Archives, histoire, documentation

Philippe JAMART
rédigé le Dimanche 21 Décembre 2014
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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Pieter Brueghel l'Ancien - JEUX D’ENFANTS

Avec 320 personnages Bruegel a répertorié les 90 jeux d’enfants les plus populaires de son époque
Mise en scène parfaitement orchestrée des nombreux personnages
Absence totale d’expression sur le visage des enfants. Ils n’ont pas l’air heureux
A droite, cinq enfants arrachent les cheveux d’un autre
D’autres jouent au cerceau, à saute-mouton
A gauche du centre un cortège d’enfants joue aux mariés
Le cadre a été influencé par des vues de cités italiennes
Prépondérance du rouge et du bleu mis en relief par le brun clair et le vert du sol
Au centre du tableau petite pyramide de deux enfants qui portent un panier et d’un suivant vêtu de rouge
Ce centre est la clé du tableau car les enfants qui forment cette pyramide imitent les adultes
Le joli paysage en haut à gauche signifie que la nature est le seul aspect par lequel se rachète un monde dominé par la folie des hommes
Voici la liste des jeux :

1. Jouer à la poupée

2. Jouer à la Messe

3a. Le pistolet à l'eau

3b. L'oiseau (hibou) sur le perchoir

4. Le masque

5. L'escarpolette

6. Grimper par-dessus un clôture

7. Le poirier ou la chandelle

8. Le jeu du nœud

9. Les culbutes ou cumulets

10. À cheval sur la barrière

11. La noce

La scène du mariage, dans les Jeux d'enfants, se trouve au croisement exact des deux diagonales du tableau, doit-on y voir la dénonciation de ce sacrement? Ne serait-ce pas, au contraire l'endroit précis, la source même de l'enfant en tant que tel?

12. Le croc en jambe

Version jouée de la punition où l'on passait entre deux haies pour se faire battre.

13. Colin-maillard

14. Jeu avec un volatile

15. Les bulles de savon

16. Le moulinet à noix

Noix qui tourne comme un yo-yo

17a. Le Toton

Probablement dérivé d'un jeu de la Rome ancienne (totum, tout), - parce que le vainqueur gagnait tout - le toton était connu déjà au seizième siècle en France, la petite fille qui nous tourne le dos sur le tableau tient un Toton dans sa main gauche. Sorte de toupie à quatre côtés, c'est l'ancêtre de la roulette, chaque face ayant une fonction, au départ précisée par une lettre. Chacun mettait sa mise en piécettes dans un « pot » commun.

Le joueur faisait tourner le Toton: la face qui reste en l'air affichant une lettre:

P: comme piller ou A du Latin accipe, accepter - le joueur ne reprenait que sa mise.

N: de l'espagnol nada, rien, ou R: rien - le joueur ne reprenait pas sa mise.

J: du français du Moyen Âge jocque, jeu - le joueur devait doubler sa mise.

F: de l'ancien français fors, « dehors », ou T , totum: le joueur gagnait tout le pot et terminait le jeu.

Il semble qu'il ait évolué vers un toton hexagonal en Angleterre, sous la forme de chiffres comme aux dés. La grandeur du toton du tableau suggère que l'on devait le faire tourner à deux mains. Plus tard, plus petit, on pouvait le lancer à deux doigts.

Par extension au XIXe siècle ça signifiait simplement une petite toupie.

17b. 'Animal' (chien) tenu en laisse (?)

Chien en pierre ou en brique tenu en laisse ?

18. Les osselets

19. Le cortège de baptême

Jouer au baptême, la marche en canard de la procession des adultes qui ramenait solennellement l'enfant à la maison après son baptême.

On peut voir chez Brueghel un prétexte à dénoncer la folie humaine : la huque bleue - sorte de capeline - que porte un enfant dans sa parodie de procession du baptême.

