Désultoirement vôtre !

Visite impromptue ce matin. Une personne m'a demandé de venir prendre des photos de la Chaslerie en utilisant un cerf-volant. Demande immédiatement acceptée.

Le temps que je me retourne (en fait, que je prenne ma douche), les photos étaient dans l'appareil. Je n'ai donc pu, pour ma part, que garder cette trace de l'opération :

18 avril 2015.

18 avril 2015.

18 avril 2015.

Comme on le voit, le cerf-volant a 3 mètres d'envergure. L'appareil prend des photos de qualité professionnelle, sans effet "fish-eye".

Le photographe, François LEVALET, m'a laissé ses coordonnées. Il travaille ces jours-ci sur un livre consacré à l'Orne à paraître très prochainement, sous sa signature, aux éditions OREP. Il m'a promis de me communiquer les photos qu'il a prises ce matin ; je les mettrai immédiatement en ligne sur notre site favori.

Il m'a indiiqué ses tarifs pour une vingtaine de photos à prendre un jour où il fera beau temps ; cela a l'air raisonnable (environ 2 fois moins cher que les photos d'U.L.M.). Pourquoi pas une séance photos le jour de la Sainte-Anne 2015, par exemple, en espérant que la restauration de la couverture du colombier sera alors terminée ?

P.S. : Voici une photo de François LEVALET trouvée sur "Facebook" et qui montre son matériel :

Je ne suis pas sûr qu'Aurélien BARRAU me conserve longtemps parmi ses "amis Facebook". Il vient en effet de poster, sur son "mur Facebook" un message ainsi libellé : "Mme Joly - méprisée de presque tous (c'est tellement facile : une femme, un peu étrangère, un peu écolo, et disant la vérité, ça ne fait pas sérieux pour tous les gros connards !) - a non seulement combattu la haute finance, tenté de s'engager contre le saccage de la planète et est maintenant l'une des seules à dénoncer une loi scélérate. Merci à elle."

Au milieu du concert de louanges que ce "post" a entraîné, j'ai pour ma part écrit : "Je ne partage aucunement votre enthousiasme pour cette personne qui a démontré à plusieurs occasions la fausseté de son jugement et sa propension à jouer les stars médiatiques à bon compte."

Pour mémoire, voici à quoi je fais allusion.

Cet épisode illustre toutefois qu'on est toujours le gros connard de quelqu'un. CQFD

"Arissou arissat, castagne lusente !"

La lucarne Sud n'a pas résisté aux travaux de mercredi après-midi :

15 avril 2015.

Pour le reste, nous avons constaté que des oiseaux avaient profité des malfaçons des lucarnes pour construire leurs nids (voir au milieu à droite de la photo suivante) :

15 avril 2015.

15 avril 2015.

Nous avons eu confirmation du fait que les pannes présentent toute la même faute de fixation :

15 avril 2015.

Je me suis interrogé sur ce qui me semble improvisé et précaire dans certains renforts :

15 avril 2015.

Enfin, j'ai examiné l'infâme bricolage de vieilles installations électriques :

15 avril 2015.

Nouvel examen, jeudi dernier, des combles du colombier.

Les solives des lucarnes sont souvent H.S., au point qu'on peut s'interroger sur leur état lors de la restauration d'avant-guerre :

16 avril 2015, lucarne Sud-Est.

Je parle d'avant-guerre car je me suis replongé dans la "Photothèque" de notre site favori et me suis donc souvenu que la couverture que nous nous apprêtons à arracher était antérieure aux interventions d'Henri LEVÊQUE. Ce dernier a commis suffisamment d'âneries pour qu'on ne le charge pas, en plus, des bourdes de ses prédécesseurs (peut-être de la tante dont il hérita la Chaslerie) :

La Chaslerie au moment où la couverture actuelle du colombier venait d'être refaite.

