Dans l'Orne

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mardi 3 Mai 2011
Vie des associations - Les amis de la Chaslerie - Animation, fêtes, visites - Dans l'Orne - Annonces
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J'ai adressé ce matin à la communauté de communes du Domfrontais le courriel suivant, en réponse à un questionnaire reçu :

"Pour faire suite à votre courrier du 27 avril dernier, j'ai le plaisir de vous annoncer que l'"association pour la restauration et l'animation du manoir de la Chaslerie" serait heureuse de participer à votre opération "Contes et légendes en bocage domfrontais".

La commune est La Haute Chapelle. Le manoir de la Chaslerie se trouve en bordure de la D22, 5 km au Nord de Domfront. J'en suis le propriétaire. Mon mobile est le 06 12 96 01 34.

Le type d'animation serait une visite guidée, en mettant l'accent, dans la mesure du possible, sur le thème que vous avez retenu.

Le public visé serait scolaire (une cinquantaine de personnes, que vous voudriez bien encadrer de quelques instituteurs ou parents).

Le budget serait nul pour vous. Je fournirais des boissons non alcoolisées (Coca, jus d'orange), ainsi que des biscuits, du chocolat et... des bonbons Haribo ou équivalents !

La date et l'heure : vous les choisissez et m'en prévenez assez tôt.

Bien cordialement,

Pierre-Paul FOURCADE"

La réponse n'a pas traîné. La voici :

"Merci pour votre proposition très séduisante.
La commission culture et loisirs se réunit le 31 mai prochain pour sélectionner les projets d'animation.
Je vous tiendrai informé de la suite des événements dans les jours qui suivront cette réunion.

Bien cordialement

Jackie Coisel
Assistante de Florence Piednoir
Directrice des services"

On dirait que mon offre de bonbons Haribo a du succès !
@ Mr T. :

Je rentre de chez mon ami Marc CHALUFOUR, à Chênedouit, et j'ai photographié pour toi deux exemples de pose de solives sur lambourdes du type traditionnel par ici.

Voici un premier exemple, brut, dans un local en cours de restauration chez Marc. Observe bien l'assemblage :

7 mai 2011, plafond traditionnel dans une dépendance de Marc CHALUFOUR.

Et, pour te prouver le charme de tels plafonds, voici celui de la cuisine - salle à manger dans le logis de Marc, peint en bleu charron pâle :

7 mai 2011, un plafond du logis de Marc CHALUFOUR.

Je signale au passage que les murs sont enduits intérieurement de chaux et qu'à vue de nez, il ne doit pas y avoir plus de 2,10 mètres entre le sol de la pièce et le bas de cette poutre.
Marc CHALUFOUR est vice-président pour l'Orne de l'association "Maisons paysannes de France". A ce titre, il a organisé chez lui, aujourd'hui, un stage d'initiation à la restauration des torchis auquel j'ai participé.

Cela se passait à Chênedouit, à la demi-acre :

7 mai 2011, le logis de la demi-acre à Chênedouit.

7 mai 2011, le puits de la demi-acre à Chênedouit. Il est daté de 1818.

Marc restaure cette propriété qui en avait bien besoin, comme l'illustre cette dépendance où il n'est pas encore intervenu :

7 mai 2011, une dépendance de la demi-acre avant restauration par Marc CHALUFOUR.

Voici le local sur lequel nous avons travaillé aujourd'hui, à savoir une seconde dépendance, en cours de restauration et destinée à servir de logement d'amis :

7 mai 2011, la dépendance en cours de restauration à la demi-acre.

L'objectif était de remettre du torchis entre les colombes, ainsi que Marc l'a déjà fait, il y a 3 ans, sur une troisième dépendance à usage de débarras :

7 mai 2011, la dépendance de la demi-acre dont la façade Ouest (à droite sur la photo) a été restaurée il y a trois ans.

Observons au passage, sur cette dernière dépendance, en haut du mur de droite, deux entrées pour des pigeons. Voici l'une de ces entrées vue de l'intérieur de cette dépendance ; on peut remarquer qu'elle se prolonge d'un perchoir : Marc a donc pensé à tout !

7 mai 2011, l'intérieur de la dépendance dont le torchis a déjà été restauré, à la demi-acre de Chênedouit.

Osons l'écrire : c'est à de tels détails qu'on apprécie la grandeur d'une civilisation !

