Désultoirement vôtre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 11 Septembre 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
0
Carole et moi avons participé aujourd'hui à une excursion organisée par la "Société des antiquaires de Normandie" à la découverte des châteaux de la guerre de cent ans dans le département de l'Orne :

11 septembre 2011, les ruines du château de Bonsmoulins.

Carole m'a rappelé qu'elle appréciait beaucoup les coussièges :

11 septembre 2011, Carole au manoir de la tour aux Anglais, à Aunou-le-Faucon.

De mon côté, j'ai observé un petit pont franchissant la douve du manoir de la tour aux Anglais à Aunou-le-Faucon ; je me dis qu'il pourrait servir de modèle à celui que j'envisage de rétablir au débouché du canal amont dans la douve Sud de la Chaslerie :

11 septembre 2011, un intéressant modèle de pont, au manoir de la tour aux Anglais, à Aunou-le-Faucon.

Dans la petite église de Bonsmoulins, j'ai remarqué cet autre vestige de temps révolus, un corbillard comme ceux qui circulaient encore en campagne dans ma jeunesse et qui, comme l'on sait, ont inspiré Georges BRASSENS :

11 septembre 2011,

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 12 Septembre 2011
Désultoirement vôtre ! - Fac
0
Pour ceux qui s'interrogent sur le cursus de biologie à la fac de Caen, voici une particularité de la concurrence.

Ceci dit, je trouve que 16,84 de moyenne en 2011, c'est tout de même moins bien que 17,125 en 1969.

Donc... Et donc ! (comme dit l'autre).

Pour ces journées du patrimoine 2011, j'avais espéré que Roland FORNARI aurait enfin posé les grilles promises de longue date. Une fois de plus, il n'a pas tenu le calendrier convenu, ce qui pourrait devenir agaçant.

Il y a un an, de mémoire, j'avais également imaginé que la restauration de l'allée principale du manoir serait bien avancée aujourd'hui. Or, de ce côté-là, rien n'a été fait d'autre que l'entretien courant. J'ai été freiné dans mon élan par la perspective de devoir monter un dossier administratif, ce qui me casse toujours les pieds, et particulièrement lorsque, comme ici, cela paraît complètement incongru.

Je me garderai donc d'imaginer dans quel état je souhaiterais que le chantier soit rendu dans un an. On verra bien. Après tout, nous sommes entrés dans une période de forte incertitude économique. Ce qui est sûr, c'est que programme de restauration de la Chaslerie en sera nécessairement affecté.

La question du choix des tomettes à poser au sol du bâtiment Nord était pendante depuis trop longtemps. Carole ne s'étant toujours pas prononcée utilement, je me suis résolu à tirer sur le stock de matériaux entreposé dans la cave. En l'occurence, j'ai retenu les tomettes jaune pâle de dimensions 16x16 achetées à mon beau-frère Denis dans le Beaujolais, à Moulin-à-Vent précisément. Ce sont les mêmes que celles que j'ai déjà réutilisées dans la chapelle. Elles recouvraient le sol des combles d'un manoir que Denis restaure à sa façon ; c'est dire qu'elles sont d'origine, sans doute de la seconde moitié du 17ème siècle ; surtout, elles ne sont pas du tout usées ; comme elles étaient posées à la chaux, il a été facile de les récupérer sans casse.

L'artisan à qui j'ai demandé de les reposer dans le bâtiment Nord est Claude PRUNIER. Celui-ci me dit que, compte tenu du mode de chauffage du bâtiment Nord par le sol, il ne pourra pas coller ces tomettes à la chaux ; il lui faudra utiliser une colle moderne ; donc, une fois posées, ces tomettes seront irrécupérables. Et dire qu'on appelle cela le progrès...

Dans l'immédiat, aidé de Bernard, Claude PRUNIER trie mon stock avant de nettoyer l'ensemble au kärcher :

17 septembre 2011, le tri et le calibrage des tomettes stockées dans la cave et destinées au rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

Je sais que je ne dispose pas de la quantité suffisante de ces tomettes pour l'ensemble du rez-de-chaussée du bâtiment Nord. Selon mes calculs, il devrait m'en manquer une petite dizaine de m2. Je me réserve donc de demander à FAUVEL de m'en fabriquer d'autres, sans doute d'une autre couleur, ce qui permettrait, le moment venu, de ménager une transition avec la salle-à-manger du logis.