Se couvrir d'une huque bleue signifiait à l'époque de Brueghel l'ancien la couleur du mari trompé. C'est le rappel d'autres tableaux de Pieter Brueghel. La huque apparaît aussi dans le combat de carnaval et de Carême.

20. Pair ou impair

Devinette avec les doigts: droit ou courbé

21. Le casse-pot

22. Les échasses

23. Saute-mouton

24. Combat équestre

25. La chaise

26. Le cavalier sur son cheval de bois (cheval-bâton)

27. Remuer des excréments avec un bâtonnet

28. Flûte et tambour

29. Le cerceau

30. Crier par la bonde du tonneau

31. Le cerceau à grelots

32. À califourchon sur un tonneau

33. Le jeu des bonnets

34. Enfant avec cramique

Le pain de Baptème,

Cougnou (latin cuneolus), céramique en forme de bonhomme, offert aussi (plus petit) avec du café après un décès où à la Noël.

35. La punition ou le tape-cul

36. Marcher avec la vessie

Ballon en vessie de porc ou de mouton

37. Combien de cornes a le bouc?

38. Jouer au magasin

38b L'argile rouge

La fillette qui joue à la marchande, dans le coin inférieur droit, elle gratte une brique rouge afin de préparer les pigments du peintre, et l'artiste a signé au-dessous BRUEGEL 1560.

39. Lancement du couteau

40. Jeu de construction

Construire un Puits

41. Tirer les cheveux

42. Attraper les insectes (mouches)

Ancêtre du filet à papillon…

43. Le jeu du fléau

44. La bloquette ou la fossette

44b. Bataille de toupie (66?)

45a. Les piécettes

Les joueurs lancent des piécettes contre un mur, celui qui place sa pièce le plus près du mur a gagné.

45b. Faire tourner le bonnet au bout d'un bâton

46. La procession

47. Jouer au portier

48. Qui a la balle?

49. À cheval sur les épaules

50. Chanter de porte en porte

51. Feu de la Saint-Jean

52. Chevaucher un balai

53. Se pousser

54. Cachette courir

55. La queue du diable

56. La lutte

57. Le diable enchaîné

58. Courir en sautant vers le haut sur une porte de cave

59. Les quilles

60. Le petit bâton

61. Le jeu des noix

62. Les grandes échasses

63a. La barre-fixe

63b. La roue

64. Tenir le balai en équilibre

65. Cache-cache

66a. La toupie à ficelle

Deux sortes de toupies étaient en compétition, celle qui était enroulée d'une corde et l'autre qui était relancée par un fouet.

66b. La toupie-fouet

67. Le panier

68. Le ruban

69. Qui vais-je choisir?

Version de Maman, maman où est ton enfant

70. Faire pipi

71. Jeu de boules

72. Jeux de robe

73. Grimper sur un arbre

74. La baignade

75. Faire trempette

76. La nage avec des vessies de porc

77. Le roi détrôné

78. Jeu dans le sable

79. Tournoi aux moulinets

80. La crécelle

N.D.L.R. : Une bonne génération avant la Chaslerie. Mais 90 jeux ou 80 ?

Fausseté et imposture

Voici une situation dans laquelle je me retrouve souvent : j'emploie un mot qui me paraît clair, et soudain, l'ayant considéré de près, il me devient étrange, et je m'aperçois qu'en fait je ne sais quasiment rien, ni de la chose qu'il désigne, ni de lui.

C'est ce qui m'est arrivé avant-hier. Après avoir parlé de braguette, je me suis interrogé : qu'est-ce que tu connais vraiment de la braguette ? Quelle est son origine, son histoire ? Et quelle est l'étymologie du mot ?

Sur ce dernier point, Wikipedia nous dit que braguette (de même que bérêt et tonneau), fait partie des quelques mots de la langue francaise qui dérivent directement du gaulois. (C'est cohérent avec le fait qu'il est fréquemment associé à des gauloiseries.)

