Désultoirement vôtre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 25 Mai 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Puisque j'en suis à évoquer ma généalogie, je voudrais apporter quelques informations complémentaires.

1. J'ai déjeuné hier à Paris avec mon vieil ami, le préfet Paul Camous. A une époque où la puissance publique dépense des sommes considérables pour éviter des "risques systémiques" dans le monde de la finance, il voulait m'inviter à exposer mon expérience des structures de défaisance à un groupe de "jeunes gens à fort potentiel" dont il s'est chargé de l'éducation complémentaire, en quelque sorte. J'ai moi-même fait partie de ce petit groupe il y a quelques années (on le quitte lorsqu'on dépasse l'âge de 40 ans). J'y ai côtoyé notamment Jean-Marie Messier et Thierry Breton, alors inconnus du public. Pour des raisons diverses que, peut-être, j'exposerai plus tard ici, j'ai décliné l'offre du préfet.

Passant du coq à l'âne, j'ai fait part à ce fin connaisseur du personnel politique français de mes très récentes découvertes sur le Sénateur Jacques Fourcade. Il ne le situait pas. En revanche, il m'a parlé d'un député Franck Fourcade et m'en a dit qu'il avait eu une certaine importance sous la IVème République. Pour ma part, je n'ai jamais entendu parler de ce député. Je n'en trouve pas non plus la trace via Google.

2. L'homme politique le plus connu porteur du même nom de famille que moi est évidemment Jean-Pierre Fourcade ("balais-brosse" pour le "Canard Enchaîné", en raison de sa coupe de cheveux) qui fut ministre de l'économie et des finances dans un gouvernement de Jacques Chirac, alors que Valéry Giscard d'Estaing était président de la République.

J'ai parlé de généalogie avec "balais-brosse" lors d'une remise de la cravate de la Légion d'honneur au père d'un copain, il y a une quinzaine d'années. C'est Christian Poncelet, pas encore président du Sénat, qui officiait, mais Jean-Pierre Fourcade était là, en sa qualité d'ancien ministre de la rue de Rivoli, c'est-à-dire d'ancien patron du récépiendaire. Voici ce qu'a été le début de notre dialogue :

Moi : Bonjour Monsieur le Ministre !
Lui : Bonjour Monsieur !
Moi (souriant) : Permettez-moi de vous féliciter pour votre nom !
Lui (surpris) : Ah ? Et pourquoi donc ?
Moi (malicieux) : Parce que je porte le même !
Lui (percutant) : Ah, c'est vous le Fourcade du Trésor ?

Bref, ça partait bien, j'étais impressionné par sa rapidité de déduction et lui, peut-être, par mon culot. Nous avons donc échangé agréablement sur nos généalogies respectives, en nous abstrayant de la cérémonie en cours. Il m'a expliqué que sa famille, originaire des Hautes-Pyrénées, avait été proscrite de ce département pour propagande bonapartiste voici un peu plus d'un siècle et demi, interdite de surcroît de résidence dans les départements limitrophes, et amenée de ce fait à se transplanter à Marmande. Je lui ai dit qu'à ma connaissance, ma famille Fourcade avait longtemps été bonapartiste, peut-être jusqu'au début du 20ème siècle. Nous avons évoqué les prénoms des mâles de nos familles respectives et avons retrouvé des Jean, des Théodore, ainsi que des prénoms tirés de l'antiquité gréco-romaine, à la mode à l'époque chez les partisans de la Révolution. Tout semblait donc indiquer que nous étions cousins.

Nous nous sommes ensuite promis de rester en contact pour confronter plus en détail nos arbres généalogiques respectifs. Mais la chose ne s'est jamais faite à ce jour. Le sujet ne nous passionnait pas suffisamment. Mais ce blog m'amène à rouvrir le dossier. A suivre.

3. J'ai relevé, ici et hier, que le Sénateur Jacques Fourcade avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Or, ma grand-mère Fourcade (née Renée, Suzanne Labatu) était conseillère municipale de Tarbes pendant la guerre et elle était alors ouvertement pétainiste.

Il n'en allait pas du tout de même du côté de ma mère, née Simonne, Pierrette, Louise Cartou (le 10 septembre 1927 à Toulouse). Son père (à l'état-civil), Edouard, Edmond, Marius Cartou, limonadier (c'est-à-dire tenancier d'un bar, le "Café Cartou") à Saint Sulpice-la-Pointe dans le Tarn, votait communiste et ma mère, encore lycéenne et pensionnaire au collège de Gaillac (où, me dit-elle, chaque journée commençait en chantant "Maréchal, nous voilà !"), a risqué plusieurs fois sa vie comme agent de liaison des F.F.I. à la Libération.

Bref, je suis le premier fruit d'une mésalliance (aux yeux de ma grand-mère paternelle). Cela ne m'a jamais gêné. Les produits hybrides sont souvent les plus épanouis.

4. D'après ce qu'on raconte dans ma famille Labatu, nous y descendrions de Godefroy de Bouillon (vers 1058-1100), "chevalier franc qui fut le premier souverain chrétien de Jérusalem mais qui refusa le titre de roi pour celui, plus humble, d'avoué du Saint-Sépulcre."

On y prétend aussi que nous aurions pour parents trois frères Anquetil, ecclésiastiques "raccourcis à la Révolution". Ils auraient été originaires de Saint-Aubin-des-Bois, près de Villedieu-les-Poëles. Ceci reste à confirmer. Je me suis rendu au cimetière de Saint-Aubin-des-Bois et n'y ai pas vu leur tombe, si elle y a jamais été.

5. Les questions de généalogie m'ont toutefois toujours paru filandreuses. Voici pourquoi.

Saint Louis (Louis IX, roi de France) a vécu de 1214 à 1270, il est donc né il y a près de 800 ans. Il a été père pour la première fois en 1240. Supposons que, de génération en génération, ses descendants soient tous devenus père ou mère à l'âge de 25 ans. Cela ferait, entre lui et moi, (1952-1252)x4/100 = 28 générations précisément.

Supposons qu'il n'y ait eu aucune consanguinité entre nos ascendants depuis 7 siècles. Cela signifie qu'à l'époque de Saint Louis, chacun d'entre les visiteurs de ce site aurait eu 2^28 (2 puissance 28), soit plus de 250 millions d'ancêtres contemporains.

Comme, à cette époque, la France avait une population de l'ordre de 15 millions d'habitants, cela signifierait que tous les Français de souche, dont je pense faire partie, descendraient de Saint Louis et seraient cousins.

Il est vrai que l'hypothèse de non consanguinité est invraisemblable. Si l'on imagine qu'il y a eu seulement 4 relations de consanguinité en 28 générations, le nombre d'ancêtres contemporains de Saint Louis tombe à à peine plus de 16 millions.

Donc, la certitude de descendre de Saint Louis disparaît très rapidement.

Il faudrait être beaucoup plus fort en démographie que je ne le suis pour savoir combien, statistiquement, il a pu y avoir de relations de consanguinité dans nos arbres généalogiques respectifs.

