Désultoirement vôtre !

On sait que les LEDIN prenaient le plus grand soin de leurs morts. J'en ai déjà donné deux exemples, l'un sous l'onglet "Histoire", l'autre ici. Et il y en aura d'autres.

Chaque fois que je trouve un vieux papier à ce sujet, je chantonne cet air :
Georges Brassens, 1960.
LES FUNÉRAILLES D'ANTAN


Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain,
De bonne grâce ils en faisaient profiter les copains:
"Y'a un mort à la maison, si le coeur vous en dit,
Venez le pleurer avec nous sur le coup de midi..."
Mais les vivants aujourd'hui ne sont plus si généreux,
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux.
C'est la raison pour laquelle, depuis quelques années,
Des tas d'enterrements vous passent sous le nez.

REFRAIN:
Mais où sont les funérailles d'antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères,
Qui suivaient la route en cahotant,
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères...
Quand les héritiers étaient contents,
Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même,
Ils payaient un verre.
Elles sont révolues,
Elles ont fait leur temps,
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres,
On ne les reverra plus,
Et c'est bien attristant,
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans.

Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert,
Les malheureux n'ont même plus le plaisir enfantin
De voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin.
L'autre semaine des salauds, à cent quarante à l'heure,
Vers un cimetière minable emportaient un des leurs...
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s'aperçut que le mort avait fait des petits.

Plutôt que d'avoir des obsèques manquant de fioritures,
J'aimerais mieux, tout compte fait, me passer de sépulture,
J'aimerais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où,
Et même, à la grande rigueur, ne pas mourir du tout.
O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil,
L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil,
Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu,
Les gens avaient à coeur de mourir plus haut que leur cul,
Les gens avaient à coeur de mourir plus haut que leur cul.
Dans la série des "funérailles d'antan", voici un texte pittoresque qui figure dans le cahier de Jean DURAND de SAINT-FRONT. Il décrit la pompe des funérailles, en 1722, de Catherine de CROISILLES, veuve de Pierre V LEDIN :

Pour ceux qui peineraient à déchiffrer les vieux manuscrits, ce texte a été retranscrit par Patrick DELAUNAY :

Mais, bien sûr, on a le droit de préférer d'autres types d'enterrements.
La liste des fermiers du "Sieur Vassi" nous est fournie par un document officiel du 30 avril 1792, "l'an quatrième de la liberté" pour reprendre la terminologie de l'époque :

On retrouve là, comme par enchantement, les noms de Charles François Laurent GOUPIL, fermier à la Chaslerie, premier cité de la liste, et de Jean GRIPON, fermier à la Guyardière, troisième cité.

Décidemment, le monde est petit, très petit, car on a là la preuve que, comme je l'avais subodoré, l'acheteur du "Bien National" de la Chaslerie était ce fermier instruit dont j'avais remarqué la signature au bas d'un inventaire révolutionnaire.

Cette fois-ci, on dirait que la chasse au goupil est bel et bien lancée ! Taïaut ! Taïaut ! Taïaut !
Le 9 juillet 1956, Henri PELLERIN, président de la société des monuments et sites du Calvados, écrivit à Henri LEVEQE pour le remercier d'avoir, la veille, présenté la Chaslerie et son histoire à un groupe de promeneurs...

Cette visite faisait suite à un courrier du 14 juin précédent du même PELLERIN, où ce dernier qualifiait son groupe d'"archéologues du Pays d'Auge" et se recommandait de - devinez qui ? - ce cher Gabriel HUBERT...

J'ai retrouvé le brouillon de la réponse que fit à ce courrier du 14 juin notre "grande figure du Domfrontais". Le voici, prenons le temps de le lire en entier :

On y apprend que "Ce cher M. Hubert a été pour moi (Henri LEVEQUE) un soutien (mots rayés : et un guide de bon conseil) quand j'examinais il y a quatre ans si je devais laisser crouler le Manoir de la Chaslerie que le régisseur de ma famille avait laissé se délabrer ou si je devais entreprendre de le sauver".

