Charretterie

J'ai emmené Carole voir où en étaient rendus Igor et Jonathan. Je lui ai demandé ce qu'elle remarquait, observant bien ses réactions. En fait, elle n'a rien noté de particulier ; je veux dire par là qu'elle ne s'est pas rendu compte, avant que je ne le lui signale, que 5 chênes et un énorme noisetier avaient disparu à côté du mur Ouest de la douve Nord. J'avais déjà observé le même phénomène lorsque, à l'occasion de la restauration de la charretterie, j'avais fait abattre le chêne sous lequel elle avait l'habitude de garer sa voiture. C'est dire à quel point la minéralitude est prégnante ici !

29 juin 2012 vers 16 h.

Ce soir, Igor et Jonathan ont jointoyé le quart supérieur de la paroi Est du mur Ouest de la douve Nord (ils sont ici en train de brosser les joints). A ce rythme, je pense que nous pourrons récupérer les échafaudages dès mercredi prochain. Or, mardi, Sébastien LEBOISNE viendra poser les nouvelles solives au plafond du salon du logis. Igor et Jonathan pourraient ainsi les rempanner dans la foulée, ce qui permettrait à Sébastien d'enchaîner avec la pose des nouveaux entrevous.

Il va donc être grand temps de décider quel type de béton allégé nous coulerons au-dessus de ces entrevous, afin de servir de sol à ce que j'appelle "la pièce dévastée".

M. MAFFRE m'a demandé de rédiger un historique des constructions de la Chaslerie, en distinguant entre ce qui relève des données avérées ou des conjectures. Voici de quoi m'occuper un moment, surtout si j'essaye d'illustrer mon propos par des photos de ma collection. De plus, je lui ai confié hier mes exemplaires des principales références bibliographiques, ce qui ne va pas simplifier ma tâche ici.

Je vais néanmoins essayer de faire la synthèse de ce que j'ai appris à ce sujet au cours des vingt et quelques dernières années.

(début de l'historique)

La Chaslerie est un ensemble manorial typique du bocage Domfrontais, en limite normande du Massif Armoricain. Cet ensemble, dénommé localement un « village », fut édifié du 16ème au 18ème siècle sur un site beaucoup plus ancien dont il subsiste des vestiges significatifs (douves et murs percés de nombreuses meurtrières).

La géologie de cette extrémité du Massif Armoricain laisse affleurer des roches vieilles d'environ 450 millions d'années, alignées, comme le synclinal Domfront-Mortain, selon un axe Est-Ouest.

Dans un rayon de 500 mètres autour de la Chaslerie, ces roches sont des grès schisteux, c'est-à-dire une pierre dure et difficile à tailler ; les carrières qui ont été utilisées pour construire la Chaslerie sont très vraisemblablement celles dont il subsiste la trace, l'une et l'autre à cette distance du manoir, l'une au Nord (à proximité du lieu-dit dénommé Guéviel), l'autre en haut de l'Avenue de la Chaslerie. On trouve aussi du granite (ressemblant beaucoup plus au bleu de Vire qu'aux granits de Chausey) à quelques kilomètres au Nord de la Chaslerie.

La documentation disponible montre que, pour les couvertures, ardoises et tuiles étaient également utilisées dans le Domfrontais, étant signalé qu'un important centre potier existait jusqu'au début du XXème siècle à Ger, qui utilisait la terre extraite des parties inondables de La Haute-Chapelle :

La Chaslerie a été édifiée à proximité d'un vieux gué, le Guéviel, qui se trouve au confluent d'un ruisseau, le Beaudouët (également appelé Choisel), qui traverses ses terres et alimente ses douves en eaux, et de l'Egrenne.

La Chaslerie se trouve bâtie à flanc de coteau et son logis regarde essentiellement vers l'Est et l'amont du Beaudouët ; il en entend les bruits (longtemps agricoles, désormais pétaradants parfois, comme les motos de jeunes barbares voisins, adeptes du moto-cross sauvage, ce qui pose un problème qui devra être traité) et en domine la vallée alluviale dont le fond marécageux fut asséché lorsque fut cantonnée par des douves la parcelle dénommée Pournouët (un nom révélateur de cette fonction d'assainissement du terrain) en bordure Ouest de laquelle fut construit le manoir.

