Charpente-couverture

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 29 Avril 2020
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Charpente-couverture - Ferme et son fournil
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Restauration d'une partie de la charpente et de la couverture de la ferme :

Les deux pages suivantes montrent la "maison de Toutou" avant déplacement et restauration ; cette dépendance était en très mauvais état, son mur Ouest était en briques creuses, et elle servait de bergerie quand j'ai acheté la ferme :

La restauration de l'essentiel de la charpente et de la couverture de la ferme a été subventionnée.

Pour ce qui concerne le Sud de la ferme, sa couverture est restée en ardoises. La tempête de 1999 a soulevé et dégradé la charpente correspondante mais je n'ai toujours pas décidé quel parti prendre pour cette partie de la restauration. J'incline en faveur d'une silhouette de longère, ce qui obligerait à modifier l'étage en y substituant des lucarnes aux fenêtres. Dans cette partie Sud, j'ai fait disparaître le plafond du rez-de-chaussée (et plancher du 1er) car il était infesté de mérule ; les linteaux des fenêtres du rez-de-chaussée sont désormais en pierre (extérieurement) et béton (intérieurement) ; mon idée serait d'implanter là un plafond/plancher en béton (ainsi que je l'ai fait, largement pour les mêmes raisons, au rez-de-chaussée du colombier).
Voici l'"étude préalable" que M. Dominique RONSSERAY, architecte en chef des monuments historiques, a consacrée en 2006 à la restauration de la charpente et de la couverture des écuries et du colombier de la Chaslerie :

Lorsque cela me paraîtra utile et en me limitant volontairement, pour l'essentiel, à son "cahier photographique" (pages 28 à 61), je ferai part de mes commentaires sur les informations apportées par ce document. Ces commentaires, retranscrits juste à la suite des pages concernées, seront de trois types :
(a) les corrections d'erreurs de fait ;
(b) les informations complémentaires que je peux, à ce jour, fournir ;
(c) mes commentaires à l'usage particulier de l'architecte du patrimoine qui m'a interrogé et, plus généralement, de tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, s'intéressent à la restauration de vieilles pierres, notamment dans le Domfrontais.

Page 4 :
(c) sur ce schéma, M. RONSSERAY a indiqué les vestiges du muret de terrasse, du mur entre la chapelle et le manoir et du mur derrière la chapelle, ainsi que du mur d'escarpe des douves et du bief aval tels qu'on pouvait les connaître en 2006. Il a également signalé trois dépendances de la ferme, dont deux avaient déjà été démontées à l'époque et l'autre, le fournil de la ferme, pas encore restaurée.

Pages 5 à 11, consacrées au rapport de présentation de l'étude préalable : je m'abstiens volontairement de tout commentaire sur ces pages, notamment sur les aspects historiques tels qu'ils sont relatés, me bornant à suggérer à qui voudrait les utiliser pour ses propres travaux de prendre mon attache pour qu'on en discute.

Page 12 :
(c) Ce plan est un document officiel de la D.R.A.C.
Il y a toutefois lieu de signaler que diverses dépendances qui y figurent avaient dû être démontées dès l'été 1991 et n'ont pas été remontées à ce jour :
- dans l'arrière-cour : la porcherie,
- entre le manoir et la ferme : la grange indiquée,
- à proximité de la ferme : la grange indiquée et la dépendance de la ferme (ancienne "maison de Toutou", transplantée au Sud de la cave à l'occasion de sa restauration).

Page 13 :
(b) Ce plan est la reproduction d'un plan dressé dans les années 1950 à la demande d'Henri LEVÊQUE, alors propriétaire de la Chaslerie.
(c) Ce plan montre quelles étaient les ambitions de travaux d'Henri LEVÊQUE au rez-de-chaussée du manoir :
- à ma connaissance, les réalisations dans le bâtiment Nord ont été le fait de François LEVÊQUE, fils d'Henri, dans les années 1970 ; elles ont été différentes des projets de son père (moins rationnelles d'après moi, en ce sens qu'il a morcelé l'espace disponible) ;
- dans l'aile Ouest, le salon indiqué n'a jamais été réalisé, l'espace en question ayant, jusqu'à ce jour, gardé son aspect d'ancienne étable ou écurie, avec un sol en béton, datant sans doute de la première moitié du XXème siècle, avec rigole centrale pour l'évacuation des déchets animaux :

30 avril 2020.