Ah là, là, cher ami, ces régisseurs, tous des incompétents et des malhonnêtes, tout irait si bien sans cette sale engence qui ne songe qu'à son profit et se désintéresse de nos propriétés de famille, illustrations de notre haut et puissant lignage...

Ce n'est là que supposition, comme aurait écrit le parent de Jean COUPPEL de SAINT-FRONT. Mais ce serait amusant - n'est-ce pas ? - que je retrouve la trace de ce qu'Henri LEVEQUE a réellement pu dire à ces érudits auto-proclamés. Déjà, je note qu'il s'est trompé de 40 ans dans la date de construction du logis, en évoquant 1558 au lieu de 1598. Mais ceci n'est sans doute que broutille...
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 8 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Qu'on se le dise ! J'attends ce matin la visite d'une figure emblématique de l'intelligentsia du bocage. Cette personne a souhaité me montrer des "manuscrits importants pour l'histoire de la Chaslerie, annotés par CAILLEBOTTE".

Connaissant un peu ce personnage que j'avais toutefois perdu de vue, à tort sans doute, je me dis qu'au pire, nous en serons quittes pour une bonne petite séance d'apérobic...

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 8 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Mon visiteur est reparti. Il a énormément parlé, peu touché à mon "Balvenie" mais ne m'a pas appris grand chose de nouveau. Le document qu'il voulait me montrer date du XIXème siècle. Ce n'est pas exactement ce qui m'intéresse, ni qui me paraît entretenir une grande proximité avec la vérité historique (si tant est qu'il y en ait une).

Le philosophe de Rembrandt.

Tel le philosophe de Rembrandt, Pascal a travaillé aujourd'hui sous un escalier tournant. Le voici commençant à creuser le fossé de fondation d'un futur mur de refend :

8 décembre 2010, creusement d'un fossé de fondation dans la ferme.

Il faut dire qu'avec la neige qui est tombée et le vent, il a vite renoncé à remonter davantage le chambranle gauche de l'ouverture de la ferme vers son fournil :

8 décembre 2010, les travaux en cours sur la porte Sud de la ferme.

Ce soir, à la lumière électrique, le fossé est terminé. Pascal devrait pouvoir couler le béton demain.

8 décembre 2010, vue de l'intérieur de la ferme.

Ensuite, Pascal aura à remonter, sur cette nouvelle fondation, un mur de pierres pour séparer le futur salon de la ferme de la future grande salle du rez-de-chaussée. Ce mur de refend devrait fournir un support bienvenu à la charpente dont, depuis des travaux intérieurs datant de quatre ans, le poids portait trop directement sur les murs extérieurs du bâtiment.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 9 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales
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Je viens à l'instant (c'est-à-dire à 1 h du matin) de remettre la main sur le brouillon de l'exposé que fit, il y a 54 ans, Henri LEVEQUE devant le groupe d'"archéologues du Pays d'Auge" que l'on sait.

C'est particulièrement gratiné ! Sacrés LEDIN, sacrés gredins, ils en prennent pour leur grade, ce n'étaient que des "faussaires" d'après notre chère "grande figure du Domfrontais". Bien entendu, ce dernier ne manque pas, au passage, de saluer le si savant (et si complaisant, semble-t-il) M. HUBERT...

Je mettrai prochainement la photo de ce brouillon en ligne. Il est délicat à scanner car en mauvais état mais, y compris à travers ses ratures, ses raccords, etc..., il illustre à quel point la chère "grande figure", confondant apparemment sa robe d'avocat parisien avec les sinistres fanfreluches d'un FOUQUIER-TINVILLE, s'est employée à bien mettre en évidence les prétendus éléments à charge.

Diable, si j'avais osé dire sur les LEVEQUE le quart des horreurs proférées par celui-ci à l'encontre des LEDIN, que n'aurions-nous entendu de la part des ô combien vigilants et, surtout, je le souligne, vertueux défenseurs de la "grande figure" ?

Heureusement que les LEDIN avaient dégagé la piste depuis longtemps car, avec de tels arguments, ainsi agencés, on pourrait s'interroger longtemps pour savoir s'ils n'auraient pas été bons pour aller vite tâter, à leur tour, de l'invention du bon docteur GUILLOTIN !