(A suivre)
Les encres de couleur de mon imprimante s'épuisent ; les tirages des cartes géologiques que j'ai ensuite scannées s'en ressentent. Voici, néanmoins, où se trouve la Chaslerie (marquée par un petit rond bleu), sur deux cartes précédemmment mises en ligne :

On voit que des failles ont fracturé le grès dans son proche voisinage. L'une d'elles (figurée en trait continu sur la première carte, ce qui signifie qu'elle affleure) se situe le long du coteau qui borde la Chaslerie au Nord-Est. Une autre (en pointillés sur la première carte mais à l'origine d'un cisaillement sur la seconde) a permis, semble-t-il, le passage de l'Egrenne à travers la barre de roches dures du fond du synclinal, désormais érodé au point de porter les points culminants du secteur. De même, une troisième aurait permis le passage de la Varenne au pied de l'éperon de Domfront.

A noter que ces cartes ont été dressées par M. Christian ENOUF qui avait souhaité me rencontrer et que je vais relancer afin d'en apprendre un peu plus sur ces questions de géologie. Celles-ci sont importantes en pratique. En effet, toutes les carrières du secteur ont fermé. Donc, pour me procurer les pierres nécessaires à la restauration de notre manoir favori (par exemple pour les mur d'escarpe qui nécessitera 500 m3 de matériaux), je suis obligé d'acheter des bâtiments en ruine. Encore faut-il qu'ils aient été construits avec les bons grès. Or, à l'époque où il n'y avait guère de routes, les constructeurs utilisaient les pierres trouvées sur place. Je dois donc parcourir les filons, orientés Est-Ouest, étant entendu que, dès que je m'éloigne de 500 mètres au Nord ou au Sud, je sors du bon secteur, alors que je peux y demeurer sur des dizaines de kilomètres vers l'Est ou vers l'Ouest.

P.S. (du 9 octobre 2021) : Les nombreuses failles relevées, même très sommairement, dans le secteur de la Chaslerie expliquent sans doute pourquoi, lors des forages effectués fin 2018, il a pu être trouvé, selon l'expression verbale du foreur, M. BREBANT, une "rivière souterraine" à soixante mètres sous la charretterie.
Pour comprendre l'histoire des constructions de la Chaslerie, il faut prolonger le propos géologique par des considérations sur l'histoire du Domfrontais et sur son économie. Ayant prêté à M. MAFFRE mon fond de bibliothèque sur ces questions, je me bornerai à évoquer ici les principaux faits que j'ai retenus et le ferai de façon qualitative.

Quant à l'histoire, il faudrait évoquer les voies romaines. Je crois me souvenir qu'il en passait une du côté de Lonlay, sans doute orientée Nord-Sud, donc qui devait tangenter la Chaslerie.

Bornons-nous, pour les temps les plus anciens, à évoquer la fondation de l'abbaye de Lonlay, au début du XIème siècle. Un gué devait permettre aux pélerins de traverser l'Egrenne. A l'évidence, ce gué était notre Guéviel. On peut imaginer qu'une famille de costauds s'était assuré le contrôle de ce passage obligé, de manière à prélever un péage sur les pélerins ; ceci devait se faire avec l'assentiment de l'abbé et selon une clé de répartition appropriée de la manne.

Quelle était cette famille ? On l'ignore. Peut-être s'appelait-elle CHASLES, comme le mathématicien ? A ma connaissance, rien ne l'atteste.

On sait qu'en termes de féodalité, la Chaslerie avait pour seigneur l'abbé de Lonlay. Sans doute est-ce là la raison pour laquelle on ne retrouve pas trace de la Chaslerie dans le grimoire recensant les propriétés nobles du secteur au Moyen-Âge. On n'a pas de mal à imaginer qu'il devait y avoir un recensement indépendant pour les biens de l'Eglise. Ceci d'autant plus que l'abbaye n'était pas une possession quelconque puisque, à sa fondation, elle avait été confiée à un cousin d'Hugues Capet.

(A préciser et à suivre ; je le ferai dans l'après-midi ; dans l'immédiat, je dois me rendre à Pontorson pour rencontrer 4 candidats-locataires ; envie de pousser jusqu'à Cancale pour y déguster quelques huîtres et un kouign amann de Roellinger ; mais, seul, ce n'est pas très rigolo...).