Poursuivons l'examen des lucarnes. Décidément, tout cela n'est pas brillant :

16 avril 2015, lucarne Sud.

16 avril 2015, lucarne Sud.

16 avril 2015, lucarne Sud-Est.

Pour la première fois, j'ai pris des photos du volume clos situé sous les terrassons du colombier. Il y a là une accumulation de crottes (de quoi ?) assez considérable :

16 avril 2015.

Coup d'œil circulaire...

16 avril 2015.

16 avril 2015.

16 avril 2015.

16 avril 2015.

... puis en hauteur :

16 avril 2015.

16 avril 2015.

16 avril 2015.

On y verra plus clair quand le plancher de ce volume aura été retiré.

P.S. : En tout cas, la vieille photo que je viens de remettre en ligne rappelle que les châssis des lucarnes et l'isolation des combles du colombier étaient bien dus, eux, à Henri LEVÊQUE. Je confirme donc expressément que ce type était nul, incompétent, pingre et m'as-tu-vu.

A dire vrai, nous n'avons pas attendu longtemps pour faire disparaître le plafond en frisette du dernier étage du colombier :

18 avril 2015.

18 avril 2015.

18 avril 2015.

18 avril 2015.

Immédiatement, on respire beaucoup mieux dans ce volume...

18 avril 2015.

18 avril 2015.

... mais les bricolages que l'on découvre dans les angles ne sont pas plaisants...

18 avril 2015.

18 avril 2015.

18 avril 2015.

18 avril 2015.

... d'autant que, là au moins, il est désormais prouvé que les pannes ne tenaient pas que grâce aux seuls chevrons...

18 avril 2015.

... ce qui, soit dit en passant, me paraît confirmer qu'à l'origine, les terrassons étaient recouverts de tuiles et non d'ardoises.

Alors que je sue sang et eau pour télécharger le dossier de candidature de la Chaslerie au "concours de la plus belle restauration", tant ce mode de constitution de dossier est inconfortable, je viens de devoir rouvrir les archives que je conserve à propos de la protection du manoir au titre des monuments historiques.

C'est ainsi que je retrouve dans le dossier relatif à l'inscription à l'I.S.M.H. de 1926 la trace des deux photos suivantes qui montrent l'aspect qu'avait alors une partie de la façade sur cour de l'"aile de la belle-mère".

Je suis surpris de noter que la porte de style Louis XV était déjà là, sans doute un matériau de récupération consécutif à l'incendie de 1884...

... et aussi qu'il y avait des traces d'ouvertures bizarres juste au-dessous des sablières. Enfin, les lucarnes étaient habillées d'ardoises :

Il est ainsi confirmé qu'Henri LEVÊQUE succédait lui-même à de véritables sauvages qui avaient bousillé plein de trucs à la Chaslerie avant qu'il n'entreprenne les hideux percements de façades des années 1955-1965 que l'on sait (hideux mais quand même moins moches que ces trucs abominables).
Chaque année, les services extérieurs du ministère de la culture invitent les propriétaires de monuments historiques à participer aux "Journées du patrimoine". Chaque année, un thème est mis en avant au niveau national, pour je ne sais quelle raison. Sans doute pour faciliter la communication du ministre en exercice. Chaque année, ce thème me paraît à peu près complètement dépourvu d'intérêt, donc je classe verticalement.

Mais cette année, des têtes d'œuf de la rue de Valois semblent s'être surpassées. Voici ce que ces zigotos nous ont pondu :

Et pourquoi pas "le patrimoine au XXIIème siècle", tant que vous y êtes, bande de masturbateurs effrénés ?

A l'évidence, il y a des économies de frais de fonctionnement qui se perdent du côté du Palais-Royal !
A l'occasion de l'arrachage des vieilles isolations du colombier...

20 avril 2015.

... nous avons eu le plaisir d'amorcer un débat technique nourri sur la paternité des étrons observés.