Je garde bien entendu l'original à la disposition de tous ceux qu'intéresse l'"histoire locale" du Domfrontais. Et mieux encore, à la disposition de tous ceux qui se passionnent pour l'histoire de la façon dont on peut trafiquer de vieux documents pour réécrire "l'Histoire". La distordre pour complaire, par exemple, aux mânes de nouveaux nababs, de nouveaux riches sans foi ni loi, d'aventuriers parvenus, comme ce fut le cas, semble-t-il, dans le Domfrontais, au détriment des LEDIN et à la suite de la dispersion du chartrier de la Chaslerie par les charognards qui prirent leur envol à l'époque. C'est assez édifiant, je pense...

Le document tient sur une feuille (si l'on peut dire), recto, verso.

D'abord, le recto :

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; haut du recto.

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; bas du recto.

Puis le verso :

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; haut du verso.

8 juillet 1956, brouillon de l'exposé, par Henri LEVEQUE, de l'histoire des LEDIN ; bas du verso.

Commentons cette pièce d'anthologie :

- aucune allusion n'est faite aux événements de la fin du XIVème siècle ;
- d'entrée de jeu, on se plaît à mettre en avant une prétendue "origine roturière" très locale des LEDIN ;
- dès le 1er paragraphe, on ne se fait pas faute de citer un document de 1610, émanant d'un jaloux, déjà ; cela tombe d'autant mieux qu'il y est question d'ivrognerie ou, du moins, de débit de boisson ;
- on enchaîne, sans avancer la moindre preuve, avec la mention infamante "prison pour dette", etc, etc...

Je vous laisse le soin d'étudier la suite, vous en savez déjà assez, si vous avez lu mes messages précédents, pour vous faire une opinion à partir des textes cités, des parties de ces textes qui sont biffées, des mots qui sont soulignés.

Il y a confusion entre René LEDIN et Pierre-François LEDIN, semble-t-il, et encore confusion entre 1558 et 1598, mais quelle importance pour qui se paye à bon compte le luxe, devant les amis de M. HUBERT, dans ce manoir acquis lors de la vente des "Biens Nationaux", de fustiger, en paroles sinon en acte, "l'avilissement (par l')argent" ?

Les LEDIN "ne recherchaient pas leurs ancêtres, mais se cherchaient des ancêtres", nous précise l'orateur. Intéressante formulation de la part d'un ayant-droit des GOUPIL !

Les LEDIN "auraient eu une devise assez cocasse pour des faussaires: 'de loyauté, j'ay le coeur garni' " ? Il est certain que GOUPIL avait des méthodes beaucoup plus nobles, c'est bien connu !

"Un" (?) ACHARD de BONVOULOIR les aurait calomniés. La belle affaire, cela n'avait pas empêché Alexandre ACHARD de BONVOULOIR de convoler en justes noces avec Anne-Madeleine LEDIN, fille de René LEDIN, celui qui reconstruisit le logis de la Chaslerie en 1598 !

Allez, j'arrête avec mes commentaires des propos du "chef d'orchestre", comme il se qualifie lui-même sans rigoler. Pour moi, tout cela a tourné à la cacophonie depuis bien trop longtemps...

Et s'il n'y avait eu que l'Histoire qu'il ait martyrisée de la sorte. Mais les pierres portent hélas la trace ineffaçable de la "grande figure du Domfrontais" que "son goût et son intelligence des choses du passé (sic !!!), son profond attachement à ce manoir et au pays du Domfrontais ne pouvaient que (...) conduire en cette action". Mais ceci est une autre histoire. On y reviendra.

Fermez (provisoirement) le ban !
Selon moi, une bonne compréhension de l'histoire d'un monument historique est le préalable nécessaire d'une restauration menée dans un bon esprit. C'est ce que j'essaye de faire comprendre à mes fils, et notamment à mon aîné qui voudrait percer de nouvelles ouvertures sur la cave, au risque, à mon sens, de la dénaturer durablement et, peut-être, irréversiblement. Thibaud me fait cependant valoir qu'il entend seulement mettre en application le permis de construire que j'avais moi-même obtenu, sur la base de plans que j'avais approuvés il y a une quinzaine d'années.