P.S. (du 9 octobre 2021) : Sur la voie romaine du secteur, je me rappelle un très intéressant exposé d'Eric de FRILEUZE lors d'une promenade du "Rallye Bellefontaine". La voie romaine passait, si mes souvenirs sont bons, du côté de la Guyardière, c'est-à-dire à environ deux kilomètres à l'Est de la Chaslerie, dont l'orientation était ainsi tournée vers cette voie, comme pour en entendre mieux les rumeurs.
Je tarde à écrire l'histoire architecturale de la Chaslerie parce que je ne sais comment exprimer les réserves méthodologiques que m'inspirent les travaux des érudits locaux auto-proclamés qui, depuis deux siècles, ont monopolisé le débat sur l'histoire du Domfrontais en général et de la Chaslerie en particulier.

Le premier dans le temps de ces prétendus hommes de savoir était CAILLEBOTTE. Ses opinions politiques l'inclinaient à prendre le parti des acheteurs de Biens Nationaux. Cet individu avait payé au poids le chartrier de la Chaslerie. Il a pu à loisir le maquiller ou en faire disparaître des pièces importantes. Plus tard, certaines ont été dispersées par un marchand de vieux papiers, DURAND de SAINT-FRONT. Pourtant la valeur scientifique des publications du premier ou des contributions du second n'a jamais, à ma connaissance, été discutée. Les suiveurs, jusqu'à nos jours, y compris hélas au sein de l'Université, ont trouvé plus commode et moins fatiguant de pomper ce que ces filtres orientés avaient laisser passer.

J'entends ramener, disons-le clairement, un peu d'honnêteté intellectuelle dans un débat si longtemps dévoyé.

(A suivre)
A propos de CAILLEBOTTE, voici le dernier élément de preuve trouvé à propos de la façon dont cet érudit local auto-proclamé a mis la main sur le chartrier de la Chaslerie. Il s'agit de deux extraits de la préface par Gabriel HUBERT au "Livre de Marie d'Espagne", tel que publié par le "Pays Bas-Normand" et tel que j'ai pu le consulter à la Médiathèque de Domfront, où l'on ne peut d'ailleurs ni l'emprunter, ni même le photocopier.

Voir le dernier paragraphe de la page de droite.

Voir le troisième paragraphe de la page de gauche.

Essayons d'en finir avec cette histoire architecturale de la Chaslerie.

J'avais indiqué que je dirais un mot de l'économie du Domfrontais. Il me paraît en effet important de signaler que le Domfrontais est une région pauvre, et ceci depuis longtemps. La prospérité a tenu, quelque temps, au relief. Les seigneurs de Bellême ont en effet édifié une série de places-fortes, dont Domfront, au sommet d'éminences naturelles. A son apogée, Domfront appartenait à un douaire royal.

(A suivre. Si un visiteur du site veut m'aider à rédiger ce laïus, il est le bienvenu !)
Fournies par Roland BOUSSIN, voici les références des "tuiles périgourdines" utilisées, en panachage de 5 coloris, pour la restauration, depuis plus de 20 ans, de notre manoir favori :

Elles donnent toutes satisfactions et se patinent vite.
Hier après-midi, sans que je m'y attende, alors que nous discutions de choses et d'autres en flânant dans l'avant-cour où il avait entrepris de ratisser l'herbe, mon aîné m'a fait part de son désir d'installer un atelier sous la charretterie, pour qu'il puisse y entreposer des outils et y bricoler, et de son souhait de rétablir une dépendance en colombages, pour abriter les tracteurs et la mini-pelleteuse qui encombrent actuellement ce bâtiment. Nous avons discuté de ces hypothèses que je trouve intéressantes.

C'est la première fois qu'à propos de notre manoir favori, mon aîné pense devant moi "out of the box". Jamais en effet, je n'avais de mon côté émis de telles idées.

J'en suis très heureux car ceci m'indique qu'il en est arrivé à s'approprier intellectuellement ce projet si particulier et que j'ai conçu dès le départ comme devant être familial. J'aurais donc choisi le bon successeur... Touchons du bois !

J'ai assisté hier, dans l'écrin raffiné du château de Villers-en-Ouche,...

