Cave

J'en suis à concevoir le programme du chantier pour les prochaines semaines.

Dans l'immédiat, Pascal s'occupe du rampannage du fournil de la ferme. Roland BOUSSIN m'a indiqué qu'il reviendrait dans une dizaine de jours pour poser les tuiles sur ce bâtiment. Philippe JARRY devrait installer la fosse septique début juillet. Il restera à planifier le travail du plombier et de l'électricien. En tout état de cause, j'aimerais pouvoir passer l'hiver prochain dans ce bâtiment enfin restauré et... chauffé. Ce serait alors, en l'état du chantier, le local le plus confortable de l'ensemble de la Chaslerie.

Sur la "maison de Toutou", j'attends pour la fin de cette semaine-ci la livraison des nichoirs par Denis DUVEAU. Il n'y aura donc plus d'obstacle pour que Pascal pose le torchis. Dans la foulée, nous en ferons sans doute de même sur l'appentis de la cave.

Lucyna GAUTIER devrait déposer aujourd'hui la demande de permis nécessaire (eh oui, incroyable mais vrai !) pour le mur Ouest de la douve Nord. Nous nous sommes finalement mis d'accord pour des grilles en fer et j'ai même commencé à évoquer le sujet dès ce matin avec Roland FORNARI. Dès que possible, Pascal attaquera la restauration de ce mur.

Roland FORNERI devrait livrer rapidement un certain nombre de ses oeuvres et lancer la fabrication de la grille pour le mur entre le manoir et la chapelle.

La poursuite de la restauration de la ferme pâtira nécessairement de la charge de ce programme. La prochaine tâche est d'y relever le linteau de la porte de séparation entre la future cuisine-salle à manger et le futur petit salon. J'ai demandé, il y a plusieurs semaines, à Sébastien LEBOISNE un devis pour le linteau de la cheminée ; ne voyant rien venir de sa part, je vais interroger Denis DUVEAU.

A ce stade, le chantier de la ferme est cependant à un tournant : devons-nous achever la restauration de la partie Sud, de manière à y rendre utilisable l'équivalent d'un logement de deux ou trois pièces (au rez-de-chaussée et au 1er étage, après avoir restitué l'aspect initial de longère) ou bien devons-nous continuer vers le Nord les travaux, en cherchant à nous limiter pendant une bonne année à la seule maçonnerie ? Quoi qu'il en soit, le jeune W.F. est très content de ce qu'il a pu inspecter ce week-end, c'est déjà une bonne chose.

Sur le bâtiment Nord, le test de dilatation est toujours en cours et se passe bien. Il faudrait que Carole décide enfin quelles tomettes poser au sol et choisisse l'équipement du cabinet de toilettes. En attendant, nous marquons le pas. Pour ce qui concerne la restauration des boiseries de ce que j'appelle (malgré les vives protestations de Carole) ma future "chambre mortuaire", Sébastien LEBOISNE ne l'a toujours pas commencée ; il m'a parlé du second semestre 2011, ce qui est bien long.

Sur l'"aile de la belle-mère", Lucyna devrait revenir vers Mr T. en septembre prochain. Je crois que c'est une excellente idée de la laisser désembrouiller les escaliers invraisemblables d'Henri LEVEQUE. Lucyna va aussi réfléchir à la distribution des pièces et, le cas échéant, faire des propositions pour modifier les ouvertures extérieures.

Quant à la cave, Nicolas GAUTIER et Lucyna ont redit à Mr T. l'incongruïté qu'il y aurait à percer les ouvertures auxquelles il pense à ce stade. Je n'exclus pas de mener à ma main le chantier de ce bâtiment, avec l'idée de démontrer à mon aîné qu'il est possible de le restaurer en veillant au confort et à la lumière mais sans dénaturer les volumes.

Bref, on le voit, ce ne sont ni le travail ni les projets qui manquent. Et ceci sans même évoquer l'allée principale, dont la restauration est reportée à plus tard.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Lundi 13 Juin 2011
Journal du chantier - Menuiserie - Bâtiment Nord - Cave - Ferme et son fournil
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Denis DUVEAU est venu me livrer les nichoirs prévus pour l'abri de jardin de la cave.

