Archives, histoire, documentation

Puisque Cédrick COOS ne répond plus à mes appels téléphoniques depuis belle lurette, j'ai voulu aller voir où l'entreprise BODIN en est rendue de son chantier de restauration des forges de Varennes, très grassement subventionné par la "mission BERN" :

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

On ne découvre guère sur ce chantier des preuves d'une activité débordante :

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.

12 janvier 2020.


Ainsi, je ne suis pas le seul chez qui les choses traînent. Je me pose donc la question d'un changement de maçon.

P.S. (du 13 janvier 2020 à 9 heures) : J'ai enfin réussi à joindre Cédrick. Il s'excuse et m'assure qu'il ne m'oublie pas. Il m'apprend que Sébastien DUVAL est son chef de chantier aux forges de Varennes, avec une équipe de 4 maçons, et que ce chantier va durer trois ans. Mais il veillera à libérer Sébastien et un compagnon de temps à autre pour venir travailler à notre chantier favori.
(Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : mardi 14 janvier 2020 11:12
À : jph-cormier@hotmail.fr <jph-cormier@hotmail.fr>
Objet : A.R.C.D. et manoirs du Domfrontais

Cher président,

Le compte rendu de l'A.G. du 16 novembre dernier de l'"Association pour la restauration du château de Domfront" qui m'est parvenu ce matin fait état d'une conception pour le moins curieuse des réalités historiques, géographiques, architecturales et culturelles de notre commune. Il y est prétendu que Domfront ne comprend pas de manoirs et qu'il faudrait, pour en trouver, élargir au Domfrontais l'assiette territoriale de la recherche.

Il est en effet écrit, sous la rubrique "Exposition photo", qu'"il est toujours envisagé à moyen terme de monter une exposition (...) Voir si cela peut porter spécifiquement sur les chantiers de bénévoles, ou sur le château en général, ou bien sur toutes les richesses architecturales de Domfront, ou plus largement sur celles du Domfrontais (ce qui inclurait Lonlay et les manoirs)".

Je ne saurais trop conseiller au rédacteur, au moins maladroit, du passage en question de réviser les notions d'histoire, de géographie et d'organisation territoriale qui ont dû lui être enseignées il y a peut-être trop longtemps. L'expérience montre en effet qu'en raison des approximations et partis-pris de leurs productions, des érudits locaux auto-proclamés peuvent arriver à biaiser la compréhension des faits par un public généralement moins bien informé et enclin, en toute bonté, à s'en remettre à leur "science".

Je suis sûr que vous me comprendrez à demi-mot et saurez éviter la reproduction de tels errements.

Avec tous mes vœux pour la nouvelle année. Merci des vôtres.

Cordialement,

PPF

(Fin de citation)
Le Monde - lundi 13 janvier 2020
Affaire MATZNEFF :
Tous s'achètent une bonne conscience en attaquant un homme à terre - PAR DOMINIQUE FERNANDEZ DE L'ACADEMIE FRANCAISE.

Oui, Gabriel Matzneff s’est livré à « des abus criminels que rien ne peut justifier », mais gardons-nous de juger les œuvres du passé en fonction des critères moraux d’aujourd’hui, prévient l’écrivain Dominique Fernandez.

Les agissements passés de Gabriel Matzneff sont certainement à réprouver. Je ne prends pas ici la défense de la pédophilie, moralement condamnable, légalement punissable. Rien ne peut justifier des abus criminels. Je prends la défense d’un homme aujourd’hui seul, traqué, malmené, conspué, honni, traîné dans la boue, naguère et encore tout récemment loué, honoré de prix, bénéficiant de bourses d’écriture, pour les mêmes livres qui le font mettre actuellement au pilori ; et cela, sans qu’aucune faute nouvelle de sa part soit venue s’ajouter à son dossier ou aggraver les charges qui pèsent sur lui. Depuis plus de quarante ans, tout le monde était au courant de ses mœurs, dont il ne se cachait pas, puisqu’il en faisait lui-même l’étalage ; et voici que, tout d’un coup, avec une unanimité hypocrite, s’élèvent des clameurs d’indignation.