J'ai demandé à Igor d'établir pour nous une typologie des fuselages accumulés depuis un siècle :

20 avril 2015.

20 avril 2015.

Certes, la méthode ne garantit pas la fraîcheur des produits.

Voici néanmoins, mon stylo servant toujours d'étalon, un échantillon représentatif des reliefs en question que je suis donc en mesure de livrer à votre sagacité :

20 avril 2015.

Je n'ai pas manqué de transmettre à M. MAFFRE et à la jeune classe concernée copie des photos dont j'ai retrouvé la trace ce matin.

Mon aîné m'écrit ceci : "Merci!
Elles sont très intéressantes ces photos.
Ca fait bizarre de voir ce bâtiment si différent.
Les encadrements sont vraiment crades..."

Quant à M. MAFFRE, il n'a pas tardé non plus à réagir : "Merci pour ces photos.
Elles confirment bien que les communs étaient très souvent aménagés/modifiés suivant les besoins.
En revanche, je pense que la menuiserie posée grossièrement en applique est probablement l'ancienne porte d'entrée du corps de logis, ce qui est très intéressant !
Qu'en pensez-vous ?"

A quoi j'ai répondu ceci : "Je viens de mesurer la menuiserie de style Louis XV. J'ai pris les cotes à l'extérieur, entre les montants fixes de bois qui entourent la porte.
Donc : largeur :125,5 cm.
hauteur (y compris le jet d'eau) : 252.
J'ai ensuite pris les cotes analogues des portes d'entrée du logis sur cour :
largeur : 124
hauteur : 268.
Je ne suis pas assez calé pour conclure.
Quant au style, ça me paraîtrait, à première vue, un peu bizarre de clôturer le logis avec des portes Louis XV."
"Pleure pas, mon bonhomme, ça repoussera !"

C'est ce que j'ai dit mille fois à mon aîné lorsqu'il était un petit garçon, chaque fois qu'il se cassait la figure et s'écorchait.

Je le lui redis aujourd'hui encore après que Roland BOUSSIN et ses compagnons ont coupé les branches du poirier qui gênaient leurs échafaudages :

20 avril 2015.

En effet, il n'y a pas là de quoi fouetter un chat.

La préparation de ce dossier de candidature au "Grand Trophée de la plus belle restauration" a ceci de bien qu'elle m'oblige à trier ma paperasse.

Tant qu'à faire, je vais mettre en ligne ici les documents que je joindrai au dossier :

- le plan de situation géographique : il s'agit de la photocopie de deux cartes Michelin :

Plan de situation géographique de la Chaslerie.

- un plan du cadastre : depuis le remembrement des années 1990, le plan cadastral en vigueur a perdu la quasi-totalité de ses informations utiles selon moi ; plutôt que de transmettre ce document borgne et éclopé, j'en reste à cette photo du dernier, telle que légendée par la D.R.A.C. en annexe à l'arrêté de classement de 1995 :

Plan cadastral légendé par la D.R.A.C. et annexé à l'arrêté de classement de 1995.

- un plan du monument : il s'agit d'un plan d'ensemble dressé par M. MAFFRE l'an dernier :

Plan de la Chaslerie et de ses abords immédiats.

- les arrêtés de protection de la Chaslerie :

Arrêté du 2 novembre 1926 d'inscription à l'I.S.M.H.

Arrêté du 26 octobre 1993 d'extension de l'inscription à l'Avenue (page 1).

Arrêté du 26 octobre 1993 d'extension de l'inscription à l'Avenue (page 2).

Arrêté du 4 juillet 1995 de classement de la Chalerie (page 1).

Arrêté du 4 juillet 1995 de classement de la Chalerie (page 2).

Je m'interroge sur l'opportunité de joindre au dossier la photo suivante du cadastre de 1824 :

Cadastre de 1824.

Comme il s'agit d'une photo d'un tirage de micro-film, cette image est de mauvaise qualité. En plus, elle n'est pas d'un grand intérêt pour le concours. Donc je pense que je vais la laisser tomber.