- dans le logis, le boudoir n'a jamais été réalisé, ni par le père, ni par le fils ; tout au plus les murs de cette pièce avaient-ils été grossièrement rejointoyés au ciment.

Pages 14 à 27 :
(c) A mon sens, ce sont là les pages de cette étude préalable les plus intéressantes pour un tiers.

Page 18 :
(b) Les photos d'épis sont de moi ; le plus beau de cette série est le premier indiqué ; il s'agit de l'épi de l'échauguette du manoir de la Foucherie à La Haute Chapelle. A ma connaissance (en 2020), le plus bel épi de faîtage du Domfrontais a été démonté ; il est actuellement visible au manoir de la Bonelière à Saint-Mars d'Egrenne où il ornait une tour ; j'en ai montré récemment des photos sur le site favori.

Page 19 :
(b) En haut de la page, l'épi de la Foucherie.

Page 20 : en bas de la page, un épi du manoir de la Bérardière à Saint-Bômer-les-Forges.

Page 25 :
(b) Ces tessons et reliquats d'anciens épis en poterie de Ger n'ont pu être réemployés. Je les conserve à l'abri, à la Chaslerie.

Page 29 :
(a) Cette photo montre que la charpente et la couverture de la tour Louis XIII avaient disparu. Or elles se sont effondrées vers 1935. Ce cliché ne date donc pas de la fin du XIXème siècle.

Page 30 :
(a) Ces photos datent du début du XXème siècle. Un siècle plus tôt, la photographie n'avait pas encore été inventée.

Page 31 :
(a) Le personnage de gauche est Henri LEVÊQUE, homonyme du propriétaire des années 1950 qui avait, notamment dans les années 1930, une entreprise de battage bien connue dans le secteur. Cet homonyme est représenté ici, en costume traditionnel du Domfrontais (entre autres) du XIXème siècle (la "bloude"), au côté de son père qui, à ma connaissance, était le fermier du manoir au début du XXème siècle. J'ai connu la veuve de cet homonyme, Jeannette ex-LARSONNEUR, décédée de mémoire dans les années 1990. Cette photo doit donc dater d'environ 1930 au plus tôt.

Page 32 :
(b) Je ne comprends pas d'où sort l'avant-dernier paragraphe.

Page 33 :
(b) le "banc d'attente" était juste un bricolage de mes prédécesseurs qui avaient utilisé là un appui d'ancienne ouverture en granit.
Je ne vois pas en quoi le dôme était inachevé (sauf à vouloir évoquer les épis de faîtage).
Les murs limitrophes ont toujours eu un aspect défensif, même si les ouvertures Sud des meurtrières se distinguent malaisément (ceci sans doute délibérément) dans l'appareil de pierres.

Page 34 :
(a) La mention d'une "villa" apparaît fantaisiste. Il s'agit juste du tronçon Ouest de l'ancien pressoir, le seul subsistant en 1991.
Les guerres de religion ont pris fin avec l'édit de Nantes (1598), année d'édification du logis.
(b) A ma connaissance, la cour s'est trouvée enclose au XVIIIème siècle, pas avant.
Selon moi, le porche à l'impériale est une conséquence du savoir-faire des charpentiers des bateaux vikings.
Page 36 :
(b) Les meurtrières défendaient la terrasse et le Pournouët ; je préfère cette dernière expression à celle de basse-cour, même s'il est vrai que le Pournouët est situé plus bas que la terrasse et le manoir.

Page 39 :
(a) Beaucoup d'approximations ou d'hypothèses gratuites sur cette page :
- le mur Ouest de l'aile Ouest est postérieur à la meurtrière orientée vers le Sud qui se trouve à l'intérieur du rez-de-chaussée de la tour Louis XIII :

30 avril 2020.

Cette meurtrière suffit à prouver que ce mur est postérieur au règne de Louis XIII ;
- la maçonnerie des deux premiers mètres n'est pas en granit mais en grès de Domfront ; selon mes observations du début de 2018 (à l'époque de dégâts des eaux récurrents), le bas du parement extérieur de ce mur Ouest a dû être remanié et amélioré en qualité à une époque où l'on avait déjà dû chercher à empêcher des dégâts des eaux analogues ; je daterais volontiers ces pierres de la seconde moitié du XIXème siècle ; les pierres du haut ne résulteraient donc pas d'une surélévation d'un mur ancien mais auraient été disposées là lors des travaux initiaux de ce mur ;
- le grès du parement ancien est une pierre locale, vraisemblablement extraite de deux anciennes carrières dont les vestiges se trouvent à environ 500 mètres du manoir, l'une au Nord (chez un voisin, de l'autre côté de la D22), l'autre au Sud (et chez moi) ; par ici, on ne parle guère de grès roussard.
(c) - C'est moi qui ai refermé les deux ouvertures carrées moches sous la sablière, ouvertures que j'imagine avoir daté de la première moitié du XXème siècle :

30 avril 2020.