Le ministre de l’inculture a été un des premiers à jeter l’anathème et à préconiser des mesures vexatoires (le ministre de la culture, Franck Riester, s’est dit favorable à l’arrêt de l’allocation publique annuelle versée à Gabriel Matzneff par le Centre national du Livre). Se prend-il pour le procureur Pinard, qui dénonçait Flaubert et Baudelaire (tous deux poursuivis pour des propos jugés licencieux dans "Madame Bovary" et "Les Fleurs du mal") ? Sommes-nous revenus au temps de Napoléon III ? Avons-nous besoin, pour défendre nos intérêts, d’un ministre des bonnes mœurs ? Tout homme de culture digne de ce nom doit désormais récuser un tel représentant.

Une romancière courageusement féministe, Marie Darrieussecq, pousse un cri de triomphe dans "Le Journal du Dimanche", en proclamant que cette affaire va mettre un terme à la domination masculine sur les femmes. Ce coup de trompette est déplacé, car ladite domination s’exerce aussi bien sur des garçons que sur des fillettes. C’est la domination de l’adulte sur l’enfant qui est en cause, et la fameuse question du consentement.
De toutes parts des voix se joignent à l’hallali. Les premiers défenseurs de Matzneff se rétractent, ses amis le lâchent un à un. Tous s’achètent une bonne conscience en attaquant un homme à terre. Ceux qui l’avaient encensé en parfaite connaissance de sa vie privée se drapent maintenant dans une vertu opportuniste.

Son principal éditeur, Antoine Gallimard, vient de donner le coup de grâce, en annonçant qu’il retire son journal de la vente, ce qui signifie pour un auteur la mort professionnelle, le renvoi dans le néant. Bonaparte avait fait non seulement guillotiner en 1801 le peintre François Topino-Lebrun, accusé d’avoir comploté contre lui, mais détruire tous ses tableaux afin qu’aucune trace de lui ne demeure sur la terre.

Va-t-on interdire les œuvres de Pasolini ?

De ce pas, pourquoi continuer à vendre les livres de celui que Matzneff revendique comme son maître, Henry de Montherlant (1895-1972), lequel déclarait qu’à 13 ans un garçon atteint le sommet de son développement, et faisait son profit personnel, comme on sait, de cette assertion ? Haro sur André Gide, qui allait en Algérie à la chasse aux « petits Arabes ». Qu’on lui retire son prix Nobel ! A propos de Gide, l’Etat n’était pas si prude, il y a encore trois ans, puisque le ministre de l’éducation nationale mettait au programme des terminales littéraires "Les Faux Monnayeurs", roman ouvertement pédérastique. Ce ministre va-t-il offrir sa démission pour une aussi grave atteinte à la moralité des jeunes adolescents ?

Enfin, d’autres écrivains, autrement plus pernicieux, dans leur conduite et dans leurs écrits, que Matzneff, ne devraient-ils pas être proscrits et mis au pilon ? Drieu La Rochelle ? Céline ? Mais "Voyage au bout de la nuit" rapportera infiniment plus que le journal de celui qui est lynché aujourd’hui. En 1973, Tony Duvert, écrivain animé d’un génie infernal, recevait le prix Médicis pour "Paysage de fantaisie", un roman qu’aucun éditeur n’oserait publier de nos jours. Les sujets abordés ne seront plus que des sujets moraux, à mettre entre toutes les mains. Et les auteurs devront présenter des papiers en règle. Pasolini fut renvoyé de l’école où il enseignait en Italie, dans le Frioul, et obligé de s’enfuir à Rome parce qu’il avait entraîné des collégiens derrière des buissons. Va-t-on interdire ses livres et ses films ? Le Caravage a peint dans une pose impudique son amant tout nu de 12 ans : le musée de Berlin, pour contenter les familles, va-t-il mettre au rebut "L’Amour victorieux", admiré par des millions de visiteurs ? Que la curée n’épargne aucun chef d’œuvre !
Il est capital de distinguer l’artiste et l’art. L’homme n’est pas au-dessus des lois, l’art n’est pas de leur ressort. Répugnante est cette période où nous sommes entrés, cette chasse aux sorcières qui permet de ruiner un écrivain ne correspondant plus aux nouveaux critères de respectabilité. Le principe de non-rétroactivité se voit énoncé, en matière civile, par l’article 2 du code civil français. « La loi ne dispose que de l’avenir ; elle n’a point d’effet rétroactif. » Il serait bon d’appuyer sur ce pilier du droit contemporain notre regard sur les œuvres du passé.