Il y en a 10, et de 3 sortes :

13 juin 2011, les trois types de nichoirs à incorporer dans le torchis de l'abri de jardin de la cave.

Denis m'explique que, sur la photo, celui de gauche est prévu pour tout type de petits oiseaux, et notamment les étourneaux et les moineaux, celui du centre est destiné aux mésanges et celui de droite aux moineaux. Il m'a également apporté des bâtonnets qui pourront servir de perchoirs.

J'ai profité de sa venue pour l'inviter à réfléchir à l'aménagement du volume prévu, dans le fournil de la ferme, pour abriter un cabinet de toilettes, un w.-c., un coin cuisine et un dressing.

Je lui ai également demandé des barreaux de châtaignier pour une petite fenêtre au 1er étage du bâtiment Nord, au milieu des bardeaux.

Il m'a montré les plans de son projet de pigeonnier pour la ferme, inspiré de celui de la Motte-Fouquet. Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'une couverture en bardeaux de châtaignier serait trop fragile.

Enfin, je lui ai commandé deux fenêtres pour les deux dernières ouvertures béantes de la cave, de manière à interdire l'accès de ce bâtiment aux hiboux qui, à l'évidence, s'y plaisent beaucoup :

13 juin 2011, vue de l'intérieur de la cave.

J'ai reçu ce matin la lettre de démission que j'attendais. Je ne commenterai pas ce courrier ici, si ce n'est pour noter que le salarié en question n'entend pas, apparemment, respecter la période conventionnelle de préavis. Il va donc me falloir, avec l'aide de Bernard si possible, mettre à l'abri les matériels et matériaux de chantier encore présents à la Chaslerie.

Dans les prochaines semaines, le chantier du fournil de la ferme et celui de la ferme vont donc se trouver interrompus à mon grand regret. Je vais devoir me mettre rapidement en quête d'un nouveau collaborateur.

Malgré cette expérience finalement malheureuse, je n'oublie pas les bons souvenirs dont ce site témoigne surabondamment. Surtout, je conserve la volonté d'employer un maçon à temps plein, en qualité de salarié.

Parmi les prochains travaux importants pour lesquels j'ai besoin d'un professionnel, il y a en effet, outre la ferme sur laquelle on n'en est qu'au tout début du programme :
- la pose de torchis sur l'appentis de la cave et sur l'abri de jardin (ou "maison de Toutou") correspondant ;
- la restauration du mur Ouest de la douve Nord, pour laquelle une demande de permis de construire est en cours d'instruction ;
- la poursuite de la restauration intérieure du bâtiment Nord ;
- la restauration de l'intérieur du logis (qui se trouve toujours dans l'état où je l'ai acheté, donc où il y a encore beaucoup à entreprendre) ;
- la restauration du mur d'escarpe des douves et des biefs (il s'agit là d'un travail qui durera, à lui seul, deux ou trois ans, si j'en juge par mon expérience des murs que nous avons déjà restaurés) ; une étude préalable est en cours à ce sujet ;
- la restauration de l'intérieur de l'"aile de la belle-mère" ; aux dernières nouvelles, Mr T pourrait ne pas exclure de financer ces travaux-ci, sur la base d'une étude préalable qui, évoquant la distribution intérieure, aurait nécessairement des conséquences sur la forme et le positionnement des ouvertures.

En dépit de quelques vicissitudes, le moral se veut délibérément au beau fixe. "Mépriser les hauts, repriser les bas", cette ligne de conduite s'applique ici aussi. Car, malgré sa taille impressionnante à mon échelle, le projet conserve tout d'un petit bonheur, on tâche en tout cas de ne pas l'oublier.

Il me reste à déterminer à quoi j'emploierai les maçons une fois qu'ils auront fini de rejointoyer la partie Sud de la ferme.

