Désultoirement vôtre !

Observons Pascal travailler sur la fenêtre Ouest de l'extension Sud de la ferme.

Voici dans quel état se trouvait cette ouverture ce matin, à la reprise du chantier, vue de l'extérieur du bâtiment :

25 février 2011, le chantier en début de journée, vu de l'extérieur.

puis vue de l'intérieur :

25 février 2011, le chantier en début de journée, vu de l'intérieur.

Puisqu'il est prévu, sur le plan de Lucyna GAUTIER (consultable sous cet onglet, vers la fin de sa page 5, en date du 17 octobre 2010), d'installer un évier devant cette fenêtre, Pascal a pensé à ménager un renfoncement pour que le plombier y installe ses tuyaux. On peut aussi remarquer que, cette fois-ci, il n'a pas oublié les gaines électriques.

Avant de replacer les pierres, Pascal est parfois obligé d'en tailler certaines à la disqueuse, comme celle-ci, provenant du lot cédé l'an dernier par la mère de Maxime et qui apparaît sous la lame aussi rose qu'un jambon, confirmant ainsi qu'elle contient du fer :

25 février 2011, une pierre taillée et posée en tout début d'après-midi.

Pascal me fait observer que les pierres achetées le mois dernier à M. BIDARD sont trop dures pour être travaillées de la sorte. Il pense que cela est dû à leur longue exposition au soleil.

Les photos suivantes, prises en fin de journée, donnent une idée de l'avancement du chantier aujourd'hui.

Sur la première, on aperçoit Claude MARTIN, venu saluer Pascal après un journée de chasse à la Chaslerie avec Blacky, son fidèle Youki.

25 février 2011, apparition de Claude MARTIN en fin de journée.

Claude m'a vanté les derniers exploits de son épagneul, capable d'attraper seul des bécasses ; il m'a aussi conseillé de demander à Thierry BOURRE d'attester des dégâts commis par les chevreuils sur mes plantations (il paraît qu'on peut être indemnisés) ; enfin, il m'a indiqué qu'avec son beau-frère et Bernard, ils viendront très prochainement - la saison de la chasse va bientôt s'achever - débusquer un gros sanglier qui laboure mes terres.

La deuxième photo de ce soir montre Pascal en train de brosser les pierres reposées aujourd'hui :

25 février 2011, Pascal brosse en fin d'après-midi les pierres maçonnées dans la journée.

Pascal m'a fait observer la trace d'une ancienne ouverture qui avait précédé la fenêtre bordée de briques blanches que nous avons connue jusqu'à ces travaux-ci. Voici, à droite, un petit morceau de la feuillure de cette ouverture, sans doute d'origine :

25 février 2011, la trace d'une ancienne ouverture de l'extension Sud de la ferme.

Pascal pense que, d'ici le milieu de la semaine prochaine, il devrait avoir achevé la restauration de cette fenêtre-ci.

Il prévoit de s'attaquer dans la foulée à l'ancienne porte Ouest de l'ancienne salle à vivre de la ferme. Selon les plans de Lucyna, il doit à cet endroit rétablir une fenêtre, en éliminant une nouvelle fois les très laides briques blanches qui dénaturent cette ouverture.

Il récupérera à cette occasion la pierre de seuil en grès qui aura ensuite sa place sur la porte à restaurer sur la façade Est de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 25 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Transmission du patrimoine
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Mr T. est en train de terminer sa période de mission à l'inspection de la Société Générale. C'est une très bonne formation professionnelle pour un futur banquier.

Il a reçu aujourd'hui ses trois premières offres d'affectation à un poste opérationnel. Les trois se situeraient à l'étranger, deux en Suisse et une à Singapour.

J'en suis très heureux pour lui, d'autant que la qualité et le niveau de ces offres me paraissent témoigner du fait que son travail et son comportement sont appréciés par son employeur.

En raison de la distance, aucune cependant ne faciliterait sa prise de relais rapide des travaux de restauration à la Chaslerie. Mais je me dis que c'est la vie !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Références culturelles - Dans l'Orne - Désultoirement vôtre ! - Annonces
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Roland FORNARI doit revenir ce matin à la Chaslerie pour poser ses cinq grilles, les deux du rez-de-chaussée de la tour Nord-Est et les trois du rez-de-chaussée de la façade Est du logis.