J'ai évoqué hier un visiteur des "Journées du patrimoine 2011" qui a eu l'obligeance de me communiquer des photocopies de deux séries de documents.

Je citerai en premier un extrait de l'"Armorial monumental de la Mayenne" par l'abbé A. ANGOT, paru en 1913 à Laval.

Cet ouvrage reproduit deux écus qui m'intéressent.

D'abord, bien sûr, celui de la taque de la salle-à-manger de la Chaslerie, aux armes des LEDIN. L'abbé ANGOT a aperçu la même taque chez un notaire à Lignières-la-Doucelle mais, malgré toute son érudition locale, n'a pas su l'identifier, ce qui montre sans doute la limite de ce type d'érudition :

Extrait de la page 260 de l'"Armorial monumental de la Mayenne" de l'abbé ANGOT, Laval, 1913.

Cette seconde taque aux armes des LEDIN avait donc abouti non loin de Carrouges, comme la première que nous avons trouvée à Rânes. Comme elle, elle ressemble beaucoup à une taque du logis de Sainte-Marie-la-Robert (ancienne propriété de Marc CHALUFOUR). Tout cela conforte l'hypothèse que ces trois taques auraient été fondues dans l'une des forges de ce secteur, par exemple chez les LE VENEUR à Carrouges ou bien chez les anciens maîtres des forges du Champ-de-la-Pierre (actuelle propriété de la famille d'ANDIGNE). Ce point mériterait d'être creusé.

Je remarque aussi que l'abbé ANGOT estimait que la taque en question avait été fondue au 17ème siècle. J'avais pensé qu'elle était plus tardive car imaginé que la Révolution avait empêché sa livraison. Sur ce point, l'abbé ANGOT avait peut-être raison. Mais cela poserait la question de savoir comment deux taques aux armes des LEDIN auraient pu arriver à des endroits où, semble-t-il, il n'y avait pas de raison légitime liée aux LEDIN qu'elles se trouvent.

L'autre écu que mon visiteur d'hier m'a signalé, cité dans le même ouvrage, répond à la question que j'avais soulevée sous cet onglet-ci, le 27 mars dernier, à propos de son identification :

Extrait de la page 138 de l'"Armorial monumental de la Mayenne" de l'abbé ANGOT, Laval, 1913.

Extrait de la page 138 de l'"Armorial monumental de la Mayenne" de l'abbé ANGOT, Laval, 1913.

La seconde série de documents dont mon visiteur d'hier m'a communiqué la photocopie est relative à une chicaya entre un LEDIN et l'un de ses voisins. Cette histoire vaut en effet son pesant de cacahuètes et je ne suis pas sûr que, depuis quelques siècles, les choses aient beaucoup changé par ici...

Page 242 du numéro du "Pays Bas-Normand", 1963 - n°2.

Page 243 du numéro du "Pays Bas-Normand", 1963 - n°2.

Page 244 du numéro du "Pays Bas-Normand", 1963 - n°2.

Le dénommé Jacques DUPONT dont il est question ici était un graphomane. Là aussi, la situation ne paraît guère avoir évolué, ainsi que ce site ne manque pas de l'illustrer quotidiennement...

Première page d'un article de 49 pages de Jean DURAND de SAINT-FRONT, paru dans le "Pays Bas-Normand", 1969 - n°4.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 20 Septembre 2011
Maçonnerie-carrelage - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
0
Grâce à un antiquaire-brocanteur du secteur (autre que Jean LEMARIE), j'ai été mis sur la piste de beaux granits sculptés à une douzaine de kilomètres au Sud de la Chaslerie. D'après les photos communiquées, il y avait là de quoi récupérer des encadrements de portes et de fenêtres, et même des étagères, pour améliorer la restauration en cours de la ferme de la Chaslerie. Ces photos montrent l'état des lieux avant l'été 2011, c'est-à-dire avant qu'un maçon local n'intervienne sur cette bâtisse :

Non sans mal, j'ai réussi à entrer en contact avec le propriétaire de l'ancien manoir en ruine en question, un gros bonhomme bronzé mais essoufflé, poitrail ouvert sur une chaîne en or, roulant en coupé décapotable Mercedes bicolore (exactement le genre de beauf que j'apprécie, comme vous pouvez vous en douter). Le fait est que ce play-boy sur le retour a réussi à se faire rouler dans la farine dans les grandes largeurs par ce maçon qui, sous prétexte de récupérer les grès, a carrément mis à bas l'édifice et rendu impossible la réutilisation ordonnée des granits. Aujourd'hui, les granits sont en effet ensevelis sous des monceaux de grès auxquels ils sont mélangés sans qu'aucun relevé n'ait été dressé en temps utile.