Je vois quatre possibilités :
- soit leur demander de poser le torchis entre les colombes de l'appentis et de l'annexe de la cave. Cela supposerait qu'auparavant, je les envoie apprendre cette technique, par exemple chez M. MISERAY, à la Pronière, à Saint-Mars-d'Egrenne ;
- soit les charger de démonter un bâtiment à Lonlay-l'Abbaye pour en récupérer les pierres ; il faudrait qu'auparvant j'aie trouvé un accord avec un transporteur ;
- soit, leur demander d'installer le plafond de la future cuisine de la ferme, au Sud du bâtiment ; il faudrait qu'alors Claude MARTIN nous redonne les coordonnées de son fournisseur de poutres en béton ;
- soit, les charger de monter un muret de pierres à l'Ouest de la ferme, pour éviter que la terre ne continue à s'y ébouler ; dans cette hypothèse, j'aurais ainsi la possibilité de tester l'aptitude d'Igor et de Valentin à monter de la maçonnerie avant de leur confier éventuellement la restauration des douves, une fois que toutes les autorisations requises (et subventions souhaitées) auraient été obtenues.

A ce stade, c'est plutôt vers cette dernière hypothèse que je m'oriente car sa mise en oeuvre ne dépend pas de tiers. Voici en tout cas l'aspect actuel des terrassements qu'il s'agirait ainsi de conforter :

29 juillet 2011, un muret manque encore à l'appel.

29 juillet 2011, la terrasse à l'Ouest de la ferme.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 19 Aout 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Anecdotes - Désultoirement vôtre !
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Je vous avais promis une histoire "made in Normandy. La voici :

Comme vous le savez, je vais bientôt demander à Igor et Valentin de boucher au torchis divers colombages de la Chaslerie. Pour fabriquer du bon torchis, il me faut de la paille. Or j'ai remarqué que mes plus proches voisins venaient de moissonner leur blé dans un champ contigu de la Chaslerie :

17 août 2011, un

Il me paraissait donc naturel de proposer à ces voisins de me céder l'un de leur "round-ballers", sachant que le prix unitaire d'un tel cylindre est, paraît-il, de l'ordre de 25 €. Comme il y en avait une petite centaine dans le champ en question, je pensais que l'affaire ne ferait pas un pli.

J'ai donc téléphoné à ces voisins ; l'épouse a décroché et m'a dit qu'elle soumettrait la question à son mari. N'ayant pas de nouvelle, je suis passé en prendre et une enfant m'a dit que son père en parlerait à son frère. Puis plus de nouvelle. Alors que je prenais la photo précédente, le voisin en question est passé en tracteur à 5 mètres de moi, en évitant soigneusement de me regarder et, "a fortiori", de me dire bonjour. En fait, hier, il a emporté ses "round-ballers" sans chercher le moins du monde à revenir vers moi. Charmant voisin, ceci ne surprendra sans doute pas dans le pays...

Heureusement, Hervé LEMOINE, mon fermier, contacté sur ces entrefaites a immédiatement accepté de me donner un de ces cylindres.

19 août 2011, le

Merci Hervé, à charge de revanche ! Quant à l'autre individu, mieux vaut sans doute le laisser continuer à s'abrutir dans le cockpit de son engin ; il paye d'ailleurs assez cher pour ça.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 2 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Ferme et son fournil - Murs divers - Météo - Désultoirement vôtre !
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Je ne sais pas encore comment nous terminerons le muret à l'Ouest de la ferme, quelle en sera (seront) la (les) hauteur(s), s'il sera rectiligne ou bien si, au-delà des deux escaliers d'ores et déjà en place, je ne souhaiterai pas que le muret soit plus élevé. Peut-être aussi déciderai-je de rebâtir les constructions, partiellement en pierres, partiellement en colombages, qui se situaient dans le prolongement de la partie de terrain engravillonnée, entre la ferme et son fournil ; le fait est qu'un édifice à cet endroit permettrait d'abriter le matériel actuellement entreposé dans la ferme et qu'il va falloir dégager de là avant de pouvoir poursuivre les travaux sur ce bâtiment, notamment dans sa partie centrale et sa partie Nord.