En l'attendant, je suis aller me promener du côté de Tinchebray, au manoir de L... Roland m'avait en effet expliqué s'être inspiré pour moi d'une grille de ce manoir.

L... est un manoir en "L", avec tour d'escalier dans le coin du "L". Il appartient manifestement à deux propriétaires différents. L'un a restauré sa partie, d'ailleurs lourdement selon moi, du moins si je puis en juger de la route voisine. C'est chez l'autre que se trouvent les trois grilles photographiées ce matin.

La plus grande, qui a servi de modèle à Roland, présente des différences avec les miennes : il n'y a pas de retour des barreaux horizontaux vers les murs ; il n'y a pas davantage de fleurs forgées en haut de la grille mais les barreaux verticaux y sont incurvés vers le mur ; en bas de la grille, ces mêmes barreaux enveloppent un très bel appui :

3 mars 2011, la grande grille de L...

Sur cette première photo, on pourra également noter la très belle réalisation d'un arc de décharge en pierres, au-dessus du linteau d'une porte.

Une vue latérale de la même grille permet d'entrevoir la qualité du travail du forgeron :

3 mars 2011, vue latérale de la grande grille de L...

Bravant des ronces qui me rappelaient la Chaslerie en 1991, j'ai observé deux autres grilles sur un pignon de ce manoir :

3 mars 2011, un pignon de L...

Il y a là une grille fort intéressante car elle est bombée. Hélas, une glycine envahissante fait sans doute courir des risques à cette grille :

3 mars 2011, la grille bombée de L...

Je ne comprends pas la raison de cette convexité que je trouve néanmoins élégante et agréable au regard ; je note que la longueur des retours des barreaux verticaux est adaptée à l'écartement de la grille par rapport au mur.

Une troisième grille, nettement plus petite, est également de belle facture, avec ses barreaux carrés :

3 mars 2011, la petite grille de L...

A mon avis, ces trois grilles ont été forgées par trois artisans différents et à des périodes différentes.

Tout ceci me rappelle ces vers d'Antoine Houdart de La Motte :

"C'est un grand agrément que la diversité.
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société ;
L'ennui naquit un jour de l'uniformité."

(une fois encore pour cette citation, merci Google !)

P.S. : Roland FORNARI m'a expliqué que la partie de L... en cours de restauration avait été rachetée récemment par un membre d'une famille qui a des attaches multi-séculaires avec l'endroit. J'admire l'opiniâtreté de cette personne et lui souhaite bon courage !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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Temps sibérien ce matin à la Chaslerie, je suis transi de froid, d'autant que le vent souffle. Mais cela permettra de belles photos, la lumière est pure.

Roland FORNARI est arrivé avec deux compagnons pour poser les grilles. Pascal les aide avec le Valtra :

3 mars 2011, présentation de la grille devant une des fenêtres du salon, Pascal est au volant.

Après avoir conféré avec moi, Roland donne les dernières instructions à ses compagnons dont les têtes d'apache me semblent assez impressionnantes, tout comme la sienne. Les deux grilles du salon seront donc posées avec un système d'épingles, afin d'épargner mes granites :

3 mars 2011, Roland et l'un des compagnons.

Voici d'ailleurs une photo des deux fenêtres du salon, prise de l'Est. Comme on le voit clairement, ces deux fenêtres diffèrent sensiblement : le granit n'a pas la même couleur, il n'est pas taillé de la même façon, la fenêtre de gauche est beaucoup plus ouvragée (voir les chambranles, les appuis, l'arc de décharge), même si les meneaux y ont été supprimés. On peut ainsi penser que la fenêtre de droite est d'environ 200 ans postérieure à celle de gauche.

3 mars 2011, les deux fenêtres du grand salon avant la pose des grilles.

Mon idée avec les grilles est de gommer une bonne part de ces disparités. On verra après coup si j'ai eu une bonne intuition.

En attendant, voici une grille en train d'être soulevée au tracteur. Elle est énorme. Or, une fois installée, elle le paraîtra sans doute beaucoup moins, avalée qu'elle sera par la masse du logis :

3 mars 2011, la masse impressionnante d'une grande grille.

