Charpente-couverture

La restauration des vieilles pierres requiert, de la part des maîtres d'ouvrage, quelques moyens matériels, beaucoup d'énergie et infiniment de patience.

Dans mon cas, les premiers sont limités mais je crois que je ne manque ni de la deuxième, ni de la troisième, bien que celle-ci ne soit pas éternelle.

En plus de tout ça, il vaut mieux, sans doute, y faire preuve de ce que l'on pourrait appeler "de la diplomatie". Ce rayon du magasin n'est pas mon fort et, pour dire la vérité, j'ai toujours trouvé (à de très rares exceptions près) les diplomates (au moins ceux de carrière que j'ai eu l'occasion de connaître, et ça m'est arrivé) emmerdants au possible. C'est mon côté plébéien assurément.

Quoi qu'il en soit :

(Début de citation)

De : (...)
Envoyé : lundi 20 janvier 2020 12:18
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Cc : CORESPA <yl-corespa@orange.fr>; C.F. ; T.F. ; A.-V.F.
Objet : Re: DOMFRONT - Manoir de la Chaslerie - Menuiseries extérieures Mise à jour des estimations

Bonjour,

Nous allons nous limiter aux travaux concernant les menuiseries extérieures et la poutre de la "salle dévastée" car il s'agit de l'objet de la commande.
Bien cordialement,

(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

____________________________________________________________________________

Le lun. 20 janv. 2020 à 12:05, Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com> a écrit :

Madame,

On pourrait même compléter cette liste.

Voici de premières idées dans le prolongement de nos précédents échanges :
- phase 0a : les lucarnes du colombier (il existe un reliquat de subvention sur la restauration de la charpente et de la couverture du colombier)
- phase 0b : les lucarnes des écuries (je pense que le reliquat 0a pourrait suffire à couvrir ces dépenses ; c'est toutefois à vérifier par mes soins)
- phase 0c : la porte de l'arrière-cuisine du logis vers l'arrière-cour (c'est urgent (...))
- phase 1a : les menuiseries extérieures du logis telles qu'elles ont été subventionnées au titre de la tranche 1 (c'est-à-dire hors ferronneries des fenêtres - point à vérifier sur les devis soumis lors de la demande de subvention - et hors peinture ; mais couvrant - à vérifier - la tour Sud-Ouest sans les menuiseries métalliques, la "salle dévastée" au 1er étage au-dessus du salon et la cage d'escalier y compris la porte sur cour ; subvention couvrant sous ces réserves les honoraires d'architecte de cette tranche, les menuiseries, la maçonnerie et les grilles de deux fenêtres, sachant que (...) avait mal travaillé et que "Fer Art Forge" est passé derrière pour corriger) ;
- phase 1b : les compléments nécessaires mais pas encore subventionnés de la tranche 1 : peinture et ferronneries des menuiseries, plus le cas échéant les menuiseries métalliques de la tour Sud-Ouest ;
- phase 2a : les menuiseries extérieures de la tranche 2 telles qu'elles ont été subventionnées (à la demande de (...), on casait dans cette tranche les honoraires d'architecte des tranches 2 et 3 au moins) ;
- phase 2b : les compléments nécessaires mais pas encore subventionnés de la tranche 2 ;
- phase 2c : les enduits de la cage d'escalier du logis (il reste un rogaton de subvention en souffrance) ;
- phase 3 : la tranche 3 des menuiseries extérieures du logis ; dossier à mettre au point ;
- tranche A : la problématique particulière de la chambre au 1er étage Nord du logis, à savoir les "poutres pourries", la souche qui se casse la figure et le remontage d'une cheminée (qu'en l'état de mes réflexions je souhaiterais être celle de la Julinière) ;
- tranche B : mon futur bureau-bibliothèque au 1er étage du colombier (plafond, boiseries et étagères, fenêtres, porte) ;
- tranche C : la "chambre des tourtereaux" (combles du colombier) : le sol, les 2 portes et les 4 fenêtres ;
- tranche D : le rez-de-chaussée du colombier : chaufferie centrale (si le bureau d'études arrive à avancer...), coin cuisine, w-c, SdB ;
- tranche E : la salle-à-manger du logis, le RC de la tour NE : un plafond peint manorial, un sol manorial compatible avec le chauffage par le sol, enduits sur les murs
- tranche F : Le 1er étage Nord du logis (chambre et SdB dans la tour NE) : sols, murs, plafond, SdB ;
- tranche G : le calepinage de la cour (il faut que le bureau d'études nous dise quels tuyaux passer et où) ;
- tranche H : la cuisine et l'arrière-cuisine du bâtiment Nord ;
- tranche I : le CdT du RC du bâtiment Nord (douche, w-c, lavabo) ;
- tranche J : le RC de la tour Louis XIII ;
- tranche K : l'isolation des combles du logis ;
- tranche L : l'isolation des combles de la tour Louis XIII ;
- tranche M : en vrac, lucarnes et portes de la tour Louis XIII, porte de la cour à l'arrière-cour ;
- tranche N : mise hors gel de la chapelle ;
etc

Les tranches notées par un numéro sont plus ou moins dans l'ordre chronologique. Pas les tranches notées par une lettre, il faut tenir compte de contraintes diverses qu'il serait trop long d'expliciter ici.

Tout ceci est donné ici à titre indicatif : il y a du pain sur la planche !

Ce programme débouchera, je l'espère, sur un relais par mon aîné à horizon de 5 ans (et même si je n'ai pas pu mener à bien tous ces points).

Haut les cœurs et bien cordialement,

PPF

____________________________________________________________________________

De : (...)
Envoyé : lundi 20 janvier 2020 11:12
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>; CORESPA <yl-corespa@orange.fr>
Objet : Re: DOMFRONT - Manoir de la Chaslerie - Menuiseries extérieures Mise à jour des estimations

Comme convenu la synthèse économique comprendra
une phase 0
une phase 1a
une phase 1b
puis phase 2
puis phase 3.

Bien cordialement,

(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

____________________________________________________________________________

Le lun. 20 janv. 2020 à 10:52, (...) a écrit :

Bonjour,

Suite à notre réunion avec la DRAC, les dessins des menuiseries ont été modifiés.

En conséquence le chiffrage des travaux liés à la réalisation des menuiseries extérieures a été mis à jour.

Vous trouverez ci-joint l'ensemble des devis et des dessins qui ont amené à réaliser le tableau récapitulatif des montants des travaux.

Bien cordialement,

(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

(Fin de citation)
J’ai toujours pensé que l’humour constituait la plus puissante des armes contre la bêtise, l’obscurantisme, le fanatisme, le désespoir, l’absurdité de l’existence et Terry Jones fut sans conteste l’un des plus brillants soldats de cette cause au sein de la merveilleuse et pacifique armée des Monty Python.

