Désultoirement vôtre !

Bonsoir,

Comme promis quelques informations sur la quincaillerie, tout d'abord le site d'un concurrent de votre forgeron. Sur ce site il y a des panneaux avec différentes pièces forgées et leur nom.

Voir également l'excellent site de M. Tiercelin. Cette personne réalise un travail de vulgarisation formidable, il faut s'imaginer que la réalisation des croquis cotés se fait au Rotring, point de logiciel de CAD.

Enfin, pour le plaisir des yeux, voir le catalogue de la vente de la collection RULLIER. Pour l'achat, il faut vendre rapidement des "junk bonds".

Je vous remercie d'avoir fait ces photos et de les mettre à notre disposition. Je vous reparlerai des coyaux un autre jour.

Bonne soirée !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 20 Mars 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Une exposition que je me propose d'aller voir dès que possible, celle d'armures royales fabriquées en France et pratiquement contemporaines du logis de la Chaslerie. J'en ai trouvé l'annonce, sous forme de vidéo, sur lefigaro.fr puis ai capturé les photos suivantes grâce à Google :

Il y a là des objets exceptionnels :

Ensemble équestre destiné au roi Erik XIV de Suède, dit 'armure d'Hercule', Eliseus Libaerts, vers 1563-1564, Fer repoussé, ciselelé, gravé, poli et doré, velours de soie, Acheté en 1606 par le prince-électeur Christian II de Saxe

Bourguignotte

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 24 Mars 2011
Vie des associations - Animation, fêtes, visites - Météo - Désultoirement vôtre !
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Le retour des beaux jours ne manque pas de ramener les touristes à la Chaslerie. Deux visites de groupes d'amateurs éclairés sont d'ores et déjà programmées :

- le dimanche 8 mai, une cinquantaine de personnes, membres de l'association "Société historique - Les amis de Bernay", emmenés par leur vice-président, M. Philippe LETURCQ ;

- le jeudi 26 mai, les "V.M.F. de la Manche" avec leur déléguée, Mme Sinikka GALLOIS, propriétaire du manoir de Saint-Ortaire au Dézert ; j'aurai en outre, à l'invitation de Mme GALLOIS, le plaisir de partager le déjeuner de ces derniers, donc de faire plus ample connaissance.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Mars 2011
Journal du chantier - Arboriculture-horticulture - Abords, Avenue, terrasse - Météo - Désultoirement vôtre !
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Malgré de nombreuses déviations pour travaux sur les 60 premiers kilomètres de la route à partir de Paris, j'ai mis 2 h 30 pour arriver à la Chaslerie.

J'y ai été accueilli par une lune descendante et une odeur montante d'herbe coupée ; Bernard a donc passé le "John Deere" pour la 2ème fois de l'année. Avec le temps quasi estival que nous connaissons, elle avait dû bien repousser cette semaine. Je me dis qu'il faudrait noter le nombre d'heures de fonctionnement affiché au compteur de cet engin en ce début de saison, cela me donnerait à l'avenir une meilleure idée du nombre de fois, chaque année, où nous devons sur le métier remettre notre ouvrage. Quand je pense qu'il y a 20 ans à peine, je croyais, en bon parisien, qu'une seule coupe suffirait à l'année...

En faisant mon petit tour du propriétaire, j'ai eu un choc. Je serai plus explicite demain matin, photos à l'appui...

25 mars 2011, la façade Est du futur petit salon de la ferme.

Le choc, le voici : cette photo ne vaut-elle pas mieux qu'un long discours ?

Comme on le voit, les mêmes causes produisant les mêmes effets (je parle là de murs qui ne tenaient plus, sans doute, que par l'opération du Saint-Esprit), Pascal a poursuivi sur la ferme son grand nettoyage de printemps !

25 mars 2011, façade Est de la ferme, sous les deux lucarnes.

Voici le même mur (si l'on peut dire) de façade, mais vu de l'intérieur :

25 mars 2011, la vue du futur petit salon de la ferme, en direction de l'Est.

Vue imprenable sur le manoir ! Impressionnant, n'est-ce pas ?

Mais ce n'est pas tout : Pascal a dû démonter l'ancienne cheminée qui, à l'évidence, n'avait pas dû être ramonée depuis deux bons siècles.

25 mars 2011, l'âtre béant du futur petit salon de la ferme.

La suie s'était infiltrée partout entre les pierres, sur plus de 30 cm de profondeur :

27 mars 2011, des pierres à changer.

Et si, dans ce futur petit salon, on regarde vers le plafond, voici ce que l'on voit désormais : un entrait de pacotille, deux arbalétriers archi-mûrs et des sablières à remplacer rapidement, excusez du peu !

25 mars 2011, le plafond du futur petit salon de la ferme

Mais rassurons-nous ! Car, comme dit le poète, "Le ciel est, par-dessus le toît"...

L'un des chantres venus dimanche dernier à la Chaslerie m'a rappelé que, sur la tour du château de Rânes, il y avait une très belle grille. Je suis donc allé la photographier ce matin.