Et tout ceci sans évoquer la question des naissances illégitimes qui, si elle ne modifie pas le nombre d'ancêtres, rend nébuleux et incertain tout arbre généalogique.

Or, qui pourrait prétendre ne descendre d'aucun bâtard de personne ? Pas moi, assurément, pour qui il n'est pas nécessaire de remonter bien loin dans l'arbre. Et ceci, sans avoir besoin de se référer aux talents avérés de "nousté Henric"...

P.S. : J'ai téléphoné ce soir à ma mère pour qu'elle me donne (ou me rappelle) des détails sur son activité d'agent de liaison pour les F.F.I.

Elle m'a ainsi raconté que les Allemands du camp de Saint-Sulpice avaient coutume de venir au café Cartou où ils occupaient une partie de la salle, les maquisards étant des habitués de l'autre partie de la même salle. Souvent, les Allemands chantaient, puis les maquisards. Parfois, tous chantaient ensemble.

Un jour, un maquisard a demandé à ma mère de livrer une lettre en vélo à Rabastens, commune voisine, et elle l'a fait. Puis les missions se sont multipliées, souvent dans la Montagne Noire, parfois à l'occasion de parachutages de nuit. Le chef du réseau s'appelait (ou se faisait appeler) quelque chose comme Rogers.

Un autre jour, alors que ma mère approchait en vélo de Rabastens, elle a dû faire la queue devant un contrôle allemand à l'entrée du village. Deux Allemands, dont un officier, venaient d'y être tués par les maquisards. Les Allemands fouillaient donc tous les passants. Pas moyen de s'enfuir. Lorsque le tour de ma mère est arrivé, un Allemand l'a reconnue : "Ah, c'est Simone, la fille du café Cartou !" Il l'a donc laissé passer avec un grand sourire et une tape dans le dos, sans la contrôler.

Or, ce jour-là, les sacoches du vélo de ma mère étaient pleines de munitions. Il paraît que les maquisards qui l'ont réceptionnée après cette mésaventure ont ouvert une bouteille de champagne en son honneur, ils étaient persuadés qu'ils ne la reverraient plus.
Ce matin, Bernard a, comme chaque année, planté des cosmos ("Cosmos bipinnatus") de part et d'autre des entrées de la cour, dans les plates-bandes qu'il avait méticuleusement nettoyées. Je lui ai ensuite demandé d'essayer d'occire au round-up les bambous qui prolifèrent au Sud du mur Sud de la charretterie.

Puis Bernard, Claude et Pascal ont ressorti les bancs et mobiliers de jardin entreposés dans le fournil.

En ce moment, Claude rejointoye le mur Nord du bâtiment Nord et Pascal sort des écuries où elles étaient stockées, des tuiles nécessaires pour les couvertures de la charretterie.

Sur la charretterie, 5 employés de Roland BOUSSIN clouent les chevrons et s'apprêtent à poser les planches et le tissu de protection convenus. Ils sont placés sous la direction de Thierry qui a une longue expérience de la Chaslerie, puisqu'il y était déjà intervenu sur la voûte de la chapelle et le dôme à l'impériale ainsi que sur la couverture du logis et de la tour Nord-Est.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 30 Mai 2010
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J'ai reçu ce matin le courriel suivant de Suzanne LEPERS, demi-soeur de ma mère et fille de Julien RIGAUD, industriel à Saint-Sulpice-la-Pointe, où son usine fabriquait des sièges de cinéma (il avait une grosse part de marché en France) et du mobilier de jardin :

"Bonjour Pierre Paul,

J'ai lu et relu " vos mémoires " et durant mon insomnie, j'ai revécu notre jeunesse à Saint-Sulpice et TOUS les évènements ! Bouleversée par la lecture de l'évocation du camp de Saint-Sulpice (via le site internet indiqué), car l'image de l'embarquement des déportés est toujours devant mes yeux : j'étais au bureau de l'usine, assise derrière la grande vitre, quand je les ai vu arriver, et monter dans les wagons qui se trouvaient sur la ligne depuis la veille ; ligne qui pénétrait dans l'usine pour y charger les fauteuils des salles de cinéma ou décharger le matériel.

Oui, j'ai revu le café Cartou où nous allions souvent boire "une limonade" et notre triste jeunesse .

Je vais essayer aujourd'hui FETE DES MERES, de penser à autre chose. mais à quoi ?????

Bonne journée à vous.

Suzanne"

Ce courriel fait suite à la découverte par Suzanne de l'évocation du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe sur le site de la Chaslerie.

Il m'a semblé utile de le diffuser ici car il rappelle les cruautés de l'Histoire. Tout n'est pas toujours rose sur cette Terre...
Marie-Françoise LAURENSOU
rédigé le Lundi 31 Mai 2010
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Instruisons-nous ! La décoration du lys récompensait les troupes de la garde nationale de Paris (ordonnance du 26-4-1814), ainsi que certains officiers de santé. A partir du 9-5-1814, son attribution fut étendue à l'ensemble de la garde nationale de France ainsi qu'aux foncionnaires de diverses administrations, aux notables, aux membres de la députation, etc.. donc assez largement distribuée. Sous Louis-Philippe, l'ordonnance du 10-2-1831 officialisera la disparition de ce symbole monarchique. Je tiens à votre disposition une information plus vaste sur ce sujet.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 31 Mai 2010
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@ Marie-Françoise LAURENSOU :

Bravo pour ces premiers résultats !

J'ignorais l'existence de cette nourrice de "Lou néné de la reyne Jane qui ha chuchat lèyt de paysanne". Je relève que les descendants, manifestement madrés, de cette plantureuse béarnaise n'hésitaient pas à faire suivre leur nom, en temps utile, de la devise "Sauvegarde du Roi".

Je lis aussi que la mère du futur Henri IV le mit au monde "en chantant 'nouste Daume deu Cap dou pount adjudat-me en aqueste hore'. En l'embrassant son grand père lui frotta les lèvres avec de l'ail et lui fit sentir une coupe de vin; le bébé bougea la tête et le grand père s'écria 'tu seras un vray biarnois'. Il n'accepta que la 8ème nourrice Jeanne Fourcade épouse Lassensàa de Billère."

Encore dans sa carapace de tortue, "nousté Henric" avait déjà, on le voit, un goût très sûr !
Hier à Caen, j'ai revu Bernard DESGRIPPES, dont l'ouvrage sur les manoirs du Domfrontais est une utile mise à jour, notamment grâce aux photographies, d'un ouvrage original et de qualité paru au 19ème siècle (sous la plume de LASSEUR, je crois).

Comme moi, il assistait à la soutenance de thèse (ancien D.E.A.) de Sébastien WEIL. Ce dernier, présentant ses recherches sur le Domfrontais de 1650 à 1850, a obtenu du jury présidé par le Professeur MORICEAU, la mention très bien et la note de 18 sur 20. J'étais heureux d'être le témoin de cet exploit que nous avons fêté comme il convient.