N.D.L.R. : Le sage a dit : "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui".

J'en ai encore reçu une illustration intéressante, bien qu'assez inattendue, du moins par moi, et pas plus tard que ce matin.

Peut-être aussi faudrait-il se méfier également des gens qui, avec beaucoup d'insistance, vous disent ou, même, vous écrivent à tout bout de champ qu'ils apprécient votre franchise. Il n'est pas exclus qu'ils puissent être les mêmes.

N.D.L.R. 2 (à 21 h 30) : Je viens d'avoir mon aîné au téléphone. Je lui avais préalablement transmis la copie d'échanges de courriels de ce matin afin qu'il puisse, à tête reposée et en faisant abstraction de tout ce qui peut biaiser ma propre appréciation, me donner son avis sur le clash en question.

Son avis est clair : il n'y avait pas lieu de prendre la mouche après mon courriel de la veille (qui a amusé mon aîné) ; mon interlocuteur aurait donc adopté une position injustifiée.

Voici qui me soulage après que j'ai essayé plusieurs fois, sans y réussir, de joindre téléphoniquement mon interlocuteur pour essayer de recoller les morceaux. Mais, au moins à propos de cette affaire, me voici conforté dans ma propre appréciation.

C'est bon d'avoir quelqu'un avec qui pouvoir échanger dans de tels cas.
Un coup de fil d'un ami, hier matin, m'a sensibilisé aux faits que je devrais réfléchir à mieux définir les priorités de mon chantier et qu'au lieu de donner l'impression que je me mets en position d'attendre de l'aide extérieure pour un programme pléthorique, je devrais me concentrer sur quelques tranches de travaux aisément réalisables qui donneraient aux occupants du manoir un minimum d'espace vital, compatible avec une vie familiale plus normale.

Son conseil n'est certes pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Il témoigne, à mes yeux, de l'extrême difficulté que j'éprouve, même vis-à-vis de personnes disposées au mieux à mon égard, à partager les enchaînements que je vis au quotidien et que je relate non moins fréquemment - peut-être avec excès ? - via notre site favori.

Je vais donc m'efforcer à un exercice pédagogique consistant à expliquer une nouvelle fois comment j'en suis arrivé, dans un courriel du 20 janvier dernier à l'architecte du patrimoine, à lister de la manière suivante les tranches de travaux que je souhaiterais réaliser au cours des 5 prochaines années :

tranche A : la problématique particulière de la chambre au 1er étage Nord du logis, à savoir les "poutres pourries", la souche qui se casse la figure et le remontage d'une cheminée (qu'en l'état de mes réflexions je souhaiterais être celle de la Julinière) ;
tranche B : mon futur bureau-bibliothèque au 1er étage du colombier (plafond, boiseries et étagères, fenêtres, porte) ;
tranche C : la "chambre des tourtereaux" (combles du colombier) : le sol, les 2 portes et les 4 fenêtres ;
tranche D : le rez-de-chaussée du colombier : chaufferie centrale (si le bureau d'études arrive à avancer...), coin cuisine, w-c, SdB ;
tranche E : la salle-à-manger du logis, le RC de la tour NE : un plafond peint manorial, un sol manorial compatible avec le chauffage par le sol, enduits sur les murs
tranche F : Le 1er étage Nord du logis (chambre et SdB dans la tour NE) : sols, murs, plafond, SdB ;
tranche G : le calepinage de la cour (il faut que le bureau d'études nous dise quels tuyaux passer et où) ;
tranche H : la cuisine et l'arrière-cuisine du bâtiment Nord ;
tranche I : le CdT du RC du bâtiment Nord (douche, w-c, lavabo) ;
tranche J : le RdC de la tour Louis XIII ;
tranche K : l'isolation des combles du logis ;
tranche L : l'isolation des combles de la tour Louis XIII ;
tranche M : en vrac, lucarnes et portes de la tour Louis XIII, porte de la cour à l'arrière-cour ;
tranche N : mise hors gel de la chapelle ;
etc


Vue de ma fenêtre, cette liste ne constitue pas un inventaire à la PREVERT ni, encore moins, un catalogue de revendications face à un entourage, quel qu'il soit, que j'estimerais trop pesant pour ma petite personne. Elle présente, selon moi, un panorama des tâches qui me restent à accomplir pour que puisse prendre fin ma carrière de restaurateur de vieilles pierres et pour que je puisse passer le relais - j'espère toujours que ce soit au bénéfice de mon aîné - à la génération montante et dans de bonnes conditions. En tout cas, des conditions dictées en priorité par l'intérêt du monument dont j'ai provisoirement la charge ("ma danseuse" comme d'aucuns l'appellent).

Pour bien faire, il serait sans doute utile que je dresse un "diagramme P.E.R.T." explicitant les ordres logique et temporel dans lesquels ces tranches peuvent utilement se succéder. Il y a là une masse d'informations à rappeler car je comprends fort bien que, pour quelqu'un qui ne vit pas la chose au quotidien, on puisse tomber des nues devant ma liste et réclamer qu'y soient centrées les priorités. Mais voilà, je ne suis pas assez geek pour savoir utiliser les "templates" (je ne sais pas comment on dit en français) des diagrammes P.E.R.T. Donc, parce que c'est la façon de penser et de m'exprimer la plus naturelle pour moi, je vais exposer la question avec des mots.