Il est suggéré de fournir, le cas échéant, un plan ancien du monument. Or, à part un infâme crobard antérieur d'un an à l'incendie de 1884, rien de tel ne m'est parvenu. On sait que le chartrier de la Chaslerie a été vendu au poids vers 1820 à l'érudit local auto-proclamé CAILLEBOTTE et que ce "bleu" (= partisan des idées de la Révolution) en a profité pour réécrire l'histoire à sa façon. Ensuite, les nécessités de la chaise percée, la vente de vieux papiers par un boutiquier parisien dévoyé puis l'empoussièrement du restant de ces vieux documents sur des rayonnages inexplorés des Archives de l'Orne ont achevé de faire disparaître ou, au mieux, d'occulter ces informations.
Roland BOUSSIN m'expliquait hier que son entreprise a un effectif de 9 personnes, dont 3 en congé de maladie, plus 2 intérimaires actuellement. Pris par d'autres chantiers, il n'est pas revenu aujourd'hui, contrairement à l'un de ses compagnons assisté d'un intérimaire.

Voici où ceux-ci en sont rendus de l'installation des échafaudages, sachant qu'est prévue la pose d'un parapluie :

21 avril 2015.

21 avril 2015.

21 avril 2015.

Au moins autant que la qualité des travaux de restauration, il ne serait pas stupide, je pense, que soit encouragée la transmission du patrimoine, par des prix de grandes associations comme les V.M.F. ou la D.H.

On connaît en effet trop de bâtisses dont les enfants de propriétaires vieillissants refusent de se charger. Les anciens doivent, à mon avis, se préoccuper en temps utile du problème et savoir mettre assez tôt le pied de leurs rejetons à l'étrier.

Bon, je le reconnais, un tel concours serait sans doute difficile à organiser.

En tout cas, pour ce qui me concerne, je suis peut-être moins fier des travaux que j'ai réalisés ici ou de la bonne marche de notre site internet favori que du fait que mon aîné a déjà pris en charge la restauration de la charpente et de la couverture des écuries l'an dernier et du colombier cette année. Et tout ceci se passe dans la joie et la bonne humeur, en partie grâce aux conseils avisés de M. MAFFRE.
En ce qui concerne les vues aériennes d'ensemble, voici celles que j'ai sélectionnées à ce stade, étant entendu que, par chance, j'en ai retrouvé 2 de 2006 (avant la restauration du mur de terrasse, du mur entre la chapelle et le manoir et même le rejointoiement des murs du logis) et 1 de 2010 (qui donne un aperçu du chantier de la charretterie à cette date).

Je les mets en ligne avec la largeur maximale :

23 juillet 2014, d'un drone.

23 juillet 2014, d'un drone.

Juin 2005, d'un U.L.M.

23 juillet 2014, d'un drone.

23 juillet 2014, d'un drone.

Juin 2005, d'un U.L.M.

23 juillet 2014, d'un drone.

25 mai 2010, d'un U.L.M.

23 juillet 2014, d'un drone.

23 juillet 2014, d'un drone.

23 juillet 2014, d'un drone.

En ce qui concerne la charretterie, je me verrais assez bien proposer les photos suivantes :

Mars 1993.

27 décembre 1999, lendemain de tempête.

18 juin 2007.

21 avril 2015.

On voit bien ici que je suis gêné de me limiter à 10 ans de travaux. En outre, je ne dispose pas de meilleure photo du bâtiment restauré que celle que je viens de prendre à l'instant ; or, il y a une interférence optique dans les tuiles et l'éclairage n'est pas top. J'essayerai d'en prendre une meilleure demain matin mais il est encore trop tôt dans l'année pour obtenir les plus belles couleurs comme ici, en fin de chantier :

19 juillet 2010.

P.S. : Celle-ci, prise à 19 heures, est-elle mieux ?