Observons également que le torchis recouvre ici la plupart des colombes (toutes sauf l'ossature principale) et ceci aussi bien intérieurement qu'extérieurement (à la Chaslerie, les deux dépendances en torchis ne seront pas du même type puisque les colombes secondaires y resteront visibles de l'extérieur).

A ce stade de mes explications, il va vous falloir travailler un peu. Je vous propose en effet de lire le témoignage suivant, publié dans "La terre crue en Basse-Normandie" par le "Centre régional de culture ethnologique et technique" :

Page 44 de l'ouvrage en question.

Après cette lecture, vous savez désormais ce qu'on appelle un "gazon" ou bien un "biaqueur". Je peux donc poursuivre...

Voici précisément le chantier tel que nous l'avons trouvé ce matin. Marc et son assistant Gaëtan avaient disposé un lattis de part et d'autre des colombes et les châssis des fenêtres étaient en place...

7 mai 2011, le terrain d'exercice...

La boue nous attendait dans une baignoire...

7 mai 2011, prête pour Marat ?

... Il s'agissait donc, pour commencer, de la mélanger à de la paille sèche pour former les fameux gazons. Pour ce faire, Marc nous a enseigné deux techniques : aux mains...

7 mai 2011, la confection des gazons à la main.

... ou aux pieds :

7 mai 2011, un élève très appliqué...

Il fallait ensuite biaquer les gazons sur le lattis...

7 mai 2011, le biaquage.

... avant de les talocher...

7 mai 2011, Gaëtan maniant la taloche.

... puis de les retalocher.

Bien sûr, nous avons interrompu ce labeur à l'heure du déjeuner car Marc nous avait préparé un festin bio à base d'un succulent cochon. J'avais apporté, pour le le dessert, des glaces de la ferme BIDARD de Lonlay-l'Abbaye. Tout le monde s'est régalé mais j'avoue avoir éprouvé les plus grandes difficultés à me remettre au travail en début d'après-midi : l'heure de ma sieste avait sonné...
Roland BOUSSIN est venu ce matin décharger à la Chaslerie les pièces de charpente restaurées à son atelier pour le fournil de la ferme :

19 mai 2011, Roland BOUSSIN devant les grosses pièces de charpente du fournil de la ferme.

19 mai 2011, Roland devant les petites pièces de charpente du fournil de la ferme.

Roland me promet de revenir le 30 mai prochain réinstaller cette charpente.

Nous avons évoqué les travaux de charpente et de couverture à prévoir sur la ferme. Roland me dissuade de les lancer avant d'en avoir fini avec l'essentiel de la maçonnerie des murs extérieurs de ce bâtiment. Je lui ai montré le type de lucarne fourragère auquel je pense à ce stade (sur la photo suivante, la maçonnerie a été remontée jusqu'à la sablière, ce qui n'est pas ce que je souhaite) :

19 mai 2011, lucarne fourragère photographiée à Domfront.

Roland me recommande de ne pas en prévoir de ce modèle au-dessus des pièces d'habitation, de façon à garder son style de ferme au bâtiment. Pour la future chambre au-dessus de la future cuisine, la couverture ne viendrait donc pas en surplomb de la façade mais la maçonnerie serait analogue.

Pour le torchis à poser entre les colombages sur l'appentis de la cave et sur son abri de jardin, Roland suggère d'utiliser du béton de chanvre enduit de chaux. Il paraît que cette technique a été retenue sur la maison natale de Charlotte CORDAY où elle donne toute satisfaction. Si un visiteur du site a un avis à ce sujet, je suis preneur.

Le manoir du Ronceray à Champeaux-en-Auge, maison natale de Charlotte CORDAY.

Enfin, Roland a fait part à Pascal de ses préconisations pour les descentes pluviales. De mon côté, je souligne à Pascal l'utilité de prévoir des trappes de visite des conduits qu'il va inclure dans la maçonnerie.

P.S. : A Domfront, place du champ de foire, j'ai remarqué cette très belle lucarne fourragère, très richement ornementée de symboles qui me paraissent maçonniques :

19 mai 2011, lucarne au domicile de M. LEBOSSE, président de l'office de tourisme de Domfront.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 28 Mai 2011
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L'un des artisans intervenus lors de la restauration de la chapelle de la Chaslerie (lui, pour les dorures de l'autel et de son tabernacle) m'adresse ce magnifique faire-part :

Faire-part de naissance d'Ambroise ZUREK.