Dominique Fernandez est écrivain, membre de l’Académie française depuis 2007, lauréat du Prix Goncourt en 1982 pour « Dans la main de l’ange » (Grasset, 1982). Son dernier roman, « La Société du mystère », est paru chez Grasset en 2017.

N.D.L.R. : Très bien. "Ministre de l'inculture", à retenir.
Domfront 61700 (via "Facebook")
rédigé le Mercredi 15 Janvier 2020
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Il était une fois, une fidèle de j'❤️ Domfront, Christiane qui a voulu nous faire partager la très grande collection de cartes en noir et blanc de son mari. Certaines connues et d'autres moins. Souvenir de Domfront à une certaine époque😉 A moi maintenant de vous les présenter au fur et à mesure du temps. Nous commençons par l'église Saint Julien. L'intérêt étant de comparer avec notre époque actuelle😊 Mais si vous aussi vous avez des photos d'époque, n'hésitez pas à les partager 😊


N.D.L.R. : Qu'est-ce qui a bien pu leur prendre de remplacer l'ancienne par une telle horreur, hyper-mastoc et en matériaux périssables ? Je crois que je ne m'y habituerai jamais.

On parie que je vais encore me faire quelques copains, à tout le moins aggraver mon cas, notamment parmi les culs-bénits hypocrites et galonnés, bien connus de mes services ?
C'est vrai que l'extérieur (que je découvre ) de l'ancienne église St Julien n'est pas quelconque et semble bien mieux adapté à son milieu que l'église actuelle . Je serais curieux de comparer les intérieurs. J'aime beaucoup l'ambiance de l'église de mon enfance.....
Que 2020 soit favorable à la poursuite de votre projet et au début de la mise en place des décors intérieurs .
Cordialement.

N.D.L.R. : Merci pour votre message. Tous mes vœux également !

L'intérieur de la "nouvelle" église Saint-Julien de Domfront est, à mon avis, beaucoup plus réussi que l'extérieur. Le béton a permis d'éviter la présence de piliers, de sorte qu'on bénéficie de très vastes volumes où l'on respire sans être oppressé. Le décor intérieur néo-byzantin, en mosaïques, n'est pas non plus sans intérêt.

En tout état de cause, cette église mérite d'être visitée.
Séance de travail, cette après-midi, avec Eric YVARD, historien du patrimoine (2 rue Ville Close à Bellême, 06 70 89 93 25)...

15 janvier 2020.

15 janvier 2020.

15 janvier 2020.

15 janvier 2020.

...venu me présenter la synthèse de ses recherches à propos de "La famille Ledin de la Châlerie, ses origines, son ascension sociale, son patrimoine et ses prétentions nobiliaires".

Il s'agit là de la somme la plus complète sur ces questions.

Eric a complété sa note par la remise d'une clé USB contenant, outre quelques notes sur des sujets connexes à la première, la photo d'une foule d'archives (pour plus de 2 Go)...

15 janvier 2020.

15 janvier 2020.

... que je souhaite rendre disponibles sur notre site favori.

A ce sujet, je me demande si je ne devrais pas ajouter un sous-sous-onglet au sous-onglet "Archives, histoire, documentation" de l'onglet "Désultoirement vôtre" de notre site favori.

Voici, à toutes fins utiles, le plan du contenu de cette clé USB :

Réhabilitation de l'emploi du subjonctif imparfait dans la langue française (via "Facebook")
rédigé le Vendredi 17 Janvier 2020
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« Quels étaient les hommes et les femmes qui, au prix de leur existence, résistaient ainsi à la domination nazie ? C’étaient les membres d’un réseau de renseignement militaire, qui a combattu sans interruption en France, de 1940 à 1945.
Bientôt, on ne saura plus ce qu’ils ont fait, ni pourquoi ils l’ont fait, ni même s’il était nécessaire de le faire, voire on les plaindra d’être morts pour rien.
Je voudrais qu’on ne les oubliât pas et qu’on comprît surtout quelle était la divine flamme qui les animait.
»
Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé, Réseau « Alliance », 1940-1945.