Effectivement, cette grille "vaut le détour".

Voici d'abord la façade sur cour, avec la fameuse tour, du château de Rânes :

25 mars 2011, la façade sur cour du château de Rânes.

Et voici cette grille vue de dessous, avec la lanterne attenante :

25 mars 2011, la grande grille de la tour de Rânes.

La voici sous un autre angle, qui met bien en évidence les deux cylindres qui flanquent cette grille, comme deux polochons peuvent border un lit :

25 mars 2011, autre vue de la grande grille de la tour de Rânes.

J'ai pu monter dans la tour et prendre la grille en photo de l'intérieur, de manière à mieux comprendre comment ces cylindres sont reliés aux traverses de la grille. Quand on regarde vers le sol, voici donc ce que l'on voit...

25 mars 2011, le bas d'un cylindre de la grille de la tour de Rânes, vue de l'intérieur de la tour.

... et voici le haut du même cylindre :

25 mars 2011, le haut d'un cylindre de la grande grille de la tour de Rânes.

Je trouve que, de l'intérieur, la présence de ces cylindres améliore la vue dans les angles et que, de l'extérieur, ils se marient parfaitement avec les reliefs (dont j'ai oublié le nom) de la maçonnerie de granit, elle-même de remarquable facture.

Pour le reste, je retrouve sur la tour de Rânes une grille analogue à celles déjà remarquées à L... et Mebzon :

25 mars 2011, petite grille de la tour de Rânes.

Comme nous le rappelle la fiche de Wikipedia, le château de Rânes est resté dans la même famille jusqu'en 1908. La commune l'a acheté et le gère depuis 1947.

Or, je suis toujours frappé par les dégâts commis au patrimoine par l'abrutissement de divers élus locaux. Ainsi, chaque fois que je passe devant l'ancien parc du château de Flers, je suis consterné par les "aires de jeux" encombrées de toboggans criards qui dénaturent les abords. A Rânes, l'ancien parc dessiné par Le Nôtre est, de la même façon, devenu un ramassis de buts de hand ou de foot, pour ne rien dire de l'abominable golf miniature et de l'horrible court de tennis, bien entendu tous vides de tout joueur, dont on ne peut échapper à la vision :

25 mars 2011, le parc martyrisé du château de Rânes, vu du sommet de la tour.

Comment se fait-il qu'en pleine campagne, alors que l'espace ne manque pas, des crétins officiels aient pu commettre de tels forfaits ? Jusqu'à quels tréfonds faudrait-il descendre pour sonder l'inculture et l'insensibilité de tels vandales empanachés ? Mystère et boule de gomme !

Un tel exemple, qui n'est hélas pas isolé, me confirme que rien ne vaut la propriété privée - et encore si l'on a la chance de tomber sur un fou de patrimoine - pour prendre en mains, sauver et transmettre convenablement de tels joyaux emblématiques du terroir. Autre mystère pour moi : pourquoi n'y a-t-il pas davantage de tels fous, auxquels je me flatte - on l'a compris - d'appartenir ?

A Rânes, il y aurait pourtant de très belles choses à faire pour ôter de sa froideur administrative à la façade sur le parc...

25 mars 2011, la façade sur jardin du château de Rânes.

... ou encore pour redonner toute leur majesté à de superbes portails :

25 mars 2011, le petit portail de Rânes.

25 mars 2011, le grand portail du château de Rânes.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 26 Mars 2011
Sculpture - Désultoirement vôtre ! - Dans l'Orne - Annonces
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Hier, en rentrant de Rânes, j'ai fait étape à La Ferté-Macé, chez Pascal POIRIER.

J'ai trouvé Pascal en plein travail dans son atelier. Il est en train de copier une statue du Christ réalisée en pitchpin en 1840 mais qui a mal supporté d'être exposée aux intempéries dans un illustre site touristique normand des bords de mer (je n'en dirai pas plus car Pascal m'a demandé de laisser la primeur de l'info à cette ville qui est ainsi sa cliente). La copie de Pascal est en douglas ; elle remplacera l'original, qui sera mis à l'abri dans un musée local.

Prenons le temps de savourer ensemble, grâce à ce site, cette visite de l'atelier d'"un des meilleurs ouvriers de France". D'abord, voici Pascal tel qu'il m'est apparu alors que j'entrais dans son atelier :

25 mars 2011, Pascal POIRIER au travail.

Le douglas est un bois étonnant : l'espacement entre les cernes témoigne de la rapidité remarquable de sa croissance :

25 mars 2011, l'état de la sculpture du visage du Christ en douglas.

A l'aide de sa "croix de mise aux points" posée sur trois points fixes, Pascal enregistre et reporte soigneusement les cotes de différents points à la surface de l'original :

25 mars 2011, Pascal POIRIER ajuste sur un point précis sa

C'est un travail quasi chirurgical :

25 mars 2011, le malade sur le billard.

Il translate ensuite son instrument sur le bloc de douglas et taille le bois avec une collection de ciseaux de tailles diverses, tous impeccablement alignés sur l'établi...