Pour la chose elle-même, je ne vais pas recopier l'encyclopédie : que chacun, si ça l'intéresse, la consulte. Je relèverai simplement que la braguette apparaît à la fin du Moyen-âge, lorsque les hommes cessent de porter des robes et que les vêtements raccourcissent. A l'origine, nous dit Wikipedia, c'est une sorte de poche, dans laquelle il n'est pas rare qu'on range son mouchoir, ni qu'on cache sa bourse (dans les deux sens du terme, je suppose), voire même (et c'est plus étonnant) qu'on fasse mûrir des fruits. De préférence des noix ou des prunes, supposé-je encore.

Du coup, l'endroit gonfle jusqu'à de prétentieuses proportions, et finit, sous François Ier et Henri II, par figurer un sexe en érection, ce dont Montaigne ne manque pas de se moquer dans les Essais : d'abord en critiquant « cette vaine et inutile pièce moulant un membre que nous ne pouvons pas seulement nommer honnêtement, dont toutefois nous faisons ostentation et parade en public » (Livre I,13), puis en s'interrogeant sur l'utilité de « l'exposition que nous faisons maintenant de nos parties génitales sous nos culottes, et souvent, qui pis est, au-delà de leur grandeur naturelle, par fausseté et imposture » (III, 5)

Passé le XVIè siècle, la mode change. Les choses, si j'ose dire, rentrent dans le rang. Au XVIIIè siècle « la braguette sera remplacée par le pont sur la culotte de l’aristocrate. Pour les autres classes sociales, elle prendra l’aspect d’une fente à l’avant du pantalon fermée par des boutons. »

N.D.L.R. : Merci de pousser notre éducation, y compris en période de vacances scolaires et sur un point aussi fondamental.

Ah oui, j'allais oublier l'essentiel : contemporaine de la Chaslerie !
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Jeudi 25 Décembre 2014
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Généalogie et sagas familiales - Anecdotes
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J'expliquais doctement hier soir aux garçons que, de mon temps, les enfants ne recevaient pas d'aussi beaux cadeaux de Noël qu'aujourd'hui.

Ils se sont vivement inscrits en faux.

Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Je persiste néanmoins à affirmer qu'à Dakar, ma boîte de Meccano était seulement "la 5". Mais, le point me paraissant important, je le prouverai.

La boîte n°5 de Meccano vers 1960.

Quant aux "Dinky Toys", le sens de l'adjectif "dinky" devrait lever toute ambiguïté.

Si ce n'est pas malheureux d'être traité, par ses propres fils et avant l'âge, comme un vieux gâteux...

P.S. : Il faudra qu'un jour je fasse la liste de mes "Dinky Toys" de la série 24 et de la série 500.

Je les conservais précieusement, avec leurs boîtes. Hélas, ce sont mes petits cousins Eric et Olivier BAYLE qui ont commencé à me les bousiller dans les années 1968-1970, notamment en s'attaquant aux pneus, les petits monstres. Puis, ma grand-mère de Tarbes, préposée, du fait de l'exiguïté de notre appartement parisien, à la garde de mes trésors d'enfance et tout à sa charité chrétienne bien connue, prit l'initiative ô combien funeste de les disperser purement et simplement sans même me consulter. Elle essayait sans doute, une fois de plus (elle avait commencé dès 1955 avec mes découpages), de m'apprendre qu'"il faut partager avec la communauté".

Non, décidément et comme je le lui ai toujours répondu, "j'aime pas la communauté !"

Pour évoquer l’héritage de Rubens, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles place le peintre flamand au cœur d’un accrochage comparatif où la sensualité, la violence et l’élégance constituent quelques chapitres thématiques. Voir le diaporama...

N.D.L.R. : Un Pierre-Paul contemporain de la Chaslerie.
Poursuivons notre promenade à Colmar, au musée d'Unterlinden.

Je n'ai pas manqué de repérer un mignon petit âne contemporain de la Chaslerie ("Christ bénissant sur l'ânesse"):

31 décembre 2014.