En amont de cette liste, trois difficultés majeures du chantier ont, au moins à mes yeux, été résolues :
- le choix du combustible le plus approprié pour chauffer les bâtiments : ce site a relaté la façon dont je m'y suis pris, sans assistance de quiconque, pour arriver à la conclusion que la Chaslerie serait chauffée par aquathermie ; en l'état du dossier, après les forages menés avec succès à la fin de 2018, cette conclusion me paraît définitive ; l'étape logique et temporelle suivante est d'amener l'eau tiède à une chaufferie et d'équiper cette dernière et son aval, de préférence en vue d'un chauffage par le sol ; c'est là un budget très important à mon échelle, plus de 150 000 € sans aide de quiconque à espérer, que l'on peut scinder en deux phases : d'abord le bâtiment Nord et les volumes sur lesquels j'entends concentrer mes efforts d'habitabilité, à savoir la moitié Nord du logis et le colombier ; dans un second temps, qui concernera plus directement ma succession, le reste des bâtiments habitables, à savoir, pour l'essentiel, la moitié Sud du logis et le reste de l'aile Ouest (c'est-à-dire le volume actuel des écuries et la tour Louis XIII, pour autant qu'à la petite semaine, je n'aie pas suffisamment avancé dans cette tour) ;
- la définition d'un escalier pour desservir l'aile Ouest : c'est ce que j'appelle "l'escalier en facteur commun" devant desservir à la fois le colombier et le volume des écuries, étant noté que l'escalier mis en place dans les années 1950, toujours en usage à ce jour, est une horreur absolue ; or, en la matière, nous disposons depuis la mi-2018 d'une esquisse d'Arnaud PAQUIN, architecte du patrimoine qui a su, le premier, présenter un projet qui tienne la route ; ceci étant, j'exclus, pour des raisons financières et en l'absence d'aides extérieures envisageables, de mettre moi-même en oeuvre ce projet ; je continuerai donc, au moins à l'horizon de cinq ans qui est le mien, à emprunter l'escalier merdique actuellement en place ;
- la sélection d'un architecte du patrimoine acceptant de suivre mon chantier : la chose n'a été ni facile, ni rapide, de sorte que, longtemps privé du concours requis, au moins de fait, par les textes, j'ai dû me débrouiller seul ; des observateurs éclairés et très attentifs m'ont toujours dit que ce que je faisais était très réussi ; or je connais les défauts de mes réalisations dont je n'ai jamais manqué de parler, car c'est ma façon de vivre, sur le site favori : mes difficultés, mes doutes et mes remords sont ainsi consignés aussi bien que mes motifs de satisfaction mais je considère que je puis, sans forfanterie aucune, être fier de l'ensemble. Le débat actuel doit porter, selon moi, sur le rythme du travail demandé à l'architecte et accepté par elle, ce qui nous ramène à notre sujet principal, c'est-à-dire à mon courriel du 20 et à ce qui s'en est suivi.

Arrivé à ce stade de mon exposé (Carole me dit toujours que j'écris trop : autant me demander d'arrêter de respirer), j'éprouve le besoin de rappeler quelques enchaînements, évidents pour moi mais dont je conçois fort bien qu'ils puissent être perdus de vue par mes lecteurs :
- si l'on me dit que je devrais commencer par fournir à ma famille une cuisine digne de ce nom là où elle est prévue (après maints débats familiaux, parfois tendus), c'est-à-dire au rez-de-chaussée du bâtiment Nord, il faut que je rappelle qu'il serait absurde d'engager des frais à propos de cette cuisine sans régler simultanément le sort de l'arrière-cuisine, compte tenu des usages à terme de ces deux volumes : il y a en effet consensus familial pour installer l'électro-ménager bruyant dans l'arrière-cuisine ; donc, avant cela, il faut retirer de l'arrière-cuisine la vieille chaudière à fuel actuelle, donc avoir mis en place ailleurs une chaufferie efficace ; comme les travaux de chauffage sont coûteux et non aidés, il faut donc résoudre d'abord la question de l'implantation finale de la chaufferie ; à ce sujet, j'ai mandaté en juin 2019 un bureau d'études dont j'attends les conclusions puisque aucun architecte (au sens large) n'a accepté de m'épauler en la matière et que je suis incompétent, même aidé d'un excellent plombier (comme celui auquel je recours ces derniers temps), pour arrêter seul le bon dimensionnement et même le lieu de la future installation ;
- si l'on admet que je ne puis, en l'état du chantier, coucher, outre Carole et moi, plus d'un couple (dans le fournil de la ferme, ce qui m'expose à des réclamations) et de deux ou trois jeunes enfants, s'entassant avec elle dans la chambre de Carole, on conçoit qu'il serait souhaitable que je puisse rendre habitables deux chambres de plus que les deux actuelles, en soupente, du 1er étage du bâtiment Nord ; or la restauration de la chambre du 1er étage Nord du logis est conditionnée par le règlement préalable de la "problématique des poutres pourries" (dossier ouvert il y a plus de douze ans, sans effet à ce jour) et de la question récente de la restauration du conduit de cheminée qui part en brioche ; par ailleurs, la mise en service de la chambre sous les combles du colombier suppose, à tout le moins, que ses fenêtres soient changées, que des portes y soient installées et que je sache quoi faire au sol (c'est-à-dire au plafond de la pièce qui est en-dessous).

Donc, désolé de le redire mais je suis coincé dans ces deux directions, évidemment essentielles pour l'habitabilité.

Je reprends la question de l'habitabilité par l'autre bout, en supposant que l'on a compris pourquoi il est prioritaire qu'avant toutes choses, j'installe la future chaufferie. Considérons donc que la question du dimensionnement de l'installation a été résolue ainsi que celle, corrélative, de la meilleure implantation de cette chaufferie. Il faudra alors tirer les tuyaux amenant l'eau chauffée dans les circuits de chauffage des pièces d'habitation. Or ces tuyaux ne pourront, pour les premiers mètres, passer qu'à l'intérieur de la cour. Donc il faut d'abord avoir résolu, au moins partiellement, les questions posées par la découverte très récente d'un ancien pavage dans la cour. Comment rendre compatibles les égards éventuellement dus à cette relique (je suis demandeur de conseils) et le reste de la vie du chantier, sans parler du confort de mes proches (moi, j'accepte tout en cette matière, je crois l'avoir bien montré depuis le temps où je ne dispose toujours pas d'un endroit correct pour installer un simple bureau, pourtant essentiel pour moi compte tenu de mes contraintes et de mon mode de vie, largement sédentaire et studieux) ?

Donc voilà ce que je voulais dire en réponse à mon ami et à tous ceux qui éprouvent la même difficulté à comprendre mes soucis ici, en matière de chantier.

Qu'il soit clair cependant que je considère qu'après avoir bel et bien réglé (du moins je l'espère) les trois préalables principaux (le choix du combustible, l'escalier "en facteur commun" et une coopération efficace avec des prestataires diligents et compétents), le plus dur est fait : le train est sur les rails. Il faut juste s'assurer que la machine ne calera pas et que les rails auront été convenablement installés avant la progression de l'engin.

Désormais, ne devraient donc plus se poser, dans le cadre connu, que des questions de choix de modalités pratiques. Normalement, ce devrait être la phase la plus gratifiante d'un tel chantier, celle où l'on voit arriver les premières livraisons et autres mises en service après le très long tunnel des préalables et autres priorités que l'on s'était assignées, toujours, bien entendu, "dans l'intérêt prioritaire du monument". Ces priorités étaient concentrées, après la remise en ordre des abords, sur la mise hors d'eaux des bâtiments (pour laquelle il reste encore, ne l'oublions pas, quelques grosses étapes à franchir, notamment du côté de diverses menuiseries extérieures).
Comme je l'ai déjà dit de nombreuses fois, ce site a pour moi le très gros avantage de me permettre de retrouver très facilement la moindre information très pointue qui y aurait été mise en ligne. Ceci tient à la présence de deux moteurs de recherche, l'un sur le site-même, l'autre dans la "tour de contrôle".