25 mars 2011, l'établi de Pascal POIRIER.

... et tous parfaitement entretenus :

25 mars 2011. Comme disait ma grand-mère Juliettotte,

Je ne me lasse pas de l'observer travailler...

25 mars 2011, vue à partir du fond de l'atelier.

... ni de bavarder avec lui :

25 mars 2011, Pascal en pleine discussion.

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J'ai, entre autres, deux défauts qui sont en train de me jouer des tours.

D'une part, je suis nul en géologie et, malgré tous mes efforts, je n'arrive toujours pas reconnaître ni à nommer les pierres du secteur. Il faudra donc que, dès que j'en aurai le loisir, je me remette à étudier ce sujet ingrat, en l'état des ouvrages trouvés.

D'autre part, j'ai besoin de voir en vrai grandeur pour percevoir des différences de coloris.

Ainsi, j'ai indiqué avoir découvert à Ger un lot de pierres dont je pensais qu'il conviendrait à mes travaux.

Mais la première benne livrée hier me plonge dans la perplexité :

26 mars 2011, la première bennée de pierres de Ger.

Manifestement, la couleur est trop claire.

Me voici embarrassé à l'égard du vendeur. Comme celui-ci ne m'a pas livré les pierres triées et calibrées comme convenu, je vais pouvoir rediscuter. Mais ce n'est jamais agréable.

P.S. : Le vendeur est passé ce matin. Je lui ai donc fait part de mes critiques. Il va revenir dès cet après-midi, avec son épouse, pour trier les pierres selon les calibres que Pascal nous a indiqués par téléphone.

Je suis impressionné par la vaillance de ce jeune homme et de son épouse : sacrés vikings, ils me surprendront toujours !

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En cette après-midi humide de dimanche, alors que d'autres songeraient à se reposer, voici mon couple de vikings - mari et femme - en train de trier les pierres qu'ils m'ont livrées :

27 mars 2011, les premières pierres achetées à Ger.

Bien sûr, ces pierres n'ont pas la couleur optimale pour la Chaslerie. Elles avaient été maçonnées avec un mélange de chaux et d'argile. J'espère que la pluie, en lavant cette chaux blanche, leur donnera un aspect plus acceptable.

En tout cas, face à ce couple si travailleur, je ne me sens pas le courage de refuser le lot acheté. Il appartiendra à Pascal de panacher le moment venu.

P.S. : le mari m'a dit qu'il n'était pas viking mais corse. Quoi qu'il en soit, c'est un malabar de 110 kg de muscles.

J'ai passé l'après-midi à parcourir la campagne à une vingtaine de kilomètres au Sud de la Chaslerie, avec la vague idée de rechercher une cheminée de pierre pour la ferme en cours de restauration (voir le "Journal du chantier").

En fait, je souhaitais me rendre compte de l'état d'un château (je l'appelerai ici X) que des amis m'avaient fait découvrir il y a une quinzaine d'années. J'avais le souvenir d'y avoir vu de très belles cheminées. Il était alors en triste état, mais encore restaurable, et manifestement, de beaucoup plus belle facture que la Chaslerie.

Non sans mal, j'ai retrouvé l'endroit. Depuis mon dernier passage, ce chef-d'oeuvre du patrimoine régional, bâti il y a environ 600 ans, a été presque entièrement dévasté par des démolisseurs ou des vandales. Son état est lamentable, ce n'est plus qu'une ruine en fin d'agonie, qu'on en juge par les photos suivantes...

Voici la porte d'entrée :

27 mars 2011, la porte d'entrée de la ruine de X.

Quand on entre dans le bâtiment, voici ce qu'on a sous les yeux, un remarquable dessous d'âtre (je ne connais pas le terme technique), magnifiquement sculpté :

27 mars 2011, le vestibule de X.

Si, marchant là sur plus d'un mètre d'épaisseur de gravats, on lève les yeux vers ce qui était un plafond, voici ce qu'on aperçoit désormais, le vestige d'une très belle cheminée :

27 mars 2011, la cheminée du premier étage de X, au-dessus de l'ancien vestibule.

Il y a quinze ans à peine, il y avait encore, au bout de ce vestibule, un magnifique escalier à vis en granit. Il a disparu, arraché.

A gauche du vestibule, une grande salle, avec la grande cheminée armoriée dont je me souvenais :

27 mars 2011, la grande cheminée armoriée de X.

Voici le blason en question (si un visiteur du site reconnaît cet écu, je suis preneur d'explications) :

27 mars 2011, les armes de X.

Dans une pièce voisine, au milieu des immondices, il reste encore une belle cheminée. Mais pour combien de temps ?

27 mars 2011, une autre cheminée de X.

Faisant le tour du bâtiment, j'ai constaté qu'une partie de la couverture avait été refaite récemment :

27 mars 2011, vue extérieure de X.

Cette intervention étrange donne donc à penser que X est la propriété d'une indivision dont les membres se déchirent ; l'un voudrait préserver son bout de château quand l'autre n'a eu de cesse que de détruire son héritage et l'a osé. Tout cela est bien triste, assurément. Six siècles de beauté anéantis en moins de quinze ans par un barbare !

