Désultoirement vôtre !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Bal costumé vers 1924 à Tarbes :

Au 1er rang, un maharadjah particulièrement digne, mon grand-père Henri FOURCADE ; à sa droite, en rani, ma grand-mère née Renée LABATU ; à la droite de celle-ci, en marquise du XVIIIème et chaperon, sa soeur Suzanne.

Ca n'a pas l'air follement rigolo, leur truc...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 6 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Nature (hors géologie)
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Janvier 1959, mon père, lieutenant d'artillerie coloniale, participe à un stage au "centre militaire d'information et de spécialisation pour l'outre-mer". Il y apprend notamment le Bambara.

Un de ses collègues de stage est le capitaine Jean CHASTEL, un cavalier que mon père trouve d'abord "bêcheur". Ils sympathisent néanmoins...

mon père, deuxième à gauche au 3ème rang ; Jean CHASTEL, 2ème à gauche au 2ème rang.

... avant de se retrouver tous deux en poste à Dakar. Là, les familles se cotoient fréquemment à la plage puis dînent très volontiers chez les uns ou les autres ; je garde de cette époque des souvenirs émus de parties de cache-cache la nuit, sous un ciel brillant d'étoiles, entre les "oreilles d'éléphant", ces feuilles gigantesques, ornement habituel des jardins des européens.

1960, retour de plage à Dakar chez les CHASTEL et avec les AUBERT.

Cette photo a donc été prise il y a plus de 50 ans, déjà.

Jean CHASTEL était l'oncle de Carole, ce qui m'a valu, quelques années plus tard, une cavalière toute trouvée pour le bal de l'X. Et voilà comment s'écrit l'histoire...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 7 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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En juin 1965, mes parents, ma soeur et moi fûmes invités à passer un week-end au domaine de Beauguillot, chez Odette et Claude HETTIER de BOISLAMBERT, au milieu des innombrables trophées de chasse de l'ancien patron de mon père à Dakar, surnommé par nous "le baron".

5 juin 1965, séjour à Ste-Marie-du-Mont.

Ce fut mon premier séjour en Normandie et j'en garde un excellent souvenir.

6 juin 1965, à l'aise dans la bibliothèque de Beauguillot.

Un climat tempéré, une bonne bibliothèque, que faut-il d'autre pour être heureux ?

Pas étonnant, donc, que je sois revenu m'établir dans cette région 26 ans plus tard...
Arrivé sans prévenir à la Chaslerie, je constate que le chantier n'avance pas bien.

Pascal a pris la mauvaise initiative de déposer derrière le fournil de la ferme les premières bennes de pierres récupérées chez le frère d'Hubert GAHERY, à Saint-Gilles-des-Marais et Saint-Mars-d'Egrenne.

7 février 2011, le lot de pierres achetées à Saint-Gilles-des-Marais nous attend sous ce tas.

Il s'agit de pierres trop grosses pour être maçonnées à la ferme. Donc, à l'évidence, elles n'ont rien à faire à cet endroit. De plus, elles ne sont pas triées. Cela permettra à Pascal de me facturer de nouvelles heures de travail pour convoyer ces pierres soit à l'ancienne carrière de la Chaslerie, soit le long de la départementale, et pour les y trier enfin. Bernard devait l'aider ce matin pour conduire le tracteur et la benne à remplir mais il est absent.

Dans le bâtiment Nord, le plombier, M. DELTA, s'est borné à ce stade à sceller le dispositif d'accrochage du futur w.-c. du rez-de-chaussée. Il me semble que, compte tenu de la taille exigüe de la pièce, il a, malgré ma demande, implanté ce socle trop loin du mur, de sorte que l'espace devant le lavabo sera très réduit.

9 février 2011, dans le futur cabinet de toilettes du rez-de-chaussée du bâtiment Nord.

Roland BOUSSIN m'a téléphoné dimanche pour me communiquer son estimation du coût de restauration de la charpente du fournil de la ferme. Heureusement, j'étais assis. Après m'être concerté avec Carole, j'ai rappelé Roland BOUSSIN ce matin pour lui déclarer que je ne pouvais bien entendu donner suite à des propositions qui me paraissaient délirantes. Cela n'a pas eu l'air de l'émouvoir ; en tout cas, il m'a indiqué que ses prix unitaires étaient les mêmes que ceux appliqués l'an dernier pour la charretterie ainsi que, par ailleurs, pour l'écurie (qui n'en est qu'au début de sa restauration). J'attends de recevoir enfin le devis du fournil de Roland BOUSSIN pour l'étudier point par point. Le fait que ni Mr T., ni W.F. ne manifestent de hâte pour prendre mon relais rend moins urgente la mise à leur disposition d'un local confortable destiné à les abriter les week-ends où ils seraient venus contrôler l'avancement de leurs propres travaux. Quant au fournil, il a déjà passé un hiver sans couverture ; mais il faudra que j'avise, au moins pour assurer la protection du cul du four.

