Archives, histoire, documentation

This is the earliest known example of a textile featured in a painting where both the painting and the textile still exist, 1610 :

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.

Commentaires trouvés via "Facebook" :

They are in the Victoria and Albert museum in London and have been verified as the same. The identity of the portrait artist is unknown :

Originally embroidered at Layton Hall Rawdon Leeds Yorkshire by Mrs Layton who lived there.

Mrs Layton was, I think, Lady in Waiting to Elizabeth 1st.

Bit ironic don't you think ? A dress on a headless manikin, in front of a painting of a woman that lost her head !
23 AOÛT 1614 : la statue équestre de Henri IV est placée sur le Pont-Neuf.

Ce fut en 1604, six ans avant la mort de Henri IV, lorsque le feu des guerres civiles était éteint, et que le royaume se trouvait dans l’état le plus prospère, que l’on pensa à élever une statue équestre au roi.

Statue équestre d'Henri IV.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Записки русского путешественника
rédigé le Jeudi 24 Aout 2017
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Церковь иконы Божией Матери Одигитрия в Вязьме Смоленской области!
Яркий и красивейший пример узорочья!
1638 год.
!Всего три каменных трехшатровых храма сохранились на Руси: в Вязьме, в Угличе и в Москве в Путинках!
Автор фото: Алина Ольшанская

N.D.L.R. : Contemporain de la tour Louis XIII de notre manoir favori.
Les hasards de la navigation sur la toile via "Facebook" me font trouver cette photo de latrines médiévales...

... qui ressemblent furieusement à celles de la tour Sud-Ouest (dans la future salle de bains de la "pièce dévastée") de notre manoir favori. Plus précisément, voici l'article dont cette photo est tirée, intitulé "Medieval Hygiene : Practices Of The Middle Ages". Tout un programme ! Cela me rappelle le mode de vie du Sire de Gouberville, commenté par ailleurs, je crois, sur notre site favori.

Mme LEPELLEY, ancienne responsable de l'office de tourisme de Domfront, vient de me vendre (assez cher d'ailleurs) une aquarelle que Michel MORISSON, alors professeur au lycée de Domfront, avait dû peindre durant l'automne 1991, c'est-à-dire quelques mois à peine après que Carole et moi avons acheté la Chaslerie (assez cher aussi). Cette aquarelle d'un style quelque peu onirique est une vue de la tour Louis XIII de notre manoir favori, à partir du Nord de sa terrasse :

La tour Louis XIII de la Chaslerie - Aquarelle de Michel MORISSON- Eté 1991.

Je venais juste de faire couper les lierres sur le fournil du manoir, l'ancien petit édifice en colombage n'était pas encore démonté du centre de l'arrière-cour, ni le gadage enlevé ; surtout, le mur du manoir au fournil appelait des soins urgents.

Les gens du pays connaissent bien cette aquarelle puisqu'elle a longtemps trôné derrière la caisse de la pizzeria "L'échauguette" à Domfront.

Une rapide recherche "Google" m'apprend que Michel MORISSON est décédé en 2016. De mon point de vue, il avait incontestablement du talent.
Magnifiques revêtements de sol au château de Suscinio :

D'après ce que je lis sur "Facebook", ils dateraient du XIVème siècle.

Cela mériterait une visite.

Y penser pour la restauration du sol de la salle-à-manger de notre manoir favori...

Le premier modèle, qui ne serait pas incongru ici, ne devrait pas être trop difficile à dupliquer, par exemple avec l'aide de la maison FAUVEL.

Le modèle de droite sur la dernière photo est sans doute nettement moins coûteux à copier à notre époque ; je pense que ce serait un excellent choix ; il faudrait que j'aille le photographier de plus près...
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Le site "Geneanet", auquel je me suis inscrit dernièrement pour y effectuer des recherches sur les SAUZET, me donne accès ce matin à l'acte de naissance, en 1848, d'une certaine Marie FOURCADE à Aucun, fief (si l'on peut dire) de mes ancêtres FOURCADE. La demoiselle serait née hors les liens sacrés du mariage mais, surtout, point que je retiens, dans une certaine "maison FOURCADE" :

J'espère qu'un jour, Dominique CHADAL pourra se pencher sur cette possible parentèle.

P.S. : Sacrée Dominique, je vois qu'elle n'a pas attendu mon conseil pour bosser, via "Geneanet", sur des FOURCADE originaires d'Aucun, les miens !