Pour le moment, Igor et Valentin achèvent la maçonnerie de l'essentiel du muret entre les deux escaliers :

2 septembre 2011, le muret entre les deux escaliers.

2 septembre 2011, Igor et Valentin en train d'achever la partie centrale du muret à l'Ouest de la ferme.

Afin de me laisser le temps de réfléchir à ce que je désire pour terminer ce muret, je vais demander à Igor et Valentin de consacrer la semaine prochaine à la pose du torchis aux endroits où il doit être restauré : l'appentis, l'annexe et deux cloisons intérieures de la cave, plus une cloison intérieure du fournil de la ferme.

J'espère qu'ainsi les colombages de la Chaslerie seront finis pour la fin de la semaine prochaine, étant entendu qu'Igor et Valentin seront en vacances dans leur pays au cours des dix jours suivants. Pendant leurs congés, j'essayerai de régler les questions de devis relatifs au muret Ouest de la douve Nord, afin de pouvoir en lancer les travaux aussi tôt que possible après les Journées du patrimoine. J'ai en effet un double souci : ne pas lancer de nouveaux travaux de terrassement avant ce rendez-vous, afin que la Chaslerie soit le plus en beauté possible ; mais ne pas, pour autant, être gêné par le retour du mauvais temps, au fur et à mesure que nous entrerons dans l'automne.

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Denis DUVEAU est passé hier prendre les mesures des ouvertures pour lesquelles je lui demande de fabriquer les menuiseries :
- dans le fournil de la ferme, la porte, les deux fenêtres et les quatre petites ouvertures ;
- dans la ferme, deux portes, quatre fenêtres et trois petites ouvertures ;
- dans la cave, deux petites ouvertures ;
- dans la charretterie, une fenêtre ;
- au rez-de-chaussée du colombier du manoir, une petite ouverture.

A cette occasion, Denis DUVEAU m'a communiqué le devis d'un pigeonnier pour la ferme, imité de celui du château de La Motte-Fouquet. En l'état de la conjoncture boursière, je choisis de ne pas donner suite prochainement.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 3 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Cave - Ferme et son fournil
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Puisque le programme est chargé avant leur départ en congés, Igor et Valentin sont revenus ce matin poser des litos entre les colombes afin de pouvoir y enrouler les torches nécessaires :

3 septembre 2011, la pose des litos, préalable à la pose de torchis.

Hier, Bernard a dégagé la "bonne terre" à côté du muret de la ferme, afin de leur permettre de puiser là l'argile qu'ils auront à mélanger à de la paille pour préparer ces torches :

2 septembre 2011, Bernard dégage la bonne terre...

2 septembre 2011, ... pour découvrir l'argile qui sera utilisée pour confectionner le torchis.

Guy HEDOUIN
rédigé le Samedi 3 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave
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Bonjour,

Vous me copierez 100 fois le mot liteau ! Blague à part, les travaux avancent bon train.

Pour l'argile, il faut la prendre bien en-dessous de la terre arable, elle sera de meilleure qualité.

Bonne journée !

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 7 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Sculpture - Cave - Ferme et son fournil
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Dans la niche située sur le pignon Est du fournil de la ferme, Igor a replacé la statue inrestaurable que l'on sait. Il l'a solidement arrimée :

7 septembre 2011, la statue non identifiée a retrouvé sa place sur le fournil de la ferme.

Pendant qu'il rampanne le four du même fournil, Valentin a commencé à poser le torchis sur la "maison de Toutou" (ou annexe de la cave) :

7 septembre 2011, début de la pose du torchis sur la

Notre voisin Claude FAVERIS a bien voulu nous prêter sa plateforme en béton pour y mélanger l'argile et la paille sous les roues d'un tracteur et je l'en remercie. J'aime beaucoup voir enfin la couleur de l'argile locale entre les colombes laissées à l'air libre depuis trop d'années. Mais cette vision ne durera pas puisque j'ai prévu de faire recouvrir le torchis de chaux de tous les côtés, du moins extérieurement, ce dont Igor et Valentin se chargeront à leur retour de congés.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Mercredi 28 Septembre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave - Météo - Désultoirement vôtre !
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Igor et Valentin, dont j'ai fini par retrouver la trace sur mon radar, seront de retour demain après-midi sur le chantier. Nul doute que la température estivale leur rappelera leurs (longues ?) vacances en Roumanie.