Avant qu'elle ne soit soulevée, j'ai photographié au sol le détail de ses fleurs ornementales : c'est de la belle ouvrage !

3 mars 2011, les fleurs forgées d'une grande grille.

J'ai toutefois fait remarquer à Roland que les pétales de ces fleurs étaient tournés du mauvais côté. Il m'a répondu que c'était normal, pour des raisons tant esthétiques (l'aspect serait moins beau dans l'autre sens) que de conformité au modèle des grilles de Carrouges.

A 14 h 30, incident : j'avais demandé que, dans toute la mesure du possible, les nouveaux œillets de fixation soient implantés à l'emplacement de ceux d'origine. C'était sans compter sur les vestiges de ces derniers, restés dans la maçonnerie lorsque, il y a 200 ans peut-être, les grilles ont été supprimées. De ce fait, le compagnon de Roland chargé de percer les joints pour y fixer les nouveaux œillets a émoussé sa pointe en tungstène et cela va être compliqué de contourner l'obstacle. Décidément, la pose de ces énormes grilles n'est pas de tout repos et je serais bien incapable de donner à ce stade des instructions pertinentes. Donc au maitre de s'exprimer !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 3 Mars 2011
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Ferronnerie - Logis - Météo - Désultoirement vôtre !
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Il est 19 heures. Roland FORNARI et ses deux compagnons viennent tout juste de repartir au Sap. Je ne sais comment ils ont pu, avec Pascal, travailler par un froid pareil.

Voici les deux compagnons en question en train de véhiculer une grille de la tour :

3 mars 2011, les deux compagnons de Roland FORNARI dans le godet de Pascal.

Comme l'on voit, ils ont de bonnes bouilles.

Sur les cinq grilles prévues au programme, trois ont été posées, les deux de la tour qui me donnent cette fois entière satisfaction, et une grande grille du salon dont je ne peux encore me rendre compte de l'effet car elle demeure pour quelques heures harnachée de toutes parts.

Demain après-midi, Roland et ses compagnons reviendront débarrasser cette grille de ses attelles et installer les deux autres. Roland sera donc présent sur le chantier à 16 heures et pourra participer à ma réunion avec Lucyna GAUTIER et Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France en charge de la Chaslerie à Alençon.

Guy HEDOUIN
rédigé le Vendredi 4 Mars 2011
Liens divers - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Vie du site
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Bonjour,

L'IGN a mis en ligne les cartes d'état-major du 19ème à l'échelle 1/40 000ème. Voici le lien. Dans la partie gauche, il faut cliquer sur "Cartes" puis sur "Minutes Etat-Major 1:40000". Les cartes ne sont pas d'une netteté extraordinaire, il y a comme un léger floutage, je pense que cela est dû au fait qu'elles sont encore commercialisées.

Bonne journée !

Saint Laurent périt martyrisé sur un gril :

Le supplice de Saint Laurent sur un gril.

Ce n'est pas le sort que nous réserverons à Roland FORNARI que voici, ce soir, en majesté devant son ouvrage, en train de fraterniser avec Lucyna GAUTIER :

4 mars 2011, Roland FORNARI et Lucyna GAUTIER devant le logis de la Chaslerie.

Je suis extrêmement satisfait du travail de Roland. Je trouve que ses grilles complètent magnifiquement la Chaslerie. Hier et aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'écouter Roland me raconter une partie de sa vie, et c'est un véritable roman picaresque. Voici en particulier un homme qui a eu le loisir, si l'on peut dire, dans sa jeunesse, de lire 5 000 livres en 6 ans, une expérience peu commune à beaucoup d'égards. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

A la Chaslerie, il a fait preuve d'une remarquable ingéniosité pour résoudre le problème que je lui avais posé : arrimer solidement des grilles énormes sans abîmer les granites. Voici la solution qu'il a mise en œuvre :

4 mars 2011, une épingle de fixation d'une grille.

L'épingle, en fait une sorte d'épée, est enfoncée jusqu'à la garde dans deux œillets plantés au niveau de joints entre les granites. Ce faisant, elle plaque au mur les extrémités des attaches rivetées à la grille.