Le clou du musée est évidemment le retable d'Issenheim aux panneaux peints par Matthias GRÜNEWALD et aux sculptures de Nicolas de HAGUENAU :

31 décembre 2014.

31 décembre 2014, la Tentation de Saint Antoine.

31 décembre 2014, Visite de Saint Antoine à Saint Paul.

31 décembre 2014.

31 décembre 2014, le Christ entouré des apôtres.

31 décembre 2014.

Un autre chef-d'œuvre est la Vierge au buisson de roses de Martin SCHONGAUER :

31 décembre 2014.

Sur décision du Pape...

... le 15 octobre 1582 succéda directement au 4. Il fallait rattraper le retard accumulé par le calendrier julien.

Durant l’année 1582, dix jours ont disparu. Non, vous n’êtes pas dans un roman de science-fiction mais bel et bien dans l’Histoire de France. Cette année-là, par décision du roi Henri III, les Français se sont couchés le 9 décembre... pour se réveiller le 20 décembre.

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.
Pierre-Paul FOURCADE
rédigé le Vendredi 9 Janvier 2015
Désultoirement vôtre ! - Archives, histoire, documentation - Références culturelles
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J'ai à peu près surmonté, mais non sans mal, le chapitre 5 de "Geek Sublime", où l'auteur, Vikram CHANDRA, compare les normes grammaticales du sanskrit, telles que stabilisées il y a deux millénaires et demi, aux principes régissant un assembleur. J'ai ramé mais, au moins, cela m'aura donné un premier aperçu du "Rig Veda" et des règles de l'"Ashtadhyayi".

Mais voici que l'auteur remet ça au chapitre 7, où il traite des aspects esthétiques d'un bon code. Ce chapitre est moins ardu à défricher que celui sur le sanskrit mais il est quand même assez gratiné. Jugez-en par sa première section :

J'avoue que mon comprenoir atteint ses limites.

Je me suis donc offert le bouquin suivant, écrit par un énarque intéressant dont j'avais déjà remarqué certaines élucubrations :

Je vous dirai ce que j'en pense.
Promis.

J'ai assisté avant-hier à la première séance du cycle 2015 du "FOGEFOR", association qui forme les propriétaires de forêts à leur gestion durable. Cette première séance se tenait à plus de 2 h 30 de route de la Chaslerie, à Canappeville (près de Louviers, donc de Rouen) et, ayant mal noté l'heure du rendez-vous et n'étant pas encore équipé du G.P.S. (Carole m'en a offert un le soir-même), je suis arrivé au cours avec plus de 20 minutes de retard.

J'avais promis de rendre compte ici de ces séances. A la réflexion, la matière étant très riche, je me bornerai à noter les informations reçues dès lors qu'elle passeront avec succès deux filtres :

- être utiles à mes fils, compte tenu du niveau qui est actuellement le leur en matière de sylviculture ; ce niveau n'est pas aussi nul quel le mien lorsque j'ai acheté la Chaslerie (je croyais qu'il suffisait, pour être tranquille, de couper l'herbe une fois dans l'année). Disons qu'ils savent que la vie de l'arbre est dans son écorce, donc qu'il faut éviter de le tamponner avec un engin, mais c'est à peu près tout ;

- être utiles pour la gestion des plantations de la Chaslerie ; donc - et sauf exception - je n'évoquerai que les essences représentées aux abords de notre manoir favori, à savoir les chênes (je dirai de quelle espèce... quand je le saurai), les hêtres, les châtaigniers, les merisiers, les frênes, les érables sycomores, les charmes, les bouleaux, les aulnes glutineux, les robiniers faux acacias, les trembles, les tilleuls, les noyers et les pins laricio. C'est dire qu'il sera rarement question, dans ces comptes rendus ainsi expurgés, des autres essences forestières communes en Normandie que sont les ormes champêtres, les alisiers, les douglas, les épicéas communs, les épicéas de Sitka, les pins sylvestres, les sapins pectinés, les sapins de Vancouver ou les mélèzes du Japon.