Je leur ai demandé de poursuivre jusqu'au week-end les travaux sur le torchis. Celui-ci craquelle un peu trop, à mon goût. Mes experts favoris, Patrick CHOPIN et Marc CHALUFOUR, recommandent le premier de recouvrir le torchis déjà posé de barbotine, le second de mélanger un peu de sable au torchis encore à poser.

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Samedi 1er Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave
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Contrairement à ce que je leur avais demandé, Igor et Valentin n'ont toujours rien entrepris pour remédier aux problèmes constatés dans leur torchis.

1er octobre 2011, les craquelure à l'intérieur de l'abri de jardin de la cave, paroi Ouest.

1er octobre 2011, les craquelure à l'intérieur de l'abri de jardin de la cave, paroi Sud.

Une fois de plus, tout se passe comme si on ne s'était pas compris. Ou bien il faudrait admettre qu'en Roumanie, on se comporte parfois comme des touristes au Club Méditerranée ? Ne vais-je pas devoir leur remonter les bretelles ?

Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 2 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Cave
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J'ai enfin revu Igor et Valentin hier. Je les ai tout de suite remis au travail, direction la maison de Toutou. On va donc bientôt savoir si la potion administrée par Patrick CHOPIN aux récents torchis fonctionne ou non...

1er octobre 2011, finies les vacances ! Igor et Valentin dans l'abri de jardin de la cave (ou

Voici le courriel que j'ai adressé à la responsable du service des bâtiments de France à Alençon. Je le cite ici car il est bon que les tiers qui consulteraient éventuellement ce site aient, sur la question de la protection de la Chaslerie au titre de la législation sur les monuments historiques, toutes les données du dossier. Je précise que ce rappel ici aura également pour avantage - et ce n'est pas le moindre - de permettre à tous ceux qui en auraient besoin (et pour commencer, moi, mes fils, mes successeurs) de retrouver ces documents importants dispersés dans diverses chemises pas toujours bien rangées, en tout cas à la Chaslerie.

(début de citation)

Madame,

Comme je vous l'ai signalé vendredi, il ressort de contacts avec vos collaborateurs qu'il semble exister un débat quant à la bonne compréhension de l'extension de la protection au titre des M.H. sur le manoir de la Chaslerie. Cette question est bien entendu très importante pour la poursuite du programme de restauration du manoir puisqu'elle emporterait des conséquences négatives si l'interprétation restrictive était fondée.

Je me suis donc replongé dans mes dossiers et suis en mesure de vous communiquer la copie de documents officiels montrant que l'information de vos services semble incomplète et que, par voie de conséquence, leurs conclusions, telles qu'elles me parviennent, seraient à corriger.

Comme vous le savez, la protection de la Chaslerie est intervenue en trois étapes :

1 - Par arrêté ministériel du 2 novembre 1926, l'ensemble du manoir, de ses dépendances et des murs alentours a été inscrit à l'I.S.M.H. A l'époque, l'administration ne se livrait pas à une énumération ponctuelle des parties protégées ; elle se bornait le plus souvent à protéger un ensemble ; en particulier, il était entendu que, dans ce cadre et sauf mention contraire, toute protection relative aux extérieurs valait également pour les intérieurs ; seules les pièces préparatoires de l'arrêté explicitaient, dans la meilleure des hypothèses, l'extension de l'arrêté.

C'est ce qui s'est passé à la Chaslerie, à l'initiative d'Edouard HERRIOT, président du conseil, qui avait découvert le manoir lors d'une cure à Bagnoles et en a rendu compte dans son ouvrage "Dans la forêt normande". Je me suis procuré à Paris, dans les services de la direction du patrimoine, la "description sommaire du monument" datant d'août 1923, qui constitue la seule pièce explicative de l'arrêté de 1926, pièce dont je vous transmets ci-joint la copie :

Page 1 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.

