Désultoirement vôtre !

Jean-Pierre ARBON
rédigé le Lundi 3 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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La pomme de Michel Serres
Publié le 3 juin 2019

Le 1er septembre 2018, nous étions une dizaine à retrouver Michel Serres chez lui, pour fêter son quatre-vingt huitième anniversaire. Comme nous fêtions en même temps les vingt ans du Pommier, sa maison d’édition, quelqu’un lui lança, à la fin du repas, une sorte de défi rhétorique : Michel, qu’est-ce qu’une pomme ? Il prit alors une pomme dans sa main et annonça : « La pensée, disaient mes maîtres, doit se conduire de l’extérieur vers l’intérieur ».


Avait alors commencé un étonnant voyage. Autour de la pomme d’abord : pomme de la connaissance, pomme de discorde, pomme tendue par Ève à Adam, pomme du jugement de Pâris, pomme de Newton, pomme d’or des Hespérides, pommes de Cézanne (et pendant qu’il parlait je voyais apparaître et graviter comme des planètes toutes ces pommes symboliques ou métaphoriques, fruits de la culture, autour de la pomme primordiale qu’il tenait entre ses doigts). Puis vers la pomme, fruit végétal, dans son environnement (pommiers, vergers), dans ses multiples variétés (reinette, golden, clochard, boskoop, Canada…), dans ses usages (alimentation, cidre, calvados…) Enfin, au centre du système, il en vint à la pomme singulière qu’il tenait à la main : une peau, de la chair et des pépins, mais aussi des tissus, des saveurs, des cellules, de la biochimie, des gènes, des molécules… Nous étions repartis vers le cosmos.

J’ai aimé cette pensée libre, déliée, fractale, dans laquelle le monde était contenu dans chacun de ses objets. J’ai aimé cette intelligence poétique, fulgurante, bienveillante. J’ai aimé cet homme qui était l’être le plus exquis qui soit.

A la fin de la soirée, après le départ des autres convives, je me suis attardé un peu. Il m’a parlé de mes chansons. — Tu sais, Jean-Pierre, je les aimais beaucoup. Vraiment… — Tu te souviens que nous en avons écrit deux ensemble ? — Bien sûr que je m’en souviens… J’ai soudain été étreint par le regret violent de n’avoir pas poussé plus loin l’aventure. Son regard me disait qu’il le regrettait aussi.

A la porte de sa maison, j’ai retrouvé mon amie Sophie Bancquart, son éditrice. Nous avons fait taxi commun. Elle m’a appris qu’il souffrait d’un cancer et qu’il n’avait plus que quelques mois à vivre. Son médecin lui avait dit : « Vous avez un choix à faire. Soit je vous aide à conserver une vie confortable, soit nous nous battons pour la durée. » Il avait pris la première option.
Igor a commencé, ce matin, à rejointoyer les fondations de l'"aile de la belle-mère" :

3 juin 2019.

3 juin 2019.

3 juin 2019.

Pour ce faire, il mélange un sable rouge et un sable jaune, ce qui donne aux joints une belle couleur :

3 juin 2019.

Mais la carrière de sable rouge, quelque part dans le Perche, s'épuise. Je demande donc à Igor de se limiter au sable jaune pour les parties destinées à être enterrées.

Comme on peut s'en douter, Guguss, toujours passionné par notre chantier favori à défaut de s'y rendre utile, ne perd rien de la scène :

3 juin 2019.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 3 Juin 2019
Vie des associations - A.D.D.O.O.E. - Sud Manche - Désultoirement vôtre ! - Références culturelles
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Dans l'affaire des éoliennes de Ger et Saint-Georges-de-Rouelley qui, pour ce qui est des autorisations d'exploiter, en est au stade de l'appel (c'est le cinquième procès de cette affaire), nos alliés "écolos-plus-pro-chiroptères-que-pro-éoliennes" viennent de produire un nouveau mémoire.

L'arrêt du Conseil d'Etat relatif aux permis de construire (au titre du quatrième procès de la série), dont la parution est imminente, doit nous être défavorable car, comme le disaient si bien les Grecs, si mes souvenirs de jeunesse studieuse sont exacts : ουκ έλαβον πόλιν αλλα γαρ ελπις εφη κακα.

Je rappelle à toutes fins utiles que nous avions gagné les deux premiers rounds (les procès en première instance) et perdu le troisième (le procès en appel sur les permis de construire).