Thierry BURIN des ROZIERS m'a transmis, dès lundi, le résultat de son étude. Il distingue, comme demandé, selon les bâtiments ainsi qu'entre dépenses d'investissement et coûts de fonctionnement. Les montants sont croquignolets. J'ai communiqué ce travail à Carole, Mr T. et W.F. afin qu'ils me fassent part de leurs remarques. Je reprendrai ensuite l'attache de Thierry BURIN des ROZIERS pour me faire expliquer ce que je ne comprendrais pas. Pour le manoir, il envisage un mode de chauffage qui nécessite en tout état de cause une étude complémentaire, afin de déterminer si le débit d'eau dans le puits est suffisant.

L'entreprise S.O.S. Sécurité, filiale de Groupama, est venue ce matin changer le système d'alarme du manoir. Le précédent, pourtant récent, avait déjà des défaillances. J'espère que celui-ci sera de meilleure qualité. J'en ai profité pour le renforcer.

Dans l'après-midi, un maçon recommandé par Lucyna GAUTIER doit venir constater les conséquences du dégât des eaux de cet hiver dans la cage d'escalier du logis. Son devis sera, entre autres, transmis à Groupama aux fins d'indemnisation.

Difficile de rêver, comme pourtant j'en ai besoin, face à de tels projets et devant de telles difficultés pratiques de suivi du chantier.

Heureusement, ce matin, je trouve dans la boîte aux lettres les dessins tant attendus de Roland FORNARI, pour la grille du mur entre la chapelle et le manoir, ainsi que pour les deux lanternes destinées à flanquer l'entrée principale du logis, dans la cour. Les voici ; d'abord la grille :

9 février 2011, le projet de grille de Roland FORNARI.

9 février 2011, le couronnement du projet de grille de Roland FORNARI.

... puis les lanternes :

9 février 2011, le projet de Roland FORNARI pour la paire de grandes lanternes.

J'aime beaucoup la taille prévue (1,20 m, c'est un sacré morceau !) ainsi que cette idée de corde pour soutenir la lanterne mais j'opterais plutôt pour un éclairage électrique (concession vulgaire à la mollesse de notre époque, je le reconnais bien volontiers !).

9 février 2011, détail des lanternes de Roland FORNARI.

Tout ceci me paraît témoigner d'une "manorialitude" de bon aloi. Reste à se procurer le devis avant de décider...

P.S. 1 : Dès ce matin, j'ai téléphoné à Roland FORNARI et lui ai donné mon accord pour la réalisation immédiate de la grille et des deux lanternes. Je lui ai juste demandé de prévoir une protection de la corde (ou plutôt du fil électrique) contre la chute d'eau puisque les bâtiments de la Chaslerie (tous, sauf la ferme) sont dépourvus de gouttières. Roland FORNARI m'a précisé à quel type de verres il pensait ; il choisira des verres à l'ancienne bien entendu. Nous avons également évoqué d'autres aspects pratiques : l'aération pour que la chaleur de l'ampoule n'amollisse pas le plomb et l'accès à l'ampoule pour pouvoir en changer.

P.S. 2 : Puisque Bernard ne peut venir aider Pascal à déménager les pierres du frère d'Hubert GAHERY, j'ai demandé à Pascal de se remettre à remonter le mur de refend de la ferme. Le plombier a, pour sa part, installé la tuyauterie requise pour les pièces d'eau prévues, sur son permis, par Lucyna GAUTIER.

9 février 2011, les réservations sont faites au niveau du 1er étage du mur de refend de la ferme.

Comme W.F. n'a toujours pas émis d'observation à propos de la restauration de la ferme, je poursuis la mise en œuvre du projet de Lucyna. Ajouterai-je que j'apprécierais toutefois que ce ne soit pas un autre "one man show" de ma part, la profondeur de mes poches n'étant hélas pas infinie ?
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 11 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie - Références culturelles
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Et un peu de géologie (car il va bien falloir nous y remettre un jour...) avec un exposé magistral sur la craie.

