Désultoirement vôtre !

LES POTIERS DE GER APPORTENT L’EAU AUX BRETONS ET AUX ROIS

Une production peu connue des potiers de Ger a aussi contribué à la notoriété des manufactures géroises, notamment en Bretagne sous l’Ancien Régime.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, ces ateliers fournissent en conduites d’eau plusieurs villes bretonnes mais aussi les jardins du château de Fontainebleau, s’appuyant sur l’excellence de leur grès et de leur savoir-faire mais peut-être aussi sur l’influence du duc d’Orléans, comte de Mortain.
Si plusieurs Véron ou Degrenne, potiers au Placître, travaillent pour Rennes (1603) ou Dol (vers 1770-1780), les spécialistes restent les Brulay, potiers au Champ Duval et à la Touche. Ils œuvrent à Dol, Saint-Malo, Rennes, Belle-Île et surtout Vannes où, de 1685 à 1696, ils conçoivent et réalisent le réseau d’adduction d’eau.
À la fois « fontainiers et maîtres potiers », leurs compétences portent sur la fabrication des conduites, leur pose et même la sélection des sources : celles qui alimentent encore de nos jours Vannes et Fougères ont ainsi été goûtées, au XVIIIe s., par un Esneu et un Brulay de Ger !

"Cette fabrique (…) est employée avec beaucoup d’avantage d’abord aux conduits de fontaines, on y fait des tuyaux de quelques centimètres de diamètre, suivant le volume d’eau que l’on veut diriger et de cinq à six décimètres de longueur qui ajustés les uns au bout des autres avec un ciment impénétrable à l’eau forment un aqueduc très solide et très durable et qui n’altère jamais la qualité de l’eau."
Lettre du sous-préfet de Mortain, 17 avril 1809 (enquête des préfets).

À retrouver dans l’exposition permanente du MUSÉE DE LA POTERIE NORMANDE à Ger (Manche).

Tuyaux d’adduction d’eau et crépine en grès de Ger
Un des tuyaux est signé JV (Véron ?) et la crépine, qui empêche les feuilles et les animaux de pénétrer dans les tuyaux est datée de 1825 :

Embout de tuyau d’adduction d’eau signé P.VERON, potier à Ger :

Des fontaines des jardins du château de Fontainebleau ont été alimentées grâce aux productions et au savoir-faire des fontainiers gérois.
La cour des fontaines dans le parc du château de Fontainebleau - Gravure - BNF :

Les potiers fabriquent également des conduites en poterie pour évacuer les eaux en excès des sols agricoles humides.
Drains en poterie attendant d’être posés au bord du Noireau, à Saint-Pierre-d’Entremot (Orne). Carte postale début XXe s. :

N.D.L.R. : On a retrouvé à la Chaslerie des fragments de ce type d'appareillage. Où étaient-ils installés ? Peut-être servaient-ils à canaliser l'eau de source du Tertre Linot ?
Bonjour,

Vous trouverez en pièces jointes, les 2 études faites.

En scannant, pour 1957, je n'ai pas laissé les notes (1) et (2).
Les voici :

(1) Guides bleus, Normandie,1956 p 388 - Magny , nobiliaire de
Normandie I p 56

(2) Des Diguères, la vie de nos pères, p 309

Voici la contribution que je pouvais vous apporter.

Bien amicalement.

N.D.L.R. : Merci beaucoup. La taque à inscription sur la fasce nous était connue bien que j'aie retenu qu'elle se trouvait chez un pharmacien et non un médecin. Mais je note les indications inédites fournies pour les autres et serais heureux de pouvoir entrer en contact avec l'un ou l'autre de leurs possesseurs.

Par ailleurs, je signale que mon "ami Facebook" Hugues d'ORGLANDES (allié aux LEDIN) a mis en ligne, via ce canal, la photo d'une taque aux armes de sa famille et le commentaire suivants :

"Cette taque a probablement été acquise dans la région de Briouze. Il en reste d'autres entre Argentan et Briouze."

Donc la quête desdites taques se poursuit.
Cartes postales et photos anciennes
rédigé le Samedi 11 Novembre 2017
Désultoirement vôtre ! - Généalogie et sagas familiales - Références culturelles
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Que de temps passé à rêver devant ce catalogue ...

N.D.L.R. : Je confirme ! Et, en plus, je reconnais le scooter que m'avait offert Julietotte !