Mais nous continuons le combat, plus résolus que jamais, avec un très bon espoir de l'emporter au final.
Sébastien LEBOISNE m'ayant téléphoné, en fin de matinée, qu'il pourrait poser les linteaux demain matin, j'ai immédiatement adapté le programme d'Igor.

Il peaufine ainsi, cette après-midi, la maçonnerie aux endroits destinés à accueillir ces linteaux :

3 juin 2019.

Comme à l'accoutumée, tout cela se passe sous les yeux d'un loïde plus éperdu d'admiration que jamais :

3 juin 2019.

Reçu, cette après-midi, un groupe d'une dizaine de cyclotouristes venus du Nord de la France. Ils ont tenu à me régler des droits d'entrée alors que je leur disais que ce n'est pas nécessaire. Ils l'ont même fait très surabondamment, comme pour m'encourager dans mes travaux, ce qui est très sympathique de leur part.

En fait, je déclare des droits d'entrée aux gabelous pour me trouver dans la bonne case de leur usine à gaz, celle qui permet de reporter sur six exercices les déficits fonciers occasionnés à mes finances par notre manoir favori. C'est absurde, évidemment, mais qui croit encore que l'irrépressible logorrhée réglementaire de nos gouvernants ait le moindre sens ? Quant à moi, ma religion à ce sujet est faite depuis longtemps.

Très longtemps.
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A Paris pour aider à ranger les affaires de ma mère.

Le peintre, recommandé par un allié anti-éolien, lui-même peintre en bâtiment retraité, a commencé aujourd’hui son intervention au deuxième étage de notre petit immeuble, dans l’ancien logement de ma mère. Carole a en effet l’intention d’y migrer, ce qui nous permettra de louer l’appartement du premier, de manière à faciliter le financement de la poursuite de notre chantier favori.
Réveillé par des rafales et des tambourinements contre ma fenêtre.
Météo très pluvieuse au cours des 15 prochains jours.

On ne va pas pouvoir avancer sur les fondations, côté jardin, de la tour Louis XIII et du bâtiment Nord. Quant aux travaux envisagés sur les fondations côté cour, ils ne sont donc pas près de commencer. Et le temps d'Igor qui devient compté... Quelle poisse !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 8 Juin 2019
Vie du site - Entretien du site - Désultoirement vôtre ! - O'Gustin
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Guillaume GENDRAUD est venu m'apprendre à charger sur "youtube" mes petits films.

Test :
Bon, ça marche bien, on va pouvoir mettre en ligne d'autres petits films que je n'arrivais pas à charger sur notre site favori.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 9 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - O'Gustin - Références culturelles
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L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

(Victor HUGO)


P.S. (à 4 heures du matin) : Quant à moi, j'ai beau tendre l'oreille, je n'entends guère que les ronflements, réguliers et profonds, de ce brave O'Gustin...
Jeean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 11 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Obsèques à Agen
Publié le 11 juin 2019

Samedi, je me suis rendu à Agen, pour assister aux obsèques de Michel Serres. La cathédrale Saint Caprais était pleine de monde et des gradins avaient été installés à l’extérieur. Pas de ministres toutefois, ni d’académiciens : pour les huiles nationales en exercice, Agen est sans doute bien loin de Paris, même (ou surtout) un week-end de Pentecôte.


Au fond, c’était très bien ainsi. Michel a toujours eu un côté franc-tireur qui déplaisait à ses collègues philosophes, et il s’est toujours tenu à l’écart de la politique et des engagements partisans. C’était un esprit trop libre pour s’attirer la considération de l’Université et trop indépendant pour être utile au pouvoir, de quelque côté qu’il penche. Le prestige de Michel s’est bâti en dehors des limites étroites du microcosme, auprès de ceux qui ont aimé son intelligence bienveillante et son parler chaleureux. C’était un penseur pour qui il n’y avait pas la philosophie d’un côté et la science de l’autre, et pour qui l’esprit ne pouvait être séparé du corps. Il faut relire les lignes extraordinaires qu’il a écrites sur le Magnificat et le moment où « la chair se fait verbe ». Michel a été un penseur incarné, donc vivant.