Je remarque que Dominique a rendu confidentielles les données sur les descendants de mon père Paul FOURCADE. Pas de problème, Dominique, tu peux afficher, il n'y a rien, que je sache, qui mérite d'être dissimulé, y compris les turpitudes relatives de ma grand-mère maternelle Julietotte...
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Morts surprenantes à Aucun

1856, année terrible ? Pas moins de vingt-huit décès inscrits dans les registres d'Aucun, commune des Hautes-Pyrénées de 600 habitants environ à l'époque ! Vingt-huit décès, dont quatre Fourcade entre le 20 août et le 13 décembre.

Ces fameux registres viennent d'être mis en ligne sur le site des Archives départementales et je tentais d'y collecter des informations sur mes ancêtres. En pestant quelque peu car, si les registres paroissiaux s'arrêtent net en 1789, l'état civil ne commence qu'en l'an XI (septembre 1802), d'où un flou exaspérant sur toute la période de la Révolution.

Maisons anciennes à Aucun - Collection personnelle

Mais reprenons mes constatations sur la famille Fourcade : un nourrisson de trois mois à peine qui s'en va rejoindre les anges, c'est malheureusement chose banale en ce milieu du XIXe siècle. Une jeune fille de dix-sept ans, une femme de trente-sept ans, un homme de trente ans, marié depuis trois ans à peine, c'est déjà plus surprenant.

Intriguée, je jetai un œil sur les années précédentes et suivantes. Les naissances, les mariages et les décès sont inscrits dans des registres distincts et les actes sont numérotés, il est donc facile de se faire rapidement une idée. Eh bien, l'année 1856 sort incontestablement du lot : le nombre annuel des décès varie de six à quinze sur l'ensemble de la décennie, une douzaine en moyenne par an si l'on exclut cette fameuse année 1856.

Voyons cela de plus près.

Le registre de l'année 1856 comprend son lot de décès "ordinaires" : enfants en bas âge, femmes âgées, souvent veuves et qualifiées de ménagères, plus deux ou trois autres défunts qui n'attirent pas spécialement l'attention. Difficile de se faire une opinion, puisque les causes de la mort ne sont pas indiquées.

Les transcriptions de décès survenus hors de la commune, mais concernant des "enfants du pays", sont déjà plus inhabituelles. Le décès de Gabriel Cassadou, fusilier au 42e régiment d'infanterie de ligne, et celui de Jean Louis Belem, grenadier au 50e régiment d'infanterie de ligne, nous rappellent que les troupes françaises participèrent à la guerre de Crimée, du temps de Napoléon III : le premier est tué par un éclat de bombe au siège de Sébastopol le 8 septembre 1855, le second meurt de la typhoïde à l'hôpital de Kamiesch(1) quelques jours plus tard. Merci à l'administration militaire qui indique la cause du décès dans les actes qu'elle rédige.

Faut-il compter au nombre des victimes de cette guerre Jean Menvielle, fusilier au 12e régiment d'infanterie de ligne, décédé à l'hôpital civil de Tarbes le 16 novembre 1856 ? Rien n'est moins sûr, il faudrait étudier l'historique de ce régiment pour en avoir le cœur net. Je n'en sais pas davantage sur Gabriel Allégrette, qualifié d'ex-menuisier (!), décédé à trente-et-un ans dans un hôpital maritime à Brest, fort loin de ses Pyrénées natales.

Plus original, le décès de Dominique Lacrampe, vingt-cinq ans, passager à bord du trois mâts Armand Rose André, parti de Bordeaux à destination de Buenos Aires. Son acte fut rédigé le 7 avril 1855 par le commandant "étant à la mer par 0°10' latitude nord et 25°50' longitude ouest" ! L'occasion de rappeler que nombre de Basques, de Béarnais et de Bigourdans ont migré vers l'Amérique latine ; le phénomène était ancien, mais il s'est intensifié au cours du XIXe siècle.

J'ai gardé pour la fin le décès de Michel Chinet, vingt-trois ans, "militaire en congé (…) décédé en la maison de ses père et mère" le 3 juillet 1856. Bien sûr, l'acte n'indique pas les causes de la mort. Alors peut-être avait-il contracté sous les drapeaux quelque maladie contagieuse. Cela pourrait expliquer cette surprenante succession de décès au cours du deuxième semestre de l'année 1856…


(1) Baie formée par la mer Noire près de Sébastopol, où les troupes françaises s'établirent et créèrent un port fortifié, nous dit Wikipédia.