Et peut-être aussi la "bicyclette garçonnet" et l'"automobile forme sport". Il faudrait le vérifier sur les albums photos de mon père.

N.D.L.R. 2 (du 13 novembre 2017) : Je viens de retrouver dans mes archives cette photo, prise en 1954 à Sousse (mais pas celle du scooter) :

J'avais donc pratiquement le même âge et les mêmes bonnes joues que ma petite-fille aujourd'hui et c'était bien (aux phares et au klaxon près, apparemment) l'"automobile forme sport" du fameux catalogue.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 15 Novembre 2017
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Voici le premier courriel de fond que m'a adressé ce "cousin éloigné de Carole". J'occulte ici les passages qui peuvent révéler son identité :

(Début de citation)

De : (...)
Envoyé : lundi 13 novembre 2017 22:00
À : Pierre-Paul Fourcade
Objet : Re: Paul SAUZET

Cher Monsieur,

je vous remercie pour votre réponse.

Je me permettais de vous contacter car j’ai lu avec intérêt que vous possédiez dans votre propriété des portraits des familles Baboin et Sauzet.

Cela m’intéresse, puisque je descends de (...).

Je suis très intrigué par le portrait de Mme Sauzet née Baboin dont vous faites mention et par celui de Paul Sauzet jeune député. J’ai par ailleurs déjà découvert et admiré le portrait de Guillaume Sauzet ainsi que le buste en marbre de Paul, dans vos différents articles. J’aurais souhaité savoir si vous auriez eu la gentillesse de m’en faire parvenir une photo pour mes archives.

Nous possédons à (...), chez mon grand-père, les ronds de serviette du XIXe siècle de la famille, dont celui de M Paul et celui de Mme Emma, ainsi qu’un portrait de Paul Sauzet par Joseph Tourny. Paul faisait de fréquents séjours dans cette propriété acquise par (...) en juillet 1850. Son souvenir est très présent dans la maison.

Les liens entre les Baboin et les Sauzet sont très forts : trois mariages pour commencer, des tombes voisines à (...) également.


En outre, un détail amusant de l’histoire est parvenu par hasard jusqu’à moi.

Il s’agit d’une lettre, écrite pas un notaire lyonnais fin XIXe : ce notaire répond à l’un de ses vieux amis, Ludovic Vallentin du Cheylard, magistrat et archéologue de Montelimar. Ludovic avait des fils à marier et recherchait des partis. il a pris des renseignements sur une certaine Appolonie dite Emma Baboin (1869-1939) pour envisager un mariage avec l’un de ses fils. Les Baboin ayant des attaches dans la Drôme, les Vallentin du Cheylard connaissaient leur réputation.

Ce notaire répond de façon détaillée : famille, parentés, espérances d’héritage, physique de la jeune fille etc. Le mariage ne s’est pas fait puisque la jeune fille a épousé « l’autre » Paul Sauzet, le neveu (1867-1942). Les fils ont, eux fait de solides alliances également (l’un avec Blanche Giraud de Villechaize, l'autre avec Adele Collain, le troisième avec Pauline Fortunet puis Isabelle d’Arces)

La lettre aurait pu se perdre mais elle fut retrouvée il y a quelques temps par (...) née (...), qui a communiqué cette lettre à sa cousine germaine (...), mariée avec mon grand-père (...).

Ainsi donc, si le projet d’alliance au XIXe échoua, deux générations plus tard, une alliance Baboin/(...) a finalement été scellée. Cette histoire nous a tous beaucoup amusés.

Je me permets de vous communiquer cette lettre car elle concerne directement votre épouse.

Autre détail qui m’intéresse au sujet des Sauzet : Guillaume était chirurgien et médecin à la Révolution. Or, ses trois beaux-frères Baboin (dont mon aïeul ...) ont émigré en 1794. J’ai retrouvé la trace de leur passage en douane, en Savoie/Suisse : ils y sont qualifiés d’élèves en chirurgie, ce qui est faux puisqu’ils étaient banquiers et soyeux. Je pense que via Guillaume Sauzet, de faux papiers (avec nom véridique toutefois) ont été rédigés. Hypothèse mais qui paraît plausible. Bref, bien des motifs pour apprécier cette famille Sauzet.