Je trouve, cher Ryszard, que vos enfants sont tellement réussis qu'il serait dommage de vous arrêter en chemin !

Je vous adresse, à vous et à Rachel, mes bien amicales félicitations et vous souhaite, à tous les onze, sans compter les suivants, une longue vie de bonheur !

Il me reste à déterminer à quoi j'emploierai les maçons une fois qu'ils auront fini de rejointoyer la partie Sud de la ferme.

Je vois quatre possibilités :
- soit leur demander de poser le torchis entre les colombes de l'appentis et de l'annexe de la cave. Cela supposerait qu'auparavant, je les envoie apprendre cette technique, par exemple chez M. MISERAY, à la Pronière, à Saint-Mars-d'Egrenne ;
- soit les charger de démonter un bâtiment à Lonlay-l'Abbaye pour en récupérer les pierres ; il faudrait qu'auparvant j'aie trouvé un accord avec un transporteur ;
- soit, leur demander d'installer le plafond de la future cuisine de la ferme, au Sud du bâtiment ; il faudrait qu'alors Claude MARTIN nous redonne les coordonnées de son fournisseur de poutres en béton ;
- soit, les charger de monter un muret de pierres à l'Ouest de la ferme, pour éviter que la terre ne continue à s'y ébouler ; dans cette hypothèse, j'aurais ainsi la possibilité de tester l'aptitude d'Igor et de Valentin à monter de la maçonnerie avant de leur confier éventuellement la restauration des douves, une fois que toutes les autorisations requises (et subventions souhaitées) auraient été obtenues.

A ce stade, c'est plutôt vers cette dernière hypothèse que je m'oriente car sa mise en oeuvre ne dépend pas de tiers. Voici en tout cas l'aspect actuel des terrassements qu'il s'agirait ainsi de conforter :

29 juillet 2011, un muret manque encore à l'appel.

29 juillet 2011, la terrasse à l'Ouest de la ferme.

Jacques LAURENSOU
rédigé le Samedi 10 Décembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Bâtiment Nord - Chapelle - Dans l'Orne - Annonces
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Bonsoir Pierre-Paul,

Les pages jaunes vous ont très bien orienté en vous envoyant chez notre fournisseur de miel préféré, depuis une trentaine d'année, bien avant qu'il ne soit à Perrou.

J'aime beaucoup discuter avec lui, il a sur la transformation de notre bocage des idées très réalistes et c'est un vrai écologiste.

Tous ses produits sont excellents ; avez-vous essayé ses bonbons, en particulier ses boules de miel fourrées au miel liquide ?

Bien amicalement.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 11 Décembre 2011
Journal du chantier - Terrassement - Dans l'Orne - Annonces
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J'ai téléphoné hier à mon terrassier, Philippe JARRY, pour savoir où il en était de l'enlèvement du lot de pierres achetées récemment à Domfront. Philippe m'a répondu que, lorsqu'il est arrivé avec son engin, le lot avait disparu.

Ceci ne m'étonne guère. Il y a, comme cela, des gens qui ne peuvent s'empêcher d'être des faux-jetons. Il faut faire avec !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 21 Mars 2012
Journal du chantier - Menuiserie - Sculpture - Dans l'Orne - Ailleurs - Annonces
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Le 26 mars 2011, j'avais rendu compte, sous l'onglet "Sujets divers", de ma visite chez Pascal POIRIER, à La Ferté-Macé. J'y suis repassé hier. Je souhaitais en effet m'assurer qu'il se tient toujours prêt à enseigner à Igor et Valentin comment tailler les pierres afin que nous couronnions le puits de la ferme du volume qui lui manque ; il n'y a pas de problème, m'a répondu Pascal.

La reproduction d'une statue du Christ sur laquelle il travaillait déjà, il y a un an, est pratiquement finie. Il doit livrer cette nouvelle statue aujourd'hui à sa cliente, la ville de Honfleur. Il ne lui reste plus qu'à raboter quelques pièces destinées à boucher les fissures du bois...

20 mars 2011, le Christ de Honfleur.

... notamment sur la tête :

20 mars 2011, la tête du Christ de Honfleur.