Ainsi, je viens d'entrer "taux de subvention" dans le moteur de recherche de la "tour de contrôle" et, grâce à cet outil très performant, j'ai immédiatement retrouvé le texte d'un courriel d'il y a trois ans environ où j'expliquais à la tutelle les réalités de ma comptabilité et les ratios que j'en tirais. J'avais immédiatement cantonné ce texte à la partie "Privé" du site, plus précisément sous l'onglet "Privé/Finances etc" ; donc, en procédant comme moi, vous ne le retrouveriez pas et tomberiez sur une impasse (sauf à disposer du mot de passe nécessaire, ce qui n'est le cas que de trois personnes à ce jour, à savoir Guillaume GENDRAUD, ès-qualité de "geek en charge", ma belle-fille et moi).

Or, selon l'ami dont j'ai fait état hier, il ne serait pas inutile que je me tienne prêt à répondre à ce sujet à l'exaspération, si j'ai bien compris (mais je n'en suis pas sûr), de prochains interlocuteurs qui trouveraient que je me plains trop en la matière alors que, selon eux, je serais bien loti.

En réalité, il semble que ces interlocuteurs et moi, lorsque nous évoquons ledit ratio, nous ne mettions pas les mêmes choses au numérateur et au dénominateur, ce qui n'est certes pas la meilleure façon de parvenir à un diagnostic commun. Et, bien naturellement, ma façon de voir aboutit à minorer ledit ratio quand je trouve que la leur a l'effet inverse. Il faut donc que j'explicite mon mode de calcul et, pour commencer, que j'actualise mes chiffres, au moins en les complétant sur la période la plus récente (ce qui amènera, d'ailleurs, à distinguer entre subventions programmées et subventions reçues). Je compte m'y employer, avec toute la sérénité nécessaire, avant leur prochaine visite, de manière à favoriser le caractère constructif de nos échanges, ce qui est évidemment mon seul but à leur sujet.
Sur la base du tableau modifié par l'architecte du patrimoine au cours de notre longue conversation téléphonique d'hier après-midi, je sens que je vais devoir passer de longues heures à pointer les différents chiffres collationnés.

L'enjeu de ce travail est de pouvoir présenter à la D.R.A.C. un récapitulatif détaillé des prochaines phases du chantier pour lesquelles soit des subventions ont été obtenues dont le versement n'a pu encore être demandé, soit des subventions seront sollicitées (au moins pour mon compte, c'est-à-dire avant le relais espéré par mon aîné).

Pour la tranche 1 de restauration des menuiseries extérieures du logis, la définition des rubriques de ce tableau sera facile. Pour la tranche 2, il me faudra expliciter un scenario souhaitable et compatible avec les enveloppes existantes. C'est pour la tranche 3 et pour les tranches ultérieures à mettre en place pour d'autres travaux que les choses se compliqueront. Il faudra que je vérifie si le scenario recommandé à ces sujets par l'architecte du patrimoine est compatible avec mes contraintes financières (il y aura, à ce sujet, une grande incertitude pour moi avant, au mieux, le 15 février prochain, date à laquelle je devrais savoir si mon candidat-acquéreur de "Pontorson" a obtenu le feu vert de sa banque) ou pratiques (dues au souci d'avancer dans l'habitabilité, c'est-à-dire, prioritairement, dans l'installation d'un chauffage efficace et approprié).

Je pourrai ensuite préparer, à la demande de l'architecte du patrimoine et en liaison avec elle, la note de synthèse destinée à la D.R.A.C. qui pourra être débattue le 7 février prochain avec les représentants de celle-ci et en présence - je l'espère - de ladite architecte du patrimoine. J'ai en effet prié hier cette dernière de participer à cette réunion, importante à mes yeux pour la bonne programmation de notre chantier favori.
Au cours de ma longue conversation téléphonique d'hier avec l'architecte du patrimoine, j'ai informé celle-ci que M. LESCROART a mis fin à la mission d'"assistant à la maîtrise d'ouvrage" que je lui avais confiée.

Le rôle de M. LESCROART était principalement de m'aider à recruter un nouvel architecte du patrimoine en succession de Benoît MAFFRE (la relation avec le très sympathique et compétent Arnaud PAQUIN n'ayant jamais pu être contractualisée ; c'est néanmoins Arnaud PAQUIN qui nous avait aiguillés vers l'architecte du patrimoine avec qui j'ai finalement conclu, ce dont je suis très reconnaissant à Arnaud PAQUIN, un gentleman à cette occasion ô combien critique). A titre accessoire et compte tenu des compétences dont témoigne assurément sa longue et brillante carrière professionnelle, M. LESCROART m'avait également aidé, pendant la période où il était chargé d'intervenir pour mon compte, à résoudre un certain nombre d'autres problèmes, techniques ou de documentation, relatifs à notre chantier favori ; ce fut le cas notamment à propos du si lancinant problème des dégâts des eaux récurrents dans l'aile Ouest face auquel j'étais bien seul, problème qui, malgré sa difficulté, a ainsi pu être réglé avec une grande efficacité. Enfin, toujours dans le cadre de sa mission, telle du moins que je l'entendais, M. LESCROART avait à dialoguer avec moi et à m'épauler dans les cas où je ressentais le poids d'une certaine solitude ou de quelque lassitude face à des formes d'adversité, réelles ou supposées ; un rôle de confesseur en quelque sorte, sinon d'accoucheur, au moins d'idées ; c'est sans doute à ce titre que son écoute policée et bienveillante me manquera le plus.
En vue de la réunion du 7 février prochain, je viens de terminer la mise à jour du tableau que je tiens et qui récapitule, année après année depuis celle de mon achat, soit 1991, le coût de la possession de la Chaslerie.

Ces chiffres n'ont rien de fantaisiste. Ce sont ceux de mes déclarations annuelles de revenus. Ils sont étayés par les factures réglées, au nombre d'environ 200 chaque année, factures dont je transmets toujours la copie au fisc (bien que je n'y sois pas tenu).

Cette fois-ci, j'ai voulu vérifier dans quelle mesure l'inflation impacte les ratios que je calcule. A ma surprise, le taux cumulé de l'inflation au cours des 28 années sous revue (je n'ai pas encore préparé ma déclaration de 2019) n'est guère supérieur à 50 %. Je m'attendais à beaucoup plus car je me rappelle l'époque, au début des années 80, où elle franchissait allègrement la barre des 10%/an.

Les principaux résultats de mes calculs établissent ainsi que, en euros de 2018, la Chaslerie m'aura coûté, en plus de son prix d'achat et nets de subventions et autres revenus (fermages et droits d'entrée), 4,6 M€, soit environ 165 000 €/an.

Le rapport des revenus totaux que j'en tire au coût brut de sa possession est de 11,82 %. Ce ratio monte à 36,22 % si l'on ne retient au dénominateur que les dépenses subventionnées qui, sur la période, et toujours en euros de 2018, auront été pour moi de 1,7 M€.