J'ai également substitué, pour l'encadrement de l'ouverture rectangulaire de droite, du grès aux briques moches antérieures ; à cette occasion, j'ai rééquilibré les proportions de cette ouverture :

30 avril 2020.


- la porte qui défigure cette façade est une horreur agricole, contemporaine du béton au sol des écuries (datant sans doute de la première moitié du XXème siècle).

Page 40 :
(a) La baie a été perçée, avec trois autres à ce niveau, dans les années 1950.
(b ) Je ne vois pas d'où peut sortir l'information que le colombier a été transformé en habitation pour "hôtes de passage".
A mon avis, la cheminée date du XVIIIème siècle, époque où les deux étages du bas du colombier furent transformés en habitation.
Je signale que, lors de mes travaux depuis deux ans, après l'élimination de l'enduit en ciment qui recouvrait ces murs, j'ai cherché en vain la trace d'anciens trous de boulins sur ces deux niveaux ou, même, la preuve que le parement intérieur avait été modifié il y a deux siècles.
Dans ces conditions, mon impression qu'il avait pu y avoir, à l'origine, un millier de trous de boulins dans ce colombier, qui a la particularité d'être carré, manque de preuves. Tout au plus peut-on affirmer sans trop de risques de se tromper qu'il avait dû y avoir environ 300 trous de boulins au niveau du 2ème étage de ce colombier.

Page 41 :
(a) La photo de la page 29 montre que le zinc de la couverture et des lucarnes date du début du XXème siècle. Pour une fois, Henri LEVÊQUE n'était donc pour rien dans ces horreurs.

Page 42 :
(a) Même remarque qu'à propos de la page précédente.
(b) La cheminée, en revanche, a été bricolée à son sommet par Henri LEVÊQUE. Et c'est moi qui ai fait disparaître ces horreurs.

Page 43 :
(a) Voir commentaires précédents.

Page 44 :
(c) Je tâcherai de fournir à l'architecte du patrimoine d'autres photos de ces trous de boulins dans l'état où ils étaient jusqu'à ce que je les restaure.

Page 45 :
(b) Ces contre-cloisons étaient à base de fibres végétales et recouvertes d'une toile grossière peinte. Elles ont été arrachées au début de la restauration de la charpente du colombier.

Page 48 :
(a) Des erreurs sur lesquelles je me suis déjà exprimé.
Les percements des murs n'ont pas grand chose d'origine ; tout cela a été remanié à diverses occasions au XXème siècle.
(b) La "vilaine cheminée de gauche" datait des travaux des années 1950 ; je l'ai fait disparaître.

Page 50 :
(b) J'ai fait disparaître, au niveau de l'étage, en même temps que ce conduit de cheminée, cet horrible mur mitoyen en parpaings, datant lui aussi des années 1950.

Page 51 :
(a) Il n'y a jamais eu d'escalier à cet endroit, juste une échelle.
(b) Les photos sont trop flatteuses. Le bois du plafond était pourri ou percé à différents endroits, suite à des dégâts des eaux consécutifs à l'absence d'entretien de la couverture. Voici d'ailleurs l'état actuel de ce plafond :

30 avril 2020.

30 avril 2020.

30 avril 2020.

Page 52 :
(b) Voici l'état actuel de ces corbeaux et de ce linçoir. A noter : les restes de l'ancien enduit à la terre :

30 avril 2020.

30 avril 2020.

Page 57 :
(a) En 2006, la charpente était d'origine, sauf au niveau des lucarnes. Je rappelle qu'il a fallu changer toutes les sablières et tous les blochets à l'occasion des travaux les plus récents (en 2013, de mémoire).

Page 60 :
(b) Autres exemples de la stupidité des conceptions d'Henri LEVÊQUE :
- ce radiateur en fonte en équilibre entre les sablières,
- cette échelle absurde pour accéder au radiateur.

