Lettre du 6 octobre 1997 de l'A.B.F. au D.D.A., page 1.

Le D.D.A. de l'époque, M. CHUITON, réagit avec diligence à cette invitation. Il imagina ainsi un échange de parcelles, respectueux de la valeur agricole des terres, entre mon voisin LARSONNEUR (fils de Mme LEVEQUE, décédée) et moi. Voici la solution qu'il recommanda :

Lettre du 18 février 1998 du D.D.A.

Lettre du 18 février 1998 du D.D.A.

Ce projet revenait, dans ses grandes lignes, à proposer d'échanger la parcelle ZT 4 de LARSONNEUR contre la partie de ma parcelle ZT 5 située au Nord des douves. Tant en termes de surfaces que de "points agricoles", cette proposition était équitable. Elle avait en outre l'avantage de permettre la restauration de l'allée dans de bonnes conditions.

La commission départementale d'aménagement foncier se réunit le 30 juin 1998 dans les locaux du Palais de Justice d'Alençon. Alors que je n'avais pas assisté aux séances précédentes de la commission communale puis de la commission départementale, je vins à celle-ci et y retrouvai LARSONNEUR et Roger GRIPPON, le maire de La Haute Chapelle. En fait, les débats y furent noyés sous les invectives et le tintamarre du monde paysan, représenté là par des individus forts en gueule et parfaitement indisciplinés à l'égard du président de séance, un magistrat. LARSONNEUR rejeta la proposition du D.D.A., niant ainsi la qualité du travail, préparatoire au remembrement, d'estimation de la valeur agricole des différents terrains. Quant au maire de La Haute Chapelle, qui aurait pu suppléer au mutisme persistant de Maître GOUBEAUX, il ne défendit nullement ces évaluations mais préféra rester aussi coi qu'une carpe, ainsi que le retrace, laconiquement mais fidèlement, le compte rendu suivant de la Commission Départementale :

Décision du 30 juin 1998 de la commission départementale d'aménagement foncier.

Décision du 30 juin 1998 de la commission départementale d'aménagement foncier.

Ultérieurement, LARSONNEUR confia à Me GOUBEAUX la vente de son terrain. Je fis, en liaison avec un jeune agriculteur voisin, une proposition qui me paraissait d'un très bon niveau puisqu'elle valorisait l'hectare plus de 3 fois et demie plus cher que les terres que je venais d'acquérir à Lonlay, de l'autre côté du Beaudouët. Las ! Mon offre fut dépassée de plus de 10 % par un agriculteur installé à plusieurs kilomètres de là qui, lui, faisait jouer à fond toutes les subventions et bonifications habituelles en faveur du monde agricole français. On ne sera pas surpris d'apprendre que personne ne me prévint de la présence de ce concurrent, M. VINCENT père, de Rouellé, avant que LARSONNEUR et lui n'eurent topé. J'eus tout au plus droit, après coup, au commentaire suivant de Roger GRIPPON : "Dommage que vous n'ayez pas acheté ce terrain !"

Depuis lors, les fils VINCENT ont succédé à leur père. Ils se sont dits prêts à me céder la bande de terre longeant l'allée si je leur permettais de prendre le contrôle d'autres terres agricoles. Mais l'on a compris que je demeure étranger aux circuits actifs en ce domaine.