Bernard DESGRIPPES m'a signalé à cette occasion être en possession de photographies sur verre représentant des manoirs du Domfrontais, dont la Chaslerie. Comme je suis toujours à la recherche de vues de la Chaslerie antérieures à 1884, cette information m'a intéressé. Il m'a aussi déclaré détenir de vieilles cartes postales de la Chaslerie que je ne connais pas puisque, comme il le sait, toutes celles qui me sont passées entre les mains sont reproduites sur la "Photothèque" du site.

Bernard DESGRIPPES semble cependant faire quelques difficultés à me montrer ces vieilles images, nouvelles pour moi.

Pour tâcher de justifier ses réticences, à mes yeux un peu étranges, il m'a déclaré que, lors d'un contact que j'aurais eu avec les parents de sa compagne, il y a une quinzaine d'années, je leur aurais vivement déplu ; or, je ne me souviens pas avoir eu l'honneur de rencontrer ces estimables personnes ; il paraît que j'aurais refusé de leur acheter de vieilles poutres que j'aurais déclarées "pleines de clous" (mais, si j'ai bien compris, ces poutres auraient depuis fini au feu, ce qui pourrait d'ailleurs, me semble-t-il, confirmer rétrospectivement, si nécessaire, mon appréciation d'alors). Donc la compagne de Bernard DESGRIPPES, que je ne crois pas avoir le grand avantage de connaître, refuserait de recevoir à leur domicile un "malotrus" de mon espèce.

Voici, on en conviendra, une information fort importante et à traiter comme telle, même si elle peut, selon les points de vue, sembler brute de décoffrage ou, au contraire, quelque peu réchauffée. De mon côté, on se doute que je suis toujours heureux de recevoir des leçons de politesse ou de maintien venant d'experts en ces matières, puisque, comme je le professe par ailleurs, il n'y a pas d'âge pour apprendre (par exemple, j'aimerais aussi savoir, tant qu'on évoque la bienséance, pourquoi l'auteur contemporain, dont je parle en introduction à ce billet, ne cite nulle part dans son ouvrage, non pas la dette énorme et évidente qu'il a à l'égard du dénommé LASSEUR, mais le nom seulement de ce dernier...).

Cette information paraît cependant refléter un certain état d'esprit déjà observé, à l'époque où j'avais encore plaisir à cotoyer l'auteur contemporain en question parmi des personnes que, désormais, j'évite volontiers. On aura compris qu'il s'agit là des jaloux, tout simplement, et plus particulièrement parmi ces derniers, de ceux qui sont en outre connus pour être friands de ragots et pour aimer par dessus tout essayer de se donner quelque importance en les colportant parmi leurs relations.

Bien entendu, chacun est libre d'interpréter cette affaire comme il l'entend. Quant à moi, il me semble que, si un visiteur du site pouvait aider à ce que ne soient pas bloquées, ici ou ailleurs, des documents éventuellement utiles, nous serions plusieurs à lui en être reconnaissants.
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@ Sébastien WEIL :

Merci d'avoir eu l'attention de déposer à la Médiathèque de Domfront un exemplaire de votre travail original et impressionnant par son volume et son ampleur. C'est une excellente idée de permettre ainsi à tous les amateurs d'accéder facilement à des informations précieuses, au moins pour eux.

Dans un ordre d'idées comparable, j'assistais hier à l'assemblée générale annuelle de l'"Association pour la restauration du château de Domfront", sous la présidence de Jean-Philippe CORMIER. A cette occasion, les participants ont marqué leur vive préoccupation devant l'incurie manifeste du maire actuel de Domfront pour des peintures murales très anciennes qui ont été déposées de Notre-Dame-sur-l'Eau. Ce modeste fonctionnaire de l'environnement, revenu de Paris pour se faire élire, laisse en effet ces précieux vestiges se dégrader rapidement, sans aucun égard pour ce qu'ils représentent pour l'histoire locale. L'un des participants à l'A.G., M. SUSONG a émis l'idée que ces objets soient retirés de la garde du maire et confiés à la conservation départementale des objets d'art.

De mon côté, j'ai demandé s'ils ne devraient pas plutôt rester à la disposition des touristes et amateurs du Domfrontais, par exemple en les confiant à un propriétaire de monument historique privé du secteur, à charge pour ce dernier d'en assurer la garde, la conservation et la présentation au public.

On pourrait d'ailleurs envisager de procéder de même pour le gisant de LEDIN, actuellement en dépôt à Notre-Dame-sur-l'Eau, c'est-à-dire sans garde, donc accessible à n'importe qui. Dans le calcaire de cette statue unique dans l'Orne, des barbares creusent des trous qu'ils élargissent de temps à autre, au gré de leur imbécillité mortifère.

L'auteur contemporain que j'évoquais ici il y a une semaine avait fait passer des annonces sur eBay pour vendre des photographies anciennes de la Chaslerie. J'observe que ces annonces viennent juste de disparaître, sans que j'aie pu voir ces images. Quelle curieuse coïncidence, n'est-ce pas ?

Il est certes possible que ces lots aient subitement trouvé enchérisseur, alors qu'ils étaient en rade depuis trois mois. Mais il se trouve que toutes les annonces passées par le même collectionneur ont disparu concomitamment. Donc cette hypothèse paraît peu probable.

Serait-ce donc là une nouvelle contribution de ce recalé du suffrage universel à la diffusion de la connaissance de l'histoire du Domfrontais ?

On espère du moins que le procédé ne fasse pas école ou, pour être encore plus précis, que lui ne soit pas plagié.
Je cherche toujours à donner un certain rythme aux travaux de la Chaslerie. C'est un bon moyen pour entretenir une saine émulation entre les artisans et mes employés.

Ainsi, dans la perspective de la venue de TF 1 dont on a été avisés (comme raconté dans la rubrique "Sujets divers") avec un très bref préavis, j'avais demandé à Pascal MAIZERAY de "mettre le paquet" pour avancer dans le dallage des plateformes en cours, et à l'équipe de Roland BOUSSIN de réviser les couvertures non encore restaurées et dont les ardoises se détachent lors des coups de vent. Ils ont fait le nécessaire. En particulier, Pascal est arrivé deux jours de suite sur le chantier aux premières lueurs de l'aube, pour profiter de la température encore fraîche. De son côté, Bernard a coupé l'herbe aux abords immédiats du manoir et aussi en bordure de la départementale. C'était nickel. Je les en remercie.

La prochaine grande étape que je leur ai signalée sera assurément le 26 juillet prochain, en vue de la fête qu'on commence à organiser (voir "Vie de l'association"). Il faudrait alors que l'équipe de Roland BOUSSIN ait achevé son intervention sur la charretterie et que le sol de cette dernière ait pu être restauré par Pascal. Ceci pose la question de la date de réalisation du drainage de la cave, puisque ce dernier débouchera dans le drainage à prévoir de la charretterie. J'ai le souci de ne pas défoncer la pelouse avant le pique-nique du 26 juillet.