*****************************************************************
Résistante de la première heure, Marie-Madeleine Fourcade ( nom de code "Hérisson" ) succède au chef du réseau Alliance après l'arrestation et la déportation de celui-ci en 1943. Elle en devient la responsable. "Alliance" comptera plus de trois mille agents dont un quart de femmes. Le réseau Alliance perdra 431 de ses membres pendant la guerre. Marie-Madeleine Fourcade demeura fidèle toute sa vie à ses idéaux et témoigna deux ans avant sa mort au procès de Klaus Barbie. De cette femme admirable, j'aimerais que l'on retînt aussi qu'elle défendit l'imparfait du subjonctif et pour cela, qu'on l'honorât au sein même de ce groupe.


N.D.L.R. : Simple homonymie, à ma connaissance du moins.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Dimanche 19 Janvier 2020
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J'avais remarqué, sur "gensdeconfiance.fr", une annonce relative à une commode susceptible, en raison notamment de sa petite taille, d'intéresser Carole pour sa chambrette au bâtiment Nord du manoir favori :

Mais le prix demandé me paraissait trop élevé en l'état du marché où tous les prix du mobilier ancien ont dégringolé dans des proportions incroyables. J'avais donc "placé une alerte" à un prix sensiblement inférieur.

La vendeuse m'a contacté hier pour m'informer qu'elle accepte mon offre. Mais j'éprouve quelques difficultés à rentrer de nouveau en contact avec elle. Aurait-elle mal pris que je l'interroge sur l'authenticité des bronzes (qui, d'après Jean LEMARIE que je n'ai pas manqué de consulter, peuvent être bons ; il paraît qu'il faut notamment que les doigts passent sans difficulté quand on veut manœuvrer un tiroir) ?

P.S. (du 19 janvier 2020 à midi) : Vente topée au prix de 750 €. Je comprends que Jean est écœuré. L'internet de particulier à particulier est bel et bien en train de piquer la clientèle des antiquaires, le métier devient dur.

P.S. (du 25 janvier 2020) : Selon moi, cette commode, dont j'étais allé prendre livraison cette après-midi, n'est pas "bonne d'époque". Je l'ai donc laissée à la vendeuse, très sympathique au demeurant.
La date de l'assemblée générale de notre petite copropriété parisienne approche à grands pas et, depuis plus d'un mois, je n'ai plus rien fichu pour préparer cette fête, tant la perspective de reconstituer puis de contrôler une comptabilité largement en déshérence depuis une bonne douzaine d'années me casse les pieds.

Pour me (re)donner du cœur à l'ouvrage et disposer ensuite d'une base de données où le moteur de recherche de notre site favori n'aurait pas de mal à retrouver ses petits, je crée, dans les pages "Privé" de ce site un sous-onglet que j'appelle "15 JJ" (par voie de conséquence, le sous-dossier "Lieux" devient "Autres lieux"). Pour accéder à "15 JJ", il faudra disposer d'un mot de passe spécifique (ne permettant pas d'accéder aux autres pages "Privé") que je communiquerai aux seules personnes concernées en l'état du dossier, à savoir Carole, nos deux fils et notre voisin.

Ce sous-onglet pourra contenir des messages datés antérieurement à sa création, ceci pour permettre au moteur de recherche de fonctionner dans les meilleures conditions.
L'Italie : son art, son histoire, sa culture, ses traditions (via "Facebook")
rédigé le Mardi 21 Janvier 2020
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«Senza aver visto la Cappella Sistina non è possibile formare un'idea apprezzabile di cosa un uomo solo sia in grado di ottenere.»
(Johann Wolfgang von Goethe)

📌 Cappella Sistina, città del Vaticano, Roma, Italia!
(📸 by @ Governatorato_SCV)

N.D.L.R. : 115 ans avant la Chaslerie.
Ça me laisse de l'espoir pour mes travaux (même si GOETHE s'est trompé).
Région Occitanie : histoire et patrimoine (via "Facebook")
rédigé le Mardi 21 Janvier 2020
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AVEYRON (12)

La bergerie de la Blaquière, surnommée "la cathédrale des brebis". Elle fut construite en 1973 en plein Larzac, sans autorisation, par 3000 maçons bénévoles.

Photo Philippe Raveton


N.D.L.R. : Rien à voir avec notre manoir favori mais belle ouvrage quand même. En tout cas, chouette ambiance.
[Légende] Énée et la Sibylle. Énée, mené par la Sibylle, découvre le monde des morts. Il y rencontrera son père Anchise qui lui montrera ses futurs descendants, dont Auguste appelé à mettre en place un empire puissant et en paix.
Huile sur cuivre de Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625), 1598.