N.D.L.R. : Une épidémie peut-être ?
Hier, au déjeuner des "Amis du Septembre Musical de l'Orne", un hôte, qui connaissait bien François et Brigitte LEVÊQUE, nos prédécesseurs immédiats, et qui faisait allusion à une période antérieure à 1980, m'a expliqué que ces derniers avaient installé leur salle-à-manger au 1er étage du logis, c'est-à-dire dans ce qui fut mon ancienne chambre. J'ignorais ce détail mais avais toujours trouvé que le parquet à décor géométrique de cette pièce était trop riche pour une chambre, fût-elle manoriale.

Dans le même ordre d'idées, il y a quelques semaines, une parente d'Henri LEVÊQUE, le fermier homonyme du propriétaire des années 1960, m'a expliqué qu'avant-guerre, le logis était envahi par des pigeons qui voletaient partout et maculaient tout, et que, du rez-de-chaussée, au moins dans la moitié Nord du bâtiment, on pouvait voir les combles puisque les plafonds/planchers n'avaient pas encore été restaurés après l'incendie de 1884. Ceci me confirme que l'essentiel de la fournaise avait ravagé plus particulièrement la moitié Nord du logis, même si la totalité de la charpente avait dû être détruite avant d'être restituée, tant bien que mal, une soixantaine de centimètres sous son niveau d'origine.

Tout cela pour dire que, lorsque l'occasion se présente, on en apprend ainsi, au petit bonheur la chance, un peu plus sur l'histoire de notre manoir favori.
Dominique CHADAL
rédigé le Mardi 12 Septembre 2017
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales
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Rendez-vous manqué

Les archives départementales des Hautes-Pyrénées nous ont fait languir, mais les documents actuellement disponibles en ligne s'avèrent fort intéressants. Par exemple, ce registre des actes communaux d'Aucun qui couvre presque deux siècles, de 1683 à 1861.

L'ordre chronologique n'est pas rigoureusement respecté et il semble comporter des lacunes, mais sa consultation n'en demeure pas moins passionnante. À ce jour, je me suis concentrée sur la période révolutionnaire : quatre-vingt feuillets, du 27 janvier 1790 au 8 messidor an XIII (27 juin 1805).

AD 65 Registre des délibérations d'Aucun - 45 E dépôt 32 vue 54/292

Une première lecture permet de saisir la vie d'une modeste commune, à l'écart des grands centres urbains, mais néanmoins impliquée dans les bouleversements politiques de l'époque : nomination des officiers municipaux, prestation de serment des prêtres, choix des hommes à fournir pour le contingent, candidatures d'instituteurs, liste des enfants à scolariser, désignation de gardes champêtres, répartition des charges communales, secours aux indigents… les sujets ne manquent pas.

Au fil des pages, des noms apparaissent et de fortes personnalités se dessinent, des clans se forment. L'un de mes ancêtres, Alexis Fourcade Ors, occupe divers postes, notable, procureur, maire : des fonctions à décrypter, à l'aide du Dictionnaire de la Révolution française notamment.

Sans parler des anecdotes, plus ou moins cocasses, qui se succèdent : qui a osé faire tomber l'arbre de la liberté, planté le long du mur de la maison commune, hein ? des coupables sont dénoncés, mais ils demeurent introuvables, il faut bientôt faire appel à la garde nationale, perquisitionner les maisons et les granges…

Bref, j'ai du grain à moudre. Mais… une fâcheuse coupure de la connexion internet durant une pleine semaine a chamboulé mon plan de travail ! On apprend toujours de ses erreurs. J'ai donc téléchargé les pages qui m'intéressent, de façon à les pouvoir consulter tout à loisir hors connexion. Et à y dénicher quelques sujets.


Il vous faudra patienter au moins jusqu'à lundi prochain, donc.

N.D.L.R. : Toi, tu as un vrai talent pour attirer le chaland !

Grâce à toi, ma cousine, on va peut-être en savoir un peu plus sur notre ancêtre Alexis FOURCADE et sur la vie trépidante de la "communauté d'Aucun". Arriveras-tu à nous confirmer que les FOURCADE étaient bonapartistes ou à nous expliquer comment ils le seraient devenus ?

Donc, après les "Journées du Patrimoine", j'étais crevé et, contrairement à Carole qui a repris la route pour rentrer à Paris, devoir d'hôtesse accompli, je me suis couché et immédiatement endormi.

Mais, comme le savent les membres de notre fan-club favori, je suis insomniaque et viens donc de me relever pour pousser la gueulante précédente (ça défoule, très bon pour la santé, en tout cas la mienne !).