J’espère que ces détails vous amuseront. je prépare une notice (pas en vue de publication mais à usage de la famille) rédigée à partir d’actes notariés et paroissiaux pour expliquer plus en détail l’histoire de la famille Baboin et de leurs alliances. Concernant les Sauzet, je suis remonté avec les archives jusqu’à Martial Sauzet,au XVIIe siècle, dans le Gers.

Sincèrement à vous

(Fin de citation)

Et voici le texte de la lettre annoncée :

(Début de citation)

Me Lombard
Notaire
Rue de la République, 26

Lyon, le 22 mars 1889, place Morand 11.

Mon cher ami,

Mon fils, mon successeur, m’a remis ta lettre. Je ne suis plus notaire depuis 15 mois, mais je vais encore journellement à l’étude, ne pouvant encore me désintéresser de ce qui s’y passe et aussi parce que cela m’intéresse encore plus que toute chose.

Messieurs Baboin sont clients de l’étude. Je les connais depuis leur jeunesse. Toutefois, M. Auguste Baboin étant veuf, nous ne sommes pas en relation [page coupée].

Je ne connais pas ses enfants, mais ma femme connaît Mademoiselle Emma Baboin, et elle en fait avec tout le monde le plus grand éloge. C’est une belle personne, fort aimable et très bonne. Sans être par la figure une beauté, elle plait.

M. Auguste Baboin son père, veuf de Mlle Charrin est un excellent homme, fort aimé de tous ceux qui le connaissent. Il a 4 enfants, deux fils et deux filles. Mlle B. a 20 ans.

Il a encore sa mère, Madame Veuve Aimé Baboin, professant d’une haute sincérité.

Il est associé avec ses deux frères : 1e, M. Henri Baboin, ancien député de l’Isère, marié avec une Mlle Blanchet de Rives, père de 3 enfants dont deux fils déjà (etc. etc.…) ou plutôt il y a deux ans à M. Saint Olive, fils, banquier – 2e M. Aimé Baboin, célibataire, qui dirige la fabrique de Saint Vallier plus spécialement.

Ces manufactures ont continuées le commerce de M. Aimé Baboin leur père, qui avait à Lyon grande fortune et grande considération. Le Président Sauzet avait épousé sa sœur. C’est une famille de Saint Vallier.

On dit que Mlle Baboin aura 300 000 F en se mariant, y compris bien entendu les droits maternels. Elle a encore son grand père maternel, M Charrin. M. Auguste Baboin, très riche par son père a, je le crois, augmenté considérablement sa fortune car c’est la première maison de fabrication de Tulles et le commerce n’a jamais cessé de prospérer. J’ajouterai que la famille B. est la plus aimée qu’on puisse voir et la plus hospitalière et la plus accueillante. On raconte des merveilles de l’accueil que de tous temps on a reçu au château de Loyes près Meximieux encore indivis entre les frères avec la belle terre que le château commande.

En somme, grande fortune, honorabilité de premier ordre et famille excellente.

Maintenant, consentirait-on à éloigner la jeune fille pour un mariage ? On en doute. Car elle manquerait bien à son père et à sa famille. Quoi qu’il en soit, comme c’est un des plus beaux partis de la ville, elle ne restera pas longtemps à prendre.

Je suis heureux de cette occasion que me fait avoir de tes nouvelles, malgré le peu de détails contenus dans ta lettre en ce qui te concerne. Moi je n’ai plus qu’à marier mon fils, ce que je désire vivement et à attendre de voir augmenter le nombre de mes petits enfants. Ma seconde fille m’a donné un premier né il y a un mois. J’avais déjà deux gentilles petites filles de ma fille ainée.

Ton bien dévoué.

(Fin de citation)

Enfin, les commentaires de mon interlocuteur :

(Début de citation)

Commentaire : Le mystérieux commanditaire de cette lettre.

La lettre concerne Apollonie Baboin, dite Emma, beau parti Lyonnais.

Elle est datée du 22 mars 1889 : Emma Baboin se maria le 27 aout 1889 avec son cousin Paul II Sauzet: la notaire avait raison : « elle ne restera pas longtemps à prendre ».

Née en 1869, elle avait bien, comme indiqué dans la lettre, « 20 ans ».