Si, comme on nous le suggère, il se dépose chaque année un dixième de millimètre d'épaisseur de sédiments au fond de la mer, alors il faut un million d'années pour "produire" 100 mètres d'épaisseur. La craie, nous dit-on, s'est formée il y a moins de 100 millions d'années.

Or nous n'arrivons pas encore à décoller ici de l'an - 500 000 000 (ou quelque chose comme cela). Donc il va falloir ramer longtemps, et c'est encore loin l'Amérique !

Marie-Françoise LAURENSOU
rédigé le Vendredi 11 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Bonjour Pierre-Paul,

Infos de dernière heure:

J'ai retrouvé plusieurs autres frères et soeurs dans la famille Guérin-Clément:

17-10-1877 :° Marie Florine Constance, d'Aldéric Guérin 46 ans rentier x C.E.Clément
28-07-1876 :° Pauline Emilie 44 rentier
16-08-1875 :° Virginie Anna 44 rentier
10-10-1873 :° Alexandre Constant, décédé à Pau le 11-07-1878, d'Aldéric Guérin 42 ans, rentier. Ils sont tous nés en la maison Bourdette, 64 rue neuve de Jurançon à Pau.
Pour les 3 naissances les plus récentes, l'un des deux témoins est Alphonse Clément, oncle des enfants, lui aussi rentier à partir de 1875 à l'âge de 41 ans!!!!!

10-10-1872 :°Alphonse Constant, d'Aldéric Guérin 41 ans, rentier, demeurant à Georgetown à Jersey, paroisse de Saint-Sauveur x Constance Eugénie Clément.

Il est tout à fait possible qu'il y ait d'autres enfants nés avant 1872. Après tout Aldéric n'a que 41 ans! Ce qui est regrettable, c'est que sur aucun acte de naissance ne figure l'âge de la mère: cela eût pu donner quelques approximations. Mrs. Louise va donc, comme elle me l'avait proposé, se mettre en devoir de les rechercher, pour cerner au plus près la date du mariage, si tant est qu'il ait eu lieu à Jersey!!! Croisons les doigts!!! Il y a, en plus, 12 paroisses à prospecter!!!


Recherches sur Internet à partir de la demande: Guérin Anquetil Jersey:

Sur le site Normandie Web:Courcy. Accueil Manche, canton de Courcy:

on trouve, entre autres: « M. Thomas Pierre Gaspard le Drans(1733-1796) fut présenté comme curé de Courcy à l'évêque par M Philippe Adrien Potier, chevalier,;(....). M. le Drans et Jean-François Anquetil, son vicaire, ayant refusé de prêter le serment de fidélité à la Constitution Civile du Clergé en 1791, prirent le chemin de l'exil à Saint-Hélier de Jersey, le 16 Septembre 1792. M.Anquetil rentra en France après la Révolution Française et fut nommé par Mgr. Rousseau en 1803, curé de Cerisy-la-Salle. Il meurt en 1808. »

S'agit-il du Jean-François que j'ai trouvé comme diacre et parrain en 1769 à Saint-Aubin des Bois? Cela se pourrait fort bien, mais il faut vérifier.

Sur le site My Genealogy Home Page Index of Individuals :

- Laurenche Anquetil décédée en 1693 x Pierre Lefenstey
- Suzan Guérin de Lisle décédée en 1881 x Nicolas Lefenstey (Cour des Longues), fils d'Abraham Lefenstey (Cour des Longues) époux de Rachel Blondel.
Quid de Cour des Longues? Je n'en ai pas la moindre idée. Je vous laisse chercher.

Sur le site Armorial of Jersey: being an account heraldic and antiquarian of its chief native families, on trouve 22 fois mention de la famille Anquetil à partir du milieu du XI° siècle, si mes souvenirs sont exacts.

VOILA DE QUOI MEUBLER VOS INSOMNIES!!!!
mais ce sera tout pour le mois de février car maintenant je vais me consacrer à notre petit-fils Alexandre!!!!

Avez-vous pu photocopier les documents de votre cousin?