Les abords de X ne sont guère plus réjouissants. A l'évidence, les remembreurs ont frappé et les vaches n'ont plus un arbre sous lequel s'abriter en attendant l'abattoir :

27 mars 2011, le bocage martyrisé aux abords de X.

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! Quel immense gâchis ! Tant de grandeur, balayée ! Que tout cela est consternant !

Guy HEDOUIN
rédigé le Dimanche 27 Mars 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux
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Bonsoir,

Ah quel beau pays la France, qui ne sait même pas préserver son patrimoine ! N'y a-t-il que VERSAILLES qui soit digne d'intérêt ?

A chaque fois que je vois ce genre de massacre, mon sang ne fait qu'un tour. Encore une ruine qui me scandalise, voir cette réclame.

Il va falloir inventer un impôt pour non entretien, que font les services de la DRAC, rien comme d'habitude, il est plus valorisant d'avoir massacré le château de Falaise.

La France qui se targue d'être le premier pays touristique au monde en 1990, on va sérieusement régresser.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 28 Mars 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Pouvoirs publics, élus locaux - Anecdotes
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@ Guy HEDOUIN :

A propos de la DRAC, je pense que vous vous méprenez. Je crois qu'ils sont aussi malheureux que nous de tels actes de vandalisme. Mais je ne suis pas sûr qu'il leur soit facile - si toutefois c'est possible - de se saisir d'office dans un tel cas. En réalité, c'est tout le "village" en question qui a été bousillé depuis une génération. Diverses bâtisses y ont été achetées par des anglo-saxons qui ont bricolé là, sans doute de bon coeur, mais sans beaucoup de goût ni, à l'évidence, de moyens. Et, comme je l'ai montré hier, il n'y a plus alentour que des champs (de betteraves ?) et des prairies pelées. Ce site, naguère magnifique, est ainsi devenu une sorte de bout du monde, un "no man's land" loin de tout passage civilisé.

Hélas, la barbarie qui a frappé là existe ailleurs. Dans une moindre mesure peut-être. Ainsi, non loin de la Chaslerie, un couple d'agriculteurs - grand répandeur de pesticides avec, malheureusement pour eux, les effets connus - prend sa retraite prochainement et a donc entrepris, semble-t-il, d'achever d'abattre tous les arbres de leur propriété, ou en tout cas beaucoup. Quand certains s'échinent à embellir, d'autres n'auraient-ils de cesse que d'enlaidir ?

Je ne crois pas que leur attitude s'explique par des raisons économiques : je leur ai en effet proposé de leur acheter des terres, à un bon prix et justement pour protéger des haies. Mais ils ne veulent pas en entendre parler, arc-boutés qu'ils sont sur leurs possessions, ce qui, après tout, est bien leur droit. Une deuxième raison possible est qu'ils cherchent à faire place nette pour le jeune agriculteur qui sera désormais leur locataire ; dans ce cas, cela augurerait mal de l'attitude de ce jeune. Dans une troisième hypothèse, ces vikings-ci seraient eux-mêmes des barbares ; or, en l'état de ce qu'on voit, qui pourrait l'exclure ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 29 Mars 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Dans nos efforts pour comprendre les ruptures géologiques, voici par exemple comment une catastrophe arrive, puis se poursuit.

Aux abords immédiats de la Chaslerie, de pires évènements se sont produits il y a moins de 500 millions d'années, ce qui n'est pas si loin sans doute.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 31 Mars 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Armure aux lions, rapprochée de François 1er, travail milanais, vers 1540-1545.

"L'armure d'apparat de François 1er, fabriquée sur mesure, et actuellement exposée au musée de l'armée à Paris, permet d'évaluer quelle était la taille du souverain : il mesurait en réalité entre 1,95 m et 2 mètres ce qui était tout à fait inhabituel pour l"époque." Cette remarque de l'article de Wikipedia consacré à François 1er avait attiré mon attention. J'ai donc voulu aller me rendre compte sur place.

Lors de ma visite du musée de l'armée, j'ai été constamment gêné par l'omniprésence de vitrines et par les inévitables reflets qui s'ensuivaient :

28 mars 2011, l'armure aux lions.

En fait, lors de cette escapade hors de la forteresse de Bercy, je poursuivais plusieurs buts : me rendre compte de la qualité des armures présentées ; donc mieux comprendre l'état de la technologie à l'époque des premiers LEDIN connus ; mais aussi avoir une idée de la psychologie des hommes qui combattirent derrière ces très lourdes protections.

J'ai donc parcouru les salles d'exposition à la recherche d'indices datant des années 1380 à 1600, étendant ma promenade à l'exposition temporaire "Sous l'égide de Mars" consacrée aux armures des princes d'Europe.

Je me suis particulièrement attardé devant quelques témoignages de la violence de l'époque, comme cette épée fabriquée vers 1350, dont l'inscription "NULLA DE VIRTUTIBUS TUIS MAJOR CLEMENTIA EST" (la clémence est la principale de tes vertus) ne devait guère rassurer ceux qu'elle allait trancher en deux...