Comme je suis très satisfait de son travail, qui a aussi fait l'admiration de Marie FRULEUX venue inspecter les travaux de la Chaslerie, j'envisage de lui commander d'autres grilles pour lesquelles il a donc pris les mesures.

A l'occasion de sa venue à la Chaslerie, hier et avant-hier, Roland FORNARI et moi avons évoqué la suite du programme de ses interventions sur ce manoir.

La grille du puits de la ferme est presque prête à être posée. Roland a toutefois abandonné l'idée du judas prévu depuis le 14 octobre dernier (voir mon message sous cet onglet, en page 5, à cette date) ; il m'explique qu'il n'arrivait pas à le "passer" de façon harmonieuse. En revanche, il vient de décider de cintrer cette grille pour accompagner la maçonnerie, et cela me semble une heureuse initiative. Il devra aussi modifier le montage de sa vieille manivelle, faute de quoi il n'arriverait pas à la loger dans l'emplacement prévu.

Nous avons longuement évoqué le projet de grille entre la chapelle et le manoir. Pascal s'est alors joint à la conversation, de sorte que nous avons pu envisager les avantages et les inconvénients de toute une gamme de solutions, chacun y allant de sa remarque ou de son hypothèse. Ici non plus, le problème de géométrie dans l'espace n'est pas simple puisqu'il s'agit de faire quelque chose d'à la fois beau et pratique. Le souci est de permettre une ouverture suffisante des battants de porte sans avoir à implanter la grille dans l'un des plans de façade du mur, notamment celui de la terrasse, mais plutôt au milieu du mur (dans sa profondeur) :

4 mars 2011, l'emplacement de la future grille du mur entre la chapelle et le manoir.

C'est Roland qui a trouvé la solution : il y aura des parties de ferronnerie fixes dans l'encadrement des portes, donc des adaptations à prévoir par rapport au dessin mis en ligne sous cet onglet (en page 10, le 9 février dernier).

S'agissant des lanternes de la cour (documentées dans le même message du 9 février dernier), j'ai fait part à Roland du souci de Carole de ne pas exposer les fils électriques à l'eau. Ces fils passeront donc à l'intérieur de la ferronnerie. Mais il faudra être astucieux pour que ces lanternes puissent toujours être manœuvrantes comme je le souhaite (ne serait-ce qu'afin que certains puissent encore chanter "Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !").

Le lustre pour la charretterie est prêt à être posé mais le cliquet prévu pour sa corde n'est pas encore forgé, m'a dit Roland.

J'ai cependant demandé à Roland de commencer à réfléchir à deux nouveaux projets.

D'abord, les grilles du 1er étage du logis. On commencerait par la fenêtre Sud. Voici d'ailleurs Roland et ses compagnons en train d'en relever soigneusement les cotes de la maçonnerie pour préparer le devis. Compte tenu du fait que le logis a été arasé après son incendie d'il y a 126 ans, il faudra trouver une solution compatible avec cette triste histoire.

4 mars 2011, la prochaine fenêtre, au Sud du logis, où j'aimerais rétablir la grille.

Enfin, des grilles à rétablir pour les fenêtres de la chapelle. Je suis en effet très mécontent de la solution mise en œuvre, voici quelques années, par l'architecte en chef des monuments historiques dont je me passe, désormais et heureusement, des services coûteux et inefficaces. Pour la chapelle, cet individu avait prévu de doubler les vitraux d'un truc translucide dont il avait fallu assurer l'aération de manière à ce que l'humidité ne se condense pas entre le vitrail et ce machin. Mais, à l'expérience, les insectes prolifèrent dans cet espace confiné et chauffé par le soleil et il n'existe aucun moyen de les ôter, sauf à démonter. Donc cette idée était totalement stupide et il va falloir corriger. J'attends de Roland des propositions harmonieuses et intelligentes ; il faudra en particulier empêcher les ballons de mes futurs descendants ou les becs d'étourneaux de casser les vitraux, une fois le truc glauque enlevé et remplacé par ces grilles. Je souhaite également que les écus des LEDIN et de Lonlay demeurent parfaitement lisibles, "manorialitude" oblige ! Bref, il ne va pas être facile de concilier toutes ces contraintes. Donc à l'artiste de cogiter !