Pendant que je roupillais, j'ai reçu trois appels téléphoniques du correspondant local du "Publicateur Libre", venu ici hier après-midi, me demandant quelques détails sur l'histoire de la Chaslerie. Comme je suis "ami Facebook" de cette personne, je viens de lui adresser, entre minuit et une heure du matin, via ce canal, le "message privé" suivant :

(Début de citation)

Bonsoir, M. Hamache ! Je capte votre message seulement à l'instant. Il faut dire que ces "Journées du Patrimoine" sont toujours crevantes pour les gens de ma génération, obligés de rester debout toute l'après-midi, en faisant face aux questions du public. Vous m'avez demandé de quand datait la Chaslerie. On peut répondre de trois façons :

1 - la date la plus ancienne figurant explicitement sur les bâtiments est 1598, c'est-à-dire l'année du fameux Edit de Nantes qui, sous Henri IV, mit un terme aux "Guerres de Religion". Cette date apparaît à deux endroits sur le logis, notamment, au-dessus de sa porte principale dans la cour du manoir.

2 - Ceci étant, la Chaslerie a été construite sur plusieurs siècles, notamment du XVIème au XVIIIème. En fait, elle a été construite sans plan-masse rigoureux, défini "a priori", mais plutôt petit à petit, au fur et à mesure d'une part de la disparition de certains bâtiments, comme une aile en retour du logis qui a dû brûler au début du XVIIIème siècle, d'autre part de la construction d'autres bâtiments qui ont fini par fermer la cour, alors que telle n'était pas l'intention des constructeurs de 1598, comme on le sait en raison des vestiges d'attaches de certaines grilles (grilles disparues) dans la cour.

3 - Vous posez la question de l'existence à la Chaslerie de vestiges de bâtiments du XIVème ou du XVème siècle et c'est une excellente question. Je vais vous répondre en deux temps.

3-a) Il est de fait que le chartrier de la Chaslerie a été saisi à la Révolution, lorsque, suite à l'émigration du propriétaire de l'époque (un gendre des LEDIN, famille qui se trouvait là depuis le XVIème siècle au moins), la Chaslerie a été déclarée "Bien National". Ce chartrier de la Chaslerie a été acheté au poids en 1825 par un Domfrontais, du nom de CAILLEBOTTE (de la famille du peintre). Ce CAILLEBOTTE était d'idées pro-révolutionnaires et a interprété ce chartrier à sa façon. Depuis CAILLEBOTTE, les érudits locaux se sont bornés à faire, sur l'histoire de la Chaslerie, ce qu'on pourrait appeler du "copié-collé", sans se donner la peine de revenir aux sources, c'est-à-dire à ce fameux chartrier. On retrouve la trace de ce chartrier vers 1950 quand un marchand de vieux papiers, du nom de DURAND de SAINT-FRONT, tenant boutique à Paris, a vendu au détail des documents issus de ce chartrier. Ce qui reste du stock initial du chartrier (ce qui n'a été ni détruit, ni perdu, ni vendu) est actuellement en dépôt aux Archives de l'Orne. Hélas, je n'y ai trouvé personne à ce jour pour se replonger, de façon compétente et critique, dans ce stock délaissé de vieux papiers. Par voie de conséquence, ce que je crois réaliste sur l'histoire ancienne de la Chaslerie ne repose pas sur les preuves qu'apporterait l'étude de ces vieux documents, mais, pour l'essentiel, sur l'observation du terrain et des bâtiments qui composent le manoir.

3-b) L'étude du terrain et des bâtiments permet toutefois quelques observations, intéressantes pour la compréhension de l'histoire ancienne de la Chaslerie :

3-b.1) Il est de fait que la Chaslerie est bordée à l'Est par un terrain rectangulaire (dénommé le Pournouët sur les plus vieux documents qui nous soient parvenus), ceint de douves profondes sur trois côtés, et d'un mur du côté Ouest, le quatrième côté. Ce dernier mur est percé de nombreuses meurtrières qui ont toutes la particularité étonnante de permettre la défense du Pournouët contre des assaillants arrivant de l'Ouest. Or la cour actuelle de la Chaslerie, avec l'ensemble des bâtiments - dont le logis - qui la composent, se trouve entièrement construite à l'Ouest du mur Ouest du Pournouët. En revanche, la chapelle, percée de fenêtres en ogive, est bâtie du côté Est de ce mur Ouest, donc du côté du Pournouët. De là une hypothèse qui semble très probable, selon laquelle avant la Chaslerie que nous connaissons, il y aurait eu un autre manoir, bâti, comme la chapelle, du côté Est de ce mur Ouest du Pournouët.