Page 61 :
(b) Plusieurs de ces boules de noblesse étaient en béton. Très rares sont celles, en granit, qui ont pu être remises en place. On a donc complété en tant que de besoin avec de nouvelles boules en granit.

Page 65 :
(c) Les annotations au crayon ont été portées sur ce plan par Dominique RONSSERAY à l'occasion des échanges que nous avions à propos :
- de la porte entre la cour et l'arrière-cour (vieux problème, non résolu à ce jour),
- de la façon d'inclure dans le bâtiment Nord l'espace situé entre celui-ci et la tour Nord-Est ;
- des escaliers à prévoir entre la terrasse et le Pournouët à l'occasion de la restauration du muret de terrasse ;
- du mur entre la chapelle et le manoir, qu'il était également prévu alors de restaurer.

Page 66 :
(a) Je me suis déjà exprimé au sujet du mur Ouest de l'aile Ouest.

Page 83 à 105 :
J'occulte cette partie de l'"étude préalable".

Pour conclure, je rappelle que la mise en œuvre des travaux envisagés dans cette "étude préalable" a été confiée à Lucyna GAUTIER puis, en relais de celle-ci, à Benoît MAFFRE, tous deux architectes du patrimoine.
Puisque j'étais dans la tour Louis XIII, je suis allé photographier la charpente des années 1970.

Comme déjà signalé, la lucarne Ouest prend l'eau (l'Est ne vaut guère mieux) :

2 mai 2020.

Où que je pose les yeux, je trouve des trucs orthopédiques et des matériaux bas de gamme :

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

2 mai 2020.

Comment de telles choses ont-elles pu ne serait-ce qu'être envisagées ?

En tout cas, on est bien loin de la "qualité FOURCADE" en vigueur par ici depuis 1991, permettez-moi de le rappeler.
Je poursuis la mise en ligne des courriers échangés avec Nicolas GAUTIER jusqu'au 12 mai 1998 (c'est en effet à cette date que s'arrête le tome 1 de mes archives relatives à cet architecte des bâtiments de France).

Cette mise en ligne présente-t-elle le moindre intérêt, compte tenu notamment du recul du temps ? Et ne serait-il pas dans mon intérêt bien compris de laisser tout cela reposer dans son coin, voire de le détruire afin de ne pas risquer d'envenimer les choses ? On peut sans doute se le demander.

Mais, comme me le disait mon aîné hier soir, j'ai toujours été très ordonné et méthodique dans mes classements. Donc, lorsqu'on me demande, comme actuellement, de justifier mon attitude face à des interlocuteurs officiels, je pense n'être pas trop mal équipé ou outillé pour éclairer le contexte d'une façon qui ne me semble pas inutile afin d'éviter la propagation d'appréciations insuffisamment fondées, pour ne pas dire insuffisamment réfléchies.

Et, comme je ne mets quasiment jamais en doute, par choix délibéré et hygiène de vie, la bonne foi de mes interlocuteurs, je me dis que ceux auxquels je pense ici trouveront peut-être là matière à reconsidérer les choses.

Les commentaires ci-après, sous forme de mots-clés, répondent à mon souci principal de faciliter, ne serait-ce qu'à mon simple usage, le fonctionnement du moteur de recherche du site favori.

20/12/91 - Terrassements du circuit des douves ; mur de terrasse, mur d'escarpe, mur entre la chapelle et le manoir, mur au Sud de la chapelle ; mur entre le manoir et le fournil ; bief amont et bief aval :


11/3/92 - Année de naissance d'Henri LEVÊQUE (le fermier) ; charretterie :


18/3/92 - Bief amont, bief aval ; mur entre la chapelle et le manoir ; mur de terrasse :


11/5/92 - Terrassements des douves (durant l'été 1991) :


25/1/93 - Mur entre le manoir et le fournil :


20/2/97 : Cave ; chauffage du logis ; couverture du logis et de l'aile Ouest ; subventions ; enfouissement de lignes électriques (au niveau de l'allée principale et en dépit de nombreuses relances, ce dossier n'a pas bougé à ce jour ) :


24/8/97 - Terrassement de l'arrière-cour ; démontage d'une grange (été 1991) ; drainages divers ; allée principale ; plantations ; mur entre la chapelle et le manoir ; "maison de Toutou" ; intérieurs du bâtiment Nord :


1/9/97 - Allée principale :


2/9/97 - Allée historique ; fournil du manoir ; toiture de la ferme :