Il y a évidemment de quoi être effaré par de tels chiffres. Et tout cela, pour ne pas disposer de plus de 65 m2 habitables après 29 ans de travaux continus. Voire pour être traité comme un petit garçon. Chacun pourra apprécier.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mercredi 5 février 2020 05:04
À : (...)
Cc : C.F. ; T.F.
Objet : Manoir de la Chaslerie

A l'attention de M. (...), architecte du patrimoine

Cher Monsieur,

Dans le prolongement de votre visite d'hier et afin de vous permettre de préparer le devis de votre intervention, en complément de celle en cours d'une de vos collègues chargée principalement de la restauration des menuiseries extérieures des bâtiments sur cour de la Chaslerie, je vous transmets quelques documents utiles.

Je vous ai signalé que :
- il s'agit de m'épauler au cours des 5 prochaines années (le relais devant, si tout se passe bien, être pris alors par mon aîné, T(...)),
- les intérieurs des bâtiments où je souhaiterais que vous interveniez pour moi (à savoir le colombier, la moitié Nord du logis et le bâtiment Nord, ce dernier en vue d'y installer la cuisine, l'arrière-cuisine et un cabinet de toilettes) sont tous inscrits à l'I.S.M.H. (alors que les façades et couvertures sur lesquelles intervient votre consœur sont classées parmi les monuments historiques).


1 - Je vous ai prié d'assurer d'urgence, l'interface entre moi et le bureau d'études "Bee +" qui devrait, sous deux semaines, rendre ses premières conclusions en matière de dimensionnement de la chaufferie par aquathermie à prévoir et confirmer si, comme je le souhaiterais, il serait approprié que soit installée une chaufferie centrale au rez-de-chaussée du colombier (étant entendu qu'il est prévu que l'installation serait réalisée en deux phases, la première seulement par moi, couvrant les besoins en chauffage du colombier, de la moitié Nord du logis y compris sa cage d'escalier, du bâtiment Nord et de la mise hors-gel de la chapelle). A ce sujet, vous trouverez ci-joint :
. le texte des trois contrats de juin dernier qui me lient à Bee + ;
. le texte de ma L.R.A.R. du 25 novembre dernier à Bee + ;
. les échanges (ci-après) qui ont suivi leur courriel m'annonçant, le 10 décembre dernier, qu'ils reprenaient leur mission ;
. les plans et coupes du géomètre relatifs au colombier et à la moitié Nord du logis, y compris un relevé du sol de la pièce du 1er étage de la moitié Sud du logis (que j'appelle "la salle dévastée") ;
. les productions de "Bee +" à ce jour, au nombre de 5 et sans les légendes et explications qui devaient les accompagner.

2 - Je vous ai informé que je devrais pouvoir bénéficier, jusqu'à la fin du mois d'août 2020, de l'aide d'un excellent employé, Igor EREMIA, de nationalité roumaine, ingénieur diplômé dans son pays (et qui souhaiterait, soit dit en passant, reprendre ses études en vue de devenir architecte en France) ; je vous ai prié d'assurer d'urgence également, l'encadrement d'Igor pour couler une dalle au sol de la "salle dévastée" (au 1er étage Sud du logis), selon les préconisations de "Bee +", afin que cette pièce puisse très rapidement me servir de garde-meubles.

Les documents ci-dessus établis par "Bee +" et le relevé du sol établi par le géomètre sont les documents utiles en la matière. Je précise qu'il suffira que le sol soit aplani et puisse supporter mes meubles mais que je n'envisage pas d'installer dans cette pièce, durant ces 5 ans, le dispositif de chauffage par le sol ni le sol final, tâches qui incomberont à mon successeur

3 - Je vous ai prié de me présenter, après ces deux volets urgents et, en première priorité, toutes propositions utiles pour terminer l'aménagement de l'intérieur du colombier, notamment le règlement des questions de sols et plafonds (choix des matériaux, impact sur les poutres et solives du choix de boiseries Louis XVI à dessiner pour mon futur bureau-bibliothèque). Au deuxième étage sera installée la chambre de mon aîné ; au premier, mon "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves" ; au rez-de-chaussée, outre la chaufferie, à tout le moins un w.-c. et un volume au moins provisoire pouvant servir de salle-de-bains à la chambre du second, tant que celle-ci ne disposera pas de cette commodité à son niveau (comme prévu sur l'"esquisse" de votre collègue Arnaud PAQUIN que je vous ai montrée).

4 - Ensuite, c'est-à-dire, vraisemblablement, lorsque la première architecte du patrimoine aura traité les questions des "poutres pourries" et du conduit de cheminée de "mon ancienne chambre" du 1er étage Nord du logis, il conviendrait que vous preniez en charge toutes questions relatives à l'aménagement intérieur de la moitié Nord du logis ; je vous ai dit que je souhaite en particulier que le plafond de la salle-à-manger soit entièrement repris, ce qui me semblerait la priorité pour ce volume. La pièce du 1er étage de la tour Nord-Est sera une salle-de-bains avec baignoire (mon rêve...). L'isolation thermique des combles devra être mise en place (sans doute en liaison avec le très compétent "Logis-Nature" de Falaise).

5- Dès que la nouvelle chaufferie sera en place, il y aura lieu de veiller à l'aménagement intérieur des volumes qui restent à traiter dans le bâtiment Nord, à savoir la cuisine et l'arrière-cuisine ainsi que le cabinet de toilettes jouxtant le "petit salon". Il va sans dire que mon épouse et mon aîné ne manqueront pas de faire part de leurs idées à ces sujets qui, pour des raisons pratiques évidentes, leur tiennent à cœur.

Je vous transmets ci-joint des documents dont le volume internet est déjà important. Ils sont essentiellement relatifs aux volets 1 et 2 ci-dessus. Pour les suivants, il va sans dire que je vous fournirais tous documents utiles en ma possession et dont vous souhaiteriez disposer d'une copie.

Cordialement,

PPF
06 12 96 01 34

____________________________________________________________________________________

De : ANDRE <julien@beeplus.fr>
Envoyé : jeudi 16 janvier 2020 08:53
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Cc : Grégory Vannobel <gregory@beeplus.fr>
Objet : Re: Suite courrier du 25 novembre 2019

Bonjour,

Suite à votre demande, ci-dessous les coordonnées de Mr Grégory VANNOBEL :

06 37 98 62 69

gregory@beeplus.fr

Cordialement.