21 avril 2015.

Oui, je le pense.
Pour évoquer la restauration du fournil de la ferme, je ne vois pas comment m'en sortir à moins de 3 photos, celle de 2010 étant juste là pour prouver que les travaux ont moins de 10 ans :

27 décembre 1999, lendemain de tempête.

30 juillet 2010.

21 avril 2015.

Dommage que la 3ème photo ait un côté penché du fait de l'appareil mais je ne sais pas corriger.

Accessoirement, on pourra noter qu'on a profité du chantier pour redonner à ce fournil des dimensions normales alors qu'il avait été bricolé et réduit au cours des deux siècles précédents.
Bon, il va falloir que je m'organise un peu pour sélectionner les tranches de travaux réalisées depuis 10 ans et pour lesquelles je dispose de photos à la fois spectaculaires (si possible) et prises sous le même angle, avant et après le chantier.

A ce stade de mes classements, outre la charretterie et le fournil de la ferme, je pourrais évoquer :
- le mur de terrasse ;
- le mur entre la chapelle et le manoir ;
- le mur de douve derrière la chapelle ;
- le mur Ouest de la douve Nord ;
- le bâtiment Nord (extérieurs et intérieurs) ;
- la tour Louis XIII (dallage du rez-de-chaussée) ;
- la cave (torchis) ;
- la chapelle (sol, vitraux, statue de Sainte Anne) ;
- les écuries (charpente et couverture) ;
- le logis (couverture, maçonnerie, menuiserie) ;
- les épis de faîtage ;
- la maison de Toutou (charpente, menuiserie et torchis).

A dire vrai, c'est sur les travaux intérieurs que je m'estime le plus faible : le bâtiment Nord a été soigné, certes, mais on partait d'extrêmement bas et son intérieur, tel que photographié à ce jour, est, somme toute, assez banal ; et sur le logis, les seuls travaux intérieurs qui méritent d'être évoqués sont le dallage de l'entrée et le sauvetage de l'escalier. Surtout, dans les intérieurs, quasiment rien n'est achevé.

De ce pas, je vais quand même aller faire des photos des boiseries de la chambre mortuaire avec mon nouvel appareil.

P.S. : Oui, c'est bien sur les intérieurs que le bât blessera. Avec, dans le jury, des personnages aussi raffinés que Jacques GARCIA ou Yves LECOQ, je n'ai pas de mal à imaginer qu'on appréciera plus facilement des tranches de travaux finies, avec un décor d'un goût achevé. Je n'arriverai pas à un tel stade avant quelques années (si j'y arrive jamais) et, à cette époque-là, les tranches de travaux les plus spectaculaires auront plus de dix ans. Non, vraiment, le règlement de ce concours ne cadre pas avec des cocos de mon acabit, je le crains.
A propos du "Grand Trophée de la plus belle restauration", il est grand temps que je regarde les lauréats des éditions précédentes :

- en 2013 : le manoir du Catel que j'évoque en premier car c'est lui dont l'esprit de la restauration et l'ampleur des dégâts avant travaux ressemblent le plus à notre manoir favori :

Je trouve le reportage photos impressionnant même si le bâtiment d'arrière-cour (cf dernière photo) fait tâche à mes yeux.

La vidéo est excellente.

Les photos intérieures après restauration (parues dans "Le Figaro Magazine" et "Propriétés de France") confirment la très grande élégance dans l'austérité du lauréat. Surtout, je vois qu'il a été capable de montrer des tranches de travaux complètement finies, notamment pour le logis.

- en 2012, le château de Dampierre-sur-Boutonne ; l'architecture de ce château est surprenante avec cette galerie de pierres très prégnante.

D'après les articles parus dans les journaux, le bâtiment n'est pas immense mais on est dans le cas de figure que je subodorais à la lecture du règlement du concours, celui d'un monument avec des détails architecturaux exceptionnels.