3 mars 2001, Roland FORNARI prend les mesures des fenêtres de la chapelle devant un nombreux public...

@ Guy HEDOUIN :

Erreur, mon cher Watson ! La trace du meneau vertical est en effet très visible sur l'une des fenêtres du salon qui donnent sur le Pournouët (donc à l'Est). Mais, si vous observez bien les photos, il y avait aussi un meneau horizontal, à environ un tiers de la hauteur de la fenêtre en partant du haut : il y a dans les chambranles, à ce niveau-là, deux petits granites qui se font face et qui corroborent mon interprétation. Voici la confirmation de ce que j'écris, sur une des fenêtres sur cour du salon :

5 mars 2011, les traces du meneau horizontal sur une fenêtre sur cour du salon.

Comme expliqué par ailleurs, je pense que ces meneaux ont été enlevés lors de l'instauration de "l'impôt sur les portes et fenêtres", à une époque encore troublée...

Je vois donc que vous n'avez pas encore décelé l'omission de mon précédent message. Rentrez donc vite de Lisieux, il va vous falloir étudier mieux le dossier !

P.S. : Un courriel de Guy HEDOUIN, postérieur à ce message, m'oblige à en corriger la forme : il n'y a en fait de meneaux que verticaux, les pierres horizontales s'appellent en réalité des croisillons. Dont acte, encore une chose que je devrais copier cent fois.

Guy HEDOUIN m'a transmis, sur le vocabulaire de l'architecture et sur les grilles anciennes, une intéressante documentation que je ne peux mettre en ligne car elle n'a pas le format toléré par ce site (soit "jpg" ou "JPG" d'après ce que m'a dit mon jeune webmaster).
Mon interlocuteur de Bellou-en-Houlme est venu me chercher ce matin pour m'emmener voir les pierres qu'il voudrait me vendre. En fait, ces pierres sont sur une ferme de Ger, donc en plein "synclinal Domfront-Mortain".

Il n'y a pas là beaucoup de pierres d'angle ni de linteaux. La bonne nouvelle, c'est qu'en plus des 80 m3 proposés, il y aurait un deuxième lot sur la même exploitation agricole.

Rentré à la Chaslerie, j'ai consulté la carte géologique du B.R.G.M. au 50 000ème. Or, si la ferme en question se trouve précisément sur du "O4-5", c'est-à-dire du "grès de May", il y a, à proximité immédiate, du "O3-4" mais aussi du "O5a" ("schistes du pont de Caen") et du "O6-S1" ("grès culminant"). Je ne sais pas de quelle carrière exactement proviennent ces pierres, donc suis bloqué pour identifier précisément leur âge. Je retiens néanmoins l'idée qu'à première vue et sur la base de mes connaissances géologiques embryonnaires à propos de l'Ordovicien (le "O" de cette classification des roches) et du Silurien (son "S"), elles seraient parfaites pour le mur d'escarpe des douves.

Il est prévu que mon interlocuteur me les livre triées par épaisseurs dès que le terrain, là-bas et chez moi, sera moins humide. Je lui ai montré les tas de Pascal, le long de la D22, afin qu'il saississe ce que j'entends quand je parle de pierres triées.

Nous avons trouvé un accord de principe, seule la date de livraison est encore en suspens.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 5 Mars 2011
Journal du chantier - Administration - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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Selon Bossuet dans ses "Leçons au dauphin", "la finalité de la vie politique est de rendre la vie commode et les gens heureux". J'ai le souvenir d'avoir dû commenter cette citation lors de mon passage-éclair sur les bancs de Sciences-Po. De mémoire, je croyais qu'il s'agissait, non de la finalité de la vie politique mais de l'objet de l'administration.

Le fait est qu'hier, lors de la visite de Marie FRULEUX, l'architecte des bâtiments de France, je me répétais en boucle cette citation déformée. Je ne voudrais pas, en effet, que le louable souci de bien faire pousse à multiplier des paperasses qu'à mon âge canonique, je considèrerais volontiers comme inutiles, chronophages, donc à sabrer.

Espérons que mon vœu silencieux sera entendu !

Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Voici un ouvrage qui devrait vous plaire, le livre que vient de publier, à compte d'auteur, M. Thierry LE HÊTE, sur la descendance des ducs de Normandie.