Bien amicalement de nous deux à Carole et à vous-même.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 11 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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@ Marie-Françoise LAURENSOU :

Merci pour ce travail considérable. Donc mes ancêtres étaient tous rentiers, de ce côté-là du moins. Je me disais bien que j'avais dû hériter d'une telle vocation quelque part... ;-))

Je retrouve dans votre texte la trace d'une rue de Jurançon à Pau ; c'est sans doute ce qui explique que mes cousins BONEU aient retenu qu'Emma GUERIN était née à Jurançon.

Des racines à Jersey, donc, et peut-être depuis le XIème siècle ? C'est amusant, j'ai récemment appris que les roches les plus anciennes de France se trouvaient non loin de là, datant du Pentévrien. Donc, peut-être, une très vieille souche on ne peut plus normande. C'est curieux, chaque fois que je suis allé à Jersey, je m'y suis trouvé confortable. Du côté FOURCADE, on adorait Victor HUGO, sans doute un sujet de dialogue et de rapprochement avec les GUERIN...

Un vicaire qui refuse la constitution civile du clergé ? Un rebelle donc, ça me convient assez.

Je vais tâcher, comme vous le dites, de mettre à profit mes prochaines insomnies pour parcourir les sites que vous recommandez.

Bonne vacances à vous deux, avec le jeune (et brillant) Alexandre ! Et à très bientôt !
Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Bonjour,

J'apporte ma modeste pierre géologique à vos propos, voici un lien intéressant.

Si vous le désirez, je peux vous envoyer des photos de granodiorite de Coutances, puisque je suis en plein dedans.

Voici un pdf qui pourrait peut être vous intéresser :

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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@ Guy HEDOUIN :

Merci pour votre message. Je me demandais les raisons de votre silence et allais vous écrire pour prendre des nouvelles.

Le lien que vous citez a déjà été mis en ligne ici, hier.

OK pour la photo de votre granodiorite.

Je n'arrive pas à diffuser votre document relatif à la géologie de Tinchebray : en effet, mon système ne digère pas les textes en "pdf". Auriez-vous une autre version ?

A bientôt !

Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Je ne peux modifier le fichier "pdf", il est protégé par "mdp". Voici le lien html.

Afin d'étayer vos propos géologiques voici les photos de la granodiorite de Coutances, que l'on nomme dans notre secteur la pierre de Cambernon.

Ici vous la voyez sous la forme polie :

et ici avec une inclusion de quartz :

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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@ Guy HEDOUIN :

On n'a pas de chance, décidemment. Ce soir, mon système refuse également le format de vos photos ("jpeg", je crois)... Voici néanmoins, avec quelques explications d'ordre géologique, une photo de carrière de votre pierre de Cambernon, que j'ai trouvée grâce à Google :

Carrière de granodiorite de Coutances (ou pierre de Cambernon).

Quant au lien que vous fournissez, il nous envoie bien loin de Tinchebray, contrairement à ce qui était attendu.

Ne désespérons toutefois pas : les géologues étudiés nous ont appris la patience !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 12 Février 2011
Administration - Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Longue visite, ce soir à la Chaslerie, de Pierre BOULLE, l'ancien directeur du "Publicateur Libre", venu m'offrir un ouvrage qui vient de sortir, "Châteaux de Normandie" par Hélène LEFEBVRE, aux éditions Patrimoines et médias. Cet ouvrage présente une centaine de "châteaux" de Haute et Basse-Normandie. Au titre de l'Orne, il y en a 17, dont deux sur le territoire de la commune de La Haute Chapelle, à savoir la Saucerie et la Chaslerie :

12 février 2011, Pierre Boullé en train de me lire la page 64 de l'ouvrage qu'il vient de m'offrir.

Je préfère pour ma part réserver le nom de château à des bâtisses ostentatoires, même s'il est vrai que, dans le cas de la Chaslerie, cette appellation se rencontre dans l'usage local. Il me semble que le vocable de manoir, plus modeste, plus lié à la ruralité, convient mieux ici ; c'est en tout cas celui que j'utilise toujours.

Avec toute la verve qu'on lui connaît, Pierre BOULLE a bien sûr évoqué nombre de figures de l'Ouest, notamment Robert de GOULAINE, Raymond GUESDON et certaine illustre famille de défenseurs des bouilleurs de cru. Il a d'ailleurs laissé également à ma disposition le dernier numéro de "L'avenir du bouilleur", organe de la "Fédération des bouilleurs et des récoltants de l'Ouest" dont il est le directeur convaincu.