Une fois encore, que dire devant tant de bêtise, de laisser-aller et d'insensibilité dudit beauf ainsi que devant tant de malignité de son maçon ?

Le 11 septembre dernier, je vous avais demandé à quoi pouvait, selon vous, correspondre la petite tâche rouge au milieu de la terrasse, près du fournil du manoir. L'aviez-vous trouvé ?

Voici la solution.

Désireux de ne pas retarder la restauration du mur Ouest de la douve Nord, j'avais demandé au terrassier, Philippe JARRY, de venir me voir afin que nous définissions ce que j'attendais de lui. La petite tâche rouge en question, de même qu'une autre déposée de l'autre côté de la douve, était sensée redonner l'alignement du mur, donc l'axe des terrassements à entreprendre.

Philippe JARRY a profité du temps redevenu clément pour commencer son ouvrage. Voici d'abord la vue de son chantier à partir de la terrasse. Il est clair qu'en l'espace de deux semaines, le panorama a beaucoup évolué :

23 septembre 2011, le chantier de la douve Nord aperçu de la terrasse en regardant vers le Nord.

Je suis descendu dans la douve pour constater la profondeur de ces terrassements :

23 septembre 2011, les travaux de Philippe JARRY vus du fond de la douve Nord.

C'est assez vertigineux :

23 septembre 2011, le fournil du manoir vu du fond des terrassements de la douve Nord.

Hélas, je ne suis pas assez calé pour reconnaître les diverses couches géologiques que l'on observe là, en particulier la couche inférieure noire, de l'argile molle dont l'aspect me rappelle l'ardoise broyée (sur la photo suivante, mes clés donnent l'échelle) :

24 septembre 2011, peut-être de l'ardoise dans quelques millions d'années ?

En fait, Philippe JARRY est loin d'avoir terminé sa part du chantier. A ce jour, il n'a dégagé que la partie Sud de la fosse nécessaire pour les travaux de restauration. Il a cependant creusé une voie d'accès en pente au bas du chantier, afin de permettre aux maçons d'y amener leurs pierres (c'est dans cette voie provisoire qu'il a garé sa pelleteuse) :

23 septembre 2011, le passage vers le bas du chantier de la douve Nord.

Une fois que Philippe JARRY aura achevé son intervention, Igor et Valentin devront couler les fondations de béton armé qui assiéront désormais le mur restauré. Il ne faudra pas attendre, de crainte que le mauvais temps ne transforme trop rapidement ce chantier en bourbier.

Dans un deuxième temps, les maçons devront aller démonter une vieille bâtisse à Lonlay afin d'en récupérer les pierres qui serviront au parement intérieur du futur mur Ouest de la douve Nord. Pour le parement visible, nous emploierons des grès de la bonne couleur, alors que ceux de Lonlay sont trop pâles selon moi.

Mon souhait est qu'un maximum de ce mur ait pu être relevé avant que le temps ne se gâte trop. Ce combat sera difficile mais on fera au mieux. En tout cas, Igor et Valentin sont assurés d'être occupés là pendant quelques mois.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 24 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Transmission du patrimoine - Désultoirement vôtre !
0
Claude PRUNIER, le carreleur, a nettoyé les tomettes au kärcher dans la cour ; les traces de chaux sur le gravier témoignent de ce travail :

24 septembre 2011, traces de chaux dans la cour du manoir.

Il a ensuite entreposé les tomettes ainsi récurées dans la future "salle de jeux des petits-enfants" (s'il m'est donné un jour d'en avoir...) :

24 septembre 2011, une partie du stock de tomettes qui sera utilisé au rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

Ce matin, nous discutons du calepinage que je souhaite avant qu'il ne commence à carreler l'entrée du bâtiment Nord :

24 septembre 2011, essais de calepinage dans l'entrée du bâtiment Nord.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 28 Septembre 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
0
Treize ans aujourd'hui, précisément.