... à un intéressant exposé d'Hugues de CHABANNES, vice-président de la "Demeure Historique", sur l'emploi dans les monuments historiques dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler les "groupements d'employeurs", mode d'organisation qui existe depuis longtemps dans le monde agricole.

D'après ce que j'ai cru comprendre et retenu, il s'agirait pour plusieurs voisins de recruter (pas nécessairement sous la forme de "contrats aidés" comme les "contrats d'avenir" qui ne sont pas accessibles à tous les employeurs), un jeune (pas nécessairement) dont ils assureraient la formation ou faciliteraient la réinsertion professionnelle et qui, en contrepartie, effectuerait chez eux des travaux ne nécessitant pas, pour chacun de ces employeurs potentiels, le recrutement d'un salarié à temps plein. Il peut s'agir des tâches les plus diverses (y compris d'entretien d'un site internet) dès lors qu'elles sont "non marchandes" (ce qui est typiquement le cas pour l'entretien des abords ou de la maçonnerie sur un monument historique ouvert à la visite du public : je suis donc dans le cœur de cible).

La voie des "emplois d'avenir" paraît particulièrement attractive puisqu'elle coûte à l'employeur susceptible de bénéficier de ce régime 5,70 €/h, frais de M.S.A., d'assurance et de gestion compris, et 3,70 €/h hors ces frais.

Les difficultés sont :
- de trouver un candidat assez fiable pour être recruté, soit en C.D.D. à un an, soit en C.D.D. à trois ans (le régime des "emplois d'avenir" est verrouillé sur ce point) ; le candidat-type est un jeune sans formation et inscrit à Pôle-Emploi ;
- de trouver dans son proche voisinage des candidats employeurs pour constituer un groupement permettant, si nécessaire, de mettre en commun cet employé (je comprends que ceux qui ne sont pas éligibles au régime des "emplois d'avenir" n'ont pas accès à la réduction de coûts correspondante - point à vérifier -) ;
- de trouver, le cas échéant, entre les membres du même groupement, un mode de répartition des frais de matériel nécessaire.

En ce qui concerne les employeurs, il suffirait, en l'état des textes, que je m'associe, dans un tel groupement dont je prendrais l'initiative, à mon aîné voire à notre association favorite ; cette difficulté est donc résolue pour moi sans que j'aie besoin de faire équipe avec d'autres personnes. Ceci ne m'interdit pas, toutefois, de m'associer à des voisins qui seraient candidats à mon groupement.

En ce qui concerne le matériel, il faudrait examiner à quel prix je pourrais faire bénéficier des tiers (membres du même groupement que moi) de mon propre matériel (bétonnière, mini-pelle, etc...). Les incidences de ce système, notamment en termes de T.V.A., devraient m'être précisés.

Il nous est vivement recommandé, pour monter ce système, de passer par un organisme qui a déjà une certaine expérience en la matière (au moins pour ce qui concerne le personnel) ; ce service est facturé les 2 €/h de marge en question.

P.S. : Je précise à toutes fins utiles que ma mini-pelle a une puissance de 2,5 tonnes.

Bonnes conversations avec mon aîné ce week-end :

1 - J'ai rappelé l'opportunité d'un système de chauffage central pour l'ensemble des bâtiments de notre manoir favori (sauf le fournil de la ferme, chauffé à l'électricité). Nous avons examiné où pourraient être construits la chaufferie et le silo à copeaux de bois attenant. Deux implantations paraissent envisageables, de part et d'autre de la haie de houx :
- soit à l'emplacement d'une ancienne dépendance en colombages que j'avais dû démonter il y a plus de 20 ans ; l'inconvénient est qu'une telle construction boucherait de nouveau la vue quand on descend l'allée à partir de la D 22 ;
- soit entre la lisière du boisement de 1999 et son allée courbe : l'avantage serait qu'il serait loisible de ne pas soigner tous les côtés de l'édifice ; mais il y aurait deux inconvénients : l'approvisionnement en copeaux obligerait à rouler sur du terrain meuble une bonne partie de l'année ; la cave et de la ferme étant plus éloignées qu'à partir de l'emplacement précédent, leur desserte en eau chaude serait moins aisée, en tout cas un peu plus coûteuse.

Je dois recueillir un maximum d'informations sur les avantages et inconvénients relatifs du chauffage au bois et de la géothermie.