A ce propos, en ma qualité de fonctionnaire du ministère des finances, je suis heureux de me faire ici l'écho d'informations réglementaires sur cet intéressant sujet, émanant de mes distingués collègues des Droits indirects :

La page 10 du numéro de 2011 de

P.S. 1 : Je précise que je ne me rappelle pas avoir été informé de la préparation ni de la parution de l'ouvrage dont Pierre BOULLE m'a offert un exemplaire. Le texte sur la Chaslerie me semble relativement bienveillant et objectif mais la photo est antérieure à la tempête de 1999, ce qui est un peu surprenant pour qui apprécie les efforts iconographiques de ce site internet...

Compte tenu des caractéristiques des autres monuments cités, je me demande si les services des affaires culturelles n'ont pas participé à l'élaboration de leur liste. Dans celle-ci figurent en effet des bâtiments qui ont fait l'objet de travaux de restauration au long cours comme Vauvineux, appartenant aux PICQ. Manquent en revanche, selon moi, le logis de Sainte-Marie-la-Robert que vient de vendre Marc CHALUFOUR ou encore le remarquable château du Repas, appartenant à un M. DEWAVRIN qui a cédé la chaîne de distribution "Surcouf". Je retrouve toutefois la Fresnaye de Patrice CAHART, ainsi reconnu comme emblématique du Perche, ou bien encore les Feugerets qui appartiennent à un cousin de mon ancien collègue Augustin de ROMANET.

Je calcule que, si la Chaslerie se trouve ainsi retenue dans une liste de cent châteaux répartis sur deux régions, cela signifie qu'elle doit appartenir aux 1 000 "premiers" châteaux de France, mais sans doute, selon moi, à la seconde moitié de cet ensemble, si l'on classe les monuments par leur "standing". Je considère que c'est là un très bon score. Dans l'Orne, les châteaux qui me paraissent mériter d'être classés parmi les 500 premiers français sont, par ordre alphabétique, le Bourg-Saint-Léonard (appartenant à la commune), Carrouges (qui est resté privé jusqu'à 1936, date à laquelle la famille LE VENEUR l'a vendu à l'Etat), le château d'Ô (ancienne propriété de Jacques de LACRETELLE, désormais propriété du consultant Dominique MARS), le haras du Pin (propriété du département qui fait de gros efforts pour en assurer la promotion) ou encore Sassy, propriété de la famille d'AUDIFFRET-PASQUIER (un duc de cette famille présidait le Sénat quelques décennies après que le grand-oncle Paul a présidé la Chambre des députés). Par la vertu des L.B.O., le château de Médavy tangente extérieurement ce premier groupe car il fait l'objet, ces années-ci, de travaux colossaux que je trouverais volontiers disproportionnés par rapport à la qualité intrinsèque du monument.

P.S. 2 : Le texte de l'ouvrage que je viens de citer me paraissant familier, j'ai eu l'idée de me replonger dans ma bibliothèque (celle qui s'est trouvée sous la douche lors du dégât des eaux de cet hiver). Et là, bonne pioche, j'ai retrouvé le même laïus avec la même photo, sous une autre couverture mais avec le même titre, le même auteur et le même éditeur. Seuls diffèrent la date de parution, ici 1997 et, surtout, le nombre de monuments présentés, ici 160. Un bon tiers de châteaux ont donc disparu de la liste en 13 ans ; pour l'Orne, il s'agit d'Argentan (transformé en tribunal), de la Bonelière (appartenant à nos voisins MEYER), de Bonvouloir (aux ACHARD de BONVOULOIR, parents des LEDIN et dont le nom figure sur une sablière de la chapelle de la Chaslerie), de Cerisy-Belle-Etoile, de Chambois, de Commeaux (très beau manoir, remarquablement restauré par les WARESQUIEL-BURRUS), de Domfront et de Pontgirard. Bref, le nouvel ouvrage n'est qu'une réédition allégée de l'ancien (comme je m'aperçois que n'oublie pas de l'indiquer, enfin, la quatrième de couverture). Huit monuments de l'Orne ont donc disparu de la liste, pas toujours à bon escient à mon avis. Je me dis que, des 17 qui restent dans l'édition actuelle, quelques-uns pourraient sortir de la liste avant que ce ne soit le tour de la Chaslerie. D'autant que les travaux de restauration en cours ne peuvent au demeurant qu'améliorer encore le classement de notre manoir-vedette !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 13 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Une remarque générale à propos de la géologie : je calcule que si se dépose annuellement un dixième de millimètres d'épaisseur de sédiments, alors, en 500 millions d'années (âge approximatif des roches du Domfrontais), il s'est accumulé non moins de 50 km de matériaux.