L'étape suivante sera le dimanche des "journées du patrimoine" de 2010. J'ai demandé à Roland FORNARI d'avoir fabriqué et installé à cette date les grilles que je lui ai commandées pour la façade Est du manoir. Il est actuellement débordé et tarde à me soumettre ses plans pour la grille qui sera implantée sur le mur entre la chapelle et le manoir, au passage entre l'avant-cour et la terrasse. J'ai souhaité quelque chose de beau et qui mette en évidence l'écu des LEDIN. Il y réfléchit encore.

D'ores et déjà, je pense à planifier les travaux à venir sans omettre mes perspectives fiscales, sujet qui pourrait être mouvant dans le contexte d'austérité qui se développe actuellement. Pour les journées du patrimoine de 2011, j'aimerais avoir restauré (terrassements et plantations), l'allée principale de la Chaslerie. Je viens d'étudier les textes et je n'y ai vu nulle part l'obligation de déposer une demande de permis pour une restauration d'allée. J'interroge donc les experts de "la Demeure Historique" pour en avoir le coeur net. Il y aura peut-être lieu que je demande à Anne CHEVILLON, l'architecte des bâtiments de France, ce qui précisément lui a fait me recommander de me soumettre à cette formalité. Je vais devoir aussi collationner des devis pour ces travaux afin de monter un dossier de subvention, s'il reste encore des crédits dans les comptes de l'Etat.

Très mauvaise nouvelle : lors de sa dernière visite ici (pour l'enregistrement de TF 1), Roland BOUSSIN m'a signalé l'apparition d'un champignon suspect à l'intérieur de la pièce qui nous sert actuellement de cuisine, c'est-à-dire au rez-de-chaussée du colombier. Je n'y avais pas prêté attention jusque là. J'ai envoyé ce matin un mail, avec photos, à Anne-Marie RUSIG, mon professeur de mycologie à Caen, en lui demandant son avis. Voici sa réponse : "C'est de manière malheureusement bien particulière que vous continuez à vous intéresser à la mycologie car d'après les photos, je pense reconnaître la mérule (Serpula lacrimans) qui est un champignon lignivore redoutable qui se nourrit de la cellulose du bois. Il se développe rapidement jusqu'à 10 cm par semaine dans des conditions favorables : humidité associée à l'obscurité et à une mauvaise ventilation. Il s'attaque aux bois et aussi aux maçonneries. Sans vouloir être trop alarmiste, cela peut devenir dramatique pour votre habitation. En principe, l"éradication de ce champignon est réglementée. Seules des sociétés spécialisées ("diagnostics et expertises" souvent également spécialisées dans la lutte contre les termites) peuvent intervenir. Dans un premier temps, vous pouvez tenter de ralentir sa prolifération en assurant une ventilation suffisante dans le bâtiment. Sur Internet vous trouverez les références sur ces sociétés qui utilisent des traitements à base de fongicides. Le site du CTBA est intéressant. Il y a également beaucoup d'informations diverses sur la mérule."

Il n'y a en fait qu'une société habilitée à traiter la mérule dans la Basse Normandie et les autres départements limitrophes de l'Orne. Elle est basée dans la Manche. Je les ai contactés et ils ont immédiatement répondu. Ils doivent passer très prochainement pour voir ce qu'il en est et préparer un devis.

1 - Le compte à rebours pour les festivités de la Sainte Anne (dans deux semaines) a commencé.

J'arrose l'herbe brûlée par la sécheresse devant le manoir en espérant qu'elle aura le temps de reverdir pour le 25.

Les couvreurs ayant fini leur tâche sur la charretterie, Pascal en a, sur 15 à 20 centimètres d'épaisseur, recouvert le sol d'un mélange de gros gravier et de terre battue. En séchant, celle-ci craquèle beaucoup mais Pascal me dit que ce n'est pas un problème. Devant le préau, il dalle en ce moment le sol, afin de réaliser une plate-forme, légèrement inclinée vers l'extérieur et de 2 mètres de large. Maxime l'assiste dans ce travail.

Il reste encore à évacuer des matériaux de construction épars derrière ce bâtiment et à aménager un glacis de terre au pied de son pignon Est. On compte sur Bernard pour s'acquitter de ces tâches dès qu'il voudra bien réapparaître ici.

2 - L'expert HUMIDITEC, contacté le 6 juillet dernier (comme relaté ici), est passé dès ce matin à la Chaslerie pour contrôler l'état sanitaire des bois et des maçonneries des bâtiments.

J'ai montré tous les endroits où des champignons lignivores avaient pu apparaître, dans chacun des bâtiments du manoir (à l'exception de la chapelle et de la charretterie où, manifestement, il n'y a pas de problème). Nous sommes montés dans les étages là où il y en a.

Les nouvelles sont très rassurantes. Dans la cave, les traces blanches résultent de fientes du hibou qui y niche, ce qui est sans risque. Dans le colombier, un traitement à base de fongicides est à prévoir ; il pourra être réalisé d'ici deux ou trois semaines. Dans la ferme, un traitement pourra être appliqué mais la situation est d'ores et déjà sous contrôle. Ailleurs, rien n'est à signaler.

Je remercie bien évidemment Roland BOUSSIN et Anne-Marie RUSIG pour m'avoir alerté et conseillé utilement dans la résolution de ce problème.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 16 Juillet 2010
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1 - @ Suzanne LEPERS :

Ce sont bien les 22 dernières secondes du reportage qui sont consacrées à la Chaslerie, dont le nom est prononcé par la journaliste à la fin de la séquence.

On commence par une vue prise de l'intérieur de la cour (c'est là qu'on m'aperçoit, très fugacement). Suivent les vues de la façade Sud de la cour qui ne vous ont pas échappé. Puis vous apercevez les couvreurs en train de poser des tuiles sur la charretterie (non illustrée à ce jour sur ce site internet), avec la chapelle à l'arrière-plan. Enfin, on termine sur une image de la nouvelle statue de Sainte Anne.

Je ne sais pas s'il est possible de se procurer les chutes du reportage qui n'ont pas été incluses dans la séquence. J'imagine que non.

Ce que je peux vous avouer, c'est que, pour ce qui concerne mon interview, vous ne perdez rien. Il m'apparaît finalement que la journaliste avait en tête une idée précise de ce qu'elle attendait de moi. Elle ne m'en avait pas clairement prévenu, du moins à mon avis, de manière, j'imagine, à ce que mes réponses gardent leur spontanéité. Donc, pendant que le caméraman filmait, elle m'a questionné en lisant ses questions. Il y en avait 3 ou 4 mais, en fait, aucune ne m'intéressait, ce qui a dû se ressentir à l'image. Car, quand un interlocuteur a le malheur de me barber, je ne sais pas le dissimuler.

Elle voulait me faire dire, si je comprends bien "a posteriori", que l'intervention des artisans d'art permet de développer le tourisme. Or, même si cette idée était exacte (ce qui me paraitrait pour le moins discutable), elle ne correspond pas à mes préoccupations de maître d'ouvrage. Je restaure en mettant l'accent sur ce que j'appelle "la manorialitude", c'est-à-dire ce qui exprime et exalte l'âme du lieu. Ensuite, les touristes suivent ou ne suivent pas, ce n'est pas mon objectif premier. Si je fais appel à des artisans d'art, c'est d'abord par souci d'authenticité et par recherche de la beauté.