© Johnny Van Haeften Ltd, London/Bridgeman Images.


N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mardi 21 Janvier 2020
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Utopie
Publié le 21 janvier 2020

J’ai lu que le terme utopie était le fruit d’un jeu de mots. Quand Thomas More l’a créé, au début du XVIè siècle, il aurait volontairement utilisé le fait que le préfixe grec ευ qui signifie le bien (comme dans Eugène, le bien-né) se prononce, avec l’accent anglais, à peu près comme le préfixe οὐ qui marque la négation [juː]. Si bien que l’u-topie (de τοπος, le lieu) désigne à la fois le lieu idéal et un lieu inexistant.


Vingt ans plus tard, le mot est repris par Rabelais : c’est en Utopie qu’il fait naître Pantagruel, fils de Gargantua et « de sa femme Badebec, fille du roi des Amaurotes, laquelle mourut du mal d’enfant, car il était si merveilleusement grand et si lourd qu’il ne put venir à lumière sans ainsi suffoquer sa mère. »

Rabelais aussi était un maître en jeux de mots. Celui d’Amaurote, qu’il emprunte également à Thomas More, dérive du grec άμαυρός, obscur. Rabelais suggère ainsi que de l’obscurité naîtra la lumière, et que celle-ci la fera suffoquer.

La Renaissance brillait alors de tous ses feux.

N.D.L.R. : Et vous de feux variés, me semble-t-il.
Jean-Pierre ARBON
rédigé le Mercredi 22 Janvier 2020
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Altération
Publié le 22 janvier 2020

Poursuivant hier ma lecture de Rabelais, ce sont curieusement des images de l’extrême sécheresse et des monstrueux incendies qu’elle a provoqués en Australie qui me sont venues à l’esprit. Car Rabelais écrit que Pantagruel était venu au monde en une année de « sécheresse si grande » que « le monde était tout altéré ».

« Les habitants passèrent trente-six mois trois semaines quatre jours seize heures et quelque peu davantage, sans pluie, avec une chaleur de soleil si véhémente que toute la terre en était aride.(…) Car il n’y avait arbre sur terre qui eût feuille ou fleur : les herbes étaient sans verdure, les rivières taries, les fontaines à sec, les pauvres poissons délaissés de leur élément, voguant et criant par la terre horriblement, les oiseaux tombant de l’air faute de rosée : l’on trouvait par les champs les loups, les renards, cerfs, sangliers, daims, lièvres, lapins, belettes, fouines, blaireaux et autres bêtes, mortes la gueule ouverte. » Aujourd’hui, il joindrait à la liste koalas, wombats et kangourous.

Quant aux hommes, poursuit Rabelais, ils « tiraient la langue comme lévriers qui ont couru six heures (…) C’était pitoyable cas de voir les efforts des humains pour se garantir de cette horrifique altération. »


Altération : le mot est on ne peut mieux choisi, puisqu’il signifie la soif (qu’on soulage en se désaltérant), mais aussi la modification de l’état d’une chose, le fait qu’elle subit une dégradation, et devient autre.

Notre monde s’altère, sa nature change. Conséquence ? L’ordre social et les règles de la vie en commun risquent de s’effondrer. Le génial Rabelais nous prévient en riant : « on avait beaucoup de mal à sauver l’eau bénite des églises pour qu’elle ne fût pas volée. »

N.D.L.R. : Pauvre loïde !

Rabelais, presque contemporain de la Chaslerie. J'ai toujours eu un gros faible pour cet auteur à la prose fleurie.
Dans le numéro de "Ouest-France" du jour, il est question d'un de mes anciens élèves à l'E.N.A. (si mes souvenirs sont bons, je lui enseignais les "Problèmes budgétaires et fiscaux" alors que je venais juste de recevoir mon diplôme, ce qui ne manquait pas d'un certain culot de ma part ; et d'une certaine audace de la part du directeur des études qui m'avait propulsé là) :

D'après l'article, il serait reproché à ce haut fonctionnaire en position d'activité d'avoir oublié son devoir de réserve en s'exprimant, à propos d'un projet de loi actuellement débattu au Sénat, dans les termes suivants : "Le projet de loi bioéthique porte une rupture anthropologique majeure" et "A titre personnel, je ne suis pas sûr que cette loi favorise les repères auxquels aspirent nos concitoyens".