Je l'ai commandé, car un CAMPROND (de la famille qui construisit mon manoir) a épousé une CREULLY, fille de Roger de CREULLY qui n'est rien d'autre qu'un descendant de Henri 1er BEAUCLERC. Que du beau monde !

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Mars 2011
Journal du chantier - Ferronnerie - Logis - Murs divers - Références culturelles - Désultoirement vôtre !
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On se souvient peut-être que j'avais demandé à Roland FORNARI un "papier" pour justifier qu'il ne répare pas une patte d'attache cassée sur l'une des grilles posées la semaine dernière.

Il me l'avait promis et a tenu parole.

Voici donc le document qu'il m'a transmis :

Un exemple de la façon dont Roland FORNARI s'exprime.

Je pense retrouver ici tout l'humanisme opératif dont Roland me paraît imprégné. En tout cas, ce texte résume bien sa démarche et son chemin de vie, je trouve.

Roland m'a demandé si j'accepterais de me tenir à ses côtés, en compagnie de Lucyna, afin de faire reconnaître son "geste d'or" par les professionnels des métiers de la restauration des monuments historiques. Il voudrait se présenter à ce concours à l'occasion de son prochain travail sur le portail de la Chaslerie.

J'ai répondu que, sous réserve que ce concours soit de bon "standing" (car "Roi ne puis, Prince ne daigne, Rohan suis !"), je serais très heureux de l'aider à remporter ce trophée.

Sous l'onglet "Journal du chantier", j'ai encore écrit récemment que la suppression des meneaux et croisillons aux fenêtres des manoirs datait de 1798.

J'ai néanmoins été pris d'un doute car, ici, plusieurs indices me donneraient à penser que cette suppression est antérieure au Directoire. Ces indices tiennent à l'histoire des propriétaires successifs de la Chaslerie et aux dates des travaux, telles qu'on peut les reconstituer.

J'ai donc téléphoné hier à Patrice CAHART pour connaître son avis.

Pour lui, l'impôt sur les portes et fenêtres n'a rien à voir avec la disparition des meneaux. Il pense que cette dernière est intervenue parce que telle était la mode, sans doute dans le courant du XVIIIème siècle.

C'est cette interprétation que je retiendrai dorénavant.
Après avoir nettoyé le terrain du Tertre Linot, Bernard travaille actuellement au Nord de la Chaslerie, en bordure du champ des nièces de Jeannette LEVEQUE. Il m'a signalé hier qu'il avait trouvé là, dans le fossé, des traces de construction. Je m'y suis rendu en promenade cet après-midi avec Carole.

Effectivement, il y a là des vestiges de maçonnerie très ancienne, peut-être d'un bâtiment. Et aussi un petit pont de pierres enfin dégagé des ronces qui en interdisaient la vue :

12 mars 2011, le petit pont de pierre au Nord des terres de la Chaslerie.

De quand date ce pont ? De plus de trois siècles, certainement. Il a dû en passer, là, des charrettes chargées de foin ou de sarrasin, ce "blé noir" que Pascal retrouve désormais, par seaux entiers, dans les murs de la ferme où l'ont accumulé des générations de rongeurs.

Il y a un petit pont comparable, mais vraisemblablement plus récent, au Sud de la douve Est. Lors d'une "Journée du patrimoine", une vieille dame m'a raconté qu'il y a plus d'une soixantaine d'années, elle allait nettoyer son linge au lavoir qui se trouvait à proximité de cet endroit :

13 octobre 2009, le petit pont de pierre au Sud de la douve Est.

J'envisageais de récupérer les pierres du second pont afin de les réutiliser dans mes travaux. Mais, maintenant que j'ai vu l'autre, je choisis de les conserver en l'état et, un jour peut-être, de les restaurer. Sur le premier, il faudrait resserrer les pierres. On verra, je vais y réfléchir...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 18 Mars 2011
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Lundi dernier, en route vers Paris, la Kangoo a franchi le cap des 400 000 km :

14 mars 2011, le tableau de bord de la Kangoo.