L'individu en question a longtemps pensé qu'avec le temps, il finirait par oublier ou, à tout le moins, par "tourner la page" ainsi que des amis le lui ont plusieurs fois conseillé. Mais il n'en est rien.

Il est vrai que, le 28 juillet dernier, lors d'un "debriefing" avec un jeune collègue, il s'est convaincu que la situation serait sans espoir. Ceci change sa perspective. Hélas pour lui, négativement.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 28 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Météo - Désultoirement vôtre !
0
Igor et Valentin, dont j'ai fini par retrouver la trace sur mon radar, seront de retour demain après-midi sur le chantier. Nul doute que la température estivale leur rappelera leurs (longues ?) vacances en Roumanie.

Je leur ai demandé de poursuivre jusqu'au week-end les travaux sur le torchis. Celui-ci craquelle un peu trop, à mon goût. Mes experts favoris, Patrick CHOPIN et Marc CHALUFOUR, recommandent le premier de recouvrir le torchis déjà posé de barbotine, le second de mélanger un peu de sable au torchis encore à poser.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 1er Octobre 2011
Désultoirement vôtre !
0
Sur le vieux poirier le plus proche des pilastres, à l'entrée du manoir sur la D22, j'ai remarqué hier les boursouflures d'un énorme champignon :

30 septembre 2011, le monstre montant la garde.

Je constate ce matin qu'il a encore cru et embelli pendant la nuit :

1er octobre 2011, le monstre a encore grossi !

Mais qui saurait me dire le nom de ce champignon et, surtout, s'il est comestible ?

P.S. (écrit 3 minutes après ma question) : Grâce à Google, j'ai immédiatement trouvé qu'il s'agit d'un polypore soufré et que sa consommation peut provoquer des allergies. Je vais donc de ce pas l'éliminer, au moins provisoirement, puisqu'il y en avait déjà un là l'an dernier.

Ceci montre en tout cas que le redoux des derniers jours a donné des idées printannières à quelques parasites de cette espèce...

P.S. 2 : En grattant le polypore, j'ai découvert une quantité de bestioles que je ne saurais dénommer. Les plus nombreuses ont une forme de fuseau :

1er octobre 2011, des bestioles tapies dans l'écorce, à l'abri sous le polypore.

J'ai également aperçu une sorte de ver :

1er octobre 2011, une bestiole du second type.

Qui saurait me dire le nom de ces insectes ?

Au bout d'un quart d'heure, l'arbre était enfin récuré :

1er octobre 2011, on voit encore la trace du polypore retiré.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 1er Octobre 2011
Désultoirement vôtre !
0
Cet après-midi, à Saint-Hilaire-du-Harcouët, je faisais partie de la très nombreuse assistance venue saluer une dernière fois Louise LEBOISNE, la mère de mon menuisier-ébéniste et ami Sébastien.

Les cantiques étaient beaux et les petits-enfants ont lu de très touchants messages, montrant à quel point leur grand-mère avait su donner du bonheur autour d'elle. Ces témoignages m'ont rappelé ma "mamie de Saint-Sul", ma petite Julietotte à moi, et je me suis dit que certains enfants ne devraient pas tant faire attendre à leurs parents la joie d'être à leur tour grands-parents.

Souvent, je m'arrêtais à Saint-Symphorien-des-Monts, même après l'heure de fermeture de l'atelier dont cette Mamie m'ouvrait toujours les portes, me permettant ainsi de circuler entre les établis où j'observais en silence les outils de Sébastien et de ses compagnons ou bien des meubles en cours de fabrication ou de restauration. Mme LEBOISNE attendait très patiemment que j'aie terminé mon inspection et me donnait des nouvelles de sa famille. Le 7 décembre dernier, l'atelier de Sébastien a brûlé et cette Mamie en a été chavirée. On se souvient peut-être que j'avais tâché de la consoler en la pressant très fort dans mes bras.

Tout à l'heure, en serrant la main de Sébastien, je me suis dit que sa Maman avait eu une très belle vie, remplie de beaucoup d'amour, donné et reçu.