28 mars 2011, épée, travail français (?), vers 1350.

... ou cette épée dont la garde, dorée et émaillée porte sur les quillons l'inscription "FECIT POTENTIAM / IN BRACHIO SUO" (En son bras, elle a donné la puissance) mais que François 1er se fit prendre à l'issue de la bataille de Pavie où un LEDIN prénommé Thomas fut occis...

28 mars 2011, l'épée de François 1er, travail français (?), vers 1510-1515. Lame : travail italien, vers 1480.

Je n'ai pas manqué de méditer devant l'armure peinte d'un LE VENEUR de CARROUGES, grand seigneur voisin de la Chaslerie...

Demi-armure et chanfrein complémentaire, travail français, vers 1590, provenant du château de Carrouges.

... ni devant celle de SULLY dont René LEDIN, celui qui rebâtit le logis de la Chaslerie, fut un intendant zélé :

28 mars 2011, armure en laiton gravé, peint, doré et verni dite de Sully, travail français, vers 1630.

La demi-armure de Henri IV - elle pèse plus de 28 kg - ne pouvait laisser indifférent l'un de ses descendants supposés...

28 mars 2011, la demi-armure et le chapel dits de Henri IV, travail français (?), vers 1600, pièce vraisemblablement noircie à l'origine.

... pas plus que celle qu'aurait pu porter son contemporain et sujet, René LEDIN :

28 mars 2011, armure, travail français, vers 1600-1625.

J'ai également remarqué une armure d'enfant, qui me semble de nature à faire rêver un jeune Alexandre de ma connaissance...

28 mars 2011, armure pour un enfant.

... à moins qu'il ne préfère celle du chevalier BAYARD...

armure dite de Bayard, travail milanais ou français, vers 1520.

... ou ces curieux armets allemands :

28 mars 2011, armet allemand.

28 mars 2011, autre armet allemand.

Interrompons ici notre visite du musée de l'armée à Paris, nous la reprendrons un peu plus tard.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 1er Avril 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Reprenons notre déambulation au musée de l'armée.

Il y a là de superbes canons. Ils ne pouvaient laisser indifférent un fils d'artilleur, comme celui-ci faisant bonne garde sous le porche d'entrée :

28 mars 2011.

J'ai remarqué cette belle culasse d'un canon des rois d'Espagne, comme si la guerre alors avait été un jeu d'enfants...

28 mars 2011, culasse d'un canon de 3,73 m de long, de 0,183 m de calibre, réalisé au début du XVIème siècle.

... ou de jouvenceaux énamourés :

28 mars 2011, couples enlacés sur une coulevrine dite wurtembergeoise de la fin du XVIème siècle ou du début du XVIIème, de 4,19 m de long.

Mais il est temps de passer à l'exposition, "Sous l'égide de Mars", des armures des princes d'Europe. Commençons par l'un des écus de Henri II, roi de France, blessé à mort en tournoi sous la lance d'un MONTGOMMERY qui, selon certaines sources, fut ensuite arrêté avec l'aide d'un LEDIN :

28 mars 2011, écu de Henri II, atelier français, vers 1550 ; fer repoussé, ciselé, damasquiné d'or et d'argent.

Selon une interprétation, cet écu représenterait la bataille de Cannes au cours de laquelle l'engagement des auxiliaires gaulois et des Carthaginois contre les Romains serait à interpréter comme l'alliance des Français et des Turcs contre les tenants du Saint Empire, "le roi Henri II, dans cette hypothèse, pouvant s'identifier allégoriquement à la haute figure d'Hannibal".

28 mars 2011, écu de Henri II, roi de France.

Ces armures sont somptueuses...

28 mars 2011, demi-armure dite de Henri III, atelier français, vers 1570.

... ce qui est encore plus frappant lorsqu'on les examine de près :

28 mars 2011, armure dite de Henri II, atelier français, vers 1555-1560.

28 mars 2011, armure de parement (avec selle) par Eliseus LIBAERTS, vers 1564.

Mais l'un des clous de l'exposition est assurément l'ensemble équestre pour le roi Erik XIV de Suède, dit armure d'Hercule, en fer repoussé, ciselé, gravé, poli et doré et velours de soie, par Eliseus LIBAERTS, vers 1563-1564 :

28 mars 2011, l'ensemble équestre d'Erik XIV de Suède.

28 mars 2011, l'ensemble équestre d'Erik XIV de Suède.

Aux abords de la Chaslerie et dans tout le Domfrontais, les poiriers viennent de fleurir !

1er avril 2011, floraison.

Même les poiriers plantés il y a à peine un an, de l'autre côté des douves, sont de la fête. Hervé a remis des veaux dans les prés, les jonquilles projettent leurs dernières étincelles, l'hiver est oublié !

1er avril 2011, retour des veaux dans les prés.