Or l'on sait que la lithosphère ne dépasse pas 20 km de profondeur sous les océans mais peut en atteindre 200 sous les continents, tels que nous les connaissons aujourd'hui.

Ces informations ne sont donc pas manifestement incompatibles mais il nous faut faire de vifs efforts d'imagination pour avoir une première idée de l'ampleur des phénomènes d'érosion ou de compression à l'œuvre sur de tels laps de temps.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 13 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Depuis le 1er février dernier, nous n'avons plus ouvert le "guide géologique Normandie Maine". Nous n'avons cependant pas perdu notre temps, je pense, puisque nous avons un peu réfléchi aux mouvements relatifs des supercontinents (voir message du 5 février dernier) et, à l'instant encore, aux vitesses de sédimentation au fond des océans. Reprenons donc notre bâton de pélerin.

Nous en étions restés, rappelez-vous, aux prémices du Cambrien, c'est-à-dire à ce qui se passait par ici il y a environ 540 millions d'années.

2ème et dernier extrait de la page 13 du

Vite, appelons Google à la rescousse : transgression (déjà vu), May (idem), Urville, la Charnie, molasses, rubéfier, poudingue pourpré (et encore).

En résumé, des matériaux détritiques (du poudingue pourpré), arrachés par la mer, recouvrent désormais ce qui reste du relief antérieur, à savoir la pénéplaine cadomienne.

Je sens que vous avez hâte de connaître la suite. La voici :

1er extrait de la page 14 du

Complétons notre glossaire : hyolithes (cf la figure 18 de cet intéressant article sur l'"explosion cambrienne"), âge tommotien, trilobites, stromatolithes, dolomies, archaeocyathes, âge atdabanien, arkoses, Sainte-Suzanne.

Que retenir de ce paragraphe ? Il traite essentiellement des fossiles de cette époque où le nombre d'espèces animales a littéralement explosé. Le reste du propos me paraît plutôt abscons, et il nous faut bien l'aide de la "figure 3" (mise en ligne sous cet onglet le 1er février dernier) pour arriver à nous dépatouiller entre trilobites, dolomies et stromatolithes. Si c'est trop dur pour vous, vous êtes autorisés à glisser...

2ème extrait de la page 14 du

Enrichissons notre vocabulaire : Cambrien moyen, ingression, le Pont-de-la-Mousse, Psammites, Sillé, pédolithes, Saint-Rémy, âge trémadocien, ichnofaciès, lingules, Blandouët, Montabot, glauconie. Ouf !

Ici, il nous faut pour comprendre nous reporter au "tableau 2" mis en ligne sous cet onglet le 1er février dernier. On perce alors quelques-uns des mystères de ce texte d'autant plus amphigourique qu'il mélange allègrement le Cambrien et l'Ordovicien, ce qui est un comble pour les nouveaux experts que nous sommes en train de devenir à la sueur de notre front.

Donc, sur le hiéroglyphe du "tableau 2" en question, les tôles ondulées doivent représenter, si on suit bien, les fins de périodes de hautes eaux : après cela, le niveau des mers ayant baissé (au moins en termes relatifs), les sédiments se déposent ailleurs.

3ème extrait de la page 14 du

De grâce, dictionnaire ! Voici, Monseigneur : Arenig (donc Arenig = Floien ; si Francis DORE et ses lascars multiplient les synonymes, ça ne va pas arranger nos affaires), lacune normande (un dada de notre Francis DORE, semble-t-il donc...), épirogenèse (déjà vu).

Dans ce court paragraphe, on dirait bien que Francis DORE se carricature hardiment. Son texte est carrément im-bi-ta-ble ! Retenons l'idée de trois "pulsations épirogéniques", c'est-à-dire de trois phases d'émersion du secteur (la Mancellia, je le rappelle), incompatibles avec la moindre sédimentation supplémentaire. Ces trois phases d'émersion entraînent ainsi une "lacune" dans la continuité des sédiments. Vraiment laborieux, ce laïus !

4ème extrait de la page 14 du

Dico ! Ecouves, les Coëvrons, volcano-clastites, Voutré, Porphyre, massif de Multonne, vitroclastique (ce qui nous renvoie aux rhyolites), pyroclastites, ignimbrites, paragenèse, quartz-kératophyre. Fermez le ban !