A dire vrai, j'ai un troisième souci, celui de ne pas divulguer un enseignement qui constituerait le fond de commerce des formateurs. A ce sujet, j'ai peu de crainte. D'une part, le contenu de cette première séance me persuade que je n'épuiserai pas la matière et que rien ne vaudrait, pour les visiteurs de notre site favori, une participation active à un tel cycle. D'autre part, il est possible que le cycle auquel je participe soit le dernier du genre puisque le Ministère de l'agriculture vient de supprimer la subvention qui permettait de boucler le budget, sachant que la cotisation que les stagiaires ont réglée ne couvre que 20 % du coût de la formation.

Le matin, après avoir signé un "contrat de formation", nous avons reçu un volumineux dossier de supports pédagogiques à la séance du jour puis assisté à six exposés de nos deux formateurs, Sébastien BROMBAULT et Béatrice LACOSTE, tous deux excellents :
- présentation du FOGEFOR ;
- organisation de la forêt française ;
- caractéristiques de la forêt française ;
- caractéristiques de la forêt normande ;
- la filière forêt-bois ;
- l'arbre.

10 janvier 2015, les stagiaires.

10 janvier 2015, les formateurs.

1er exposé : Le FOGEFOR :
. La forêt privée représente les trois quarts de la forêt française ainsi que de la forêt normande.
. Depuis 1983, année du 1er cycle, plus de 21 000 propriétaires ont été formés au niveau national, et plus de 700 en Normandie.
. Voici où se dérouleront les séances du cycle 2015 du FOGEFOR de Normandie :

2ème exposé : Organisation de la forêt française :
. Je retiens que les propriétaires forestiers privés peuvent avoir recours, pour le conseil (notamment pour l'instruction des PSG, plans simples de gestion - on en reparlera), au CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière), et, pour la gestion, selon leur choix, à des coopératives forestières, à des experts forestiers ou à des techniciens indépendants (je comprends que ce dernier statut est celui de Thierry BOURRE).
. Dans l'Orne, je peux m'adresser au Syndicat des Propriétaires Forestiers Sylviculteurs, notamment pour bénéficier d'une assurance Responsabilité Civile bien négociée. Le Syndicat participe notamment à des commissions administratives sur les plans de chasse et sur l'environnement.
. Le CETEF (Centre d'Etudes Techniques et Economiques Forestières) pourra me donner des infos supplémentaires à la suite du FOGEFOR.
. Pour plus d'infos :

3ème exposé : Caractéristiques de la forêt française :
. Elle recouvre 29 % du territoire national, soit 16,5 millions d'hectares. La plus importante forêt européenne est la suédoise (54 % du territoire et 28 M ha), la deuxième est en Finlande (77 % et 23 M ha) ; la France est 3ème devant l'Espagne, 4ème.
. 72 % de la forêt française est privée, 17 % communale et 11 % domaniale. Forêts communales et domaniales sont gérées par l'O.N.F.
. Contrairement à une idée reçue, la forêt française est en pleine expansion. Sa surface a doublé depuis 1800. Au cours du dernier siècle, elle a cru de 60 000 ha/an. Il n'existe pratiquement plus d'aides au boisement (j'ai cru comprendre qu'on en trouvait encore en Basse-Normandie) mais les bouleaux et les chênes poussent spontanément.
. En termes d'essences, la forêt française est diversifiée ; la forêt publique est particulièrement bien représentée dans les hêtres (58 % des 1,5 M ha ainsi plantés) et les chênes rouvres ; les privés détiennent 100 % des châtaigniers et des peupliers cultivés. Les autres feuillus désignent 137 autres espèces répertoriées en France.

. Dans le tableau suivant, les pins laricio sont compris parmi les "Autres conifères" ; c'est une essence de reboisement originaire de Corse.