3-b.2) Cette hypothèse est susceptible d'être confortée par le fait qu'au début de la Guerre de Cent-Ans (donc vers 1370), les Anglais ont occupé le Domfrontais. Il est fort possible que leur prise de possession du pays ait résulté d'une campagne militaire au cours de laquelle les manoirs du secteur ont beaucoup souffert. Tel aurait pu être le cas d'un manoir antérieur à la Chaslerie actuelle dont ne subsisterait plus, aujourd'hui, pour l'essentiel, que le Pournouët avec ses trois douves et son mur Ouest.

3-b.3) Ces remarques et ces hypothèse n'épuisent pas le sujet. En effet, au cours de travaux de restauration menés au cours des dernières années, on a fait disparaître des enduits intérieurs, réalisés au ciment dans les années 1950-1960. On a ainsi fait réapparaître les pierres des murs. En particulier, on a mieux compris à cette occasion la réalité de certains travaux menés sur le logis vers 1750. De nouvelles portes ont alors été percées ou exhaussées dans la partie principale du logis, son corps central, rectangulaire. En revanche, les deux tours, qui flanquent le logis sur une diagonale, ont gardé leurs portes intérieures d'origine. D'après ce que l'on voit aujourd'hui, il est permis de se demander si les deux tours en question ne dateraient pas du manoir initial.

En conclusion de ce long texte, vous voyez que nous sommes riches d'interrogations et d'hypothèses quant à l'histoire ancienne du manoir. Mais, si nous avons de bonnes raisons (tenant à la conformation du terrain d'assiette ou bien à la forme et aux styles de bâtiments qui nous sont parvenus) de nous interroger, nous manquons à ce jour de preuves écrites tangibles. C'est pourquoi je suis entré en contact avec un archiviste intervenant de façon libérale, afin de lui confier la mission d'aller étudier, analyser et interpréter le stock résiduel du chartrier de la Chaslerie, tel qu'il est conservé aux Archives de l'Orne. Ce contact est très récent et je ne sais pas encore combien cet expert réclamerait à titre de rémunération pour ce travail. Je rendrai compte de cette affaire sur le site internet de la Chaslerie, si toutefois elle s'engage et permet d'avancer effectivement dans la compréhension de l'histoire du lieu.

Voici donc ma réponse. Pardon d'avoir été si long. J'espère que ce topo vous renseignera utilement pour rédiger votre article.
Bien cordialement,
PPF

(Fin de citation)
Dominique CHADAL
rédigé le Lundi 18 Septembre 2017
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales
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Une paroisse sous la Révolution (1)

En ce 27 janvier 1790, les habitants de la communauté d'Aucun sont réunis pour élire leur maire, leurs officiers municipaux et désigner les notables qui, tous ensemble, formeront le premier conseil général de la commune.

Ils n'ont pas traîné, le décret qui vient d'instaurer les municipalités date du 12 novembre 1789.

Environs d'Aucun - Source Gallica, Extrait de la carte générale de la France n°108 établie sous la direction de C. F. Cassini de Thury.

Jusque là, Aucun était gérée par quatre consuls. Mais la procédure ne doit guère surprendre les habitants de cette paroisse du val d'Azun : il y a une dizaine de mois déjà, ces mêmes consuls les avaient convoqués pour coucher sur le papier leurs doléances. C'était le 28 mars 1789 et ils avaient demandé au sieur Balencie, sans doute parce qu'il avait la plus belle écriture et qu'il savait le mieux traduire leurs volontés, de leur servir de secrétaire. C'est lui qui rédigea les quatre feuillets à transmettre aux députés de l'assemblée provinciale.

Le cahier de doléances

Un document en deux parties (selon un plan encore enseigné dans certaines grandes écoles, me semble-t-il) : tout d'abord les doléances, au nombre de quatre, puis les vœux, plus détaillés, avec onze occurrences soigneusement numérotées.

Le préambule indique les raisons de la convocation et contient la liste des participants : plus de soixante-dix chefs de famille ; la conclusion précise le nombre de copies et leur destination. Suivent les signatures, environ deux douzaines, nettement moins nombreuses donc que les participants. N'oublions pas que nous sommes dans une modeste paroisse de la montagne pyrénéenne, essentiellement rurale.

Le cahier de doléances est accessible en ligne sur le site des Archives départementales des Hautes-Pyrénées(1), si vous voulez en apprendre davantage sur cette communauté. Comme partout ailleurs dans le royaume de France, les habitants d'Aucun se plaignent du poids de la fiscalité, des lenteurs de la justice et des dépenses contraintes et ils réclament plus d'équité entre les différents ordres qui structurent la société sous l'Ancien Régime.