Donc, ici, on nous parle de volcanisme, un véritable feu d'artifice à répétitions, avec explosions et épanchements de lave, mais uniquement dans le Sud de la Normandie et du côté du Maine.

Ce sera tout pour aujourd'hui ! Avouez que vous y preniez goût...

L'étape suivante nous amènera à la "transgression ordovicienne".

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 15 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie
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Dans notre périple géologique, nous voici enfin arrivés au début d'une période, l'Ordovicien, qui produisit nombre des roches que nous voyons aujourd'hui autour de nous dans le Domfrontais.

Sur la carte géologique au 1/50 000ème du B.R.G.M. autour de la Chaslerie (que j'avais déjà mise en ligne sous cet onglet le 19 octobre dernier), les terrains sédimentaires apparus lors de l'Ordovicien sont ceux, grisés, marqués d'un "o" ; les terrains figurés en vert et surchargés d'un "b" sont des roches métamorphiques datant de la période antérieure du Briovérien et ceux en rouge désignent des roches plutoniques à l'origine de ce métamorphisme (granites en rouge soutenu et granodiorites en rose) ; les terrains grisés marqués d'un "S" datent, eux, du Silurien, c'est-à-dire de la période qui a immédiatement suivi l'Ordovicien :

extrait de la carte géologique de la France au 1/50 000.

Je redonne également la partie pertinente ici de la légende de cette carte (légende déjà mise en ligne ici le 29 octobre 2010) qui permet de retrouver ses petits au milieu de tous ces noms savants et de ces "périodes" et "étages" qui s'enchaînent sans discontinuer au point de nous donner le tournis :

Reprenons maintenant le "guide géologique Normandie Maine", à l'endroit où nous venons de le laisser dans le message immédiatement précédent. On lit d'emblée que l'Ordovicien s'est traduit en Normandie par une nouvelle transgression marine, celle-ci en deux étapes :

2ème extrait de la page 15 du

Sur cette carte, Domfront (qui se situe à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Mortain) se trouve clairement dans la zône qui a "reçu" du grès armoricain, c'est-à-dire qui, après l'émersion de la fin du Cambrien, se trouvait réimmergée dès l'Arenig, donc au tout début de l'Ordovicien, c'est-à-dire il y a environ 475 millions d'années.

5ème extrait de la page 14 du

Reprenons notre glossaire, sans hésiter à regarder de nouveau le sens de mots déjà rencontrés : grès, schistes, grès armoricain, ère cadomienne, Cambrien, poudingue quartzeux, reg, quartzites, Gouvix, Herquemoulin, Mont Castre, Perseigne, Coëvrons, rutile, zircon, monazite, trilobites, Ogyginus, Platycoryphe, lingules, Ectenoglossa, bivalves, Ctenodonta, ichnofaciès, annélides, scolithes (donne envie de ballades sur place), Cruziana, Rusophycus.

(Je vais prendre le temps de lire tranquillement ce glossaire avant de donner ma traduction, en termes simples, de ce premier extrait sur l'Ordovicien en Normandie).

6ème extrait de la page 14 du

Le glossaire fournira le sens des mots suivants : acmé, Llanvirn, faciès, arénacé, Moitiers d'Allonne, calymènes, Urville, Didymograptus bifidus, Didymograptus murchisoni, Neseuretus, Crozonaspis, Eodalmanitina, silt, mica, Soumont, oolithes, chamosite, hématite, sidérite.

7ème extrait de la page 14 du

1er extrait de la page 15 du

Glossaire : Llandeilo, Caradoc, grès de May, quartz, mica, Marrolithus, Petit May, Grand May, cystidés, conulaires, Eohomalonotus, Sangsurière, Ecalgrain, Onnia grenieri, Kloucekia dujardini.

1er extrait de la page 16 du

Glossaire : Caradoc, Ashgill, Llandovéry, Wenlock, Crennes, tillite, fucoïdes, grès culminant, schistes de la Sangsurière, grès de May (il serait intéressant d'aller voir sur place ces fameuses carrières), fini-ordovicien.

2ème extrait de la page 15 du

Glossaire : fini-ordovicien, tillite, Feuguerolles, tillite de Feuguerolles, calcaire des Vaux, Ashgill, synclinal de Sées, drop-stones.