Cette lettre fut retrouvée dans les affaires de Roger Vallentin du Cheylard, archéologue et receveur des domaines à Montélimar, qui avait au moment de l’écriture de cette lettre 27 ans : un bon âge pour se marier. Son frère Humbert, avait à la date de la lettre 34 ans, et était également célibataire.

Ludovic Vallentin du Cheylard, son père, devait bien chercher à marier l’un de ses deux fils vers 1889

En 1890, Humbert épousa Blanche Giraud de Villechaize, fille de Fleury Giraud dit de Villechaize, comte romain, propriétaire rentier à Lyon, et d’Emma du Bessey de Villechaize.

Le cadet, Roger, épousa Isabelle d’Arces, fille de Louis, Marquis d’Arces, propriétaire, et de Marie de Monteynard. Ils sont les grands parents de (...), épouse de (...).

Le notaire, Maître Lombard, est un homme d’un certain âge qui vient de se retirer des affaires. Il répond par cette lettre à son « très cher ami » qui pourrait bien être Ludovic Vallentin du Cheylard, juriste lui aussi puisque magistrat dans la Drôme.

Enfin, Montélimar et Saint-Vallier (implantation de la famille Baboin depuis le XVIIe siècle) ne se trouvent qu’à 100km environ.


Index : Emma Baboin

« Emma » Baboin dont il est question dans la lettre est en réalité Apollonie Baboin, dite « Emma », née en 1869, décédée en 1939.

Elle était la fille d’Auguste Baboin (lui même fils d’Aimé Baboin et de Marie-Louise dite « Elisa » Bonhomme, dite dans la lettre « Madame Veuve Aimé Baboin ») et d’Isabelle Marie Charrin (fille d’Amédée Charrin et d’Esther Emmanuelle de Laguette de Mornay).

Elle épousa le 27 aout 1889 son cousin Paul ( II ) Sauzet.

(Fin de citation)
Puisque je m'étais aperçu que ce "cousin éloigné de Carole" est commissaire-priseur, je lui ai montré des photos de meubles ou de tableaux dont j'ai connaissance, issus d'héritages BABOIN-SAUZET, en espérant le faire réagir à leur sujet d'intérêt commun et je n'ai pas été déçu.

S'agissant du grand bureau à cylindre qui fut la propriété du "grand-oncle Paul" et sur lequel la restauration par Sébastien LEBOISNE n'a pas permis de découvrir d'estampille...

... mon correspondant m'a ainsi écrit : "Le bureau de l’oncle Paul est absolument superbe : je pense que c’est un travail de Jean-Joseph Chapuis , un très grand ébéniste de l’Empire originaire de Bruxelles. L’abondance des têtes est très typique. Ce n’est que mon idée, mais il faut assurément chercher dans cette direction. Peut être en savez vous d’ailleurs plus ?".
Non, je n'en sais pas plus mais je retiens l'idée.

S'agissant de quatre fauteuils estampillés H. Amand...

... dont les peintures ont été restaurées par Jean-Jacques ROUCHERAY (propriétaire du château de Pont-Rilly dans la Manche) et les tapisseries par les ateliers malgaches de la maison CHEVALIER, maison selon laquelle les thèmes de ces tapisseries seraient respectivement "le mage ou le diseur de bonne aventure"...

... "le repas d'été"...

... "Méléagre offrant la hure du sanglier"...

... et "Vertumne et Pomone"...

... mon correspondant m'a confié que "ce sont de très jolis sièges. Tout à fait dans l’esprit des choses que nous possédons dans la famille et dont on dit qu'elles proviennent des Baboin au XVIIIe siècle (dont une commode au musée des arts décoratifs de Lyon, quelques sièges garnis de tapisserie par Nogaret et des tapisseries d’Aubusson) - le tout éparpillé ici et là dans la famille. Les tapisseries qui les recouvrent sont très jolies et de belle qualité."
Je me borne à ajouter que, de mon point de vue de pièce rapportée (comme mon beau-père savait me le rappeler), il est regrettable que les deux fauteuils et le canapé de la même série qui manquent à l'appel aient très probablement achevé leurs carrières chez de proches parents de Carole que je n'ai pas réussi à identifier précisément mais qui, à l'évidence, n'ont pas su en prendre soin.