Or un esthète n'est pas forcément rassembleur, c'est là une autre logique pour lui, secondaire à ses yeux. Ainsi, comme vous le voyez, mon discours n'est sans doute pas politiquement correct. Mais qui s'en étonnera, parmi ceux qui me connaissent ?

2 - Je complète cette réponse en donnant les autres raisons qui me font conclure que, pour ce qui me concerne, le reportage, tel que retransmis, était excellent.

D'abord, on voit bien la Chaslerie et la statue, ce qui était mon but premier, en acceptant ce reportage. Un passage au 20 heures de TF 1, c'est quand même un grand coup de projecteur et une belle reconnaissance et beaucoup en voudraient autant !

Deuxièmement, cette émission intervient au meilleur moment dans le cadre de mon "plan com" en vue des festivités de la Sainte Anne 2010 (voir rubrique "Vie de l'association").

Troisièmement, je vous laisse imaginer la tête qu'auraient pu faire, en me découvrant souriant et bronzé à l'écran, les courtisans qui ont choisi de me laisser "en instance d'affectation" depuis bientôt douze ans.
Après les festivités de la Sainte Anne, la vie reprend son cours normal sur le chantier.

Pascal, qui sera encore aidé par Maxime pendant 4 semaines, a bien l'intention de finir bientôt les maçonneries du fournil de la ferme (achèvement des murs pignons et restauration du four). Il est probable qu'ensuite, il travaillera au drainage extérieur de la cave.

Bernard aura pour tâche principale, durant les prochaines semaines, d'arroser les arbres qui souffrent le plus de la sécheresse, notamment le jeune séquoïa au centre d'un cadran celtique, les hêtres des allées autour du manoir et les jeunes pommiers proches de la départementale. Pour ce faire, il utilisera la citerne que vient de réparer Maxime et pompera l'eau nécessaire dans le Beaudouët. Il faudra également qu'il coupe les "chardrons" près de la départementale et qu'il commence, notamment si la sécheresse cesse enfin, à couper l'herbe dans les plantations au Sud du manoir.

Quant à Roland FORNARI, le forgeron d'art, il vient de me prévenir que, pour les prochaines Journées du Patrimoine, il ne pourrait avoir posé la grille commandée pour le passage dans le mur entre le manoir et la chapelle. Il a en effet trop de travail en ce moment. Pour moi, ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour des raisons fiscales qu'il serait fastidieux d'évoquer ici (tenant au très probable relèvement prochain du taux de la T.V.A. sur les travaux qui y sont soumis, ce qui n'est pas le cas des travaux confiés à cet artisan).

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Juillet 2010
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Hier soir, chez nous à Paris, nous avons fêté le 28ème anniversaire de W.F. en présence de ses grands-parents, les parents de Carole, Marc et Muriel CHASTEL,

de ma mère, Simonne FOURCADE (ne pas oublier les deux "n", s'il vous plaît !),

du neveu de Carole, Florent BELIN et, surtout, de... Caroline GRANT

P.S. : Courriel reçu ce matin de Thibaud, qui n'avait pu être des nôtres, car bloqué en Suisse par son travail :
"Merci pour les photos !
Ca n'a pas ete trop difficile pour Caroline de se retrouver avec toute la famille ?
Une petite question au passage : Florent Belin etait simplement pas rase ou il se prend pour d'Artagnan ?"
Ma réponse : "Mon grand, tu leur demanderas !" (C'était en effet la première fois que Caroline affrontait le parti adverse...).
Suzanne LEPERS
rédigé le Vendredi 30 Juillet 2010
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Merci, cher Pierre-Paul, pour les photos qui m'ont permis de faire connaissance avec votre famille.
Regrets de n'avoir pas bien vu SimoNNE (je ne mettais qu'un N, elle m'avait dit que VOUS n'en mettiez qu'un !!!).
L'ordinateur c'est formidable et je regrette que Simonne ne s'y mette pas !
Une remarque : en tapant Simonne, le nom est souligné de rouge, pour signaler une erreur : d'orthographe!!!!
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Juillet 2010
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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@ Suzanne LEPERS :

L'histoire des deux "n", c'est simplement une façon pour moi de taquiner ma mère. D'ailleurs, ça marche à tous les coups...

Elle préfèrerait en effet se prénommer Simone. Mais il y a eu, semble-t-il, une faute d'orthographe à l'état-civil, le jour de sa naissance. Trop d'émotions, sans doute...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 31 Juillet 2010
Désultoirement vôtre !
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Les visiteurs du site n'ont pas encore réagi à mon message précédent sur ce blog. Tant pis, je me lance !

La 1ère question à laquelle je peux penser est : "Pourquoi et comment votre épouse et vous êtes-vous devenus propriétaires d'un monument historique ?"

Réponse : Nous avons consacré pratiquement tous nos week-ends pendant une année, en 1990, à parcourir la France à la recherche d'un monument historique à acheter. Nous aimions feuilleter les magazines comme "Demeures et châteaux" et nous prenions rendez-vous sur la base des photos de propriétés à vendre qui y étaient présentées. Les agents immobiliers spécialisés avaient fini par nous connaître.

Les raisons de cette recherche étaient multiples :
- d'abord, j'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour l'architecture et la construction ; enfant, je passais de longues heures en vacances à rêver devant les cours reliés de mon grand-père FOURCADE et sur ses notes manuscrites et dessins d'architecture à l'"Ecole centrale des arts et manufactures" vers 1920 ; j'aimais aussi sentir l'atmosphère des chantiers, y compris les plus gros comme le chantier du Parc-des-Princes à Paris qui a été construit sous les fenêtres de l'appartement de mes parents et où j'aimais me promener le week-end après en avoir escaladé les clôtures, parfois en y entraînant mon père ; plus tard, à Polytechnique, j'ai suivi l'enseignement non conventionnel d'un architecte, Auguste ARSAC, qui venait de réaliser le nouveau pont de l'Alma à Paris et qui nous projetait des diapositives de batisses rurales des différentes régions de France, en en commentant les matériaux, comme le pisé, d'une façon que je trouvais tout-à-fait captivante ; de son côté, mon épouse avait pu apprécier l'importance d'une maison de famille (dans son cas, en Beaujolais) pour maintenir des liens puissants entre fratries à travers les décennies ;
- ensuite, il nous paraissait temps de donner enfin des racines locales à nos fils qui avaient alors 12 et 8 ans ; j'avais en effet souffert de ne pas en avoir eues puisque, du fait des professions de mes parents (officier et enseignante), j'avais constamment déménagé dans mon enfance, ne pouvant ainsi développer de relations durables avec des enfants de mon âge ; je souhaitais donc leur éviter une enfance trop solitaire, comme celle que j'avais connue ;
- un troisième motif fort tenait au fait qu'à l'époque, je dirigeais à Paris une équipe, au demeurant remarquable, de "golden boys" dans une société de bourse ; autant dire que, dans mon métier, mon horizon temporel avait du mal à dépasser la semaine, ce qui était à la fois grisant, sans doute, mais aussi frustrant ; l'achat d'un monument historique, entraînant des travaux à horizon, le plus souvent, de 150 ans au moins, me permettait donc de rééquilibrer opportunément mon existence. Voilà, je crois, l'essentiel, des raisons de l'achat.