(à suivre lors d'une prochaine insomnie, sans doute : je fournirai alors le glossaire, toujours indispensable pour comprendre ce sabir, et donnerai mon interprétation, en termes accessibles, de cet abominable jargon. Notons toutefois que la deuxième moitié de la "figure 5" ci-dessus comporte des informations relatives à Domfront, ce qui va sans doute nous aider dans l'étude de la prose de Francis DORE et de ses complices...).

Le malheureux est actuellement en dépôt à Notre-Dame-sur-l'Eau, à Domfront.

Il serait beaucoup mieux dans la chapelle de la Chaslerie où il pourrait être restauré à mes frais, continuer à être montré au public et, surtout, être mis hors d'atteinte des vandales qui le détériorent beaucoup trop souvent.

Quel élu aura l'intelligence de décider ce transfert ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 19 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales
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Je poursuis la lecture des "Souvenirs" de TOCQUEVILLE. En page 796 de l'édition de la Pléïade, je trouve cet autoportrait :

"on prenait mon mécontentement de moi, mon ennui et ma réserve pour de la hauteur, défaut qui fait plus d'ennemis que les plus gros vices (...) ; on m'attribuait un naturel austère, une humeur rancuneuse et amère que je n'ai point, car je passe souvent entre le bien et le mal avec une molle indulgence qui avoisine la faiblesse et je quitte si précipitamment la mémoire des griefs dont j'ai à me plaindre, qu'un pareil oubli du mal souffert ressemble plutôt à une défaillance de l'âme, incapable de retenir le souvenir des injures, qu'à un effort de vertu qui l'efface.

Ce cruel malentendu ne me faisait pas seulement souffrir ; il me rabaissait bien au-dessous de mon niveau naturel. Il n'y a pas d'homme pour qui l'approbation soit plus saine, ni qui ait plus besoin que moi de s'aider de l'estime et de la confiance publiques pour s'élever jusqu'aux actions dont il est capable. Cette extrême défiance de mes forces, ce besoin que je ressens sans cesse de retrouver, en quelque sorte, les preuves de moi-même dans la pensée des autres, naissent-ils d'une vraie modestie ? Je crois plutôt qu'ils viennent d'un grand orgueil qui s'agite et s'inquiète comme l'esprit lui-même."

Je crois lire le portrait de quelqu'un que je suis assez bien placé pour connaître, semble-t-il. Finirais-je donc par trouver sympathique l'illustre contempteur du grand-oncle Paul ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 23 Février 2011
Désultoirement vôtre ! - Géologie - Références culturelles
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Si Ronsard avait eu la chance d'étudier les messages de ce site sur la géologie, il n'aurait pas écrit que les rochers n'avaient que 3 000 ans.

Ceci dit, je partage ses regrets, la Chaslerie me manque. Et je cours de ce pas vers mon Vendômois que je n'ai plus revu depuis samedi dernier, un éternité donc...

"Quand je suis vingt ou trente mois
Sans retourner en Vendômois,
Plein de pensées vagabondes,
Plein d'un remords et d'un souci,
Aux rochers je me plains ainsi,
Aux bois, aux antres et aux ondes.

Rochers, bien que soyez âgés
De trois mil ans, vous ne changez
Jamais ni d'état ni de forme ;
Mais toujours ma jeunesse fuit,
Et la vieillesse qui me suit,
De jeune en vieillard me transforme.

Bois, bien que perdiez tous les ans
En l'hiver vos cheveux plaisants,
L'an d'après qui se renouvelle,
Renouvelle aussi votre chef ;
Mais le mien ne peut derechef
R'avoir sa perruque nouvelle.

Antres, je me suis vu chez vous
Avoir jadis verts les genoux,
Le corps habile, et la main bonne ;
Mais ores j'ai le corps plus dur,
Et les genoux, que n'est le mur
Qui froidement vous environne.

Ondes, sans fin vous promenez
Et vous menez et ramenez
Vos flots d'un cours qui ne séjourne ;
Et moi sans faire long séjour
Je m'en vais, de nuit et de jour,
Au lieu d'où plus on ne retourne.

Si est-ce que je ne voudrois
Avoir été rocher ou bois
Pour avoir la peau plus épaisse,
Et vaincre le temps emplumé ;
Car ainsi dur je n'eusse aimé
Toi qui m'as fait vieillir, Maîtresse."