A la suite d'un message laissé récemment sur le Livre d'Or par Jean-Claude MARTIN, chef du bureau des archives modernes et privées aux Archives départementales de l'Orne, j'ai déjeuné hier, à Alençon, avec le professeur Jean-Marc MORICEAU, spécialiste de l'histoire rurale, et lui.

Il s'agissait pour nous d'examiner dans quelle mesure un étudiant en maîtrise d'histoire de Caen pourrait aider à mieux connaître l'histoire de la Chaslerie.

J'ai proposé deux thèmes sur lesquels nous manquons à ce stade de bases solides :

- les origines des LEDIN dans le Domfrontais ; le professeur MORICEAU a eu l'idée d'une source de documents, à Rouen, à laquelle nous n'avions pas pensé ; mais il nous a semblé difficile de confier ce type d'étude à un étudiant encore débutant en matière de recherche ;

- les personnages qui ont agi autour du manoir ou se sont succédé dans sa propriété entre la vente des Biens Nationaux et l'entrée de la Chaslerie dans le patrimoine de la famille LEVEQUE. J'aimerais en particulier mieux comprendre le rôle, les circonstances de l'enrichissement et les connexions familiales locales du fameux GOUPIL de Tessé-la-Madeleine.

Le professeur MORICEAU m'a expliqué que la recherche serait délicate et sujette à divers aléas. J'ai proposé de mettre en place une bourse, avec l'aide de l'association. J'étudie le précédent d'une bourse à propos des comices agricoles dans l'Orne que m'a signalé Jean-Claude MARTIN.

J'en dirai plus ici quand le sujet aura décanté.
Je cherche toujours à comprendre, entre autres, ce qui s'est passé à la Chaslerie entre sa vente comme Bien National en 1794 et son entrée, quelques années plus tard semble-t-il, dans le patrimoine de la famille LEVÊQUE, dont un membre me l'a vendue il y a vingt ans. En particulier, je m'interroge sur le rôle joué par le fameux GOUPIL en ces temps troublés et jusqu'au milieu du XIXème siècle.

Ce sujet demeure apparemment tabou dans un certain voisinage géographique de la Chaslerie.

Or, je viens de me faire communiquer des documents notariaux qui vont permettre de réduire la zône d'ombre. Il s'agit :

- d'un acte de donation, le 10 octobre 1962, par Henri LEVÊQUE et son épouse, demeurant 5 rue de l'Alboni à Paris, à leurs enfants de diverses propriétés dont la Chaslerie, la Thierrière et le Rocher ;

Donation du 10 octobre 1962.

- d'un acte de partage, le 14 mai 1952, entre Henri LEVÊQUE, sa belle-soeur, veuve de son frère, demeurant 2 square de l'Alboni à Paris, et son autre frère, demeurant 6 rue de l'Alboni à Paris ; cet acte précise que Maurice LEVÊQUE, père de ces trois frères, était ingénieur principal honoraire des chemins de fer et habitait 7 rue de l'Alboni à Paris ; selon cet acte, Henri LEVÊQUE reçut la propriété de la Chaslerie, la Thierrière et le Rocher.

L'acte précise que le bâtiment à droite de la cour de la Chaslerie (c'est-à-dire le logis) était "partiellement en ruines avec deux tours, construit en pierres, couvert en tuiles " (ceci contredit les photos disponibles ; il doit donc y avoir erreur) ; à gauche de la cour, se trouvait "un corps de bâtiment construit en pierres, couvert la majeure partie en tuiles et le surplus en ardoises et fibro-ciment, comprenant : une cave avec chambre au dessus et grenier sur cette chambre, une autre pièce et écurie avec grenier au dessus et ancien pavillon en ruines" (c'est ce que j'appelle le pavillon Louis XIII) ; "A l'intérieur de la même cour, en appentis au mur sud, garage construit en bois, couvert en ardoises et en appentis au mur nord, volaillerie construite en bois et grillage, couverte en tuiles" (voir les anciennes photos ; ces édicules ont aujourd'hui disparu) ; "A l'extérieur de ladite cour et en appentis au mur nord de clôture de celle-ci et au mur nord de l'ancien manoir, cave construite en pierres, couverte en ardoises" (c'est le bâtiment Nord) ; "Un corps de bâtiment construit en pierres, couvert la majeure partie en ardoises et le surplus en tuiles, comprenant : étable à veaux, logement de pressoir avec pressoir, grange et autre étable, grenier sur les étables et sur partie du logement du pressoir" (c'est la charretterie actuelle) ; "petit bâtiment construit en parpaings, couvert en tuiles, au bout sud du dernier corps de bâtiment ci-dessus" (jamais entendu parler de ceci ; en plus la charretterie est orientée Est-Ouest ; donc bizarre) ; il est également question de diverses autres dépendances dont de nombreuses disparues aujourd'hui, ainsi que d'une mare (devant le manoir) et d'une fontaine (je suppose qu'il s'agit de l'auge au milieu de la cour) ; une pièce de terre dénommée "La Barre", un "plant nommé Le Jardin du Logis (bordés sur trois côtés par des anciennes douves, comprises dans sa surface)", et par ailleurs "Le Petit Champ", "La Pépinière" ; "Le Hubriau", "Le Grand Champ", "La Retenue" avec la carrière au Nord de la Chaslerie ; "Le Pré de l'Herbage". "Le Petit Pré", "Le Canard", "La Saussaie", "L'Alonge", "La Prairie" (avec mention du "Lavoir couvert") ; "l'Allée", "Le Bois de la Vallée" ; "une ancienne avenue" (que j'appelle l'Avenue Sud) ; "Le Bignon", "La Petite Halouzière", "La Grande Halouzière", "Les Baulleaux" ; "Un taillis en partie défriché, nommé Taillis de la Chaslerie" ; et sur le territoire de Lonlay, "La Prairie".