Voici le courriel que j'ai adressé à la responsable du service des bâtiments de France à Alençon. Je le cite ici car il est bon que les tiers qui consulteraient éventuellement ce site aient, sur la question de la protection de la Chaslerie au titre de la législation sur les monuments historiques, toutes les données du dossier. Je précise que ce rappel ici aura également pour avantage - et ce n'est pas le moindre - de permettre à tous ceux qui en auraient besoin (et pour commencer, moi, mes fils, mes successeurs) de retrouver ces documents importants dispersés dans diverses chemises pas toujours bien rangées, en tout cas à la Chaslerie.

(début de citation)

Madame,

Comme je vous l'ai signalé vendredi, il ressort de contacts avec vos collaborateurs qu'il semble exister un débat quant à la bonne compréhension de l'extension de la protection au titre des M.H. sur le manoir de la Chaslerie. Cette question est bien entendu très importante pour la poursuite du programme de restauration du manoir puisqu'elle emporterait des conséquences négatives si l'interprétation restrictive était fondée.

Je me suis donc replongé dans mes dossiers et suis en mesure de vous communiquer la copie de documents officiels montrant que l'information de vos services semble incomplète et que, par voie de conséquence, leurs conclusions, telles qu'elles me parviennent, seraient à corriger.

Comme vous le savez, la protection de la Chaslerie est intervenue en trois étapes :

1 - Par arrêté ministériel du 2 novembre 1926, l'ensemble du manoir, de ses dépendances et des murs alentours a été inscrit à l'I.S.M.H. A l'époque, l'administration ne se livrait pas à une énumération ponctuelle des parties protégées ; elle se bornait le plus souvent à protéger un ensemble ; en particulier, il était entendu que, dans ce cadre et sauf mention contraire, toute protection relative aux extérieurs valait également pour les intérieurs ; seules les pièces préparatoires de l'arrêté explicitaient, dans la meilleure des hypothèses, l'extension de l'arrêté.

C'est ce qui s'est passé à la Chaslerie, à l'initiative d'Edouard HERRIOT, président du conseil, qui avait découvert le manoir lors d'une cure à Bagnoles et en a rendu compte dans son ouvrage "Dans la forêt normande". Je me suis procuré à Paris, dans les services de la direction du patrimoine, la "description sommaire du monument" datant d'août 1923, qui constitue la seule pièce explicative de l'arrêté de 1926, pièce dont je vous transmets ci-joint la copie :

Page 1 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.

Page 2 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.


On constate que :
- les dépendances situées à l'Ouest du manoir, qualifiées de "fermes" sont bien citées sur ce document ; à ce seul titre, on peut donc affirmer que les bâtiments de la ferme de la Chaslerie sont inscrits à l'I.S.M.H., tant pour leurs extérieurs que pour leurs intérieurs ;
- de même, le jardin est cité, donc protégé, étant entendu qu'il est décrit comme étant "circonscrit de trois côtés par un fossé de dix mètres de largeur et de deux à trois de profondeur" (il n'avait pas dû être curé depuis longtemps) ; à ce seul titre, ce que nous appelons aujourd'hui la terrasse et le "Pournouët" sont protégés, y compris les douves qui les entourent et les murs qui les délimitent.

2 - Par arrêté préfectoral du 26 octobre 1993, l'inscription à l'I.S.M.H. a été étendue à l'allée principale du manoir.

A l'occasion de cet arrêté, la D.R.A.C. de Caen a récapitulé sur un plan (dont copie jointe), qu'ils m'ont communiqué, l'implantation des protections au titre des deux premiers arrêtés :

Plan annexé à l'arrêté de 1993.


3 - Par arrêté ministériel du 4 juillet 1995, un certain nombre de parties inscrites à l'I.S.M.H. en 1926 ont vu leur degré de protection augmenté par classement parmi les monuments historiques ; à cette occasion, aucune des parties précédemment inscrites et qui n'ont pas été classées n'a vu sa protection diminuer.

Ainsi, "la terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont" ont été classés parmi les monuments historiques. La ferme et ses dépendances n'étant pas évoqués dans ce dernier arrêté demeuraient donc inscrites au titre de l'arrêté de 1926 :

Page 1 de l'arrêté de classement de 1995.

Page 2 de l'arrêté de classement de 1995.


Comme la situation devenait complexe, Mme SINCE, qui avait instruit le classement, a récapitulé les niveaux de protection sur le plan joint (fourni ici, pour des raisons techniques, en deux pages mais mon original tient en une) :

Plan annexé à l'arrêté de 1995 (moitié gauche).