2 - Mon aîné souhaiterait que la charretterie n'abrite plus les tracteurs et la mini-pelle, qui seraient renvoyés dans une dépendance à construire, comme cette chaufferie, et que la partie fermée de la charretterie puisse lui servir de débarras et d'atelier.

3 - Sur le ton de la boutade, mon aîné évoque l'idée que, pour simplifier son programme de travaux, je lui laisse la disposition du logis (ce qui permettrait, entre autres avantages, d'aménager une salle de concert ou de réception dans le grand et beau volume du 1er étage des écuries, ainsi que divers visiteurs de notre manoir favori l'ont recommandé) ; pour cela, il faudrait que j'aille m'installer dans la cave. Je lui réponds que cette idée me semble loin d'être stupide, que je l'ai eue de mon côté et que j'y réfléchis, faisant même le nécessaire pour pouvoir engager dans ce bâtiment des travaux thermiquement efficaces.

4 - Enfin, j'ai tenu mon aîné au courant de mon idée de faire porter Benjamin par notre association favorite. Je l'ai informé que j'avais un peu de mal à m'assurer que la chose n'ait pas d'inconvénients fiscaux mais que je m'y employais aussi activement que possible. Comme je m'en doutais, le sujet intéresse beaucoup mon fiston qui m'encourage à persévérer.

Nouvelle idée ce soir : je propose à mon aîné d'installer la chaufferie dans la partie fermée de la charretterie. Il me répond qu'il vient d'y penser. Ce parti nous semble intéressant à tous les deux.

Lui me demande comment je verrais la restauration de l'allée historique ; apparemment, cela entre également dans ses projets.

On dirait qu'on va pouvoir faire de belles choses ensemble.

Derniers échanges de courriel avec le bureau d'études chargé de me conseiller sur une rénovation thermiquement efficiente de la cave :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 27 juillet 2016 16:59
À : Fabrice BLAIZOT - IDEE -
Cc : cindy.rebouilleau@inhari.fr; Thibaud Fourcade
Objet : RE: SCIC IDEE - audit FOURCADE - modifications et informations complémentaires.

Cher Monsieur,

J'ai réétudié votre rapport et en ai parlé ce matin avec Cindy REBOUILLEAU.

Je suis à votre disposition pour vous rencontrer et me faire expliquer par vous les points qui demeurent obscurs.

Je vous signale que j'en suis resté à la version de fin mai du rapport. Il semble qu'il y en ait eu une plus récente que je n'ai pas reçue. Soyez gentil de me la communiquer.

En ce qui concerne la version de fin mai, je vous signale les points suivants :

- il existe des erreurs d'unités dans le lexique technique de la page 4 (lambda doit être en W/m2.°C ; U doit être en m2.°C/W) et à divers autres endroits ; de même, la formule en logarithme népérien de la page 11 me paraît douteuse ; en page 6, la distance de la Chaslerie à la mer est de moins de 80 km ;

- j'ai relevé un certain nombre de fautes de frappe/orthographe/grammaire dans le texte ; je vous les signalerai quand on se verra ;

- sur le fond, je m'oriente plutôt vers la solution S6 ; il serait intéressant de voir si et comment on pourrait la rendre BBC pour ce qui concerne la cave ; plus précisément, je réfléchis, en liaison avec mon fils, à une chaufferie au bois commune à l'ensemble des bâtiments - pas seulement la cave et ses 200 m2 environ mais l'ensemble et ses 1 000 m2 environ - ; cette chaufferie serait implantée dans la charretterie, bâtiment situé devant le manoir (au Sud, là où on se gare), au "barycentre" des volumes à chauffer ;

- je pense qu'il manque encore dans votre rapport des infos sur les financements/subventions qui me seraient accessibles ; je poursuis le dialogue avec l'A.N.A.H. qui, aux dernières nouvelles, pinaillait sur le caractère de résidence principale ; voici les dernières infos disponibles à ce sujet.

Cordialement,

PPF


De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : jeudi 21 juillet 2016 03:47
À : Fabrice BLAIZOT - IDEE -
Cc : cindy.rebouilleau@inhari.fr
Objet : RE: SCIC IDEE - audit FOURCADE - modifications et informations complémentaires.

Cher Monsieur,

Merci pour ce courriel.