Nous avions, avant de nous lancer dans cette quête, ou très rapidement sur la base des premières visites, défini nos critères de choix :
- la propriété ne devait pas se trouver à plus de 250 km de Paris, de façon à nous permettre de nous y rendre en voiture le week-end ;
- le budget à consacrer à l'achat ne devait pas dépasser le prix d'un appartement à Paris ; en revanche et curieusement, nous n'avions pas réfléchi au budget des travaux, considérant sans doute que l'intendance suivrait et qu'il serait toujours temps d'adapter leur rythme à nos possibilités financières à venir, c'est-à-dire à trouver...
- après divers déboires de voisinage que nous avions connus à Paris alors que j'y agrandissais notre appartement - toujous le goût des chantiers... -, nous ne voulions pas courir le même risque pour notre résidence secondaire ; donc nous visions les monuments entourés de 5 à 50 hectares de terrains ;
- enfin, je me défiais des bâtiments du 18ème siècle, considérant que leur architecture classique imposerait un mobilier coûteux, dont nous n'avions pas le moindre ployant, et craignant que leurs trop nettes symétries ne me lassent rapidement ; en plus, en histoire et en littérature, j'avais toujours été attiré par le 16ème siècle, à cause d'Henri IV (dont on prétend descendre dans ma famille, mais "de la cuisse gauche"), des poètes de la Pléiade et aussi de Rabelais tout particulièrement.

La première fois où j'ai vu la Chaslerie, c'est entre Noël 1990 et le jour de l'an suivant. J'avais laissé Carole se reposer chez mes beaux-parents à Villers-sur-Mer et j'avais pris la route seul. La Chaslerie est constituée d'un ensemble de bâtiments édifiés autour d'une cour fermée et on y accède par un chemin qui descend. Avant même d'entrer dans la cour, alors que je me trouvais devant la double porte cochère et piétonnière, j'ai dit à l'agent immobilier, Joachim de NANTEUIL, que cette propriété m'intéressait et que je lui ferais une offre. C'était, on en conviendra, une très mauvaise façon, d'entamer une négociation mais le coeur avait parlé. J'avais en effet été sensible au fait que, telle que je la découvrais, la Chaslerie était, à l'évidence, "dans son jus". Les erreurs de restauration - mauvais dessin de fenêtres récemment percées, usage abusif de mauvais matériaux comme le ciment, carrelages de qualité médiocre et mal choisis - m'y paraissaient évidentes dès le premier tour des lieux ; je sous-estimais le mauvais état général de la propriété à l'époque ; mais c'est son atmosphère qui m'avait immédiatement séduit : oui, malgré toutes ces erreurs manifestes, la Chaslerie avait bel et bien à mes yeux une véritable "gueule d'atmosphère" !

Donc, j'ai immédiatement engagé la négociation. Six fois déjà, cela m'était arrivé au cours de la même année, y compris pour des propriétés qui sortaient largement de l'épure que nous nous êtions fixée ; je me rappelle avoir ainsi fait des offres :
- pour un château qui avait appartenu à un seigneur surnommé "le roi des Pyrénées" (notre premier critère, la distance, avait alors volé en éclats),
- pour le très séduisant château natal de Fénelon http://www.best-of-dordogne.tm.fr/sites/chateaux/fenelon/francais/fenelon.html (là, c'était le budget qui était explosé),
- ou encore pour Château-Bodeau http://willi.eide.pagesperso-orange.fr/chtbdrgt.htm, le château plein de charme mais immense (300 ha, de mémoire, de terres et d'étangs libres de toute occupation) où allait être tourné l'excellent film "Tous les matins du monde" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tous_les_matins_du_monde).
Mais jamais encore jusque là, nous n'avions trouvé d'accord avec les vendeurs.

A la Chaslerie, l'accord a été conclu dès le 15 janvier 1991. C'était, je m'en souviens, le jour où expirait un ultimatum de l'ONU à Saddam HUSSEIN qui venait d'envahir le Koweït (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_guerre_du_Kowe%C3%AFt). Le risque de guerre mondiale apparaissait patent et l'on entendait déjà les bruits de bottes avant le lancement, dès le lendemain, de la campagne "Tempête du désert". Mon dernier argument pour essayer d'emporter l'accord des vendeurs était ainsi : "Que ferez-vous si un Mig de Saddam s'abat sur la Chaslerie ?"

2ème question : "Comment apprivoise-t-on un monument historique (au sens du "Petit Prince") ?"

Réponse : Vous posez là, me semble-t-il, une vraie question, et vous la posez en très bons termes à mon sens. (De tels compliments ne me coûtent rien, évidemment, d'autant que le lecteur a bien noté que c'est à moi que je les fais...).

Un monument historique, c'est en effet le plus souvent un bâtiment très ancien, construit avec soin, un révélateur de pans de l'Histoire (avec un H). C'est une masse dans un paysage, l'expression d'un terroir. Il faut le considérer d'abord avec le recul nécessaire.

A la Chaslerie, la date la plus ancienne, sculptée dans le granite, est 1598. Ceci ne veut pas dire que certaines parties ne sont pas plus anciennes encore, j'ai diverses raisons de le penser. 1598, donc il y a plus de 4 siècles. Même en supposant que chacun des propriétaires successifs de la Chaslerie l'a détenue 25 ans, cela ferait pour moi pas moins de 16 prédécesseurs. Or Carole et moi ignorons à peu près tout de ces personnages, nous ne disposons que des bribes d'informations sur la plupart d'entre eux et ne connaissons le portrait que du père de notre vendeur, enterré dans la chapelle du manoir en 1963...

1598, c'est l'année de l'Edit de Nantes qui marqua la fin d'une période de grande insécurité en France. Il est probable qu'un manoir antérieur à celui que nous connaissons avait été rasé à la Chaslerie au début de la guerre de Cent-Ans, voici environ 650 ans. La Chaslerie a connu, bien sûr, la Révolution ; elle a alors été vendue comme Bien National. Si les armes de la famille antérieurement propriétaire n'ont pas disparu de ses murs, c'est qu'elles étaient sculptées dans du granite, et surtout protégées par la fermeture de la cour. En 1884, le logis de la Chaslerie, touché par la foudre, a brûlé toute une nuit. Pendant le dernier conflit mondial, la Chaslerie a été utilisée comme garage par les Allemands qui y réparaient leurs tanks. A la Libération, les Américains, survolant le site, ont fait tomber par mégarde une bombe qui a explosé dans son allée principale.

Face à de telles circonstances, la vie des propriétaires d'aujourd'hui n'est que peu de choses, assurément, quelles qu'en soient les péripéties.