Je note au passage qu'Alexis Fourcade Ors, mon ancêtre à la septième génération, figure en tête de la liste des participants, juste après les consuls : est-il le plus riche, ou le plus influent, ou tout simplement le plus prompt à s'exprimer ? Celui qui parle le plus fort, peut-être ? Il a alors un peu plus de trente ans. Héritier de tous les biens de ses parents en tant que fils aîné, il a épousé une dizaine d'années auparavant l'héritière de la maison Ors. Le couple dispose donc de biens fonciers, ce qui confère une indubitable autorité au chef de famille.

Quelques lignes plus loin dans le cahier de doléances, je trouve un certain Alexandre Fourcade, dont j'ignore les liens éventuels avec mes ancêtres, puis Jacques Fourcade, vraisemblablement le père d'Alexis, sexagénaire.

Le Conseil général d'Aucun

Mais revenons à ce jour de janvier 1790 où s'est constituée l'administration de la commune. Le procès-verbal est rédigé par le même Balencie, qui fait ici office de greffier : il est doté d'une fine écriture, remarquablement lisible, et ne semble pas trop fâché avec l'orthographe, contrairement à certains de ses successeurs. Bref, un vrai bonheur.

La municipalité est élue par les citoyens actifs : autrement dit, les hommes de plus de vingt-cinq ans, habitant la commune depuis plus d'un an, payant un impôt direct au moins égal à trois journées de salaire d'un ouvrier et n'ayant connu ni banqueroute ni faillite(2). Comme l'année précédente, lors de la rédaction du cahier de doléances, ils sont environ soixante-dix à faire entendre leur voix.

Signatures au bas de l'acte de nomination de la municipalité d'Aucun - Source AD Hautes-Pyrénées, Registre des actes communaux 1683-1861 vue 55/292.

Ces citoyens actifs élisent un maire et cinq autres officiers municipaux, ce qui veut dire que la population de la commune est comprise entre 500 et 3 000 habitants(3). Les premiers élus s'appellent André Cazajoux (maire), Jean Vendome, Gabriel Lascomes, Pierre Ouzero Cazaux, Pierre Lahorgue et Jean Martinas Belem. Leur mandat est de deux ans, avec un renouvellement par moitié chaque année.

Le sieur Joseph Berot est pour sa part nommé procureur de la commune : chargé de défendre les intérêts de la communauté, il assistera aux réunions du conseil municipal sans pour autant pouvoir prendre part au vote des résolutions.

Enfin, douze notables (c'est l'appellation officielle) viennent compléter ce conseil général, au premier rang desquels figure Alexis Fourcade Ors !

La prestation de serment

Nous en sommes aux prémices de la Révolution. Une fois les résultats proclamés, les nouveaux élus prêtent serment devant la communauté "de maintenir de tous leurs pouvoirs la Constitution du Royaume, d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi et de bien remplir leurs fonctions chacun pour ce qui le concerne".

Le texte variera au fil des ans, jusqu'à cette farouche formulation de 1797 : "Je prête le serment de haine à la Royauté et à l'anarchie, d'attachement et de fidélité à la République et à la Constitution de l'an III", mais nous n'en sommes pas encore là !

Les premières mesures

Il semble que les deux premières années, 1790 et 1791, se soient déroulées à Aucun sans trop d'incidents ni d'embûches, du moins si je me fie aux actes inscrits dans le registre communal. Ces actes sont d'ailleurs peu nombreux, moins d'une dizaine : nominations de "gardes bois", division du territoire de la commune en sections, premiers renouvellements des officiers municipaux…

Seul le serment civique imposé au sieur Pierre Montauban, archiprêtre et curé de l'église Saint-Félix, et à son vicaire Lassalle Bazaillac aurait pu être à l'origine de troubles divers. Mais la prestation qui se déroula à l'issue de la messe paroissiale, le dimanche 23 janvier 1791, s'effectua apparemment sans encombre.

Les années à venir allaient être nettement plus agitées…



(1) Archives départementales des Hautes-Pyrénées, Aucun, sélectionner Cahier de doléances dans la colonne de droite.

(2) Toutes les informations sur cette période de l'histoire de France sont tirées de l'ouvrage suivant : J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1987, 1998, 1223 pages, ISBN 978-2-221-08850-0

(3) 746 habitants à Aucun en 1793, selon Wikipédia.

N.D.L.R. : Très intéressant (au moins pour nous), tu tiens un filon !
La Tour Montparnasse sera revue et corrigée par des architectes français.