- en 2014, l'abbaye de Lagrasse. Là, ma première interrogation était de me demander comment une communauté monastique avait pu, de nos jours, trouver l'argent pour une restauration de M.H. qualifiée de plus belle de l'année par des experts. En fait, le point de départ était très loin d'être aussi bas qu'au Catel ou à la Chaslerie, ce qui explique beaucoup de choses. Le jury me semble avoir plus récompensé un lieu abouti qu'un chantier proprement dit.

Cette dernière réflexion m'incite à examiner la concurrence de 2014, c'est-à-dire les autres finalistes, en me demandant chaque fois ce qui a pu coincer pour qu'ils ne soient pas retenus pour la plus haute marche du podium :

- le château de Cas était, à première vue, dans un pire état au départ que la Chaslerie ; je n'aime pas beaucoup le décor intérieur de l'avant-dernière photo (cette cheminée en pain d'épices) ni l'allée en forme d'escalier qui, selon moi, prend trop de place dans les jardins ; surtout, je trouve que le bâtiment manque de lisibilité, de plan-masse, au contraire de l'abbaye précédente ; pour un jury très sensible aux médias, ce dossier était certainement moins "vendeur" ;

- le château de Forges me paraît pâtir de deux tours tronquées (surtout la première) à propos desquelles on peut se demander, vu l'ampleur et la qualité de la demeure, pourquoi elles n'ont pas été remontées ; ceci, d'autant plus que le point de départ du chantier n'était pas bas. Je pense que ce hiatus évident a entravé ce dossier ;

- le château de Montmoyen : l'enfermement par la route et des décors de cheminée à chier ont dû desservir vivement ce dossier.

Bref, quand je me regarde, je me désole, mais quand je me compare, je reprends espoir.

Mes plus :
- le cadre bocager incontestable ;
- le plan-masse présentant un ensemble manorial avec tous ses zakouskis ;
- le point de départ du chantier, d'autant plus bas que les murs avaient initialement été montés à la terre, ce qui n'était quand même pas de veine pour moi ;
- la tension du projet, "work in progress" depuis 24 ans (mais ici, on est brimé par l'horizon de 10 ans retenu par les organisateurs du concours) ;
- notre site internet favori, unique en son genre, même si mon ton libre et volontiers corrosif peut affoler des gens prudents et "bien comme il faut".

Mes moins :
- rien n'est encore achevé dans les intérieurs ;
- il n'y a pas, à proprement parler, de détails architecturaux croustillants.

Moralité : il faudra que, dans mon dossier, j'arrive à mettre l'accent sur les points forts. Ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas chômer dans les prochains jours.

Bref, je pense que la Chaslerie pourrait faire partie des finalistes. Mais j'imagine que ma personnalité inquiétera : un haut fonctionnaire au placard depuis une éternité, on se demande ce qui a bien pu se passer, d'autant que, curieusement, le bougre n'a pas l'air de trop mal le vivre.
Quelques comparaisons, avant et après travaux, grâce à des photos prises sous les mêmes angles (les secondes de chaque paire, sauf pour la première, prises ce matin) :

1990.

24 février 2014.

1990.

22 avril 2015.

1991.

22 avril 2015.

Décembre 1991.

22 avril 2015.

1991.

22 avril 2015.

1991.

22 avril 2015.

Mars 1993.

22 avril 2015.

Juillet 1997.

22 avril 2015.

Juillet 1998.

22 avril 2015.

10 septembre 2006.

22 avril 2015.

30 janvier 2007.

22 avril 2015.

Bon, il faut que je remassicotte des photos anciennes mais il me semble que tout ceci ne donne pas trop mauvaise impression, qu'en dites-vous ?

Au moins, se rend-t-on compte de tout le boulot que cela a représenté ? Je n'en suis pas persuadé.

Il faut que je poursuive mes recherches et mes tris. A suivre donc.