Corrélativement, le fait de se livrer, consciemment ou non, à une relecture biaisée de l'histoire, voire à sa dénaturation pure et simple, est une mauvaise façon, certainement, de se mettre en position d'entreprendre des travaux judicieux et qui respectent "l'esprit des lieux". C'est ce que je voudrais expliquer maintenant en prenant pour exemples les travaux effectués à la Chaslerie vers le milieu du siècle dernier. Ce sera là l'objet de mes plus prochains messages sous cet onglet. Car il y a un continuum entre les événements extérieurs qui s'imposent au bâtiment et la qualité des soins dont il a pu faire l'objet à travers les siècles. Et, si l'on déchire le tissu de l'Histoire, il y a de grandes chances qu'on martyrise aussi les vieilles pierres.

Bien sûr, d'autres facteurs doivent être pris en considération pour relativiser ce qui, aujourd'hui, peut apparaître le plus raté sous nos yeux. On a d'ailleurs compris que le niveau d'exigence peut se durcir avec le temps, comme dans mon cas depuis que j'ai acquis le manoir (même si j'ai toujours été négatif à propos de la frénésie de percement d'ouvertures qui semble s'être abattue sur la Chaslerie pour en crever les façades vers 1950). De même, les travaux que nous menons nous-mêmes aujourd'hui, s'ils n'appellent pas encore de critiques trop vives de la part des visiteurs, pourraient fort bien, vers 2070 ou même avant, sembler avoir constitué un gaspillage invraisemblable de moyens qui eussent pu être investis de façon plus judicieuse ailleurs. Par exemple, j'ai déjà entendu, il y a deux ou trois jours à peine, un agriculteur remembreur d'une commune voisine me dire que, dans le pays, certains s'étonnaient que l'"on" puisse consacrer autant d'argent à la restauration du manoir de la Chaslerie alors que la dynamique association constituée autour de l'église Saint Julien de Domfront peinerait à trouver des fonds pour en restaurer le clocher. Il y a donc pour le moins, reconnaissons-le, des points de vue divers.

Du point de vue où je me place et avant de porter, par exemple, un jugement que je souhaiterais éclairé sur la qualité des travaux de restauration menés à la Chaslerie au milieu du siècle dernier, j'admets fort bien que doivent être pris en compte un certain nombre de facteurs comme :
- la dureté des temps (on sortait alors d'un conflit mondial),
- des contraintes humaines (comme l'emprise qu'on nous a prétendue trop longue d'un mauvais "régisseur"),
- la variation des modes (il faudrait consacrer un jour un ouvrage entier à disséquer la mauvaise influence de certaines revues dites de décoration sur tant de ménagères un peu naïves),
- le progrès des techniques (qui utiliserait encore du fibro-ciment à base d'amiante pour restaurer des plafonds ?)
- l'urgence, car il s'agissait de rendre habitable des volumes qui avaient brûlé et de loger des personnes déjà âgées lorsqu'elles se sont enfin trouvées en position d'entreprendre des travaux ;
- etc...

Je suis prêt à entendre tous ces arguments.

Pour autant, cela ne me rend pas aveugle.
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Il y avait un beau soleil couchant hier, sur la ferme, quand je suis allé voir où en était Pascal :

9 décembre 2010, soleil couchant sur la ferme.

Le matin, il avait essayé de continuer à remonter le chambranle gauche de la porte Sud. Mais, comme il faisait trop froid, il avait vite dû s'interrompre et emmitoufler son travail, par crainte du gel :

9 décembre 2010, le froid empêche la poursuite des travaux sur la porte Sud de la ferme.

Il s'était donc replié dans le bâtiment pour démonter des solives puis détacher l'escalier, avant de continuer à curer le mur au niveau du futur mur de refend :

9 décembre 2010, décapage du parement intérieur du mur Est de la ferme, au droit du futur mur de refend.

Une nouvelle fois, il a constaté que l'argile des murs avait été remplacée par de l'avoine, accumulée là par des générations de rongeurs à l'époque où la moisson était entreposée dans le bâtiment :

9 décembre 2010, dans les murs, l'avoine a, depuis longtemps, pris la place de l'argile.

