Cornelis de Vos (1584–1651)
Mother and child,1624
Oil on wood panel
1,2 x 0.9 m
National Gallery of Victoria.

N.D.L.R. : Presque contemporain de la Chaslerie.

Un détail :

Le Saint-Céré de mon enfance...

(Le fleuriste SOURZAT était l'oncle de mon copain.)

(L'homme de gauche sur la photo, en grande conversation avec Lurçat, était Noëlou, le télégraphiste de Saint-Céré que nous fêtâmes avec allégresse le jour où il nous livra un télégramme de mon père qui, quelques jours après la naissance de ma sœur, venait de rentrer d'"opérations", sain et sauf dans son campement, quelque part dans les djebels.)[img:900]Vieux-StCere-4; photo publiée dans "Paris-Match" à l'époque.[/img](La femme à gauche, maigre et tout de noir vêtue, cultivait le potager devant chez nous.)

... et le "vieux Saint-Céré" d'aujourd'hui :

(C'est à peu près à cet endroit, je crois, que mon copain GARY s'est fait écrabouiller alors qu'il circulait en vélo.)

(Ce stade n'existait pas. Il y avait là un terrain vague où le cirque PINDER avait planté son chapiteau. Je me souviens que Gloria LASSO nous avait interprété quelques-unes de ses ritournelles.)

Au terme de cette première promenade, reconnaissons-le, mon impression d'ensemble n'est pas défavorable. Certes, le coteaux de Saint-Laurent, où notre instituteur nous emmenait crapahuter (ce que je trouvais crevant) se sont recouverts de villas diverses, assez soignées en général, et les potagers de mon enfance se sont envolés. Mais, dans le "vieux Saint-Céré", les restaurations ont, pour l'essentiel, été menées avec soin.

Donc, je ne serais pas sévère dans mon appréciation de l'évolution de Saint-Céré.
Surtout arrivant de Tarbes où j'avais ressenti une atmosphère de désolation.

Poursuivons notre promenade dans le Sud-Ouest. Au voisinage de Saint-Céré...

... se dresse le château de Montal :

Admirons le décor de la cour :

Entrons...

Mais que signifie cette inscription en latin, dans l'entrée du château ?

(Réponse au prochain numéro.)

On nous annonce ainsi qu'un certain "Maurice FENAILLE (1855-1937) a aimé cette demeure et l'a restaurée."

Mais encore ?

Des panneaux didactiques, à l'intérieur du château, nous racontent l'histoire du pillage de Montal...

... d'une premier projet de restauration qui n'eut pas de suite...

... de l'entrée en scène de Maurice FENAILLE...

... de l'intervention de RODIN...

... et, enfin, de la donation de Montal à l'Etat...

... avec une réserve d'usufruit pour Maurice FENAILLE et ses enfants, réserve qui s'est éteinte en 2006 au décès de la tante d'un châtelain voisin de la Chaslerie, ce qui, une nouvelle fois, montre à quel point le monde est petit.

Riches de ce nouveau savoir, observons maintenant l'intérieur du château et son mobilier.

(La suite au prochain numéro.)

Les sols de Montal, dignes d'inspirer les plus belles restaurations de bâtiments Renaissance :

- à l'approche de la cour :

- dans la cour :

- dans le bâtiment :
. dallages de pierres :

. tomettes :

. enfin, dans les cheminées :

Les maçonneries intérieures de Montal :

- le grand escalier :

- les cheminées :

Les tapisseries de Montal, toutes dans un état de conservation (et de fraîcheur des couleurs) exceptionnel :

Tables de Montal :

Lits à baldaquin de Montal :

Menuiseries à Montal :

- un plafond à caissons (mais pas de plafonds peints à Montal, comme je les aime tant):

- une cloison comparable à ce que j'avais vu en Ecosse :

- une porte (enfin quelque chose de moins beau qu'à la Chaslerie !) :

Mes derniers regards sur Montal :

J'éprouve toujours une certaine gêne devant les châteaux de grand appareil du XVIIIème siècle. Avec mes yeux de restaurateur de vieilles pierres, je les vois trop parfaits, trop symétriques, trop luxueux dans leurs décors. Ils ne me semblent pas tolérer l'imperfection humaine. En plus, je les trouve très coûteux à meubler. Donc je m'en suis toujours défié.

La dernière sortie des V.M.F. de la Manche, intitulée "Promenade en Pays d'Auge", le 26 août dernier, leur était, pour l'essentiel consacrée. Je l'ai néanmoins suivie.