Plan annexé à l'arrêté de 1995, moitié droite.

Ce plan a d'ailleurs permis de corriger certaines imprécisions du plan de 1993. Tel qu'il se présente, il constitue un document officiel de la D.R.A.C. et montre sans ambiguïté que :
- la ferme et toutes ses dépendances (même celles en colombages qui avaient dû être démontées compte tenu de leur dangerosité suite à l'incurie de précédents occupants) sont inscrites à l'I.S.M.H.;
- le classement parmi les M.H. couvre la totalité de l'espace colorié en rouge sur le plan, à l'est du manoir, en particulier l'intégralité des fossés des douves et toutes les maçonneries attenantes (y compris celles dont l'existence n'était plus, à de minimes vestiges près, qu'un souvenir avant que je ne m'en préoccupe).

C'est dans le cadre de cette protection ainsi entendu que je veille à restaurer le manoir de la Chaslerie et l'ensemble de ses dépendances et maçonneries. Il est connu et, je pense, apprécié, que je le fasse de façon parfaitement transparente puisque tous détails sont fournis en temps réel sur un site internet ouvert au public.

C'est en particulier dans ce cadre que j'ai sollicité, à ce stade verbalement mais en obtenant un accord de principe de vos collaborateurs ("réservation de crédits"), des subventions de l'Etat pour :
- une étude préalable que je souhaite confier à Mme Lucyna GAUTIER et qui couvrirait, entre autres, la restauration de la ferme de manière à lui redonner son aspect initial de longère (j'attends encore le dernier devis de Mme GAUTIER qui a été freinée par les échos qu'elle entendait chez vous sur la protection de la ferme ainsi que de sa grange détruite, après restauration, par la tempête de 1999) ;
- la restauration de ce que j'appelle "le mur Ouest de la douve Nord" ; or il se trouve que je me suis rendu compte dernièrement du fait que le cubage de maçonnerie à restaurer sur ce mur serait très sensiblement supérieur à celui du mur Ouest de la douve Sud (sur la base de l'expérience duquel j'avais formulé ma première demande) ; j'ai donc recontacté vos services dès que je m'en suis aperçu, voici environ un mois, et, là encore, j'ai obtenu l'information qu'une seconde tranche de crédits serait programmée pour 2012.

Ceci étant, il n'est pas clair pour moi de savoir si la restauration du mur Ouest de la douve Nord est dispensée ou non de l'intervention d'un architecte. Lucyna GAUTIER, qui a pris l'attache de vos services, me dit que son intervention n'est pas nécessaire. Le fait est qu'il n'y a pas eu d'architecte pour la restauration du mur Ouest de la douve Sud, ni d'ailleurs pour la restauration du mur de terrasse ; pourtant, j'avais obtenu des subventions de l'Etat à l'époque.

Au total et en résumé, je vous prie de bien vouloir :
- me confirmer que les informations que je vous ai rappelées ont bien ôté de votre esprit tout doute sur l'extension de la protection de la Chaslerie, c'est-à-dire en particulier sur les faits que la ferme et inscrite et le mur classé ;
- m'indiquer si, pour la restauration du mur, je peux réglementairement me passer d'un architecte ;
- me confirmer que je peux vous adresser sans tarder, sur la base de nos derniers entretiens avec vos services, une demande de subvention pour la première tranche de restauration du mur Ouest de la douve Nord.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

N.D.L.R. : Pour la commodité de lecture de ce message, j'ai inséré les documents invoqués dans le corps du texte alors qu'ils sont simplement annexés à mon courriel.

Il faut enfin savoir qu'en plus des documents que j'ai reproduits ici, il y en a d'autres que je n'ai pas encore cités afin de ne pas allonger inconsidérément mon message.
Il ressort de ma dernière conversation téléphonique avec le service des bâtiments de France à Alençon qu'on n'y conteste pas (ou plus ?) que le mur Ouest de la douve Nord est classé. En revanche, on persiste à y dire que la ferme n'est pas protégée.

Voici donc les documents qui prouvent sans ambiguïté le contraire.

On notera que ces documents témoignent des faits, d'une part, que l'inscription de la ferme est ancienne et, d'autre part, qu'elle n'a nullement été affectée, d'une manière ou d'une autre, par l'arrêté de 1995 :

Lettre du 27 juin 2006 de la D.R.A.C.