Je réétudie ce dossier et reviens vers vous d'ici une dizaine de jours.

Cordialement,

PPF


De : Fabrice BLAIZOT - IDEE -
Envoyé : mercredi 20 juillet 2016 17:18
À : Pierre-Paul Fourcade
Cc : cindy.rebouilleau@inhari.fr
Objet : Re: SCIC IDEE - audit FOURCADE - modifications et informations complémentaires.

Bonjour M. FOURCADE,

afin de poursuivre votre projet de rénovation, il me faudrait savoir les points de blocage sur notre rapport d’étude ?

Je pense que nous avons arreté ensemble le futur scénario de rénovation, en l’occurrence :
- U6 : isolation des rampants de la toiture
- U9 : isolation des murs avec enduits chaux/chanvre
- U9: mise en place d’un système de ventilation

il ne reste plus qu’à continuer sur un choix éventuel de système énergétique, entre chaudière propane, chaudière fioul et chaudière bois.

Pour ces derniers éléments, je pense vous fournir une note de synthèse sur une préétude économique.

Dans l’attente de vous lire sur ces points,

bien cordialement,

PS : je mets en copie Mme REBOUILLEAU qui vient remplacer M. GUITTON à l’espace info énergie d’Alençon.

Fabrice BLAIZOT | Ingénieur de la Cooperative ID

(Fin de citation)

Courriels échangés hier avec notre expert écolo favori :

(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : lundi 5 septembre 2016 18:44
À : Fabrice BLAIZOT - IDEE -
Cc : cindy.rebouilleau@inhari.fr; Nathalie RICHE; Thibaud Fourcade; sarl.boussin.liegeas
Objet : RE: SCIC IDEE - Dossier FOURCADE - Travaux et demande d'informations pour étude bois

Monsieur,

Merci pour ce courriel. Je suis à l'étranger jusqu'à jeudi de sorte que je ne peux vous répondre tout de suite sur les questions de propriété des bâtiments ; il faudra que je consulte mes dossiers dès mon retour en Normandie.

Je regarderai de même ce que signifie "Niveau 2".

Ceci dit, le calendrier de réalisation que vous me dites impératif est beaucoup trop tendu pour moi. Mon intention est, sans aucun doute, de réaliser les travaux en question dans les meilleurs délais, afin d'y transporter mes pénates de retraité. Mais j'ai 4 contraintes fortes :

1 - le bâtiment étant inscrit à l'ISMH, j'aurai besoin de feux verts de l'administration des affaires culturelles (l'UDAP d'Alençon) ; or l'expérience montre qu'ils ne sont pas toujours rapides ;

2 - avant de soumettre le dossier à l'UDAP, encore faudra-t-il qu'il soit bouclé ; s'agissant de l'isolation de la couverture, l'entreprise PICAULT de Domfront m'a fourni son devis mais elle refuse de solliciter le label RGE pour ces travaux ; la SARL BOUSSIN-LIEGEAS à qui je souhaiterais confier ces travaux tarde à me fournir son devis et la confirmation qu'elle est RGE ; or je sais qu'un devis par elle serait accepté par l'UDAP.

3 - pour ce qui concerne le chauffage, j'ai besoin de certaines confirmations par mon fils aîné ; or je ne les ai toujours pas.

4 - outre la disponibilité des entreprises au cas où les points précédents seraient réglés, j'aurais un vrai problème de trésorerie et devrais m'endetter à 65 ans, ce qui n'est pas optimal ; je suppose toutefois que je saurais résoudre ce problème le moment venu.

Puis-je vous prier de transmettre votre rapport, dans la version que j'ai acceptée et vous ai réglée, à Mmes RICHE et REBOUILLEAU ? Pouvez-vous de plus me faire passer une version complète de votre schéma de dernière page du rapport ?

Cordialement,

PPF


De : Fabrice BLAIZOT - IDEE -
Envoyé : lundi 5 septembre 2016 15:45
À : Pierre-Paul Fourcade
Objet : SCIC IDEE - Dossier FOURCADE - Travaux et demande d'informations pour étude bois

Bonjour M. FOURCADE,

Concernant votre dossier travaux, en l’état des retours, il semblerait que si vous partez sur le dernier bouquet de travaux que l’on a vu ensemble, la région apporterait la subvention de niveau 2. Elle prendrait donc en compte la mise en place d’une chaufferie bois, même si c’est un réseau de chaleur. L’important est que le bâtiment soit alimenté totalement par la chaufferie bois.