Première étape, au château de Versainville, où nous avons été accueillis par le délégué V.M.F. du Calvados, M. Jacques de la ROCHEFOUCAULD, qui vient de faire rentrer cette propriété dans le giron familial, après un long intermède de colonies de vacances de constructeurs automobiles. Certes, le cadre ne manque pas de majesté...

... mais tout cela ne me parle pas de la façon familière que j'apprécie. Et je frémis en constatant tout ce qui reste à faire pour redonner vie à cette carcasse immense. Donc, très peu pour moi.

La deuxième étape est le contraire d'une immense carcasse vide. A Vendeuvre...

... tout est foisonnant, tant les jardins...

... que le mobilier. Nous consacrons à la visite tout le temps nécessaire.

Mais là, mon malaise est d'une autre nature.

Je trouve en effet que, tout à leur furia didactique de haute qualité, les propriétaires, Guy et Elyane de VENDEUVRE (elle, sœur d'une ancienne relation professionnelle dans une vie antérieure) ont évacué au bénéfice des touristes tout l'étage noble, au moins, de leur château transformé en musée permanent et, heureusement pour eux, payant.

Ils ont donc opéré un choix radical que, même si j'en avais le cadre et les moyens, je me garderais d'essayer de dupliquer. Sont-ils encore maîtres chez eux, dès lors qu'ils ont renoncé à énormément pour montrer, certes, beaucoup ? Pour moi, trop, c'est trop. J'ai besoin d'une bulle d'intimité mieux préservée et, comme l'on sait, suis prêt à renoncer à beaucoup de confort avant d'abdiquer dans ce choix.

Mais que cela ne m'empêche pas pour autant de me répandre sur notre site favori avec toute l'impudeur qui fait son charme tant apprécié.
Euh... Où en étais-je ?

La cinquième et dernière propriété inscrite au programme de cette promenade était le château de Saint-Pierre-de-Jonquet, construit pour une famille d'armateurs de Honfleur, les LEROY-BEAULIEU, dont j'ai croisé à Londres, il y a quelques lustres, l'un des représentants qui m'y précéda. Les propriétaires actuels sont Patrick DUMOUSSET, délégué régional des V.M.F. pour la Basse-Normandie, et son épouse Brigitte, qui nous font les honneurs du lieu et nous y régalent.

Là, tout est impeccable sans être écrasant...

... et la place faite au public reste raisonnable :

Si je cherche la petite bête, il semble toutefois que nos hôtes n'aient pas la maîtrise des terres jouxtant leur jardin, ce qui pourrait contrarier le parfait agrément des lieux. Mais la piscine et le tennis sont là, j'imagine, pour compenser en faveur des têtes blondes que j'aperçois.

Les deux autres propriétés visitées étaient antérieures au XVIIIème siècle. Je rendrai donc compte de notre passage dans un autre message.

Painted with a directness and spontaneity that looks forward to nineteenth-century art, this picture is among the earliest Italian genre paintings.

Featured Artwork of the Day : Annibale Carracci (Italian, 1560–1609) | Two Children Teasing a Cat

N.D.L.R. : Contemporain de la Chaslerie.

Les deux autres propriétés dont la visite figurait au programme de la récente "Promenade en Pays d'Auge" des V.M.F. de la Manche étaient davantage ma tasse de thé.

Surtout le château de la Roque-Baignard que nous a présenté Jean-François de WITTE :

Comment ne pas être sensible au charme de cette ancienne propriété d'André GIDE ?

J'ai été moins séduit par le manoir du Bais à Cambremer, dont j'avais pourtant remarqué la silhouette dans plusieurs ouvrages consacrés aux manoirs du Pays d'Auge...

... même si son châtelet d'entrée me rappelait beaucoup la Saucerie :

Etait-ce parce que j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'excessif dans la couronne de lucarnes du colombier fraîchement restauré ?
Ou bien ai-je été gêné par le caractère comparativement modeste ou l'état du logis côté cour ?
Je ne saurais le dire.

Encore une sortie avec les V.M.F., hier avec ceux de l'Orne, en Suisse Normande, une partie du département que j'aime beaucoup, avec ses vallons, ses grands arbres et ses affleurements de granit.