Julien André
Agence Bee+ Miniac Morvan
(...)
____________________________________________________________________________________

Le 16/01/2020 à 05:53, Pierre-Paul Fourcade a écrit :

> Monsieur,
>
> Pouvez-vous m'indiquer l'adresse courriel de M. VANNOBEL afin que je m'assure qu'il dispose bien de toutes informations utiles pour reprendre l'exécution des contrats ?
>
> Cordialement,
>
> PPF
>
____________________________________________________________________________________

> De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
> Envoyé : mardi 10 décembre 2019 16:18
> À : ANDRE <julien@beeplus.fr>
> Cc : (...) ; Régis Fouilleul <fouilleul.energie@gmail.com>; C.F. ; T.F.
> Objet : RE: Suite courrier du 25 novembre 2019
>
> Cher Monsieur,
>
> Très bien.
>
> Je comprends qu'il ne s'agit pas d'une annulation de la mission "Fluides" mais d'un report après la mission "Aquathermie".
>
> Je préviens Mme (...), architecte du patrimoine, et Régis FOUILLEUL, mon plombier. (...)
>
> Cordialement,
>
> PPF
>
____________________________________________________________________________________

> De : ANDRE <julien@beeplus.fr>
> Envoyé : mardi 10 décembre 2019 10:40
> À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
> Objet : Suite courrier du 25 novembre 2019
>
> Bonjour,
>
> Suite à la lecture de votre courrier du 25 novembre 2019 et à un récent échange interne entre associés, nous vous proposons :
> - Un changement d'interlocuteur technique pour reprendre et terminer la mission de l'étude de faisabilité aquathermie (Mr VANNOBEL).
> - L'annulation de la mission fluides. Pourquoi ? Avant tout, nous souhaitons être rassurer sur votre attitude et le niveau de coopération pendant cette reprise d'étude. Il sera également nécessaire d'obtenir des validations de votre part suite à la présentation de l'étude de faisabilité aquathermie avant de se lancer sur la mission fluides.
> - Le respect de notre méthodologie de travail pour la bonne réalisation de l'étude de faisabilité (exemple : ne pas demander des réponses/éléments techniques avant la présentation de nos conclusions).
> - La présence de l'architecte du patrimoine et de l'entreprise pressentie pour réaliser les travaux, lors de la restitution de l'étude de faisabilité.
> - Un nouveau planning de travail tenant compte des disponibilités de Mr VANNOBEL. Reprise de l'étude : mi-janvier, restitution de l'étude : mi-février.
>
> En espérant votre compréhension.
>
> Cordialement.
> -
> Julien André
> Agence Bee+ Miniac Morvan
> 06 07 56 17 78
> julien@beeplus.fr

(Fin de citation)
Je signale que, lors de sa visite d'hier, l'architecte du patrimoine que j'avais pris l'initiative de contacter m'a informé que les crottes au sol du grenier de la moitié Sud du logis...

6 février 2020.

6 février 2020.

... sont le produit de chauves-souris (et non de souris comme je le croyais). Il paraît que ces bestioles arrivent à pénétrer dans les bâtiments en se coulant par d'infimes interstices.

Bien que ces alliées de la première heure méritent assurément que je chante leur gloire, il faudra quand même qu'on mette un peu d'ordre à ce bazar. Les chauves-souris c'est très bien, vraiment très très bien, mais dehors !
Franck LIEGEAS est venu ce matin constater les infiltrations que je lui avais signalées hier :

3 mars 2020.

Il ne pense pas que ce soit dû au travail de son entreprise mais reviendra s'en assurer, muni d'une grande échelle, d'ici quelques semaines.

Et le fait est qu'en haut du conduit de la cheminée, au-dessus de la corniche, il semble que la maçonnerie ait bougé :

3 mars 2020.

3 mars 2020.

La réunion de ce matin avec "Bee +" s'est déroulée dans un climat très studieux, le changement d'interlocuteur s'étant ainsi révélé très salutaire :

10 mars 2020.

10 mars 2020.


Les principaux enseignements que je retiens pour ma part sont les suivants :
- le principe du chauffage par aquathermie ayant été validé, on s'orienterait vers un chauffage par le sol partout où c'est possible, mais avec des radiateurs électriques plutôt que par aquathermie là où ça ne l'est pas ;
- par voie de conséquence, les espaces dévolus à la sous-station à prévoir dans le bâtiment Nord seraient fortement réduits ; en clair, Carole disposerait d'une arrière-cuisine non ratatinée pour cause de chauffage ;
- l'eau chaude aux robinets serait fournie par des chauffe-eau électrique et non par l'aquathermie comme envisagé précédemment ;
- la mise hors-gel de la chapelle se ferait par un dispositif aussi peu invasif que possible ;
- le chauffage de la cave ne serait pas raccordé au chauffage central du manoir mais à un système particulier d'aérothermie (sans doute à dissimuler, selon moi, dans l'appentis de la cave, ce point n'ayant toutefois pas été évoqué).

Sur ces bases, le coût en investissement et en fonctionnement de l'ensemble de l'installation de chauffage serait moindre que celui d'une installation exclusivement aquathermique.

L'architecte du patrimoine s'est tout particulièrement intéressée aux problématiques du raccordement des puits à la chaufferie centrale ainsi que de cette dernière au logis. Son souci est d'éclairer toutes les questions susceptibles d'être posées par le service régional d'archéologie au titre de l'enfouissement des réseaux nécessaires, tant dans l'avant-cour que dans la cour, ainsi qu'en direction de la chapelle.

Pour le reste, l'architecte du patrimoine et le bureau d'études se sont mis d'accord sur les adaptations à apporter à la version de l'étude d'aquathermie déjà remise, ainsi que sur un découpage des livraisons de compléments d'études réparti entre "APS" et "APD" (mais assez chinois pour moi).

Le plombier n'est, comme moi, intervenu que marginalement dans ces débats auxquels Carole n'a pas participé. Mon principal rôle aura ainsi été de présenter les volumes à chauffer et de rappeler mes souhaits en terme d'habitabilité et d'échelonnement des travaux dans le temps.
La réunion de l'après-midi, avec l'architecte du patrimoine, se sera également déroulée dans un excellent climat.

Certes, je reconnais qu'il est parfois difficile d'introduire un ordre administraâtif dans ma façon de vivre notre chantier favori. L'architecte du patrimoine fait des efforts méritoires pour essayer d'y parvenir et moi, rien pour l'en dissuader. Au contraire.

La bonne nouvelle pour elle (et pour l'administration) est en effet que je suis volontaire pour lui confier la maîtrise d’œuvre de tous mes travaux, et même pour la charger d'obtenir dès que possible toutes autorisations administratives requises en l'état des textes applicables, y compris pour des travaux que je n'engagerais pas moi-même. En réalité et pour parler franchement, je souhaite purger dès que possible mon chantier de tous ces préalables officiels dont je sais, d'expérience, à quel point ils peuvent être chronophages, laborieux et largement imperméables à d'autres contraintes vécues, sur le terrain, comme très importantes (et ceci, sans doute, quel que soit le maître d'ouvrage, s'il a un minimum de moelle). Donc sortons dès que possible de ce qui peut être vécu comme autant de cauchemars.