Comme je l'ai achetée neuve en juillet 2004, cela représente une moyenne de plus de 160 km par jour, ce qui n'est pas peu. Je n'ai aucune intention de changer de véhicule dans un proche avenir mais ignore jusqu'où je pourrai la mener.

Ce matin par exemple, j'ai commencé mes pérégrinations par une visite au manoir de Mebzon, à Sept-Forges. Je souhaitais en effet examiner la grille dont Roland FORNARI m'a dit s'être inspiré pour la chapelle de la Chaslerie. Voici comment Mebzon m'est apparu, avec sa façade d'arrivée (la porte d'entrée donne une idée de la taille du bâtiment et, en particulier, de ses fenêtres)...

18 mars 2011, le manoir de Mebzon.

... puis sa façade arrière, au bord de la Mayenne :

18 mars 2011, Mebzon au bord de la Mayenne, vue de la façade arrière avec la tour d'escalier.

Comme on le sait, une bonne moitié de Mebzon a été détruite, il y a longtemps. Heureusement, les nouveaux propriétaires ont ôté le hideux appentis en parpaings qui occupait l'emplacement de la partie disparue :

18 mars 2011, le pignon Est de Mebzon.

La couverture de la tour est en cours de travaux. Je ne sais si, lors de la restauration de la couverture du logis, les nouveaux propriétaires garderont les coyautages que je trouverais volontiers incongrus :

18 mars 2011, le pignon Ouest de Mebzon.

(Je renvoie à l'onglet "Journal du chantier" pour l'examen des grilles de Mebzon.)

A proximité de Mebzon, j'ai fait étape à la chapelle d'Etrigé. Celle-ci fait en effet l'objet d'importants travaux de restauration à l'initiative d'une association que préside Philippe DURAND. Je suis allé jeter un coup d'oeil à ces travaux avec d'autant plus de curiosité que l'architecte en est mon ami François POUGHEOL et que Philippe DURAND, après avoir été mon élève à l'E.N.A. puis mon collègue aux Finances, est devenu un ami en Normandie.

A l'intérieur de la chapelle, une étonnante charpente fait l'objet de soins nécessaires. Bien que fort ancienne, cette charpente paraît l'être sensiblement moins que les murs :

18 mars 2011, l'intérieur de la chapelle d'Etrigé en cours de restauration.

Je suis surpris de constater que la "Falaisienne de couverture" utilise des tuiles usagées pour restaurer le toît. L'expérience de la Chaslerie montre pourtant que les "tuiles périgourdines" neuves ne tardent pas à être recouvertes d'une patine très satisfaisante, tout en étant à l'évidence beaucoup plus durables.

18 mars 2011, la chapelle d'Etrigé à Sept-Forges.

Dans l'après-midi, j'ai repris le volant pour me rendre au Sap, à la forge de Roland FORNARI que j'ai trouvée en pleine activité. Aidé d'un compagnon, Roland était en train d'assembler un portillon de sa création :

18 mars 2011, Roland FORNARI dans sa forge.

De son côté, un autre de ses compagnons, celui à la barbichette méphistophélique récemment intervenu à la Chaslerie, achevait de forger une crémaillère :

18 mars 2011, vue de l'atelier de Roland FORNARI.

Un jeune prince voisin au nom célèbre (cousin d'un prix Nobel et, plus récemment, d'un prince jardinier) nous a interrompus. J'ai compris que lui et Roland étaient en affaire et noté qu'ils se tutoyaient. J'ai fureté un moment dans l'atelier...

18 mars 2011, vue d'un coin de l'atelier de Roland FORNARI.

... puis dans le magasin qui le jouxte (voir mes messages du 19 mars 2011 sous les onglets "Journal du chantier" et "Vie de l'association").

Après cette étape fort instructive, je suis allé prendre le thé à Chênedouit, chez mon ami Marc CHALUFOUR. Il mettait juste au four des sablés de sa fabrication que nous avons dégustés en évoquant Lanza del VASTO, puis en parlant de littérature, y compris des oeuvres de Patrice CAHART. Marc m'a signalé qu'il organisait, le 7 mai prochain, un stage d'initiation à la restauration du torchis. Je tâcherai d'y inscrire Pascal, en vue des travaux sur l'appentis de la cave et la "maison de Toutou".