Ce matin, il a coulé le béton dans le fossé prévu pour la fondation du mur de refend :

10 décembre 2010, la fondation du mur de refend destiné à séparer le salon et la grande salle de la ferme.

Le temps que le béton sèche, il m'a suggéré d'installer dans l'ouverture récemment modifiée dans le bâtiment Nord du manoir la porte récupérée dans l'extension de la ferme. Il m'a expliqué qu'il valait mieux freiner le menuisier tant qu'il reste des travaux importants à réaliser dans ce bâtiment Nord, car le va et vient des matériaux risquerait d'abîmer une porte neuve. C'est là une idée que je n'avais pas eue, tant j'étais las de l'horrible porte blanche de mauvaise qualité de mes prédécesseurs. L'idée de Pascal m'a semblé judicieuse et je lui ai donné mon feu vert. Dans l'après-midi, il a donc transplanté cette porte de style "art déco" :

10 décembre 2010, la porte

Puis, il l'a peinte en rouge :

10 décembre 2010, Pascal en train de peindre en rouge la porte provisoire du bâtiment Nord.

Il m'a proposé de peindre en doré les sculptures de fleurs sur cette porte mais là, je ne l'ai pas suivi. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il pourra bientôt compléter l'inscription de son véhicule pour qu'on y lise "Pascal MAIZERAY, maçonnerie, rénovation, menuiserie, peinture". En tout cas, une fois de plus, il m'a épaté !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 10 Décembre 2010
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Peinture - Logis - Généalogie et sagas familiales - Désultoirement vôtre !
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Pauvre grand-oncle Paul, une fois de plus, il est le témoin de tristes événements !

Ce matin, en quittant ma chambre et en descendant le grand escalier du manoir, je me suis en effet aperçu qu'il y avait des fissures dans le mur, derrière son buste :

10 décembre 2010, les suites du dégât des eaux.

De même, au niveau du rez-de-chaussée, la peinture se détache du mur dès qu'on le touche :

10 décembre 2010, un autre conséquence du dégât des eaux.

Avant-hier, lorsque j'ai téléphoné à mon assureur, Groupama, mon interlocutrice m'a rappelé que mon assurance comportait une franchise de 732 € en matière de dégât des eaux. Je lui ai dit que je ne pensais pas que les dégâts sur le mobilier atteindraient ce montant mais j'ai réservé mes droits pour ce qui concerne le contenu des meubles et le mur. Carole n'a pas encore vérifié le contenu des meubles car, en cette saison, elle ne vient plus à la Chaslerie. Mais on dirait bien que, pour les murs, j'ai eu raison d'être prudent.

Constatant mon intérêt pour BRASSENS et pour la messe en latin, un visiteur me met au défi de mettre en ligne la chanson que lui a consacré ce moine paillard.

Et pourquoi pas ? Je crois avoir montré que j'étais ouvert à toutes les contributions. Et d'ailleurs, je ne vois là rien de fondamentalement différent de mes opinions (bien entendu, cet avis m'est purement personnel).

Mais, tant qu'à citer BRASSENS, j'aimerais aussi chantonner "la chasse aux papillons", "pauvre Martin" ou la "supplique pour être enterré sur la plage de Sète".

Et puisqu'on évoque la chapelle de la Chaslerie et ses usages, je me permets de rappeler, à toutes fins utiles, que je souhaite, lorsque le temps sera venu, y être enterré sous une des dalles d'ardoise prévues à cet effet ; je regretterai seulement de ne pouvoir, au terme de mon âge, m'y rendre en "sleeping du Paris-Méditerranée, terminus en gare de Sète" ni davantage y jouer des effets d'ombrage sur quelque ondine de passage.
J'ai commenté, il y a deux jours, le brouillon de l'exposé que fit Henri LEVEQUE, le 8 juillet 1956, sur la Chaslerie et les LEDIN.