Nous avons longuement parlé, d'un côté, de la dureté de la condition d'artisan et, de l'autre, de la difficulté de trouver chez le même individu un niveau technique suffisant et un goût authentique pour son métier ainsi qu'une réelle capacité à conseiller le client. Pascal s'exprimait en tant que "meilleur ouvrier de France" et moi comme client un peu décontenancé par l'un de ses confrères, menuisier de son état.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 21 Mars 2012
Journal du chantier - Administration - Maçonnerie-carrelage - Dans l'Orne - Annonces
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J'ai le plaisir de vous présenter deux jeunes Roumains dont la situation est, depuis aujourd'hui, parfaitement en règle :

21 mars 2012, Igor et Valentin devant la préfecture de l'Orne.

Igor a en effet reçu sa nouvelle carte de séjour et de travail avec des données biométriques du dernier chic.

Valentin détient dorénavant un recepisse officiel de sa demande de titre, valant régularisation de sa situation jusqu'à la délivrance de la carte définitive.

Voici une bonne chose de faite dont je remercie, avec soulagement, les uns et les autres.

Pascal POIRIER
rédigé le Vendredi 6 Avril 2012
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N.D.L.R. : Il s'agit là de la copie d'un Christ réalisée en douglas par Pascal POIRIER, "un des meilleurs ouvriers de France", pour la ville de Honfleur où cette statue, qui doit encore être peinte, doit remplacer l'original du 19è siècle en pitchpin abîmé par les intempéries. J'en avais encore parlé ici le 21 mars dernier.

Bravo Pascal, c'est de la belle ouvrage !

Je rappelle que Pascal est l'auteur de la Sainte Anne en granit de la Chaslerie.

En classant de vieux papiers à la recherche de vieux devis, je retrouve ces dessins (par M. PAILLETTE) de trois portes de manoir dues à l'évidence au même tailleur de pierres, qui intervenait donc dans le Domfrontais autour de 1598.

De gauche à droite :
- la Chaslerie,
- la Bouëtte à Saint-Roch-sur-Egrenne,
- Loraille à Saint-Mars-d'Egrenne.

Portes manoriales du Domfrontais.

Il faudrait compléter par la porte de la Servière à Céaucé.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 19 Avril 2012
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En allant dîner ce soir à Céaucé, je me suis arrêté chez un couple de jeunes Anglais qui, à ma connaissance, étaient susceptibles de vendre l'ancien dallage très rustique d'une porcherie. Il y en a pour 40 m2. Nous avons topé. J'espère pouvoir réutiliser ces pierres pour le sol de la future chaufferie, dans la tour Louis XIII. Cela devrait avoir plus d'allure qu'un revêtement moderne.

Hélène LEROY-PEETERS
rédigé le Mardi 24 Avril 2012
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Pas de cadavre en vue ? Mais vérifiez bien dans les conduits de cheminée... Surtout lorsqu'on a une verge de 13 mètres comme à la Tour Louis XIII !
Malheureusement je vous cite un fait divers qui s'est réellement passé dans notre bocage, à Saint-Aubert-sur-Orne (année 1990)...

Le petit ramoneur.

