Message #124

Au volant de son "Manitou", Roland BOUSSIN replace la charpente de la charretterie. Je l'ai invité à graver dans le chêne de sa sablière "A ETE RESTAUREE PAR ROLAND BOUSSIN EN 2010".

C'est en quelque sorte un clin d'oeil que je me permets à son prédécesseur Jean MIDY, qui était intervenu sur la charpente des écuries et de la cave du manoir et les avait de même gravées, voici la bagatelle de deux siècles et demi (comme on peut le vérifier sur la page "Visite" de ce site internet).

Roland BOUSSIN, qui connaît ses classiques (je pense ici au texte de la sablière de la cave), me demande si je souhaiterais voir mon nom également inscrit, à l'instar d'un LEDIN, sur cette sablière. Je réponds que non ; mon nom sur une plaque tombale de la chapelle de la Chaslerie, ce sera bien assez pour moi, mais le plus tard possible.

Bernard a demandé à Maxime de se mettre aux commandes de la mini-pelleteuse, afin de retourner en profondeur la terre qu'il vient de finir de dégager de son herbe sur les futures plates-bandes de rosiers. Je suis surpris de la compacité du sol, au pied du mur allant de la chapelle au manoir. A l'évidence, celle-ci résulte des passages de tracteurs charriant des pierres, lors de la récente restauration de la maçonnerie de ce mur.

Mais la terre d'ici est peu fertile, tout juste bonne à produire de l'herbe à vaches quand on ne la sature pas d'engrais. Ce soir, Bernard a d'ailleurs rapporté une benne d'humus tiré de "la fontaine du Tertre Linot", un terrain qu'il connaît bien mieux que moi car il me l'a vendu après l'avoir longtemps travaillé quand il était agriculteur. Les rosiers de Carole apprécieront, sans nul doute.

Pascal taille des grès en vue de restaurer les ouvertures du fournil de la ferme. Parfois, le grès éclate en lamelles plus ou moins épaisses, obligeant Pascal à reprendre son travail à zéro.

Car la pierre d'ici est dure à travailler.

Quant à Thierry BOURRE, nous l'attendons toujours pour planter de nouveaux poiriers, comme convenu. Cette attente est d'autant plus longue à mon gré qu'alentour, les poiriers commencent à être en fleurs.

Les poiriers en fleurs, bonheur fugace du printemps, comme ces jours-ci à la Chaslerie. Ces poiriers trop souvent abattus chez des voisins par des tronçonneuses implacables dont j'entends les stridences barbares dans le lointain.

Car les tracteurs géants de l'agriculture moderne tolèrent de moins en moins les obstacles à leur progression, ici haies ou poiriers typiques du Domfrontais. C'est aussi ce qu'on appelle le progrès, prétend-on parfois.

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