Il faudra que je me reporte à un vieux plan cadastral pour trouver l'emplacement de ces diverses parcelles (j'ai diffusé sur ce site, le 21 novembre dernier, un tel plan ; à retrouver) ;

Partage du 14 mai 1952.

- d'un acte de donation, le 17 novembre 1946, par Marie Charlotte LEVÊQUE, célibataire, née à Domfront en 1863, à ses trois neveux LEVÊQUE, dont Henri ; je note que ces trois frères habitaient rue de l'Alboni à Paris, au numéros 5, 2 et 6 et que deux d'entre eux avaient épousé, apparemment, deux soeurs LEFEBVRE de BEHAINE, dont Henri ; cet acte portait sur nombre de propriétés foncières à Paris (rue de l'Alboni, of course) et dans l'Orne (si ma géographie est bonne, ce qui n'est pas sûr) ; à noter que, sur cet acte, la Chaslerie, la Thierrière et le Rocher étaient évalués sensiblement au même prix, ce qui me laisse, disons, rêveur ;

Donation du 17 novembre 1946.

- l'acte d'acceptation de la donation précédente, daté du 27 juin 1947 ; ce document précise que Maurice LEVÊQUE était le frère de la donatrice ; il mentionne également que la donatrice était la fille de Charles LEVÊQUE, président honoraire du tribunal civil de Mayenne et d'Emélie (sic) CHANCEREL ; il rappelle que ce Charles LEVÊQUE était devenu propriétaire d'une partie de la Chaslerie aux termes d'un "acte sous signatures privées" fait en 1876 au château de Tessé-la-Madeleine (c'est-à-dire l'antre tape-à-l'oeil du fameux GOUPIL ; nous y voici donc...) ; apparaît sur ce dernier document le nom d'un BROCHARD (il s'agit de cette famille dont l'un des membres s'est fait remarquer lorsque j'ai acheté la Chaslerie à son cousin), un percepteur, apparemment beau-frère de ce Charles.

Ce document est riche d'informations inédites pour moi (ou du moins oubliées par moi, depuis le message, sous cet onglet, du 5 décembre dernier de Marie-Françoise LAURENSOU) :
. Charles LEVÊQUE était le frère d'Eugénie Marie LEVÊQUE qui avait épousé Louis Jean-Baptiste André GOUPIL et qui demeurait avec lui au château de Tessé-la-Madeleine (et rebelote !) ;
. tous deux étaient les (seuls, apparemment) enfants de Eugène-Constant LEVÊQUE et Sophie-Adélaïde ROULLEAUX (tous deux enterrés dans la chapelle de la Chaslerie).

J'apprends en particulier que la renonciation de cette Eugénie Marie LEVÊQUE à la Chaslerie avait été faite par acte stipulant que "Il est expressément convenu que la chapelle située sur la ferme de la Châlerie, commune de La Haute Chapelle, reste la propriété commune des copartageants et de leurs descendants en ligne directe sans pouvoir être vendue ni faire l'objet d'un partage. Les frais d'entretien de cette chapelle seront supportés par quart par les copartageants ou leurs descendants en ligne directe qui, tous, auront le droit d'y être inhumés autant que l'étendue de cette chapelle le permettra". Donc ne serais-je pas fondé à réclamer à l'illustre parentèle du sémillant GOUPIL une juste indemnisation pour les frais que j'ai supportés afin d'entretenir les sépultures et la chapelle qu'ils m'ont vendus au mépris de leurs engagements officiels ? Ceci ne serait-il pas la moindre des choses en l'état de mes travaux et parfaitement légitime compte tenu de l'origine louche plus que probable du magôt familial sur lequel ces donneurs de leçons ont bâti leur "notoriété" locale ?

Acceptation de donation du 27 juin 1947.

Je poursuivrai cette découverte demain.
Je poursuis l'étude des derniers documents notariaux découverts :

- la "Donation à titre de partage anticipé", en date du 6 juillet 1905, de Charles LEVÊQUE à ses deux seuls enfants, Maurice et Marie, de très nombreux biens immobiliers, y compris à La Haute Chapelle (la Chaslerie et la Thierrière), à Lonlay-l'Abbaye (le Rocher), à Céaucé, à Loré, à La Baroche-sous-Lucé, à Lucé, à Saint-Denis-de-Villenette et à Beaulandais. Cet acte nous apprend que Charles LEVÊQUE avait eu pour soeurs Louise Marie, décédée, et cette fameuse Eugénie Marie LEVÊQUE.