Mon correspondant, qui me donne l'impression d'être habitué à surfer sur la toile (il m'a écrit que c'est comme cela qu'il avait découvert notre site favori donc eu l'envie de me contacter) m'a par ailleurs signalé ce lien qu'il a découvert et qui l'a beaucoup intrigué, à propos d'une montre Bréguet commandée en 1799 pour un Monsieur Baboin, aujourd’hui dans la collection du British Museum. Il précise qu'il s'agit probablement de Florent ou de l’un de ses frères Romain et Benjamin alors en Autriche et rappelle que Guillaume Sauzet avait épousé leur sœur Appolonie, ancêtre directe de Carole.
Avec le "cousin éloigné de Carole", nous avons échangé à propos de quelques tableaux des familles SAUZET et BABOIN dont nous avons connaissance.

J'ai montré la petite huile sur toile représentant Paul SAUZET (1800-1876), alors jeune député, le bicorne de son uniforme posé sur le fauteuil :

Ce tableau a été restauré par Agnès ARCHIMBAUD (de Villedieu-les-Poêles) qui m'a expliqué qu'à l'époque où il a été peint, dans les années postérieures aux turbulences révolutionnaires, les peintres avaient souvent oublié les leçons des anciens maîtres, de sorte que la pâte de leur peinture apparaît souvent goudronneuse, comme ici.
Mon correspondant m'a toutefois écrit : "Paul Sauzet jeune : un petit tableau charmant, très intéressant. On reconnait très bien l’oncle Paul."

Le grand pastel signé de Joseph TOURNY représentant le grand-oncle Paul à l'époque où il présidait la Chambre des Députés (de 1839 à 1848) ou peu après...

... a provoqué le commentaire suivant : "Paul Sauzet âgé : vous possédez une très bonne réplique (peut être de la main de l’artiste) d’un portrait plus grand que possède mon grand-père et qui s’inscrit dans une série de trois : Paul Sauzet veuf, Aimé Baboin son beau frère et cousin germain (soyeux, propriétaire ch château de Loyes), et Elisa Bonhomme épouse Baboin, le tout par Joseph Tourny (peintre, ami de la famille, qui était souvent en séjour chez nous à (...), dans l’Ain). Tourny était un excellent aquarelliste et pastelliste. C’est ce que dit un critique du Salon en 1865 à propos d’un portrait non identifié : "un ouvrage d' un ordre supérieur; c'est dessiné avec ampleur et fermeté, c'est modelé avec une vigueur surprenante quand on connaît les ressources limitées de l’aquarelle.""
Je serais curieux de voir les trois portraits que mon correspondant évoque. Il faudra qu'à l'occasion, je vérifie si celui que je connais est un pastel ou une aquarelle. Je retiens toutefois l'idée que le "grand-oncle Paul" était alors veuf de son épouse et cousine Emma BABOIN (1806-1856), Emma I BABOIN, devrais-je écrire. Ainsi, ce portrait est postérieur à 1856.

Le neveu du "grand-oncle Paul", à savoir Juan SAUZET (1829-1923), magistrat, à moins qu'il ne s'agisse d'un autre magistrat, Paul II SAUZET (1867-1942), fils de Juan. J'ai retenu que l'un des deux a été président de la Cour d'Appel de Lyon (point à vérifier). Quoi qu'il en soit, tout cela illustre la culture juridique d'une partie de la famille de Carole dont le plus brillant exemple contemporain est son cousin germain Arnaud CHASTEL qui a présidé (si j'ai bien retenu) un cabinet de 700 avocats, chiffre qui me paraît énorme.

Je suis frappé par la ressemblance (coiffure comprise) entre cet homme et la tante et marraine de Carole, Christiane CHASTEL.

Un portrait que je crois représenter l'épouse de Paul II SAUZET (1867-1942), donc Emma II BABOIN (1869-1939), à qui je trouve une nette ressemblance avec Carole :


A propos de ces deux derniers tableaux, mon correspondant m'écrit : "le second Paul Sauzet magistrat et son épouse : deux très jolis portraits, je suis enchanté de découvrir le visage de ces deux personnes dont je n’avais connaissance que dans des écrits (notamment la lettre si amusante et flatteuse que je vous ai communiquée)."
Après que je lui ai fait part de mes doutes sur l'identité des personnages représentés sur ces deux derniers tableaux, mon correspondant a ajouté : "Si le 2e portrait féminin dont il est question est celui de la jeune femme portant des fleurs dans les cheveux et des boucles d’oreilles, ce tableau semble en effet un peu précoce pour être Appolonie dite Emma Baboin épouse de Paul II Sauzet en 1889 (encore que…). Il s’agit peut-être de la mère de l’un des deux époux ? Madame Baboin mère était Isabelle Marie Charrin mariée en 1865 avec Auguste Baboin soyeux (fils d’Aimé Baboin, neveu de Paul Baboin et d’Emma Sauzet) ou alors madame Juan Sauzet (magistrat à Lyon) née Alice Perras (là encore, mariage en 1865)."