. Avec mes 25 ha plantés (environ), j'occupe une position médiane en termes de surface mais 20 % des propriétaires forestiers ont des bois plus importants que les miens. A noter le très grand nombre de tout petits bois :

. 3ème européen pour la surface, la France est 1er européen en stock de bois sur pied (2,5 milliards de m3 ; 1,7 en 1980). Ceci tient au fait que la forêt française est sous-exploitée, notamment en raison des plus petites surfaces.
. La production annuelle française de bois est de 90 M m3 alors que le prélèvement n'est que de 60. Pour la même raison. Donc le stock augmente.

4ème exposé : Caractéristiques de la forêt normande :
. Contrairement à ce que j'aurais cru, la Normandie est l'une des régions les moins boisées de France (380 000 ha, dont 75 % privés). Ceci vaut notamment pour la Manche et le Calvados.

. Les forêts domaniales (donc les belles forêts de hêtres) sont surtout en Haute-Normandie :

. Alors que la surface forestière stagne en Haute-Normandie, elle croit de 0,8 %/an en Basse-Normandie, principalement du fait du boisement de terres agricoles.
. La Normandie compte 90 000 propriétaires forestiers, dont 30 000 de plus de 1 ha et 9 000 de plus de 4. Les propriétés forestières y sont plus grandes (d'environ 15 %) qu'au niveau national.
. En Basse-Normandie, les propriétés de plus de 25 ha représentent 56 % des surfaces et sont détenues par 5 % des propriétaires ; 1,3 % des propriétaires (ceux des propriétés de plus de 100 ha) représentent le tiers de la surface boisée.
. La forêt normande est composée à 80 % de feuillus. En termes de production, la moitié des feuillus sont des chênes sessiles ou pédonculés et le quart des hêtres. Le tiers des résineux est en douglas et 8 % en pins laricio.

. La futaie régulière occupe les deux tiers de la surface boisée et les taillis sous futaie, le quart ; environ 10 % sont donc des taillis.
. Le volume de bois sur pied est, en moyenne, de 156 m3/ha. La production annuelle (accroissement des arbres) est de 6,9 m3/ha/an. La récolte est d'environ 80 % de l'accroissement ; elle est composée de feuillus pour un peu plus de 2/3. Un tiers de la récolte sert à l'autoconsommation.
. La moitié de la surface forestière privée est couverte par un P.S.G., ce qui est considéré comme remarquable (on dénombre en Normandie environ 1 500 P.S.G. obligatoires - pour les surfaces de plus de 25 ha - et 500 P.S.G. volontaires).

(On continuera demain. Désolé pour les photos mais il y a tant de mouches dans mon bureau que, lorsque je scanne ou photocopie, il arrive que j'en écrase une dans l'appareil...)

En guise de bonus, je vous ai scanné un article qui nous a été distribué avant-hier et qui complète notre information sur les propriétaires de forêts normandes.

Bien qu'on y indique que lesdits proprios sont en général de vieux bicas dans mon genre, je peux vous assurer qu'il y a pas mal de jeunes parmi les participants du cycle 2015 du FOGEFOR. Et aussi que de nombreux participants viennent en famille, ce qui ouvrira peut-être des perspectives à la jeune classe concernée (retenez que ce cycle occupe intelligemment douze samedis, tout au long de l'année).

Voici en tout cas de quoi méditer :

Revenons au compte rendu de la 1ère séance du FOGEFOR 2015.

5ème exposé : L'arbre :
. D'abord quelques rappels de notions élémentaires et un peu de vocabulaire :

Les arbres à graines nues sont également appelés les angiospermes. Leurs graines sont souvent à l'intérieur de cônes.

Sont des arbustes les houx, genêts et noisetiers.

Le houppier a le même volume que le système racinaire. Les résineux ont un appareil racinaire traçant, donc tombent facilement en cas de tempête. Les feuillus ont en général un système racinaire pivotant. Le collet ne doit pas être enterré quand on replante.