Son message d'abaissement des LEDIN et de promotion des LEVEQUE passa bien auprès de son auditoire d'"archéologues" auto-proclamés. Apparemment, ces braves gens n'étaient pas très exigeants sur la qualité des sources de leurs nouvelles convictions. C'est du moins ce qui ressort du compte rendu qui parut, dès août 1956, sous la signature d'Henri PELLERIN, dans la revue "Le Pays d'Auge" :

Voici le passage consacré à la Chaslerie et aux LEDIN :

Démonstration magistrale, "incompréhension des hommes" (maudit régisseur !), posture aventageuse de l'avocat à la cour d'appel de Paris, l'auditoire fut à l'évidence convaincu.

Reportons-nous aux faits et voyons maintenant en quoi a consisté la restauration du "château (qui a eu) la chance d'échoir à un propriétaire éclairé" et si savant.

J'en vois qui rigolent dans les rangs : un peu de sérieux, jeunes gens, s'il vous plaît !
Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 11 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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Bonsoir,

Je vois que vous êtes derrière votre tour de contrôle, j'en profite pour vous joindre ce lien, ne sachant pas trop où le mettre. Cela concerne un vaste chantier que vous devez connaître ; il s'agit de Guédelon. Je ne sais pas quel est votre point de vue sur la chose. Moi, cela me plaît bien, c'est un style de château et une époque que j'aime bien. http://www.benevoleguedelon.com/article-novembre-2010-fin-de-la-13eme-saison-61518628.html

Et un autre site pour la fraîcheur des images : http://meteo-chamonix.org/drupal/samedi-4-decembre-2010-les-chalets-du-criou-samoens-74

Bonne soirée et travaillez assez tard afin de nous fournir un peu de littérature !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 11 Décembre 2010
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation
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@ Guy HEDOUIN :

Merci pour ce très intéressant reportage-photos sur Guédelon. Je trouve que le logis seigneurial a énormément d'allure, j'aime beaucoup ses proportions. Mais... avez-vous remarqué les coulures de chaux sur les pierres, c'est pas top quand même...

La neige, on dirait que le Saxon y a pris goût lors du récent épisode...

Dans sa réponse à Henri PELLERIN mise en ligne ici le 8 décembre dernier (3ème message de ce jour-là), Henri LEVEQUE écrivait qu'en 1956, il était propriétaire de la Chaslerie depuis 4 ans et n'avait achevé que la première tranche de travaux sur "les six qui sont nécessaires pour redonner à cette vieille demeure le lustre qu'elle a eu et mérite de retrouver."

On a également vu ici, le 9 décembre dernier, qu'Henri LEVEQUE écrivait volontiers les brouillons de ses textes sur des bouts de papier récupérés à droite ou à gauche. C'est ainsi qu'il prépara un exposé devant un fonctionnaire chargé du patrimoine à une date postérieure au 19 juillet 1954. Examinons ce document qui nous donne des indications sur les 6 tranches de travaux en question :

Brouillon d'Henti LEVEQUE, recto de la 1ère page.

Brouillon d'Henti LEVEQUE, verso de la 1ère page.

Brouillon d'Henti LEVEQUE, recto de la 2ème page.

Je n'arrive pas à déchiffrer tous les mots de la fin de ce texte mais cela donne à peu près ceci :
"Un très gros effort a été fait par le propriétaire actuel en particulier
1) pour réparer erreurs
2) pour assainir sol et éviter deter.(=détériorations) qui s'aggravaient par les eaux
3) récupération de matériaux d'époque utilisés à un remploi judicieux"

J'interromps ma retranscription ici, pour commenter ce début de texte. On lit qu'Henri LEVEQUE parle de lui à la troisième personne du singulier, ce qui paraît curieux. Etait-ce une habitude chez lui ? Ou bien le discours qu'il préparait devait-il être tenu par un tiers, censé défendre la cause de ce conseiller général devant l'administration ? De plus, avec ce que l'on sait de la récupération de pierres tombales pour percer d'horribles fenêtres sur le bâtiment Nord, est-ce de cela qu'il s'agissait lorsqu'il parlait de "matériaux d'époque utilisés à un remploi judicieux", ou bien de la grande cheminée de la salle à manger du logis que j'ai évoquée ici dans mon message du 4 avril 2010 ?

Je reprends ma retranscription :
"Il est incontestable qu'il reste des travaux à faire pour (donn = donner, un mot rayé) compléter un ensemble d'une réelle valeur historique. Le propriétaire (qui est, 2 mots rayés) serait très attaché (ainsi que, 2 mots rayés) à continuer."