1ère visite au château de Bois-André, à La Carneille, où nous sommes accueillis par M. Dominique de PONTEVES (X 60, nous nous sommes promis de nous revoir). Chapelle dédiée à Sainte Barbe. Très bel endroit :

Deuxième visite chez Me et Mme Richard-Emmanuel GUIBERT à la Forêt-Auvray, ancien fief des VASSY (le dernier propriétaire de la Chaslerie avant la Révolution était un membre de cette famille, époux d'une LEDIN) :

Excellentes explications de Me GUIBERT sur l'entrée de la forteresse, due au 1er GABRIEL :

En début d'après-midi, visite du manoir de Sainte-Croix-sur-Orne, dernièrement inscrit à l'I.S.M.H. et toujours "dans son jus" :

J'observe notamment une lucarne qui pourrait nous inspirer le jour où on rétablirait celles du logis de la Chaslerie :

Après quoi, nous avons dû filer à l'anglaise car nous devions nous rendre à Carrouges.

A Carrouges, dans le cadre du "Septembre musical de l'Orne", pour écouter, dans la salle de bal du château, un magnifique récital du guitariste Emmanuel ROSSFELDER:

J'ai profité de l'entracte...

... pour aller prendre des photos de la grande grille du jardin...

... telle que Roland FORNARI vient de la restaurer :

Bonsoir Pierre-Paul,

Comment allez-vous après cette journée du patrimoine ?

Vu samedi après-midi, le château d’Omonville-la-Foliot sur la commune de Denneville.

N.D.L.R. : Intéressant, bien que les ajouts du XIXème n'aient pas ma préférence, de sorte que je me sens plus attiré par la façade arrière. En particulier, le blanc des châssis est-il optimal pour mettre en valeur ce château ? Je serais enclin à en douter, d'autant que je comprends qu'on se situe là non loin de la mer. Bel endroit quand même, et que je visiterais volontiers.

Je répondrai à votre question dans quelques heures et le ferai par message séparé.

Bonjour Monsieur Fourcade,

Nous avons demandé à M. Germaine (ancien ABF Manche) et M. Marcel (maître d'ouvrage) la possibilité d'effectuer un rendez-vous de chantier concernant la restauration d'enduit Vauban sur l'île du petit Bé en votre présence.

Ils en seraient ravis.
Jonathan sera encore présent la semaine prochaine.

L'Architecte me donnera le jour et l'heure de la visite.
Dès réception, je reviens vers vous pour vous en informer.
L'architecture est militaire mais la conception est très intéressante.
Embarcation au Bec de la vallée à Dinard.

P.S.: Nous avons passé un très bon dimanche pour les journées du patrimoine.
J'ai été impressionné par le nombre de visiteurs.

Cordialement

N.D.L.R. : Cédrick COOS m'a appris dimanche, lors des "Journées du patrimoine", que notre Jo travaille actuellement sur ce fort. Comme vous le voyez, l'information n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Il répond ici à la question que je lui ai immédiatement posée.

Je le prie de me dire combien nous serons car j'apporterai des huîtres.

Serait-il en outre possible d'inviter également, sous réserve de leur disponibilité, quelques membres distingués de notre fan-club favori (je pense à Guy Hédouin pour quelque picrate de précision, à Hélène Leroy pour les champignons et les photos déjantées, et à François Moreau, notre barde attitré, pour quelque évocation culturelle de son inspiration) ?

Dimanche, Frédéric LE BON, venu avec Cédrick COOS pour représenter l'entreprise BODIN, m'a offert un très intéressant ouvrage sur une collection privée de pavés médiévaux du XIIIème et de la fin du XVIème siècles découverts sur le territoire de Rémilly-sur-Lozon (Manche) :

Je crois comprendre que cet ouvrage a été tiré à 40 exemplaires et à compte d'auteurs, ceux-ci étant un groupe d'amis :

Pour des raisons évidentes, je me suis surtout intéressé aux pavés de la fin du XVIème. J'ai scanné quelques planches d'une façon qui ne rend pas justice à la qualité de la mise en page :

On va conserver ces documents précieusement pour l'époque où pourra être restauré le sol de la salle-à-manger du logis de notre manoir favori.

Mais il faudrait d'abord que je trouve un artisan capable de produire des pavés neufs de cette qualité et aussi, hélas, que je gagne enfin à la loterie nationale.

Les nappes phréatiques ont profité du mauvais temps estival.

Le niveau des eaux souterraines s'est déjà stabilisé ou est reparti à la hausse sur la plupart du territoire. Une bascule qui intervient deux mois plus tôt que d'ordinaire.

N.D.L.R. : S'en souvenir le jour où on essayera de comprendre quelque chose à la géothermie.