Outre l'histoire, la masse physique de la Chaslerie pose, bien entendu, un problème d'appropriation. Je me rappelle ainsi ma première nuit dans ce manoir, juste après avoir signé l'acte d'achat, en juin 1991. J'étais seul et avais installé mon unique mobilier, un lit de camp, dans la chambre principale, du moins celle qui avait été réhabilitée après l'incendie de 1884. Pendant toute la nuit, je n'ai guère fermé l'oeil, continuellement inquiété par les bruits de grosses bestioles inconnues que j'entendais marcher, courir, sauter, ramper dans le comble juste au-dessus de ma tête. La Chaslerie n'avait en effet plus été occupée depuis une douzaine d'années et une foule d'animaux à poils ou à plumes et de plantes rampantes ou grimpantes n'avaient pas manqué d'y établir leurs quartiers. Par la fenêtre sous une lune que je n'avais jamais vue aussi grosse, j'apercevais la tour Louis XIII et son volume considérable et, souvenir de quarts de nuit oblige, me constatais à la barre désormais d'un cargo désert, «seul et démuni, comme un homme au bord d'un océan qu'il prétendrait franchir à la nage».

Au départ en outre, nous ne connaissions personne par ici. Et l'on prétend que les Normands sont gens méfiants à l'égard des "horsains".

J'étais pour ma part totalement ignare des choses de la campagne. Je m'étais ainsi équipé d'une toute petite tondeuse auto-portée et j'imaginais qu'elle suffirait à entretenir les 5 premiers hectares de terrains alentours. Je croyais en effet, en arrivant de Paris, qu'il suffisait de tondre l'herbe une fois par an pour être débarrassé de cette corvée. Je peux dire que mes voisins ont bien ri quand je leur ai fait part de mon incrédulité après avoir découvert que, par exemple, les fougères poussaient parfois de 20 centimètres par semaine et que mon beau travail d'un week-end à me casser les reins sur mon mini-engin se trouvait à recommencer 15 jours ou 3 semaines plus tard...

Le simple fait de ne pouvoir au début venir ici que le week-end, alors que nous ne connaissions bien sûr aucun artisan dans le secteur, ne facilitait guère l'organisation des travaux. J'ai alors découvert qu'il n'était pas facile de prendre place dans l'agenda compliqué des entrepreneurs ruraux du bâtiment. Au moins, cela nous aura permis de ne pas avancer trop vite au départ et de prendre le temps de découvrir petit à petit la Chaslerie et les techniques de restauration de tels monuments.

En 1998, alors donc que le manoir dépassait l'âge canonique de 400 ans, j'ai dû surmonter un important choc professionnel à mon échelle et qui m'a longtemps déstabilisé.

Comme si cela ne suffisait pas, nous avons, dans ce contexte, fortement subi la tempête de 1999 dont un couloir est passé juste au-dessus du manoir, arrachant les poiriers centenaires, transformant en ruine une grange qui venait juste d'être restaurée, décalottant le clocher de la chapelle, faisant parfois accomplir un vol plané de plus de 200 mètres aux tuiles de diverses toitures. Ce fut un choc de retrouver la Chaslerie à ce point martyrisée et mon épouse a même pu, quelque temps, m'en recommander la vente pour échapper à un tel cauchemar. En quelques heures, la restauration de la Chaslerie avait en effet régressé de plusieurs années de labeur, c'était vraiment démoralisant.

Mais nous avons tenu bon et relancé au contraire le chantier. Très vite, dès le printemps suivant, les jeunes pousses ont dissimulé nombre de cicatrices et le paysage alentour est redevenu accueillant même si, au début de l'an 2000, le "krach de la nouvelle économie" fut pour moi une nouvelle source de tracas.

Nous avons alors pu mesurer à quel point la Chaslerie qui, jusqu'alors était avant tout ma "danseuse", pouvait tenir, dans l'adversité, un véritable rôle d'amie. Ma relation à cette propriété s'est alors transformée et approfondie au point que j'ai décidé d'y vivre désormais à l'année, mon épouse étant le plus souvent retenue à Paris par son travail et par nos enfants qui y grandissaient.

Ainsi, pour en revenir à votre question, ce n'est pas tant nous qui avons apprivoisé la Chaslerie que le contraire. C'est bien la Chaslerie qui nous a captés dans ses rets, séduits au point de ne plus guère me relâcher. En vérité, le simple fait pour moi d'être en charge d'un tel projet, quelque peu pharaonique, à un moment critique de mon existence m'a maintenu la tête hors de l'eau. La Chaslerie avait besoin de nous, elle appelait des soins constants, elle nous imposait un rythme de vie qui m'a permis, à lui seul, de panser progressivement mes propres plaies.

Il s'est alors établi entre cette propriété et nous une sorte de relation charnelle qui se poursuit dix ans plus tard et n'est sans doute pas prête à s'arrêter.

Au départ, immédiatement réceptif à son "atmosphère", j'avais donc bien choisi la Chaslerie, autant qu'elle aussi, sans doute, nous avait élus. Sa masse imposante, la rudesse de ses matériaux, la fragilité secrète de son état, son absence de symétries artificielles, son caractère direct mais défensif et sa bonhommie profonde, tout cela me correspondait donc bien et se présentait en temps utile dans nos existences.

Donc pour conclure l'histoire de cette relation, "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", comme dans les meilleurs des contes enfantins...

3ème question : "Dans quel ordre avez-vous choisi de mener les travaux de restauration de votre monument ?"

Reponse : Encore une excellente question, permettez-moi de vous en féliciter de nouveau (pendant que j'écris cela, je marque une pause avant de reprendre la fil de ma narration... Scotchant, n'est-ce pas ?)

Lorsque nous sommes entrés en possession des lieux, la Chaslerie avait tout de la Belle au bois dormant. Bêtes sauvages et plantes vivaces envahissaient tout, les murs extérieurs disparaissaient sous les lierres et les saules quand leurs pierres n'avaient pas servi de longue date à remblayer les chemins du voisinage, les douves avaient pratiquement été absorbées par une glaise envahissante et dissimulées par les mauvaises herbes, le fermier avait transformé la chapelle en corral pour le plus grand confort de ses vaches ou arraché des pans de mur en frôlant délicatement les bâtiments avec ses engins pétaradants, nombre de couvertures étaient finement ornementées de vieilles tôles ondulées rouillées et bringuebalantes. Bref, nous avions dû disposer partout dans les pièces à vivre de vastes bâches et de profonds seaux pour recueillir une partie des flots que le ciel nous envoyait régulièrement. Lors du dégel une de nos premières années ici, une panne de fuel occasionna pour couronner le tout la mise hors service par éclatement de toute l'installation de chauffage et d'une grande partie des sanitaires.

Face à un tel panorama, l'urgence dictait certes sa loi implacable. Il s'agissait d'abord de refermer les plaies les plus béantes, comme sur le fournil ou la cave, et de stopper les hémorragies les plus critiques comme sur la chapelle dont un simple coup de vent aurait désormais pu consommer la ruine alors que ses ardoises avaient progressivement acquis la consistance du carton.