Pour autant, je ne suis pas prêt à abdiquer sans me battre dans mes revendications que jamais, je dis bien jamais, on n'en rabatte sur la qualité des travaux, ceci dans l'espoir constant qui est le mien, depuis trente ans bientôt, de servir toujours au mieux l'intérêt du monument.

Ainsi, par exemple, j'avais reçu un accueil pour le moins tiède lorsque j'avais fait part de mon souhait que des granits de la salle-à-manger, gravement endommagés par l'incendie de 1884, soient restaurés. J'ai néanmoins tenu bon, c'est-à-dire, en pratique, financé seul 100 % du coût de ces travaux et, désormais, personne, même parmi les critiques les plus exigeants, ne remet en question la qualité de ces réalisations.

J'entends, tant que je vivrai, poursuivre dans cet esprit.

C'est pourquoi j'entends substituer :
- au rez-de-chaussée de la tour Louis XIII et pour ce qui concerne sa cheminée, à l'infâme bricolage que nous connaissons (linteau cassé, posé à l'envers, absence de pièces essentielles, insuffisance marquée d'autres pièces) la cheminée dite "du Houlme" dont j'ai récemment fait l'acquisition et que Sébastien DUVAL, assisté par Igor, saurait fort bien traiter ;
- au plafond de la salle-à-manger du logis, à la poutraison actuelle (poutres rachetèques, l'une de surcroît bouffée d'aubier, solivage en sous-effectif, disparition des corbeaux), un modèle "tant pleins que vides" inspiré du manoir jumeau déjà repéré (le Bas au Teilleul) ;
- au plafond de mon futur "bureau-bibliothèque-de-mes-rêves", au 1er étage du colombier, à la poutraison actuelle (massacrée dans les années 1950 par le sauvage que l'on sait), une poutraison digne des boiseries et rayonnages Louis XVI que j'envisage d'installer là.

On comprend qu'il reste encore un travail de conviction à réussir pour que je puisse avoir le sentiment que le train est sur de bons rails.

Nous sommes convenus, l'architecte du patrimoine et moi, de nous revoir à Paris, à son bureau.
Au cours de la discussion, hier après-midi, avec l'architecte du patrimoine, celle-ci m'a demandé de documenter tous les travaux que j'ai effectués depuis mon achat de la Chaslerie, de manière à lui permettre de reconstituer, à l'usage de l'administration qui a dit le souhaiter le 7 février dernier, un dossier complet.

Je ne vois aucun inconvénient de principe à une telle demande. Je suis même désireux d'y satisfaire. J'ai néanmoins fait observer que, avant le lancement du site favori, je n'avais pas une méthodologie d'archivage aussi régulière et systématique que désormais. Donc les deux premiers tiers de ma vie de chantier pourraient être retracés par moi de façon lacunaire. "Qu'à cela ne tienne", m'a répondu l'architecte du patrimoine, "j'irai rechercher les documents utiles auprès des services des affaires culturelles".

A la réflexion, je me dis que c'est certainement là une idée à creuser.

Pour ma part, je serais en effet demandeur d'accéder aux archives suivantes (si elles existent) :
- celles relatives à la campagne de travaux des années 1950 ; ceux-ci ont été considérables et ont touché, notamment, à l'avant-cour (comblement de la mare), à l'aile Ouest (percement de nombreuses ouvertures, conception d'un escalier particulièrement raté, affouillement des sols, usage intensif du ciment), au bâtiment Nord (percement de nombreuses fenêtres carrées, usage intensif du ciment), au logis (trafics divers de cheminées, infâmes bricolages de la charpente, réimplantation de décors, boiseries et planchers IIIème République d'appartements parisiens, usage intensif du ciment, recours fréquent à de l'amiante) ;
- celles relatives à la campagne de travaux des années 1970, tant dans le bâtiment Nord (usage intensif de parpaings, de ciment et de céramiques bleu des mers du Sud bas de gamme) que dans la tour Louis XIII (restitution de la charpente en lamellé-collé, ratage manifeste de la prétendue restauration de la cheminée du rez-de-chaussée, implantation d'un linteau ridicule, en granit, de la lucarne sur cour).

Et, puisqu'on ferait remonter à la surface de telles archives, ne pas oublier le dossier des travaux consécutifs à l'incendie de 1884 (notamment relatifs à l'arasement du logis et à la reconstitution de la charpente avec du sapin).

Tout cela promet d'être passionnant. Particulièrement pour la période allant de 1926, année de l'inscription à l'I.S.M.H. de l'ensemble du manoir et de ses dépendances, intérieurs comme extérieurs (donc de l'entrée de la Chaslerie dans le champ de contrôle des autorités des affaires culturelles), à 1991, année de mon achat.
Echange de courriels, pendant le week-end, avec l'architecte du patrimoine, en vue de mieux cerner ce que pourrait être le périmètre de l'extension de sa mission (au-delà de la "mission EXE" sur les menuiseries extérieures).

Elle prend son rôle très à cœur et c'est très bien. Mais j'ai des idées arrêtées sur certains sujets sur lesquels j'ai réfléchi depuis des années.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 12:45
À : (...)architecte@gmail.com
Objet : RE: DOMFRONT Manoir - Budget prévisionnel

Merci.

Bien cordialement,

PPF

____________________________________________________________________________

De : (...)architecte@gmail.com
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 12:29
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Objet : Re: DOMFRONT Manoir - Budget prévisionnel

Bonjour,

Je comprends. Je vais vous faire un devis pour une mission partielle.
On pourra faire un avenant quand la situation sera améliorée et quand le montant des travaux sera établi.
Bien cordialement,
(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

____________________________________________________________________________

De : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 11:44
À : (...)architecte@gmail.com
Cc : C.F. ; T.F.
Objet : RE: DOMFRONT Manoir - Budget prévisionnel

Madame,

Je ne suis pas capable de vous répondre. Particulièrement dans le contexte présent. Préparez donc au mieux les deux hypothèses si vous le voulez bien.

Bien cordialement,

PPF

____________________________________________________________________________

De : (...)architecte@gmail.com
Envoyé : vendredi 20 mars 2020 10:50
À : Pierre-Paul Fourcade <penadomf@msn.com>
Objet : DOMFRONT Manoir - Budget prévisionnel

Bonjour,

Afin de vous faire une proposition financière, auriez-vous un budget prévisionnel pour l'ensemble des travaux qui feront l'objet du dossier administratif de dépose auprès du gouvernement?
Vais-je avoir une mission jusqu'à l'autorisation administrative ou bien une mission complète (suivi de chantier?)