Parmi les biens donnés figurait donc (les commentaires entre parenthèses sont de moi) "La Chalerie (...) comprenant 1° Les bâtiments d'enceinte d'ancien logis dont partie habitée par le fermier, partie vague ou servant de dépôt et une partie en écurie et étable. Au sud des issues un bâtiment en pierres couvert en tuiles comprenant une étable, un fond de grange, une cave dans laquelle existe un gadage en pierres, fenil sur le tout, une grange et une étable avec fenil dessus (ceci décrit la charretterie actuelle). Au sud des issues une vieille chapelle en pierres couverte en ardoises. Au milieu des issues (?) un bâtiment à usage de fournil en tillasse (je suppose qu'il s'agit du bâtiment jouxtant la mare, apparaissant sur certaines photos très anciennes et que j'appelle la forge)). Dans le verger en pierres et tuiles, une vieille maison, cave à la suite, grenier sur le tout (il doit s'agir du bâtiment que j'appelle la cave. Il faudra vérifier si le verger apparaît comme tel sur un vieux plan). Au milieu du verger en tillis (j'imagine que ceci désigne le torchis) couverture en tuiles, un fournil et four (il doit s'agir du fournil près de la cave, dont j'ai fait raser les vestiges en 1991), couvert en tuiles. Sous deux faîtes un chartil sur poteaux couvert en ardoises (il doit s'agir d'un bâtiment situé à gauche de l'allée descendant de la D 22 et que j'ai fait démonter en 1991). Au nord des issues en tillis et tuiles, trois toîts à porcs (là, ce doit être une évocation de la porcherie en ruine, dans l'arrière-cour, que j'ai dû faire démonter en 1991). Derrière les toits, une vieille maison en pierres couverte en tuiles (le fournil du manoir). Aire (?), cour, verger, jardin enclos de douves". L'acte mentionne également "un hangar sur colombes couvert en ardoises" dans "Le Taillis, pâture et allée" (je ne vois pas de quoi il peut s'agir).

Dans cet acte de 1905, il est question de l'"acte sous signatures privées fait en quatre originaux au Château de Tessé la Madeleine le dix huit avril mil huit cent soixante seize (...) contenant (...) le partage des biens immeubles (entre autres, la Chaslerie) (...) recueillis dans les successions réunies de M. Eugène Constant Lévêque et Madame Sophie Adélaïde Roulleaux, son épouse (...) par suite de la renonciation faite à ces successions par Madame Eugénie Marie Lévêque, épouse de M. Louis Jean Baptiste André Goupil, (...) autre enfant de M. et Madame Lévêque-Roulleaux". La clause déjà citée, relative à la chapelle, est rappelée dans cet acte de 1905.

Le même acte de 1905 indique que Charles LEVÊQUE et ses trois frère et soeurs (dont une veuve BROCHARD) avaient été les seuls héritiers de leur tante Eugénie Marie ainsi que de son mari Louis GOUPIL.

Donation-partage du 6 juillet 1905.

- l'acte de vente, le 6 mars 1877, par "Madame Marie Eugénie Hardy dite Normandrie (...), veuve de M. Félix André Ramart-Dominel" à Charles LEVÊQUE d'"une ancienne maison de maître, maison de fermier, divers bâtiments avec neuf hectares quatre vingt quatorze ares soixante-dix centiares de terrain" à la Chaslerie.

Ce document est difficile à déchiffrer car la photocopie dont je dispose manque souvent de netteté. Je lis cependant que la vente porte, en plus de pièces de terre, sur "Une ancienne maison de maître construite en pierres, couverte en ardoises, composée de cuisine, cave, et laverie au rez de chaussée ; chambre et cabinets au premier étage ; grenier au dessus, escalier commun avec l'acquéreur, propriétaire du surplus de cette maison ; caves et cour en dépendant".

Ce document établit donc que, jusqu'à 1877, il y avait eu division du manoir, y compris son logis et le Pournouët, entre deux propriétaires dont j'imagine qu'ils étaient les héritiers respectifs de GOUPUCEAU et de GOUPIL, les deux acheteurs de la Chaslerie Bien National. Je comprends également que, lors de l'incendie qui ravagea le logis, il y a 126 ans, celui-ci était devenu depuis une petite dizaine d'années la propriété d'une seule personne, Charles LEVÊQUE, dont les parents, le couple LEVÊQUE-ROULLEAUX avaient dû, sur leur part du manoir, composer avec un voisinage sans doute envahissant.

En 1877, l'année suivant son héritage de ses parents, le magistrat mayennais Charles LEVÊQUE avait ainsi réussi à prendre le contrôle de la totalité de la Chaslerie, telle qu'elle me fut vendue, 114 ans plus tard, par l'un de ses descendants.

Vente du 6 mars 1877.

Ce document de 1877 n'a pas encore livré tout son témoignage. Je reprendrai sa lecture plus tard.