Le printemps fait sortir les anglais qui viennent prendre leurs quartiers dans leur résidence secondaire sur le continent. La Normandie est à quelques heures de chez eux. Au temps de la splendeur de la livre sterling et de la prospérité, il était de bon ton dans la bonne société de posséder un pied à terre, si possible original et en tout cas placé sous le sceau de l"'authenticité.
A Saint Aubert sur Orne , charmante bourgade d"une centaine d'"âmes, il est une maison qui correspond au goût typiquement anglais. Les gens d'"ici l"appellent « la maison à la tourelle ». Les propriétaires en confient le gardiennage à une voisine qui est également chargée du ménage.
Ce samedi, ils arrivent pour passer quelques jours, mais la maison n"'a pas été chauffée depuis un moment. Il fait un peu frais. Une flambée dans la cheminée s'"impose. L'"homme, un ancien officier de l'"armée des Indes, ouvre la trappe qui ferme le foyer. A cet instant précis tombe une chaussure. Surprenant n"'est-il pas vrai ? Impossible d"'apercevoir quoi que ce soit, le conduit est coudé. Cette technique de construction favorise l"'évacuation de la fumée et empêche la chute brutale de la grêle. Intrigué malgré tout, le colonel fait part de sa découverte à la voisine, laquelle conseille d"'allumer le feu afin de vérifier si le tirage se fait normalement. Un peu de fumée se répand dans la pièce, mais rien de vraiment anormal. Malgré tout, le doute s'"est installé. D"'où venait cette chaussure de sport, car il s"'agissait bien d"une chaussure de tennis d"'une pointure normale pour le pied d"'un adulte. Quelques facétieux en goguette auraient-ils improvisé un lancer de godasses.. Il fallait donc tenter de résoudre cette énigme. Qui d"'autre que les gendarmes pour apporter leur concours à la recherche de la véritéÂ… ? Les hommes en uniforme étaient confrontés aux mêmes interrogations que les propriétaires. Il fallait en référer au Procureur de la République. Le transport de justice eut lieu et le magistrat ne pouvait conclure, mais comme la cheminée fonctionnait bien, il n'"y avait pas lieu de s"'alarmer. Le calme de la campagne n"'était donc pas troublé, pas plus que l'"ordre public et c"'est dans cette atmosphère apaisée que les anglais ont terminé leurs vacances printanières.
Le second chapitre nous entraîne au début de l"'automne avec une nouvelle migration britannique. Quelques jours auparavant, la voisine est prévenue de leur arrivée, comme à l"'accoutumée, elle effectue une mise en état des lieux. A sa grande surprise, le sol est recouvert d"une quantité incroyable de mouches mortes et il règne dans le salon une odeur indéfinissable. Après un bon courant d"'air, et un balayage soigneux, les choses en restent là jusqu"'à l'"arrivée des occupants en fin de matinée. Cette fois encore, la température ambiante mérite un peu de chauffage et donc un petit feu dans la cheminée.
Rien de plus simple, il suffit d"ouvrir la trappe. Un ancien colonel de l'"Armée des Indes doit pouvoir faire face à toutes situations, mais en la circonstance, on se demande s'"il n"a pas perdu un tant soit peu une once de son flegme. Une chaussure chaussant un pied, un tibia et un péroné sont tombés dans l'"âtre. A bien y regarder, quelques lambeaux de tissu accompagnent cette chute intempestive.
En moins de six mois, la paire de tennis est reconstituée, là n"'est pas l"essentiel ainsi que le fait justement remarquer la dame anglaise. Le maire, les gendarmes, la justice et les pompiers se rendent sur place. Ce sont les pompiers qui sont chargés de l"'exploration et qui récupèrent les restes d"un corps coincé dans la cheminée. L"'identification criminelle va pouvoir commencer dans le laboratoire spécialisé de la gendarmerie de Lyon.
Subsiste une interrogation majeure qui est-ce ? Depuis quand ce corps est-il là, pour quelle raison ? Comment cela a-t-il pu se produire, alors que personne n"a vu d"'échelle ? Les supputations vont bon train dans la commune, chacun a un peu son avis sur la questionÂ…. D"'après les premières constatations, il s'"agit d"un homme jeune. Le scénario le plus probable est qu"'il aurait tenté de cambrioler la maison en passant par la cheminée, il aurait glissé et serait resté coincé. Selon un médecin, il serait mort de soif, les reins se seraient bloqués entrainant une perte de connaissance. « Il a probablement souffert le martyre. »
Les autorités sont confrontées à un autre problème. Il est fait obligation à la commune de prendre en charge l'"inhumation. Ce n"'est pas une mince affaire. Le budget voté par le conseil municipal n'"a pas prévu ce genre de dépense, finalement le préfet autorise l"'inscription au chapitre des fêtes et cérémonies.
Dans le petit cimetière, en face de l'"église, le vieux curé qui dessert la paroisse donne sa bénédiction « Inconnu, qui que tu sois, quoi que tu aies fait, quelle que soit ta religion, repose en paix. »
Quelques heures plus tard, à la nuit tombante, une voiture s"'arrête le long du cimetière. Plusieurs personnes en descendent discrètement. Le lendemain matin, on découvre un bouquet de fleurs sur la terre fraichement remuée. Depuis, plus rien. En apparence, personne n"'est venu se souvenir sur cette tombe.
Il faudra plusieurs mois avant que ne puisse être révélée avec certitude l"'identité de cet homme jeune né dans une ville voisine. Il était connu des services de police pour des faits mineurs. L'"ADN avait parlé. Sa famille ne s'"était pas manifestée, elle avait l'"habitude de ses absences prolongées.
Devant un thé, la dame anglaise tient salon, elle affirme que sa maison a désormais une histoire. La valeur marchande augmente puisqu'"il s"'agit de la maison du petit ramoneur.