Les mentions rayées sont amusantes, l'une pour corriger un excès de contentement de soi, l'autre, apparemment, pour revendiquer la paternité exclusive des travaux à venir...

Je poursuis :
"- fenêtres côté Renaissance
- (3 mots rayés : pas de ?)
- toit baissé (par rapport au, 3 mots rayés) après (depuis, 1 mot rayé) l'incendie de 1884
- Douves parterre terrasse
- Démolition bat. (= bâtiment) rural
. avenue ds (=dans) l'axe du porche
déviation chem. (=chemin) exploit. (=d'exploitation)
. 1ère cour
. mur séparatif de la terrasse (du parterre, 2 mots rayés)
. fermeture du bout (? mots illisibles)
- mur soutien terrasse
- chapelle
(? un mot illisible) plus
avant-cour"

On comprend, à travers ces dernières lignes, que les jours du pressoir (la charretterie actuelle, au Sud de l'avant-cour) étaient comptés en vue de placer l'avenue dans l'axe du porche. C'est donc Henri LEVEQUE qui avait décidé l'abandon de ce bâtiment (d'où son état lamentable en 1991, lorsque j'ai acheté la Chaslerie) pour pouvoir rectifier l'avenue qui s'incurvait alors (voir le dernier plan cadastral avant le dernier remembrement) pour venir frôler la chapelle. On peut comprendre que c'est donc lui qui a également fait combler la pièce d'eau de l'avant-cour.

Pour le reste, il ne devait pas être satisfait de la couverture du logis postérieure à l'incendie de 1884 et désirait, semble-t-il, restaurer tous les murs qui tombaient déjà en ruine (maudit régisseur !) entre les cours, la terrasse et ce qu'il appelait "le parterre" (et que j'appelle le Pournouët), y compris le "mur soutien terrasse" (que je préfère dénommer le mur d'escarpe).

Mais quel dommage qu'il ne s'en soit pas tenu à ce programme qui, mis à part le mauvais sort fait au pressoir, apparaissait raisonnable ! Car nous allons montrer à quoi l'on aboutissait quand ce "chef d'orchestre" (comme il se définissait donc) prenait la baguette...
Bonsoir cher M. Jacques BROCHARD !

Je viens de retrouver le document qui provoqua votre émoi, et votre article mémorable du "Publicateur libre" (copié ici le 23 novembre dernier), à savoir l'extrait suivant du manuscrit que, dans les "Repères bibliographiques" de ce site, je désigne comme le "Manuscrit en dépôt de la mairie de La Haute Chapelle", rédigé de la main de Louis GRAVELLE, ancien instituteur à La Haute Chapelle.

Voici un extrait de ce manuscrit, et plus précisément de la retranscription qu'en fit faire Henri LEVEQUE au milieu du siècle dernier. Bien sûr, je suis désolé si ce document heurte une nouvelle fois votre bonne conscience. Remarquez bien les annotations au stylo rouge, portées en marge de cette pelure ; elles l'ont été par Henri LEVEQUE lui-même :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Vous ne me croyez pas quand j'écris qu'Henri LEVEQUE eut en mains ce document et l'annota en rouge ?

En voici la preuve formelle, ce qui reste de la page 8 d'un autre passage de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE une fois qu'il l'eut découpée pour en extraire la partie qui lui convenait, afin de tenter d'abaisser les LEDIN. Comparez donc l'extrait suivant de cette page 8 au brouillon du brillant discours que fit votre parent en 1956 devant les "archéologues" du Pays d'Auge : c'est la même frappe, les découpes du document se correspondent, de même que les annotations au stylo rouge :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Il est heureux, cher M. Jacques BROCHARD, que nous dialoguions ainsi. Car vous allez certainement avoir à coeur de m'expliquer pourquoi votre cher parent, cette "grande figure du Domfrontais" comme vous l'appelez si finement, passa totalement sous silence, devant son auditoire de soi-disant "archéologues", les extraits suivants du même document :

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

La page suivante (page 5) manque à l'exemplaire d'Henri LEVEQUE, tel qu'il m'est parvenu. Voici toutefois la photocopie du texte correspondant, que j'ai faite en 1991 sur l'original du manuscrit, alors conservé à la mairie de La Haute Chapelle :

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Photocopie du passage du manuscrit de Louis GRAVELLE correspondant à la page 5 de l'exemplaire d'Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

C'est ici que se situe le passage qu'Henri LEVEQUE a inséré dans son discours. Je vous renvoie donc à son brouillon pour que vous puissiez consulter ce passage, amplement "caviardé" par votre chère "grande figure".