2/9/97 : Allée historique ; fournil du manoir ; toiture de la ferme ; appentis de la ferme :


7/9/97 : "spécificité" de la compétence d'un A.B.F. :


14/9/97 : "Spécificité" d'un A.B.F. ; autres questions vulgaires (honoraires ; fosses septiques, etc) :


27/10/97 : Couverture de la ferme ; démolition du garage de la ferme ; charretterie (ou pressoir) ; mur de terrasse ; enfouissement de lignes électriques ; plantations :


24/11/97 : Colombier ; subventions ; tracasseries administratives ; maîtrise d’œuvre :


24/11/97 : Colombier ; subventions ; tracasseries administratives ; maîtrise d’œuvre :


12/3/98 : "maison de Toutou" :


26/3/98 : Tracasseries administratives :


22/4/98 : Mur d'escarpe des douves ; mur entre la chapelle et le manoir ; subventions :


25/4/98 : Subventions :


12/5/98 : Signalisation routière (dossier qui, en 2020, n'a pas avancé d'un pouce) :

Dans un rapport de M. RONSSERAY, architecte en chef des monuments historiques...

... j'ai retrouvé ces photos qui confirment qu'il a toujours fallu avoir le coeur bien accroché pour avancer dans la restauration du manoir favori :


La remise en place du clocher et l'aménagement desdits abords ont été effectués à mes frais exclusifs et sans autorisation, alors que la conservation régionale des monuments historiques et l'A.B.F. de l'Orne avaient, peut-on comprendre à la lecture de mes archives bien ordonnées, d'autres priorités. J'ai par exemple retrouvé des écrits par lesquels le prédécesseur du conservateur régional actuel avait tenté de flécher l'ensemble de mes flux de trésorerie.
Voici le dossier du permis de construire n° PC 061 201 13 F0183 relatif à l'aménagement de l'aile Ouest, préparé par Mme Lucyna GAUTIER, architecte du patrimoine, et accordé le 18 avril 2013.

N.B. : (1) Dans les documents suivants, il est question de l' étude d'assainissement que l'on connaît.
(2) A l'heure où je mets ce message-ci en ligne, je n'ai pas retrouvé les dessins relatifs à l'"état projeté" (il est possible que je les aie déjà mis en ligne, il faudrait que je le recherche ; ce sont les plans qui faisaient apparaître les "casts" qui, depuis qu'ils ont été posés, me déplaisent tant).

Je viens de retrouver des documents complémentaires du dossier de permis de construire obtenu en 2013 pour l'aile Ouest.

D'abord un échange avec mon "officier traitant" à la D.R.A.C. :


Ensuite une annotation de ma main sur le formulaire de demande de permis de construire déposé en mairie de La Haute-Chapelle le 1er mars 2013 :


Enfin un rapport et des plans d'un projet de Lucyna GAUTIER qui, j'imagine (il faudrait que je le vérifie en mairie), complétaient la demande déposée, donc le permis obtenu :


Si je regarde ces plans avec mes yeux d'aujourd'hui, je me dis qu'à l'époque, je n'avais pas dû aimer le projet d'escalier ni le cloisonnement des étages. Donc je me suis, dans un premier temps, borné à faire restaurer les charpentes et couvertures sous le contrôle de Benoît MAFFRE, architecte du patrimoine, et à faire boucher, ceci sans architecte, des ouvertures reconnues comme disgracieuses sur la façade Ouest.
Heureusement pour les clients , la confraternité a parfois des limites :

Je précise que, confronté à une instruction du dossier qui s'éternisait, j'avais, en avance sur le chantier et pour lisser ma situation fiscale, acheté à Roland BOUSSIN, couvreur pressenti avant que l'importante dérive de ses prix ne m'éloigne temporairement de lui, les ardoises nécessaires pour le chantier, telles que fournies par une bonne maison à l'époque, les "Ardoisières d'Angers".

Hélas pour elle, l'architecte du patrimoine désormais en charge de mes projets de restauration n'aura à sa disposition, en guise d'héritage de son illustre prédécesseur pour ce qui concerne le logis, que ce "dossier en retour" dont il est fait état en pièce jointe à ce courrier :

Cet A.C.M.H. n'avait rien vu de la problématique des "poutres pourries", celle qui bloque la restauration de la moitié Nord du logis depuis cette époque.
En complément du dossier de permis de construire accordé pour la cave, j'ai retrouvé des dessins préparatoires de Nicolas GAUTIER en vue de la restauration de l'appentis de ce bâtiment...