Page 2 du rapport préparatoire à l'arrêté de 1926.


On constate que :
- les dépendances situées à l'Ouest du manoir, qualifiées de "fermes" sont bien citées sur ce document ; à ce seul titre, on peut donc affirmer que les bâtiments de la ferme de la Chaslerie sont inscrits à l'I.S.M.H., tant pour leurs extérieurs que pour leurs intérieurs ;
- de même, le jardin est cité, donc protégé, étant entendu qu'il est décrit comme étant "circonscrit de trois côtés par un fossé de dix mètres de largeur et de deux à trois de profondeur" (il n'avait pas dû être curé depuis longtemps) ; à ce seul titre, ce que nous appelons aujourd'hui la terrasse et le "Pournouët" sont protégés, y compris les douves qui les entourent et les murs qui les délimitent.

2 - Par arrêté préfectoral du 26 octobre 1993, l'inscription à l'I.S.M.H. a été étendue à l'allée principale du manoir.

A l'occasion de cet arrêté, la D.R.A.C. de Caen a récapitulé sur un plan (dont copie jointe), qu'ils m'ont communiqué, l'implantation des protections au titre des deux premiers arrêtés :

Plan annexé à l'arrêté de 1993.


3 - Par arrêté ministériel du 4 juillet 1995, un certain nombre de parties inscrites à l'I.S.M.H. en 1926 ont vu leur degré de protection augmenté par classement parmi les monuments historiques ; à cette occasion, aucune des parties précédemment inscrites et qui n'ont pas été classées n'a vu sa protection diminuer.

Ainsi, "la terrasse située à l'est du manoir supportant l'ancien jardin avec ses murs de clôture et de soutènement, ses douves et le bief situé à l'angle nord-est ainsi que le bief amont" ont été classés parmi les monuments historiques. La ferme et ses dépendances n'étant pas évoqués dans ce dernier arrêté demeuraient donc inscrites au titre de l'arrêté de 1926 :

Page 1 de l'arrêté de classement de 1995.

Page 2 de l'arrêté de classement de 1995.


Comme la situation devenait complexe, Mme SINCE, qui avait instruit le classement, a récapitulé les niveaux de protection sur le plan joint (fourni ici, pour des raisons techniques, en deux pages mais mon original tient en une) :

Plan annexé à l'arrêté de 1995 (moitié gauche).

Plan annexé à l'arrêté de 1995, moitié droite.

Ce plan a d'ailleurs permis de corriger certaines imprécisions du plan de 1993. Tel qu'il se présente, il constitue un document officiel de la D.R.A.C. et montre sans ambiguïté que :
- la ferme et toutes ses dépendances (même celles en colombages qui avaient dû être démontées compte tenu de leur dangerosité suite à l'incurie de précédents occupants) sont inscrites à l'I.S.M.H.;
- le classement parmi les M.H. couvre la totalité de l'espace colorié en rouge sur le plan, à l'est du manoir, en particulier l'intégralité des fossés des douves et toutes les maçonneries attenantes (y compris celles dont l'existence n'était plus, à de minimes vestiges près, qu'un souvenir avant que je ne m'en préoccupe).

C'est dans le cadre de cette protection ainsi entendu que je veille à restaurer le manoir de la Chaslerie et l'ensemble de ses dépendances et maçonneries. Il est connu et, je pense, apprécié, que je le fasse de façon parfaitement transparente puisque tous détails sont fournis en temps réel sur un site internet ouvert au public.