Hommage du maire d’Agen, homélie de l’évêque, chants lumineux. Vers la fin de la cérémonie, un de ses fils a pris la parole. « Dans la maison de notre enfance, il y avait nous, les quatre enfants, il y avait notre mère, et il y avait un philosophe, qui se nourrissait de silence. » Les enfants jouaient, criaient, la mère s’efforçait de les tenir à distance. Ça dérangeait le philosophe. L’homme aimé du public recevait ainsi sa part d’ombre : père invisible, et écrasant.

Au moment de la sortie, fils et petits-fils néanmoins prirent le cercueil sur leurs épaules. Des applaudissements éclatèrent. La salve enfla, spontanée, reconnaissante, et se transportant du dedans au dehors, dura longtemps, pour saluer une dernière fois le philosophe en artiste.

N.D.L.R. : "père invisible, et écrasant"...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - O'Gustin - Anecdotes
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Coup de fil hier soir à ma mère. Elle préfère attendre, pour me voir, que je vienne accompagné du chien. Pourtant elle avait besoin, m'a-t-elle dit, que je lui apporte de l'argent liquide pour ses courses, ce qui entraîne d'habitude ses convocations.

Quant à O'Gustin, il continue à avaler n'importe quoi quand je le sors de la cour. Donc dégobille même sans monter dans la voiture.

La question est de savoir ce qui le met dans cet état : les herbes qu'il machouille ou les crottes diverses dont il se régale (de ragondin, de campagnol ou de chouette).

Igor me dit que les chiens ont l'estomac blindé. Je veux bien le croire.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 12 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - O'Gustin
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Aux grands maux les grands remèdes ! Comme O'Gustin n'arrête pas de vomir, j'ai pris rendez-vous demain matin à la première heure chez sa vétérinaire.

Je me demande s'il n'a pas avalé un bout de bois (de parquet dans le colombier) ou de plastique (comme un morceau de tube de drainage) trouvé sur le chantier. Le fait est qu'il en machouille en permanence, jusqu'à se provoquer des spasmes. Et rien à faire pour l'en empêcher.

Les dernières croquettes avaient du mal à passer dans le sens de l'entrée. Alors j'ai déversé un de mes pots de semoule à la vanille sur sa gamelle et le Guguss s'est régalé.
Il ne doit donc pas être trop malade...
Malgré la météo peu favorable, Igor a fini de jointoyer les fondations des côtés Nord et Ouest du bâtiment Nord :

12 juin 2019.

12 juin 2019.

12 juin 2019.

12 juin 2019.

12 juin 2019.

12 juin 2019.

12 juin 2019.

Tout cela me semble très bien réalisé. Il recommence donc à travailler au 2ème étage du colombier :

12 juin 2019.

Quant à moi, j'essaye de boucler ma négociation avec le vendeur de pavés et je reçois, tout à l'heure, Philippe JARRY pour parler de la suite de ses interventions.
Pour ce qui concerne les drainages, mon intention est de mettre en œuvre un mix des recommandations d'Yves LESCROART et de Tiez Breiz (que je connaissais déjà, grâce à Guy HEDOUIN, mais que m'a retransmises le bureau d'études "bee +").

Reste à savoir si je vais arriver à toper avec le vendeur de pavés. Il a en effet un comportement assez fuyant face à moi.
Le travail d'Igor en cette fin d'après-midi...

12 juin 2019.

... sous le contrôle effectif du loïde à la truffe fouineuse (et fouisseuse ; avez-vous vu dans quel état il se l'arrange ?) :

12 juin 2019.

On arrêtera là sur cette fenêtre, pour le moment (on y reviendra quand on changera la menuiserie) :

12 juin 2019.

Je pensais que, demain, Igor s'occuperait de l'une des deux fenêtres Est de cette pièce...

12 juin 2019.

12 juin 2019.

... mais, en partant, il m'a dit qu'il comptait finir de relever le linteau de la future porte d'entrée dans la "chambre des tourtereaux".

Ce soir, O'Gustin garde le chantier. On dirait Belphégor :

12 juin 2019.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 13 Juin 2019
Désultoirement vôtre ! - O'Gustin - Annonces - A la Chaslerie - Dans l'Orne
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Je ne sais pas quoi faire d'O'Gustin ce week-end. Nous devons en effet rouler pas mal, ce qu'il ne supporte guère.

Si un membre du fan-club acceptait de le garder, de vendredi après-midi à dimanche soir (ou lundi matin), je lui en serais très reconnaissant.