... ainsi que, semble-t-il, des dessins achevés qui devaient faire partie du dossier déposé en vue de ce permis de construire :

Or l'on sait que l'appentis réalisé n'a pas la forme de celui dessiné. Si mes souvenirs sont bons, Roland BOUSSIN avait préconisé puis réalisé le bardage que l'on connaît.

Quoi qu'il en soit, je n'ai pas conservé les plans du dossier déposé ; j'ai dû les communiquer à un maître d’œuvre qui ne me les aura pas rendus (je pense qu'il s'agit de Dominique RONSSERAY car Mme SCHMÜCKLE-MOLLARD n'avait pas manqué, à la fin de sa mission, de me renvoyer ses archives).

Or ce manque dans mes dossiers est à l'origine d'un incident avec mon aîné que je me rappelle très bien.

Afin de l'inciter à me relayer, je lui avais fait don de la nue-propriété de la cave, à charge pour lui d'en finir la restauration. Il était encore célibataire et m'avait dit qu'il voulait percer des fenêtres sur la façade Sud de ce bâtiment ; il expliquait que jamais une demoiselle n'accepterait de vivre dans un bâtiment aussi sombre, donc que je le condamnais à ne pas prendre femme. J'avais résisté, arguant qu'il n'y avait pas de raison de dénaturer ce bâtiment à une époque où les LED fournissent un excellent éclairage intérieur. Puis, devant son insistance, j'avais affirmé, sur la base de mes souvenirs, que le permis obtenu ne permettait pas ces modifications.

Ne se le tenant toujours pas pour dit, mon aîné s'était rendu en mairie de La Haute Chapelle pour consulter ledit permis. Et m'avait rendu compte de sa découverte :


Et, à ce stade du débat, j'avais encore résisté "dans l'intérêt du monument", en soulignant la difficulté du percement de telles ouvertures si l'on ne voulait pas que leur nouveauté saute aux yeux. Donc mon aîné avait alors abandonné son projet de restaurer la cave selon son idée.

Il se trouve que, dans le cadre du pensum en cours, je viens de remettre la main sur le jeu de plans de la cave qui restent en ma possession :

Il s'agit, ici aussi et à l'évidence, de travaux préparatoires aux dessins déposés dans le cadre de la demande de permis. En effet, il n'était pas alors prévu de lucarnes mais des "casts" qui avaient dû me hérisser à un point tel que j'en avais oublié que le projet prévoyait bien les fenêtres désirées par mon aîné.

Accessoirement, ceci montre que les GAUTIER, mari et femme, sont des fanas de "casts", ce qui est pour le moins étrange à mes yeux.

Trêve de bavardage. Avec le recul (et la sagesse ?) que confèrent les années, je me dis que l'idée de mon aîné n'était pas si mauvaise. Et je sais désormais, d'expérience (notamment sur le bâtiment Nord), qu'on peut introduire des novations significatives dans une maçonnerie sans que cela pose en soi de problème esthétique (dans le cas du bâtiment Nord, j'ai ainsi pu réduire, comme montré par ailleurs sur ce site, la dimension d'horreurs des années 1970, sans aller toutefois jusqu'à les faire disparaître).

Tout ceci pour dire que, si mon aîné voulait bien reprendre son projet au cours des prochaines années, je m'y opposerais d'autant moins que j'ai vu ce dont il avait été capable à son domicile parisien. Et, comme je l'ai rappelé par ailleurs, "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".
Voici trois dépendances de la ferme, accolées l'une à l'autre, dans leur état de mai 1999 (selon les dates figurant sur les photos), que, les jugeant impossibles à restaurer et sans intérêt particulier, j'ai fait démolir à la première occasion :

Au milieu, l'entrée de gogues :

L'ancien poulailler :

Voici la grange de la ferme dans l'état qui était le sien lors de mon achat de la ferme :


La voici en 1998, après sa restauration par mes soins :


Elle s'ouvrait vers le Nord. La tempête de 1999 n'en a fait qu'une bouchée :


Seules quelques tuiles ont pu être récupérées. Désormais, la place est nette et des hêtres poussent sur le talus que j'ai créé :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

La "maison de Toutou" était un édicule délabré, monté de bric et de broc, qui se trouvait à côté de la ferme :

vu de l'Ouest.

vu de l'Est.

vu du Sud.

vu du Nord.

