Message #1822

Dans sa réponse à Henri PELLERIN mise en ligne ici le 8 décembre dernier (3ème message de ce jour-là), Henri LEVEQUE écrivait qu'en 1956, il était propriétaire de la Chaslerie depuis 4 ans et n'avait achevé que la première tranche de travaux sur "les six qui sont nécessaires pour redonner à cette vieille demeure le lustre qu'elle a eu et mérite de retrouver."

On a également vu ici, le 9 décembre dernier, qu'Henri LEVEQUE écrivait volontiers les brouillons de ses textes sur des bouts de papier récupérés à droite ou à gauche. C'est ainsi qu'il prépara un exposé devant un fonctionnaire chargé du patrimoine à une date postérieure au 19 juillet 1954. Examinons ce document qui nous donne des indications sur les 6 tranches de travaux en question :

Brouillon d'Henti LEVEQUE, recto de la 1ère page.

Brouillon d'Henti LEVEQUE, verso de la 1ère page.

Brouillon d'Henti LEVEQUE, recto de la 2ème page.

Je n'arrive pas à déchiffrer tous les mots de la fin de ce texte mais cela donne à peu près ceci :
"Un très gros effort a été fait par le propriétaire actuel en particulier
1) pour réparer erreurs
2) pour assainir sol et éviter deter.(=détériorations) qui s'aggravaient par les eaux
3) récupération de matériaux d'époque utilisés à un remploi judicieux"

J'interromps ma retranscription ici, pour commenter ce début de texte. On lit qu'Henri LEVEQUE parle de lui à la troisième personne du singulier, ce qui paraît curieux. Etait-ce une habitude chez lui ? Ou bien le discours qu'il préparait devait-il être tenu par un tiers, censé défendre la cause de ce conseiller général devant l'administration ? De plus, avec ce que l'on sait de la récupération de pierres tombales pour percer d'horribles fenêtres sur le bâtiment Nord, est-ce de cela qu'il s'agissait lorsqu'il parlait de "matériaux d'époque utilisés à un remploi judicieux", ou bien de la grande cheminée de la salle à manger du logis que j'ai évoquée ici dans mon message du 4 avril 2010 ?

Je reprends ma retranscription :
"Il est incontestable qu'il reste des travaux à faire pour (donn = donner, un mot rayé) compléter un ensemble d'une réelle valeur historique. Le propriétaire (qui est, 2 mots rayés) serait très attaché (ainsi que, 2 mots rayés) à continuer."

Les mentions rayées sont amusantes, l'une pour corriger un excès de contentement de soi, l'autre, apparemment, pour revendiquer la paternité exclusive des travaux à venir...

Je poursuis :
"- fenêtres côté Renaissance
- (3 mots rayés : pas de ?)
- toit baissé (par rapport au, 3 mots rayés) après (depuis, 1 mot rayé) l'incendie de 1884
- Douves parterre terrasse
- Démolition bat. (= bâtiment) rural
. avenue ds (=dans) l'axe du porche
déviation chem. (=chemin) exploit. (=d'exploitation)
. 1ère cour
. mur séparatif de la terrasse (du parterre, 2 mots rayés)
. fermeture du bout (? mots illisibles)
- mur soutien terrasse
- chapelle
(? un mot illisible) plus
avant-cour"

On comprend, à travers ces dernières lignes, que les jours du pressoir (la charretterie actuelle, au Sud de l'avant-cour) étaient comptés en vue de placer l'avenue dans l'axe du porche. C'est donc Henri LEVEQUE qui avait décidé l'abandon de ce bâtiment (d'où son état lamentable en 1991, lorsque j'ai acheté la Chaslerie) pour pouvoir rectifier l'avenue qui s'incurvait alors (voir le dernier plan cadastral avant le dernier remembrement) pour venir frôler la chapelle. On peut comprendre que c'est donc lui qui a également fait combler la pièce d'eau de l'avant-cour.

Pour le reste, il ne devait pas être satisfait de la couverture du logis postérieure à l'incendie de 1884 et désirait, semble-t-il, restaurer tous les murs qui tombaient déjà en ruine (maudit régisseur !) entre les cours, la terrasse et ce qu'il appelait "le parterre" (et que j'appelle le Pournouët), y compris le "mur soutien terrasse" (que je préfère dénommer le mur d'escarpe).

Mais quel dommage qu'il ne s'en soit pas tenu à ce programme qui, mis à part le mauvais sort fait au pressoir, apparaissait raisonnable ! Car nous allons montrer à quoi l'on aboutissait quand ce "chef d'orchestre" (comme il se définissait donc) prenait la baguette...

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