Lettre du 14 juin 1999 de la D.R.A.C.

Lettre du 20 janvier 1998 de la D.R.A.C.

Vous observerez qu'à ce stade, je me suis borné à ramener à la surface des documents tirés de deux des dossiers que j'ai constitués sur la Chaslerie, à savoir, le premier, sur les arrêtés de protection et, cette fois-ci, sur les permis de construire ou de démolir.

Or je conserve deux autres dossiers qui prouveraient encore, si nécessaire, que la ferme de la Chaslerie et ses dépendances sont bien inscrites à l'I.S.M.H. Il s'agit, d'une part, du dossier où je collationne les documents officiels relatifs aux subventions reçues (je pourrais ainsi montrer que l'Etat a subventionné la restauration de la couverture de la ferme ainsi que celle de la "maison de Toutou", ancienne dépendance de la ferme que nous avons même déplacée) ; d'autre part, je pourrais produire mes échanges avec le fisc qui, lors d'un contrôle fiscal approfondi en 2006-2007, n'a pas manqué de m'interroger sur l'inscription de la ferme et s'est parfaitement satisfait de ma réponse.

A quelque chose, malheur est bon : l'alerte récente sur l'extension de la protection de la Chaslerie au titre des M.H. aura eu le mérite de me forcer à relire des textes arides. J'ai ainsi redécouvert que tout le terrain entre les douves et pas seulement celles-ci (de même que la cour, mais ceci est un autre sujet) est classé parmi les monuments historiques. Cela me redonne envie d'imaginer en quoi pourrait consister une belle restauration de cet espace. Or, un ami de Nicolas GAUTIER, le paysagiste Marc LECHIEN, avait couché sur le papier pour moi un premier projet, il y a 20 ans déjà. A l'époque où j'ai acheté la Chaslerie, j'étais en effet inconscient de la future extension du chantier auquel je m'attelais et, de prime abord, la reconstitution d'un genre de jardin médiéval me semblait une priorité...

Comprenant progressivement, sinon l'ampleur des dégâts, du moins la force des urgences, j'ai vite remisé ce projet aux oubliettes. Ces jours-ci, alors que Lucyna GAUTIER et moi finalisons le contenu de l'étude préalable que je souhaite lui confier en vue, notamment, de la restauration des maçonneries des douves, pourquoi ne redonnerions-nous pas vie au projet de Marc LECHIEN ?

Une réalisation de Marc LECHIEN, le château du grand jardin à Joinville.

Ce serait une belle aventure, bien que je ne sois pas du tout sûr d'être capable de la mener moi-même à bien. Je pense plutôt que cela devrait pouvoir intéresser une certaine génération montante. Il faudrait donc que j'en touche un mot, quand ils repasseront par ici, à des jeunes gens de ma connaissance. Ou bien que, découvrant ce message ici, ils ne prennent l'initiative de me téléphoner. Je suis sûr qu'un bon aménagement de cet espace d'environ un hectare aurait une sacrée gueule, si du moins on mettait en place un mode d'entretien facile des futures plantations.

Donc la suite à un prochain numéro ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 13 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Murs divers - Géologie - Désultoirement vôtre !
0
Voici le bâtiment qu'Igor et Valentin s'apprêtent à démonter afin d'en récupérer les pierres :

13 octobre 2011, la façade avant du bâtiment à démonter.

13 octobre 2011, la façade arrière.

Les pierres n'ont pas la bonne couleur pour mes murs, de sorte que nous ne pourrons les réutiliser, dans nos futurs travaux, que pour les parements en contact direct avec la terre. Ceci n'est pas gênant car nous ne manquerons pas de telles configurations dans les murs de douves à restaurer, à commencer par le mur Ouest de la douve Nord sur lequel les travaux sont imminents et seront lancés dès que j'aurai reçu l'arrêté de subvention.

En outre, ces pierres sont à aller chercher à 6 km au Nord-Ouest de la Chaslerie, ce qui ajoute des frais de transport.

Mais j'ai pu les négocier à un prix très raisonnable. D'autant qu'il y en a de surcroît une bonne quantité déjà à terre, ce qui nous facilitera la tâche :

13 octobre 2011, des pierres qu'il ne reste plus qu'à charger.