Quoi qu'il en soit, j'ai connaissance d'une parure dont ma belle-fille arborait une partie dans son chignon le jour de son mariage et dont le coffret porte, de mémoire, les initiales E.B. (à moins que ce ne soit E.S.), ce qui doit désigner cette dernière aïeule de Carole :

26 juillet 2014.



Mais, de mon point de vue, nos échanges les plus intéressants à propos de tableaux ont porté sur une paire de portraits que je croyais, jusque là, représenter Guillaume SAUZET (1765-1844) et son épouse Appolonie BABOIN (1768-1830), c'est-à-dire les parents du "grand-oncle Paul" :

Comme me l'avait fait remarquer mon ami Patrice CAHART, le titre du livre que montre le personnage est...

... « BOERA HAVE T I », c'est-à-dire tome 1 des Œuvres de Boerhaave, célèbre médecin hollandais, actif au début du 18ème siècle. Ceci prouve que le personnage du portrait était médecin. Or je savais que le père du "grand-oncle Paul" avait été médecin et il me paraissait que l'épouse de cette paire ne pouvait, avec sa très riche robe et - avouons-le (toujours mon côté "affreux Jojo") - son air un peu coincé, qu'être une fille de soyeux.

Je trouvais néanmoins que l'homme du couple avait, notamment par sa coiffure, un petit air de Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778)...

Jean-Jacques ROUSSEAU.

... mais cela n'avait pas suffi à me faire conclure qu'il eût pu appartenir à une génération plus éloignée.
Or, à ce sujet, mon correspondant m'écrit : "Je suis (...) un peu ennuyé par le portrait de Guillaume Sauzet et son épouse Appolonie Baboin, les parents de Paul : ces derniers se sont mariés en 1796. Les portraits que vous possédez (ravissants, surtout la robe et le bracelet de la demoiselle) sont à dater vers 1760. Je pense qu’il s’agit de la génération du dessus, peut être Jean-Pierre Sauzet médecin, marié en 1764 avec Antoinette Ballyat, fille d’un important médecin de Lyon. Les coiffures, les sièges, les vêtements, tout indique cette période : 1760-1770 (et concorde avec la date du mariage). Ces tableaux pourraient représenter d’autres personnes de la famille mais si la tradition explique qu’il s’agit assurément d’un Sauzet médecin, alors c’est plus certainement Jean-Pierre et Antoinette."

Quant à moi, je retiens cette dernière explication qui m'a convaincu et dont je remercie le "cousin éloigné de Carole", même si elle émousse ma pique à propos des filles de soyeux.
Histoires de famille :

Le "cousin éloigné de Carole" m'a communiqué le document suivant...

... avec ce commentaire : "annonce relative à la vente de la propriété de Guillaume Sauzet et de son épouse à Ste Foy les Lyon, ancienne propriété de Jean-Pierre Sauzet et d’Antoinette Ballyat. Le couple (...) possédait assurément une peu d’argent ainsi qu’une campagne près de Lyon (ils ne dotèrent pourtant pas Guillaume à son mariage, lui qui ne fait état que de sa qualité de médecin comme apport (!) tandis que son épouse apporte une jolie dot (tout en étant issue d’une famille de sept enfants à marier)…".

Le nom PERNETTY me dit quelque chose, mais quoi ?
Le dernier document que m'a transmis à ce stade le "cousin éloigné de Carole" montre les signatures du contrat de mariage d'Appollonie Baboin et de Guillaume Sauzet. Hélas ce document est en format ".tiff" que n'accepte pas notre site favori. Je ne peux donc le mettre en ligne ici.