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Extrait de l'exemplaire de l'ouvrage de Louis GRAVELLE qu'eut en mains Henri LEVEQUE.

Pour conclure, cher M. Jacques BROCHARD, maintenant que je vous ai démontré, preuves en mains, comment Henri LEVEQUE "travaillait" les documents pour réécrire l'Histoire à sa façon, je voudrais bien savoir si vous oserez toujours parler, à son sujet, d'"intelligence des choses du passé".

Comme il commence à se faire tard ce soir, je vous laisse méditer ces faits précis, divulgués d'une façon qui, je l'espère, ne vous semblera plus cette fois-ci trop hâtive ni trop péremptoire.

Je lirai avec l'intérêt que vous imaginez votre réponse argumentée et vous adresse, en attendant, mon salut normand le plus goguenard.
Il s'appelait Henri, François, Maurice LEVEQUE, se qualifiait à la fin de sa vie de "propriétaire, ancien cultivateur". Il avait épousé en secondes noces Jeanne, Marie MONNIER ; de cette dernière, j'ai déjà parlé, sous le nom de Jeannette, lors de ma chronique du remembrement de La Haute Chapelle. Lui, c'est ce fameux "régisseur" qui, d'après Charles, Henri LEVEQUE, avocat à la Cour d'appel de Paris ("notre" Henri LEVEQUE ou, si vous préférez, "la grande figure du Domfrontais") fit tant de mal à la Chaslerie.

Ce régisseur avait passé son enfance à la Chaslerie ; c'est lui le bambin à côté de sa soeur, au milieu de cette carte postale qui rappelle d'ailleurs que le manoir et son pressoir (visible à l'arrière-plan) n'avaient pas eu besoin de son aide pour être terriblement déglingués...

Le "régisseur" enfant dans une Chaslerie déjà bien mal en point...

Son père l'avait précédé dans cet emploi de "régisseur". On les voit ici, l'un et l'autre, en train de toper, comme deux bons maquignons qu'ils devaient être aussi...

Le "Régisseur" et son père, vers 1925.

Cet Henri LEVEQUE n°2 était connu dans le pays. Il exploitait en effet une entreprise de battage qui, l'époque des moissons venue, employait nombre de jeunes godelureaux du Domfrontais : [img:700]L_autre_Henri LEVEQUE_01.jpg,L'"autre" Henri LEVEQUE assis sur sa batteuse avant guerre.[/img]Tout le monde savait l'antagonisme entre les deux Henri LEVEQUE, le "régisseur" et l'héritier des GOUPIL.

Mais l'on m'a raconté que le mari de Jeannette était apprécié car il savait rendre service ; ainsi, pendant les bombardements de l'été 1944, il donna asile, dans l'écurie du manoir de la Chaslerie, à de malheureux réfugiés qui ne savaient plus où s'abriter (voir la fin de l'article) :

Une anecdote du temps des bombardements.

Entre autres qualités éminentes, Yves de SAINT-MELOIR est l'époux de Marie-Annick, la présidente de l'« association pour la restauration et l'animation du manoir de la Chaslerie ».

Il m'a laissé photographier quelques pages, relatives à La Haute Chapelle, d'un ouvrage de sa bibliothèque, le "Dictionnaire topographique, historique et bibliographique de la province et du diocèse du Maine", par M. LE PAGE, "dédié à Monsieur, Frère du Roi", paru en 1777 et réédité en 1895 :

Ces pages (sans jeu de mots) nous apprennent beaucoup sur les ressources naturelles de la commune, ainsi que sur son administration religieuse sous l'Ancien Régime. Les voici :