Bien cordialement,

(...)
Architecte DPLG - Architecte du Patrimoine

(Fin de citation)
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : dimanche 5 avril 2020 11:32
À : (...)architecte@gmail.com
Cc : C.F. ; T.F.
Objet : Documents divers relatifs à la Chaslerie

Madame,

Vous m'avez demandé de vous communiquer de nombreux documents.

Sans doute trouverez-vous la plupart d'entre eux sur cette page du site de la Chaslerie

Si tel n'est pas le cas, je complèterai votre information.

S'agissant du pavage de la cour, il ne me sera pas possible avant un bon moment de le faire récurer comme envisagé sur toute sa surface présumée, au-delà de ce qui a déjà été fait. Pour établir les relevés que vous m'en réclamez, je devrai faire appel à mon terrassier; je ne me contenterai pas de le charger de mesurer les pentes le long des murs ni les hauteurs des marches, comme demandé ; nous mesurerons également les différences d'altitude du terrain de la cour aux angles d'un quadrillage qui pourrait être d'un mètre de pas. Qu'en diriez-vous ?

Bien cordialement,

PPF

(Fin de citation)
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 25 Avril 2020
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Charpente-couverture - Chapelle
0
L'architecte du patrimoine m'a demandé de lui communiquer les permis de construire et les décisions de subvention que j'ai obtenus au titre de mes travaux depuis mon achat de la Chaslerie, en juin 1991.

Retrouver ces documents se révèle un important travail pour moi puisqu'ils sont dispersés entre plusieurs caisses archivées dans les combles, peu accessibles, de la tour Louis XIII.

Voici néanmoins les pièces que j'ai retrouvées, relatives à la restauration de la charpente et de la couverture de la chapelle, en 1992, par Roland BOUSSIN, charpentier-couvreur, sous le contrôle de Nicolas GAUTIER, A.B.F. et maître d’œuvre :

Le dossier de demande de permis de construire contenait de mauvaises photocopies de photos prises, de mémoire, par Nicolas GAUTIER durant l'été 1991 :

Celle-ci montre la voûte de la chapelle, alors en plâtre et H.S. :

Il y avait une importante fissure à l'angle Nord-Est de la chapelle :

Le lierre grimpait partout :

Au Nord de la chapelle, le mur entre la chapelle et le manoir était éboulé à divers endroits (l'arrachage du lierre à la pelleteuse au début de l'été 1991 n'ayant pas arranglé les choses) :

Le clocher de la chapelle présentait une gîte, de mémoire de 70 cm, à son sommet :

Et voici, pour terminer ce message, quelques documents relatifs à la subvention reçue (100 000 F pour la charpente et la couverture de la chapelle et de la cave, alors appelée "maison du gardien) :

Mes dossiers fiscaux font apparaître que j'ai réglé en 1992 un peu plus de 506 000 F au titre de "travaux exécutés par les Services de l'Architecture déduction faite des subventions", ces dernières s'étant élevées à 87 000 F, dont plus de 246 000 F en faveur de Roland BOUSSIN et au titre de la charpente et de la couverture de la chapelle et près de 10 000 F en faveur de l'"Atelier ANGELESCU" au titre de sondages des peintures murales à l'intérieur de la même chapelle.

Il me semble que ce type d'informations donne une idée de ce que je peux fournir comme pièces administratives à l'architecte du patrimoine si cela l'intéresse. Mais, comme cela me demande un énorme boulot, je vais d'abord lui demander si elle souhaite que j'entre dans un tel niveau de détail. Si oui, il me faudra un bon mois, à tout le moins, et en ne faisant quasiment que cela, pour lui donner satisfaction à propos des autres travaux que j'ai entrepris depuis une trentaine d'années.

Ce serait là, certes, une manière comme une autre d'occuper ces jours de confinement. Mais est-ce ce genre de détails que souhaite désormais la D.R.A.C. pour savoir à quoi s'en tenir à propos de mon chantier et qu'elle a réclamé le 7 février dernier lors d'une réunion mémorable ?

P.S. (du 25 avril 2020 à 17 heures) : A propos de la restauration de la chapelle, je rappelle que des photos en sont accessibles dans la "Galerie photo" du site.

Je signale au passage une erreur dont je viens de m'apercevoir à l'instant. La restauration de la charpente et de la couverture date de 1992 et non de 1993 comme l'indiquent les légendes de ces photos. En effet, lorsque j'ai créé cette "Galerie photo", donc après 2010, je me suis fié aux dates que l'appareil avait imprimées sur les photos. Mais j'avais oublié que mon appareil a longtemps été déréglé et que j'ai toujours rechigné à lire les modes d'emploi de ce genre d'engin. Donc je le redis, la bonne date est 1992 et non 1993, comme attesté, notamment, par la signature et le tampon de Nicolas GAUTIER sur les factures figurant dans le dossier fiscal.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 27 Avril 2020
Journal du chantier - Architecture-M.O. - Administration - Charpente-couverture - Cave
0
Voici le dossier de permis de construire, datant de 1992, relatif à la cave (à l'époque dénommée "maison du gardien" car tel était l'usage auquel j'entendais initialement la réserver). Il s'agit ici, plus particulièrement, de travaux de charpente-couverture qui ont été subventionnés par l'Etat (en même temps que la restauration de la charpente et de la couverture de la chapelle) :

La "Galerie photo" du site permet de préciser les dates réelles des principales interventions jusqu'à 2016, toutes effectuées dans le cadre du permis initial (l'appentis de la cave - future chaufferie - ayant été reconstruit sur la base de plans complémentaires de Nicolas GAUTIER, de même que l'autre appentis, dénommé "maison de Toutou", dont le déplacement et la reconstruction, longtemps entravée par la défaillance du maçon alcoolique - cf charretterie -, ont même été subventionnés).
Voici le dossier d'autorisation de la restauration du fournil du manoir (ne me demandez pas pourquoi cette paperasse n'a pas pris la forme d'un permis de construire car je suis incapable de vous répondre, tout cela m'apparaissant tellement arbitraire et si souvent absurde, au moins dans les détails) :


La "Galerie photo" illustre cette restauration. Je signale toutefois quelques différences par rapport au projet initial :
- la charpente a retrouvé, sur sa face Ouest, sa forme d'origine (cette modification ayant été introduite par Roland BOUSSIN sous le contrôle de Nicolas GAUTIER) ;
- le cabinet de toilettes imaginé au départ pour le 1er étage (à l'époque où j'imaginais que ce bâtiment pourrait servir de vestiaires après des activités sportives) n'a pas été réalisé ; on s'est contenté d'un lavabo.

P.S. (du 5 mai 2020 à 10 h 40) : J'ai retrouvé trois croquis de Nicolas GAUTIER qui montrent diverses hypothèses envisagées pour des commodités à l'étage :