Je fais l'hypothèse que les propos ainsi rapportés sont exacts et expriment convenablement ce que ce préfet de région a dit en public.

Moi qui me considère libre d'exprimer, dans le cadre fixé par la loi, et en vertu d'une liberté fondamentale, telle que garantie par la Constitution, toute opinion sur quelque sujet que ce soit, je voudrais dire ce que je pense de cette affaire où un important élu local a souhaité que ce haut fonctionnaire soit démis de ses responsabilités.

La première phrase reprochée, si elle ne me paraît pas nécessairement tournée de façon optimale, c'est-à-dire compréhensible par tout un chacun, me semble exacte, donc inattaquable, s'il s'agit des questions éthiques tournant autour de l'autorisation de la P.M.A. ou de la G.P.A. En effet, dès lors que les progrès de la science rendent possibles des situations que la nature n'avait pas générées spontanément jusqu'alors, il y a bien, à mon sens, possibilité d'une évolution forte et rapide des mentalités. La question, particulièrement délicate, serait de savoir si autoriser des travaux pratiques autour de telles nouvelles compétences est souhaitable ou non. Voire, plus profondément, d'évaluer si de nouvelles réglementations seraient applicables, si tant est que l'on sache quelles règles édicter.

Sensible aux thèses défendues en la matière par divers bons auteurs, dont mon ancienne "amie Facebook" Marie-Anne FRISON-ROCHE, j'ai longtemps été persuadé que permettre aux lois du marché, "a fortiori" du marché noir, d'étendre leur emprise aux mécanismes de la procréation ne pouvait aboutir qu'à des catastrophes, en termes d'éthique personnelle comme de civilisation.

Mais la lecture récente de la partie écrite par Laurent ALEXANDRE du "livre à quatre mains" sur l'intelligence artificielle a ébranlé ces convictions. L'application que fait cet auteur de l'extrapolation dans le temps de la loi de MOORE sur la croissance de la puissance de calcul des ordinateurs, plus le constat que le monde chinois ne s'embarrasse pas des mêmes interdits moraux que les Européens font, à eux deux, que l'on doive, semble-t-il, admettre qu'en tout état de cause, il devient nécessaire de s'accoutumer à de tels "glissements de l'espèce humaine" (j'appelle cela ainsi, faute de meilleure expression qui me vienne sous la plume) parce qu'ils sont d'ores et déjà engagés avec force et efficacité par d'autres.

La seconde phrase reprochée me paraît tout autant admissible en ce qu'elle exprime une opinion personnelle, clairement déclarée comme telle.

Mais le reproche fait à ce haut fonctionnaire ne porte pas, me semble-t-il, sur la justesse de ses propos mais sur le fait qu'il les a exprimés de façon publique, dans une circonstance officielle où c'est bien en qualité de préfet de région qu'il a parlé.

A mes yeux, c'est là et uniquement là que peut être fondé un reproche justifiable : avoir fait état en public d'une opinion personnelle sur un sujet délicat faisant débat.

Pour autant, le comportement en question justifierait-il une sanction grave ?

En ces temps où les pintades volent bas, il est imaginable qu'en haut lieu, on veuille faire un exemple. Ne serait-ce que pour montrer qu'un principe général est appliqué dont on puisse rapidement, et dans un tout autre contexte, se prévaloir.

Je suppose que la suite des événements pourrait nous l'apprendre assez vite, bien que je pense que les plus hautes autorités de l'Etat ont su faire preuve d'une extrême patience quand elles l'estimaient nécessaire dans d'autres circonstances où garder son sang-froid était essentiel.

Mais que cela ne nous empêche pas de réfléchir, aussi bien et sincèrement que nous le pouvons, au fond du débat, c'est-à-dire aux perspectives que nous ouvre et aux dangers pour l'espèce humaine que peut recéler le transhumanisme. Sans parler des risques de débordement et d'assujettissement irréversible d'Homo Sapiens par des robots.

P.S. : (Début de citation)

De : Pierre-Paul Fourcade
Envoyé : jeudi 23 janvier 2020 19:12
À : Dominique Lemaire
Objet : Pour avis

Cher Domino,

J'aimerais bien qu'en ta qualité de brillant archicube, tu donnes ton avis sur mes élucubrations : https://www.chaslerie.fr/blog/message/47868

Amitiés,

PPF

(Fin de citation)