Il sera nécessaire de valider votre dossier « Travaux » avant la fin d’année 2016. Ca laissera 18 mois pour réaliser les travaux et transmettre les factures réglées à la Région. Mme REBOUILLEAU pourra vous redonner des éléments à ce sujet.

Concernant ce projet, je souhaiterais approfondir mes recherches sur les subventions notamment en ce qui concerne l’étude nécessaire.

L’ADEME accompagne ce genre de prestations, mais c’est fonction des structures juridiques.

Dans votre cas, pourriez-vous m’apporter des compléments sur la structure juridique dans laquelle se trouve l’intégralité du manoir et des bâtiments attenants (SCI, etc…).

Cela aura une conséquence sur la recherche et les aides disponibles pour ce projet.

Dans l’attente de vous lire,

Cordialement,

(Fin de citation)

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 30 Septembre 2016
Journal du chantier - Charpente-couverture - Logis - Bâtiment Nord - Aile "de la belle-mère" - Fournil du manoir - Charretterie
0
Franck LIEGEAS et deux de ses compagnons sont venus avant-hier pour procéder aux réparations d'usage sur notre manoir favori.

Manque de chance, le travail de démoussage de la couverture de la charretterie...

28 septembre 2016.

... a été entravé par la présence d'un nid de frelons sous le faîtage :

28 septembre 2016.

De même, l'intervention sur les ardoises du logis a été empêchée par la panne de la nacelle que Franck était allé chercher chez un loueur peu scrupuleux à Alençon :

28 septembre 2016.

28 septembre 2016.

28 septembre 2016.

Heureusement, tout s'est passé sans problème sur le fournil du manoir que j'avais eu la très mauvaise idée de vouloir faire recouvrir de tuiles anciennes. Nombre de celles-ci ont dû être changées, surtout sur le versant Nord :

28 septembre 2016.

28 septembre 2016.

Les tuiles posées neuves sur le versant Nord du bâtiment Nord avaient de même besoin de se faire démousser à la truelle, notamment au droit de la cheminée Nord du logis :

28 septembre 2016.

Franck m'a dit qu'il faudrait réintervenir régulièrement (tous les 3 ans ?) sur la couverture du fournil du manoir.

Par ailleurs, il m'a affirmé que les moisissures sur certaines pièces de la charpente des écuries n'étaient pas graves ; elles résultent, d'après lui, du passage d'air humide, par la trémie du "salon de la belle-mère", en provenance de cette pièce où la présence de salpêtre sur les tomettes fixées au ciment sur le sol indiquent qu'il y a là un problème d'humidité à résoudre. Il me paraît néanmoins de fait que le "Skytech", ce produit métallisé, posé en sous-couverture est beaucoup moins "perspirant" qu'espéré ; comme j'ai déjà eu l'occasion d'observer cet été, dans le fournil de la ferme, que c'est un très mauvais isolant thermique, je me dis qu'on s'est fait fourguer là une belle vacherie.

Hier, jeudi, Franck m'a envoyé un S.M.S. matinal pour m'informer qu'il ne reviendrait pas avant ce vendredi. J'espère qu'il aura trouvé une nacelle moins pourrie que celle du "Bleu Blanc" d'Alençon.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 1er Octobre 2016
Journal du chantier - Charpente-couverture - Logis - Bâtiment Nord - Fournil du manoir - Chapelle - Charretterie
3
La petite équipe de Franck LIEGEAS est revenue hier terminer l'entretien des couvertures de notre manoir favori :

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

30 septembre 2016.

A propos du versant Nord du fournil du manoir, Franck m'affirme qu'il serait sage d'en remplacer toutes les tuiles par des tuiles neuves. Je lui demande de m'envoyer son devis ; on en profiterait pour introduire une isolation thermique sous ce versant ; dans un premier temps, elle ne pourrait jouer le rôle que de sous-toiture.

Mon aîné, de passage à la Chaslerie pour y rechercher les affaires de bébé (la naissance est prévue dans trois semaines environ) est en train de lire deux bouquins sur la famille "de l'écu rouge", dont un consacré à leurs châteaux. Il termine celui qui traite des mœurs de leur maison et me le passera avant de repartir tout à l'heure.