N.D.L.R. : Je vois qu'avec vous, aucun terme technique ne tombe dans l'oreille d'une sourde (apprenez toutefois que la longueur de l'attribut en question est de 15 mètres et non de 13, vous me le copierez 100 fois)... Dans la version que je connaissais, le petit ramoneur avait un frère qui l'accompagnait ce jour-là et qui, prenant peur et désireux d'aller chercher du secours, aurait perdu le contrôle de son véhicule et se serait lui-même tué sur la route.

L'Avenue de la Chaslerie avant remise en état.

Lucyna vient également de me transmettre son avant-projet sur la remise en état de l'avenue de la Chaslerie :

Le rapport de présentation.

L'état actuel.

L'état projeté.

Mes principales demandes de rectification sont les suivantes :
- la longueur à restaurer est de 534 m et non de 489,5 ;
- sur la coupe AA, les fossés sont, dans les deux cas, à l'extérieur des talus et non à l'intérieur ;
- je préfèrerais conserver le macadam actuel, en le recouvrant de terre et d'herbe, ceci afin de permettre à deux véhicules de se croiser sans que l'un, au moins, ne s'enlise.

Lucyna me dit qu'il faudrait un permis de construire pour ce travail ; je trouverais cela excessif ; d'ailleurs, le S.D.A.P. ne m'a jamais parlé, en la matière, que d'autorisation. Lucyna doit donc vérifier cette question auprès du S.D.A.P.

Bien que cela ne me concerne pas directement, je pense qu'il serait bon que le S.D.A.P. étende la protection de l'avenue aux premières centaines de mètres suivantes ; sinon, c'est le très beau muret de pierres sèches photographié par Lucyna qui risquerait de disparaître, étant entendu que le fermier du propriétaire voisin est une brute inculte qui ratiboise tous les talus du secteur. Il serait très fâcheux que ce vestige vénérable soit également victime de la folie destructrice du même énergumène barbare, uniquement préoccupé de son plus grand profit personnel ! Or le risque est avéré, comme cet abruti l'a déjà montré moultes fois à Saint-Bômer puis, hélas et depuis qu'il y sévit, à La Haute Chapelle.

Pendant qu'Igor et Jonathan charriaient des pierres à proximité du mur Ouest de la douve Nord, je vous ai préparé un petit reportage sur les différents types de pierres que l'on trouve à la Chaslerie.

Sur les bâtiments les plus anciens, il s'agit de grès ferrugineux de formes assez diverses, comme ici sur la tour Sud-Ouest :

11 mai 2012, les pierres les plus fréquentes dans les murs de la Chaslerie.

La tour Louis XIII a, quant à elle, été montée en grès schisteux :

11 mai 2012, les grès schisteux au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII.

Sur les deux premiers mètres de hauteur du mur Ouest dés écuries, on remarque toutefois une pierre appelée "pierre blanche" ou "pierre froide" ou encore "pierre de Domfront".

11 mai 2012, la façade Ouest des écuries.

Ainsi, les constructeurs successifs de la Chaslerie ont eu recours à, au moins, trois carrières différentes. On peut penser que celle de grès ferrugineux était la plus proche. En tout cas, c'est surtout de pierres de cette dernière qualité que j'ai besoin pour remonter les murs de douve.

Si vous connaissez, dans le secteur, des bâtiments en ruine montés avec le même grès ferrugineux, je vous prie de me le signaler. J'irai voir s'il y a moyen de compléter ainsi notre approvisionnement.

Bonsoir,

Vous avez un bon forgeron, mais celui-ci m'a l'air pas mal. Il se trouve dans l'Orne, à 61150 Montgaroult.

Le connaissez vous?

Bonne soirée !

N.D.L.R. : Oui, je le connais. Il a été formé par Roland FORNARI et m'est recommandé par Marc CHALUFOUR. Je pensais à lui pour la rampe de l'escalier du bâtiment Nord... Voici d'ailleurs vers quel type de rampe je m'oriente :


N.D.L.R. 2 (du 1er mai 2023 à 21 heures) : Y penser pour la cave.