J'ai entrepris de le reconstituer du côté de la cave. Malheureusement, Roland BOUSSIN n'a pas eu la patience d'attendre que le maçon alcoolique réalise les soubassements. La tempête de 1999 est passée là-dessus :


Voici des photos contemporaines de cet édicule, une fois la restauration extérieure terminée :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


A ce jour, l'intérieur de ce futur abri de jardin n'est toujours pas terminé.
Voici un résumé des travaux sur le bâtiment Nord :

Quand j'ai acheté la Chaslerie, Nicolas GAUTIER, alors A.B.F. de l'Orne, m'a encouragé à réfléchir à la démolition du bâtiment Nord parce qu'il "empêche le nécessaire flanquement réciproque de meurtrières, dans la tour Nord-Est du logis et la tour Louis XIII". J'ai néanmoins décidé de garder ce bâtiment et de le restaurer car je voyais bien qu'il était à même de me fournir le plus facilement une "bulle d'habitabilité" restaurée à mon goût, pendant que j'entreprenais par ailleurs les travaux pharaoniques que l'on a vus.

En 1991, le bâtiment Nord était recouvert d'ardoises ; il y avait deux anciens vélux que je trouvais très moches ; le pignon Ouest était déglingué, une porte au milieu des colombages y donnant sur le vide :

La photo suivante, prise sous le même angle, montre l'état actuel du bâtiment ; la couverture du côté Nord est désormais en tuiles, les vélux ont été remplacés par des houteaux et j'en ai ajouté un troisième, plus grand ; le pignon Ouest a été recouvert de bardeaux de châtaigner ; au niveau du rez-de-chaussée, j'ai modifié les ouvertures et les ai dotées de grilles en tant que de besoin ; j'ai substitué un rouge sang de bœuf aux peintures blanches précédentes :

Côté cour, la transformation a également été importante afin de pouvoir oublier ces horribles ouvertures carrées (sans doute des années 1970) :

Par rapport à cette dernière photo, j'ai encore ajouté un fenestrou à l'étage :

16 mai 2020.


A l'intérieur du bâtiment, outre l'élimination de toutes les horreurs des années 1950 et 1970, j'ai veillé à améliorer l'habitabilité. D'abord en modifiant des pièces de charpente...

... et en "désépaississant" le mur Sud :


Au rez-de-chaussée, il n'y avait point non plus de salut possible sans un grand nettoyage par le vide, du sol au plafond en passant par les murs dont l'horrible enduit au ciment favorisait la dégradation sous l'effet de l'humidité du terrain :


Voici quelques photos de l'état intérieur actuel du bâtiment :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La cuisine est en attente d'idées lumineuses pour terminer son aménagement (le béton au plafond de sa première travée est de moi ; le béton du plafond des deux travées suivantes - celle qu'on voit sur la photo et celle de l'arrière-cuisine qui est derrière le mur du fond - date de mes prédécesseurs des années 1950 et 1970) :

16 mai 2020.


Le cabinet de toilettes du rez-de-chaussée attend qu'un maître d’œuvre courageux veuille bien s'y coller :

16 mai 2020.


Depuis que j'y ai ajouté un piano (dont je ne fais rien à ce jour), le petit salon est un peu trop encombré de meubles :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


Passons à l'étage :

16 mai 2020.

16 mai 2020.


La chambre de Carole :

16 mai 2020.

Au dessus du lit, l'alcôve et le dernier fenestrou que j'ai fait percer :

16 mai 2020.

Le houteau que j'ai ajouté est plus grand que les deux autres :

16 mai 2020.

Voici, à l'étage, la fenêtre qui a remplacé la porte ouvrant sur le vide :

16 mai 2020.


On reconnaît ma chambrette monacalo-monastique, toujours encombrée des dossiers sur lesquels je travaille :

16 mai 2020.

C'est spartiate mais ça me suffit :

16 mai 2020.

Le dressing...

16 mai 2020.

... le cabinet de toilettes (le fenestrou du fond est de ma création)...

16 mai 2020.

... et vous aurez tout vu, à part l'arrière-cuisine qui est dans un tel état de foutoir, avec la vieille chaudière au fuel, qu'elle n'est pas montrable.
Voici un rapide aperçu des travaux qui se sont succédés sur la ferme depuis que j'en ai fait l'acquisition :

D'abord, démolition du garage en parpaings et remplacement des schingles de la couverture par de la tuile :

Ensuite démolition d'un solivage colonisé par la mérule...