Nous discutons du programme de travaux sur notre manoir favori et de son financement :
- il marque son opposition à l'idée que j'installe ma bibliothèque-bureau dans l'ancienne cuisine du bâtiment Nord et affirme que, pour son épouse comme pour lui, il est important de disposer d'une grande cuisine ensoleillée ;
- mon idée de redonner à la salle-à-manger du logis son statut d'ancienne cuisine, avec puits au milieu de la pièce, ne lui convient pas pour autant ; il veut conserver là une grande salle-à-manger pour pouvoir recevoir ses amis ;
- il me recommande d'installer ma bibliothèque au rez-de-chaussée d'une des tours du logis ; j'objecte que, même si elle a l'avantage de donner sur la cour, me permettant ainsi de gardienner selon mon souhait, la tour Sud-Ouest est trop sombre pour moi qui y verrais plutôt une salle de télé ;
- il retoque mon idée de commencer par restaurer la moitié Nord du logis et m'informe que, s'il se lance dans le projet, c'est tout le logis qu'il voudra restaurer d'un coup ; dont acte !
- je rappelle que la restauration du logis présuppose le règlement de la question du chauffage ; il se dit prêt à financer l'intervention du bureau d'études qui nous conseillera le meilleur combustible ; il confirme son accord pour que la chaufferie soit installée dans la partie Ouest de la charretterie ;
- il se déclare désireux de restaurer l'allée historique dès que possible et souhaite qu'y soient plantés des arbres de haut jet ; je signale que mon festival nous oblige à attendre les beaux jours de 2018 et qu'accessoirement, il ne serait pas farfelu de solliciter un nouvel accord de la D.R.A.C. avec subvention à la clé, ce qu'il comprend ;
- enfin il souligne qu'il ne prendra pas de gros engagement financier avant la fin de sa période d'essai dans ladite maison "de l'écu rouge". OK, fiston, tous nos vœux de succès t'accompagnent !

Bref, nous avançons.

P.S. (du 2 avril 2017, après le déjeuner) : Nous avons évoqué la restauration des douves. Elle pourra intervenir lorsque j'aurai recruté un maçon fiable.

Au total, je comprends que je peux, dans l'immédiat et, pour l'essentiel, aux frais dudit fiston :
- lancer la demande de devis pour la restauration des lucarnes de l'"aile de la belle-mère", mon aîné étant désireux que ces travaux soient commencés sans tarder ;
- lancer l'actualisation du dossier de restauration de l'allée historique (devis, autorisation, subvention) ;
- lancer l'étude sur un chauffage central ; étudier comment chauffer la cage d'escalier du logis grâce à un système plaqué sur ses murs ;
- demander au géomètre d'individualiser sur le cadastre le logis, les douves et l'allée historique ;
- engager des travaux autour des plates-bandes de la cour (à savoir un dallage le long des murs et des limites de fer, sur le modèle proposé par Roland FORNARI, sur les autres côtés) ;
- faire en sorte que l'APIJOMM mette à sa disposition Benjamin pendant une partie de l'année ; mon fiston m'encourage au passage à tenir bon face à l'administration du travail et à confirmer notre souhait que l'APIJOMM recrute de nouveaux jeunes en "emplois d'avenir".
Intéressant, je trouve, ce message du 2 avril 2017, tel que je viens de le retrouver en parcourant les pages "Logis". Depuis lors, tant d'eau a coulé sur les ponts...

Dans une veine voisine, le message du 27 mai 2017.

Je suppose qu'il serait tout aussi instructif de surfer sur les pages "Privé" pour retrouver comment nous avons pu en arriver là. J'y transfère en effet, outre les photos de famille (principalement des petits-enfants), la plupart des courriels les plus importants échangés avec mon aîné.

Il est de fait qu'en quelques mois, alors qu'il paraissait lumineux le 10 juin dernier et même le 5 septembre encore, le ciel a viré à l'orage par ici. Mon horizon s'est vite bouché sous la pression des chiffres et des éclairs l'ont zébré alors que les zéphyrs coutumiers repoussaient toujours plus loin les espoirs d'un traitement équitable.