Mais le fond primesautier de mon caractère a trouvé aussi à s'exprimer lorsque j'ai mené à bien une série de petites opérations dont aucune n'était indispensable mais dont l'accumulation au fil du temps a fini par redonner à la Chaslerie ce que l'on pourrait appeler - merci Ségolène ! - une pleine et entière "manorialitude". Ainsi, le dôme à l'impériale de l'entrée de la cour a fait l'objet d'une restauration magistrale de la part d'un couvreur aux gestes très précis ; 10 épis de faîtage ont été rétablis aux angles des toitures avant même que les couvertures ne soient restaurées, reprenant ainsi la tradition d'une industrie locale qui avait périclité peu après le début du 20ème siècle ; des boules de granite ont été sculptées et reposées au sommet des conduits de cheminée (dans le temps, elles servaient à éloigner les agents du fisc mais ceci ne marche plus depuis belle lurette...) ; une série de grilles forgées à l'ancienne est venue redonner au manoir son aspect initial de maison-forte ; un bloc d'une tonne de granite a été sculpté par "un des meilleurs ouvriers de France" afin de meubler une niche extérieure de la chapelle, sans doute vide depuis deux siècles, etc...

Me conduisant comme une sorte de "despote éclairé" ou comme un monarque édictant des priorités "selon (son) bon plaisir", j'ai en fait opté, depuis bientôt 20 ans, pour la remise en état des gros-oeuvres et des abords avant de passer à tout ce qui concerne le confort intérieur. Bien sûr, il en a coûté à mes proches qui ont dû, pendant toute cette période dont on commence à peine à sortir, se contenter d'un confort intérieur pour le moins frugal : aucun chauffage moderne sauf dans un seul cabinet de toilettes, aucun cabinet d'aisance sauf en traversant ma chambre à l'étage, une cuisine reléguée dans le colombier de sorte que l'on continue à devoir traverser la cour pour servir et desservir la salle à manger, etc... Je dois dire que ce choix radicalement spartiate en a étonné plus d'un, à commencer hélas par mes fils qui ne trouvaient pas ici le confort minimal dont ils ne pouvaient se passer, semble-t-il...

Pour les observateurs extérieurs, les choses ont vraiment semblé évoluer à partir du moment où, lassé de devoir courir la campagne pour quérir des entrepreneurs indépendants, je me suis décidé à créer une P.M.E. d'un type assez particulier puisque lestée de charges de personnel (au moins un maçon et jusqu'à 5 employés) et de matériel (trois tracteurs, une mini-pelleteuse, une bétonnière, des échafaudages, etc...) mais ne produisant aucun chiffre d'affaires. Dès que notre premier maçon a commencé à rejointoyer les murs (j'ai mesuré que cela avait dû représenter plus de 50 kilomètres de joints), les pierres (un grès ferrugineux difficile à travailler) ont pu de nouveau faire chanter leurs gris, leurs ocres et leurs roux sous le soleil. Alors, le chantier a enfin décollé, le cargo du départ a commencé à déjauger...

Quoi qu'il en soit, au terme d'une phase d'une vingtaine d'années de soins constants, nous avons pu dernièrement inviter la population locale pour fêter avec toute la pompe requise la fin de la phase I du sauvetage de la Chaslerie. Ce fut un grand moment de liesse et de partage au milieu des artisans, avec l'aide notamment du groupe folklorique local "le Trou Normand" qui avait, pour la circonstance, revêtu ses plus beaux atours.

Pour la suite, nous allons peut-être pouvoir enfin commencer à nous intéresser sérieusement aux aménagements intérieurs et à redonner un peu de confort à cet ensemble.

4ème question : "Comment imaginez-vous la Chaslerie dans deux siècles ?"

Reponse : Dans le monde où nous vivons, nous admettons et considérons que "in the long run we are all dead" (http://en.wikiquote.org/wiki/John_Maynard_Keynes). Sur la base de cette hypothèse, tout se calcule désormais en fonction d'"anticipations rationnelles", de sorte qu'un monument historique quasiment improductif de revenus est en soi un défi à la marche inéluctable du temps.

De surcroît, l'histoire des derniers siècles nous rappelle la certitude du retour, à ce genre d'horizon, d'évènements graves de la part des hommes (guerres, révolutions) ou, non moins puissante, de la nature (foudre, tempêtes, séismes).

Toute la question est donc d'arriver à transmettre le flambeau dans des conditions viables, si du moins l'on estime avec nous que, "si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens !"

Deux familles nous ont précédés parmi les propriétaires de la Chaslerie. L'une, les LEDIN, a détenu ce manoir pendant plusieurs siècles, jusqu'à la Révolution. L'autre, les LEVEQUE, pendant près de deux siècles. Nous sommes donc les premiers représentants de la troisième des familles qui ont vécu ici. Les FOURCADE tiendront-ils deux siècles, comme leurs prédécesseurs ? Bien entendu, nous n'en savons rien.

Nous essayons à tout le moins d'intéresser nos fils à ce projet. Plus précisément, nous testons leurs goûts et leurs aptitudes à prendre bientôt notre relais. Nous leur avons ainsi proposé de leur vendre deux dépendances du manoir, à charge pour eux d'en diriger (et d'en financer) la poursuite de la restauration. A ce jour, seul notre aîné a accepté de tenter l'expérience sur la cave ; mais sa vie professionnelle le tient hors de Normandie, donc sa part de travaux tarde à démarrer. Quant au cadet, il est manifestement trop accaparé par son travail pour lever le nez du guidon, du moins pour l'heure... Donc ce n'est pas gagné mais on y pense et on s'y emploie.

Au-delà de nos fils, la future page de l'histoire de la Chaslerie reste entièrement à écrire. Mais, depuis que nous avons vu notre "danseuse" se transformer en amie, nous savons que le pari n'est pas perdu d'avance.

Il faut simplement, pour se lancer dans une telle aventure, retrouver son coeur d'enfant. Or le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
La restauration du fournil de la ferme se poursuit. Le travail est assez lent comme le montre la photo suivante, à comparer à celle du 29/7

Il est vrai que les échafaudages ne facilitent pas la tâche de Pascal et Maxime, d'autant que la maçonnerie comporte un conduit de cheminée qui doit pouvoir rester opérationnel. A cet égard, Carole vient d'avoir la bonne idée de transplanter dans ce fournil l'insert qui ne sert à rien dans mon bureau (au 1er étage de la tour Louis XIII du manoir), pour insuffisance de la longueur du tube d'évacuation des gaz brûlés ; dans le fournil, on pourra l'installer convenablement, d'autant que le four est décentré par rapport au conduit (et même par rapport au bâtiment ainsi que le confirme la photo suivante)


A l'aide des photos dont je dispose par ailleurs, je calcule qu'en 5 jours de chantier où ils n'ont pourtant pas été gênés par une chaleur excessive comme les jours précédents, Pascal et Maxime ont remonté moins de 6 m3 de maçonnerie, certes à double parement et sur une épaisseur de mur de 60 cm, ce qui correspond à un travail soigné.

Au départ, Pascal avait imaginé que la restauration des maçonneries de ce bâtiment prendrait deux mois : il s'était donc bien trompé.