C'est en particulier dans ce cadre que j'ai sollicité, à ce stade verbalement mais en obtenant un accord de principe de vos collaborateurs ("réservation de crédits"), des subventions de l'Etat pour :
- une étude préalable que je souhaite confier à Mme Lucyna GAUTIER et qui couvrirait, entre autres, la restauration de la ferme de manière à lui redonner son aspect initial de longère (j'attends encore le dernier devis de Mme GAUTIER qui a été freinée par les échos qu'elle entendait chez vous sur la protection de la ferme ainsi que de sa grange détruite, après restauration, par la tempête de 1999) ;
- la restauration de ce que j'appelle "le mur Ouest de la douve Nord" ; or il se trouve que je me suis rendu compte dernièrement du fait que le cubage de maçonnerie à restaurer sur ce mur serait très sensiblement supérieur à celui du mur Ouest de la douve Sud (sur la base de l'expérience duquel j'avais formulé ma première demande) ; j'ai donc recontacté vos services dès que je m'en suis aperçu, voici environ un mois, et, là encore, j'ai obtenu l'information qu'une seconde tranche de crédits serait programmée pour 2012.

Ceci étant, il n'est pas clair pour moi de savoir si la restauration du mur Ouest de la douve Nord est dispensée ou non de l'intervention d'un architecte. Lucyna GAUTIER, qui a pris l'attache de vos services, me dit que son intervention n'est pas nécessaire. Le fait est qu'il n'y a pas eu d'architecte pour la restauration du mur Ouest de la douve Sud, ni d'ailleurs pour la restauration du mur de terrasse ; pourtant, j'avais obtenu des subventions de l'Etat à l'époque.

Au total et en résumé, je vous prie de bien vouloir :
- me confirmer que les informations que je vous ai rappelées ont bien ôté de votre esprit tout doute sur l'extension de la protection de la Chaslerie, c'est-à-dire en particulier sur les faits que la ferme et inscrite et le mur classé ;
- m'indiquer si, pour la restauration du mur, je peux réglementairement me passer d'un architecte ;
- me confirmer que je peux vous adresser sans tarder, sur la base de nos derniers entretiens avec vos services, une demande de subvention pour la première tranche de restauration du mur Ouest de la douve Nord.

Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes salutations distinguées.

Pierre-Paul FOURCADE

(fin de citation)

N.D.L.R. : Pour la commodité de lecture de ce message, j'ai inséré les documents invoqués dans le corps du texte alors qu'ils sont simplement annexés à mon courriel.

Il faut enfin savoir qu'en plus des documents que j'ai reproduits ici, il y en a d'autres que je n'ai pas encore cités afin de ne pas allonger inconsidérément mon message.
Igor EREMIA
rédigé le Lundi 3 Octobre 2011
Journal du chantier - Maçonnerie-carrelage - Terrassement - Cave - Murs divers
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bonsoir!

Nous commencé à 8:30
valentin repare des fissures quireste a faire
je melangee l'argile avec du sable
apres valentin a commence le torchi et moi a mis les cages pour oiseaux

3 octobre 2011, la mise en place des nichoirs dans la façade Est de l'abri de jardin de la cave.

J'ai recu des informations sur le fundation pour mur apres nous avons continue le torchi
nous nous sommes arretes a 17:30
12:30-13:30 nous avons dejune
et demain je fait le terasment avec le minipelle et valentin continuera avec torchi
bonne soiree!

N.D.L.R. : J'ai demandé à Igor de me rendre compte chaque jour de l'avancement des travaux menés à bien avec Valentin. Ceci est son premier message. Je mettrai en ligne ses rédactions lorsqu'il y aura une information significative à rapporter.

Le journal nous apprend le probable prochain relèvement de la T.V.A. sur les travaux portant sur les logements. Le taux correspondant devrait passer de 5,5 à 7 %, semble-t-il. Voici qui, dans beaucoup de cas à la Chaslerie, va renchérir les travaux d'autant. Et ce n'est sans doute qu'un début.

Cependant, il y aurait lieu d'être beaucoup plus inquiet si, comme le laisse entrevoir le même article, le budget de la culture était rogné. A ce sujet, nous pourrions être déjà entrés dans une zone de turbulences.

A suivre : on le fera ici avec une grande attention !

Au verso du document, une date, le 17 mars 1883 (soit un an avant l'incendie qui ravagea le logis de la Chaslerie), et la signature d'un LEVÊQUE :

L'inscription au verso du plan de 1883.