N.D.L.R. : La Tour Montparnasse, tellement moche que la seule façon de ne pas en souffrir est d'être dedans.

Idem à la Chaslerie avec le bâtiment Nord !

J'ai beau avoir réduit d'un quart ses ouvertures sur cour et dissimulé par des grilles ses ouvertures sur l'arrière-cour, ce bâtiment reste déséquilibré, du fait notamment de sa couverture bizarroïde, beaucoup trop riquiqui côté cour. Nicolas GAUTIER voulait que je le fasse disparaître, afin de faire réapparaître "le nécessaire flanquement réciproque" de diverses meurtrières. Mais je l'ai gardé car j'avais compris tôt que je pourrais y abriter ma bulle durant toutes ces années de chantier.

Donc je m'aime bien dedans. J'en ai soigné la décoration intérieure même si, à l'usage, la partie de la chambre mortuaire est trop exiguë à mon goût. D'ici un an, peut-être, ce bâtiment abritera la cuisine du manoir, une vaste pièce dont mon aîné va prendre en charge la réalisation, avec l'aide de l'architecte précédemment favori qu'à ma connaissance, il a mandaté. Pour ma part, je devrais aménager le cabinet de toilettes du rez-de-chaussée ; je vais y privilégier les beaux matériaux. Affaires à suivre...

N.D.L.R. 2 : A propos de salle de bains, en pensant ici au logis, voici un décor qui me plairait, contrairement aux trois autres du même article :

Photo parue dans la revue

Manorial, isn't it ?
Une paroisse sous la Révolution (2)

C'est en 1793 que la vie se compliqua à Aucun, commune rurale des Hautes-Pyrénées. Le bourg était fort éloigné de la capitale, de même que des grandes métropoles régionales, mais il n'en était pas moins soumis aux lois votées par la Convention.

Or celle-ci décréta la levée en masse de 300 000 hommes le 24 février 1793. Les frontières étaient menacées par la Coalition des puissances européennes qui voyaient d'un fort mauvais œil cette République, qui plus est régicide, chercher à exporter ses idées révolutionnaires et prétendre libérer les autres peuples du joug des souverains.

Les soldats de l'An II

L'enrôlement dans les armées de la République était réparti sur les 83 départements que comptait alors la nation. J'ignore combien d'hommes les Hautes-Pyrénées devaient mobiliser. Le Directoire du district d'Argelès(1) était pour sa part chargé d'en recruter 800 et avait fixé à 13 hommes le contingent à fournir par la commune d'Aucun.

Soldat de plomb exposé au Musée de l'Armée.

La Convention tablait sur des volontaires. Ces derniers se firent néanmoins un peu tirer l'oreille, tout au moins dans la commune qui nous intéresse, car le greffier s'y reprit à deux fois pour rédiger l'acte du 18 mars 1793. Aucun nom n'était inscrit sur le registre ouvert à cette intention trois jours auparavant et il fallut proclamer une nouvelle fois le texte de la loi.

Sept gaillards s'étant finalement présentés dans l'église Saint-Félix où se tenait l'assemblée, la question se posa pour la désignation des six autres : scrutin ou tirage au sort ? L'assemblée opta pour le vote et six noms furent ajoutés à la liste. Était-ce la meilleure méthode ? Ce n'est pas certain.

L'entrée en scène du procureur de la commune

Il s'appelle Jean Massot, est originaire du bourg voisin d'Arrens, un peu plus haut dans la vallée et a épousé une jeune femme d'Aucun l'année précédente. Le 9 décembre 1792, lors du renouvellement de la municipalité, il a été élu procureur(2) à l'unanimité des cinquante votants et devient automatiquement agent national à la fin de l'année 1793, en vertu d'un décret de la Convention du 14 frimaire an II (4 décembre 1793).

D'après le Dictionnaire de la Révolution française(3), les agents nationaux sont des personnages craints par la population. Chargés de la surveillance de l'application des lois, ils exercent leur contrôle aussi bien sur les particuliers que sur les autorités constituées. En d'autres temps et d'autres lieux, on les aurait sans doute appelés inquisiteurs ou commissaires politiques…

Et Jean Massot semble prendre son rôle très au sérieux, car le registre des actes communaux est bientôt rempli de ses requêtes qui, toutes, commencent ainsi : "Nous Massot procureur de la commune d'Aucun je requiers les maire et officiers municipaux d'Aucun…"

J'en compte neuf pour le second semestre de l'année 1793 et une quinzaine l'année suivante. Ses obsessions ? Traquer les déserteurs, débusquer les hommes qui ont abattu l'arbre de la liberté, démasquer les citoyens suspects, démonter la cloche de l'église, abattre le clocher… Je reviendrai sur ces deux derniers points dans un prochain billet.