Enfin, sur le chemin du retour, j'ai jeté un coup d'oeil à la façade kitschissime de la petite église de Ménil-Gondouin :

18 mars 2011, l'église de Ménil-Gondouin.

18 mars 2011, détail de la façade de l'église de Ménil-Gondouin.

Afin d'en garder la trace et de pouvoir m'y référer si nécessaire, je mets en ligne les photos de quelques exemples de la production de Roland FORNARI, que j'ai photographiés hier dans son atelier et son magasin du Sap. Hélas, je ne connais pas le nom de tous ces objets ; certaines légendes resteront donc muettes, à moins que des visiteurs du site ne veuillent remédier à mes lacunes, ce dont je les remercie d'avance.

Voici un portillon de fer forgé en cours de fabrication, destiné à un portail créé par Roland FORNARI ; ce portillon sera flanqué d'un battant beaucoup plus large mais du même esprit, c'est-à-dire rustique, avec un plessis et de petits objets décoratifs comme quelques feuilles forgées et, peut-être, un oiseau :

18 mars 2011, un portillon en cours de fabrication chez Roland FORNARI.

Dans l'atelier, j'ai aussi remarqué cette grille à mystère, qui a la particularité de former volet :

18 mars 2011, une grille mobile.

C'est des grilles de ce modèle que Carole aurait préférées à la Chaslerie. J'ai reculé car la taille de mes fenêtres, notamment au salon, ne permettait pas cette fonctionnalité. Voici néanmoins le détail du verrou de cette grille mobile :

18 mars 2011, le verrou de la grille mobile.

Dans le bric-à-brac du magasin, j'ai remarqué divers objets de quincaillerie forgée :

18 mars 2011, targettes, loqueteaux et autres objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, clenches à poucier présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, verrous à queue présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, targettes et loqueteaux présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, pentures, targettes, loqueteaux et verrou présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support de tourne-broche présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, support d'ustensiles de cuisine présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrures présentées dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, serrure ancienne présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, vitrine d'objets divers objets présentés dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, joug de boeufs restauré présenté dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, paire de landiers pour pavillon de chasse (on réchauffe les mains en les posant sur les boules supérieures et on met les bottes à sécher en les enfilant sur les protubérances en-dessous) présentée dans le magasin de Roland FORNARI au Sap.

Enfin, Roland m'a montré une ancienne porte de couvent qu'il désire voir inscrite à l'inventaire ; elle est remarquable en raison de ses barreaux (dont il manque la moitié dans sa moitié supérieure qui n'était pas vitrée) et, surtout, en raison du volet coulissant dont on aperçoit la poignée de bois au milieu de sa moitié basse :

18 mars 2011, face intérieure d'une ancienne porte en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

18 mars 2011, face extérieure de la porte ancienne en dépôt dans l'atelier de Roland FORNARI au Sap.

Bref, et on le comprendra, c'est toujours avec regret que je quitte la caverne d'Ali Baba de Roland...

P.S. (du 1er mai 2023 à 21 heures 20) : Pour la porte.
Rayon de soleil printanier ce matin sur la Chaslerie. J'en profite pour aller me promener du côté de la ferme :

19 mars 2011, la façade Est de la ferme.

Devant le bâtiment, la gadoue commence enfin à sécher :

19 mars 2011, la partie Sud-Est de la ferme.

La semaine prochaine, Pascal va attaquer la restauration des deux ouvertures - une fenêtre et une porte - situées sous les lucarnes.

A cet endroit du bâtiment, l'intérieur - correspondant au futur petit salon - est désormais dégagé des deux escaliers déposés et de tous les matériaux de chantier qui l'encombraient. On aperçoit sur la photo suivante la cheminée dont il va falloir remplacer les corbeaux et le linteau de bois par du granit :

19 mars 2011, l'intérieur du futur petit salon de la ferme.

Voici peut-être des granits que nous utiliserons là ; il faudra que je fasse le tri avec Pascal afin de choisir les bons :

19 mars 2011, quelques-uns des granits stockés à proximité de la ferme.

Pendant quelques semaines, nous n'allons donc plus travailler sur la façade Ouest :

19 mars 2011, la façade Ouest de la ferme.