Qui était ce LEVÊQUE ? Si j'interprète ce que je vois, je note que cette signature largement lévogyre est dominée par le souci de ne pas rater l'accent circonflexe, et j'y devine un signe de hauteur dont le signataire devait escompter qu'il soit respecté par autrui comme il lui paraissait justifié. D'après la date, cet ayant-droit de GOUPIL pourrait bien être Charles, "né le 14 juillet 1823, avocat, juge et Président du Tribunal Civil de Vire, (qui) épousa le 26 avril 1864, à Tinchebray, Emilie CHANCEREL", selon l'ouvrage consacré aux RUAULT du PLESSIS VAIDIERE et à leurs alliances.

Le document est un plan aquarellé, très bien conservé, de la Chaslerie et de ses terres environnantes à l'époque. Je viens de le retrouver dans un recoin des boiseries de mon bureau, au premier étage de la tour Louis XIII. Il avait été laissé à l'intention de son successeur, moi en l'occurence, par Brigitte LEVÊQUE lorsque j'ai acheté la Chaslerie, il y a 21 ans.

En haut du plan, un croquis retient mon attention. Il est simplifié puisqu'aucun angle de la cour n'est droit en réalité mais il indique l'affectation des volumes du rez-de-chaussée à l'époque :

Le plan du rez-de-chaussée des bâtiments sur cour en 1883.

Ainsi, le bâtiment Nord abritait alors, exclusivement, une cave et des caveaux. Dans le logis, la salle à manger actuelle était alors la cuisine, tandis que le salon actuel était divisé en deux, avec une salle à manger et une chambre desservis par un couloir qui permettait d'accéder à une bibliothèque, pièce aujourd'hui inhospitalière. De l'autre côté de la cour, dans la tour Louis XIII, la pièce dont je retire actuellement les bûches était alors une seconde cuisine. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'écurie avait bien cette fonction mais était alors divisé en deux, avec deux portes sur cour donc. Dans l'"aile de la belle-mère" actuelle, il y avait déjà les deux pièces que nous connaissons mais celle qui sert aujourd'hui de cuisine précaire était alors une cave et celle qui la jouxte (où j'ai déposé mon rameur) était une remise.

Le voisinage immédiat du manoir en 1883.

Dans le voisinage immédiat du manoir, je note particulièrement que le "Pournouët", à l'Est du manoir et entre les douves, était alors qualifié de jardin ; le circuit de l'eau était plus complet qu'aujourd'hui puisque, à la sortie des douves, l'eau se répartissait en deux bras partant d'un endroit différent de l'actuel, dont l'un des deux, aujourd'hui disparu, courait à travers les terres et parallèlement au Baudouët. Je note qu'il y avait bien alors un mur au fond de la douve Nord, celui qui est actuellement en cours de restauration et que j'appelle le "mur Ouest de la douve Nord" ; enfin, je retiens qu'il y avait bien un pont, clairement représenté sur ce plan, pour franchir le ruisseau alimentant les douves, pont dont je voudrais rétablir l'usage si j'arrive jamais à trouver les financements pour restaurer le mur d'escarpe des douves.

Par ailleurs, ce plan lève un mystère pour moi puisque j'avais lu, notamment dans le manuscrit de Louis GRAVELLE (pour les références, voir sous l'onglet "Bibliographie") qu'il y avait, au Tertre Linot une source alimentant l'abreuvoir situé au milieu de la cour du manoir mais je ne comprenais pas de quoi il s'agissait. Voici donc la réponse :

Le mystère résolu de la source du Tertre Linot.

Cette source existe toujours et explique que le jeune Maxime LEBOUTEILLER ait "coulé" le Valtra à cet endroit l'an dernier, en contrebas de l'ancienne carrière qui se trouve au bout de l'"allée principale", alors qualifiée d'Avenue. A la fin du 19ème siècle, cette source alimentait donc un petit ruisseau qui contournait le "petit bois" actuel et longeait les terres de la Thierrière avant de se jeter dans le canal d'arrivée d'eau dans les douves. Pas de trace en revanche, au moins à cette époque, d'une desserte directe de l'abreuvoir le long de l'"allée principale".