Après avoir fait montre d'une infatigable virulence pendant dix-sept mois, Jean Massot remet néanmoins sa démission d'agent national le 16 novembre 1794. Quelques mois à peine avant que l'institution ne soit supprimée sur l'ensemble du territoire. Avait-il senti le vent tourner ? Peut-être. En tout cas, il préférait désormais occuper le poste d'assesseur du juge de paix du canton.

Les réquisitions vues depuis Aucun

Les exigences de la République perturbèrent donc plusieurs années durant la vie de cette petite commune rurale, réveillant sans doute de vieilles rancunes et en attisant de nouvelles, au point que Pierre Pujos, accusé d'avoir communiqué des listes au Directoire du district, démissionna de son poste de maire le 10 juillet 1793, avant de reprendre sa décision !

La lecture des actes communaux inscrits dans le registre révèle en filigrane les contraintes imposées aux habitants d'Aucun : injonctions répétées aux hommes de rejoindre leurs drapeaux, rappel des sanctions encourues par les fuyards et les déserteurs, inventaire des fusils "de munition et de chasse", réquisition des chevaux, des équipements et de l'avoine, désignation de commissaires pour recenser les conscrits malades revenus dans leur famille, production de certificats de santé, évocation du "haut mal ou mal caduc" (l'épilepsie) qui rend les hommes impropres à tout exercice militaire… des témoins sont mis à contribution.

Le 21 mars 1796 par exemple, c'est le défilé devant Pierre Balencie, élu agent municipal quelques mois auparavant : appelés à comparaître, Jean Espouès, Dominique Lacrampe, Paul Gourgue et plusieurs autres déclarent qu'ils sont sans nouvelle de leurs fils ou de leurs frères depuis que ceux-ci ont reçu leur feuille de route ; d'autres indiquent que les leurs sont réquisitionnés "aux forges d'Angosse pour la fabrication du fer" ; l'un d'eux précise que son fils est mort "au service de la République".

La fourniture de salpêtre

Autre grande affaire ! Tout commence par un ordre rédigé en ces termes le 30 mai 1794 : "Nous Jean Massot de la commune d'Aucun agent national, je requiers les maire et officiers municipaux du même lieu de mettre en exécution le décret relatif à l'extraction du salpêtre et de requérir les entrepreneurs de l'atelier pour le dit salpêtre de ne négliger rien qui soit utile pour le bien de la République française une et indivisible."

De quoi s'agit-il ? D'un composant indispensable dans la fabrication de la poudre noire, utilisée pour les fusils et les canons de l'époque. Produit stratégique, donc.

Les dépôts de salpêtre se forment dans un environnement humide, riche en ammoniac, comme les étables et les écuries. La décomposition du fumier, mélangé à de la paille et de la cendre de bois, fournit un liquide, la lessive salpêtrée, qui est ensuite filtré et séché pour obtenir les cristaux de nitrate de potassium.

Mais les citoyens d'Aucun préfèrent transporter la fameuse lessive à Argelès en l'état, plutôt que de se lancer dans les opérations d'évaporation et ils le font savoir début juillet 1794. L'affaire doit quelque peu traîner ensuite, car ils se font rappeler à l'ordre le 12 août suivant.

Puis, petit à petit, l'agitation qui avait saisi l'administration municipale semble se calmer. Le nombre d'actes inscrits chaque année dans les registres diminue singulièrement. À partir de 1799, les sujets abordés ne relèvent plus que de questions strictement locales : pacage des animaux sur les biens communaux, nomination de gardes champêtres, évaluation des travaux à entreprendre sur le territoire de la commune, examen des comptes de la municipalité.

Alexis Fourcade, mon ancêtre direct, élu agent municipal (l'équivalent du maire) en mars 1798, ne signera que deux actes relatifs aux affaires militaires : l'affichage d'une loi relative aux déserteurs et la publication de la loi du 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798) appelant 200 000 hommes au service militaire.

La tempête est passée, laissant certainement des traces dans les esprits…


(1) Il s'agit bien entendu d'Argelès-Gazost, situé à une dizaine de kilomètres d'Aucun.

(2) Magistrat élu chargé de défendre les intérêts de la communauté.

(3) Toutes les informations sur cette période de l'histoire de France sont tirées de l'ouvrage suivant : J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et Dictionnaire de la Révolution française, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1987, 1998, 1223 pages, ISBN 978-2-221-08850-0