Les feuilles des feuillus peuvent être lobées, dentelées ou composées (cas des frênes). Chaque année, les résineux renouvellent un tiers de leurs aiguilles (la totalité pour les mélèzes et les cyprès chauves).

Entre deux cernes consécutifs, le bois clair correspond à la pousse d'été, le bois foncé à la pousse de la seconde montée de sève (en août).

Un défaut reste à la même hauteur, d'où l'importance de la taille de formation.
La hauteur d'un arbre est toujours fonction de la qualité du sol, sa largeur à la sylviculture. On ne peut donc pas dire l'âge d'un arbre en peuplement.


6ème exposé : La filière forêt-bois :

Le déficit français de la filière est de 6 Mds €/an depuis 1975. La France a une stratégie de pays sous-développé pour le bois, la transformation se faisant ailleurs.

Le bois d'œuvre correspond à tout ce qui va être scié.
Le bois d'industrie regroupe la pâte à papier, les agglomérés et les OSB (usine à Yvetot).
En 2013, la production de bois d'industrie a chuté, contrairement au bois énergie (avec les chaufferies collectives).
Le FOGEFOR va nous aider à produire du bois d'œuvre de qualité.

En France, les résineux sont très bien suivis. Mais les feuillus, qui représentent 70 % de la surface ne servent qu'à hauteur de 16 % au sciage.
Il y a donc un effort à faire pour valoriser les feuillus.

Retenir le ratio : 1 emploi amont génère 30 emplois aval.

Au total, la forêt privée française représente un poides économique important de par la surface de production ou le nombre d'emplois.
Mais elle est limitée par le sous-investissement du pays en capacités de transformation.

Le bois étant un matériau durable (écologique, renouvelable et recyclable), les autorités cherchent :
. en amont, à poursuivre l'effort de mobilisation des bois en forêts, ainsi qu'à transformer les peuplements non ou sous-productifs,
. en aval, à améliorer les capacités de production et les rendements de nos uniotés de transformation.

Voilà pour le programme du matin.

En guise de second bonus, voici quelques compléments de physiologie végétale (larges extraits d'un "document pour les FOGEFOR" qui nous a été remis le 10) :

Les autres documents joints au dossier de la première séance ne seront pas scannés ici, qu'ils soient trop longs (cas du "Lexique forestier" ou des "Caractéristiques des principales essences forestières en Normandie") ou pas assez homogènes selon moi (les fiches du CRPF).

On nous a également communiqué un numéro de "forêts de france" consacré à la Normandie (il faudra que je m'y abonne) et un autre de "Forêt entreprise - La revue technique des forestiers"). Ces revues sont encore trop détaillées pour moi, à ce stade de mon apprentissage.

Avançons pas à pas.

Après un pique-nique qui, la prochaine fois, sera, je l'espère, moins frugal pour moi (je compte sur la demoiselle camarade de stage que j'ai véhiculée sur Paris...), nous avons parcouru l'arboretum du "centre de formation et d'élevage de Canappeville".

10 janvier 2015, dans l'arboretum de Canappeville.

Nous devions reconnaître 15 arbres, aidés en cela par les commentaires du matin et des indications placardées par les formateurs sur des troncs.

Mes 15 réponses étaient bonnes (j'ai quand même ramé pour reconnaître le douglas et le pin sylvestre, absents il est vrai de la Chaslerie).

Prochaine réunion du FOGEFOR : le 31 janvier prochain à Saint-Gatien-des-Bois (Calvados). Au programme : sols et stations forestières ; exigences des essences et évolution des forêts ; santé des forêts.

P.S. : A mes camarades de stage qui découvriront peut-être notre site favori à l'occasion de ce cycle du FOGEFOR, j'indique que mes comptes rendus ont pour moi deux utilités :
- classer ma documentation en tirant parti, si nécessaire, du moteur de recherche de ce site ;
- donner envie à mes fistons, en les documentant, de s'intéresser aussi à la gestion des plantations de notre manoir favori.

Et si ma prose peut être utile à des tiers, tant mieux !