... et remplacement, au niveau des linteaux, du bois par du béton (le nouveau plafond, également prévu en béton, n'est toujours pas posé à ce jour) :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

Dans la pièce voisine (l'ancienne salle de séjour), j'ai dû enlever la cheminée de bois qui était H.S. ...

...et je l'ai remplacée par une cheminée traditionnelle en granit...

... sans toutefois achever le travail :

16 mai 2020.

Venaient ensuite l'ancienne chambre des parents puis des locaux à usage agricole. Partout, on a fait le ménage à ma façon...

... ce récurage ayant nécessité la pose de drainages et même des reprises des fondations en sous-oeuvre :


Bien que je ne sache toujours pas quel parti adopter au niveau du premier étage de la partie Sud de la ferme, j'ai commencé, dans le prolongement de la substitution de béton aux linteaux attaqués par la mérule, à remplacer des bordures d'ouverture en briques friables par de la bonne pierre locale ; j'ai même transformé une porte en fenêtre :

16 mai 2020.

17 mai 2020.


Aujourd'hui, ce chantier est en suspens, ...

17 mai 2020.

17 mai 2020.

... dans l'attente, par exemple, qu'un de mes fils ne se décide à me relayer. Il faudrait commencer par changer un arbalétrier dans la partie de la charpente pourtant restaurée par Roland BOUSSIN (une faiblesse qu'il n'avait pas détectée). Puis, une fois qu'un parti serait décidé pour le reste de la charpente (ma préférence irait au rétablissement de l'aspect de longère mais on dispose d'un permis préparé par Lucyna GAUTIER sur la base d'un autre choix), il faudrait prendre son courage à deux mains et relancer le chantier.

Il me semble que ce projet serait à beaucoup d'égards attractif :

16 mai 2020.

16 mai 2020.

De la restauration du fournil de la ferme, l'essentiel est déjà connu, notamment grâce à la "Galerie photo" du site. Je rappelle néanmoins d'où nous partions...

... par quoi nous sommes passés...

... et comment tout a recommencé :


Voici les dernières photos de ce bâtiment, prises hier...

16 mai 2020.

16 mai 2020.

16 mai 2020.

... ou ce matin :

17 mai 2020.


Il reste encore des aménagements intérieurs importants à réaliser avant que cette restauration puisse être déclarée finie.
Nous partions d'assez bas dans le logis, comme le montrent ces photos, reproduites ici (certaines mal) à titre d'exemples :

Voici la 4ème travée de l'escalier avant sa restauration en 2013 (pour les détails, se reporter aux bonnes rubriques du site favori)...

... avec, comme si ce ratelier ne suffisait pas, ce maudit ciment des années 1950 sur les murs :


Voici la "salle dévastée" après un premier nettoyage :

Il a fallu y changer un quart des solives du plancher et tous les entrevous :

On aperçoit ici les boiseries du salon, apport des années 1970 et qu'un A.B.F. a, à juste titre, déclarées bonnes pour la réforme :


Les extérieurs n'ont pas toujours été dans le triste état actuel :

En 2014 (pour le mariage de mon aîné) :

Avant qu'on ne se mette en tête de restaurer les menuiseries extérieures (dossier sur lequel on continue à ce jour à ramer) :

Les travaux sur les écuries étant largement détaillées sur le site favori, je me borne ici à rappeler dans quel état s'en trouvaient les combles avant restauration :

Le plancher était pourri de place en place ; le mur Ouest avait été percé d'ouvertures ineptes, aussi carrées qu'ailleurs ; au fond du volume, un mur avait été monté en briques et parpaings (années 1950...), surmonté par une horrible souche de cheminée que j'ai fait disparaître dès que possible.
Voici un survol des travaux entrepris sur la cave. Je considère que ces photos sont assez parlantes :

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 17 Mai 2020
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Charpente-couverture - Logis
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Pour la restauration des "poutres pourries" au plafond de mon ancienne chambre au premier étage du logis, il est regrettable qu'au bout de sept ans de demandes constantes après l'accord de principe de la D.R.A.C., aucun architecte du patrimoine n'ait encore présenté un projet :


Il est vrai que c'est un projet peu margé pour eux qui ont pour pratique de se rémunérer en pourcentage.