Dommage, car on aurait pu se livrer à quelques analyses graphologiques, un truc que j'aime bien.
Un vieux copain de terminale
rédigé le Jeudi 16 Novembre 2017
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salut camarade
le document en pdf : Télécharger
Je fais le projet de te voir dans l’orne , ma famille maternelle est originaire du Cotentin
à bientôt

N.D.L.R. : Merci beaucoup. Je t'attends !

N.D.L.R. 2 : Je suppose que GUYARD était le nom de l'homme de loi devant qui avait été signé ce contrat de mariage. Quel type prétentieux et ampoulé !

J'aime bien la signature de Romain BABOIN ; il paraît solide et équilibré, en tout cas sûr de lui ; il avance avec méthode, l'air de ne pas y toucher, puis bondit sur sa proie ; pas le genre d'individu qui aime qu'on lui résiste.
Guillaume SAUZET m'a l'air d'un tempérament fougueux, assez artiste dans l'âme et ambitieux ; je sens qu'il doutait parfois de lui mais voulait s'affirmer. Bref, assez dans mon genre (du moins quand j'étais jeune...).
Quant à la jeune Appollonie (je note l'orthographe), elle m'apparaît beaucoup plus décontractée que son époux et de goûts classiques mais sachant bien ce qu'elle voulait. Sans doute ce qu'on appelle "une maîtresse femme" (je vois que ma petite-fille a là de qui tenir...).
En somme, un couple qui ressemble pas mal à celui que je forme avec Carole depuis 42 ans...

Tel est du moins mon avis qui ne vaut rien par rapport à ce qu'aurait pu nous révéler Antoine ARGOUD.
Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 20 Novembre 2017
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Le maire s'inquiète des usages

Après avoir largement exploité le registre des délibérations de la municipalité d'Aucun durant la Révolution, je décide de pousser un peu plus loin et de feuilleter les pages suivantes.

Manifestement, les procès-verbaux de toutes les réunions n'ont pas été conservés, puisque le registre saute allègrement de juin 1805 à novembre 1819 et de là à juillet 1821 : nous zappons allègrement la quasi totalité du Premier Empire, ainsi que la Première Restauration, pour retrouver nos Pyrénéens sous le règne de Louis XVIII.

Certains documents ne manquent pas de sel. Devinez, par exemple, ce qui préoccupe le maire lors de la séance du 2 janvier 1822 : les enterrements !

Les citoyens d'Aucun sont confrontés à deux difficultés. La première est d'ordre financier : "Il s'est établi dans cette commune comme dans plusieurs autres, comme un usage dans les mortuaires et les neuvaines(1), d'ouvrir la porte à tous les parents du mort, soit proches, soit éloignés, qu'on est obligé de régaler ; que les dépenses qu'on est obligé de faire sont trop indécentes et ruineuses, pour les laisser subsister".

La seconde est d'ordre pratique : quand il s'agit de porter le corps jusqu'à sa dernière demeure, a contrario on manque de bras !

Le conseil municipal va donc tenter de réglementer. Pour ce faire, il a recours à l'ancienne division de la paroisse en "dizaines" qui correspondent, semble-t-il, à des quartiers : "Deux personnes de chaque maison de la dizaine assisteront au convoi funèbre, les deux plus proches voisins feront, pendant la nuit et indépendamment des proches parents, la garde de la personne morte, les hommes de la dizaine porteront le cadavre à l'église et l'enterreront".

Abords de l'église d'Aucun - Collection personnelle

Mais attention ! Le jour de l'enterrement et le jour de la neuvaine, pas plus de deux proches voisins, en plus des fils et petits-fils de la maison, au repas funèbre : "il est défendu à toute autre personne soit de la commune, soit même étrangère de s'introduire dans la maison du mort pour y boire ou manger" et la consigne vaut également pour les sonneurs de cloches. Ces derniers recevront un franc cinquante centimes pour tout salaire de la part des parents du mort.

Le conseil municipal prévoit même une amende en nature en cas de contravention à ces dispositions : une livre de cire, au profit de l'église, à remettre entre les mains du marguillier.

Voilà, qu'on se le dise !


(1) Cérémonie de commémoration neuf jours après le décès.
Traveling through history of Art...Margherita Gonzaga, Duchess of Lorraine, detail, by Frans Pourbus the Younger (1569-1622).

N.D.L.R. : Je dirais même plus, "Margarita Gonzaga, future Duchess of Lorraine as depicted in 1606 by Frans Pourbus" :

Contemporaine de la Chaslerie.